Vente Étienne Charavay, 20 décembre 1882

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION D'AUTOGRAPHES

Published by Étienne Charavay in Paris on/in 1882.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11661. See the online.

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1. ABBATUCCI (Charles) - célèbre général républicain, n. 1771, m. glorieusement en défendant Huningue en 1799, à l'âge de 28 ans.

- L. a. s. au cit. Cerf-Beer; Altkirck, 14 fructidor an III, 1 p. 1/4 in-4. Léger raccommodage. Très rare


2. ABD-EL-KADER - le célèbre émir des Arabes.

- L. a. s. au général Rullière; 24 mai 1849, 1 p. in-4

. Superbe lettre, avec traduction française. Il le remercie de sa sollicitude à son égard et déclare qu'il ne lui manque rien au point de vue matériel. « Mais là où le blâme peut vous arriver, c'est au sujet de cette maladie de nos coeurs causée par le retard apporté dans l'exécution de la promesse de nous envoyer à la Mecque. Vous êtes les auteurs de cette souffrance et vous pouvez la guérir; le remède est dans vos mains. Il suffira de nous permettre de nous rendre à la Mecque....»


3. ADAMS (John) - 2e président des États-Unis, l'ami et le collaborateur le plus dévoué de Washington.

- L. a. s. à MALESHERBES; New-York, 19 août 1790, 2 p. in-4

Superbe lettre sur la mort de son ami, le comte Sarsefield, et sur la publication des manuscrits de ce dernier.


4. ADAMS (John-Quincy) - fils du précédent, président des États-Unis, de 1825 à 1828.

- L. a. s. au général John Armstrong, ministre plénipotentiaire des Etats-Unis en France ; Saint-Pétersbourg, 27 novembre 1809, 3 p. in-4

TRÈS IMPORTANTE LETTRE où il annonce sa nomination comme ministre des Etats-Unis à Saint-Pétersbourg et parle de lanécessité d'arrêter un chiffre pour correspondre ensemble. Il a lu dans un journal de Hambourg la proclamation du président des Etats-Unis qui déclare que les relations avec l'Angleterre sont interrompues. L'empereur de Russie a reçu une lettre de l'empereur Napoléon contenant ces paroles : « Les Etats-Unis sont au plus mal avec l'Angleterre et paraissent vouloir sincèrement et sérieusement se rapprocher de notre système. » Détails sur la réception qui lui a été faite en Russie et prière de transmettre à leur adresse quelques lettres qu'il a apportées d'Amérique.


5. ADÉLAIDE - reine d'Angleterre, femme de Guillaume IV.

- L. s., avec la souscript. aut., au roi de Bavière; Bushy house, 3 août 1837, 1 p. in-4, enveloppe et cachet. Très belle pièce

Réponse aux condoléances à elle adressées par le roi de Bavière sur la mort du roi Guillaume IV (décédé le 20 juin).


6. ADORNO (Prosper) - doge de Gènes, qui chassa de cette ville, en 1476, les chefs du parti populaire et remit sa patrie aux mains du duc de Milan. Il fut obligé, peu après, de fuir, et il se retira à Naples, où il mourut.

- L. s. au trésorier général; 15 oct. 1469, 1/2 p. in-4 oblong, cachet. Très rare

Relative au payement d'une somme d'argent.


7. ALBERT DE SAXE-COBOURG (le prince) - époux de la reine Victoria.

- L. a. s., en allemand, à un conseiller d'Etat ; Florence 27 janv. 1839, 6 p. in-8

SUPERBE LETTRE, écrite à l'âge de 20 ans, un an avant son mariage avec la reine Victoria. C'est une des plus belles qu'on connaisse de ce prince. Il commence par lui reprocher de ne pas lui avoir écrit depuis quinze jours, malgré la promesse qu'il lui avait faite de ne lui jamais faire attendre une réponse. « Ma vie, dit-il, qui jusqu'à présent était plutôt d'une nature contemplative, semble maintenant prendre une autre forme. Depuis que je me suis présenté au Grand-Duc (de Toscane), et que j'ai fait quelques visites principales, le soi-disant but de mon voyage semble rempli. Aujourd'hui je dine à la cour au palais Pitti, demain je vais au bal de l'ambassade anglaise; il faudra que j'avale cette pilule sans faire la grimace. » Il parle ensuite du tableau qui représente la défaite du comte de Mantsfeld, battu par Wallens- tein, et sa mort pendant qu'il fuvait de Transylvanie à Venise. Il se promet de reprendre le pinceau, car les modèles de l'art ne manquent pas à Florence. On dit que le prince royal de Bavière arrivera dans ce pays, et plus tard le duc de Bordeaux (le comte de Chambord), de sorte que le prince Albert se trouvera exposé aux plus singulières rencontres, d'autant plus que tous les Bonaparte existant, excepté ceux d'Amérique, ont leur résidence ici.


8. ALBRET (César-Phébus d') - comte de Miossens, maréchal de France, gouverneur de Guyenne, créature de Mazarin, amant de Ninon de Lanclos.

- L. a. s. (au cardinal Mazarin) ; Paris, 4 janv. 1653, 4 p. in-4

Pièce historique où il le remercie de l'avoir créé maréchal de France.


9. ANCRE (Concino CONCINI marquis d') - maréchal de France, fameux favori de Marie de Médicis, assassiné par ordre de Louis XIII le 24 avril 1617.

- L. s., avec la souscript. aut., à M. de Nérestang ; Amiens, 7 nov. 1615, 1 p. in-fol.

Pièce historique par laquelle il lui ordonne d'envoyer du côté d'Amiens le canon et les munitions de guerre.


10. ANHALT (Christian Ier prince d') - célèbre général, qui fut l'allié de Henri IV et du prince Maurice d'Orange.

- L. a. s., en français, à PiccoLoMinI; Halzgerode, 6 nov. 1616, 2 p. in-fol., cachet

Superbe lettre relative à l'arrivée du landgrave Louis.


11. ANNE - reine d'Angleterre.

- L. s., en latin, avec la souscript. aut., à François-Louis et à Jean-Guillaume, comtes palatins; Windsor, 3 juillet 1709, 2 p. 1/2 in-fol., cachet brisé. Magnifique pièce

Pièce historique sur les préliminaires de la paix.


12. ARTHUR III - duc de Bretagne, comte de Richemont, connétable de France, un des plus illustres guerriers du XVe siècle.

- L. s., sur vélin; Paris, 15 juillet 1440, 3/4 de p. in-4 oblong

Belle pièce. Don fait à son chambellan Jean, seigneur de Thevery.


13. BARTHE (Nicolas-Thomas) - célèbre poète comique, auteur des Fausses infidélités, né à Marseille.

- 5 l. aut., dont 3 signées, à Mlle d'Oligny (la célèbre actrice) ; Marseille et Villebon, 3 novembre au 15 août, 16 p. in-4. Rare

Correspondance littéraire et théâtrale des plus curieuses. Barthe engage Mlle d'Oligny à venir donner des représentations à Marseille. « Vous verrat-on jouer la comédie sur un théâtre que les Dumesnil, les Clairon, les Lekain, les Molé et jadis les Préville, n'ont pas dédaigné?» Très intéressants détails sur les conditions qui lui seraient faites pour ce voyage en Provence. Il parle aussi de ses travaux littéraires et rappelle les soupers de la rue de Seine, qui lui ont laissé un bien doux souvenir.


14. BAUTRU (Guillaume) - comte de Serrant, célèbre publiciste, diplomate et bel esprit, un des premiers membres de l'Acad. fr.

- L. a. s., sig. aussi par le maréchal La Melleraie, à Mazarin ; (1640), 1 p. in-4, cachets et soies. Rare

Superbe lettre, écrite comme secrétaire du maréchal La Melleraie. Tous deux assurent Mazarin de leur dévouement.


15. BEAUHARNAIS (Hortense de) - reine de Hollande, mère de Napoléon III.

- L. a. s. à un général bavarois; Arenenberg; 3 juin 1834, 1 p. 1/4 in-8

Curieuse épître sur l'achat de son collier par le roi de Bavière. Elle demande que, au lieu de continuer à payer une pension à son fils (Napoléon III), on lui donne 28,000 francs pendant toute sa vie.


16. BEAUMARCHAIS (P.-Aug. CARON de) - l'auteur du Mariage de Figaro.

- Portrait de Mlle ***, pièce autographe, 8 p. in-4. Légères taches

PIÈCE FORT CURIEUSE, où il fait le portrait d'une jeune dame qu'il appelle Fanny. C'est un morceau littéraire très intéressant, mais d'un style sentimental. En voici des fragments : « Fanny s'annonce avec éclat; ses grands yeux noirs sortent du tableau et de fort loin fixent impérieusement l'attention qui voudrait se porter à la fois sur toutes les grâces de sa personne. Semblables à ces reverbères ardens qui, placés sur le front d'une voiture douce, percent au loin de leurs foyers l'obscurité de la nuit, aveuglent, éblouissent tout ce qu'ils rencontrent et vous mettent hors d'état de rien voir autre chose pendant plusieurs moments. Voilà l'effet des yeux de Fanny.... Fanny ressent perpétuellement le besoin d'aimer et d'être aimée. Quand elle aimera, son coeur sera tendre jusqu'à la profusion. Elle ne conoîtra d'autre ruse, d'autre finesse pour s'attacher un amant aimé que de luy livrer sans réserve son âme toute entière, trop heureux s'il en est digne, cet amant... » Ce curieux portrait se termine ainsi : « Ouvrés donc les yeux, belle Fanny, faite pour être l'ornement d'une société que vous enchantés, d'un cercle que vous embelissés, ayés la sage économie de sacrifier un peu de vos plaisirs actuels à votre bien être constant et à notre bonheur. Il consiste à vous voir toujours aussi belle que vous l'êtes, à nous faire aimer de vous, comme vous mérités de l'être vous mesme par tout ce qui vous environe.»


17. BEAUMONT (Jeanne Le PRINCE de) - célèbre femme de lettres du XVIIIe siècle, née à Rouen. Elle séjourna longtemps en Angleterre.

- L. a. s. à Son Altesse Sérénissime…, 3 p. in-4. Très rare

Lettre des plus curieuses, pleine de révélations sur la vie de cette femme. Elle s'accuse de n'avoir pas obéi à sa vocation religieuse et d'avoir vécu pendant vingt ans en payenne sans oser même paraître aux pieds des autels. «Je donnerois en gros tous les biens, les plaisirs et les honneurs de l'univers pour un acte d'amour de Dieu, et dans le détail je lui refuse mille fois le jour des minuties. Avec le caractère le plus foible je réunis les passions les plus vives, un coeur de poix qui s'attache à tout ce qu'il touche, et, pour vous montrer toutes les contrariétés réunies, c'est que ces Lettres de Madame Dumontier, mon Triomphe de la vérité et plusieurs autres ouvrages, où j'ai si bien peint les beautés de la vertu, sont éclos du sein du vice...»


18. BECCARIA (César) - l'illustre auteur du Traité des délits et des peines.

- L. a. s., en français, à Son Altesse Sérénissime…; Milan, 3 août 1766, 4 p. in-fol. Légères déchirures

LETTRE DU PLUS HAUT INTÉRÈT, la plus belle qu'on connaisse de ce grand homme. Il expose ses principes humanitaires, félicite le prince de sa bienfaisance et le remercie de sa protection. Considérations sur la nécessité d'une société morale. Lui, Beccaria, en a fondé une avec ses amis Verri, Biffi, Visconti, Secchi, etc. « Nous aimons la vertu et osons la préférer aux connoissances. Vivans presque toujours ensemble, nous nous encourageons mutuellement à des actes de bienfaisance, c'est-à-dire de justice envers le malheureux. Nous ne formons pas une société établie sur un plan fixe, mais une coterie. Une telle société ne seroit pas tolérée ici. On nous prendroit pour des franc-maçons ou pour des hérétiques à bruler, et nous avons déjà prouvé quelques tracasserie, non de la part du gouvernement, mais de la nation imbue encore des préjugés espagnols. La vertu peut avoir dans ce lieu des missionnaires; je ne sais pas si elle pourroit y avoir des pasteurs. Cela n'empêche pas que nous contribuons de toutes nos forces à exercer une charité éclairée qui encourage la vertu et qui étonne le vice...»


19. BECK (Jean baron de) - célèbre général espagnol, un des héros de la guerre de trente ans. Il avait été postillon dans sa jeunesse.

- 1° L. s. (à PICCOLOMINI) ; 25 janv. 1645, 1/2 p. in-fol. Envoi d'un mémoire concernant les dispositions de la campagne prochaine. 2° Mémoire sur les occurences présentes et la disposition que pourront faire les ennens pour la campagne prochaine, pièce écrite par le secrétaire du baron de Beck, 3 p. 1/2 in-fol.

IMPORTANT DOCUMENT HISTORIQUE. C'est le mémoire annoncé dans la lettre précédente. Le baron de Beck expose quel sera probablement le plan de campagne de Turenne et de Condé. Ensuite il pense que le duc d'Orléans envahira la Flandre et que les Hollandais se porteront sur Anvers ou Namur. Il conseille de former trois armées qu'on opposera aux Français et aux Hollandais. On forcera ainsi le duc d'Enghien à secourir Turenne et on l'empêchera ainsi de faire beaucoup d'exploits.-(On sait que, pendant cette célèbre campagne de 1645, Turenne fut battu à Marienthal et que Condé vainquit Merci à Nordlingen.)


20. BECK (Jean, baron de)

- L. a. s. (à PICCOLOMINI) ; faubourg de Gand, devers Bruges, 24 sept. 1646, 1/2 p. in-fol. Rare

Superbe lettre sur les mouvements militaires.


21. BENNIGSEN (Levin-Auguste-Théophile comte de) - célèbre général russe, qui livra la bataille d'Eylau et s'illustra à la Moskowa et à Leipzig.

- L. a. s., en français, au professeur Franck; 1 p. in-8, cachet

Belle lettre sur la maladie d'un de ses enfants.


22. BÉRANGER (P.-J. de) - le célèbre chansonnier.

- L. a. s. à JACQUES LAFFITTE; (Paris), 18 décembre 1830, 3 p. in-8

MAGNIFIQUE LETTRE, où Béranger explique à Laffitte pourquoi il ne va pas le voir depuis son entrée au ministère. Il a mis dans sa cervelle que la fréquentation des ministres lui était une mauvaise habitude, non par rapport à eux, mais par rapport à leur entourage forcé. Tout ce bruit de grandeur ne saurait lui convenir. « J'ai, d'ailleurs, besoin de travailler et, vous devez vous le rappeler, c'est toujours à l'hiver que je me claquemure chez moi pour soigner ma mauvaise santé et faire mes ponts neufs. Cette retraite m'est absolument nécessaire. Je le répète à tout le monde : je ne travaille pas pour vivre, mais je vis de mon travail. J'ai peu de tems à perdre maintenant, parce que j'en ai beaucoup perdu...»


23. BERRI (Marie-Caroline duchesse de) - la mère du comte de Chambord.

- P. a. s. ; août 1835, 1/2 p. in-8

Jolie pièce d'album contenant une strophe des Adieux de Marie Stuar à la France.


24. BERTHIER (Alexandre) - prince de Wagram, maréchal de l'Empire, le chef d'état-major de Napoléon Ier.

- L. a. s. à Clarcke; Milan, 23 prairial an IV, 3 p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE DES PLUS CURIEUSES, Il donne des détails sur les opérations militaires et le prie d'assurer le Directoire qu'il peut compter sur la brave armée d'Italie. Puis il fait ce remarquable portrait de Bonaparte : « Le général Bonaparte a réuni toutes les qualités du grand homme. C'est un citoyen précieux. Je lui suis attaché sous les rapports de la confiance qu'il me témoigne et sous ceux des services si importans qu'il rend à la patrie. Il est excellent militaire, aussi bon négociateur que pénétré des principes de moralité qui caractérise le républicain. Je vous assure que c'est un homme qui marquera dans l'histoire. » Il annonce, en post-scriptum, que l'armée occupe Vérone depuis huit jours. « Quel triomphe pour la République ! Nous y sommes entrés avec la dignité des soldats d'une nation triomphante et avec la modestie des vainqueurs. On a trouvé que nous valions mieux que les émigrés.»


25. BERTHIER (Alexandre)

- L. s. au général bavarois Deroy; Schoenbrunn, 23 oct. 1809, 3/4 de p. in-4

Curieuse épître où il déclare que l'Empereur aime et estime l'armée bavaroise et ceux qui la commandent.


26. BERTIER DE SAUVIGNY (L.-B.-Fr.) - intendant de la généralité de Paris, massacré par le peuple le 22 juillet 1789.

- L. a. s. à M. Daugé de Bagneux, fermier général; Paris, 1er août 1778, 1 p. in-4. Belle pièce


27. BERWICK (Jacques Fitz-James duc de) - fils naturel de Jacques II, illustre maréchal de France, n. 1660, tué au siège de Philisbourg en 1734.

- L. s., avec 2 lignes aut., à M. d'Andrezel; Bordeaux, 20 avril 1719, 4 p. in-4

Pièce historique sur les préparatifs de la guerre d'Espagne. Ordres pour envoyer en Roussillon les équipages d'artillerie. « Quoi que ce soit le secret de la comédie, il faut pourtant le garder le plus longtemps qu'il se pourra...»


28. BERWICK (Anne Burkeley duchesse de) - seconde femme du précédent, dont elle eut treize enfants, m. 1751.

- L. a. s. (au cardinal de Fleury) ; 17 mars (1740), 2p. 1/2 in-4. Rare.

