Vente Étienne Charavay, 17 mars 1881

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES

Published by Étienne Charavay in Paris on/in 1881.

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1. ADAMS (John) - illustre homme d'Etat, un des fondateurs de la République des Etats-Unis, dont il fut le second président.

- L. A. S. à WASHINGTON; Philadelphie, 19 fév. 1799, 2 p. pl. in-4

Importante lettre où il rend compte à Washington des événements politiques. Il a nommé, d'après une lettre de Talleyrand, M. Murrary ministre plénipotentiaire auprès de la République française. Il parle ensuite de Thomas Paine.


2. ALBE (Fernando-Alvarez de Toledo duc d') - un des plus grands capitaines de l'Espagne, fameux par la cruauté avec laquelle il réprima les révoltes des Pays-Bas.

- L. S., avec la souscription aut., à don Fernand de Gonzague, gouverneur de Milan; 7 nov. 1546, 1/2 p. in-fol., cachet. Superbe lettre


3. ALENÇON (René duc d') - prince fameux par ses démêlés avec Louis XI, qui le fit condamner à la prison perpétuelle pour avoir voulu vendre son duché au duc de Bourgogne.

- L. A. S. (à Louis XI); château de Chinon, (1481), 3 p. 1/2 in-fol. Très rare

Autographe unique et document historique du plus haut intérêt. Le duc d'Alençon fait le récit de son arrestation à la Roche-Talbot et donne de longs détails sur les prétendues raisons de cet acte. Il se justifie d'avoir voulu vendre son duché au duc de Bourgogne et termine ainsi : « Mon très redoubté et souverain seigneur, je vous supply très humblement qui vous plaise de vostre beguigne grace me pardonner ce que je vous pourroys avoyr offencé en cecy et avoyr pitié de moy et que je puisse user mes jours en vostre service, et, mon très redoubté et souverain seigneur, de touz les biens de ce monde ne me chault mays qui vous plaise que je vous puisse veoyr et user ma vie en vostre bonne grâce... » (René d'Alençon ne sortit de prison qu'en 1483, après la mort de Louis XI.)


4. ANGIVILLER (le comte Charles-Claude La Billarderie d') - directeur général des bâtiments du Roi, intendant du Jardin des plantes, membre de l'Académie des Sciences.

- L. A. S. ; (avril 1774), 4 p. in-4

Très intéressante lettre, relative au célèbre voyageur écossais James Bruce (qui crut avoir découvert les sources du Nil). Il vante les services que ce savant a rendus à la France en rapportant un manuscrit des prophéties d'Enoch pour la Bibliothèque du Roi et cent espèces de graines de plantes inconnues pour le Jardin du Roi.


5. ARGENTAL (Ch.-Aug. FERRIOL comte d') - le célèbre ami de Voltaire.

- L. A. S. à Thieriot; (1739), 2 p. 1/4 in-8

Curieuse épître sur l'affaire de Voltaire avec l'abbé Desfontaines.


6. BANVILLE (Théodore de) - le célèbre auteur des Odes funambulesques.

- 30 L. A. S. à Poulet-Malassis ; 1860-1869, 68 p. in-8, reliées en 1 vol. in-8

Correspondance littéraire des plus curieuses, remplie de détails sur ses oeuvres.


7. BARBÉS (Armand) - célèbre homme politique, un des chefs du parti républicain sous Louis-Philippe.

- L. A. S. à Fulgence Girard ; Mont-Saint-Michel, dimanche soir, 5 p. 1/4 in-8

Epître fort curieuse sur son état de santé. Il commence par dire qu'il désapprouve complètement la démarche que sa soeur a faite pour obtenir son transfèrement. Il ne veut pas qu'on enregistre encore une fois son nom sur le tableau des faits et gestes de commisération et de clémence. Il donne ensuite d'intéressants détails sur sa maladie, qu'il croit être une phtisie laryngée. Il ne veut pas faire venir un médecin du dehors, parce qu'il faudrait, pour cela, s'adresser à l'administration.


8. BAUDIN (Charles) - célèbre amiral.

- 1° L. A. S à Bricogne; le Havre, 28 sept. 1819, 4 p. in-4. Intéressante lettre où il lui mande son retour de l'Inde et parle des prochaines élections. En voyant sur une liste de candidats les noms de Roy, de Manuel et de Lafayette, il a été convainçu « que le Gouvernement avait enfinrenoncé à son systême d'oppression, et que de la liberté actuelle des élections naîtrait bientôt la liberté publique. » 2° 5 L. A. S. à MM. Saint-Georges et d'Epinay; 1828-1843, 8 p. in-4 ou in-8. Intéressantes


9. BAUDIN (Charles)

- 1° L. A. S. à un général; Toulon, 4 nov. 1852, 1 p. 1/2 in-4. Très intéressante lettre d'envoi d'une note à mettre sous les yeux du président de la République. Il ne peut, en raison de son attachement à Louis-Philippe et à sa famille, accepter de place dans aucun corps politique du nouveau gouvernement; mais puisque l'Empire est la forme de gouvernement adoptée par le pays, il souhaite qu'il soit le gouvernement de toutes les classes, de tous les intérêts, de toute la population du pays». 2° P. S.; Toulon, 4 nov. 1852, 1 p. 1/4 in-4. Curieuse note destinée au futur empereur et annoncée dans la lettre précédente. L'amiral Baudin propose d'adopter pour le nouvel Empire des armoiries où figureraient à la fois l'écusson impérial et l'écusson de l'ancienne monarchie. « On ne verra dans cette alliance de deux blasons jadis ennemis qu'un signe de fusion et de paix, et ce signe serait favorablement accueilli en France et dans toute l'Europe.»


10. BEAUHARNAIS (Hortense de) - reine de Hollande, mère de Napoléon III.

- L. A. S. à NAPOLÉON Ier; Arenenberg, 18 juin 1821, 2 p. in-8. Fatiguée dans les plis

Pièce des plus curieuses. Minute, avec ratures et corrections, d'une lettre d'Hortense à l'Empereur, dont on n'avait pas encore appris la mort. Elle espère qu'il aura reçu la boite avec le portrait de l'impératrice Joséphine et elle lui donne des nouvelles sur sa famille. « On assure que votre cher Napoléon est charmant et reçoit une très-bonne éducation.»


11. BERTIN (H.-L.-J.-B.) - ministre de Louis XV, auquel on doit la fondation des écoles vétérinaires de France et la création à Paris d'un dépôt général des Chartes.

- L. A. S.; Versailles, ce jeudi (27 avril 1770), 3 p. in-4

Très intéressante lettre sur la construction du Panthéon. Les religieux de Sainte-Geneviève ne pouvant justifier de l'emploi des fonds qui leur avaient été alloués, le Roi a fait suspendre les payements; mais, M. Soufflot ayant déclaré que les bâtiments commencés souffriraient de la suspension des travaux, on lui a accordé les 30,000 livres qu'il demandait.


12. BIRON (A.-L. de Gontaut duc de) - célèbre général en chef des armées de la République, décapité en 1793.

- L. A. S. au général Boulard; Niort, 13 juin 1793, 2 p. in-fol.

Intéressante lettre sur la guerre de la Vendée. « Né ménagez pas l'argent pour vous procurer des nouvelles des brigands et de leurs mouvements. Je vous ferai passer des fonds si vous en avés besoin...»


13. BOIELDIEU (Adrien) - célèbre compositeur de musique, auteur de la Dame blanche.

- L. A. S. à Mme Cherubini ; Hyères, 7 fév. 1832, 3 p. pl. in-8

Très intéressante lettre où il raconte l'existence qu'il menait à Hyères, où sa laryngite le forçait d'habiter. Le jeune Thalberg, un habile pianiste, a donné une représentation. « Adrien et moi l'avons secondé, moi en tenant le piano pour la musique vocale et Adrien en accompagnant une romance de sa composition qui a eu beaucoup de succès...»


14. BOLINGBROKE (Henry vicomte de) - célèbre homme d'Etat et écrivain anglais.

- L. aut., en français, (à l'abbé Alary); 28 août 1717, 5 p. in-4

Superbe lettre, une des plus belles qu'on connaisse de Bolingbroke. Il y mande que le prince Eugène a défait complètement les Turcs le 15 août. « Quel champ, mon cher abbé, pour l'éloquence allemande à s'exercer! Que nous verrons d'anagrammes, de rébus et mille autres gentillesses pour lesquelles Horace et Quintilien n'ont jamais songé à nous donner des règles!...»


15. BONAPARTE (Letizia) - mère de Napoléon Ier.

- L. S., avec la souscription aut., à son fils Lucien; (janvier 1830), 1 p. in-4

Belle lettre où elle le remercie de ses compliments de bonne année. Elle mande que rien n'est encore décidé au sujet du mariage de Napoléon et de Charlotte. (Il s'agit du mariage du frère aîné de Napoléon III avec Charlotte Bonaparte, qui fut aimée par Léopold Robert.)


16. BONAPARTE (Louis) - roi de Hollande, père de Napoléon III.

- P. A. S. ; Nice, 20 thermidor an II, 1 p. in-8 oblong

Pièce signée Buonaparte le jeune, alors qu'il n'avait que seize ans.


17. BONAPARTE (Louis)

- L. S. à M. Fornier; Amsterdam, 8 janv. 1809, 3 p. in-4

Intéressante lettre où il demande qu'on lui expédie le portrait de sa mère et de ses frères. « Je désire que tous les ordres que vous recevrez de moi soient extrêmement secrets, quelque frivole qu'en soit l'objet.»


18. BONAPARTE (Louis)

- L. A. S. à une de ses soeurs; Harlem, 21 sept. 1809, 1 p. in-4

Charmante épître où il lui exprime ses regrets qu'elle ne puisse venir le voir à cause de l'état de sa santé.


19. BONAPARTE (Pauline) - princesse Borghèse, soeur de Napoléon Ier, célèbre par sa beauté et par sa vie galante.

- L. A. (au comte de Forbin) ; Pérouse, 14 juin, 4 p. pl. in-4

Lettre d'amour des plus curieuses. Elle déclare que tout est fini entre elle et son mari. « Aussi il faut me rendre amour pour amour, confiance pour confiance, croire que tout ce que je fais est pour notre bien, le bien de notre amour...» Piquants détails.


20. BONINGTON (R.-P.) - le célèbre peintre anglais.

- L. A. S., en français, au peintre Colin; Dunkerque, 1er nov. 1824, 2 p. in-4, adresse. Très rare

Epître humoristique sur le genre de vie qu'il mène à Dunkerque, ou il passe son temps à ne rien faire, à déjeuner, dîner et souper, parfois en compagnie d'aimables voisines ! La seconde page est écrite dans un style troubadour fort réjouis- sant et porte la date suivante : « Ecripte à Duncherque, ce lundi proschein devant Toussaint. » -Ayant rayé quelque mots sur le premier feuillet, il en a pris occasion de transformer sa rature en une entrée de port où se réfugient quelques barques prestement indiquées. -Cette lettre a été tracée à la pointe du pinceau trempé dans l'encre de Chine.


21. BONNEVILLE (Nicolas) - fameux publiciste et littérateur, qui joua un rôle important dans la presse révolutionnaire. Il fut jeté en prison après le 18 brumaire pour avoir comparé, dans un journal, Bonaparte à Cromwell.

- L. A. S. à Louis XVI; 6 juillet 1790, 2 p. in-4

Curieuse épître dans laquelle iltutoie le roi d'un bout à l'autre. Il lui conseille de profiter de la Fédération du 14 juillet pour se rallier à la cause populaire.«... Toi seul dans tout l'Empire, tu n'as pas entendu la chute de la Bastille, qui a ébranlé l'Univers entier et fait chanceler tous les trônes de la terre. Il n'est cependant pas trop tard de corriger les erreurs d'une éducation corruptrice et de te délivrer avec tout un peuple en armes (le 14 juillet), de la tyrannie de tes courtisans, dont tu n'étais que le premier esclave... Ce bon peuple, qui sait que le meilleur des rois n'est qu'un homme enfin, a vu, avec indulgence, les effets sinistres des pernicieuses leçons de ta jeunesse... Le peuple a séparé le prince aimable, qu'il croit d'un excellent naturel, d'avec la folle ivresse et les perfidies de ses serviteurs.... Sache donc, à ton tour, distinguer la conduite qui convient à la dignité permanente d'un roi inviolable d'avec ces petites intrigues et ces tracasseries insolentes qui ne servent qu'à des intérêts particuliers...» (A cette lettre est jointe une note autog. de M. Villenave, qui fait remarquer que c'est peut-être le premier exemple d'un sujet tutoyant le roi, et que d'ailleurs le tutoiement ne s'est introduit dans le langage qu'en 1793.)


22. BONTEMPS (Alexandre) - premier valet de chambre et confident de Louis XIV, intendant des châteaux de Versailles et de Marly, célèbre par le rôle qu'il joua dans les intrigues de la cour.

- L. A. S. (au cardinal de Noailles); Versailles, 24 juin 1696, 2 p. 1/2 in-4. Rare.

Superbe lettre où il transmet les condoléances de Louis XIV sur la mort du marquis de Noailles.


23. BOSCOVICH (le Père Roger) - un des plus grands mathématiciens de son temps. Benoît XIV était son ami et Louis XVI l'attira en France et le nomma directeur de l'optique de la Marine.

- L. A. S. (à VOLTAIRE); Rome, 15 juin 1746, 3 p. in-4

Superbe lettre où il mande à Voltaire que l'Académie des Arcades l'a admis, à l'unanimité, parmi ses membres. Il donne de fort curieux détails sur la séance où eut lieu la nomination de Voltaire.


24. BOUCHOTTE (J-B.-Noël) - célèbre ministre de la guerre sous la première République, né à Metz. Il occupa ce poste du 4 avril 1793 au 1er avril 1794, et il montra un zèle et un désintéressement admirables.

- P. A. S.; Paris, 15 sept. 1806, 64 p. in-fol.

Document d'une haute importance pour l'histoire de la Révolution. Bouchotte y réfute les assertions fausses d'un écrivain et il fait un récit des plus intéressants des actes accomplis sous son ministère. Ce mémoire est une page vraiment curieuse de notre histoire et mériterait d'être publié.


25. BOURRIENNE (L.-Ant. FAUVELET de) - secrétaire intime de Bonaparte, dont il avait été le camarade d'école à Brienne, diplomate, ministre d'Etat sous Louis XVIII, né à Sens.

- L. A. S. (à TALLEYRAND); Auxerre, 20 août 1815, 4 p. in-4

Pièce historique. Le département de l'Yonne a été mis violemment à contribution par les Bavarois. Bourrienne s'en est plaint à M. de Rechberg, qui lui a répondu qu'ayant été exclus du partage des contributions de guerre, il fallait bien que les Bavarois songéassent à eux. L'annonce d'un arrangement définitif a amene un apaisement dans les populations et dans la conduite des Bavarois. On n'aura pas Dumolard pour député, mais probablement Desfourneaux, qui redouble ses intrigues. Le peuple sent qu'il faut faire des sacrifices et l'on se dit que plaie d'argent n'est pas plaie mortelle. On sait (gré au gouvernement d'avoir eu des égards pour les départements qui ont souffert.


26. BRETON (J.) - le secrétaire de François Ier

- L. A. S. au bailli de Troyes, ambassadeur en Angleterre; Avignon, 10 sept. 1533, 2 p. 1/2 in-fol., trace de cachet

Pièce historique sur la trêve entre le roi d'Angleterre et l'Ecosse.


27. BRUMOY (le Père Pierre) - célèbre helléniste et poète latin, traducteur du Théâtre des Grecs et auteur d'une Histoire de l'Eglise gallicane, né à Rouen.

- 3 L. A. S. à JEAN-BAPTISTE ROUSSEAU; Paris, 18 nov. 1736, 31 déc. 1737 et 25 avril 1738, 9 p. in-4, cachet

Très intéressantes lettres. Dans la première, il raconte les démarches que les amis de Jean-Baptiste Rousseau ont faites pour obtenir la fin de son exil. -Dans les autres, le père Brumoy félicite son ami sur les beaux vers qu'il lui a envoyés et lui fait part des nouvelles littéraires.


28. BUONAROTTI (Michel-Angelo) - neveu du grand Michel-Ange, poète distingué, qui rédigea le grand dictionnaire de l'Académie de la Crusca et publia les poésies de son oncle.

- L. A. S. à G.-B. Doni; Florence, 12 mai 1636, 1 p. in-fol. Rare

Superbe lettre où il le remercie de l'envoi de son traité de musique.


29. CALONNE (Ch.-Alex. de) - contrôleur général des finances sous Louis XVI, fameux par ses prodigalités, qui le firent destituer en 1787.

- L. A. S. au marquis de Ségur; Arras, 10 déc. 1781, 4 p. in-fol.

Intéressante lettre sur le rang qu'il s'était cru en droit d'occuper au Te Deum qui a été chanté à Arras à l'occasion des succès des armées du Roi en Amérique.


30. CASTELLANE (Esprit-Victor-El.-Boniface comte de) - maréchal de France, gouverneur de Lyon.

- L. A. S. au baron Mounier; Paris, 20 juin 1813, 2 p. in-4, cachet

Intéressante lettre où il mande qu'il a été proposé comme colonel-major du 1er régiment des gardes d'honneur. Il parle ensuite du malheureux événement de Mme de Broc.


31. CASTELLANE (Esprit-Victor-El.-Boniface, comte de)

- 11 L. S. ou parafées au baron Mounier; quartier général de Perpignan, 8 sept. 1840-11 février 1842, 33 p. in-4

Correspondance confidentielle des plus importantes pour l'histoire politique du règne de Louis-Philippe. Castellane y parle du procès du prince Louis (depuis Napoléon III);-des affaires d'Espagne; -de la position de l'Angleterre envers la France; -de la nomination de Lamoricière comme maréchal de camp, cequi est un avancement incroyable, qui tend à déconsidérer les grades et à briser toutes les hiérarchies; -de la loi sur le recrutement; -de l'insuccès de Bugeaud, qui ne réussit pas mieux vis-à-vis des troupes que vis-à-vis des colons.-Troubles dans le Midi; -Du procès de Quenisset; -des faits d'armes d'O'Donnell; -des débats de Bugeaud avec le général Rumigny; etc. -Dans la lettre du 11 février 1842 Castellane porte un sévère jugement sur les officiers de l'armée d'Afrique. « Les incroyables avancemens obtenus dans une guerre qui n'est qu'une chasse aux hommes, puisque les Arabes ne viennent jamais et qu'ils n'ont pas de canons, ont créé des ambitions démésurées. Le pis est que ces gens là croyent avoir inventé la guerre. Des officiers généraux, tels queM. de Lamoricière, qui n'entendent rien aux détails ni à l'administration des troupes, qui seraient fort embarrassés de faire manoeuvrer quatre bataillons en ligne, se persuadent que quelques ignorans que ces officiers africains pur sang soient de la véritable guerre, leur mérite est à nul autre comparable et que, parce qu'ils ont su se faire proner par les journaux, ils ne sont faits que pour commander des armées. Ces grands hommes, qui négligent impunément vis-a-vis des Arabes les précautions les plus nécessaires à la guerre, seraient fort étonnés de recevoir sur le continent des boulets et de la mitraille, eux qui ne sont accoutumés qu'à en envoyer, et seraient bien embarrassés s'ils avaient à combattre des bataillons et des escadrons tenant en ligne. » Il caractérise ensuite sévèrement l'indiscipline du général Baraguey d'Hilliers (qui devait douze ans plus tard devenir son collègue comme maréchal de France.)


32. CAUSSIDIÈRE (Marc) - un des chefs du parti républicain sous Louis-Philippe, représentant du peuple et préfet de police en 1848.

- L. A. S. à M. Monier ; 21 fév. 1849, 3 p. pl. in-4

Curieuse épître, datée de Londres, où il s'était réfugié. Il raconte son genre de vie. « Je vis pour vivre et réfléchis beaucoup.... Les haines politiques sont vivaces et je vois que je me suis attiré celle des royalistes au suprême dégré. Peu m'importe !..»


33. CHABOT (Léonor) - comte de Charny, grand écuyer de France, gouverneur de Bourgogne, qui s'illustra en refusant d'exécuter les ordres de Charles IX lors de la Saint-Barthélemy.

- P. S., sur vélin; 15 juillet 1571, 1 p. in-4 oblong


34. CHAMPIONNET (J.-Et.) - illustre général républicain, qui conquit Naples, né à Valence.

- L. A. S. au conventionnel Jullien; Jouque, 28 nov. 1792, 1 p. in-fol.