Superbe lettre où elle sollicite les faveurs du roi pour plusieurs de ses enfants.


29. BIRON (A.-L. de Gontaut duc de) - un des héros de la guerre de l'indépendance des Etats-Unis, membre de l'Assemblée constituante, général en chef des armées du Rhin et de là Vendée, décapité le 31 décembre 1793.

- L. a. s. à un général; Toulon, 11 mars an II, 7 p. 1/2 in-4. Légères taches

PIÈCE HISTORIQUE très importante où il parle de la lâcheté des bataillons marseillais, qui ont été pris d'une terreur panique. Il se rend à Marseille pour reconstituer un corps de Marseillais qu'on puisse employer dans la première expédition, afin « de le mettre ainsi à portée de regagner sous les rapports courage et discipline leur propre estime et celle de l'armée. » -Les commissaires de la Convention en Corse voulaient lui envoyer 300 hommes, mais les amiraux Truguet et La Touche-Tréville considèrent que ce serait une grande faute de dégarnir cette ile. « Il est, disent-ils, de l'honneur de la République de ne pas abandonner les habitants de Saint-Pierre qui ont montré tant de zèle pour la cause de la liberté, et qui seraient immanquablement mis en pièces par les Sardes si les Français les abandonnaient.»


30. BLUCHER (Gebhard-Lebrecht de) - l'illustre guerrier prussien.

- L. s., en français (à Berthier) ; Treptow, 15 sept. 1808, 3 p. in-4

Belle lettre où il proteste contre la saisie de deux chariots remplis d'effets d'habillement destinés à ses troupes.


31. BONALD (L.-G.-A. vicomte de) - célèbre philosophe, homme d'Etat et publiciste, auteur de la Législation primitive, membre de l'Acad. fr.

- L. a. s. à un ami; Paris, 6 juin 1821, 4 p. in-4

Epître des plus curieuses sur la conversion du publiciste suisse Charles- Louis de Haller au catholicisme. « Sa lettre (adressée à sa famille pour lui déclarer son retour à l'église catholique) a produit ici le plus heureux effet, et tout ce qu'il y a d'hommes religieux a béni Dieu de cette conquête obtenue sans mélange de motifs humains, malgré les obstacles les plus puissants et par le seul amour de la vérité... » Il raille ensuite l'intolérance des protestants et fait un triste tableau de l'état politique de l'Europe. Il parle aussi du comte Joseph de Maistre, arrêté dans sa noble carrière par une mort prématurée.


32. BONAPARTE (Joseph) - frère aîné de Napoléon Ier, roi de Naples, puis d'Espagne.

- L. a. s. à son neveu Louis Napoléon (NApoléon III) ; Londres, 25 mai 1834, 1 p. in-8. Déchirure par la rupture du cachet

Jolie lettre où il l'engage à lire un volume intitulé La politique de Napoléon. « Je suis bien aise d'apprendre que tu t'occupes d'études sérieuses et intéressantes.»


33. BONAPARTE (Julie) - femme du précédent.

- L. a. s. à son neveu le prince Louis (Napoléon III) ; Franc-fort, 9 janv. 1820, 3/4 de p. in-8

Jolie lettre de remerciements de ses souhaits de bonne année.


34. BONAPARTE (Caroline) - soeur de Napoléon Ier, reine de Naples, femme de Murat.

- L. a. s. à son neveu Napoléon (Napoléon III) ; Frohsdorf, 30 janvier 1818, 1 p. 1/4 in-4

Très belle lettre pleine d'affection et où elle parle de l'abbé Bertrand, précepteur de son neveu.


35. BONAPARTE (Jérôme) - le plus jeune des frères de Napoléon, roi de Westphalie.

- L. a. s. à son neveu Dudley ; Rome, 25 janvier 1830, 2 p. in-8

Jolie lettre où il parle de la santé de sa mère.


36. BONAPARTE (Catherine de Wurtemberg) - femme du précédent.

- L. a. s. à la princesse de Leerbste; 16 août 1810, 1 p. 1/4 in-4, enveloppe et cachet. Très jolie lettre


37. BOSSUET (J.-B.) - l'illustre évêque de Meaux.

- L. aut. (à son neveu l'abbé Bossuet, à Rome) ; Paris, 3 juin 1697, 6 p. pl. in-4

PRÉCIEUSE LETTRE, toute relative à sa querelle avec Fénelon. Il lui enverra . bientôt un imprimé contenant sa lettre sur Sfondrati et le bref du Pape. On prendra demain une décision finale sur le livre de M. de Cambrai. Le roi a parlé à Saint-Cyr avec étonnement de ceux qui pouvaient estimer la plus grande folle de son royaume. « Cela a fait beaucoup penser à Madame G. (Guyon). » Nouvelles du siège d'Ath, qui avance sans perte : « On s'y défend mal. On croit que les Hollandais ont empesché le prince d'Orange de rien hazarder dans la conjoncture de la paix. » M. de Cambrai se tourmente à donner des explications plus mauvaises que le texte. Les évêques sont d'avis de condamner son livre. « Je vous envoye copie de la lettre de M. de C. Nous sommes résolus de répondre et peut estre de le dénoncer dans les formes. C'est le seul parti que je voy et le livre fait trop de mal pour estre souffert. » Il est satisfait de la promotion de l'abbé de Coislin à l'évêché de Metz. Nouvelles du temps. Il ne verra pas le Roi avant son départ. L'abbé de Rancé, « le plus saint de tous les ascètes, » a condamné le livre de M. de Cambrai.


38. BOUFFLERS (Marie-Charlotte-Hippolyte de SAUJON comtesse de) - femme célèbre par son esprit et par ses galanteries, rivale de Mme du Deffand, amie de J.-J. Rousseau.

- L. a. s. au duc…; 1er mars 1762, 1 p. in-4. Belle lettre


39. BOURBON (Charles duc de) - connétable de France, fameux par sa trahison, tué au siège de Rome en 1527.

- L. s., avec la souscription et 5 lignes autographes, au vicomte de Turenne ; Aigueperse, 1er septembre (1521), 1 p. in-fol. Légères taches d'eau. Très rare

PRÉCIEUSE PIÈCE. Il lui mande qu'il a convoqué l'arrière-ban d'Auvergne et le prie de faire marcher sa bande vers Deuze, où il sera le 12 septembre.


40. BOURBON (Charles cardinal de) - évêque de Nevers et de Saintes, archevêque de Rouen, roi de la Ligue sous le nom de Charles X, mort dans la prison de Fontenay-le-Comte en 1590.

- L. a. s. à Henri III ; Saint-Germain, 14 septembre (1585), 1 p. in-fol. Très rare

PIÈCE HISTORIQUE. Il mande qu'il a assemblé lundi les députés du clergé, mais qu'il ne s'en est trouvé que cinq sur quatorze. Il a été forcé de renvoyer l'assemblée à huit jours. Il proteste de son dévouement et, n'eût été son état de maladie, il eût été rendre compte lui-même au roi de cette affaire.


41. BRANCAS (Marie de Brancas duchesse de) - petite-nièce de Gabrielle d'Estrées, dame d'honneur de la duchesse d'Orléans, femme de Louis de Brancas, célèbre par sa dévotion et par ses malheurs domestiques, qu'a racontés Saint-Simon.

- L. a. s. au Régent; 13 mai 1717, 3 p. in-4

Superbe lettre où elle lui offre son fils pour remplir la charge de premier maître d'hôtel du duc d'Orléans.


42. BRANCAS (Mlle de Moras duchesse de) - belle-fille de la précédente, favorite de la duchesse du Maine, envers qui elle se montra fort ingrate.

- L. a. s. (au cardinal de Fleury) ; 25 mars (1738), 1 p. in-4

Belle lettre où elle demande un régiment pour M. des Salles, son gendre.


43. BRICONNET (Guillaume cardinal) - archevêque de Reims, illustre homme d'Etat, premier ministre de Charles VIII.

- L. s. à Monseigneur…; Rome, 8 juillet, 1 p. 1/2 in-fol. Légères taches d'eau

PIÈCE HISTORIQUE sur la conduite que doit tenir le Roi en Italie.


44. BRISSAC (Marie-Louise Bechameil duchesse de) - femme d'Artus-Timoléon-Louis de Cossé.

- 3 l. a. s. (au cardinal de Fleury) ; 9 et 12 avril et 17 mai (1732), 4 p. in-4

Intéressantes lettres où elle demande des faveurs pour ses fils, JeanPaul-Timoléon, grand-panetier de France, et l'abbé Emmanuel-HenriTimoléon (qui devint évêque de Condom).


45. BROGLIE (Victor-François duc de) - maréchal de France, un des héros de la guerre de Sept ans, vainqueur des Prussiens à Sondershausen et à Berghen, ministre de la guerre en 1789.

- L. a. s. à M. de Puységur ; Paris, 29 avril 1789, 2 p. 1/2 in-4

Très belle lettre où il expose les titres militaires du capitaine de Bellegarde.


46. BROGLIE (Victor-Amédée-Marie prince de) - deuxième fils du précédent, général à l'armée des princes pendant l'émigration.

- 1° L. a. s. à Louis XVIII ; 12 avril 1800, 3/4 de p. in-fol. Curieuse pièce où il sollicite le grade de maréchal de camp et donne l'état de ses services. Il déclare être né à Broglie, en Normandie, en 1772, et être entré au service comme garde du corps du Roi en 1787. 2° 5 lettres, dont 3 aut. sig. et 2 aut., au comte de la Chapelle ; 1797-1800, 9 p. in-4, cachet. Très intéressante correspondance où il parle de ses services, du prince de Condé, du duc et de la duchesse d'Angoulême, de son père le maréchal, etc.


47. BROGLIE (Albertine-Ida-Gustavine de Staël duchesse de) - fille de Mme de Staël, femme du duc Victor de Broglie. Elle se fit remarquer par son esprit, son talent et ses vertus. Elle tint, sous la Restauration et au commencement du règne de Louis-Philippe, un salon littéraire et politique resté justement célèbre.

- 1° L. a. s. (à un pasteur protestant) ; 20 juillet, 4 p. in-4. Lettre fort curieuse où elle déclare qu'elle ne partage pas l'idée de M. Adolphe Monod sur la communion. « Plus je vais, plus le christianisme devient pour moi une religion d'expérience intime et non de système et de raisonnement…Ainsi j'admets plus que jamais, comme je vous l'ai écrit, que l'esprit de Dieu seul peut faire un chrétien et j'admets avec une conviction égale que Dieu veut que tous les hommes soyent chrétiens…Plus je vis et plus je souffre, ce qui va assez ensemble, plus j'ai besoin d'un foi vivante, intime, grave et sainte… 2° L. aut. au même, 8 p. in-8. Incomplète de la fin. Très remarquable lettre sur les principes qui divisent l'église protestante.


48. BRUNE (Guill.-M.-Anne) - célèbre général républicain, maréchal de l'empire, assassiné à Avignon en 1815.

- L. s. à Louis Bonaparte; Boulogne, 1er frimaire an XIV, 1 p. in-fol.

Pièce historique sur le bombardement dirigé par les Anglais contre la flotte de Boulogne. « L'une de ces bombes est tombée sur la bombarde l'Hercule qui a eu son mât coupé, trois hommes tués et quatre blessés...»


49. BUEIL (Jean de) - comte de Sancerre, amiral de France, illustre guerrier, un des compagnons de Jeanne d'Arc, surnommé le fléau des Anglais.

- P. s., sur vélin; 15 déc. 1458, 1 p. in-fol. oblong. Jaunie. Très rare.

Reçu de 600 livres tournois sur la rente de 1200 livres tournois que le roi lui a allouée sur les revenus du vicomté de Carentan.


50. CAMBRIDGE (Adolphe-Frédéric duc de) - fils du roi d'Angleterre Georges III, vice-roi de Hanovre, fameux par sa haine contre Napoléon Ier.

- L. a. s. au roi de Bavière ; Hanovre, 28 mars 1830, 2 p. 1/2 in-4, enveloppe et cachet

Superbe lettre de remerciements de la lettre qu'il lui a envoyée par le prince royal de Bavière. Bel éloge de ce dernier.


51. CANOVA (Antoine) - le grand sculpteur italien.

- L. aut., à la 3e personne, à JULIette Récamier ; 10 octobre 1814, 1 p. in-4

Charmante épître qui commence ainsi : « L'adorabile e cara Giulietta permetterà al suo povero Canovetto, che tanto la ama ed' adora, permet- terà ch' egli Le dica che sempre si ricorda di Lei...»


52. CARNOT (Lazare) - illustre général et patriote, l'organisateur de la victoire.

- L. s. au gouverneur général de la Belgique; Anvers, 29 avril 1814, 1 p. in-fol.

Pièce historique où il déclare que son désir le plus vif est d'entretenir la bonne intelligence qui vient de s'établir entre les alliés et le gouvernement français. « Ma conduite a dû convaincre les habitants de la Belgique que j'étois éloigné de commettre des violences...»


53. CATHERINE DE MÉDICIS - reine et régente de France.

- L. s., avec la souscript. et 6 lignes autographes, au prince Dauphin, lieutenant-général en Dauphiné ; Blois, 9 mars 1581, 1 p. pl. in-fol. Un peu rognée dans la marge

PIÈCE HISTORIQUE sur les projets de mariage du duc d'Anjou avec la grande Élisabeth d'Angleterre. Cette reine a demandé qu'on lui envoyât, pour traiter cette affaire, des princes du sang et nommément le duc de Montpensier et son fils. Le duc ne pouvant se rendre en Angleterre, à cause de son âge, et le prince dauphin ne voulant pas abandonner son père en l'état où il est, Catherine de Médicis les avait excusés auprès de la reine Elisabeth; mais celle-ci a insisté pour que le prince dauphin vint en Angleterre. « Cela est cause que j'escriptz présentement à mondit cousin vostre père et le prie de trouver bon que vous faictes le voyaige, à quoy vous ferez service au Roy monsieur mon fils et à mondit fils le duc d'Anjou de vous disposer, et serez grandement agréable à ladicte royne...»


54. CATHERINE DE NAVARRE - duchesse de Bar, soeur de Henri IV, protectrice des protestants et des gens de lettres.

- L. a. s. à Catherine de MéDiCIS, 1 p. in-fol.

Superbe lettre où elle l'assure de son dévouement.


55. CAULAINCOURT (A.-Aug.-L. de) - duc de Vicence, célèbre général et diplomate, ministre de Napoléon Ier, membre du Gouvernement provisoire de 1815.

- L. a. s. à M. de Closen ; Saint-Pétersbourg, 23 nivôse an X, 2 p. in-4, cachet

Très intéressante lettre sur son séjour à Saint-Pétersbourg, où les fêtes et les plaisirs se succèdent sans interruption. Il attend néanmoins avec impatience l'arrivée de son successeur. « Quelqu'agréable que soit cette existence diplomatique, je donne ma préférence à ma vie militaire...»


56. CHAMPAGNY (J.-B. Nompere de) - duc de Cadore, célèbre ministre de Napoléon Ier.

- L. a. s. (au marquis François de Beauharnais, ambassadeur en Espagne) ; Paris, 9 sept. 1807, 2 p. 1/4 in-4

Epître confidentielle des plus curieuses. Sa lettre renfermait des choses très importantes relativement à un jeune prince (sans doute Ferdinand VII), qui solliciterait à genoux la protection de l'Empereur. Ce dernier a trouvé que ces renseignements n'étaient pas assez précis, et il demande plus de etails. Il le prévient que la nécessité de fermer tous les ports de l'Europe aux Anglais a déterminé l'Empereur à faire marcher un corps de troupes à Livourne. Instructions sur ce qu'il faudra dire lorsque la nouvelle de ce fait parviendra à la cour d'Espagne, Le Danemarck, quoique surpris par les Anglais, fait une défense opiniâtre. -(Le marquis de Beauharnais n'arriva pas à satisfaire Napoléon qui le rappela et l'exila.).


57. CHARLES II - roi d'Angleterre.

- L. s., en latin, avec la souscript. aut., à Frédéric-Casimir, comte de Hanau; Paris, 6 juin 1653, 1 p. in-fol., sceau. Légère tache

Superbe lettre, écrite en exil, et relative à une somme d'argent remise au prédécesseur du comte de Hanau.


58. CHARLES-GUSTAVE X - roi de Suède, cousin et successeur de la reine Christine, envahisseur de la Pologne et du Danemark.

- L. s., avec la souscript. aut., au margrave de Brandebourg; Stockholm, 15 nov. 1650, 1 p. 1/2 in-fol., sceau. Superbe lettre


59. CHARLES VI - empereur d'Allemagne, rival de Philippe V pour le trône d'Espagne, père de la grande Marie-Thérèse.

- L. a. s., en italien, au comte Colloredo ; Belen, 9 mai 1705, 1 p. 1/2 in-fol., cachet. Un peu jaunie

Superbe lettre où il fait le plus grand éloge du comte, forcé par son état de santé de retourner à Vienne. Il lui constitue, en reconnaissance de ses grands services, une pension annuelle de 6,000 ducats.


60. CHARLES-EMMANUEL III - roi de Sardaigne, qui agrandit ses Etats et dota son pays d'un nouveau code.

- L. a. s. ; Turin, 1er mai 1714, 1 p. in-4

Jolie lettre écrite à l'âge de treize ans.


61. CHATEAUNEUF (Charles de l'Aubespine marquis de) - célèbre diplomate, ambassadeur en Hollande et en Angleterre, garde des sceaux sous Louis XIII, qui le fit arrêter et détenir pendant dix ans.

- L. a. s. à Chavigny; Angoulême, 25 mai (1643), 1/2 p. in-fol., cachets. Rare

Pièce historique où il le remercie, ainsi que Leurs Majestés, de l'avoir fait mettre en liberté.


62. CLAIRAUT (Alexis-Claude) - un de nos plus grands géomètres, continuateur de Newton.

- L. a. s., en anglais, à SAMUEL RICHARDSON; Paris, 4 novembre (1754), 2 p. 1/2 in-4, cachet. Légers raccommodages

Superbe lettre relative à la traduction de Sir Charles Grandison par l'abbé Prévost (l'auteur de Manon Lescaut.)


63. CLAIRON (Claire-Josèphe-Hippolyte) - la célèbre actrice.

- L. a. s. à mademoiselle Doligny ;. Paris, 14 nov. 1768, 1. p. 1/4 in-4. Pièce fatiguée. Le feuillet de l'adresse est en partie déchiré

Superbe lettre où elle explique pourquoi elle avait désiré qu'une autre qu'elle, Doligny, jouât le rôle d'Iphise. Elle n'a jamais voulu l'affliger ni lui nuire. « Si vous croyés votre talent compromis en ne jouant pas, je cède...»


64. CLINTON (George) - un des héros de la guerre de l'indépendance américaine, vice-président des États-Unis, n. 1739, m. 1812.

- L. a. s. au colonel Lamb ; 2 avril 1783, 3/4 de p. in-fol.

Il lui transmet les félicitations que le Sénat a votées au 2e régiment d'artillerie de New-York.


65. COSPEAU (Philippe) - évêque de Nantes, un des meilleurs prédicateurs de son temps, qui fit l'oraison funèbre de Henri IV et assista le bretteur Montmorency-Boute- ville à ses derniers moments.

- L. a. s. (au cardinal de Richelieu) ; Nantes, 30 janv. 1637, 2 p. in-fol. Rare

Superbe lettre où il proteste de son dévouement au cardinal et donne des nouvelles de la santé de la maréchale de Brézé.


66. CRÉBILLON (Cl.-Prosper Jolyor de) - fils du poète tragique, fameux romancier graveleux, auteur du Sopha.

- L. a. s. à Mlle d'Oligny; 5 juin 1765, 1 p. in-4, cachet. Rare

Superbe lettre où il la prie d'assister à une fête donnée par M. Du Vergier.


67. CRÉQUY (Catherine de Rougé maréchale de) - femme du maréchal François. « C'était, dit Saint-Simon, une créature altière, méchante, qui menait son mari, tout fier et fâcheux qu'il était, et qui n'osait la contredire. »

- L. a. s. (à Arnauld de Pomponne); 5 août 1676, 1 p. 1/2 in-4

Belle lettre où elle le félicite du mariage de sa fille.


68. CUMBERLAND (Auguste-William duc de) - fils du roi d'Angleterre Georges II, mort en 1765.

- L. s., en allemand, avec la souscript. aut., à son cousin…; Saint-James, 29 déc. 1747, 3/4 de p. in-fol.

Belle et rare pièce. Réponse à des souhaits de bonne année.


69. DAVOUT (Louis) - illustre maréchal de l'Empire.

- 3 l. s. au comte de Lobau ; Paris, 24 avril, 17 mai et 2 juin 1815, 5 p. in-fol. et 1 p. in-4

DOSSIER HISTORIQUE très important pour l'histoire des Cent-Jours. 24 avril : Envoi de 60 exemplaires de l'acte additionnel aux Constitutions de l'Empire et ordre de faire voter immédiatement les officiers et les soldats. Curieuses instructions à cet égard. 17 mai : Instructions détaillées pour faire replier les dépôts des régiments de la 16° division militaire sur la Somme, dans le cas où les hostilités viendraient à commencer. 2 juin ; Ordre d'envoyer une compagnie de vétérans à Vincennes, car le général Daumesnil ne peut faire la police avec le peu de monde qu'il a. « Hier il a arrêté deux hommes qui s'étaient introduits dans le château et a : trouvé un tas de paille enflammé près du magasin à poudre.»


70. DEAGEANT DE SAINT-MARTIN (Guichard) - serviteur dévoué du duc de Luynes et de Richelieu, mis à la Bastille après l'affaire de Chalais, puis premier président de la Chambre des Comptes de Dauphiné, auteur de Mémoires, né à Saint-Marcellin (Isère).

- L. a. s. à l'evêque de Luçon (Richelieu) ; Fontainebleau, 22 juin 1617, 1 p. 1/4 in-fol. Rare

Superbe lettre où il l'engage à suivre entièrement les ordres du roi.


71. DEGUERRY (l'abbé Gaspard) - célèbre prédicateur, curé de la Madeleine, un des ôtages de la Commune, fusillé le 24 mai 1871.

- L. a. s. à une baronne; Paris, 12 octobre 1846, 3 p. 1/4 in-4

Superbe lettre où il la prie d'être une des dames quéteuses à un sermon de charité dans l'église Saint-Eustache (dont il était alors curé).


72. DESAIX DE VEYGOUX (L.-Ch.-Ant.) - l'illustre général, tué à la bataille de Marengo.

- L. a. s. à Berthier; Schelitizheim, près de Strasbourg, 23 ventôse an V, 2 p. 1/4 in-4, cachet

Superbe lettre de recommandation en faveur du capitaine Muller, qui désire pouvoir prendre part aux nombreux succès de ses camarades.


73. DÉSIRÉE - reine de Suède, femme de Bernadotte.

- L. a. s. (au marquis de Dalmatie) ; 22 oct. 1833, 4 p. pl. in-4. Rare.

Superbe lettre pleine de témoignages d'amitié. Elle donne des nouvelles du Roi et fait des voeux pour la prospérité de la France.


74. DIEBITSCH-ZABALKANSKI (J.-Ch.-Fr.-Ant. comte de) - célèbre feld-maréchal russe, qui s'illustra dans les guerres contre Napoléon et contre les Turcs.

- L. a. s., en français, au comte…; 22 mai 1816, 1 p. in-4. Belle lettre


75. DU BELLAY (le cardinal Jean) - évêque de Paris, poète ; latin, illustre diplomate, protecteur de Rabelais, qui était son médecin.

- L. a. s. à l'évêque d'Auxerre, ambassadeur à Rome; Chateaubriant, 11 juin (1532), 3 p. pl. in-fol., trace de cachet

Superbe et très intéressante lettre sur un certain nombre de bénéfices et sur son désir d'être nommé cardinal. Curieux détails sur la maladie d'un grand personnage.


76. DU CHASTELLET (Gabrielle-Emilie LE TONNELIER de BRETEUIL marquise) - la célèbre amie de Voltaire.

- 1° L. a. s.; Bruxelles, 7 avril 1741, 1 p. in-4. Très belle lettre.-2° L. a. s. de son mari, 1 p. in-8


77. DU MAURIER (Benjamin AUBERY seigneur) - célèbre diplomate, ambassadeur en Hollande.

- L. a. s. à Hugues Grotius; le Maurier, 15 sept. 1635, 2 p. 1/2 in-fol., cachet

Superbe lettre où il fait des voeux pour la prospérité de la Suède et lui recommande son fils.


78. DUMOURIEZ (Ch.-Fr.) - le célèbre général.

- L. a. s. ; Cherbourg, 3 janvier 1781, 2 p. 1/2 in-fol.

Superbe lettre écrite comme commandant de Cherbourg. Il y est question d'une tentative sur Jersey. Quant à lui, le mauvais succès de cette entreprise, qu'il ne peut regarder comme douteux, amènera probablement des représailles sur nos côtes. « Les aventuriers qui s'en sont chargés, après avoir battu la mer trois jours, se sont retirés à Cancale, où je souhaite qu'on les dissuade d'une entreprise téméraire, et dont le succès, s'il était possible, serait accompagné des plus grands excès. » Il parle de deux rapports faits par lui sur l'importance de la place de Cherbourg, dont on voudrait faire un Port de Roy ou un refuge pour les vaisseaux de guerre dans la Manche.


79. DUROC (Michel) - duc de Frioul, célèbre général, ami de Napoléon Ier, qui le nomma grand-maréchal du palais; tué en 1813.

- P. s. ; Aix-la-Chapelle, 18 fructidor an XII, 1 p. 1/2 in-fol.

Curieux document où Duroc prescrit la distribution du palais impérial de Schonnemberg pour loger Napoléon, l'impératrice et leur cour.


80. DUROC (Michel)

- L. a. s. (au préfet de la Seine) ; Paris, 5 mars 1811, 2 p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE sur le cérémonial à observer lors de l'accouchement de l'impératrice Marie-Louise. Un page de service préviendra le préfet de réunir le conseil municipal de Paris pour le moment des couches. « Il vous en sera envoyé un second qui vous àpprendra si nous avons un prince ou une princesse. Pour celui-ci, il serait convenable que le corps municipal lui assurât, sa vie durant, une pension sur la ville de dix mille francs, dans le cas où il apporterait la nouvelle de la naissance d'un prince, et dans l'autre cas que vous lui remettiez une bague de trois mille francs.»


81. DUPLEIX (Joseph) - l'illustre défenseur de l'Inde française contre les Anglais.

- L. s. à M. de Leyris ; Pondichéry, 21 septembre 1744, 4 p. in-fol.

Pièce historique sur la guerre que la France vient de déclarer à l'Angleterre et qui va suspendre tout commerce.


82. DURAS (Angélique-Victoire de Bournonville duchesse de) - dame d'honneur des filles de Louis XV, femme du maréchal Jean-Baptiste de Durfort-Duras.

- L. a. s. (au cardinal de Fleury) ; Paris, 12 février (1741), 1 p. in-4

Elle le remercie de la grâce que le roi vient de faire à M. de Duras (promu maréchal de France le 11 février 1741.)


83. ÉLISABETH DE BOHÊME - princesse palatine, fille du roi de Bohème Frédéric V, soeur du prince Rupert. Elle fut la correspondante et l'élève de Descartes, qui lui dédia ses Principes, et se fit remarquer par ses aptitudes extraordinaires en géométrie et en métaphysique. Elle fonda, dans son abbaye d'Hervorden, une académie philosophique, qui fut considérée comme une des principales écoles cartésiennes.

- L. a. s., en français, au prince Christian d'Anhalt; Berlin, 28 septembre (1642?), 2 p. 1/2 in-4, enveloppe et cachet. Très rare

Très belle lettre sur un voyage que le prince vient de faire.


84. ESSEX (Robert Devereux comte d') - illustre général anglais, favori de la grande Elisabeth, contre laquelle il se révolta, décapité en 1601.

- L. a. s., en français, au maréchal de Bouillon ; 10 décembre (1596), 1 p. pl. in-fol., cachets et soies. Très légère déchirure. Rare

Précieuse lettre où il le consulte sur une affaire importante. « Je parle astheur à Monsr le duc et maréshall de Bouillon qu'il paise ceste affaire avecque sa très grande prudence et qu'il procure une bonne résolution par delà comme je feray le mesme en notre cour. Je parle aussi à mon très cher frère et plus honoré amy qu'il y assiste pour fortifier la partie de nostre religion et pour joyndre nos armes tellement ensemble que nous tousjours pourrions soustenyr l'un l'autre. » Il lui recommande de ne montrer cette lettre à personne.


85. EULER (Léonard) - un des plus grands mathématiciens du XVIIIe siècle.

- L. a. s., en français; Berlin, 18 mars 1750, 1 p. 1/2 in-4.

Très belle lettre sur une médaille d'Hedlinger représentant le grand Frédéric


86. FABERT (Claude Richard de Clevan) - femme du maréchal.

- L. a. s. (au cardinal Mazarin) ; (Sedan, 1649), 2 p. in-4

Superbe lettre sur la venue des nièces du cardinal à Sedan. Elle s'excuse de n'avoir pu partir avec elles.


87. FESCH (le cardinal Joseph) - oncle de Napoléon Ier, archevêque de Lyon.

- L. a. s. à la reine Hortense ; Lyon, 28 décembre 1812, 1/2 p. in-4

Très belle lettre de souhaits de bonne année.


88. FOX (Charles-James) - le grand homme d'Etat anglais.

- L. a. s., en français (à Talleyrand) ; Downing Street, 20 fév. 1806, 1 p. 1/2 in-4

PIÈCE HISTORIQUE où il confirme la lettre officielle par laquelle il annonçait qu'il avait fait arrêter un misérable qui s'était offert pour assassiner Napoléon. Il assure que le roi d'Angleterre a été indigné de cette proposition. « Je vous dis cela, Monsieur, sous le sceau du secret, parce que je sçais bien que sa Majesté n'approuveroit nullement qu'on divulguât ce qui s'est passé tête à tête entre elle et son ministre dans un entretien confidentiel, quel qu'en ait été le sujet. Si je me suis servi des termes chef des Français, etc., je vous prie de croire que ce n'est pas manque de respect, mais il ne seroit guère séant qu'en écrivant comme secrétaire d'Etat, j'en eusse agi autrement dans la situation actuelle des deux cours.»


89. GAGE (Thomas) - général anglais, qui commandait les troupes en Amérique, et se rendit fameux par la répression de Boston, qui fut le signal de la révolte des Américains contre l'Angleterre.

- L. a. s. à William Johnson; New-York, 4 mai 1764, 1 p. pl. in-fol. Rare

Importante lettre touchant les mouvements de troupes.


90. GALLASS (Mathias) - célèbre général autrichien, un des meilleurs lieutenants de Wallenstein, dont il fut le dénonciateur et le successeur.

- L. s., avec la souscript. aut.; 15 avril 1647, 1 p. in-fol. Belle pièce


91. GALLES (Frédéric prince de) - fils du roi d'Angleterre Georges II, mort en 1751.

- 1° L. s., en allemand, avec la souscription aut., au margrave d'Anspach; Norfolkhouse, 2 janv. 1741, 3/4 de p. in-fol., cachet. Superbe lettre sur la naissance d'une fille à laquelle il donnora les prénoms d'Elisabeth-Caroline. 2° L. s., avec la souscript. aut., d'Augusta de Saxe-Gotha, femme du précédent, à son frère Louis-Ernest de Saxe-Gotha ; Leicesterhouse, 7 janv. 1755, 1 p. in-fol. Très belle et rare pièce.


92. GASSION (Jean comte de) - illustre maréchal de France, lieutenant de Gustave-Adolphe, un des héros de Rocroy, n. 1609, blessé mortellement au siège de Lens en 1647.

- L. a. s. au maréchal de Ransau (son collègue dans le commandement de l'armée de Flandre); Etain, 29 juillet, 1 p. in-8 oblong.

Superbe lettre où il mande que l'ennemi marche contre lui.


93. GENTIUS (Georges) - célèbre orientaliste, voyageur et diplomate allemand, qui visita l'Orient, et fut ambassadeur à Constantinople et à Vienne.

- L. a. s., en italien, à Guillaume, prince d'Orange, à La Haye ; Constantinople, 19 février 1644, 2 p. 1/2 in-fol., cachet. Rare.

Très importante lettre où il lui mande que la mort inopinée de son protecteur Anslo l'a arrêté dans le cours de ses voyages, au moment où il allait en Arabie et en Perse. Longs détails à ce sujet. Il supplie le prince d'Orange de remplacer auprès de lui son protecteur et il lui offre ses services.


94. GEORGES II - roi d'Angleterre.

- L. a. s., en français, à son beau-frère le margrave de Brandebourg ; Hanovre, 14 nov. 1709, 2 p. in-4, enveloppe et cachet

Superbe lettre, comme prince de Hanovre. Il annonce la naissance d'une fille (qu'il a euc de Wilhelmine-Caroline de Brandebourg). « Madame votre soeur se porte fort bien pour l'état où elle se trouve et elle m'a chargé, mon très cher frère, de vous faire bien des amitiés de sa part.»


95. GOLDONI (Carlo) - célèbre poète comique, surnommé le Molière italien.

- L. a. s. à Gabriel Cornet; Marly, 13 mai 1761, 4 p. pl. in-4

Superbe lettre où il mande qu'il est logé au château de Marly. Il fait le plus grand éloge de cette résidence, qui est la plus belle villégiature du roi de France. Sa femme a eu l'honneur d'être présentée à Madame Adélaïde. Détails à ce sujet.


96. GRANDVILLE (J.-J.) - le célèbre dessinateur.

- Dessin signé, représentant une foule d'animaux pénétrant dans une boutique, sous la conduite d'un cocher portant sur son vêtement cette inscription : Librairie moderne, in-8

Très joli dessin exécuté à la plume avec beaucoup de soin.


97. GRATELOUP (Jean-Baptiste) - le célèbre graveur.

- L. a. s. à un ami; Dax, 27 avril 1805, 1 p. 3/4 in-8. Très rare

Jolie lettre où il le remercie des livres qu'il lui a fait parvenir.


98. GRIMM (Frédéric-Melchior baron de) - célèbre critique, ami de Diderot.

- L. a. s. ; Paris, 24 janvier 1746, 2 p. in-4

Superbe lettre où il parle de sa Correspondance, dont il a par exception montré quelques feuilles au marquis de Castries. « M. Diderot est très sensible à l'honneur de votre souvenir. Il a été fort incommodé il y a quatre mois, et nous a beaucoup allarmés. Il est au lait pour toute nourriture qui lui réussit parfaitement bien.»


99. GROUCHY (Emmanuel marquis de) - maréchal de France, chef du bataillon sacré pendant la retraite de Russie, fameux par son inaction lors de la bataille de Waterloo.

- P. a. s. ; 20 janvier 1813, 1 p. pl. in-4

Pièce historique. C'est l'itinéraire du 1er corps de cavalerie de réserve et de la cavalerie des 1er et 9e corps d'infanterie en Allemagne au retour de la campagne de Russie.