Superbe lettre, écrite comme commandant du 6e bataillon des volontaires du département de la Drôme et relative à l'offrande envoyée par ledit bataillon pou les victimes du bombardement de Lille.


35. CHAPTAL (J.-Ant.) - éminent chimiste, ministre de l'intérieur sous le Directoire et le Consulat.

- L. S. aux artistes sociétaires des théâtres lyriques réunis; Paris, 5 brumaire an X, 3 p. 3/4 in-fol., vig. et tête impr

Curieux document. Il les prévient que le gouvernement les autorise à prendre exclusivement le titre de Théâtre national de l'Opéra-Comique et à se considére comme définitivement fixés à la salle de Feydeau et qu'il consent à leur accorde un encouragement annuel de cinquante mille francs.


36. CHARLES-AUGUSTE duc de Saxe-Weimar - un des princes allemands qui furent alliés de Napoléon Ier.

- 1° L. S. du maréchal Berthier au duc de Saxe-Weimar; Gorlitz, 7 juin 1813, 1 p. in-4. Pièce historique des plus curieuses écrite par ordre de Napoléon Ier. L'empereur voit avec peine que le duc de Saxe-Weimar fait bon accueil dans ses Etat aux partisans ennemis. « D. a. s. cet état de choses Sa Majesté se voit obligée de rendre votre Altesse responsable du moindre événement qui arriverait à ses détachements dans vos Etats. Elle me charge de vous mander qu'elle est dans l'intention de n'admettre aucune excuse pour les hostilités commises par des partis sans infanterie et sans artillerie. » 2° Minutes autographes du duc de Saxe-Weimar à Berthier et à Napoléon Ier.; (juin 1813), 1 p. 1/2 in-4. Réponses à la lettre précédente. D. a. s. sa lettre à Berthier, le duc affirme qu'il n'a jamais accueilli les partisans russes ou prussiens dans ses Etats, qu'il a gardé dans sa capitale le ministre de France et qu'il a essayé de réunir son contingent. Mais, n'ayant pas pu trouver d'officiers, il a offert d'incorporer ce contingent dan les troupes du roi de Saxe. Il a écrit à ce sujet au duc de Bassano, mais il n'a pas encore reçu de réponse.-D. a. s. la lettre à Napoléon 1er, le duc proteste de son attachement pour l'Empereur et le prie de recevoir son chancelier chargé de lu exposer ses doléances.


37. CHARNACÉ (Hercule-Girard baron de) - général et habile diplomate, qui négocia l'alliance de Gustave-Adolphe avec la France, tué au siège de reda, en 1637. Il était, par son mariage avec Jeanne de Maillé-Brézé, allié à la maison de Richelieu.

- L. A. S. à M. de La Grange aux Ormes; Mayence, 4 août 1632, 1 p. in-fol., cachet

Pièce historique, pleine de nouvelles diplomatiques.


38. CHATEAUBRIAND (le vicomte de) - le grand écrivain.

- 11 L. A. S. (à l'éditeur Ladvocat) ; Paris, 13 fév. 1827, 1 p. 3/4 in-4

Curieuse épître où il le somme de lui payer les 60,000 francs dont il lui est redevable.


39. CHAUSSARD (P.-J.-B. dit Publicola) - ardent révolutionnaire et fécond littérateur, délégué du pouvoir exécutifdans la Belgique en 1792, secrétaire de la mairie de Paris en 1793.

- Mémoire aut. sig. au Comité de sûreté générale; (messidor an III), 3 p. 1/2 in-fol. à mi-marges

Détenu par ordre de sa section (celle du Muséum), il répond à la dénonciation faite contre lui à propos de sa mission dans la Belgique, et de la place qu'il a occupée à la mairie sous l'administration de Pache. Détails intéressants sur sa vie publique et sur ses travaux littéraires.


40. CHOISEUL (Et.-Fr. duc de) - le célèbre ministre de Louis XV.

- L. A. S. (au duc de Bellisle); Versailles, 23 juin (1759), 3 p. in-4

Pièce historique sur les préparatifs d'une expédition contre l'Irlande.


41. CLAVIÈRE (Etienne) - ministre des contributions publiques, enveloppé dans la proscription des Girondins, et traduit au Tribunal révolutionnaire dont il prévint la sentence en se donnant la mort, le 8 décembre 1793.

- L. S. à DUMOURIEZ; Paris, 23 septembre 1792, 5 p. in-fol. Une légère déchirure

Document historique des plus curieux. -Il lui envoie des avis relatifs au duc de Brunswick. Avec de mauvais généraux, « surtout avec notre disposition aux terreurs paniques, et les scélérats dont il n'a pas encore été possible de purger nos armées, » les forces que conduit ce chevalier des rois ne laisseraient pas que d'être formidables. On suppose, dans ces avis, que les Français savent chasser aux hommes, comme en Amérique ; mais cette tactique n'a pas encore été mise en usage. « Cependant, il ne nous manque pas de braconniers. On vous en a envoyé de Rambouillet et des autres maisons ci-devant royales. Vous pourrez, si vous le voulez, en faire un appel qui les séparera de la troupe et vous les fera connaître. Ils se porteront avec plaisir à mettre les seigneurs au rang du gibier, qu'ils ne pourraient tirer sans aller aux galères. Demandez-nous de faire fabriquer très vite des armes ajustées...» -Nouvelles de l'armée de Châlons. L'ennemi s'est rapproché de cette ville, et ces cris si extravagants et si funestes, A la trahison] ont de nouveau recommencé. -On voit à Paris des dispositions au rétablissement de l'ordre ; mais elles sont bien faibles. « La Convention nationale a débuté à la satisfaction universelle...; mais, à l'allure que tiennent encore les sections, j'ai peur que la sagesse ne tarde trop à venir.»


42. COLINI (Côme-Alexandre) - savant et littérateur italien, secrétaire de Voltaire.

- 8 L. A. S., en français, à Vpltaire; Mannheim, Amsterdam et Paris, 1762-1777, 15 p. in-4, cachets

Correspondance des plus curieuses. On a joué Tancrède sur le théâtre de Schwet- zingen (7 sept. 1762). -Séjour à Paris (2 mars 1767). -Son ouvrage sur le pré) tendu cartel de l'électeur palatin Charles-Louis à Turenne (14 sept. et 22 oct. 1767, -Remerciements de l'envoi du Siècle de Louis XIV (1er décembre 1768).


43. CONDORCET (J.-Ant.-Nicolas Caritat marquis de) - célèbre géomètre, écrivain et conventionnel, de l'Acad. fr.

- 1° 54 lettres autographes à Ruault; 1780-1781, environ 50 p. in-8 ou in-4. Correspondance très intéressante, toute relative à l'édition des OEuvres de Voltaire entreprise par Beaumarchais. 2° 13 notes autographes, 13 p. in-4 ou in-8. Notes pour l'édition de Voltaire.


44. CONNEAU (Henri) - médecin, ami particulier de Napoléon III, dont il partagea la captivité à Ham.

- 4 L. A. S à De George ; 1847-1850, 8 p. in-8

Intéressantes lettres où il donne de curieux détails sur Napoléon III.


45. CONTI (François-Louis de Bourbon prince de) - neveu et favori du grand Condé, un des héros de Fleurus, de Steinkerque et de Nerwinde. Il fut élu roi de Pologne en 1697 et fut conduit à Dantzig par Jean Bart; mais il ne put prendre possession de son trône et dut revenir en France.

- L. A. S. au duc d'Harcourt; Paris, 20 janvier (1699), 2 p. in-4

Très belle lettre où il lui mande qu'il a gagné son procès et qu'il part pour la Suisse où il fera valoir, s'il est possible, ses prétentions sur Neufchatel.


46. CORNU (Hortense) - femme de lettres, filleule de Napoléon III, sur lequel: elle exerça une grande influence.

- 3 L. A. S. (à De George) ; Paris, 9 mars 1850, 4 juillet 1851 et 5 nov. 1852, 10 p. in-8

Très intéressantes lettres. Dans la première, elle parle de son parrain (Napoléon III, alors président de la République), qui est entraîné dans une voie funeste. -Dans la seconde, elle raconte comment son mari (Sébastien Cornu, peintre, élève de Ingres) a donné sa démission, et déclare qu'elle est la filleule et non la soeur de lait du Président. -Dans la troisième, elle recommande M. Cernuschi, qui vient en France avec un ami, concessionnaire de tourbières en Lombardie.


47. COURIER (Paul-Louis) - célèbre helléniste et écrivain, assassiné en 1825.

- L. A. S. à M. Baudry; Veretz, 1er juillet 1810, 1 p. in-4. Belle pièce


48. DANDINI (Pietro) - célèbre peintre de l'école florentine, qui décora plusieurs plafonds dupalais Pitti.

- L. A. S. ; Florence, 3 juin 1679, 1 p. in-fol. Très belle lettre


49. DANGEAU (l'abbé Louis de COURCILLON de) - savant grammairien, de l'Acad. fr.

- Plainte de Catulle sur la mort du moineau de Lesbie, pièce de vers autographe, 1 p. 1/4 in-4. Rare

Très jolie pièce, adressée au président Bouhier.


50. DANTON (Georges-Jacques) - le célèbre conventionnel, décapité en 1794.

- L. S., sig. ausssi par Guyton-Morveau et Cambon, à Bouchotte; Paris, 4 juin 1793, 1 p. in-fol.

Superbe lettre sur la réclamation du citoyen Burgairolles, qui se plaint qu'on lui ait préféré pour le grade de lieutenant-colonel le citoyen Westermann.


51. DAVILA (Henri-Catherin) - le célèbre historien des guerres civiles de France.

- L. A. S. à Aloisio Lollino, évêque de Bellune; ides de mai 1617, 1 p. 1/2 in-fol. Rare

Superbe lettre signée en tête, selon la coutume latine. Elle est relative à des questions d'érudition et elle est remplie de citations grecques.


52. DAVOUT (L.) - illustre maréchal de l'Empire.

- L. A. S. à Berthier; Paris, 15 messidor an IX, 2 p. 1/2 in-fol.

Superbe lettre où il mande qu'il existe une grande division, dans le 14e régiment de chasseurs à cheval, entre le chef de brigade et les officiers du corps. Pour la faire cesser, il propose de faire passer le chef de brigade Boudet dans la gendarmerie.


53. DELACROIX (Eugène) - le grand peintre d'histoire.

- L. A. S. à Henriquel Dupont; ce samedi soir, 1 p. in-8

Belle lettre d'envoi d'une planche, qu'il appelle son gachis et qu'il recommande à ses bons soins.


54. DELAVIGNE (Casimir) - célèbre poète dramatique, de l'Acad. fr.

- L. S. au comte de Peyronnet ; Paris, 7 juillet 1830, 2 p. 1/2 in-fol.

Curieuse épître, comme vice-président de la commission des auteurs dramatiques. Il proteste contre le projet qu'on a de faire jouer à l'Opéra-Comique des oeuvres d'auteurs étrangers et rappelle que ce théâtre est une scène lyrique destinée à la musique composée en France.


55. DESAIX (L.-Ch.-Ant.) - illustre général républicain, tué à la bataille de Marengo.

- L. A. S. à son ami Pejau; Schifferste, 25 fructidor an V, 1 p. in-4

Belle lettre où il assure de son amitié Pejau, qui était commandant de place à Belfort.


56. DESMOULINS (Camille) - un des plus célèbres conventionnels, décapité en 1794.

- Pièce autographe, avec ratures et corrections; 7 octobre 1791, 3 p. in-fol., d'une écriture serrée. Quelques taches de rousseur et deux raccommodages faits avec du papier végétal et permettant de lire tout le texte.

Précieux document historique, resté inédit. C'est le procès-verbal de la séance du club des Jacobins, du 7 octobre 1791. Les cinq premières lignes sont de la main de Collot d'Herbois et le reste est de la main de Camille Desmoulins. Voici une analyse de ce document : Admission de Dusaulx et autres. -Lecture de la correspondance, annonçant que, depuis le décret d'amnistie, les officiers royalistes émigrent en masse. Le club de Cette écrit que 2,000 de ces mécontents ont pris la route de la capitale, pour grossir le bourdonnement autour de la nouvelle législature. -Un membre de l'Assemblée législative dénonce les manoeuvres auxquelle se livrent les anciens constituants dans la tribune qui leura été réservée, et, en courageux représentant du peuple, il cite parmi les meneurs Le Chapelier, Dandré, Barnave et Beaumetz. -Thuriot demande qu'il soit dressé une liste des députés jacobins. Broussonet et Roederer combattent cette proposition. Très curieux détails. -Le procès-verbal se termine par la réception d'une députation des clubs de la Bibliothèque et autres, « qui apportent des couronnes pour Robespierre, Péthion, Grégoire, Raederer, Anthoine, Buzot, Dubois de Crancé, Sillery, et autres députés incorruptibles qui n'ont jamais abandonné la Société des amis de la Constitution...»


57. DONIZETTI (Gaëtan) - le célèbre compositeur de musique.

- 6 nocturnes dédiés à Celceti, manuscrit autographe, sig. sur le titre; 1824, 61 p. in-fol. oblong

Précieux manuscrit. Trois de ces nocturnes sont inédits.


58. DONIZETTI (Gaëtan)

- L. A. S. à Romani; (1er mai 1834), 3 p. in-4, à mi-marge

Magnifique lettre où il renvoie à Romani les vers autographes qu'il a composés jadis pour l'opéra d'Elisabeth (ces vers occupent une partie de la lettre). Très intéressants détails à ce sujet.


59. DORVAL (Marie) - célèbre actrice, qui interpréta les principaux drames de l'école romantique

- P. S.; Paris, 14 nov. 1828, 3 p. in-fol.

Curieux document. C'est l'engagement de Marie Dorval au théâtre de la Porte- Saint-Martin pour remplir l'emploi de premiers rôles et fort jeunes premiers rôles dans les mélodrames et comédies, moyennant 6,000 francs par an.


60. DUCIS (J.-Fr.) - célèbre auteur tragique, de l'Acad. fr.

- L. A. S. à M. Villerval; Paris, 12 déc. 1813, 1 p. in-4

Jolie lettre intime. Il va retourner à Versailles, puisque l'édition de ses oeuvres est en vente.


61. DUGUA (C.-F.-J.) - célèbre général républicain, un des héros de la campagne d'Egypte.

- L. A. S. à Desaix; le Caire, 15 prairial an VII, 1 p. in-fol.

Très intéressante lettre où il lui mande que les Anglais ont le projet de s'emparer d'une ville située non loin du Caire. Détails à ce sujet. Plaintes du silence de l'état-major.


62. DUGUA (C.-F.-J.)

- L. S., avec un post-scriptum de 11 lignes autographes, à Desaix; le Caire, 1er ventôse an VII, 2 p. 1/2 in-fol., vig. et tête impr

Pièce historique où il mande que le général en chef (Bonaparte) est parti pour la Syrie avec les divisions Kléber, Reynier, Lannes et Bon. Forces qu'il a laissées au Caire et dans différentes villes. Nécessité de recevoir des secours de la Haute Egypte. Bonne impression causée par la nouvelle de la victoire de Desaix sur Mourad-Bey.


63. DUMAS (Alexandre) - célèbre romancier.

- L. A. S. à CHARLES NODIER, 3/4 de p. in-4

Curieuse épître où il demande s'il a des chances d'être nommé à l'Académie française, maintenant que voilà Hugo passé. Piquants détails.


64. DUMAS (Alexandre) - fils du précédent, célèbre romancier et auteur dramatique, membre de l'Acad. fr.

- L. A. S. à un ami, 4 p. pl. in-18

Epître des plus curieuse sur le Supplice d'une femme (composée par M. Dumas fils en collaboration avec Emile de Girardin). Détails fort piquants.


65. DUPLAY (Pierre) - menuisier, l'hôte de Robespierre.

- P. S., avec 2 lignes aut. ; Paris, 10 janv. 1776, 1/2 p. in-4. Rare


66. DUPORT-DUTERTRE (Marguerite-L.-Fr.) - ministre de la justice de 1790 à 1792, décapité en 1793.

- L. A. S. à Delessart; 21 mai 1791, 1 p. in-8

Prière d'expédier de suite le décret relatif à la Provence.


67. DURAND (David) - célèbre ministre protestant, auteur d'une Histoire du XVIe siècle et d'une Vie de de Thou, mort à Londres en 1763.

- 1° L. aut., sig. de ses initiales, à un collègue; Adam's court, 2 nov. 1744, 2 p. in-8.-2° L. A. S. à M. de Missy; 31 déc. 1745, 3 p. in-8. Rare. Très intéressante lettre où il le prévient que c'est à lui qu'incombe le sermon du nouvel an. Il vient d'apprendre qu'un vaisseau espagnol a débarqué beaucoup de monde pour les rebelles dans l'île de Skie, à côté de l'Ecosse. « J'ai songé la nuit passée que les ennemis étaient dans ma maison, ce qui me rappeloit la persécution de France de 1685 dont j'ai été témoin.»


68. FARADAY (Michel) - un des plus illustres savants de l'Angleterre.

- L. A. S. au célèbre physicien Auguste de LA RiVe; 30 oct. 1857, 3 p. in-8. Superbe lettre scientifique


69. FERDINAND V - dit le Catholique, roi de Castille, le fondateur de l'unité territoriale espagnole.

- L. S., sig. aussi par sa femme ISABELLE (la protectrice de Christophe Colomb), au pape Alexandre VI ; Madrid, 10 nov. 1494, 1 p. in-fol. oblong, traces de cachet

Précieuse lettre écrite à l'occasion de la nomination du cardinal de Cartusena aux légations de Campanie et des provinces maritimes..


70. FERDINAND VI - roi d'Espagne, fils et successeur de Philippe V.

- L. A. S. à Louis XV; Madrid, 8 juillet 1728, 1 p. in-4, cachets et soies

Superbe lettre où il le remercie de la lettre que le marquis de Brancas lui a remise de sa part et l'assure de son sincère attachement.


71. FEUQUIÈRE (Manassès de Pas marquis de) - célèbre diplomate et guerrier,qui s'illustra dans la guerre de trente ans, fut battu devant Thionville par Piccolomini et mourut de ses blessures le 13 mai 1640.

- L. A. S. au cardinal de La Vallette; Sarbvic, 17 juillet 1635, 1 p. in-fol., cachets brisés

Pièce historique sur les opérations militaires du duc Bernard de Saxe-Weimar.


72. FIESCHI (Joseph) - auteur de l'attentat du 28 juillet 1835 contre Louis-Philippe, décapité le 16 février 1836.

- L. A. S. à M. Lavocat; Conciergerie, 16 déc. 1835, 1 p. in-4

Curieuse épître, signée Fieschi le régisside. Il se plaint de ce qu'il ne vient pas le voir et lui demande les motifs de sa froideur.


73. FRÉRON (Stanislas) - publiciste, conventionnel fameux à la fois comme terroriste et comme réacteur, le chef de la jeunesse dorée.

- L. A. S. à CAMILLE DESMOULINS; Paris, 23 juin 1790, 1 p. in-4

Très curieuse lettre. Il le prie d'insérer dans les Révolutions de France et de Brabant une lettre à laquelle il veut donner une grande publicité. Il y tient d'autant plus qu'on lui assure qu'il vient d'être dénoncéà la Commune comme un des auteurs de l'Ami du Roi, horreur qu'il repousse avec toute l'énergie dont il est capable. M. de la Poype, qu'il lui a envoyé avec une lettre de M. Brissot de Warville, n'a pu pénétrer jusqu'à lui. « Si les journalistes patriotes ne se liguent point, adieu la liberté de la presse... Tu ne veux donc pas effectuer l'échange des Révolutions de France et de Brabant contre l'Ami des citoyens (que Fréron rédigeait). Allez, vous devriez mourir de pure honte...»


74. GANTEAUME (Honoré-Jos.-Ant.) - célèbre amiral, qui ramena Bonaparte d'Egypte, né à la Ciotat.

- 1° L. S. ; rade de Brest, 22 germinal an X, 2 p. 1/2 in-fol., tête impr. et vig. Superbe pièce ornée de la belle vignette que Ganteaume fit dessiner et graver avec la devise : Nous gouvernions sous son étoile, pour rappeler le retour de Bonaparte d'Egypte.-Il annonce l'arrivée de son escadre dans la rade de Brest. L. A. S.; à bord du vaisseau le Vengeur, en rade de Brest, 17 messidor an XII, 2 p. 1/2 in-fol., tête impr. Très belle lettre


75. GARDIEN (J.-F.-M.) - député de la Vienne à la Convention, décapité avec les Girondins.

- L. A. S. sig. aussi par Mollevaut, Rabaut Saint-Etienne, Saint-Martin, Bergoeing, Kervelegan et Viger; 25 mai 1793, lp. in-4, cachet

Pièce historique, émanée de la célèbre commission des Douze. Ordre d'emprisonner à l'Abbaye le citoyen Varlet, qui a provoqué la dissolution de la représentation nationale.