100. HARDENBERG (Ch.-Aug. prince de) - le célèbre homme d'Etat prussien.

- L. a. s., en français, (à un homme d'Etat anglais); Memel, 30 janv. 1807, 3 p. 1/2 in-4. Fortement tachée d'humidité

LETTRE DES PLUS IMPORTANTES, écrite après l'écrasement de la Prusse par Napoléon et huit jours avant la bataille d'Eylau. -Hardenberg signale les fautes énormes qui ont été commises. Après avoir cru la Prusse trop faible pour combattre à côté des armées formidables des puissances alliées, on l'a jugée assez forte pour se mesurer seule avec la France. « L'ineptie avec laquelle la lutte, quoique préméditée, a été conduite, la mo lesse et la lenteur dans l'exécution de toutes les mesures, l'oubli total des précautions peur le cas de malheur, voilà ce qui nous a jetés dans l'abime. » La Prusse pourra encore être sauvée si l'Europe prend des mesures énergiques. On peut négocier pour la paix générale, mais sans ralentir aucune mesure guerrière. « C'est le dernier acte du grand drame. Si le dénouement ne répond pas à nos voeux, le continent est perdu, le despotisme établi, le siècle de fer aura reparu partout et, quels que soient les avantages de la position dans laquelle l'Angleterre se trouve, elle ne peut manquer de courir, à la longue, les plus grands dangers pour elle-même.»


101. HENRI II - roi de France.

- L. s. (aux ligues suisses); Beyne, 11 février 1548 (1549), 3 p. 1/4 in-fol.

Pièce historique très importante sur les prétentions du comte de Gruyère et sur les relations des ligues suisses avec le roi de France..


102. HUGO (Victor) - le grand poète.

- L. a. s. à un représentant du peuple ; 26 décembre (1848), 1 p. 1/2 in-4

Superbe lettre. « Je veux, comme vous, le progrès, comme vous, l'amélioration du sort du peuple, comme vous, l'élargissement des bases sur lesquelles repose l'édifice social ; vous voulez, comme moi, l'ordre, la paix, la liberté et la grandeur du pays...»


103. HUGO (Victor)

- L. a. s. à une dame; 3 décembre, 1 p. in-8. Charmante épître


104. HUGO (Victor)

- L. a. s. à une dame ; 16 juillet 1849, 1 p. in-4

Très jolie lettre. « Vous avez exhalé dans ces quelques lignes tout ce que l'âme d'une femme a de plus noble, de plus tendre et de plus éloquent...»


105. JACQUES Ier - roi d'Angleterre, fils de Marie Stuart.

- L. s., en français, avec la souscription autographe, à M. de Sillery; palais de Westminster, 16 mai 1610, 1 p. in-fol., trace de cachet

PRÉCIEUSE LETTRE sur l'assassinat de Henri IV. Ayant appris l'exécrable parricide, commis en la personne du feu roi, il a envoyé le sieur Edmondes pour offrir ses condoléances au jeune roi et à la Régente et « pour leur faire offre et donner asseurance de tout ce qui dépendra de nous pour l'entrètenement de la bonne amitié qui a tousjours esté entre le feu Roy nostre très cher frère et nous, et pour la conservation du repos en ce royaume.»


106. JARS (François de ROCHECHOUART chevalier de) - commandeur de l'ordre de Malte, exilé en Angleterre après la journée des Dupes. Condamné à mort en 1633 pour avoir conspiré contre Richelieu, il était déjà sur l'échafaud quand on lui apporta sa grâce. Il mourut le 10 août 1670.

- P. a. s.; Paris, 15 mars 1638, 1/4 de p. in-fol. Très rare

Pièce HISTORIQUE. « Aient plu au Roy m'acorder ma liberté à la prière de la Raine de la Grande Bretaigne, je promès à sa Majesté en reconnésance de la grace que j'ai resue d'elle de m'en aller incontinant à Malte et d'i demeurer tant qu'il luy plaisra.»


107. JOSÉPHINE - reine de Suède, fille d'Eugène Beauharnais, femme d'Oscar Ier, mère du roi actuel.

- L. a. s., en français, au roi de Bavière ; Stockholm, 26 octobre 1842, 1 p. 1/2 in-8, enveloppe et cachet

Très jolie lettre, écrite sur du papier à entourages dorés. Elle lui envoie ses plus vives félicitations à l'occasion du mariage du prince royal de Bavière.


108. KELLER (Jean-Balthazar) - célèbre orfèvre et fondeur, auquel on doit plusieurs statues du jardin de Versailles et des Tuileries.

- L. a. s.; Douai, 2 mars 1683, 1 p. 1/4 in-4. Très rare

Superbe lettre sur la fonderie établie à Douai.


109. KELLER (Jean-Jacques) - commissaire de l'artillerie, frère et collaborateur du précédent.

- L. a. s. à M. de Mesgrigny ; Douai, 9 août 1692, 2 p. in-fol. Très rare

Superbe lettre sur la fonderie établie à Douai.


110. KLEBER (J.-B.) - l'illustre général, n. 1753, assassiné au Caire en 1800.

- L. a. s. au lieutenant-colonel de Zastrow, commandant les troupes à cheval saxonnes destinées à escorter l'armée française ; (1793), 1 p. 1/2 in-fol.

Superbe lettre écrite comme colonel et concernant le retour de l'armée en France après la capitulation de Mayence.


111. KOERNER (Chrétien-Godefroy) - littérateur distingué, célèbre par ses relations avec Schiller et avec Goethe, père du poète.

- L. a. s. (à Schiller); Dresde, 15 juin 1790, 4 p. pl. in-4

Très belle lettre où il lui mande que, comme le roi de Saxe ne peut lui donner plus de 200 thalers, il quitte Dresde et se rend à Weimar où il sera conseiller à la Cour d'appel et aura un traitement de 1,100 thalers.


112. KOUTOUSOFF (Michel) - prince de Smolensk, un des plus illustres généraux de la Russie.

- P. s., en français; Hollitsch, 26 novembre-7 décembre 1805, 1/2 p. in-fol. oblong, cachet. Rare


113. KRUDENER (Julie de Wietinghoff baronne de) - célèbre romancière et illuminée, auteur de Valérie, l'Egérie de l'empereur de Russie, Alexandre Ier

- L. aut., en français (à la princesse Anna Galitzin), 3 p. 1/4 in-8

Epître mystique des plus curieuses. « Vous savés où est la seule beauté, toujours ancienne et toujours nouvelle. Vous savés où est l'inaltérable perfection et l'incomparable amour. Jettés-vous dans cette mer insondable, offrés aux pieds de la croix vos langueurs, vos sécheresses, vos fautes, vos misères. Laissés-vous dévorer par ce qui vous affecte sans vous décourager. C'est une victorieuse prière faite aux pieds de Celui qui aime tant à consoler les affligés...»


114. LA BEAUMELLE (Laurent ANGLIVIEL de) - littérateur et critique, fameux par ses querelles avec Voltaire.

- L. a. s.; Paris, 20 juillet 1756, 1 p. 1/4 in-4

Belle lettre relative à Maupertuis.


115. LA CONDAMINE (Ch.-M. de) - célèbre mathématicien et voyageur, un des savants qui furent chargés en 1736 de déterminer la figure de la terre, membre de l'Acad. fr., n. 1701, m. 1774.

- L. a. s. à un savant; Cayenne, 22 juin 1774, 4 p. pl. in-4

Très importante lettre, une des plus intéressantes qu'on connaisse de ce savant. Elle a été écrite alors que La Condamine était en route pour revenir en France après neuf ans d'absence. Il attend à Cayenne l'arrivée d'un vaisseau; voilà dix mois que cette colonie n'a reçu de nouvelles d'Europe. Il raconte les travaux qu'il a faits pendant son séjour forcé à Cayenne; il a renouvelé l'expérience du pendule simple et du pendule composé et dressé la carte topographique de l'île. « Je mets au net ma carte à grand point de l'embouchure de la rivière des Amazones et la carte de Para à Cayenne, d'autant plus importante que nos limites avec les Portugais ne sont que frauduleusement ou subrepticement décidées par le traité d'Utrecht et contre l'intention de la Cour... » Il fait ensuite un piquant tableau des ennuis que lui a causés M. d'Albon, intendant de Cayenne, « doyen de tous les intendants du monde et en possession de se faire icy maudire depuis quatre générations de gouverneurs, lieutenants du Roy, officiers et habitants.»


116. LAFFITTE (Jacques) - célèbre financier et homme d'État, un des principaux auteurs de la révolution de 1830.

- L. a. s. au rédacteur de la Quotidienne ; 29 août 1832, 1 p. in-4. Rare

Curieuse épître où il déclare qu'il n'a jamais eu l'intention de publier ses Mémoires et proteste contre certains faits politiques qui lui sont imputés.


117. LAINÉ (Jos.-Henri-Joachim vicomte) - célèbre ministre de Louis XVIII, président de la Chambre introuvable, membre de l'Acad. fr.

- P. a. s.; Paris, 10 juillet 1815, 2 p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE arelative à la situation des blessés français après la défaite de Waterloo. On les a transportés à Bruxelles et à Anvers où ils sont l'objet des soins des habitants. C'est un spectacle touchant, au milieu des désastres de la guerre, de voir des personnes de toutes les classes et de tous les âges accourir à la grande corderie d'Anvers pour y porter du linge, des provisions, etc. « Ces dons de l'hospitalité et des compatriotes, quelque considérables qu'ils soient, ne suffiront que pour les premiers moments, et il est à craindre que les ressources manquent dans peu à ces malheureux soldats que leur chef (Napoléon Ier) a si horriblement abandonnés. » Il croit que l'on pourrait inviter les habitants de Paris et des grandes villes à faire des souscriptions, puis il termine par ces lignes caractéristiques : « Il serait possible que l'armée française fût touchée des soins qui seraient pris au nom du roi (Louis XVIII) pour les soldats français. »


118. LAMARTINE (Alphonse de) - le grand poète.

- A un inconnu, pièce de vers aut. sig., 1 p. in-8 oblong. Très jolie pièce d'album.


119. LAMBOY (Guillaume de) - célèbre général, qui s'illustra pendant la guerre de trente ans et fut fait prisonnier, en 1642, par le maréchal de Guébriant.

- L. a. s., en français (à Piccolomini); Liège, 22 fév. 1645, 1 p. in-fol.

Très intéressante lettre militaire..


120. LA MESNARDIÈRE (Hippolyte-Jules Pilet de) - poète et traducteur, lecteur ordinaire de la chambre du Roi, membre de l'Acad. fr., né à Loudun.

- L. a. s. (au cardinal Mazarin ; (1658)), 4p. pl. in-4. Très rare

Très curieuse pièce pour la biographie de cet académicien. -La Mesnardière demande humblement pardon au cardinal d'une indiscrétion qu'il a commise et il offre sa démission de la charge qu'il occupe dans la maison du Roi. Il espère que Son Eminence lui pardonnera « la trop grande facilité d'une plume qui a escrit tant d'autres choses en plusieurs langues pour la gloire de l'heureuse et prudente admiration de S. E. à qui je seray très fidellement jusques au tombeau.»


121. LANNES (Jean) - duc de Montebello, illustre maréchal de l'Empire, blessé mortellement à la bataille d'Essling.

- L. s. au premier consul BONAPARTE; Aoste, 26 floréal an VIII, 2 p. in-fol., vig. et tête impr

Pièce historique, écrite un mois avant la victoire de Marengo. Lannes annonce qu'il vient d'entrer à Aoste après avoir culbuté 400 croates qui lui disputaient l'entrée de la ville. Il lui envoie un sac de lettres qui annoncent que Cênes est bombardé et ne peut tenir longtemps. «Ainsi vous voyés qu'il n'y a pas un moment à perdre pour faire descendre l'armée. » (Masséna, qui défendait Gènes, capitula le 5 juin.).


122. LA ROCHEFOUCAULD (François de) - célèbre capitaine huguenot, beau-frère du prince de Condé, favori de Charles IX, une des victimes du massacre de la Saint-Barthélemy

- P. s., sur vélin; Paris, 10 février 1562 (1563), 1 p. in-4 oblong, cachet. Rare.

Jolie pièce, provenant de la collection Gauthier-Lachapelle. Reçu de 162 livres 10 sous tournois pour ses gages de lieutenant de 50 lances des ordonnances du Roi


123. LE BRUN (P.-D. Écouchard) - célèbre poète lyrique, auteur de la fameuse ode sur le vaisseau le Vengeur, membre de l'Acad. fr., n. 1729, m. 1807.

- L. a. s. (à VOLTAIRE) ; Paris, 12 nov. 1760, 2 p. 1/2 in-4

Lettre des plus curieuses où il le remercie d'adopter la petite-nièce de Pierre Corneille qu'il lui a recommandée. « Vous avez fait, Monsieur, ce que Fontenelle n'a point fait et ce que peut-être il n'a point dû faire parce que le bel esprit écarte de la nature et que le génie en rapproche. Vous avez fait plus que les grands et les rois, ces illustres ingrats, parce que l'élévation du rang ne décide point de la grandeur d'âme. Vous avez senti qu'il y auroit une espèce de honte à des François de laisser dans l'oubli et ans la misère le nom d'un grand homme qui a si bien mérité de la patrie. Vous donnez à tous les hommes, à tous les siècles, un modèle et des leçons d'humanité. Vous leur apprenez quels sont les droits et les devoirs du génie...»


124. LIGNE (Charles-Joseph prince de) - illustre général autrichien, un des héros de la guerre de Sept ans, écrivain distingué et bel esprit.

- Projet pour l'honneur et la défense des Pays-Bas autrichiens, pièce autographe, en français, 3 p. 1/4 in-4

TRÈS CURIEUSE PIÈCE, INÉDiTE, ainsi que le constate une note du petit-fils du prince de Ligne. Ce mémoire était destiné à l'empereur d'Allemagne ; il contient de curieux aperçus sur la manière de recruter et d'entretenir les régiments destinés à défendre les Pays-Bas autrichiens. La conscription effarouche les Flamands et la milice les alarme. Moyens d'éviter ces embarras. La meilleure politique est d'avoir de la bonne foi et, pour faire quelque chose du peuple, il vaut bien moins ordonner qu'éclairer, séduire, ins- truire et persuader. Il termine par ces mots caractéristiques : « Je prédis que le goût du service viendra, qu'il n'y aura plus cette séparation honteuse du civil, qui est si forte à présent que, pour la honte de la façon de penser qui y règne, le bourgeois sort d'un cabaret où entre un soldat. Les deux états mêlés, il y aura plus de patriotisme, moins de préjugés et l'espoir d'être plus utiles au souverain.»


125. LINGENDES (Jean de) - célèbre prédicateur, aumônier de Louis XIII, évêque de Sarlat, puis de Mâcon, né à Moulins.

- L. a. s. au cardinal de Richelieu ; Paris, 2 avril (1642), 2 p. 1/4 in-4, cachets. Rare

Superbe lettre où il lui mande qu'il a commencé à prêcher le carême à Paris et qu'il a obtenu le plus favorable succès. Il a recommandé l'obéissance due au Roi et il a eu la joie de voir ses exhortations très bien accueillies.


126. LORRAINE (Charles III duc de) - célèbre général, chassé de ses Etats par Louis XIII en 1633, ligué avec les Princes pendant la Fronde, n. 1604, m. 1675.

- L. a. s. au duc d'Amalfi (OCTAVE PICCOLOMINi) ; (Bruxelles), 12 mars (1653), 1 p. in-4, cachets et soies

PIÈCE HISTORIQUE où il annonce qu'il va partir pour rafraichir un peu ses troupes vers la Lorraine. Il se plaint que ses soldats sont en campagne depuis un an, sans vivres et sans solde, tandis que les nouveaux venus ont reçu beaucoup d'argent. « Si vous n'envoyez point de trouppes pour cette campagne, nous la ferons en reculant, car le temps se passe et tout va en fumée, belles espérances, mais très peu de soldats...»


127. LOUIS XIV - roi de France.

- L. s. (par le secrétaire de la main) au Pape ; Paris, 30 mars 1654, 1/2 p. in-fol. oblong

PIÈCE HISTORIQUE. Il lui annonce qu'il a fait don au cardinal de Retx des abbayes de Saint-Aubin d'Angers, Saint-Martin de Pontoise et de La Chaume, vacantes par le décès de Jean-François de Gondi, archevêque de Paris. Il prie le Saint-Père de faire expédier les bulles de ces abbayes.


128. LOUIS III D'ANJOU - roi de Sicile, comte du Maine et de Provence, qui tenta inutilement de conquérir Naples, frère du bon roi René, qui lui succéda. Il mourut à l'âge de 31 ans.

- L. s., sur vélin, en italien ; 21 mai 1421, 1 p. in-fol. Très rare

Accord intervenu entre Laurent de Cutignyola et divers seigneurs.


129. MAIMBOURG (le père Louis) - célèbre historien, qui fut forcé de quitter l'ordre des Jésuites pour avoir défendu les libertés de l'Eglise gallicane, né à Nancy.

- L. a. s. au R. P. Vervaux, à Munich; Paris, 23 avril 1660, 1 p. in-fol., cachet

Intéressante lettre sur une affaire concernant un prince retenu prisonnier en Espagne.


130. MALHERBE (François de) - le grand poète.

- L. a. s. à un ami ; Paris, 2 déc. 1609, 1 p. in-4

Précieuse lettre. Il lui envoie une lettre, « et vous dy derechef que les bruitz de la guerre de Clèves ne vous gardent pas de boire frais. Dieu ne nous veut pas tant de mal et nostre Roy est trop redoutable pour avoir peur de brouillerie tant qu'il vivra.»


131. MARAT (Jean-Paul) - fameux conventionnel, dit l'Ami du peuple, assassiné par Charlotte Corday.

- Air absorbé par les solides et les liquides, pièce autographe, avec ratures et corrections, 1 p. 1/2 in-4. Belle pièce


132. MARIE LECZINSKA - reine de France, femme de Louis XV.

- L. aut. au cardinal de Fleury, avec un post-scriptum autographe du roi Stanislas Leczinski ; ce vendredi (juin 1733), 1/2 p. in-4

Jolie lettre où elle le remercie de lui avoir fait part du voyage du roi et lui annonce l'arrivée de son père. -Stanislas Leczinski profite de la lettre de sa fille pour embrasser le cardinal.


133. MARIE FEODOROWNA - impératrice de Russie, femme de Paul Ier

- L. a. s., en français, à la princesse douairière d'Anhalt-Zerlit ; Gatschina, 14 octobre 1799, 1 p. in-8, enveloppe et cachet

Très jolie lettre, écrite sur du papier à entourages gauffrés. Elle lui annonce les noces de sa fille Hélène avec le prince héréditaire.


134. MARIE-LOUISE DE SAVOIE - reine d'Espagne, femme; de Philippe V.

- L. a. s. (à Mme de MAINTENON); Madrid, 2 février 1708, 1 p. 3/4 in-4

PRÉCIEUSE LETTRE sur les diamants de la couronne que son mari et elle avaient envoyés à Paris. -« Puisque le Roy mon grand-père n'a pas jugé à propos d'engager les pierreries du Roy et les miennes, je croi qu'il vaud mieux nous les renvoyer afin que les Espagnols voient qu'elle n'ont point été vendue... » Dans le cas où le Roi serait de cet avis, elle la prie de retenir un grand joyau de diamants fait à la mode de ce pays-ci et dont elle ne se sert pas ordinairement parce que la figure en est trop grossière. « J'ay résoiut d'en faire quelque autre chose qui me plairoit davantage, mais je vous le manderois quand je saurai si le reste viendra.»


135. MARIE-ANNE-CHRISTINE-VICTOIRE DE BAVIÈRE - dauphine de France, belle-fille de Louis XIV, grand- mère de Louis XV, morte en 1690 à l'âge de 30 ans.

- L. a. s., en italien, à son père (Ferdinand, électeur de Bavière) ; Saint-Germain, 21 mai 1680, 1 p. pl. pet. in-4. Rare

Curieuse lettre écrite deux mois et demi après son mariage. Détails intimes.


136. MAZARIN (le cardinal Jules) - l'illustre ministre de Louis XIV.

- L. s., avec la souscript. aut. (à l'électeur de Bavière); Paris, 3 oct. 1649, 2 p. in-fol.

Pièce historique sur les affaires politiques.


137. MELLO (Don Francisco de) - célèbre général espagnol, qui perdit la bataille de Rocroi.

- L. s., en français, aux président et gens de la cour du Parlement à Dôle; Bruxelles, 8 janv. 1643, 1 p. 1/2 in-fol., cachet

Intéressante lettre sur les mesures à prendre pour défendre la Franche- Comté contre l'ennemi.


138. MENCHIKOF (Alexandre-Danilovitch prince) - illustre homme d'Etat et général russe, favori et collaborateur de Pierre-le-Grand, mort exilé en Sibérie en 1729.

- L. s. au général-lieutenant…; Zulkiew, 7 avril 1707, 1 p. in-4. Très rare.

Superbe lettre militaire.


139. MERCY (François baron de) - un des plus illustres généraux de la guerre de Trente, ans, adversaire de Turenne et de Condé, tué le 4 août 1645 à la bataille de Nordlingen.

- L. s., avec la souscript. aut., au comte d'Erpach; Dam, 14 juin 1645, 1/2 p. in-fol., cachets. Rare

Superbe lettre militaire, écrite pendant sa dernière campagne.


140. MÉTASTASE (Pietro) - un des meilleurs poètes dramatiques de l'Italie.

- L. a. s. à M. de Negli; Vienne, 1er août 1744, 2 p. in-4. Belle lettre


141. METTERNICH (Cl.-W.-N.-L. prince de) - l'illustre homme d'Etat autrichien.

- L. a. s., en français, à un prince (un des amis de Louis XVIII) ; Heidelberg, 22 juin 1815, 2 p. in-8

Importante lettre, écrite quatre jours après la bataille de Waterloo et où il le félicite de cette belle journée. La secousse a été forte. Près de 500,000 hommes vont entrer en lice; on se bat aux avant-gardes qui vont franchir la frontière française. « J'ai trouvé tout parfaitement placé ici. Accord complet entre les souverains et leurs généraux, grande émulation et envie de finir vite et bien. Nous désirons voir le Roi (Louis XVIII) à Paris, tranquille, bien assis sur un throne qui ne sera plus ébranlé après la secousse actuelle, et cela se fera bientôt.»


142. MIAOULIS (Andreas) - célèbre amiral grec, qui contribua à assurer l'indépendance de son pays.

- 1° Pièce de 2 lignes aut. sig., 1 p. in-8 oblong.-2° L. s., sig. aussi par le vice-amiral Sachturis, au roi de Bavière Louis Ier; Nauplie, 24 février-8 mars 1830, 2 p. in-4. Jaunie

Superbe lettre où ils le remercient de la lettre qu'il a écrite aux Grecs.


143. MICHAUD (Claude-Ignace-François) - célèbre général des guerres de la Révolution et de l'Empire, qui commanda en chef l'armée du Rhin en 1794, et se signala par ses victoires contre les Prussiens, qu'il chassa du Palatinat.

- 2 l. a. s. au comte de Furteinstein, ministre du royaume de Westphalie ; Magdebourg, 9 et 11 avril 1809, 4 p. in-fol.

Pièces historiques écrites comme gouverneur de Magdebourg. Elles sont relatives au jugement de onze Westphaliens et Prussiens qui ont été arrêtés pour avoir fait partie de rassemblements armés. Quatre ont été condamnés à mort et les autres à des peines diverses. Il surseoit à l'exécution et attend les ordres du roi de Westphalie à ce sujet.


144. MONTALIVET (J.-P. BACHASSON comte de) - célèbre ministre de Napoléon Ier, n. 1766, m. 1823.

- L. a. s. à Champagny; Versailles, 27 fév. 1806, 2 p. in-fol., tête impr

Superbe lettre de recommandation en faveur du fils de M. de Septeuil qui désire entrer dans la garde d'honneur de l'Empereur. « Son père appartenoit à la cour de Louis XVI; il a perdu beaucoup, mais il lui reste encore une fortune considérable. Il met tout son bonheur à voir agréer le service de son fils unique...»


145. MONTALIVET (J.-P. BACHASSON, comte de)

- L. s. au chevalier Douzan, préfet de Rhin et Moselle ; Paris, 7 oct. 1813, 2 p. 1/2 in-4

Épître confidentielle où il lui fait part que l'Impératrice-régente a présidé aujourd'hui une séance du Sénat où on a présenté un projet de senatusconsulte. Le but de ce projet est d'appeler sous les armes 280,000 hommes, car l'Empereur a besoin de forces imposantes pour conquérir la paix. Les conscrits mariés ne seront pas appelés.


146. MONTECUCCOLI (Raimond) - un des plus grands capitaines du XVIIe siècle, rival et adversaire de Turenne, n. 1608, m. 1681.

- L. a. s. à Son Excellence…; Modène, 26 nov. 1643, 1 p. in-fol.

Superbe lettre. Il va partir avec son père pour Venise, d'où il se rendra à Vienne pour faire des levées.


147. MONTLOSIER (Fr.-Dom. de REYNAUD comte de) - constituant, publiciste royaliste, célèbre par sa haine contre les jésuites, né à Clermont-Ferrand.

- L. a. s. à un ministre (Jacques Laffitte?); Clermont, 21 février 1831, 4 p. pl. in-4

Importante lettre politique où il parle de l'élection du duc de Nemours au trône de Belgique et du refus de Louis-Philippe, de l'insurrection polonaise et de la marche à suivre dans cette grosse question. Il pense qu'on pourrait attaquer la Russie par mer et s'unir avec la Porte. Considérations sur le pillage de Saint-Germain-l'Auxerrois et de l'archevêché. La conduite du gouvernement en ce qui touche les affaires religieuses et ecclésiastiques est déplorable. Il écrira au roi à ce sujet.


148. MORNY (Ch.-Aug.-L.-Jos. duc de) - célèbre ministre et ami de Napoléon III.

- L. a. s. à son cher Paul; Saint-Pétersbourg, 8 janv. (1857), 3 p. 1/2 in-8

Curieuse épître sur la crise financière. Comparaison entre le système financier russe et le nôtre. Il parle ensuite du théâtre de Saint-Pétersbourg et de ses écuries.


149. MOURAD-BEY - célèbre chef des Mamelucks d'Egypte, adversaire malheureux de Bonaparte.

- L. a. s. à Daure ; vendémiaire an IX, 1 p. in-fol.

Très belle lettre, avec traduction française. Il annonce qu'il a expédié à . Siout les barques demandées.


150. MURAT (Joachim) - roi de Naples, fusillé en 1815.

- L. a. s. à BONAPARTE ; Dijon, 7 floréal an VIII, 4 p. pl. in-4, vig. et tête impr

PIÈCE HISTORIQUE sur les préliminaires de la campagne de Marengo. Considérations sur la situation précaire de Masséna à Gênes. Il faut pénétrer rapidement en Italie. Le Simplon est le passage le plus court; le mont Saint-Bernard donne aussi un passage. « La cavalerie de l'armée est fort belle ; toute l'armée a les veux fixés sur le sommet des Alpes et menace de là de fondre comme un torrent vers l'Italie. Elle y laissera de nouveaux monuments de la valeur et du génie français.....»


151. NAPOLÉON Ier - empereur des Français.

- P. s. Np. avec 2 lignes autographes, 1 p. 1/2 in-4

Très curieux document. C'est un projet de décret présenté à Napoléon pour autoriser, par exception spéciale aux lois prohibitives, l'admission en France de dix lustres, fabriqués en Italie et destinés au cardinal Fesch. - Napoléon avait d'abord apposé sa signature au bas du décret, mais, après réflexion, il biffa sa signature et écrivit au-dessous ces mots : « Impossible. Il faut faire travailler les artistes de Paris.»


152. NAPOLÉON II (François duc de Reichstadt dit) - fils unique du précédent.

- P. a. s., en français; (1819), 1 p. in-4 oblong. Très rare

Jolie pièce contenant ces quatre vers : On se lasse en effet de lui parler sans fruit ; Le découragement refroidit la tendresse. Il garde son défaut et voilà le produit De sa distraction ou bien de sa paresse.


153. NAPOLÉON III - empereur des Français.

- P. a. s. ; Valeggio, 7 juillet 1859, 3/4 de p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE, écrite treize jours après la bataille de Solférino. Il autorise le maréchal Vaillant et le général de Martimprey à le représenter pour discuter et signer les conditions de l'armistice convenu entre l'empereur d'Autriche et lui. -(Le lendemain on signa une suspension d'armes, et, le 11 juillet, les deux empereurs conclurent la paix de Villafranca.)


154. NATHALIE (Wilhelmine de HESSE-DARMSTADT) - impératrice de Russie, première femme de Paul Ier.

- L. a. s., en français, à une dame; Darmstadt, 19 déc. 1767, 2 p. in-4. Très rare

Très jolie lettre pleine de détails sur ses occupations à la cour de Darmstadt.


155. NELSON (Horatio) - l'illustre amiral anglais, tué à la bataille de Trafalgar.

- L. a. s. au comte Campford; Saint-Georges, 8 mai 1801, 2 p. 1/2 in-4

Superbe et importante lettre. Sir Hyde Parker ayant reçu l'ordre de rentrer en Angleterre, lord Nelson a pris le commandement de la flotte. Il a envoyé une lettre à l'amiral suédois à Carlscrona, parce qu'il serait désagréable d'avoir un combat naval avec les Suédois. Il espère que lord St-Hélène ira à Berlin en se rendant en Russie. Il a l'intention de conduire la flotte dans le golfe de Finlande, de manière que le nouvel empereur puisse regarder sa venue à Revel comme un compliment. Cependant beaucoup dépendra de la manière dont la lettre et le messager de sir Hyde Parker seront reçus à St-Pétersbourg. Il a assez de forces pour défier toute la flotte de la Baltique, mais il espère que tout se passera amiablement. Il termine en se félicitant du succès complet de l'armée en Egypte et croit que ce succès amènera promptement une paix honorable.


156. NEMOURS (Jacques de Savoie duc de) - illustre capitaine du XVIe siècle, dont Brantôme a tracé un magnifique portrait.

- L. a. s. à Monsieur (le duc d'Anjou); (juillet 1577), 1/2 p. in-fol., cachet. Rare

Superbe lettre où il le prie d'écrire au roi en sa faveur pour le fait du bâtard de Madame de Rohan. (Il s'agit du fils qu'il avait eu de sa première femme, Françoise de Rohan, avec laquelle il avait divorcé, sous prétexte de religion. Ce jeune homme, qui menait une vie dissipée, fut enfermé au château d'Angoulême.)


157. NESSELRODE (Charles-Robert comte de) - le célèbre homme d'Etat russe.

- L. a. s., en français, à sa chère Hélène; 17 déc. 1835, 3 p. in-8

Charmante épître où il mande qu'il n'est pas allé au bal de la cour, à cause du froid.


158. NICOLAS Ier - empereur de Russie.

- L. s., en français, avec la souscript. aut., au roi de Bavière ; Saint-Pétersbourg, 13 janvier 1830, 1 p. in-4, enveloppe et cachet

Superbe lettre de compliments.


159. NOAILLES (Anne duc de) - maréchal de France, un des meilleurs capitaines du règne de Louis XIV.

- L. a. s. à M. de Torcy; Gimont, 12 fév. 1701, 3 p. 1/2 in-4

Superbe lettre écrite pendant qu'il accompagnait en Espagne le duc de Bourgogne et le duc d'Anjou. Détails sur ce voyage et envoi d'un paquet pour le Roi et pour Madame de Maintenon.


160. O'CONNELL (Daniel), le célèbre agitateur irlandais

- Quatrain aut. sig. ; Dublin, 9 sept. 1841, 1 p. in-8 oblong

Pièce de vers où il exalte l'Irlande. Elle a été écrite par le baron von der Tann.


161. OLIVAREZ (Gaspar de GUZMAN comte d') - duc de SanLucar de Barrameda, un des plus grands hommes d'Etat de l'Espagne au XVIIe siècle.

- 1° L. s., avec la souscription et 11 lignes autographes, au comte de Franquenburgh ; Madrid, 25 juillet 1627, 3 p. in-fol. Superbe lettre où il le félicite du zèle qu'il apporte aux intérêts communs des couronnes d'Allemagne et d'Espagne. Il l'assure que le duc d'Albe n'a pas voulu desservir l'Empereur et mande que les 2,000 ducats envoyés sont destinés à l'armée de la ligue catholique. Il lui notifie la mort de l'infante que ses parents ont perdue au moment où elle devenait leur joie. 1° L. s., avec la souscript. aut., au même ; 4 octobre 1628, 9 p. in-fol. PRÉCIEUX DOCUMENT HISTORIQUE. Le roi son maître est affligé de voir l'influence exercée par l'impératrice sur les affaires d'Italie. Il reprend la question à son début et rappelle les négociations de Barbastro et de Monzon relativement à l'échange du Montferrat contre le Crémonais. Il est possible que le duc de Nevers ait des droits sur Mantoue et sur Montferrat, mais il doit respecter ceux du roi d'Espagne possesseur de ces Etats. Il a engagé les ducs de Nevers et de Rethel à venir traiter cette affaire à Madrid, mais ceux-ci s'y sont obstinément refusés. Olivarez croit que l'impératrice est obligée de châtier le duc de Nevers. Le roi de France ne peut être ami de l'Empereur, tandis que le roi d'Espagne ne pourra jamais être l'ennemi de ce dernier. 3° L. s., avec la souscription et 5 lignes aut., au même; 3 août 1629, 1 p. in-fol. Très intéressante lettre relative aux préparatifs du voyage de la reine de Hongrie. Tout est prêt, et il ne voit rien qui puisse retarder le départ.


162. ORLÉANS (Elisabeth-Charlotte de Bavière duchesse d') - dite la Palatine, femme de Philippe, frère unique de Louis XIV, mère du régent, princesse célèbre dont on a publié les Lettres.

- L. aut. à M. Altovisi ; Versailles, 28 févr. 1698, 4 p. in-4

Incomplète de la fin. Epître, très joliment écrite, sur son état continuel de maladie et sur la mort de son oncle, le duc de Brunswick.


163. ORLÉANS (Adélaïde d') - soeur du roi Louis-Philippe, sur lequel elle exerça une grande influence.

- 8 l. aut. à la comtesse de GENLIS (son ancienne gouvernante) ; 1819-1825, 10 p. in-8, cachet. Deux de ces lettres sont tachées

TRÈS CURIEUSE CORRESPONDANCE, pleine de témoignages d'amitié pour Madame de Genlis. Elle la remercie de l'envoi de Pétrarque et parle de son frère bien-aimé (Louis-Philippe). -Succès obtenu par M. de Valence (gendre de Mme de Genlis). -Remerciements du beau tapis de lit qu'elle lui a offert. -Félicitations sur son roman de Palmyre, que toutes les mères devraient faire lire à leurs filles. -Envoi d'aumônes. -Mort du roi de Naples (père de Marie-Amélie). « Cela a été un affreux coup pour ma pauvre soeur. Sa religion, sa parfaite résignation lui donnent de la force, mais elle est profondément affligée.»