76. GARNIER-LAUNAY - fameux jacobin, juge au Tribunal révolutionnaire, agent particulier de Robespierre.

- L. A. S. à ROBESPIERRE; Paris, 17 germinal an II, 2 p. in-4, avec le cachet d'Henriot

Curieuse pièce, toute relative à Dufourny, exclu des Jacobins, sur la motion de Robespierre, et renvoyé au comité de sûreté générale. Dans la crainte que Dufourny ne fût allé chez lui pour brûler ses papiers suspects, Garnier-Launay s'est rendu au comité, à la fin de la séance, en qui ant Robespierre, et il a appris que le coupable n'y avait point encore paru. Il exprime le regret qu'on n'ait pas nommé des membres pour accompagner Dufourny à sa sortie. « C'est, à mon opinion, un être dangereux, ennemi de notre gouvernement révolutionnaire, et prononcé contre nos plus énergiques républicains montagnards... Il y a longtemps que ce reptile me fatiguait dans la société... » Détails sur une proposition de Dubois- Crancé, tendant à l'entière dissolution de la Société des Jacobins, et appuyée par Dufourny.


77. GEOFFROY SAINTHILAIRE (Étienne) - un des plus grands naturalistes de ce siècle.

- L. A. S. à un savant, professeur à l'école centrale de Strasbourg; 28 ventôse an VI, 9 p. in-4

Superbe lettre, la plus belle qu'on connaisse de cet illustre savant. Geoffroy Saint-Hilaire y donne de curieux renseignements sur un certain nombre d'animaux. Il y parle de Cuvier, son protégé, et de l'envoi à l'Ecole centrale de Strasbourg d'une collection d'animaux empaillés. A la fin de la lettre, il annonce qu'il va quitter la France. « Une commission de savants et d'artistes est destinée à un voyage de long cours. On refuse de nous apprendre où nous allons. Néanmoins j'ai accepté sur la foi du c. Berthollet, membre de la même commission, et qui, seul des commissaires, connaît le lieu de notre destination.» (Il s'agit de la commission de l'expédition d'Egypte dont Geoffroy Saint-Hilaire fut un des membres les plus éminents.)


78. GÉRICAULT (Théodore) - un des plus grands peintres de ce siècle, l'auteur du Radeau de la Méduse.

- L. A. S. à Musigny (l'amateur d'art), 1 p. pl. in-8. Légères taches. Très rare

Précieuse pièce, relative à un de ses tableaux représentant Murat.


79. GILLES (Nicole) - secrétaire du roi Louis XII, le premier en date de nos historiens

- P. S., en latin, sur vélin, sig. aussi par d'Orgemont et Herbelot; 16 juillet 1493, 1/2 p. in-8 oblong. Jolie et rare pièce


80. GIRARDIN (Emile de) - le célèbre publiciste.

- L. A. S. au général Alexandre de Girardin ; la Conciergerie, 26 juin (1848), 1 p. 1/2 in-8

Très curieuse épître où il mande qu'il a été arrêté la veille par ordre du généra Cavaignac, à raison des articles publiés dans la Presse. « Je dois, dit-on, comparaître devant une commission militaire. La consternation qui est depuis troi jours dans mon coeur, à la vue de tant de tués et de blessés des deux parts, n'y laisse pas de place pour un sentiment personnel.»


81. GOUFFIER (Artus) - seigneur de Boisy, bailli de Vermandois, gouverneur de François Ier, qui le créa, en 1515, grand-maître de France, non moins célèbre par son goût éclairé pour les arts que par ses talents diplomatiques.

- P. S.; 23 nov. 1495, 1/2 p. in-4. Rare.

Il déclare devoir à Jacques de Piennes la somme de cinquante écus d'or, qu'i lui rendra «en dedans de Pasques prouchainement venant. ».


81bis. GRASSE (Fr.-Jos.-Paul comte de) - célèbre marin, qui se distingua dans la guerre d'Amérique et fut battu et fait prisonnier en 1782 par l'amiral Rodney, né en Provence.

- L. A. S. ; Paris, 6 nov. 1782, 1 p. 1/2 in-4. Belle pièce


82. GRIGNAN (Françoise-Marguerite de Sévigné comtesse de) - fille de la marquise de Sévigné, célèbre par son esprit et par sa beauté.

- Pièce autographe, 8 p. 1/2 in-4

Pièce des plus curieuses où elle examine les doctrines de Bossuet et de Fénelon dans la fameuse affaire du quiétisme. Elle commence ainsi : « M. de Cambray soutient très bien les intérêts de Dieu; M. de Meaux soutient vivement ceux de la religion, il doit gagner son procès à Rome...»


83. HAMELIN (Ferd.-Alph.) - amiral de France, qui commanda la flotte française lors de la guerre de Crimée.

- L. A. S.; en mer, 29 déc. 1854, 1 p. in-8

Jolie lettre écrite pendant la guerre de Crimée.


84. HAUY (Valentin) - le célèbre fondateur de l'institution des Jeunes Aveugles, né à Saint-Just (Oise).

- 1° L. A. S. aux citoyens composant le comité de la section des Lombards; 15 messidor an III, 1 p. in-4. Très intéressante lettre où il les remercie de sa mise en liberté et demande de pouvoir vaquer à ses fonctions d'instituteur national des jeunes aveugles travailleurs. 2° P. S.; 15 messidor an III, 1 p. 1/2 in-4, vig. et tête impr. Document constatant qu'il s'est présenté à la section des Lombards et qu'il a exhibé un extrait de mise en liberté.


85. HOCHE (Lazare) - l'illustre général républicain.

- L. S. au Direcroire exécutif; quartier général de Rennes, 27 prairial an IV, 1 p. in-fol., tète impr. avec sa devise : Res, non verba

Superbe lettre où il recommande un de ses aides de camp, le citoyen Guérin, pour une place de chef d'escadron de gendarmerie.


86. HOLBACH (Paul Thiry baron d') - fameux philosophe, chef de l'école athée, auteur du Système de la nature

- P. A. S. ; Paris, 9 janv. 1777, 1/2 p. in-4. Rare

Il déclare avoir cédé à MM. de Bure la propriété du manuscrit de la traduction des OEuvres de Sénèque le philosophe.


87. HOLLAND (Elisabeth VassalL lady) - femme de l'homme d'Etat anglais, célèbre par son admiration pour Napoléon Ier, dont elle s'efforça d'adoucir la captivité à Sainte-Hélène.

- L. A. S., en italien, (à Madame Cicognara, femme du célèbre antiquaire italien); Londres, 20 mars 1816, 1 p. in-4

Superbe lettre où elle lui recommande le grand poète lord Byron, qui désire faire la connaissance du comte Cicognara.


88. HUGO (Victor) - le grand poète.

- L. A. S. à Bocage; 21 mars (1842), 1 p. pl. in-8

Très curieuse lettre où il lui recommande M. Auguste Vacquerie, un des jeunes écrivains les plus distingués de la nouvelle génération. « C'est plus qu'un écrivain, c'est un poète. Je lui crois très sérieusement un grand avenir; je lui sais un grand talent.»


89. HUGO (Abel) - littérateur, frère du précédent, auteur de la France militaire.

- 3 L. A. S. à son illustre frère; Alger, 27 et 30 mai 1847, et Constantine, 13 juin 1847, 8 p. in-4 et 4 p. in-8

Lettres des plus curieuses. Dans les deux premières, AbelHugo parle du départ du maréchal Bugeaud, qui résigne son poste de gouverneur général de l'Algérie (dans lequel il fut remplacé par le duc d'Aumale). Il transcrit une conversation qu'il a eue avec le marechal, qui lui a exposé les raisons qui le forcent à abandonner l'Algérie et les conditions qu'il exigerait pour conserver ses fonctions. Le maréchal regarde comme indispensable le régime militaire et prédit toutes sortes de catastrophes à notre colonie si l'on yétablit le régime civil. -Dans la troisième lettre, Abel Hugo raconte une conversation qu'il a eue à Constantine avec le général Bedeau, qui a été désigné comme successeur du maréchal Bugeaud, mais qui ne se soucie pas de ce poste. Le général a exposé ses vues sur le régime militaire mitigé qu'il rêve pour l'Algérie.


90. INGRES (J.-Dom.-Aug.) - un des peintres les plus célèbres de ce siècle.

- L. A. S. ; Paris, 25 déc. 1832, 1 p. in-4

Belle lettre relative à son tableau de Roger et Angélique (qui est actuellement au Musée du Louvre).


91. JEFFERSON (Thomas) - troisième président des Etats-Unis.

- L. A. S. au gouverneur Sullivan, à Boston; Washington, 3 mars 1808, 1 p. in-4

Importante lettre où il exprime sa satisfaction d'apprendre que la respectable législature de Massachusets a approuvé les derniers actes du gouvernement. Il l'assure qu'il ne veut pas se porter de nouveau candidat à la présidence.


92. JOSÉPHINE - impératrice des Français, première femme de Napoléon Ier.

- L. A. S. au ministre…; 20 nov. 1792, 1 p. in-8. Pièce montée.

Curieuse épître, signée la citoyenne Beauharnais, femme du maréchal de camp. Elle recommande le citoyen Pauly pour une place de commissaire des guerres.


93. JUAN D'AUTRICHE (don) - fils naturel de Charles-Quint, illustre capitaine espagnol, le vainqueur de Lépante.

- L. S., avec la souscript. aut., à don Juan de Cuniga; Naples, 2 sept. 1575, 1 p. 3/4 in-fol., cachet

Superbe lettre historique où il parle des projets des Turcs et des affaires de la chrétienté.


94. LACAILLE (Ch.-Nic.) - célèbre marin des guerres de la République et de l'Empire.

- 2 L. A. S. à Caffarelli et à Forestier; 17 brumaire et 17 floréal an XI, 1 p. 1/2 in-fol. et 4 p. in-4

Intéressantes lettres relatives à la frégate la Romaine, dont il avait le commandement.


95. LA CONDAMINE (Ch.-M. de) - savant et voyageur illustre, de l'Acad. française.

- P. A. S.; Paris, 13 mars 1773, 3/4 de p. in-fol. Légère tache d'encre n'atteignant pas le texte

Curieux mémoire dans lequel il réclame un portrait de la feue reine Marie Leczinska que cette princesse lui avait promis. -Au bas est l'autorisation signée par Mesdames Adélaïde, Victoire et Sophie, de faire exécuter pour La Condamine le portrait de la Reine en bracelet entouré de diamants.


96. LACROIX (J.-F. de) - député d'Eure-et-Loir à la Convention, ami de Danton, dont il partagea la destinée.

- L. A. S. Delacroix, à ROBESPIERRE; Evreux, 2 frimaire an II, 1 p. pet. in-4

Pièce historique. -Accusé par Hébert à propos de sa mission en Belgique, il demande à être jugé, et appelle l'attention de Robespierre sur un mémoire qu'il adresse à ce sujet au comité de salut public. « Je réclame contre moi la sévérité de tes principes, si tu me soupçonnes coupable ; mais aussi je réclame ta justice ordinaire, s'il est démontré que je suis calomnié...»


97. LAFFITTE (Jacques) - le grand financier, un des promoteurs de l'avènement de Louis-Philippe.

- L. A. S., comme assesseur du juge de paix de la section du Mont-Blanc, aux membres du Comité de sûreté générale ; Paris, 17 frimaire an II, 1 p. in-fol. Rare

Lettre de sa jeunesse. -Il réclame la mise en liberté d'un Anglais, nommé Charles Clarmont, dont le coeur est tout à la France.


98. LAHARPE (Amédée-Emmanuel) - célèbre général républicain, tué par accident en 1796.

- 6 L. S. à Kellermann; an III, 10 p. in-4. Deux de ces lettres ont des taches d'humidité

Correspondance historique contenant de très intéressants (détails sur la campagne d'Italie.


99. LAMARTINE (Alphonse de) - le grand poète.

- L. A. S. à Léon Faucher, 1 p. in-8

Envoi de sa proposition sur les enfants trouvés. Il se plaint que le gouvernement la combatte et que l'opposition étouffe ce cri sous son silence.


100. LAPLACE (P.-S.) - l'illustre auteur de la Mécanique céleste, n. 1749, m. 1827.

- L. A. S. à Puissant; 24 fév. 1818, 3/4 de p. in-8. Légère déchirure dans un angle


101. LASCARIS (Janus) - surnommé Rhyndaconus, illustre philologue, qui enseigna le grec à Paris, sous Charles VIII et Louis XII, et fut le maître. de Budé et de Danès.

- L. A. S., en latin, au légat; Venise, 10 août, 1 p. in-fol., trace de cachet

Superbe lettre sur les affaires de l'Italie.


102. LA VALLETTE (Louis de Nogaret d'Épernon cardinal de) - archevêque de Toulouse, qui commanda en chef l'armée d'Allemagne pendant la guerrre de Trente Ans. On l'avait surnommé le cardinal Valet.

- 1° L. aut. au maréchal de La Force; Metz, 20 avril (1635), 2 p. 1/2 in-fol. cachets et soies. Importante lettre où il mande que les ennemis ont évacué le Luxembourg, mais qu'ils ont occupé la petite place de Boulac, dont M. de Turenne n'a pas pu encore les déloger. 2° L. A. S. au même; camp de Huillierscourt, 13 juillet 1635, 1 p. in-fol., cachets et soies. Légères taches. Belle lettre où il annonce qu'il est en marche avec son armée, conformément à son désir. 3° L. A. S. à M. de Feuquière; Metz, 28 décembre (1636), 1 p. in-fol., cachets et soies. Superbe lettre sur l'organisation des quartiers de son armée et de celle du duc de Saxe-Weimar.


103. LEDRU-ROLLIN (Alex.-Aug.) - célèbre avocat et homme politique, le promoteur du suffrage universel.

- 1° 5 L. A. S. à Escudier; Londres, 1849-50, 9 p. in-8. Très intéressantes lettres sur son projet de publier une brochure sur l'affaire d 13 juin. Curieux détails. 2° P. sig. par Amic et Escudier; Londres, 21 janv. 1850, 2 p. in-4. Traité pour la publication d'un journal intitulé le Proscrit, dont Ledru-Rollin aura la rédaction en chef. 3° 10 L. A. S. de Léopold Leclanché à Escudier; Londres, 1840-1850, 23 p. in-8. Curieuses lettres, écrites au nom de Ledru-Rollin et relatives aux publications de celui-ci. Intéressants détails.


104. LEDRU-ROLLIN (Alex.-Aug.)

- 1° L. S. au rédacteur du Moniteur; 2 mars 1849, 1 p. in-8. Envoi d'une lettre en réponse à un article publié dans le Moniteur. 2° L. S. au même; 2 mars 1849, 4 p. 1/4 in-4. Lettre des plus curieuses où Ledru-Rollin réfute un article où sa personne est calomniée et où l'on a essayé de déshonorer le drapeau de la démocratie, en ajoutant dans un discours qu'il a prononcé des phrases comme celles-ci : La propriété c'est le vol ; vive la quillotine! II proteste énergiquement contre ces procédés où il reconnaît la main de Léon Faucher. Très piquants détails à ce sujet). 3° L. A. S. de Griin, rédacteur en chef du Moniteur, à Léon Faucher; Paris, 2 mars 1849, 1 p. in-18. Envoi de la lettre précédente et demande d'instructions. 4° Note autographe de Léon Faucher; Paris, 2 mars 1849, 3/4 de p. in-8, tête impr. Il pense qu'il ne faut pas insérer la lettre de Ledru-Rollin, parce qu'elle est conçue en termes injurieux et qu'elle ne rectifie en rien les termes de l'article du Moniteur. (Il est probable que la lettre de Ledru-Rollin, non insérée au Moniteur, est restée inédite.)


105. LESCOT-FLEURIOT (J.-A.-C.) - maire de Paris, ami de Robespierre, avec lequel il fut décapité.

- L. S. au comité civil d'une section; Paris, 26 messidor an II, 1 p. 1/2 in-4

Curieuse épître sur la fête en mémoire de la prise de la Bastille. Elle commence ainsi : « Salut au 14 juillet! salut au jour à jamais mémorable où le peuple de Paris a cimenté de son sang la première pierre de la liberté publique en renversant la Bastille...»


106. LE SUEUR (J.-F.) - célèbre compositeur de musique, maître de chapelle de Napoléon 1er, qui eut pour élèves, Berlioz, Ambroise Thomas et Gounod, né à Drucat (Somme).

- L. A. S., sig. aussi par Cherubini, à l'intendant général des menus plaisirs ; 7 déc. 1818, 1 p. in-4

Très belle lettre de recommandation en faveur d'un homme de talent, qui a besoin d'un secours.


107. LE TOURNEUR (Ch.-L.-Fr.-Honoré) - député de la Manche à la Convention, membre du Directoire.

- L. A. S. aux administrateurs de la Loire-Inférieure; Paris, 24 ventôse an VIII, 1 p. 1/2 in-4

Il leur annonce qu'il vient d'être nommé préfet de la Loire-Inférieure.


108. LONGUEVILLE (Louis 1er d'Orléans duc de) - petit-fils de Dunois, fidèle serviteur de Louis XII, fait prisonnier en 1513 à la bataille de Guinegate. Pendant sa captivité, il négocia le mariage de Louis XII avec la princesse Marie d'Angleterre.

- L. S. aux membres du Conseil et de la communauté de la ville et canton de Berne; Pavie, 25 septembre (1515), 1 p. 3/4 in-fol., trace de cachet. Rare.

Pièce historique où il leurmande que le roi François Ier a remporté une éclatante victoire sur les Suisses à Marignan (14 septembre). Le duc leur offre sa médiation pour faire la paix avec le Roi. « Je m'y emploieray de très bon cueur et luy en la forme et manière que je pourray savoir et entendre vostre intencion.»


109. LONGUEVILLE (Henri II d'Orléans duc de) - gouverneur de Picardie, habile général, qui commanda en chef l'armée en Allemagne après la mort du duc de Saxe-Weimar et fut membre du conseil de régence de Louis XIV. Il avait épousé la soeur du grand Fondé, si célèbre par sa beauté et par sa vie galante, et il fut, à cause de cette alliance, un des chefs de la première Fronde.

- L. A. S. (à MAZARIN); Paris, 1er juin 1649, 2 p. in-4 oblong

Très belle lettre où il mande qu'il a écrit aux échevins de Rouen de se conformer aux intentions de la Reine. Il prend part à ses inquiétudes sur les événements présents. « Mais j'espère que vostre sage et prudante conduitte, acompagnée de vostre bonheur habituel, ne laira pas de faire remporter à la France des advantages au delà mesme de ce que les nécessités présantes donnent lieu de le promettre...»


110. LOUIS XVIII - roi de France.

- L. S., contre-sig. par l'abbé de Montesquiou, au préfet…; Paris, 11 mars 1815, 3/4 de p. in-fol.

Pièce historique, écrite au moment du débarquement de Napoléon. -Le roi rassemble une armée de réserve à Melun et fait appel à tous les hommes de bonne volonté. La prompte exécution de cette mesure « peut opposer une résistance invincible au tyran qui vient apporter à la France tous les fléaux de la guerre civile et de la guerre étrangère.»


111. LOUIS-PHILIPPE Ier - roi des Français.

- L. aut., parafée, au maréchal (Soult); Saint-Cloud, 17 sept. 1834, 3 p. in-4

Très intéressante lettre où il discute le second article d'un projet de loi militaire lequel article crée un conseil d'enquête. Il propose des modifications. Curieux détails.


112. LOUIS-PHILIPPE Ier

- L. S. à Thiers; les Tuileries, 20 mars 1839, 1/2 p. in-4. Légères taches

Lettre de convocation pour l'ouverture des Chambres.


113. LOUIS-PHILIPPE Ier

- L. A., parafée, au maréchal Soult; 26 mars 1843, 2 p. 1/4 in-4

Curieuse épître sur les dépêches d'Afrique et le rapport de son fils le duc d'Aumale. Ce rapport devant être publié, le Roi désire qu'il soit fait un changement à la phrase ou le duc rend compte du châtiment infligé à la tribu kabyle.