164. OSCAR Ier - roi de Suède, fils et successeur de Bernadotte.

- 1° L. a. s., en français, au comte…; Stockholm, 6 mars 1824, 3 p. in-4, papier de deuil. Superbe lettre sur la mort de son beau-père EUGène Beauharnais (décédé le 22 février). Il exprime sa douleur et celle de sa femme. Cette dernière a été malade d'émotion. Le roi (Bernadotte) a partagé leur affliction. « Il est souvent venu mêler ses larmes avec les nôtres. Son émotion étoit si forte même qu'il n'est pas tout à fait bien. » Les bourgeois de Stockholm ont décidé de porter le deuil du prince Eugène pendant six mois». 2° L. a. s. de sa femme JOsÉPHINE à sa chère Amélie; Chris-tiania, 29 avril (1824), 3 p. 1/4 in-8, papier de deuil. Très belle lettre sur la mort de son père. « Vous pouvez juger de ma douleur par l'étendue de notre malheur! Je me répète sans cesse : II est heureux, il a cessé de souffrir; mais rien, rien au monde ne pourra me consoler de cette cruelle perte…»


165. OUVRARD (Gabriel-Julien) - célèbre financier, fournisseur des armées de Napoléon Ier, qui le fit emprisonner pour malversations.

- L. a. s. au secrétaire de la Gazette de France ; Paris, 19 avril 1831, 1 p. 1/2 in-4

Curieuse épître où il proteste contre les assertions des journaux qui l'accusent d'avoir fomenté les derniers troubles.


166. PAGANINI (Niccolo) - le célèbre violoniste.

- Morceau de musique aut. sig. ; Paris, 24 mai 1832, 1 p. in-8 oblong. Charmante pièce d'album


167. PASKEVITCH (Ivan-Foedorovitch) - prince de Varsovie, célèbre feld-maréchal russe. Il se distingua dans la campagne de Russie et à Leipzig; en 1827, il conquit toute l'Arménie persane, et en 1831 il s'empara de Varsovie.

- L. a. s., en français, au général de Souchtelen, 3/4 de p. in-4, cachet. Jolie pièce


168. PHILIPPE III - roi d'Espagne, dit le Pieux, fils et successeur de Philippe II, beau-père de Louis XIII.

- L. a. s. à Marie de MÉDICIS; Aranda de Duero, 7 août 1610, 1/2 p. in-fol., cachet

Superbe lettre, écrite peu de temps après l'assassinat de Henri IV, et pleine de témoignages d'affection.


169. POLUS (le cardinal Reginald) - illustre prélat anglais, cousin du roi Henri VIII, dont il fut le pius redoutable adversaire, archevêque de Canterbury, ami d'Erasme.

- L. s., en latin, avec la souscript. aut., à l'archevêque de Salzbourg ; Rome, 28 mai 1540, 1 p. 1/2 in-fol., trace de cachet. Très rare

PRÉCIEUSE LETTRE où il le remercie d'avoir approuvé sa conduite dans ces temps turbulents que traverse l'Eglise catholique. La dignité dont le Pape l'a honoré malgré son indignité, lui a permis de rendre plus de services à l'Eglise. Belles considérations à ce sujet.


170. PORTLAND (Jean-William BENTINCK comte de) - célèbre favori du roi d'Angleterre Guillaume III.

- L. a. s., en français, au landgrave de Hesse; Loo, 15 septembre, 3 p. in-4. Rare

Superbe lettre où il l'assure que le roi d'Angleterre lui payera ses arrérages dès que cela lui sera possible.


171. POZZO DI BORGO (Charles-André comte) - célèbre homme d'Etat russe, ennemi de Napoléon Ier, un des principaux auteurs du traité d'Aix-la-Chapelle..

- L. a. s., en français, à un homme d'Etat russe ; Florence, 5-17 mars 1821, 1 p. in-4

Lettre confidentielle sur la révolution qui venait d'éclater en Piémont. Les troupes fidèles n'ont pas été soutenues, et le roi (Victor-Emmanuel) a abdiqué en faveur du duc de Gènes (Charles-Félix) plutôt que d'accepter la constitution que les révoltés voulaient lui imposer. Curieux détails.


172. PRADT (Dominique Dufour de) - célèbre prélat et publiciste, membre de l'Assemblée constituante, aumônier de Napoléon Ier, qui le nomma évêque de Poitiers, puis archevêque de Malines, né en Auvergne.

- L. a. s. au duc…; au Breuil, 20 août 1831, 8 p. pl. in-4

Epître politique des plus curieuses où l'abbé de Pradt porte un jugement sévère sur la conduite des ministres français et s'indigne de la médiocrité de la nouvelle Chambre. Il parle longuement de l'entrée de l'armée française en Belgique, de l'insurrection polonaise, de la conduite à tenir dans les circonstances présentes, etc. « La France a conservé un grand appétit pour la Belgique et la rive gauche du Rhin. En consolidant la Belgique, nous nous sommes interdit tout esprit de retour, et dorénavant il est bien clair que la France, ne pouvant empiéter que sur l'Allemagne, ne sera pas admise à le faire. Notre diplomatie a posé, sans s'en apercevoir, la barrière définitive de la France! C'est un Etat fixé, comme une île. » Il le conjure de dire aux ministres d'en finir « avec cette sotte colonisation d'Alger. » Puis il déclare en être réduit à écrire dans un journal de Clermont, « pour remettre un peu de raison dans nos têtes d'Auvergne. » Il y a à Clermont deux journaux, bien ennemis, mais également dépourvus de raison.


173. PUYSÉGUR (Jacques-François de Chastenet marquis de) - maréchal de France, célèbre par le rôle qu'il joua dans la guerre de la succession d'Espagne, auteur de l'Art de la guerre.

- L. a. s. (au maréchal de Berwick); Paris, 14 janv. 1719, 4 p. pl. in-4

PIÈCE HISTORIQUE sur les événements d'Espagne. « M. le Régent désire que l'on ne face aucune guerre contre les peuples et que l'on leur face entendre que c'est seulement contre Alberoni, et que si dans l'excursion que vous feray on leur faisoit quelque domage de le paier comptant mesme grassement et que vous avertissiés tout le long de la frontière aux officiers que vous y emploiray qui ne leur soit fait aucun tort.»


174. QUELEN (Hyacinthe-Louis comte de) - archevêque de Paris, membre de l'Acad. fr.

- L. a. s. à la soeur Rosalie ; Paris, 1er fév. 1831, 1 p. 3/4 in-4

Superbe lettre où il la prie de remercier l'évêque de Châlons de la somme qu'il lui a envoyée pour restaurer l'archevêché de Paris. « Actuellement, Dieu merci, je ne manque de rien... J'ignore, il est vrai, mon avenir, mais Celui qui nous a enseigné à demander le pain de chaque jour ne me laissera pas sans secours.»


175. REGNAULT (Henri) - célèbre peintre, tué au combat de Buzenval le 19 janvier 1871, à l'âge de vingt-huit ans.

- L. a. s. à un ami de collège, 1 p. in-4 oblong. Très rare

Curieuse lettre, en latin, écrite à l'âge de treize ans.


176. REGNAULT (Henri)

- Deux dessins à la plume signés, sur la même feuille de papier, 2 p. in-4 oblong

Curieux dessins exécutés au collège à l'âge de 13 ans. Ils portent ces légendes : « Philippe essaie de faire sortir Alexandre de son assoupissement en lui présentant des jambons, vins, poulets, saumons, etc. - Alexandre sort de son assoupissement et s'étonne de se voir encore au lit et de trouver devant lui Philippe au lieu de Darius.»


177. REINHARD (Charles-Frédéric comte) - célèbre diplomate, ministre des Relations extérieures, en 1799, ami et disciple de Talleyrand.

- 1° Pièce aut. ; Cassel, 16 janv. 1812, 3/4 de p. in-4. Billet confidentiel, écrit en qualité de ministre de France auprès de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Il demande que le général Bongars, directeur général de la haute police, soit autorisé à lui communiquer certains papiers relatifs à la disposition des esprits en Westphalie et en Allemagne. 2° L. aut. au comte de Furstenstein; 19 septembre 1813, 1/2 p. in-4. Le gouverneur de Magdebourg demande des approvisionnements, attendu que le salut du royaume dépend de celui de Magdebourg. 3° Extrait d'une lettre de M. le général Lemarois à Magdebourg, du 17 (septembre 1813), à 3 heures après-midi, pièce aut., 1 p. in-4. Importante pièce historique. L'ennemi a passé l'Elbe et un corps d'armée marche sur Leipzig. 174 sous-officiers et soldats espagnols du régiment Joseph-Napoléon ont déserté cette nuit avec deux officiers. Les Westphaliens qui ont déserté sont entrés dans la Landwehr. « L'esprit n'est pas bon ici et je serai obligé de prendre de sévères mesures si l'ennemi approche.» 4° L. a. s. (au comte de Furstenstein); Falkenlust, 8 oct. 1813, 1 p. in-fol. Pièce historique écrite dix jours avant la bataille de Leipzig. Le roi Jérôme fait savoir aux Westphaliens de retourner à Cassel qu'a évacué l'ennemi. « Je pense particulièrement que le jour où Sa Majesté rentrera dans sa capitale sera celui où il conviendra que je reprenne mes fonctions auprès d'elle.»


178. RENAUDIN (Jean-François) - illustre marin, commandant du Vengeur.

- L. a. s. au vice-amiral Martin ; Lorient, 17 prairial an VI, 1 p. 1/4 in-4. Très rare

Curieuse épître où il mande qu'il ne sera pas au nombre des juges des personnes accusées du crime d'incendie, vu que celles-ci l'ont récusé.


179. RENÉE DE FRANCE - duchesse de Ferrare, fille de Louis XII, célèbre par la protection qu'elle accorda aux gens de lettres et aux réformés.

- L. a. s. à François Ier, 1/2 p. in-fol. Superbe pièce


180. RICHELIEU (L.-Fr.-A. Du Plessis duc de) - maréchal de France, fameux par ses galanteries.

- L. a. s. (à Vergennes) ; Paris, 1er juin 1782, 2 p. pl. in-4

TRÈS CURIEUSE ÉPITRE, où il se plaint de l'éloignement que le Roi manifeste pour lui. Il a toujours réussi dans les choses importantes de la guerre et de la diplomatie, mais il a toujours échoué à Versailles, « où je croits que je ne suis plus regardé que come un vieux sourd et radoteur.»


181. ROCHECHOUART (Marie-Madeleine-Gabrielle de) - soeur de Mme de Montespan, abbesse de Fontevrauld, célèbre par son esprit.

- L. a. s., 1 p. in-4. Belle lettre


182. ROCHECHOUART (Louise-Françoise de) - abbesse de Fontevrault pendant trente-sept ans, m. 1742.

- L. a. s. (au cardinal de Fleury) ; (16 mars 1738), 3 p. in-4

Très intéressante lettre sur l'affaire des Filles-Dieu.


183. ROHAN (Louis-René-Edouard cardinal de) - évêque de Strasbourg, grand aumônier de France, membre de l'Acad. fr., fameux par le rôle qu'il joua dans l'affaire du collier.

- L. a. s. (au baron de Dietrich) ; Ettenheim, 20 juillet 1790, 1 p. 1/2 in-4. Rare

Très belle lettre où il se plaint que la municipalité de Strasbourg lui interdise de transporter des meubles de l'évêché à Ettenheim.


184. ROSSINI (Gioacchino) - l'illustre compositeur de musique.

- Morceau de musique aut. sig., 1 p. in-8 oblong. Très jolie pièce d'album


185. ROUSSEAU (Jean-Jacques) - l'illustre écrivain.

- L. a. s. à M. de Sainte-Aldegonde ; Paris, 13 février 1774, 4 p. pl. in-4

LETTRE DES PLUS CURIEUSES. Elle commence ainsi : « Mon pauvre Monsieur de Sainte-Aldegonde, que vous me faites gémir sur la misère humaine! que je vous plains et que je plains davantage tout ce qui a le malheur de vous appartenir et de vous approcher! quelle triste et misérable philosophie que celle qui pour la feinte recherche de je ne sais queile vérité métaphysique non moins étrangère qu'inutile à l'homme, vous fait renoncer à la raison, à l'humanité, à tous vos devoirs... » Il le gourmande ensuite de sa conduite : « Vous vous dites fanatique de la vertu. Pour fanatique, on vous le passe. Mais ce doit être en effet une bien singulière vertu que celle dont vous avez l'idée pour l'être allé chercher chez des comédiennes et de la façon dont vous vous y êtes pris. » -On a joint une copie ou minute de la réponse de M. de Sainte-Aldegonde à Jean-Jacques Rousseau.


186. RUMFORD (Benjamin THOMSON comte de) - célèbre chimiste et physicien américain, l'inventeur des soupes économiques.

- Pièce aut., à la 3e personne; (Munich, novembre 1802), 12 p. 1/2 in-4

IMPORTANT DOCUMENT HISTORIQUE. C'est un questionnaire adressé par Rumford au baron de Montgelas relativement à une mission dont il était chargé pour rapporter de Mannheim à Munich des objets d'art et autres. -Le baron de Montgelas a mis au-dessous de chaque question sa réponse autographe et il a signé à la fin. L'électeur de Bavière Maximilien-Joseph a approuvé ce document et y a aussi apposé sa signature.


187. SACKEN (Fabien-Guillaume prince de) - célèbre général russe, qui se distingua à Eylau et à Friedland, gouverneur de Paris en 1814.

- L. s., en français, à Talleyrand ; Paris, 2 juin 1814, 1 p. in-fol.

Pièce historique où il mande que ses fonctions de gouverneur de Paris cessent dès aujourd'hui. « Je prie votre Altesse d'avoir la bonté de porter cette notification à la connaissance de Sa Majesté le roi de France.»


188. SADE (D.-Alph.-Fr. marquis de) - le fameux écrivain licencieux.

- L. a. s. à M. Coulmier; 1er thermidor an XI, 1 p. 1/4 in-4

Très curieuse lettre, écrite de Charenton. Il se plaint des calomnies dont il a été l'objet, « Comme je n'ai eu d'autre tort dans tout ceci que de défendre mes intérêts que vous vouliés surprendre, et que les résultats prouvent à quel point, pour avoir l'air d'avoir raison, vous avez été contraint à échafauder des mensonges sur des calomnies, et cela avec autant de bassesse que de bétise, il en résulte que je vous somme de me communiquer les ordres en vertu desquels vous venés de me bourreler et qu'en attendant j'établis ici ma formelle protestation contre eux, jusqu'à ce qu'ils m'ayent été communiqués.»


189. SAINTE-BEUVE (Ch.-Aug.) - célèbre poète et critique.

- L. a. s. à Ulric Guttinguer; (Paris, 3 octobre 1836), 3 p. pl. in-8

Très curieuse épître où il fait la critique d'une pièce de vers que Guttin- guer lui a envoyée. « De tous côtés la vie m'est dure et étroite; j'ai beau y songer, j'y vois peu de jour. Si je savais en conscience quelqu'un, pape ou prêtre, à qui je pusse livrer ma volonté, il y a certes des momens où j'irais lui tout remettre...»


190. SAND (George) - la grande romancière.

- L. a. s. à un poète ; 25 février, 2 p. 1/4 in-4

Très remarquable épître où elle le félicite sur son Herbier poétique. Elle s'excuse de ne pouvoir le recevoir, mais elle vit en anachorète. Piquant tableau des écrivains et des journalistes. Elle l'engage à cultiver la poésie, sans s'occuper de ce qu'on en dira. « Toute l'affaire du poète et de l'artiste est de se mettre tout entier à son oeuvre, de faire selon ses forces, selon toutes ses forces, et de ne pas penser même au rôle qu'on peut lui prêter ensuite.»


191. SCHMETTAU (Samuel baron de) - célèbre général prussien, un des héros de la guerre de Sept ans.

- L. a. s., en français, au baron de Gemming; Auckart, 29 janv. 1736, 3 p. in-4, cachet

Superbe lettre sur un don d'argent qui lui a été fait.


192. SCOTT (Walter) - l'illustre romancier anglais.

- L. a. s. à M. James Ellis ; Abbotsford, 24 juil. (1814), 3 p. pl. in-4, cachet. Légers raccommodages

Belle et intéressante lettre sur ses ouvrages. Il annonce, en terminant, son prochain départ pour l'Ecosse, où il doit visiter tout ce qu'il y a de remarquable.


193. SIGISMOND III - roi de Pologne et de Suède, adversaire de Gustave-Adolphe.

- 1° L. s., en latin, à Albert, palatin du Rhin; Varsovie, 15 mai 1624, 1/2 p. in-fol., sceau. Superbe pièce. Lettre de créance pour Albert-Stanislas Radzivil. 2° L. s., en latin, de sa femme Constance d'Autriche, au même ; Varsovie, 31 mars 1625, 1/2 p. in-fol., sceau. Superbe lettre sur la mort de son frère l'archiduc Charles.


194. SMITH (William-Sidney) - le célèbre amiral anglais.

- L. a. s. (à Hudson Lowe) ; Palerme, 7 novembre 1806, 2 p. in-4

Belle lettre où il parle du bruit d'une défaite des maréchaux Ney, Davout et Soult, et de la mort du prince Louis de Prusse. (Cette prétendue défaite n'était autre que les victoires d'Iéna et d'Auerstadt.)


195. SOULT (Jean de Dieu) - duc de Dalmatie, illustre maréchal de l'Empire.

- 6 l. a. s. à M. Bresson de Valensole, à Milan; 15 mars-22 août 1817 et 29 août 1818, 10 p. in-4

Très curieux dossier où il revendique la dotation de 100,000 fr. qu'il avait eue de Napoléon sur le Monte de Milan. Il en appelle à la justice de l'Empereur d'Autriche pour lui conserver cette dotation affectée au titre de duc de Dalmatie. Il invoque aussi la protection du prince de Metternich. -La pièce, du 29 août 1818, porte pour titre : « Relevé de ce qui m'est du pour arrérages de revenu du domaine dont se composait ma dotation au 30 mars 1814, datte du traité de Paris.»


196. STAEL-HOLSTEIN (Anne-Louise-Germaine Necker baronne de) - l'auteur de Corinne.

- L. a. s. à Schiller; ce jeudi, 1/2 p. in-8

Curieux billet. « J'ai soif de vous dire tout ce que j'ai pensé hier pendant la pièce. Venez me voir aujourd'hui, à 4 heures et demie. Nous parlerons à travers les nuages de mots qui nous séparent.»


197. STANISLAS LECZINSKI - roi de Pologne et duc de Lorraine, beau-père de Louis XV.

- L. a. s. au maréchal de BELLEISLE; Lunéville, 1er nov. 1741, 2 p. in-4, cachet

Superbe lettre sur les efforts du maréchal pour faire proclamer empereur l'électeur de Bavière (Charles-Albert, compétiteur de la grande Marie- Thérèse). Il envoie le duc Ossolinski féliciter l'électeur de sa prochaine élévation.


198. SURLET DE CHOKIER (Erasme-Louis baron) - célèbre homme politique, régent de Belgique en 1831.

- L. a. s. au maréchal (duc de Dalmatie) ; Paris, 18 juin 1833, 1 p. in-4

Superbe lettre où il lui demande une audience.


199. SWETCHINE (Sophie Soymonoff) - femme célèbre par sa conversion au catholicisme, par son esprit et par ses écrits, amie de Lacordaire.

- L. a. s. à la princesse Alexis Galitzin; Paris, 3 octobre, 2 p. in-4, cachet. Léger raccommodage

Superbe lettre de recommandation en faveur de l'évêque de Nancy (Charles-Auguste de Forbin-Janson), qui se rend à Saint-Pétersbourg.


200. TALLEYRAND (Charles-Maurice prince de) - le grand homme d'Etat.

- Lettre, avec 6 lignes autographes (au duc d'Otrante) ; (17 août 1815), 1 p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE. Il apprend que Jérôme Bonaparte est dans ses mains. « Je dois vous rappeler à cet égard que, par une note officielle des quatre puissances qui vous a été communiquée, elles annonçaient l'intention positive que, dans le cas où il arriverait qu'un des frères de Bonaparte fût retrouvé en France, il devait y être arrêté, sauf à s'entendre avec les quatre souverains alliés sur la destination ultérieure qu'on lui donnerait. » - (Jérôme Bonaparte partit pour le Wurtemberg, où il fut interné pendant quelque temps.)


201. TALLEYRAND (Charles-Maurice, prince de)

- L. aut., sig. Tall., à son cher Dalberg ; (Londres), 28 (janvier 1831), 3/4 de p. in-8

Curieuse épître d'envoi du toast qu'il a porté au grand dîner du lord- maire de Londres. Il le prie de le faire mettre dans le Temrs comme tiré des papiers anglais. « La neutralité de la Belgique a ici beaucoup de succès. » -Le texte du toast est joint à la lettre.


202. TALMA (Fr.-Jos.) - l'illustre tragédien.

- P. s., sig. aussi par Moreau et Alexandre Régnier; (nivôse an VIII), 12 p. 1/2 in-fol.

Très curieux document. C'est un projet d'établissement d'une école nationale des arts mécaniques dans l'emplacement des Gobelins. -On a joint quatre pièces sur ce même sujet.


203. TCHITCHAGOF (Paul-Vasiliévitch) - célèbre amiral russe, qui fut chargé de barrer la retraite des Français revenant de Moscou. Il se fit naturaliser anglais, et a laissé d'intéressants Mémoires.

- L. a. s., en français, au général de Surthlelen ; 7 janv. 1803, 1 p. in-4

Envoi des plans des vaisseaux qu'il se propose de faire couler bas.


204. TENCIN (Pierre Guérin cardinal de) - archevêque d'Embrun, puis de Lyon, célèbre homme d'Etat, disgracié en 1751 à cause de ses intrigues.

- 1° L. s. au Duc DE RICHELIEU ; Paris, 29 août 1743, 10 p. in-4. IMPORTANTE LETTRE HISTORIQUE où le cardinal donne les renseignements les plus circonstanciés sur ce qui se passe à la cour. Il n'ose pas trop contredire les ministres dans le conseil, car il n'est point accoutumé au roi, ni le roi à lui. Vive critique des décisions prises. Tant que le gouvernement subsistera tel qu'il est, il n'y aura rien de bon à faire. « N'est-ce pas une chose honteuse que le roy n'ait osé montrer son mécontentement contre le maréchal de Broglie (qui venait d'être chassé du Palatinat) qui devoit du moins être mis au conseil de guerre?» Plaintes de l'ambassadeur d'Espagne sur la manière dont on traite avec lui. « D. a. s. la position où sont les choses, je vous déclare que je refuserois les affaires étrangères. Je vous avoueray de plus que je commence à penser, comme le maréchal de Belleisle, qu'il est impossible de faire rien de bon, à moins que de faire maison neuve. Je ne vois aucun des ministres qui ne soit de cent piques au-dessous de sa place. » Il parle ensuite de la duchesse de Modène (une des maîtresses de Richelieu). « Si elle a à être admise dans les petits cabinets, il fauf que ce soit avant votre retour, pour qu'on ne dise pas que la chose s'est faite par vous et pour vous.» 2° L. s. au même ; Fontainebleau, 11 octobre 1743, 6 p. 1/4 in-4. PIÈCE HISTORIQUE. Intrigues de la cour contre le maréchal de Noailles qui veut demander son congé. Critique de la conduite de Maurepas. Il ignore s'il y a des négociations de paix. « Je ne sçay que la négociation de VOltaire (envoyé officieusement auprès du grand Frédéric) ; encore ne là sçay-je que comme le public. » Soupçons d'intelligence de membres du conseil du roi avec les Anglais. Ineptie du maréchal de Lautrec comme diplomate. Madame de Lauraguais a déclaré qu'elle aimait le duc de Richelieu. Madame de la Tournelle (maîtresse de Louis XV) a parlé de Chateauroux (elle fut créée duchesse de Chateauroux le 21 novembre suivant). D'Argenson se tient en réserve avec lui. « Au surplus, il est à peu près comme tout le monde est à la cour. Etrange païs ! et où je serois bien fâché de laisser mes os.»


205. TILLY (Jean Tserclaes comte de) - illustre capitaine allemand, adversaire de Gustave-Adolphe, blessé mortellement en 1632.

- L. s. à l'abbé de Fulda ; 5 janv. 1629, lp. 1/4 in-fol., trace de cachet. Superbe lettre


206. TRUBLET (Nic.-Ch.-Jos.) - littérateur distingué, adversaire de Voltaire, membre de l'Acad. fr.

- L. aut. à PIRON; Rome, 18 sept. 1739, 3 p. 1/4 in-4, cachet

Epître des plus curieuses où il lui transmet ses impressions sur Rome, qui est loin d'être aussi agréable à habiter que Paris. Les Italiens font un cas infini d'un abbé Métastasio, auteur de l'opéra d'Achille et Deidamie, mais il n'est pas de leur avis. « Ce que vous dites sur Rousseau et Voltaire est extrêmement plaisant. J'ignorois ce voyage à Bruxelles. Il n'y manquoit plus que vous. Il eut été singulier de voir en même temps dans une ville étrangère les trois premiers poètes françois.»


207. TURENNE (le vicomte de) - illustre maréchal de France, n. 1611, tué en 1675.

- L. a. s. à Monseigneur le Duc…; (janvier 1644), 2 p. in-4. Légères déchirures.

PIÈCE HISTORIQUE, écrite alors que Turenne s'occupait de réunir les débris de l'armée de Ransau (défait par les Allemands à Dutlingen le 5 décembre 1643). « Pour l'armée de M. de Ransau, les ennemis ont fait prendre parti à toute l'infanterie, de sorte qu'il n'i aura à racheter que les hauts officiers dont chaque général des ennemis a pris sa part... Tout l'équipage d'artillerie de la vielle armée est aussi entièrement pris. Ce qu'il y a de meillieur est qu'il y reste beaucoup de cavalliers à pied que j'espère que l'on remettra...»


208. TURENNE (le vicomte de)

- L. s., avec la souscript.aut., au duc d'Amalfi (Octave PiccoLOMINI); au quartier-général, 9 nov. 1648,1/2 p. in-4. La signature est un peu rognée

Pièce historique écrite après la paix de Munster. Il lui renvoie tous les prisonniers qu'il avait et le prie de lui renvoyer tous ceux qui sont en l'armée de l'empereur.


209. TRIVULCE (Jean-Jacques de) - dit le grand Trivulce, maréchal de France, illustre capitaine, qui conquit le Milanais pour Louis XII, n. 1448, m. 1518.

- L. s.; Milan, 17 juin 1516, 1 p. in-fol., cachet. Très rare

Il déclare avoir reçu du père Justo di Cremona, agissant au nom du monastère de Castellazo, en dehors de la porte Ticinese, 112 écus d'or au soleil, pour le paiement d'une certaine quantité de fromage.


210. VAUBAN (Sébastien Le PRESTRE seigneur de) - maréchal de France, un des hommes les plus illustres du siècle de Louis XIV.

- L. a. s. à un ami ; Paris, 5 janvier 1676, 2 p. in-fol. Rare

Superbe lettre sur des affaires privées.


211. VENTADOUR (Charlotte-Eléonore de la MOTHE-HOUDANCOURT duchesse de) - la célèbre gouvernante de Louis XV, dont Saint-Simon a raconté les amours avec le maréchal de Villeroy.

- L. a. s. (au cardinal de Fleury); ce jeudi matin (octobre 1721), 1 p. in-4

Très curieuse épître. Elle demande si on ne portera pas à l'infante l'Espagne (destinée comme épouse à Louis XV) quelque bijou d'or ou quelques pierreries. C'est au Régent à voir ce qu'il convient de faire Elle ne sera prête à aller au devant de la princesse que si le cardinal lui fait donner argent qui lui est nécessaire.


212. VICTOR-AMÉDÉE II - duc de Savoie et roi de Sardaigne, adversaire malheureux de Louis XIV.

- L. a. s., en français, à Madame Royale, sa mère; Verceil, 16 janv. 1684, 1 p. 1/4 in-8, cachets et soies. Très jolie lettre


213. VICTOR-AMÉDÉE III - roi de Sardaigne, chassé de ses Etats par Bonaparte.

- L. a. s. à son trésorier, 3/4 de p. in-8. Jolie pièce


214. VIGNY (Alfred de) - le célèbre poète.

- L. a. s. à un poète ; 25 mai (1826), 4 p. in-8

Superbe lettre où il le remercie de son jugement favorable sur Cinq-Mars. « J'ai besoin d'être raffermi pour croire en moi-même. Je me connais peu et je ne suis sûr que de la pureté des intentions qui me font écrire. » Il a dû lutter, en écrivant, contre les pensées poétiques qui l'obsédaient.»


215. VLADISLAS VII - roi de Pologne, époux de Marie- Louise de Gonzague.

- 1° L. a. s., en latin, au margrave de Bavière; Grodno, 18 janv. 1623, 1 p. in-fol., cachet. Très rare. Superbe lettre de compliments. 2° L. a. s. de sa première femme Cécile, fille de l'empereur Ferdinand II; 1634, 1 p. 1/2 in-fol. Superbe et rare pièce


216. WELLINGTON (Arthur Wellesley duc de) - l'illustre général anglais.

- 1° L. s., en français, au baron Louis ; Paris, 7 août 1815, 1 p. 1/2 in-fol. Curieuse épître sur les entraves que met le prince Frédéric des Pays-Bas au fonctionnement des douaniers dans le département du Nord. Cela vient de ce que le gouvernement français n'a pas exécuté encore ses engagements envers les puissances alliées relativement aux forteresses. 2° L. s., en français, au duc de Richelieu ; Paris, 12 oct. 1815, 1 p. in-4. Relative à diverses casernes de Paris réclamées pour le casernement des troupes anglaises. 3° L. a. s. du général MAISON (depuis maréchal de France) au duc de Richelieu ; Paris, 10 octobre 1815, 2 p. 3/4 in-fol. Très intéressante lettre sur le même sujet que la précédente. Le colonel Barnard a demandé, au nom de lord Wellington, plusieurs casernes qui sont actuellement occupées. Il proteste contre cette prétention, car il ne saurait où loger les soldats français.


217. WERTH (Jean de) - célèbre général allemand, un des héros de la guerre de Trente ans, fait prisonnier par le duc de Saxe-Weimar en 1638, et détenu au château de Vincennes pendant quatre ans.

- L. s. ; Wintzen, 9 nov. 1645, 1 p. in-fol., cachets. Superbe lettre. Rare


218. WILKIE (David) - le grand peintre anglais.

- L. a. s. au baron de Cetto, à Londres; Dresde, 4 juillet 1826, 2 p. in-4. Légère déchirure

Très intéressante lettre où il raconte qu'il a visité les musées de Dresde et qu'il a été surpris d'y trouver de si nombreux tableaux de Rubens.


219. WILLAUMEZ (J.-B.-Ph.) - célèbre amiral, un des héros des guerres de la République et de l'Empire.

- L. a. s. à un général ; la Martinique, à bord du Foudrayant, 29 juin 1806, 1 p. 1/2 in-4

Intéressante lettre où il lui mande qu'après avoir réparé ses vaisseaux, il va quitter la Martinique. Il a éprouvé de si mauvais temps qu'il n'a pas pu exécuter son coup sur la Barbade. (Le 19 août 1806 une tempête le força à rentrer à Brest, après avoir pris l'île de Monsarrat.)


220. WINTER (Jean-Guillaume de) - comte de Huessen, illustre amiral hollandais, que Louis Bonaparte créa maréchal, et dont Napoléon fit déposer le corps au Panthéon.

- L. a. s. à un ami ; Amsterdam, 1er juin 1796, 4 p. pl. in-4

Importante lettre toute relative à l'organisation de la marine, à la solde, à l'avancement et à la retraite des officiers. La nouvelle est venue d'Angleterre par Hambourg qu'une flotte hollandaise a capturé 25 navires anglais. Il espère que cette nouvelle est véritable.


221. WITT (Cornélius de) - illustre homme d'Etat hollandais, frère de Jean, avec lequel il fut massacré le 20 août 1672.

- L. a. s. à Jacob van Munster ; La Haye, 24 déc. 1669, lp. in-4. Très rare


222. CORRESPONDANCE DE VOLTAIRE AVEC HELVÉTIUS

- 32 lettres de Voltaire à HELVéTius, dont 28 autographes, la plupart signées V., et 4 écrites par Wagnière ; 10 août 1738 au 27 octobre 1766, 89 p. in-4, cachets.

PRÉCIEUSE CORRESPONDANCE, du plus haut intérêt. La première lettre commence ainsi : « Je reçois dans ce moment, mon aimable petit-fils d'Apollon, une lettre de M. votre père (le célèbre médecin) et une de vous. Le père ne veut que me guérir, mais le fils veut faire mes plaisirs. Je suis pour le fils; que je languisse, que je souffre, j'y consens, pourvu que vos vers soient beaux. Cultivez votre génie, mon cher enfant; je vous y exhorte hardiment, parce que je sçai que jamais vos goûts ne vous feront oublier vos devoirs et que chez vous l'homme, le poète et le philosophe seront également estimables. » -Dans les autres lettres, Voltaire parle de ses tragédies, de sa Henriade, de Mme du Chastellet, qui aimait beaucoup Helvétius, de Saint-Hyacinthe, de Baculard d'Arnaud, qu'il lui recommande comme son fils, de son neveu le mathématicien Montigny, des libraires de Hollande, qui sont des corsaires maladroits, de Mahomet, qu'il vient de terminer, de la philosophie de Malebranche et de celle de Locke, de Buffon, dont il est le disciple, de Gresset, du comte d'Argental, « un des meilleurs juges comme un des meilleurs hommes que nous ayons », du janséniste Rollin, de l'Anti-Machiavel, du grand Frédéric, de Dortous de Mairan, de Mme de Pompadour, de Lefranc de Pompignan, du duc de Choiseul, de Saurin, nommé membre de l'Académie française, de son édition de Corneille, etc. -Dans cette piquante correspondance, Voltaire traite avec tendresse Helvétius. « Comptez, lui dit-il le 19 février 1739, belle âme, esprit charmant, comptez que c'est en partie pour vivre avec vous que je sacrifie à la bienséance. Je vous embrasse avec transport et suis à vous pour jamais. » -Le 14 mars 1739 il lui écrit : « Vous êtes une bien aimable créature. Voilà tout ce que je peux vous dire, mon cher ami. » -Le 12 avril suivant, il lui fait ce compliment hyperbolique : « Mon cher confrère en Apollon, mon maître en tout le reste. » -Plusieurs lettres, datées de 1740 et de 1741, sont écrites de Bruxelles et de La Haye. Celle du 15 septembre 1763 a six pages et demie. En somme, de toutes les correspondances de Voltaire vendues jusqu'ici, celle-ci est une des plus typiques et des plus précieuses.