114. LUCAS (J.-J.-Et.) - illustre marin, un des héros des combats de l'Algésiras et de Trafalgar, né à Marennes (Charente-Inférieure).

- L. A. S. à M. Forestier; Rochefort, 10 mai 1810, 2 p. in-4

Très intéressante lettre où il se plaint de son état d'inactivité et du délabrement de sa fortune.


115. MAFFEI (Scipion) - un des meilleurs poètes dramatiques de l'Italie au XVIIIe siècle.

- L. A. S. à VOLTAIRE; Paris, 7 janv. 1736, 3 p. in-4

Lettre d'un haut intérêt où il le prie de traduire sa tragédie de Mérope et lui fait connaître son projet de traduire la Henriade.


116. MAGON (Charles-René) - célèbre contre-amiral, qui mourut glorieusement au combat de Trafalgar sur son vaisseau l'Algésiras.

- L. A. S. à DAVOUT; Ostende, 9 pluviôse an XII, 3 p. in-4, vig. et tête impr. Très légère déchirure n'atteignant pas le texte

Lettre très intéressante comme commandant de l'aile droite de la flottille nationale. Il se plaint que le ministre le laisse manquer de l'argent nécessaire pour terminer l'armement de la flottille. Il veut entrer dès le 11 pluviôse en action, « car un retard plus grand me rendroit coupable aux yeux du premier consul qui approuve tout ce qui est pour le bien général. » (On sait que cette flottille était destinée à une expédition contre l'Angleterre.).


117. MAHE DE LA BOURDONNAIS (Bertrand-François) - célèbre marin et administrateur, directeur général des îles de France et de Bourbon, qui conquit en 1746, Madras sur les Anglais. Accusé de prévarication par Dupleix, il fut emprisonné pendant trois ans et demi à la Bastille, et fut déclaré innocent.

- L. S. à M. de Leyrit; à bord de l'Achille, 21 juin 1746, 1 p. 3/4 in-fol. Rare.

Pièce historique sur ses préparatifs pour l'expédition de Madras. « Marquez moi au plus vite où sont les vaisseaux de guerre anglais, leur quantité, leurs forces...»


118. MAINE (L.-Aug. de Bourbon duc du) - fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan, fameux par ses intrigues.

- L. A. S. à la princesse de Conti; Marly, 11 avril 1712, 4 p. in-4

Très belle lettre sur des question intimes et sur un mémoire à adresser au Roi.


119. MAINE (Louise-Bénédicte de Bourbon duchesse Du) - femme du précédent, célèbre par ses intrigues et par la cour qu'elle tint à Sceaux.

- L. A. S.; Paris, 5 mai (1739), 1 p. 1/2 in-4

Superbe lettre sur la mort de la princesse de Conti (décédée le 3 mai).


120. MAINE (Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse DU).

- 2 L. aut. à la princesse de Conti; 21 au soir et lundi soir, 6 p. 1/2 in-4, cachet

Intéressantes lettres sur des affaires de famille et sur Mme de Vendôme.


121. MALESHERBES (Chrétien LAMOIGNON de) - illustre magistrat, défenseur de Louis XVI, membre de l'Acad. fr., décapité en 1794.

- L. A. S. à M. Leblanc; Malesherbes, 14 novembre (1772), 1 p. 3/4 in-4

Superbe lettre de félicitations sur un de ses ouvrages. -La minute de la réponse de Leblanc se trouve sur la 3e page.


122. MANNOZZI (Giovanni) - dit Giovanni da San Giovanni, célèbre peintre de l'école florentine, auteur des fresques du palais Pitti.

- L. A. S.; 20 juin 1627, 3/4 de p. in-fol. Rare

Superbe lettre sur un de ses tableaux.


123. MARBEUF (L.-Ch.-René comte de) - lieutenant général, qui conquit la Corse et fut le protecteur de la famille Bonaparte, né à Rennes.

- L. A. S. à M. de Béthisy; Bastia, 27 juin 1776, 1 p. 1/2 in-4. (Coll. Lajarriette)

Relative à la conduite que tient le détachement du régiment provincial qui est à Olmeta.


124. MARIBON-MONTAUT (L.) - député du Gers à la Convention.

- Suite des réponses aux calomnies répandues par quelques-uns de mes ennemis, pièce aut. sig., 9 p. 1/2 in-fol.

Document historique très important où il se disculpe des accusations dont sa conduite a été l'objet.


125. MARIE STUART - reine de France, puis d'Écosse, et ÉLISABETH, reine d'Angleterre, dite la Grande.

- Cinq lettres originales de Paul de Foix et de Michel de CASTELNAU, envoyés de Catherine de Médicis auprès de la grande Elisabeth, relatives à un projet de mariage de Charles IX avec la reine d'Angleterre et aux démêlés de Marie Stuart avec sa cousine Elisabeth. Voici une courte analyse de ces précieux documents : 1° Discours de M. de Foix, manuscrit original ; 18 fév. 1565, 19 p. in-fol. Document historique des plus curieux; c'est un mémoire de Paul de Foix, le célèbre diplomate, n. 1528, m. 1584. Ce prélat y raconte une entrevue qu'il eut le dimanche 11 février avec Elisabeth, reine d'Angleterre. Il proposa d'abord à la reine d'épouser le roi Charles IX : celle-ci exprima sa surprise, remontrant que la différence d'âge devait être un obstacle à cette union et qu'elle craignait que si ce mariage avait lieu, il lui attirât beaucoup de mécontentement, « d'aultant que en la grande jeunesse du Roy elle se trouveroyt ja vieille et partant malagréable et délaissée de luy comme la feué Royne Marie sa soeur avoit esté du Roy d'Espaigne.» Paul de Foix la rassura sur ce point. Alors la reine lui dit en riant que sa voisine (Marie Stuart) était plus jeune qu'elle et que le Roi l'aurait peut-être plus agréable. Il répondit qu'on n y avait jamais pensé parce qu'elle avait été la femme du feu roi. La reine dit alors qu'on lui avait dit le contraire.-Paul de Foix raconte une autre audience du 14 février, où la même question fut encore traitée, surtout au point de vue politique. Très intéressants détails. Le roi Charles IX viendrait s'établir en Angleterre, d'où il pourrait gouverner son royaume.-Le 15 février, Paul de Foix fut visité par lord Cecill, qui l'assura que la Reine n'avait jamais songé à épouser le comte de Leicester et discuta longuement avec lui la possibilité et les conditions de l'union de la reine d'Angleterre avec le roi de France. En définitive, le ministre anglais dit que la Reine ne refusait pas en principe les propositions, mais qu'il y avait lieu à réflexion. 2° L. S., avec la souscript. aut., de Michel de Castelnau, sieur de Mauvissière, célèbre diplomate, à Catherine de MÉdicis ; Londres, mai 1565, 5 p. 1/2 in-fol., cachet. Lettre des plus curieuses. Il raconte qu'il est arrivé à Londres le 5 mai et que le dimanche suivant il a eu audience de la reine d'Angleterre, à laquelle il a remis les présents de Sa Majesté. Ces présents se composaient de sept poupines (poupées) que Catherine de Médicis et Madame de Savoie avaient fait habiller à la dernière mode et coiffées elles-mêmes, d'une litière portée par des chameaux richement harnachés, et de quatre mulets. La grande Elisabeth a manifesté une joie très vive et a exprimé son respect pour la Reine-mère et son amitié pour le Roi. Elle s'est rendue dans le parc et s'est fort divertie à examiner les poupines placées dans la litière et à faire marcher les chameaux.-En terminant, Castelnau annonce qu'il va aller en Ecosse, « et m'a lon dict que je trouveray la Royne (Marie Stuart) mariée, de quoy la royne d'Angleterre n'est pas fort contente, et dist aussi qu'elle pensoit que sa bonne soeur avoit le cueur plus grand qu'elle ne l'a monstré, et que d'elle elle estoit résolue de ne se marier jamais à ung petit prince ny à ung gentilhomme, qu'elle auroit ung roy ou qu'elle n'en auroit poinct…» (Marie Stuart venait d'épouser le jeune Darnley, fils du comte de Lennox.) 3° L. A. S. de Michelde CAsTELNAU, sieur de Mauvissière, à CATHERINE de MÉDICIS; Londres, 9 mai 1565, 3 p. 1/2 in-fol. Lettre des plus intéressantes où il raconte une nouvelle audience que lui a donnée la reine Elisabeth et dans laquelle celle-ci l'entretint du projet de son mariage avec Charles IX. Elle fit un grand éloge du roi. Elle dit que toutefois elle avait peur de n'avoir nulle chose en elle digne d'un si grand roi, « sinon ung petit royaulme, la bonté et la chasteté, que en cella elle ne vouloit céder à fille qui fust au monde, ayment les choses vertueuses, et que sy elle eust esté pauvre damoyselle, elle ne se mariroit jamès, mès que elle vouloit avoir pitié de ses subjects et de son pays…» Castelnau dit plus loin que, pendant qu'elle tenait ces propos, « je ne la vis jamais plus belle ne plus jolie, et vous prometz qu'il y a telle fille de quinse ans qui pence estre belle qui n'en aproche poinct… 4° L. S., avec la souscription autographe, de PAuL de Foix à CATHERINE de MÉdicis; Londres, septembre 1565, 9 p. 1/4 in-fol., cachet. Document historique du plus haut intérêt sur les différends de MARIE STUART avec la grande Elisabeth. Castelnau constate la grande irritation de la reine d'Angleterre contre sa cousine, qui a refusé son secours pour rétablir l'ordre en Ecosse. Curieux détails sur les troubles de ce pays, qui datent du mariage de Marie Stuart avec Darnley. Entrevue de Paul de Foix avec lord Cecill, qui lui a exposé tous les griefs de la reine sa maîtresse contre sa cousine et s'est plaint que Darnley ait pris le titre de roi d'Ecosse. Longs développements à ce sujet.-En post-scriptum Paul de Foix mande que le comte de Bothwell (qui devint plus tard le troisième époux de Marie Stuart) est en Zélande, d'où il doit ramener deux navires chargés d'armes et de poudre. La reine d'Angleterre a donné l'ordre de s'emparer desdits navires. 5° L. S., avec la souscription autographe, de PaUL de Foix à CATHÉRINE DÉ MÉDICIS; Londres, 29 sept. 1565, 10 p. 1/2 in-fol., trace de cachet. Important document historique dont une partie est en (chiffres, avec traduction jointe. Paul de Foix y expose les événements qui se passent en Ecosse et les griefs de MARIE STUART qui se plaint de l'ingérence de la grande Elisabeth dans les affaires d'Ecosse et pretend que plusieurs de ses sujets ont voulu s'emparer de Darnley, son époux, pour le livrer à la reine d'Angleterre. Longs développements à ce sujet et très curieux détails sur l'irritation d'Elisabeth et de Marie Stuart. DOSSIER HISTORIQUE INÉDIT DES PLUS PRÉCIEUX, QUI POURRAIT FAIRE L'OBJET D'UNE BELLE PUBLICATION.


126. MARIE-LOUISE DE BOURBON - fille du roi d'Espagne Charles IV, reine d'Etrurie, détrônée par Napoléon.

- L. A. S., en français, au marquis de La Maisonfort; Lucques, 20 juin 1821, 1 p. in-4

Belle lettre relative au baptême d'un héritier du prince de Lucques.


127. MARIETTE (Auguste) - le célèbre égyptologue.

- L. A. S. à l'éditeur Leleux; Boulogne, 22 fév. 1849, 3 p. 1/4 in-8

Curieuse épître relative à ses premiers travaux sur l'Egypte. Très intéressants détails pour la biographie de ce savant.


128. MARIGNY (Abel-François Poisson marquis de) - frère de la marquise de Pompadour, directeur général des bâtiments du Roi, célèbre par la protection qu'il accorda aux artistes.

- 1° L. A. S. à M. Duchesne; Marigny, 1er janv. 1751, 1/2 p. in-4. Déchirure dans un angle n'atteignant pas le texte. Lettre signée Poisson, où il recommande le suisse de M. de Tournehem (alors directeur général des bâtiments). 2° L. A. S.; Compiègne, 6 juillet 1764, 1 p. in-4. Belle lettre.-3° P. S. ; Versailles, 4 oct. 1759, 1 p. 1/2 in-fol., cachet armorié très bien conservé. Très curieux document. Ordre à Duchesne, prévôt des bâtiments du Roi, de se transporter à la manufacture des Gobelins et d'y faire arrêter un ouvrier de basse lisse, qu'il conduira dans les prisons du For-l'Evêque.


129. MARRAST (Armand) - célèbre publiciste républicain, qui fut maire de Paris et président de l'Assemblée constituante de 1848.

- Pièce autographe; (19 juillet 1848), 2 p. 1/2 in-4

C'est l'original du discours qu'il adressa aux représentants du peuple lorsqu'il fut élu président de l'Assemblée constituante.


130. MARTHE (Anne Biget dite soeur) - religieuse de la Visitation, qui s'illustra, par sa charité et par son dévouement et fut décorée de la Légion d'honneur.

- L. A. S. au docteur Alibert; Besançon, 14 oct. 1823, 1 p. in-4. Légères taches. Rare

Remarquable lettre où elle lui mande qu'elle va mieux et qu'elle commence à aider à faire le feu pour faire la soupe aux prisonniers. « Je ne pourrais plus vivre sans les voir. Je m'y suis fait porter pour un moment. Quelle satisfaction j'ai eu. Il m'a paru que ma vue leur faisait plaisir, à ces pauvres malheureux. Ah ! si je n'avais pas été malade, j'aurais volé en Espagne pour soulager mes pauvres soldats... » (La soeur Marthe mourut l'année suivante.)


131. MASCARON (Jules) - évêque d'Agen, célèbre orateur de la chaire, qui prononça l'oraison funèbre de Turenne, né à Aix.

- L. A. S. (au cardinal de Bouillon); château de Montbran, près d'Agen, 31 août 1696, 2 p. 1/4 in-4

Superbe lettre sur les affaires de Castillon. Il lui envoie un mémoire. « Vous verrez, Monseigneur, que j'y ménage assez la gloire de feu Monsieur de Turenne et de votre maison avec les besoins que j'ay reconnus dans cette petite ville les deux dernières fois que j'y ai passé. » Il considère comme très funeste l'établisse- ment d'une seconde communauté de réguliers à Castillon. Ce serait élever autel contre autel.


132. MAYR (Jean-Simon) - célèbre compositeur de musique.

- L. A. S. (à CHERUBINI); Bergamoli, 12 sept. 1837, 2 p. in-4

Très belle lettre musicale.


133. MAZARIN (A.-Ch. de La Porte duc de) - mari d'Hortense Mancini et, à cause de cette alliance, héritier du cardinal Mazarin, fameux par son caractère bizarre.

- L. A. S. à M. Prioqué; Verets, 13 nov. 1692, 3 p. pet. in-4, cachet

Très curieuse épître, où il le charge de déclarer, de sa part, au prieur de la maison des Jacobins de la rue Saint-Honoré, à Paris, qu'il prétend ravoir le corps de feu sa mère, qui n'était qu'en dépôt chez eux. Intéressants détails.


134. MAZZINI (Giuseppe) - le fameux révolutionnaire italien.

- L. aut., en français, à un ami; 30 nov. 1842, 4 p. pl. in-8. Incomplète de la fin

Lettre de la plus haute importance où Mazzini donne les plus curieux renseignements sur le parti chartiste en Angleterre. Il parle d'abord du libraire Loyete, secrétaire de la National association, puis d'un poème intitulé Ernest or the regeneration ofthe man, dont l'auteur, un homme de loi, ne veut pas être nommé. Vif éloge de ce poème, qui n'a été imprimé qu'à une douzaine d'exemplaires et qui est une oeuvre de génie dont la versification rappelle celle de Milton. Mazzini parle ensuite de Burns et d'Elliott et fait un piquant tableau des forces et des aspirations du parti chartiste. « Le chartisme est un élément extrêmement important, car il est la manifestation de besoins réels et nombreux et il représente la lutte de la démocratie contre l'aristocratie, lutte qui s'achèvera plus ou moins rapidement par une révolution que tous les penseurs ici commencent à prèssentir...»


135. MÉRIMÉE (Prosper) - un des meilleurs écrivains de ce siècle.

- L. A. S. (à Letronne) ; 9 avril 1843, 1 p. 3/4 in-8

Très belle lettre où il lui transcrit une inscription grecque qu'il a copiée à Athènes. « M. Ross et M. Pittakis, qui nous conduisaient à l'Acropole, ne doutaient pas que ce ne fût l'inscription de Minerve élevée par Périclès, dont Plutarque fait mention.»


136. MEUNIER (J.-B.-Marie) - célèbre physicien, membre de l'Académie des Sciences, intrépide général, mort glorieusement au siège de Mayence en 1793.

- L. A. S. au comte…; Phalsbourg, 6 janv. 1789, 4 p. pl. in-4. Rare

Très intéressante lettre sur l'état de son régiment.


137. MEXIQUE

- Collection de 75 lettres originales de célébrités mexicaines ou se rattachant au Mexique, du XVIIe au XIXe siècle.

Précieuse réunion, probablement unique. On y trouve des lettres de plusieurs vice-rois d'Espagne, de présidents, ministres ou généraux, tels que Xavier Mina, Guerrero, Bravo, Alvarez, Santa-Anna, Escobedo, des littérateurs, tels que Bustamante, Parreno, Diaz de la Calle, Eguiara, Pichardo, Morfi, Pimentel, etc. - L'autographe de Xavier Mina est de toute rareté.


138. MEYERBEER (Jacques) - le grand compositeur de musique.

- L. A. S., en français, à ScRIBE, 3 p. in-8

Très belle lettre toute relative au plan d'un opéra dont le sujet doit se passer en Prusse. Intéressants détails.


139. MICHU (Louis) - un des plus célèbres chanteurs de son temps, né à Reims, mort par suicide en 1802.

- L. A. S., 1 p. in-8. Jolie pièce


140. MILL (John-Stuart) - le célèbre économiste anglais.

- L. A. S. à Aristide Guilbert; 8 mai 1835, 3 p. 1/4 in-8

Superbe lettre où il parle de Henry Brougham et déclare que le livre de Tocqueville sur la démocratie en Amérique est admirable.


141. MIRABEAU (Gabriel RIQUETTI comte de) - l'illustre orateur de l'Assemblée constituante.

- DES LETTRES DE CACHET ET DES PRISONS D'ETAT, OUVRAGE POSTHUME COMPOSÉ En 1778, manuscrit autographe, avec ratures et corrections, 188 p. pet. in-4. rel. v. br

PRÉCIEUX MANUSCRIT d'un ouvrage que Mirabeau composa en prison et qui fut publié en 1782. Il présente un véritable intérêt historique et littéraire par les nombreuses corrections et variantes qu'il présente. -Quérard mentionne cet ouvrage dans sa France littéraire avec la note suivante : «On assure que ces lettres sont du bailli de Mirabeau, oncle du comte; on y trouve, en effet, trop de citations pour croire qu'elles aient pu être composéesà la Bastille. » La découverte du manuscrit autographe de Mirabeau catalogué ci-dessus met à néant cette assertion. Notons aussi que c'est au donjon de Vincennes et non à la Bastille que Mirabeau composa cet ouvrage.


142. MIRABEAU (Gabriel RIQUETTI, comte de)

- L. A. S. à Boucher; (donjon de Vincennes), 4 septembre (1779), 1/2 p. in-8

Curieuse épître où il se plaint de la difficulté qu'il a de faire expédier sa correspondance exactement.


143. MONTESQUIEU (Charles de Secondat baron de) - l'illustre auteur de l'Esprit des lois.

- L. A. S. à un grand seigneur anglais; ce vendredi matin (30 janv. 1729), 3/4 de p. in-4. Rare

Précieuse lettre où il le remercie des protestations d'amitié qu'il lui a adressées.


144. MONTHOLON (Charles-Tristan marquis de) - général, compagnon à Sainte-Hélène de Napoléon Ier, dont il fut un des exécuteurs testamentaires.

- Pièce autographe, avec corrections autographes de NAPOLÉON Ier au crayon, 4 p. in-fol.

C'est un fragment du manuscrit des Mémoires de Napoléon écrit par Montholon à Sainte-Hélène sous la dictée de l'Empereur, qui l'a ensuite revisé et corrigé. Ce passage est relatif à la guerre d'Italie.