223. CORRESPONDANCE DE L'ABBÉ D'OLIVET AVEC VOLTAIRE

- 9 lettres autographes, la plupart signées d'une initiale, de PIERRE-JOSEPH THOULIER, ABBÉ D'OLIVET (célèbre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1682, m. 1768) à Voltaire ; 1761-1766, 26 p. in-4 ou in-8, cachets

IMPORTANTE CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE, dont voici une courte analyse : Observations sur le Commentaire de Corneille par Voltaire. « Si vous entreprènez de commentertout son théâtre, je crains que patience ne vous échappe (23 juin 1761). » -D'Alembert a lu, il y a quelques mois, un beau discours où il posait pour principe qu'à mesure qu'on vieillit, on cesse d'aimer les vers. Cela est faux. « Je trouve, moi, que de beaux vers me paillardent l'esprit. Je ne puis mieux peindre cette espèce de volupté qui résulte du nombre poétique. » Il réclame son portrait, qui n'est point à l'Académie (3 mai 1761.)-Il raconte les débats qui ont eu lieu à l'Académie sur le point de savoir si l'Académie donnerait son approbation aux Remarques de Voltaire sur Corneille (30 août 1761). -Envoi d'une lettre qui a eu beaucoup de succès, Il lui écrit à dix heures du soir et sans lunettes, car il ne connaît pas encore ce vilain meuble-là (18 octobre 1761). -Récit d'un dîner d'amis. Il ira entendre Zulime, pour laquelle il garde un torrent de larmes. «Voilà le nouvel an qui va enfanter beaucoup de beaux complimens. Pour moi, je n'ai rien à vous dire qui tombe sur ce jour-là plus que sur un autre. Vale, et olivetum ama, qui tuus fuit, est, erit (29 décembre 1761). » -Remerciement de son dernier petit écrit contre La Beaumelle (12 août 1766). -Condoléances sur sa santé (1766). -Critique de divers mémoires que Voltaire lui a envoyés (8 février).


224. CORRESPONDANCE DU PRINCE HENRI DE PRUSSE FRÈRE DU GRAND FRÉDÉRIC.

- 9 lettres autographes, en français, du prince HENRI dE PRUSSE à Son Altesse Sérénissime….; Berlin et Saint-Pétersbourg, 1765-1772, 12 p. in-fol. ou in-4.

PRÉCIEUSE CORRESPONDANCE inédite, dont les extraits suivants montreront tout l'intérêt. 16 janvier 1765 : Il le remercie de lui envoyer tout ce qui sort des plumes de Voltaire et de Rousseau. « Je dis Voltaire et Rousseau, car je fais peu de cas des autres nouveautés. Les brochures de Voltaire sont comme les parfums qui laissent une agréable odeur après eux. Quoique son Diction- naire philosophique soit plein de contradiction, de répétition et de mauvaises plaisanteries, on y trouve aussi des endroits très agréables, des pensées justes et des idées; si elles ne sont pas neuves, elles ont pourtant l'avantage d'être présentées sous une forme qui paroit telle. Mais l'ouvrage ne mérite pas l'honneur du bûcher... » Eloge de Jean-Jacques Rousseau, dont il admire la candeur, le génie et le feu. 9 février 1765 : Il s'indigne de la conduite des Genevois à l'égard de JeanJacques Rousseau. « La persécution est toujours horrible, mais elle devient hideuse quand sa victime est la probité même. » Rousseau peut se tromper, mais les égarements d'un homme comme lui sont pourtant respectables. Longs développements à ce sujet. « Rousseau, l'unique Rousseau, ne dit que ce qu'il pense. Il ne trompe personne, il s'éclaire et répand la lumière autour de lui... » Carlsbad, 23 juin 1765 : Il prend les eaux et vient de lire la Philosophie de l'histoire par Voltaire. Il est au milieu des Autrichiens, ses ennemis. Parmi eux il en trouve beaucoup d'aimables et parmi les femmes plusieurs sont séduisantes. 24 décembre 1765 : Remerciements de ses condoléances sur la mort de sa soeur. Rousseau, chassé de Suisse, va chercher un asile en Angleterre. « J'avois espéré qu'il viendroit ici... j'espère qu'il sera heureux en Angleterre. La fortune fixera une fois ses regards sur la vertu, et alors Rousseau sera celui qu'elle envisagera le premier... » Saint-Pétersbourg, 22 janvier 1771 : Il a admiré le plus grand souverain qui soit actuellement sur le trône. « J'ai reçu de l'impératrice (Ca therine II) toutes les preuves d'amitié, de bonté et d'attention. Je pars dans une huitaine de jours, tout rempli de l'idée de ses grandes qualités...»


225. CORRESPONDANCE DE JEAN-FRANÇOIS DUCIS AVEC UN PRINCE ALLEMAND

- 26 lettres autographes, dont 9 signées, du célèbre poète Ducis, à Son Altesse Sérénissime….; Paris, 28 décembre 1763 au 3 janvier 1773, 81 p. in-fol. ou in-4.

PRÉCIEUSE CORRESPONDANCE inédite. Ducis -fait ignoré jusqu'ici -était le correspondant d'un prince allemand auquel il envoyait les nouvelles politiques et littéraires. Ses lettres sont des plus curieuses et la courte analyse qui suit en montrera tout l'intérêt. 28 décembre 1763 : Témoignages de dévouement. M. de Montazet (frère de l'archevêque de Lyon) compte assister à Francfort au couronnement de l'archiduc. 24 avril 1764 : Le roi est très affecté de la mort de Madame de Pompadour. Etat précaire de Ducis. Il vit avec sa femme et sa belle-mère et il a une petite fille. Ses modestes revenus le forcent à quitter Paris et à s'installer à la campagne. 24 janvier 1765 : « Voudriés-vous bien me permettre de vous faire ici une confidence poétique. Dans ma retraite j'ay osé entreprendre une tragédie que je corrige actuellement et dont plusieurs gens de lettres pensent assez de bien pour m'en promettre quelque gloire. » (Il s'agit d'Amelise qui échoua.) 5 décembre 1765 : Il lui demande la permission de donner son nom à un enfant dont il attend la naissance. 10 janvier 1770 : Envoi d'un exemplaire de sa tragédie d'Hamlet, qui a réussi au Théâtre Français. « Le public l'a demandée avec acclamation la dernière fois qu'on l'a donnée, qui étoit sa douzième et dernière représentation. Ce succès m'encourage à suivre une carrière à laquelle une sensibilité assés exercée semble m'appeler plus qu'un autre. » Il a perdu le comte de Montazet avant que celui-ci lui ait tenu ses promesses. « Il ne me reste plus qu'un avantage d'avoir été en Allemagne toute la dernière guerre, il est d'y avoir fait ma cour à votre Altesse. » 15 juin 1770 : Il a lu Roméo et Juliette chez le comte d'Escars et la lira chez l'évêque de Senlis. On met à l'étude une nouvelle tragédie de Voltaire, les Lois de Minos. Considérations sur un plan de roman que le prince lui a remis. Piquants détails. Le maréchal de Richelieu est parti pour casser ou pour ramener à l'ordre le nouveau Parlement de Bordeaux. 21 mars 1771 : L'évêque d'Orléans, qui avait la feuille des bénéfices, est exilé. Nouvelles politiques. Le prince de Beauvau vient de prononcer son discours de réception à l'Académie française et y a inséré courageusement un éloge du duc de Choiseul. L'archevêque de Reims a empêché le retour de Voltaire et l'érection de sa statue. 9 avril 1771 : Exil de Malesherbes et cassation de la cour des aides. Détails à ce sujet. Ducis est du côté du roi contre les Parlements et contre les Princes. Préparatifs à Versailles pour le mariage du comte de Provence. 11 avril 1771: Nomination de l'abbé Arnaud à l'Académie en remplacement de M. de Mairan. 11 avril 1771 : M. de Boynes est nommé ministre de la marine. Eloge du nouveau roi de Suède. Madame Louise prendra l'habit au mois de septembre. Sentiments religieux du roi qui va souvent voir sa fille à Saint- Denis. 11 avril 1771 : Création d'un nouveau Parlement par le roi. Détails sur l'effet produit à la cour et dans le peuple. « S'il est possible d extirper la misère dans un royaume tel que celui-ci, il se remettra et se guérira avec le temps. » 15 avril 1771 : Nouveaux détails sur le lit de justice. Ferme discours du roi. 29 avril 1771 : Considérations politiques et morales sur les funestes conséquences de l'irréligion et de l'esprit philosophique. 5 juin 1771: Nouvelles politiques. Portrait de la comtesse de Provence. Son mari l'aime avec transport. « Quant à M. le dauphin (Louis XVI), il est toujours le même. Ami des exercices violents, dur à la douleur, détestant le luxe et ne cachant pas sa passion pour la justice. Je crois, mon cher prince, qu'on ne le connoit pas, que beaucoup de gens à la cour craignent d'avance sa manière de voir et de sentir, et que ce sera un homme. » 4 juillet 1771 : On croit que le roi cédera aux instances de Madame Du Barry qui lui demande pour son frère la place de grand écuyer. Le prince Louis de Rohan va comme ambassadeur à Vienne. Il y a beaucoup de jésuites dans Paris. 29 août 1771 : Disgrâce du prince de Beauvau. Départ du maréchal de Richelieu pour Bordeaux. L'Académie a décerné à La Harpe le double prix de l'éloquence et de la poésie. 14 septembre 1771 : Madame Louise a pris le voile jeudi 12. Détails sur cette cérémonie. « Cet exemple est frappant et c'est une protestation bien haute contre l'impiété. » Maladie de sa femme (qui mourut de la poitrine). 11 octobre 1771 ; Il transcrit une partie d'une épître au maréchal de Brissac. Le prince de Rohan part pour Vienne. 30 octobre : Envoi du discours de l'évêque de Senlis pour la prise du voile de Madame Louise. Les princes sont toujours dans la disgrâce du roi. Le duc d'Orléans a envoyé annoncer au roi l'accouchement de la duchesse de Chartres. « Le crédit de Madame Du Barry est au plus haut point. Tout ce qu'il y a de plus grand va chez elle, tous les ambassadeurs y vont rondement. » Le duc de Brissac est nommé gouverneur de Paris. Eloge de ce digne et loyal seigneur. 5 décembre 1771 : On a joué à Fontainebleau la Belle et la Bête, paroles de Marmontel, musique de Grétry. Nouvelles du duc d'Orléans. Le maréchal de Biron se sépare de sa femme. Piquants détails à ce sujet. Belloy remplace le comte de Clermont à l'Académie. 14 mai 1772. Il a mis sa fille aînée au couvent. Le roi ne veut pas sanctionner les élections à l'Académie de l'abbé Delille et de Suard. Curieux détails sur les négociations entamées à ce sujet. D'Alembert est furieux. Il s'occupe de Macbeth. 3 janvier 1773 : Douleur où l'a plongé la perte de sa femme. Il va lire sa nouvelle tragédie. Affaires scandaleuses de Goezman et de Beaumarchais. Sermon du père Lanfant contre le suicide, à l'occasion du suicide de deux dragons. Cette curieuse correspondance, qui est une révélation pour la biographie de Ducis, fournirait l'objet d'une piquante publication.


226. 226 CORRESPONDANCE DU GÉNÉRAL DROUOT

- 31 lettres autographes signées du célèbre général ANTOINE DROUOT, surnommé le Sage par Napoléon, né à Nancy en 1774, mort en 1847, au chef de bataillon Evain (depuis général); 4 brumaire an XII au 14 mai 1813, 50 p. in-4.

IMPORTANTE CORRESPONDANCE, qui est inédite. Elle commence en octobre 1803 alors que Drouot, simple capitaine, était à La Fère, et que son ami et collègue était à La Haye comme aide-de-camp du général Eblé. D'octobre 1803 à juillet 1804 Evain passe chef de bataillon, mais Drouot reste capitaine et, exprime le désir de rentrer dans l'armée active. -Promu major et chevalier de la Légion d'honneur, il part pour Toulon, où nous le trouvons le 26 novembre 1804. Il raconte son voyage; il va s'embarquer sur l'Hortense, mais il ignore la destination de la flotte. -Le 24 mars 1805, il écrit de Toulon où il est revenu après 82 jours de navigation. Il va repartir pour une destination inconnue. Il donne le nôm de tous les vaisseaux qui composent l'escadre. - Le 4 août 1805 il est sur le vaisseau le Bucentaure, en rade de la Corogne. Il mande qu'il est allé aux Antilles. -Le 24 août suivant, il donne de Cadix des détails sur son voyage et exprime le désir de quitter la marine pour rétablir sa santé. -Le 1er octobre 1805, il écrit encore de Cadix. L'escadre, forte de 34 vaisseaux, va aller attaquer la flotte anglaise. « Puissions-nous marcher hardiment contre une flotte qui nous est inférieure en forces, et puissionsnous être reconduits dans un port de France ! » (On sait que cette expédition aboutit à la fameuse bataille de Trafalgar livrée le 21 octobre, et à laquelle assista Drouot.) -Le 24 novembre 1805, Drouot est enfintrentré en France et il se repose de ses fatiques à Nancy. -Le 18 mars 1806, il est directeur du parc d'artillerie de Mouzon. -Du 31 mars 1806 au 3 octobre 1807 il fait des expériences à Charleville et à Maubeuge et il donne d'intéressants détails sur ses travaux. -Le 25 septembre 1808 il est à Vittoria, en Espagne, où il vient d'apprendre qu'il a été nommé colonel-major de l'artillerie à pied de la garde et qu'on l'attend à La Fère. Il ne veut pas quitter l'Espagne au moment où il va y avoir des dangers à courir et de la gloire à acquérir. -Le 16 novembre, il mande de Burgos qu'il a été nommé directeur général des parcs d'artillerie. Il donne l'état des bouches à feu, voitures et munitions prises sur l'ennemi à la bataille de Burgos.-Le 1er janvier 1809, il est à Benavente, poursuivant l'armée anglaise. Détails à ce sujet. (Le 3 janvier, les Anglais furent battus à Prieros par Soult.) -Les 4 et 16 février 1809 il écrit de Madrid et mande que l'artillerie de la garde doit bientôt rentrer en France. -Le 25 janvier 1813, Drouot écrit de Posen à Evain, devenu colonel. Il vient d'apprendre sa nomination au grade de général de brigade. « J'ai été surpris de cetté nomination. J'espérais, d'après ce que vous m'aviez promis, que vous ne me proposeriez pas pour de l'avancement. J'étais heureux dans le grade de colonel. Je désirais ne pas aller au delà. » La campagne a été très pénible et il a eu la douleur de voir périr de froid et de misère la plus part de ses canonniers. (Drouot revenait de la campagne de Russie, ou il s'était couvert de gloire.) -Le 14 mai 1813, Drouot est à Dresde d'où il écrit à Evain, devenu général. « Depuis quinze jours nous avons frappé de grands coups ; nous pouvons compter sur une campagne heureuse. Sa Majesté ayant eu la bonté de m'employer suivant mes goûts, c'est- à-dire avec les canons, j'ai été à portée de suivre de très près nos jeunes canonniers dont j'ai été très content. » (Le 2 mai avait eu lieu la victoire de Lutzen, où Drouot commandait l'artillerie de la garde. Dans toutes les batailles suivantes il déploya les plus grands talents et montra le plus bouillant courage. Il fut nommé général de division, le 3 septembre 1813, après Bautzen. On sait qu'il fut un des héros de la campagne de France et de Waterloo.) Cette correspondance inédite, si précieuse pour la biographie du général Drouot et pour l'histoire des guerres du premier Empire, mériterait d'être publiée.


227. LETTRES D'AMOUR DE VIRGINIE DÉJAZET

- 10 lettres autographes signées Virginie, à un ami, 23 p. in-8 ou in-18

CorrespOnDANCE AmOureuse des plus curieuSeS. La célèbre actrice exprime son amour et en même temps ses soupçons et ses reproches. « J'atends toujours cette lettre que tu devais m'écrire le soir même de la première, mais je vois qu'elle et moi nous sommes décidément oubliées ! Pourquoi? Je l'ignore, car je ne suis pas changée, cher ange, et je t'aime toujours doublement. » -Dans une des lettres elle parle d'un article du Charivari où on l'a accusée d'être la maîtresse du duc d'Orléans. Très piquants détails à ce sujet. Virulente appréciation des ignobles journalistes qui l'ont attaquée. « Enfin, je vous le répète, tout est fini et jusqu'à présent je ne vois que moi de victime, car ce qui est écrit est écrit, et, de plus, imprimé ! Heureusement Messieurs les journalistes sont à peu près appréciés ce qu'ils valent et, vu leur esprit et la liberté de la presse, ils sont si dégoûtants qu'en vérité le trop n'est plus croyable. » -Dans une autre lettre elle raconte l'aventure d'un jeune homme de dix-neuf ans qui s'est battu en duel pour elle et a été grièvement blessé. Curieux détails. -Elle lui fait des reproches. « Je fus sotte de sacrifier mon bonheur à des paroles lqui sortaient de la bouche et non du coeur. Alors mon courage fut bien grand, car alors je croyais à votre amour et vous aviez tout le mien ! tout le mien, comme je sais le donner. Alors je me vouai aux larmes, aux regrets ! Je m'arrachai de vos bras pour me jeter dans ceux de votre mère, et je crus payer largement l'honneur de son amitié...»