145. NAPOLÉON Ier - empereur des Français.

- L. S., avec la souscription autographe, à KELLERMANN; Brescia, 1er fructidor an IV, 1 p. in-fol., vig. et tête impr

Superbe lettre, écrite comme général en chef de l'armée d'Italie. Il a le besoin le plus urgent de troupes et le prie d'activer la marche de celles qu'on lui envoie. « Le moindre retard peut être dangereux et peut produire le plus mauvais effet. Wurmser reçoit à chaque instant de nouveaux renforts.»


146. NAPOLÉON Ier

- 9 apostilles sig. N. sur 9 rapports à lui adressés; 1810-1813, 11 p. in-fol.

Ces rapports concernent tous l'organisation de la gendarmerie dans les PaysBas, en Italie et en Espagne.


147. NAPOLÉON III - empereur des Français.

- L. A. S. (à la comtesse Walewska); Saint-Cloud, 17 août 1857, 1 p. in-8, papier à son chiffre

Très jolie épître où il la prie d'accepter un petit souvenir à l'occasion de sa fête. (Les lettres comme empereur sont peu communes.)


148. NELSON (Horatio) - duc de Bronte, un des plus grands marins de l'Angleterre, tué au combat de Trafalgar.

- L. A. S. ; à bord du Victory (le navire sur lequel il fut tué), 8 octobre 1803, 1 p. in-4

Très belle lettre, fixée sur une feuille de papier.


149. NEMOURS (Jacques de Savoie duc de) - cousin de François Ier, grand capitaine, un des meilleurs lieutenants du duc de Guise, gouverneur du Lyonnais.

- L. S., avec la souscript. aut., au duc de Longueville; Saint-Eloi, 22 mars 1571, 1/2 p. in-fol., trace de cachet

Belle lettre où il le prévient qu'il est forcé d'employer la voie de la justice pour régler les affaires qui sont pendantes entre eux.


150. NEMOURS (Charles-Amédée de Savoie duc de) - célèbre frondeur, tué en duel par son beau-frère, le duc de Beaufort, en 1652.

- L. A. S. (le nom du destinataire a été effacé à l'encre) ; Paris, 18 janvier 1646, 2 p. in-4, cachet. Légère déchirure. Rare


151. NOAILLES (Anne-Jules duc de) - maréchal de France, commandant en chef en Languedoc, où il se montra d'une granderigueur envers les Protestants.

- 1° L. aut., sig. le M. d. Noa.; Marly, 27 juin 1608, 2 p. 3/4 in-4. Très belle lettre sur le mariage de sa fille. 2° L. A. S. ; Marly, 5 janv. 1705, 2 p. in-4. Belle lettre


152. NOURRIT (Adolphe) - un des chanteurs les plus éminents de ce siècle.

- L. A. S. à CHERUBINI; Naples, 15 nov. 1838, 2 p. 1/4 in-4. Le second feuillet est rogné

Superbe et importante lettre où il lui mande qu'il a débuté, la veille sur le théâtre de Saint-Charles, dans le Giuramento de Mercadante. Il a obtenu le plus vif succès. « Ce parterre, qui a la réputation d'être froid, sévère, difficile, s'est montré pour moi d'une bienveillance extrême. Il ne s'est pas donné le temps de me juger; il m'a applaudi tout d'abord et, malgré la présence de la cour, tous mes morceaux ont été couverts d'applaudissemens et j'ai dû reparaître sur la scène jusqu'à cinq fois...»


153. ORLÉANS (Louise-Henriette de Bourbon-Conti duchesse d') - la mère de Philippe Egalité.

- L. A. S. ; Saint-Cloud, 2 juin 1751, 1 p. 1/4 in-4. Belle et rare lettre.


154. OUDINOT (Ch.-Nic.) - duc de Reggio, illustre maréchal de l'Empire.

- L. A. S. à Picolet; Saint-Amand, 27 prairial an III, 2 p. 1/4 in-4

Belle lettre où il déclare que, si les eaux et les bains ne lui font pas du bien dans le délai de vingt jours, il reprendra son poste à Trêves.


155. PALISSOT DE MONTENOY (Charles) - célèbre poète et littérateur, auteur de la fameuse comédie les Philosophes, dont Voltaire se plaignit tant, né à Nancy.

- 1° L. aut. à Nogaret; Paris, 29 janv. 1782, 1 p. 1/4 in-4. Curieuse.-2° L. A. S. à Auguste de La Bouisse ; Près-Saint-Gervais, 27 juillet (1810), 3/4 de p. in-4. Belle lettre où il le félicite sur la nouvelle édition de ses Pensées morales. 3° L. A. S. à sa soeur madame Goujon; Près-Saint-Gervais, 21 août, 1 p. 3/4 in-4. Charmante épître intime. 4° L. A. S. au docteur Gastellier; Près-Saint-Gervais, 19 juin, 3/4 de p. in-4. Relative à sa santé.-5° Quelques-unes de mes lettres, manuscrit autographe, 14 p. in-4. Très curieux manuscrit, où Palissot a transcrit des lettres de lui à François de Neufchateau, à Voltaire, à Fréron, à d'Alembert, à l'abbé Aubert, etc.-Palissot a écrit en tête : « On pourrait en trouver dans le nombre qui mériteraient d'être données au public. Beaucoup de gens aiment les lettres: c'est le genre où le caractère et l'esprit d'un auteur se montrent le plus naïvement et, pour ainsi dire, en déshabillé…6° L. aut. de FRÉRON, l'auteur de l'Année littéraire, à Palissot; 8 janv. 1758, 5 p. in-4. Epître confidentielle des plus curieuses. Il lui mande que sa femme est grosse et qu'il voudrait avoir pour parrain de son enfant le roi de France et la reine de Hongrie. Il demande l'appui de Palissot, car quel triomphe ce serait pour lui et quelle désolation pour leurs ennemis. « Sçais-tu que ce vil troupeau d'encyclopédistes est à la veille d'être exterminé? Le résident de Genève s'est plaint amèrement de l'article Genève dans leur dernier volume; on fait des cartons en conséquence; d'un autre côté l'Encyclopédie entière est dénoncée au parlement qui va la faire examiner très sévèrement… Une nouvelle très sûre et sur laquelle tu peux compter, c'est que d'Alembert a quitté absolument l'Encyclopédie…Avoue, mon cher Palissot, qu'il est bien singulier que Madame de Pompadour, qui aime le bien public, dont les intentions sont les plus droites et les plus pures, protège hautement ces gens là…» D. a. s. un post-scriptum, non moins curieux que le reste de la lettre, il demande qu'on parle en sa faveur à Madame de Pompadour et à l'abbé de Bernis. 7° L. A. S. de FONTAINe-MALESHERBEs à Palissot; Paris, 5 avril 1766, 5 p. 1/2 in-4. Belle lettre prose et vers. 8° L. A. S. de CHARLES COLLÉ, le célèbre chansonnier, à Palissot ; 21 fév. 1773; 3 p. in-4, cachet. Très belle lettre de félicitations sur la Dunciade. 9° L. A. S. de FrançoiS de NEUFCHATEAU (écrivain et homme d'Etat) à Palissot ; Paris, 12 nov. 1774, 3 p. 1/2 in-4. Très curieuse lettre où il se plaint que Palissot veuille le compromettre. 10° L. aut. de GERBIER, le célèbre avocat, à Palissot ; 15 oct. 1781; 2 p. 1/2 in-4. Intéressante lettre toute relative à Suard. Piquants détails. 11° L. aut., à la 3e personne, de la duchesse de CHOISEUL à Palissot, 1/2 p. in-8. Remerciements d'un ouvrage de Palissot. 12° L. aut. de CLÉMENT (Jean-MarieB-ernard), le célèbre critique, à Palis-sot; Paris, 13 juillet, 3 p. 1/4 in-4. Epître des plus curieuses où il lui fait des observations sur le poème de la Dunciade. Puis il lui mande que Voltaire vient de l'attaquer dans son Epître à d'Alembert. Il va lui répondre par l'Epître de Boileau à Voltaire, dont il cite plusieurs passages.-Une note de Palissot marque qu'il a en vain voulu détourner ce fou de Clément de se déshonorer en attaquant avec tant d'impudence le premier homme de la littérature et qu'il a cessé d'entretenir des relations avec lui. 13° L. S. de Mme NECKer à Palissot, 1/2 p. in-4. Félicitations sur son éloge de Voltaire. 14° L. A. S. de LALANDE, le célèbre astronome, à Palissot; Paris, 2 janv. 1803, 1/4 de p. in-4. Très belle lettre où il le prie de s'intéresser à Mme Dupuis, descendante du grand Corneille, qui sollicite la restitution de la dot que Voltaire lui avait constituée avec l'édition de Corneille. Ce précieux dossier pourrait faire l'objet d'une intéressante publication.


156. PASTORET (Cl.-Emm.-Jos.-Pierre marquis de) - homme politique et écrivain, député à la Législative, chancelier de France, sous Charles X, membre de l'Acad. fr., né à Marseille.

- L. A. S., sig. aussi par Sieyès, Anson, Davous et Glot, membres du directoire du département de Paris, à BAILLY; 23 avril 1791, 1/2 p. in-fol.

Pièce historique où ils le conjurent de reprendre sa démission de maire de Paris.


157. PELISSIER (A.-J.-J.) - maréchal de France, qui s'empara de Sébastopol.

- L. A. S. à son cher Gabriel; Alger, 25 mars 1850, 2 p. 1/2 in-8

Curieuse lettre. « Je pense peu à la France, vous me l'avez gâtée, et je ne songe point à revoir cette Babylone socialiste. » Il attend patiemment le grade de général de division. « Fort médiocre républicain, j'en ai dumoins les vertus.»


158. PHILIPPE III - roi d'Espagne, dit le Pieux, fils et successeur de Philippe II, beau-père de Louis XIII.

- 11 L. S. à don Alonso Pimentel, capitaine général de la cavalerie légère de l'État de Milan ; 1614-1617, 6 p. in-fol., cachets.

Correspondance politique très intéressante.


159. PHILIPPE V - roi d'Espagne, le fondateur de la dynastie actuellement régnante.

- L. A. S. à Amelot; Alcolea, 3 mars 1706, 4 p. in-4, enveloppe et cachet

Magnifique lettre sur les affaires de son royaume. Il a écrit à son grand-père de lui permettre de garder le petit Renau près de lui, car le maréchal de Vauban a dit qu'il n'y avait pas d'homme plus capable que ce petit Renau de conduire le siège de Barcelone. « Vous me faites un plaisir que je ne puis vous dire en me mandant ce que vous faites de la Reyne. J'espère que vous connoistrez tous les jours davantage son mérite, qui ne peut estre en tout plus grand qu'il est.»


160. PIC DE LA MIRANDOLE (Louis II) - célèbre prince italien, m. 1574.

- 1° L. S., avec la souscription aut. au cardinal de LORRAiNe; la Mirandole, 4 octobre 1557, 2 p. 1/2 in-fol., cachet.-2° L. S., avec la souscription autographe, au roi HenRI II; la Mirandole, 13 octobre 1557, 1 p. 1/2 in-fol.

Importantes dépêches par lesquelles le comte de La Mirandole, tout dévoué aux intérêts de la France, avertit le cardinal de Lorraine et le Roi des mouvements des ennemis, des projets du duc de Parme et du duc d'Albe, donne le chiffre de leurs soldats, et demande des secours en argent pour se mettre en état de défendre la Mirandole.


161. PIE IX, pape

- L. A. S. à Lezziroli, évêque de Rimini; Imola, 11 août 1845, 1/2 p. in-4, cachet

Très belle lettre, écrite comme cardinal.


162. PIE IX

- L. S., en latin, au cardinal Dupont, archevêque de Bourges; Gaëte, 1er janv. 1849, 1 p. 1/4 in-4, cachet

Superbe lettre, écrite pendant son exil à Gaëte. Il remercie le cardinal de ses condoléances et de l'offre qu'il lui a faite de le recevoir dans son diocèse. Il espère que le Seigneur ne prolongera pas ses jours d'épreuve. (Les lettres de cette période sont très rares.).


163. PIERRE Ier - empereur de Russie, dit le Grand.

- L. S. à une comtesse; 14 janv. 1711, 3/4 de p. in-fol., papier de deuil. Précieuse pièce


164. PINEL (Philippe) - illustre médecin qui, par le traitement rationnel qu'il appliqua aux aliénés, a bien mérité de l'humanité.

- Notions préliminaires de pathologie, manuscrit en partie autographe, 36 pt in-fol. Importante pièce


165. POMPADOUR (Jeanne-Antoinette Poisson marquise de) - la plus célèbre des maîtresses de Louis XV.

- L. aut. à M. de Vandières (son frère), à Rome; ce 3, 1 p. in-18, cachet brisé

Charmante épître sur un mariage. « La mariée est sortie hier du couvent; elle est de ma taille, bien faite, très blanche, laide d'ailleurs, mais beaucoup d'esprit, ce qui vaut mieux. » Elle mande ensuite que les séditieux ont été condamnés par le Parlement et que trois d'entre eux ont été exécutés aujourd'hui. « Le peuple a crié grâce et s'est enfuy à toute jambe.»


166. PONS (le comte Gaspard de) - célèbre écrivain de l'école romantique.

- L. A. S. (à son ami Enfert) ; mardi 13 août, 4 p. in-8

Epître très curieuse où il parle de plusieurs de leurs anciens camarades de l'armée. Piquants détails.


167. POTHIER (Robert-Joseph) - le grand jurisconsulte.

- L. A. S. à M. Loyré; Orléans, 24 fév. 1764, 2 p. in-4, cachet brisé

Très belle lettre où il donne son opinion sur une consultation des avocats de Chartres.


168. PROUDHON (P.-J.) - le célèbre écrivain socialiste.

- L. A. S. à Persigny; Paris, 6 janv. 1853, 1 p. in-4

Très curieuse lettre où il lui demande une audience pour l'entretenir d'une affaire qui lui paraît intéresser à la fois la chose publique, les finances de l'Etat et la politique de l'Empereur. « J'ai cru devoir, avant toute autre démarche, m'adresser à vous, Monsieur le Ministre, comme à celui des conseillers de Sa Majesté qui passe pour le plus sympathique aux idées libérales, je dirai même aux progrès de la démocratie.»


169. PUISAYE (le comte Joseph de) - fameux général vendéen, un des chefs de l'expédition de Quiberon.

- 20 L. A. S., en anglais, à M. Davenport; 1812-1817, 44 p. in-4

Importante correspondance intime et politique.


170. RABATEAU (Jean) - président au parlement de Paris, membre du conseil de Charles VII, ambassadeur en Angleterre, l'hôte de Jeanne d'Arc à Poitiers, né à Fontenay-le-Comte.

- L. A. S. à M. de la Claretière, conseiller et maître d'hôtel du duc de Bretagne; Auzances, près Poitiers, 31 décembre, 1 p. in-4, fragment de cachet. Très rare

Intéressante lettre relative à l'assemblée des gens du roi et de ceux du ducà Mortagne, et à la levée d'une somme de 2,000 livres sur les habitants du Poitou.


171. RAUCOURT (Françoise) - une des plus célèbres actrices de son temps.

- L. A. S. à un ami; 15 nov. 1814, 1 p. 1/2 in-8

Elle mande qu'elle est malade et garde le lit, « pour être demain digne de mes augustes spectateurs. » (Elle mourut le 15 janvier suivant.)


172. RÉMUSAT (Claire-Elisabeth-Jeanne de VERGENNES comtesse de) - dame du palais de l'impératrice Joséphine, auteur de curieux Mémoires sur la cour de Napoléon Ier.

- L. aut. à son mari, 1 p. 1/4 in-8, papier à entourages gaufrés

Charmante épître pleine d'affection pour son mari et où elle parle de son fils le célèbre philosophe : « Charles est beau et gentil. Je lui ai donné ce matin sa première leçon de latin et nous avons décliné Musa en pensant à vous.»


173. RENAULT (P.-Hipp.-Publius) - célèbre général, surnommé Renault l'arrière-garde, blessé mortellement à la bataille de Champigny le 30 novembre 1870.

- L. A. S. au directeur du Spectateur militaire; Paris, 14 nov. 1860, 3 p. 1/2 in-4

Très intéressante lettre où il raconte la part glorieuse que sa division a prise à la victoire de Magenta, où elle a perdu 50 officiers et 900 hommes tués ou blessés.


174. RICCI (Sébastiano) - célèbre peintre de l'école vénitienne, dont le Louvre conserve plusieurs tableaux.

- L. A. S.; Venise, 6 déc. 1723, 1 p. 1/4 in-4

Belle lettre toute relative à un tableau faussement attribué au Corpion.


175. RICCOBONI (Louis) - célèbre comédien et écrivain sur le théâtre.

- L. A. S. (à VOLTAIRE); Paris, 9 déc. 1745, 2 p. in-4.

Epître fort curieuse sur un ouvrage de Voltaire. Piquante appréciation de l'esprit et du caractère français


176. RICHELIEU (Emm.-Fél. du Plessis duc de) - le célèbre ministre de Louis XVIII.

- L. A. S. au comte…; 26 nov. 1815, 1/2 p. in-4

Pièce des plus curieuses où il mande que le Roi se propose de faire un présent au duc de Wellington. Ce présent doit être uneterre et un château. Le Roi a jeté les yeux sur Grosbois et l'autorise à entamer les négociations nécessaires avec les tuteurs des enfants du prince de Wagram. « L'acquisition par le Roi d'une terre qui lui a appartenu jadis est bien faite pour rassurer les plus inquiets des acquéreurs de domaines nationaux, si tant est qu'ils puissent être rassurés.»


177. RICHEPANCE (Antoine) - célèbre général républicain, qui se couvrit de gloire à la bataille de Hohenlinden. Né à Metz, il mourut, en 1802, à l'âge de 32 ans, à la Guadeloupe, dont il était gouverneur.

- L. A. S. à son père; Tende, 28 brumaire an VIII, 2 p. 1/2 in-4, cachet représentant l'amour et portant cette devise : Sa force est dans sa douceur.-Très rare

Très belle lettre pleine de tendresse pour sa femme et pour ses enfants. « Je viens de recevoir un brevet provisoire de général de division et je crois que le Directoire ne se refusera pas à confirmer cette nomination qui est de Championnet sur le champ de bataille, à l'affaire du treize de ce mois près de Fossanno. » Il pense partir bientôt pour l'armée du Rhin.


178. RIVET (André) - célèbre théologien protestant, né à Saint-Maixent.

- L. A. S. à Ch. Drelincourt; la Haye, 11 juillet 1639, 1 p. in-fol., cachets

Il lui mande que les députés des États de Frise attendent la venue de Samuel Petit. -Drelincourt annota cette lettre et la renvoya à Petit, ce qui fait que cette pièce contient à la fois un autographe de Rivet, et un autographe de Drelincourt.


179. ROHAN (la princesse Charlotte de) - l'amie intime du duc d'Enghien.

- L. A. S.; 29 janv. 1817, 1 p. in-4. Belle lettre.


180. ROSSINI (Gioacchino) - l'illustre compositeur de musique.

- Symphonie, manuscrit autographe, 32 p. in-4 oblong

Précieux manuscrit d'une symphonie composée par Rossini en 1821 et restée INÉDITE. On a joint à ce manuscrit la copie de toutes les parties d'instrument de cette symphonie, ce qui fait qu'elle est prête à être exécutée.


181. ROUSSEAU (Thomas) - poète et littérateur, fameux révolutionnaire, qui fut l'archiviste de la société des Jacobins et rédacteur de son journal.

- L. A. S. aux administrateurs de la police; (an V), 1 p. 1/2 in-fol.

Curieuse pièce où il raconte qu'il a remis au directeur du Théâtre des victoires nationales une pièce patriotique intitulée le Héros de quinze ans ou l'écolier du Havre. Il demande qu'on joue cette pièce ou qu'on lui en rende le manuscrit.


182. SAINT-AIGNAN (François de Beauvillier duc de) - général et poète, organisateur des fêtes de la cour de Louis XIV, membre de l'Acad. fr.

- 3 L. aut. (au maréchal de Bellefonds); 21 juin, 21 août et 30 décembre 1675, 7 p. in-4

Correspondance fort curieuse, dans laquelle Saint-Aignan demande des conseils au maréchal et se recommande à ses prières. Intéressants détails.


183. SAINT-ANGE (Ange-François FARIAU de) - poète, traducteur d'Ovide, membre de l'Acad. fr., né à Blois.

- Hymne patriotique à l'Etre suprême pour la fête nationale du 20 floréal, l'an 2° de la République française une et indivisible, pièce de vers aut. sig., 3 p. 1/4 in-4. Très curieuse pièce


184. SAINT-LAMBERT (J.-Fr. marquis de) - célèbre poète, qui supplanta Voltaire dans le coeur de la marquise Du Châtelet, auteur des Saisons, membre de l'Acad. fr.

- 20 L. A. S. à M. Pointard; (1791), 36 p. in-4 ou in-8

Correspondance fort intéressante pleine de détails intimes sur l'état de ses affaires. Dans l'une d'elles il donne la liste des pensions qu'il a obtenues sous l'ancien régime. Il a 77 ans et demande le payement de la pension de 3,600 livres.


185. SAINTLAMBERT (J.-Fr., marquis de)

- Mémoire sur l'Ecosse, pièce aut., 8 p. 1/2 in-fol.

Document extrêmement curieux et probablement inédit. Saint-Lambert y expose la nécessité pour la France d'avoir un parti en Écosse et de séparer à jamais ce pays de l'Angleterre. Il examine longuement les moyens d'exécuter ce projet et les dépenses que cette affaire nécessiterait. Il croit qu'il ne faut pas cherche un appui dans les partisans des Stuart, car ce serait s'aliéner une partie de la nation. Il faudrait émettre une loi qui porterait que jamais l'Angleterre et l'Ecosse ne pourraient être réunies sur une même tête. « On croit que le principalavantage de la France est de partager la puissance angloise ; de faire en Ecosse un roi qui soit notre allié nécessaire et qui ne puisse devenir roi d'Angleterre. On préféroit une autre famille à celle de Stuard. On croit qu'un subside de deux millions nous suffira pour avoir toujours vingt mille Ecossois à notre service... On croit que le projet, tel qu'il est expliqué, est plus utile que telles conditions de paix qu'on puisse obtenir de l'Angleterre et que c'est peut-être le seul moien que nous aions de nous mettre pour jamais à l'abri de la piraterie angloise....»


186. SAINT-PIERRE (Bernardin de) - l'auteur de Paul et Virginie.

- De la nature, pièce aut., 1 p. in-4


187. SAND (George) - la grande romancière.

- L. aut., sig. Aurore, à M. Caron; Nohant, 23 (avril 1828). 3/4 de p. in-8

Jolie lettre de sa jeunesse.


188. SAND (George)

- L. A. S. à M. Conty, 3 p. 1/2 in-4

Magnifique lettre, inédite. Ainsi qu'il l'a dit dans les vers qu'il lui a adressés, la réalité est affreuse, mais la vérité est éternelle et absolue, comme Dieu. « Que le peuple s'affranchisse par la vertu, par la force même, si le temps est venu. Eh ! mais ! je le voudrais bien, et, quoique je ne saurais jamais lui conseiller les représailles, quoiqu'il fasse, quoiqu'il en arrive, ce ne sera pas moi qui renierai sa cause et son but. Mais il ne nous est pas donné, à nous individus, de lire le secret de Dieu dans le sein des masses et de savoir si les tems sont mûrs pour une révolution grande et durable...»


189. SAND (George)

- L. A. S. à Mme de Curton; (la Châtre, 6 déc. 1857), 3 p. pl. in-8, enveloppe

Charmante épître intime. « Je travaille beaucoup et je me livre à la passion des poules dans mes récréations. Maurice se prépare à retourner à Paris. Ma fille est en Italie....»


190. SANTERRE (Claude) - le célèbre général de la garde nationale parisienne.

- Registre des ordres du jour de Santerre, comme commandant général de la garde nationale, du 15 mars au 6 avril 1793, manuscrit original, 20 p. in-fol.

Document historique du plus haut intérêt, qui pourrait faire l'objet d'une publication.


191. SARDOU (Victorien) - le célèbre auteur dramatique, de l'Acad. fr.

- L. A. S. à Bourdin; Paris, 28 déc. 1862, 4 p. in-8

Epître des plus curieuses où il pose ses conditions pour écrire une pièce destinée à la scène anglaise. Piquants détails à ce sujet.


192. SAVARY (Anne-Jean-Marie-René) - duc de Rovigo, général, célèbre ministre de la police sous Napoléon Ier, né dans les Ardennes.

- L. S. au préfet de la Haute-Garonne ; Paris, 23 déc. 1813, 1 p. 3/4 in-fol.

Importante dépêche secrète où il lui enjoint de surveiller tous les orateurs des sociétés maçonniques ou desautres réunions, d'observer les voyageurs, les tables d'hôte, et de prendre garde à tout ce qui s'imprime et aux bulletins que l'on fait courir à la main. « Soignez votre officier de gendarmerie, vos maires, vos curés, et multipliez autant que possible les rayons du cercle de votre surveillance. Dans vos discours donnez à entendre que vous considérez comme ennemi l'homme qui déclame contre les armements ou qui effraye les âmes timides, et dirigez surtout une action prompte contre la malveillance.»


193. SAVARY (Anne-Jean-Marie-René)

- 6 L. A. S. (au comte Du Coetlosquet) ; 1822-1825, 8p. in-4

Curieuse correspondance. Dans la lettre du 30 août 1822, il demande à être employé activement s'ily a une guerre. Dans celle du 1er septembre 1822, il raconte qu'en 1808 il a reconstitué de ses deniers la rente de 8,000 fr. que le maréchal de Turenne avait donnée à l'hôpital de Sedan et qui avait été supprimée à la Révolution. Il a mis pour condition de rétablir les honneurs rendus autrefois à Turenne le 25 juillet et de replacer le buste et les armes du maréchal dans l'Eglise. -Les lettres du 28 janvier 1824 et du 6 décembre 1825 sont relatives à l'assassinat du duc d'Enghien et au rôle qu'on a faussement attribué à Savary dans cette sanglante affaire.


194. SAXE-WEIMAR (Bernard duc de) - un des plus grands capitaines de la guerre de Trente Ans.

- L. A. S., en français, aux maréchaux de La Force et de Brézé; Francfort, 27 janv. 1635, 1 p. in-fol., cachet. Légères déchirures. Très rare

Superbe lettre où il s'excuse de n'avoir pu encore aller conférer avec eux.


195. SCALA (Bartolomeo) - célèbre écrivain italien, chancelier de la république de Florence, rival de Politien.

- L. A. S. à Laurent de Médicis; palais de Florence, 1er avril 1473, 1 p. in-4. trace de cachet. Le filigrane du papier porte une lampe de suspension

Superbe et rare lettre où il avertit Laurent de Médicis qu'un fameux professeur, nommé Baldo, consentirait, moyennant un salaire suffisant, à venir professer à Pise.


196. SCHERER (Barth.-L.-Jos.) - général en chef des armées des Alpes, des Pyrénées-Orientales et d'Italie, ministre de la guerre, né en Alsace.

- L. A. S. à Ramel; 19 vendémiaire an VII, 1 p. in-4, cachet

Lettre confidentielle des plus curieuses. Voilà six semaines qu'il a demandé onze à douze millions au Directoire pour entrer en campagne; depuis vingtcinq jours il le sollicite aussi de lui accorder des fonds pour habiller et équiper deux cent mille conscrits, et il n'a pu encore obtenir que deux millions. « En vérité je ne sais à quoi attribuer tous les retards que j'éprouve. Je serai obligé d'exposer primidi, au Directoire ma situation ; si I'on ne veut pas m'aider à remplir mes devoirs et les dépenses de mon ministère, il faut tout quitter. L'instant approche où il faudra tirer l'épée, et le ministère de la guerre, a qui l'on n'a accordé aucun secours, ne sera pas prêt: je vous déclare, mon cher collègue, que je ne puis en être responsable... » -On lit en marge cette note de Ramel : Il y a été pourvu.


197. SIDNEY-SMITH (W.) - le célèbre marin anglais.

- L. A. S. à lord Grenville; Alexandrie, 6 mars 1799, 3 p. 1/2 in-4

Importante lettre sur l'expédition d'Egypte.


198. SPONTINI (Gaspard) - illustre compositeur de musique, auteur detla Vestale et de Fernand Cortez.

- L. A. S. à un conseiller ; 26 mai, 1 p. pl. in-4

Superbe lettre où il donne des conseils pour la représentation de ses opéras, entre autres Fernand Cortez. « Je vais devenir rédacteur de gazettes, puisque l'on ne veut plus que je sois compositeur! Ce premier métier est plus facile que le second, et je saurais m'en acquitter mieux que certains...»


199. SUCHET (Louis-Gabriel) - duc d'Albuféra, illustre maréchal de l'Empire, né à Lyon.

- L. A. S. à BRUNE; Crémone, 18 fructidor an VIII, 4 p. in-4, tête impr

Superbe lettre où il lui rend compte de l'inspection qu'il a faite des travanx militaires et déclare que les mouvements de troupes s'exécuteront plus lentement qu'il ne le croyait.


200. TALLEYRAND (Charles-Maurice) - prince de Bénévent, un des hommes d'Etat les plus célèbres de notre siècle.

- 9 L. S., comme ministre des relations extérieures, à Ramel; 29 thermidor an VI au 28 prairial an VII, 14 p. in-fol.

Documents historiques du plus haut intérêt, dans lesquels Talleyrand demande des fouds pour les besoins de son département. Voici quelques extraits de cette curieuse correspondance: 29 thermidor an VI : « Je ne puis vous exprimer dans quel embarras me plonge la modicité des sommes dévouées jusqu'ici à ce service. » 29 fructidor an VI : « J'ai surtout le plus urgent besoin d'une somme de 120,000 fr. pour accélérer le départ de quelques missions que le Directoire exécutif vient d'ordonner et pourvoir à la légation de Rastadt. » 9 pluviôse an VII : Demande de fonds pour secours accordés par le Directoire aux malheureuses familles françaises des échelles du Levant et de Barbarie. L'ambassadeur d'Espagne près la Porte Ottomane a tiré sur lui, pour cet objet, 196,861 fr. à jours de vue. « Ces traités vont échoir sous quelques jours, et autant leur objet est sacré, autant les égards dus à l'intervention espagnole exigent que nous soyons ponctuels.» 19 messidor an VII « J'ai rigoureusement besoin d'ordonnancer 300,000 fr. sur l'an VII. Il me faudrait de très longs détails pour vous développer le genre d'embarras de tous les agents et employés qui doivent recevoir cette somme. » 19 thermidor an VII: « Le service de mon ministère est dans la détresse la plus inexprimable. » -Dans les lettres du 8 floréal au 28 prairial an VII Talleyrand demande des fonds pour la solde du personnel de la marine, l'entretien des prisonniers de guerre, le service extraordinaire et imprévu de l'île de Malte, etc..


201. THALERG (Sigismond) - le célèbre pianiste.

- L. A. S. à CHERUBINI; Londres, 12 juin 1837, 1 p. in-4. Légère déchirure par la rupture du cachet

Belle lettre de recommandation en faveur d'un violoniste belge, M. Ghys.


202. THIERRY (Amédée) - célèbre historien, membre de l'Institut.

- L. A. S. à Tissot ; Pontarlier, 18 mai 1830, 1 p. 1/2 in-4. Légères taches

Intéressante lettre où il se plaint de sa situation précaire et parle de son illustre frère Augustin.


203. THIERS (Adolphe) - premier président de la troisième République française.

- L. A. S. à WALEWSKI; Cauterets, 26 juillet 1839, 2 p. in-8

Epître politique. Les graves nouvelles de la défaite des Turcs et de la défection de leur flotte n'amèneront rien à Paris. « Je persiste à croire au statu-quo ministériel. Les événements extérieurs excitent trop peu de sensibilité en France pour en attendre une influence quelconque...»


204. THIERS (Adolphe)

- L. A. S. à Amédée Pichot; 8 mars 1847, 1 p. pl. in-8, enveloppe

Belle lettre de remerciement de son excellent article sur l'Histoire du Consulat et de l'Empire. « Cet article ne me laisse à regretter aucune plume, aucun bon vouloir. Personne ne l'eût mieux fait, ni plus amicalement.»


205. THIERS (Adolphe)

- L. A. S. à un artiste; Paris, 26 juin 1853, 8 p. in-8. Coupure à la dernière page enlevant trois lignes

Lettre des plus curieuses sur des copies de dessins ou de tableaux de maîtres qu'il faisait exécuter dans les musées d'Italie. Conseils sur le choix des oeuvres à copiers « Comme nous sommes convenus d'arriver aux limites de l'art tout formé, ce qui nous autorise à mettre du Léonard et du Michel-Ange, on pourrait choisir dans le couvent qui s'appelle, je crois, de l'Annunciata, une ou deux des grande, fresques d'Andrea. Il y a le baisement des reliques, qui est le premier à gauche en entrant, que je regarde comme un chef-d'oeuvre de simplicité et de naïveté, tout à fait dans l'esprit de notre recueil...»


206. THIERS (Adolphe)

- L. A. S. à WALEWSKI; 21 août 1862, 2 p. 1/2 in-8

Curieuse épître où il le remercie d'avoir fait obtenir une pension au fils impotent d'un magistrat. « Je vous assure que Napoléon est beaucoup mieux glorifié par un libéral comme moi que par un adorateur du pouvoir établi.»


207. TROCHU (Jules) - général, président du gouvernement de la Défense nationale.

- L. A. S. à Colson; Bourbonne-les-Bains, 13 juillet 1856, 2 p. in-8. Jolie lettre.


208. VAUDREUIL (L.-Ph. de RIGAUD comte de) - le frère du célèbre marin-et général et le député-à-la-Constituante, né à Rochefort.

- L. A. S. ; Rochefort, 3 oct. 1786, 3/4 de p. in-4. Belle lettre


209. VERMOND (l'abbé Jacques de) - fameux conseiller de Marie-Antoinette, dont il causa en partie l'impopularité

- P. A. S.; Paris, 1er fév. 1773, 1/2 p. in-4

Reçu de 1,400 livres complétant la somme de 2,000 livres pour une année de sa pension sur l'abbaye de Vauluisant.


210. VINCENT (François-Nicolas) - secrétaire général de la guerre sous Bouchotte, révolutionnaire exalté, l'un des chefs du parti hébertiste, né à Paris en 1767, décapité avec Hébert.

- Pièce aut., sig. de Vincent, secrétaire-général de la guerre, demeurant chez Palloy, sig. aussi de Brichet, se disant moraliste (fameux cordelier, employé dans les bureaux de la guerre, expulsé des Jacobins sur la dénonciation de Robespierre) ; Dupin, adjoint de Bouchotte, Palloy, etc.; (1793), 1 p. 3/4 in-4

C'est une sorte de déclaration contre les révolutionnaires de fraîche date. -Les républicains de coeur depuis 1789, les ennemis prononcés des rois, des nobles, des prêtres et des rabbins, enfin les vrais patriotes le seront toujours, et ils regarderont comme le plus heureux moment de leur vie celui où ils pourront faire mordre la poussière à un tyran; « mais gare à ceux qui depuis le 10 août seulement connaissent les sentiments républicains. Je me défie essentiellement de ces individus : que le peuple ait sans cesse les yeux ouverts sur eux...»


211. VOLTAIRE (F.-M. Arouet de)

- L. aut., sig. V., à DORTOUS dE MAIRAN; Cirey, 1er déc. 1736, 4 p. pl. in-4

Lettre des plus curieuses où Voltaire parle d'abord du merveilleux mathématique que Mairan se refuse d'admettre avec raison. Puis il pose une question d'optique. « Je suis bien loin d'admettre du merveilleux dans ma difficulté. Ce sont les opticiens qui, en ne l'expliquant pas, en font une espèce de miracle. Il n'y a que l'obscur qui soit merveilleux, et je ne cherche qu'à oter l'obscurité qui envelope depuis longtemps cette question. » Suit l'exposé de ladite question, avec une figure à l'appui. Il termine sa lettre par l'annonce de l'envoi de son épître sur la philosophie de Newton. « Je souhaiterois que ce petit ouvrage put prouver que la phisique et la poésie ne sont point incompatibles.»


212. VOLTAIRE (F.-M. Arouet de)

- Doutes sur la mesure des forces motrices et sur leur nature, manuscrit signé et daté; Bruxelles, 27 mars (1741), 13 p. 1/4 in-fol.

Précieux manuscrit, adressé à Mairan, qui le communiqua à l'Académie des Sciences.


213. VOLTAIRE (F.-M. Arouet de)

- L. A. S. à Mr…; Paris, 1er avril, 2 p. in-4

Très belle lettre d'envoi d'une petite édition assez mauvaise de ses OEuvres, mais qu'il a fait corriger à la main. « Les empressements des laides ne vous dégouteront point des jolies femmes et mes médiocres ouvrages ne vous empêcheront point d'aimer les bons et d'en faire...»


214. VOLTAIRE (F.-M. Arouet de)

- L. A. S. (à CHABANON); château de Ferney, 4 septembre (1766), 3 p. in-4

Lettre des plus remarquables où il déclare que ce n'est pas à la philosophie qu'il faut attribuer la décadence des beaux-arts. « C'est du temps de Neuton qu'ont fleuri les meilleurs poètes anglais; Corneille était contemporain de Descartes et Molière était l'élève de Gassendi. » Le dégoût est venu de l'abondance. « Racine était un homme adroit; il louait beaucoup Euripide, l'imitait un peu (il en a pris tout au plus une douzaine de vers) et il le surpassait infiniment. C'est qu'il a sçu se plier au goust, au génie de la nation, un peu ingrate, pour laquelle il travaillait. C'est la seule façon de réussir dans tous les arts. Je veux croire qu'Orphée était un grand musicien, mais s'il revenait parmi nous pour faire un opéra, je lui conseillerais d'aller à l'école de Rameau.»


215. VOLTAIRE (F.-M. Arouet de)

- 60 lettres originales au libraire La Combe, dont 5 autographes et les autres écrites par Wagnière, dont quelques-unes avec des post-scriptum autographes; Ferney, 1766 à 1768, environ 150 p. in-4

Précieuse correspondance d'un haut intérêt pour l'histoire littéraire du XVIIIe siècle. Voltaire y parle longuement de ses ouvrages et de ses affaires. Il y donne de nombreux changements pour ses tragédies et des renseignements curieux sur les personnages de son entourage.


216. VOLTAIRE (F.-M. Arouet de)

- 64 pièces autographes, avec ratures et corrections, environ 300 p. in-fol. ou in-4

Précieux dossier, provenant des papiers de Voltaire. Ce sont des notes, des pensées, des réflexions, des minutes de lettres, des fragments d'ouvrages, etc. La plupart de ces pièces paraissent avoir été prises pour l'Encyclopédie et pour le Siècle de Louis XIV.


217. WILHELMINE DE PRUSSE - margrave de Baireuth, soeur du grand Frédéric, une des princesses les plus remarquables du XVIIIe siècle.

- L. A. S., en français, (à VOLTAIRE); 19 août (1757), 1 p. 1/2 in-4, papier de deuil

Superbe lettre où elle fait un bel éloge du grand Frédéric. « Ce grand home est toujours le même. Il soutient ses infortunes avec un courage et une fermeté dignes de lui... » Elle exhale ensuite sa douleur en ces termes : « Je suis dans un état affreux et ne survivrai pas à la destruction de ma maison et de ma famille. C'est l'unique consolation qui me reste. Vous aurez de beaux sujets de tragédies à travailler. O tems! ô moeurs!...»


218. WILKES (John) - le célèbre patriote et homme d'Etat anglais.

- L. aut., à la 3e personne, à VOlTAIRÉ; Genève, 22 août, 3/4 de p. in-4

Belle lettre où il parle de lord Temple et des oeuvres de Pope.


219. WINTER (Jean-Guillaume de) - comte de Huessen, célèbre amiral hollandais, qui fut battu, après une lutte héroïque, par l'amiral anglais Duncan, le 11 octobre 1797. Il fut nommé maréchal de Hollande par Louis Napoléon et était fort apprécié par Napoléon Ier, qui ordonna que son corps serait déposé au Panthéon.

- 1° P. S., en français; (fév. 1810), 3 p. in-fol. Curieux mémoire sur la suppression du titre de maréchal de Hollande, sur les émoluments attachés à ce grade, etc. 2° P. S. ; février 1810, 1 p. 3/4 in-fol. Copie et traduction française du décret de Louis Napoléon, qui conserve aux anciens maréchaux de Hollande les émoluments attachés à ce grade. 3° L. S. à Decrès; Amsterdam, 27 juillet 1810; 2 p. in-fol. Pièce historique où il annonce qu'il a fait prêter, aux officiers de la marine et aux équipages, le serment de fidélité et d'obéissance à Napoléon Ier (après le départ de Louis Napoléon). « Le pavillon de l'Empire français a remplacé le pavillon hollandais à bord de tous les vaisseaux et autres bâtiments de guerre en Hollande…La France devint ma seconde patrie en 1787, lorsque les événemens politiques m'obligèrent à quitter la Hollande; et, comme cette première patrie devient, dans ces moments à jamais mémorables dans les annales, une partie de l'immense empire français, je continuerai à me vouer entièrement à son service… 4° L. S.; Amsterdam, 16 août 1810, 1 p. 1/4 in-fol. Superbe lettre sur sa nomination au commandement de la flotte du Texel. 5° L. S. ; Amsterdam, 1er janvier 1811, 1 p. 1/2 in-fol. Très belle lettre de remerciement de sa nomination au grade de vice-amiral. Protestations de dévouement à l'Empereur. 6° L. S. à Decrès; Amsterdam, 1er janv. 1811, 3 p. 1/4 in-4. Lettre des plus curieuses où il demande que l'Empereur daigne lui conserver le titre de comte et le traitement que le Roi lui accorda pour le dédommager de la perte du rang de maréchal de Hollande. Il expose ensuite les raisons de sa requête. 7° Lettre du grand-maître des cérémonies au comte de Winter; 20 mars 1811, 1 p. in-4. Invitation à la cérémonie de l'ondoiement du roi de Rome. 8° L. S. de Cambacérès à Decrès; Paris, 2 juin 1812, 1 p. in-4. Belle lettre sur les honneurs funèbres à rendre à l'amiral de Winter, dont le corps sera déposé au Panthéon. 9° Pièce originale, 2 p. 1/2 in-fol. Transcription d'un discours prononcé aux obsèques de l'amiral de Winter.


220. ZINGARELLI (Nicolas) - célèbre compositeur de musique.

- L. A. S. (à Carlotta Haëser, la célèbre cantatrice) ; Paris, 6 janv. 1812, 2 p. in-4.

Superbe lettre, toute relative à la musique.


221.

- 1° Arrêté du district du Petit-Saint-Antoine, sig. d'environ cent citoyens, parmi lesquels on remarque : Miller de Précaré, vice-président; Ameilhon (l'historien), secrétaire; Prudhomme, etc. ; 5 octobre 1789, six heures du soir, 3 p. in-fol. Les citoyens du district, réunis spontanément, « après avoir mûrement examiné la position actuelle des affaires publiques, avoir reçu toutes les instructions qu'ils ont pu se procurer dans un moment où les chefs tant civils que militaires de la cité se trouvent dans l'impossibilité de donner des ordres généraux; instruits que M. le commandant général de la garde nationale s'est porté sur la route de Versailles avec des forces suffisantes; considérant qu'il est nécessaire de pourvoir à la garde de l'Hôtel-de-Ville.. ; considérant enfin qu'un des plus grands services qu'ils puissent rendre en ce moment est d'assurer autant qu'il sera en eux la subsistance de leurs concitoyens, tant ceux qui sont dans la capitale que ceux qui ont volé au secours de la patrie, ont arrêté que tous les citoyens armés seraient invités à se rendre au chef-lieu du district, pour, de là, se transporter, etc. » 2° Arrêté du district des Mathurins, sig. Joubert, président; Regnault, secrétaire ; 5 octobre 1789, 1 p. in-4, cachet. M. Jullerat retiendra à l'instant une charrette pour transporter à Versailles « les pains que le district envoie pour la subsistance des troupes. » (Les troupes dont il s'agit sont sans doute les gardes nationaux du district, partis pour Versailles dans la journée.) 3° Extrait du procès-verbal de l'Assemblée nationale, sig. Mounier, président ; Démeunier, l'évêque de Nancy et Feydet, secrétaires; 5 octobre 1789 au soir, 1/2 p. in-fol., cachet. Réponse du roi, par laquelle il accepte les articles votés de la Constitution et de la Déclaration des droits de l'homme. 4° L. A. S. de M. Girault, officier de garde au marché au blé (Versailles), à Santerre; 6 octobre 1789, 1 p. in-4. Il demande du renfort pour maintenir l'ordre. « Le moment presse. »-Au bas, une note autographe, signée de Santerre, ainsi conçue : « Deuxième émeute que j'ai eu le bonheur d'apaiser, sans garde, à Versailles. » 5° Ordre aut. sig. de Santerre, à Versailles, de conduire un garde (du corps sans doute) en prison; 8 octobre 1789, 1/2 p. in-4. 6° 2 pièces originales; 7 et 8 oct. 1789, 6 p. in-fol. Délibération du comité de police militaire du district des Enfants-Rouges, contenant des éloges pour l'ordre et l'union qui a régné entre les compagnies du district qui ont été à Versailles, et invitant ceux qui en ont rapporté des chevaux et des effets appartenant aux gardes du corps à les restituer. «Ce serait occasionner une perte d'autant plus considérable que les chevaux dont il est question sont presque tous de prix, et que les citoyens devaient se rappeler que le bien public avait été le seul motif qui les avait mené à Ve rsailles, et qu'il ne pouvait y avoir eu d'intention de faire un pillage. »-Procès-verbal de la remise d une dizaine de chevaux des gardes du corps. 7° Arrêté (imprimé) du district des Minimes; 9 octobre 1789, 1 p. in-4. Le retour du roi dans la capitale devant être l'époque du bonheur et de la tranquillité, le district demande que les agitateurs soient réprimés sévèrement. 8° Interrogatoire du sieur Coulon, clerc de notaire, caporal de la garde nationale dans le district du Petit-Saint-Antoine, convaincu d'avoir porté, le 4 octobre, la cocarde noire (signe de ralliement adopté dans le banquet des gardes du corps à Versailles, puis par les aristocrates de Paris); curieuse pièce, sig. par cet individu et par ceux qui l'ont interrogé, au nombre desquels se trouve Ameilhon; 15 octobre 1789, 6 p. in-fol. 9° Lettre circulaire sig. de Bailly, aux districts; 24 octobre 1789, 1 p. in-fol. Il demande, en vertu d'un décret de l'Assemblée nationale, toutes les pièces qu'ils auraient concernant « les complots et les machinations qu'il est de l'intérêt public de punir, et dont tous les bons citoyens doivent chercher à procurer la découverte. » (Il s'agit ici des documents à fournir pour la procédure instruite par le Châtelet sur les événements des 5 et 6 octobre. Bailly était l'ennemi personnel de Mirabeau et du duc d'Orléans, contre lesquels était principalement dirigée cette procédure.) 10° Notice sur les affaires des 5 et 6 octobre, manuscrit aut. de P. Lebreton, ex-bénédictin, membre de l'Assemblée constituante; 6 p. in-4. Précieux dossier historique, inédit, sur une des journées les plus importantes du commencement de la Révolution.


222.

- 300 pièces originales émanées des sections de Paris; 1789, an VI, environ 300 p. in-4 ou in-fol., la plupart avec des vignettes

Dossier unique pour l'histoire de Paris sous la Révolution : on y trouve des pièces émanées de 46 sections sur les 48 qui existaient dans la capitale.


223.

- Let. sig. de Delessart, ministre de l'intérieur (massacré à Versailles en 1792), à son collègue Duportail, avec un post-scriptum de six lignes aut. ; 10 février 1791, 1 p. in-fol.

Il lui annonce que Mesdames ont formé le projet de voyager en Italie, et que leur départ est fixé du 15 au 25. Il en a prévenu les directoires des départements par lesquels elles doivent passer pour se rendre à Lyon, et le prie d'en instruire, de son côté, les départements de l'Isère et de l'Ain. (Les princesses se rendaient à Rome. Elles furent arrêtées, le 24, par la municipalité d'Arnay-le-Duc, et il fallut un décret de l'Assemblée nationale pour qu'on leur permit de continuer leur voyage.)


224.

- 1° L. aut. sig. de Camus, directeur des archives nationales (constituant et conventionnel) au Directoire du département de Paris; 7 juillet 1792, 1 p. in-4. Envoi du travail de la commission chargée du triage des papiers de Chérin (le généalogiste), avec la note de ceux qui doivent être brûlés, opération que l'on peut annoncer pour mardi prochain.-En note, de la main d'un administrateur: « Faire à l'instant un arrêté pour le brûlement…Il faut que l'arrêté soit signé ce matin.)» 2° L. sig. de Garat, ministre de l'intérieur, au Directoire du département de Paris; 26 mars 1793, 1 p. 1/2 in-fol. Invitation de payer au citoyen Camus, qui en a fait l'avance, la somme de 46 fr. 8s. pour frais d'expédition des procès-verbaux du triage des titres de propriété et des monuments historiques, et du brûlement des titres de noblesse, ordonnés par la loi du 16 mai 1792. Il est d'autant plus juste de rembourser cette somme « que cette opération, comme toutes celles de la commission des monuments, est un service gratuit qu'elle s'est empressée de rendre à la chose publique.»


225.

- 1° Let. sig. de Manuel, procureur de la Commune, à la section du PanthéonFrançais; 7 décembre 1792, 1 p. in-4., cachet. Le curé et les prêtres de l'église du Panthéon viennent de se permettre d'enterrer une citoyenne avec un faste proscrit par la loi, et notamment par l'arrêté de la municipalité du 23 août dernier. « Je vous invite à prendre des mesures efficaces pour empêcher désormais cet abus de l'ancien régime… 2° Let. circulaire sig. d'Avril, administrateur des travaux publics de la Commune de Paris, aux commissaires de police des sections; 9 germinal an II, 1 p. in-4. Lui et ses collègues sont chargés d'un rapport sur les enterrements de charité, et ils demandent tous les renseignements qui leur sont nécessaires pour ce travail. Ils ont pensé qu'il ne devait être adopté aucune distinction pour les convois, « et qu'il fallait adopter un mode tellement uniforme que le public ne pût pas reconnaître si le citoyen décédé était riche ou pauvre. » Les frais de transport au cimetière seront payés par la Commune; le bureau de bienfaisance de la section fournira le cercueil avec le secret que cette administration doit mettre dans ses bonne oeuvres. 3° Let. circulaire sig. du même aux comités de section; 18 floréal an II 1 p. in-4. Invitation à venir retirer les draps aux trois couleurs que la Commune a fai faire pour servir aux inhumations des citoyens, « et remplacer les draps lugubre dont le fanatisme se servait dans les ci-devant paroisses. » 4° Arrêté du département de la Seine, sig. Boisseau, secrétaire; 23 brumaire an IV, 1 p. 1/2 in-fol. Considérant que les cercueils ordinaires coûtent maintenant 110 livres; que la fourniture de ces cercueils aux familles indigentes pour leurs parents décédé épuise les ressources des comités de bienfaisance; « considérant que l'humanité veut que les devoirs que l'on rend aux décédés ne nuisent point aux secours que réclament les veuves et les enfants sans appui, il sera construit, dans chaque arrondissement des ci-devant sections, deux cercueils en chêne pour le transport des décédés indigents. » 5° Etat des draps tricolores et cercueils banaux du 11e arrondissement, sig. Marie, ordonnateur particulier, 26 thermidor an IX, 1 p. in-4. A la suite de cet état est un reçu sig. Dobée, entrepreneur des inhumations de la ville de Paris, à qui la mairie du 11e arrondissement a remis ces objets. (Telle est sans doute l'origine de l'entreprise des pompes funèbres.)


226.

- 1° Arrêté du Comité de sûreté générale, sig. Ingrand, Alquier, Maribon-Montaut; 5 avril 1793. 1 p. in-fol., cachet. Le citoyen Joseph Thuring de Rhis sera envoyé à l'Abbaye et gardé au secret, « comme prévenu d'être l'espion de Dumouriez et son complice ». 2° L. A. S. de Bouchotte au commandant des hussards noirs; Cambrai, 5 avril 1793, 1/2 p. in-4. Ordre de faire lire à latête de ses troupes la proclamation des commissaires de la Convention relative à Dumouriez. « Même service qu'hier pour la nuit. » Bouchotte commandait la place de Cambrai, et signe en cette qualité. Il ignorait encore que la Convention l'avait élu la veille ministre de la guerre, à la place de Beurnonville, livré aux Autrichiens par Dumouriez. 3° Let. sig. de Dampierre, général en chef de l'armée du Nord (à la place de Dumouriez), au général Ferrand, commandant de Valenciennes; Bouchain, 10 avril 1793, 1 p. in-4. Ordre d'exécuter le décret d'arrestation lancé contre les gendarmes qui ont arrêté des commissaires du département du Nord, les prenant pour les commissaires de la Convention que Dumouriez leur avait donné l'ordre de saisir. « Je vous prie aussi de me donner plus souvent des nouvelles des avant-postes et surtout de Condé. »-Post-scriptum de la main de Dampierre et sig. une seconde fois de lui : « Je vous suis obligé des avis que vous me donnés. Continués de même. » 4° L. A. S. de Briez, sig. aussi de Dubois-Dubais, tous deux commissaires de la Convention, envoyés à Valenciennes, au même; 10 avril 1793, 1/2 p. in-fol. Ils lui mandent de différer l'exécution de l'ordre précédent. «Nos collègues (Lequinio et Cochon) sont allés à Bouchain pour rendre compte de notre détermination au général Dampierre, et lui en expliquer les motifs. » 5° L. S. de Lebrun, ministre des affaires étrangères, à Mangourit, consul de France à Charleston; 17 mai 1793, 2 p. in-4. Détails sur la trahison de Dumouriez et sur le soulèvement des Vendéens. « Voilà le précis de notre situation militaire », dit-il en terminant.


227.

- 1° L. S. de Marino, administrateur au département de la police de la Commune de Paris (célèbre révolutionnaire, décapité en 1794), à la section du Finistère; 11 juin 1793, 1/2 p. in-fol. Il demande le procès-verbal dressé contre une citoyenne de cette section à qui l'on a arraché la cocarde tricolore. Délibération de la section des Sans-Culottes, sig. Piau et Hanriot, secrétaires, avec les adhésions des sections de Beaurepaire, du Luxembourg, de la Croix-Rouge, de Marseille et de Marat, sig. par les secrétaires Martin-Lambert, Petit-Gérard, Brissonnet et Bachelay; 6 septembre 1793, 2 p. 1/2 in-4. Une députation des citoyennes républicaines révolutionnaires, séant aux Jacobins, se présente. L'une d'elles monte à la tribune et demande qu'il soit fait à la Convention une pétition pour obtenir la responsabilité les ministres et autres fonctions naires sortant de fonctions, et leur incarcération jusqu'à l'apurement de leurcomptes, que cette mesure soit d'abord appliquée à Garat, ci-devant ministre de l'intérieur. Cette motion est adoptée. On arrête, en outre, qu'il ne sera permis, à l'avenir, à aucune citoyenne de se présenter aux tribunes de la salle que décorée de la cocarde tricolore, que toutes les citoyennes de la section seront invitées à ne plus se présenter en public que décorées de ladite cocarde, et que des commissaires seront envoyés aux autres sections pour les engagerà imiter cet exemple. (Le 21 du même mois, la Convention décrétait que les femmes étaient assujetties à porter la cocarde nationale, sous peine de huit jours de détention pour la première fois, et d'être renfermées jusqu'à la paix en cas de récidive.)


228.

- L. S. de Destournelles, ministre des contributions, aux directoires des départements; 30 septembre 1793, 2 p. 1/2 in-4

Instruction pour l'exécution du décret de la Convention nationale, relatif aux exécuteurs des hautes oeuvres. -Leur traitement est fixé d'après la population des villes où ils résident. Tout casuel ou autres droits, tels que celui de Havage, Riflerie, sont supprimés ; les exécuteurs restés sans emploi recevront un secours annuel de 600 liv., etc.


229.

- Let. du Comité révolutionnaire du Panthéon-Français (au président de la section), sig. Gayant, Fosseyeux, Lefebvre, Vica jeune, etc. 10 brumaire an II, 2 p. in-4.

Le comité, suivant l'arrêté de la Commune, s'est empressé de porter à la Monnaie la châsse de Sainte-Geneviève; « les ex-voto ont disparu, ainsi que tout ce qui avait trait à cette fable, qui n'a duré que trop longtemps. » Il propose une 4 solennité pour chaque décadi dans ce même temple qui fut celui de la superstition. Une statue de la liberté serait placée sur l'autel; il serait fait, par des fonctionnaires de l'éducation, des discours civiques, et chanté des hymnes républicaines, accompagnées de l'orgue. On écrirait sur le portail : Temple consacré aux différents cultes.


230. LOUIS XVII ET LA DUCHESSE D'ANGOULÊME

- 1° Arrêté du Comité de sûreté générale de la Convention, copie sig. des membres de la Commission administrative de police, Jacot et Bocquet-Des-tournelles; 7 brumaire an III, 1 p. in-fol., timbre de la Commission. Il seraad joint, chaque jour, à la garde du Temple, un membre des comités civils des quarante-huit sections de Paris. Ce service ne durera que vingt-quatre heures et ne pourra être fait par le même commissaire plus d'une fois dans l'année. 2° Arrêté du même Comité, sig. Duchauffour et Gouet, membres de la même Commission; 3 messidor an III, 1 p. 1/2 in-fol., timbre. Le comité rapporte son arrêté du 7 brumaire dernier, la mesure qu'il prescrit étant devenue moins nécessaire depuis la mort du fils de Louis Capet.-(Le jeune prince était mort le 20 prairiai, c'est-à-dire depuis douze jours.) 3° Lettre du Comité de sûreté générale au Comité de salut public, sig. Boudin et Gauthier; 25 fructidor an III, 1 p. in-4. Envoi d'une lettre de la citoyenne Chantereine, qui témoigne le désir de rester auprès de la jeune détenue du Temple, quelle que puisse être sa destinée. « Il nous a paru que cette demande était de la nature de celles qui vous sont attribuées. Nous nous en rapportons donc à ce que vous croirez devoir décider dans votre sagesse. » (La Convention venait de ratifier, le 12 messidor, l'échange de la duchesse, mais elle ne sortit du Temple que le 28 frimaire an IV.)


231.

- Let. de la Commission d'instruction publique à la Commission temporaire des arts, sig. des représentants Plaichard, président; Enjubault, Viquy, Bonguiot, Gomaire, Lejeune (de la Mayenne), Ch. Millary et Queinnec (du Finistere) ; 3 vendémiaire an III, 2 p. in-fol.

Relative aux 300,000 fr. votés par la Convention, le 14 nivôse, pour secourir les gens de lettres et les artistes. (Ce beau décret fut rendu sur un rapport de Chénier.)


232.

- 1° Let. de Brüe, représentant près l'armée des côtes de Brest et de Cherbourg, à ses collègues Guermeur et Topsent, à Lorient, copie sig. par ceux-ci; Ploërmel, 19 messidor an III, 2 p. in-fol. L'armée républicaine a poussé hier matin jusqu'à Carnac, où elle a trouvé l'ennemi, qui s'étend jusqu'à Quiberon. Le général Humbert l'a poursuivi, on s'est emparé d'un petit poste à Carnac, mais le feu du fort n'a pas permis d'aller plus loin, et il a fallu se retirer sur la falaise. Ce matin, à deux heures, une attaque de l'ennemi a été repoussée. Les chaloupes canonnières ont tiré sur nos troupes, mais sans résultat. Les émigrès, réunis aux Chouans, forment environ mille huit cents hommes. Le général en chef (Hoche) déploie autant de bravoure que d'activité; on le voit toujours aux avant-postes; son zèle présage une prochaine victoire. «Il y a quatre jours que les émigrés sont à Quiberon. Nous n'avons pas de connaissance de ce qui s'y passe; mais nous voyons une grande agitation dans la flotte anglaise ; tous les bâtiments sont presque toujours à la voile ou prêts à y mettre. On dit que les émigrés ont fait, il y a deux jours, rembarquer leurs femmes et leurs enfants ; il y a beaucoup de personnes qui pensent qu'ils ne tarderont pas à en faire autant, malgré les exhortations et la présence de l'évêque de Dol, du curé de Saint-Malo et de plusieurs autres calotins. » 2° L. A. S. de Mathieu, représentant du peuple près les armées des côtes de Cherbourg, de Brest et de l'Ouest, aux administrateurs du département de la Manche; Rennes, 23 messidor an III, 3 p. in-4. Ses collègues et lui vont se concerter sur les moyens d'assurer la défense des côtes de la Manche par une force armée suffisante. Des renforts arrivent qui vont permettre de protéger ce département. Il leur recommande une active surveillance. « C'est désormais au sein que l'on veut frapper la France, c'est de sa main qu'on veut la déchirer. Etouffons les serpents de la discorde, et que tous les Français se souviennent qu'ils sont républicains, et que tout ce qui est émigré ou anglais doit trouver la mort à son débarquement sur le sol de la liberté ; telle est la destinée que prépare, sous la direction de Hoche, l'artillerie républicaine à l'armée des émigrés…» Nouvelle d'une victoire sur l'ennemi. 3° Let. de Hoche aux représentants, copie sig. par Mathieu, l'un d'eux; 1 p. in-4. Il leur annonce que l'ennemi a été battu complètement, mais qu'il a eu la douleur de perdre l'adjudant général Vernot-Dejeu, son ami intime. (Il s'agit ici, sans doute, de la victoire de Quiberon, qui coûta effectivement la vie au général Vernot.) 4° Certificat en faveur du chevalier de Vossey, officier de marine, et de M. de Sainneville, qui ont sauvé beaucoup de blessés royalistes après le désastre de Quiberon ; 1825, 2 p. in-4.


233.

- 10 lettres originales émanant du comité de police de la commune de Paris, du directeur général de l'instruction publique, du ministre de l'intérieur, du bureau central du canton de Paris, du préfet de police Fouché; 1793-an VII, 14 p. in-4 ou in-fol., vig. et têtes impr

Très curieux dossier, dont voici une faible analyse. -24 janvier 1793 : Ordre de fermer les spectacles à l'occasion des funérailles de Lepeletier de Saint-Fargeau. -2 frimaire an IV: Lettre de Ginguené sur les lois relatives au droit de propriété des auteurs, -5 nivôse an V : Ordre de percevoir pendant six mois au profit des indigents un décime par franc en sus du prix des billets d'entrée dans tous les spectacles. -13 nivôse an VII : François de Neufchâteau enjoint aux administrateurs de l'Opéra-Comique d'annoncer dans leur théâtre la prise de Rome et les victoires des Français. -24 brumaire an VIII : Lettre de Fouché aux administrateurs de l'Opéra-Comique pour leur déclarer que la révolution du 18 brumaire, ne ressemblant à aucune de celles qui l'ont précédée, n'aura pas de réaction, et leur enjoindre de ne pas représenter les Mariniers de Saint-Cloud, pièce dont trop de détails rappellent amèrement d'anciens souvenirs qu'il faut effacer. -19 floréal an VII : Les administrateurs du département de la Seine écrivent aux entrepreneurs de l'Opéra-Comique que l'horrible assassinat des plénipotentiaires de la République à Rastadt impose aux directeurs de théâtre de ne faire représenter aucune pièce où la haine des rois et l'amour de la liberté et de l'humanité ne seraient pas vivement exprimés, où les castes abattues par la Révolution, et qui cherchent à se relever par la perfidie et l'assassinat, ne seraient pas peintes avec les couleurs du crime qui leur appartiennent.


234.

- L. S. par Barère, Treilhard, Bréard, Billaud-Varenne et Eschassériaux, aux artistes dramatiques ; Paris, 26 thermidor an II, 2 p. in-fol.

Très curieuse épitre où ils tracent le tableau de ce que doit être le théâtre. « Les théâtres doivent devenir parmi nous les écoles primaires de l'homme fait..»


235.

- 1° 2 L. S. par les administrateurs du bureau central du canton de Paris aux entrepreneurs du théâtre de l'Opéra-Comique; Paris, 3 et 12 frimaire an VII, 4 p. 1/2 in-4, vig. et têtes impr. Curieux documents. Ils leur interdisent de mettre sur la scène des personnages revêtus des livrées de la noblesse. « D. a. s. tous les ouvrages dramatiques qui rappellent le régime féodal, vous éviterez de faire renaître l'art héraldique et vous ne ferez peindre sur les boucliers les bannières ou les décorations des armoiries, qu'autant qu'elles seraient indispensables à l'action. »-Il les invite à donner ordre à leurs controleurs, ouvreurs et ouvreuses de loges, de ne plus se servir du terme de Monsieur en adressant la parole aux citoyens. 2° L. S. du préfet de police Dubois aux directeurs du théâtre Feydeau; Paris, 12 ventôse an X, 2 p. in-4, vig. et tête impr. Il leur interdit de laisser paraître sur leur scène des acteurs avec l'habit militaire de l'ancien régime.


236.

- 2 L. S. par Milly et Champein, administrateurs du bureau central du canton de Paris, aux entrepreneurs du théâtre de l'Opéra-Comique ; 27 fructidor et 22 thermidor an VII, 5 p. in-4, vig. et têtes impr

Très curieuses lettres, 27 fructidor : IIs leur rappellent qu'ils devront célébrer sur leur théâtre l'anniversaire de la fondation de la République. Ils se plaignent que les auteurs de pièces nouvelles placent la scène à l'étranger pour éviter d'employer des dénominations civiques et paraissent craindre d'exposer aux yeux des spectateurs l'uniforme glorieux des défenseurs de la République. « Chez un peuple libre, les théâtres doivent être l'école du patriotisme et de la morale républicaine. Vous devez, les jours de fêtes nationales et les décadis, n'offrir aux republicains que des ouvrages patriotiques. » -22 thermidor : IIs les invitent à célèbrer l'anniversaire du 10 août par des pièces républicaines. « Le jour de la fête commémorative d'un des plus grands événements de la Révolution, votre théâtre ne doit retentir que des fiers accents de la liberté.»


237.

- 1° L. S. par Picard et Sauzay, membres de l'administration centrale de la Seine, aux municipalités de Paris; 27 thermidor an VI, 2 p. in-fol. Ordre de proclamer solennellement la loi du 17 courant, qui coordonne les jours de repos avec le calendrier républicain. « Nous sommes persuadés que vous seconderez par votre zèle les vues du gouvernement, et que vous emploierez tous les moyens qui sont en votre pouvoir pour maintenir l'exécution de cette loi, dont l'objet est de faire observer le nouveau calendrier dans toute l'étendue de la République. » (Il s'agit de la célébration du décadi, négligée par beaucoup de citoyens, qui, par habitude, continuaient à prendre le dimanche pour jour de repos.) 2º Arrêté du département de la Seine, sig. Houdeyer, avec une lettre d'envoi sig. Picard et Sauzay; 2e jour complémentaire de l'an VI, 4 p. in-fol. et 1 p. in-4. Les douze églises de Paris consacrées à l'exercice des différents cultes son mises à la disposition des municipalités pour la célébration des décadis, des mariages, des fêtes nationales, etc. En conséquence, tous les décadis, l'exercice de tout culte cessera dans ces édifices à huit heures du matin, et les ministres des diverses sectes enlèveront ou feront voiler leurs insignes, pour faire place à ceux des fêtes décadaires. Voici un des motifs sur lesquels s'appuie ce curieux arrêté « Considérant que les cultes, quels qu'ils soient, doivent être rangés dans la classe des opinions particulières, indifférentes et nulles pour quiconque ne le adopte pas; que la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte, mais qu'elle ordonne de célébrer les décadis et les fêtes nationales, etc. » 3° Procès-verbal du commissaire de police de la division du Théâtre-Français; 19 frimaire an VII, 2 p. in-4. Quatre marchands sont pris en contravention pour avoir ouvert leurs boutiques le dimanche.-On lit en marge : Renvoyés comme ignorant l'esprit de la loi et disposés à s'y conformer.


238.

- 1° Décret du Conseil des Anciens qui supprime le Directoire, exclut de la représentation nationale certains membres et nomme consuls de la République Sieyés, Roger-Ducos et Bonaparte, pièce imprimée du 20 brumaire an VIII, 1 p. gr. in-fol.-2° 3 lettres des 19 et 20 brumaire relatives à la proclamation du décret précédent, 3 p. in-4.-3° L. sig. de l'administration centrale du département de la Seine; Paris, 20 brumaire an VIII, 2 p. 1/2 in-fol., vig. et tête impr.

Très intéressante lettre par laquelle ils ordonnent de proclamer avec toute la solennité possible le décret du Conseil des Anciens. Curieux détails.


239. BAUDOUIN VII - comte de Flandre, surnommé Baudouin à la Hache, mort à l'âge de 30 ans en 1119.

- Charte originale, sur vélin, en latin; Bruges, 15 des calendes de novembre 1113 (16 octobre 1113), 1 p. in-fol.

Précieux document en deux expéditions séparées par un cyrographe. Baudouin fait savoir à tous les princes et barons de sa terre et a tous les fidèles chrétiens présents et à venir qu'il a donné en possession ecclésiastique à l'église de Saint- ron, moyennant 25 marcs d'argent, 64 mesures de terre sises au territoire de Bruges.


240.

- 3 volumes du XVIIe siècle comprenant les relations d'ambassadeurs en Italie à l'époque du roi Philippe II

Documents importants pour l'histoire de France, d'Angleterre, d'Italie et d'Espagne au XVIe siècle.


241. LA ROCHELLE

- Extrait des titres et reconnaissances du papier terrier du fief de Saint-Louis de la Rochelle, manuscrit du XVIIIe siècle, 900 p. in-fol.

Manuscrit fort important qui comprend l'analyse d'un grand nombre d'actes du XVIIe siècle.


242.

- 200 traités passés entre Mesmer et ses élèves; 1784-1785, 200 p. in-fol.

Dossier des plus curieux. Chaque traité est signé par l'élève contractant. Une grande partie de la société française se trouve parmi ces élèves de Mesmer. On voit que c'était une mode à cette époque de suivre les cours du fameux médecin. Les contractants sont des médecins, des avocats, des militaires, des professeurs, des prêtres, des nobles, etc. Nous citerons les noms suivants : Dombey (le savant), Bertier de Sauvigny (massacré le 14 juillet 1789), le chimiste Berthollet, dom Caffieri, le comte de Choiseul-Gouffier, le duc de Coigny (depuis maréchal de France, Court de Gébelin, William Temple Franklin, le marquis de Jaucourt, le marquis de La Fayette, Arnaud de Laporte, le marquis de Las-Cases, le duc de Lauzun, Palissot de Montenoy le comte de Ségur, le baron de Talleyrand, Thierry de Ville d'Avray, le chevalier de Pange, Pierre de Montpezat, vicaire général et comte de Lyon, le docteur Lobinhes, le chevalier Delfino, ambassadeur de Venise, Taillepied de Bondy, Monneron, etc


243. ORLÉANS (Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre duchesse d') - femme de Philippe-Egalité, mère du roi Louis-Philippe.

- Inventaire fait après la mort de la duchesse d'Orléans, pièce originale, signée par Thévenin le 15 novembre 1821, environ 300 p. in-fol.

Curieux document qui comprend l'inventaire de l'ameublement, des objets d'art et curiosités, des tableaux, des tapisseries, de l'argenterie, de la cave et de la bibliothèque de la mère de Louis-Philippe. -Linventaire de la bibliothèque et des manuscriis tient à lui seul 150 pages.


244.

- 155 lettres ou pièces originales écrites de 1848 à 1852, environ 200 p. in-8 ou in-4

Très intéressant dossier renfermant des renseignements historiques sur les événements de la République de 1848. On y trouve de nombreuses lettres d'hommes politiques, parmi lesquels nous citerons Goudchaux, Armand Marrast, le général La Hitte, Cauchois-Lemaire, Léon Faucher, Vavin, Ribeyrolles, etc.


245. Frères Wettstein

- Dossier considérable de lettres et demanuscrits provenant des papiers des frères Wettstein, comprenant environ 2,000 pièces du XVIIIe siècle.

Précieuse réunion où l'on trouve des lettres émanées de personnages hollandais, français, allemands et anglais. Il est désirable qu'un tel dossier soit acquis par une bibliothèque publique.


246. LOUIS-PHILIPPE Ier - roi des Français.

- Dossier des plus précieux sur le voyage entrepris en Espagne en 1810 par Louis-Philippe, alors duc d'Orléans, qui allait, comme général, soutenir les intérêts de son beau-frère Ferdinand VII contre les Français. Il se compose de 110 pièces, dont voici une brève nomenclature : 1° 5 L. A. S. de LOUIS-PHILIPPE à Carnerero; 1809-1811, 11 p. in-4 où in-8. Lettres très intéressantes où il parle de Ferdinand VII et de son beau-père. Il exprime son amitié et sa reconnaissance pour Carnerero. 2° 3 L. A. S. et 1 L. aut. de la duchesse d'Orléans, mère de Louis-Philippe, à Saavedra et à Carnerero; 1809, 9 p. in-4. Intéressantes lettres où elle fait des voeux pour la réussite de l'expédition de son fils en Espagne. 3° 20 L. A. S. de Nicolas de Broval, secrétaire de Louis-Philippe, à Saavedra et à Carnerero; 1809-1812, environ 70 p. in-4. Correspondance des plus curieuses, à laquelle sont jointes les réponses de Saavedra et de Carnerero. On y suit toutes les négociations de ce fameux voyage de Louis-Philippe. Broval parle d'abord longuement du mariage du duc d'Orléans avec la princesse Marie-Amélie et insiste sur ce point que cette union en fait presque un prince espagnol. Puis il applaudit aux efforts des généraux Castanos et Ballesteros, aux défaites des Français, qu'il appelle des brigands, il traite avec mépris Buonaparte, ce monstre, à qui l'Empereur, 6 hontel donne sa fille, et il fait des voeux pour sa ruine.-Il est impossible de donner une idée de l'intérêt si piquant de cette correspondance, qui est de la plus haute importance politique. Broval y parle souvent des Anglais, qui ont approuvé le mariage du duc d'Orléans, et de Wellington. 4° 80 pièces originales des années 1809 à 1811, toutes relatives à l'expédition de Louis-Philippe. On remarque dans cette importante liasse les pouvoirs donnés à Louis-Philippe pour son commandement en Espagne, des minutes de lettre de Saavedra et de Carnerero au duc d'Orléans, toute la correspondance entre la régence d'Espagne et celui-ci, des mémoires sur l'Espagne, que Louis-Philippe a cotés de sa main, les proclamations imprimées concernant l'arrivée du prince à Tarragone, une correspondance de Saavedra, des lettres originales de Castanos, de Blake, de Luis Pons, etc.


247. CARNERERO (don Mariano de) - secrétaire de Saavedra, fameux agent espagnol.

- 110 dossiers, comprenant plus de 1,000 lettres originales adressées à Carnerero par des personnages espagnols de 1808 à 1832

Recueil unique pour l'histoire du commencement de ce siècle, comprenant les papiers d'un homme qui a été fortement mêlé aux affaires de son temps. Parmi les noms qu'on rencontre dans ces dossiers nous citerons : Palafox, Pizarro, Aquila, le baron de Geramb, Castellanos, Chacon, Ramon de Viana, Pédro Cevallos, Creus, archevêque de Tarragone, Evariste San Miguel, duc de Montemar, Wellington, marquis de Mataflorida, marquis de Palmella, Zea-Bermudez, Gomez, Antonio de Uriarte, comte de Toreno, duc de Fernand-Nunez, Mazarredo, Xavier de Burgos, Lopez de Ballesteros, les Rothschild, duc de San-Carlos, duc de Villahermosa, marquis de Zambrano, Martinez de la Rosa, Luis de Cordova, de Villalba, Cirilo de Alameda, le général des Franciscains, comte Marc de Ofalia, Aguado, etc. -La plupart de ces lettres ont un grand intérêt. Il faut mentionner tout particulièrement la correspondance officielle sur les réclamations anglaises en vertu du traité du 12 mars 1823.-A ces volumineux dossiers on a joint un certain nombre de journaux et d'imprimés trouvés également dans les papiers de Carnerero.


248. CARNERERO (don Mariano de)

- 280 lettres originales de personnages français adressées, de 1818 à 1831, à Carnerero

Important dossier où nous signalerons les noms suivants : Nicolas de Broval, Oudard, secrétaire du cabinet de Louis-Philippe, Bertin, le directeur des Débats, Genoude, Lapelouze, Louis Viardot, le comte de Montlosier, le général Lamarque, le maréchal de Bourmont, le marquis de Choiseul, le comte d'Harcourt, Berryer, Gisquet, Laisné de Villévêque, etc.-Toutes ces lettres sont intéressantes. On y a joint les relations de deux conférences que Carnerero eut avec le prince de Polignac en 1829 et avec Louis-Philippe en 1831.


249. CARNERERO (don Mariano de)

- Correspondance secrète de Carnerero avec Colomarde et Manuel de Regato, et correspondance chiffrée (avec clefs) de diverses personnes avec Carnerero de 1824 a 1831.

Cette correspondance, qui comprend trois fortes liasses, est des plus importantes pour l'histoire de la fin de la Restauration. Carnerero, qui était l'agent secret du roi d'Espagne à la cour de France, y donne les plus piquants renseignements sur la cour, sur l'état des esprits et sur les événements qui s'accomplissaient en Europe. C'est un morceau d'histoire du plus haut intérêt.


250. THIERS (Adolphe) - premier président de la troisième République française.

- Histoire de la Révolution française par M. A. Thiers; Paris, Lecointe, 1828, 10 vol. in-8, dem.-rel. v. vert

Exemplaire unique qui renferme 720 portraits et autographes des personnages les plus marquants de la Révolution française. C'est une galerie iconographique et autographique des plus curieuses.


251. NORVINS (J. de) - historien de Napoléon Ier.

- Histoire de Napoléon par M. de Norvins ; Paris, A. Dupont, 1828, 4 vol. in-8, dem.-rel. v. rouge.

Exemplaire unique orné de 370 autographes et portraits des personnages célèbres du premier Empire. C'est un recueil des plus intéressants.


252. LOUIS XVI - roi de France.

- Miniature du XVIIIe siècle représentant Louis XVI revêtu de la plaque de l'ordre du Saint-Esprit.

Cette miniature est renfermée dans un cadre du temps.


253. MARIE-ANTOINETTE - reine de France, femme du précédent.

- Miniature du XVIIIe siècle représentant MARIE-ANTOINETTE

Cette miniature, enfermée dans un cadre Louis XVI, fait pendant à la précédente.


254. MARIE-ANTOINETTE.

- Miniature sur ivoire, du XVIIIe siècle, représentant MARIE-ANTOINETTE en costume de cour, décolletée, avec une robe rouge.


255. LOUIS XVII - dauphin de France, fils des précédents.

- Miniature du XVIIIe siècle représentant Louis XVII en costume bleu et jaune

Cette charmante miniature, enfermée dans un joli cadre, provient, d'après une note, de l'abbé de Clermont-Tonnerre.


256. BENOUVILLE (Léon)

- 3 jolis dessins d'après l'antique, sur une même feuille, in-8 oblong


257. DEVÉRIA (Achille)

- Dessin à la plume représentant un moulin, in-8

Joli dessin, exécuté pour l'architecte Lequeux, et portant cette légende : « Vue prise non loin de l'acropole, en sortant de Nanterre et en tournant a gauche, par un âne de premier ordre en allant à son moulin.»


258. DEVÉRIA (Achille)

- Dessin à la plume représentant un portrait de femme en médaillon, in-8.

Joli dessin donné à Lequeux


259. GIRODET-TRIOSON (A.-L.) - célèbre peintre d'histoire.

- Dessin au fusain représentant une tête antique, in-4


260. GRANDVILLE (J.-J.)

- Caricature du maréchal Lobau, in-32. Curieux dessin à la plume


261. GRANDVILLE (J.-J.)

- Dessin à la plume représentant le buste de Louis-Philippe, fixé sur une feuille de papier in-4. Curieux dessin


262. GUDIN (Théodore) - le célèbre peintre de marines.

- Dessin au crayon, signé, représentant l'impératrice de Russie, assise dans un jardin, in-4

Intéressant dessin exécuté d'après nature en 1841 dans des circonstances relatées dans une note que Gudin a écrite derrière le dessin.


263. JACQUE (Charles)

- Deux dessins, signés, représentant des militaires, fixés sur une feuille de papier, in-4


264. JACQUE (Charles)

- 3 dessins au crayon, dont un signé, représentant des militaires et fixé sur une feuille de papier, in-4.


265. LENOIR (Victor)

- Dessin à la mine de plomb, signé, représentant le tombeau de Napoléon aux Invalides, in-4.


266. MOREAU (J.-M.) - dit le Jeune.

- Dessin à la plume représentant une tête d'homme tirant la langue, in-4

Ce dessin a été exécuté le 9 prairial an XIII.


267. NOEL (Jules)

- Dessin signé, représentant un Breton agenouillé, tenant son chapelet d'une main et saluant de l'autre, in-4.

Beau dessin exécuté à Quimper en 1844


268. NOEL (Jules)

- Dessin signé, représentant un paysan breton, in-4