Vente Étienne Charavay, 5 juin 1891

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES ET DE DOCUMENTS HISTORIQUES DE NAPOLÉON Ier, DE SA FAMILLE, DE SES MARÉCHAUX, DE SES MINISTRES, ETC.

Published by Étienne Charavay in Paris on/in 1891.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11668. See the online.

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1. BUONAPARTE (Niccolo) - docteur en droit de l'Université de Pise.

- Brevet de docteur in utroque jure, délivré à Joseph Loccatelli; Pise, 17 janvier 1624, 6 p. 1/2 in-4

Superbe pièce, sur vélin, avec les armoiries peintes du nouveau docteur. Parmi les professeurs cités dans Pacte figure Nicolas Buonaparte.


2. BONAPARTE (Charles-Marie de) - père de Napoléon, n. 1746, m. 1785.

- Copie légalisée, délivrée en 1807, de son acte de baptême, constatant qu'il est né à Ajaccio le 27 mars 1746 de Joseph Buonaparte et de Maria Saveria, 1 p. in-foh, sur papier timbré. Intéressant document.


3. BONAPARTE (LeLizia) - mère de Napoléon Ier, n. 1750, m. 1839.

- L. s., avec la souscription autographe, à sa belle-fille Julie (femme de Joseph); 6 octobre 1813, 3 p. in-8.

Très jolie lettre pleine de témoignages de tendresse.


4. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m.1821.

- L. s. Buonaparte, comme commandant l'artillerie de l'armée d'Italie; Nice, l"rventôse an II, 1/2 p. in-fol., tête impr. Déchirure par le cachet


5. NAPOLÉON Ier

- La Napoléone, ode composée par Charles Nodier sous le consulat de Buonaparte, pièce imprimée de 4 pages in-8, avec la date de Paris, février 1802

Très curieuse pièce où Charles Nodier fait une violente satire de la tyrannie de Bonaparte. Les exemplaires en sont très rares. En voici les derniers vers: « Avant que tes égaux deviennent des esclaves, « 11 faut, Napoléon, que l'élite des braves « Monte à l'échafaud de Sydney.»


6. NAPOLÉON Ier

- Proclamation imprimée à ses soldats ; camp d'Austerlitz, 12 frimaire an XIY (3 décembre 1803), 1 p. in-4

Pièce historique. C'est la fameuse proclamation adressée par Napoléon à ses soldats le lendemain de la victoire d'Austerlitz.


7. NAPOLÉON Ier

- L. s. au cardinal Fesch; Munich, 18 janvier 1800, 2 p. 1/4 in-4

Tbès précieuse lettre. 11 mande que le Pape lui a écrit la lettre la plus ridicule, la plus insensée. Il déclare qu'il n'a occupé la place d'Ancône que parce qu'on n'aurait rien fait pour la défendre. Il ne veut pas qu'il y ait à Rome un ministre de Russie. « Puisque ces imbé- cilles ne trouvent pas d'inconvénients à ce qu'une protestante puisse occuper le trône de France, je leur enverrai un ambassadeur protestant. Dites à Consalvi que, s'il aime sa patrie, il faut qu'il quitte le ministère ou qu'il fasse ce que je demande; que je suis religieux, mais que je ne suis point cagot ; que Constantin a séparé le civil du militaire et que je puis aussi nommer un sénateur pour commander en mon nom dans Rome. Il leur convient bien de parler de religion, eux qui ont admis les Russes, qui ont rejeté Malte et qui veulent renvoyer mon ministre ; ce sont eux qui prostituent la religion... » Après d'autres considérations, il conclut en ces termes typiques : « Pour le Pape je suis Charlemagne, puisque, comme Charlemagne, je réunis la couronne de France à celle des Lombards, et que mon empire se confine avec l'Orient. J'entends donc que l'on règle avec moi sa conduite sous ce point de vue. Je ne changerai rien aux apparences, si l'on se conduit bien; autrement je réduirai le Pape à être évêque de Rome...»


8. NAPOLÉON Ier

- Apostille sig., avec le mot approuvé autographe, sur un rapport signé de Daru; 20 mars 1807, 1 p. 1/2 in-fol.

Approbation d'un secours annuel à accorder aux enfants de Marc- Antoine Geoffroy, major au corps du génie, tué à Austerlitz.


9. NAPOLÉON Ier

- Ordres de l'empereur, de 1808 à 1812, manuscrit original, 28 p. 1/4 in-fol.

Important manuscrit comprenant le texte ou le résumé d'un certain nombre de lettres et d'ordres de Napoléon Ier louchant la guerre d'Espagne. La plupart de ces lettres sont des plus curieuses et elles montrent combien Napoléon était mécontent de la manière dont ses lieutenants conduisaient la campagne.


10. NAPOLÉON Ier

- L. s. Np. à Marmont; Paris, 9 avril 1811, 1/2 p. in-4.

Il lui envoie un bon pour loucher la somme de 60.000 francs


11. NAPOLÉON Ier

- L. s. Np., avec des corrections autographes, à son beau-frère (Murat, roi de Naples); Düben (près de Leipzig), 14 octobre 1813, 10 heures du matin, 3 p. 1/4 in-4. (Coll. A. Bovet.)

Précieux document historique sur les préliminaires de la bataille de Leipzig. Instructions pour la disposition du corps du duc de Raguse et recommandation de ne pas affaiblir sa ligne. « C'est ce mouvement, dit-il, qui fait perdre toutes les batailles, car elles ne se gagnent qu'en renforçant la ligne dans le moment critique. » Il a pris, la veille, un ordre du jour pour ordonner que désormais son infanterie fût placée sur deux rangs seulement, car le feu et la baïonnette du troisième rang sont insignifiants. Un des avantages de cette nouvelle disposition sera de faire croire à l'ennemi l'armée d'un tiers plus forte qu'elle n'est.


12. NAPOLÉON Ier

- Pièce aut. sig. du maréchal de camp Charles Duval; Boule-mont, 30 septembre 1814, 7 p. 1/4 in-fol.

Important document. C'est un rapport sur l'arrivée de Napoléon à l'ile d'Elbe, le 3 mai 1814, et sur son séjour dans celte lie. Le général Duval rapporte les entretiens qu'il eut avec Napoléon, les questions que celui-ci lui posa sur l'ile d'Elbe et sur ses habitants, l'organisation de sa cour sur celle de France pendant son règne. Napoléon a fait bâtir un palais pour sa soeur la princesse Borghèse (Pauline), qu'il attend, et il a acheté une maison de plaisance. Il est arrivé de Corse 900 jeunes gens qui sont venus s'enrôler dans son armée, qui compte 0,880 hommes. « Bonaparte, dit-il, paraît être très aimé dans Plie. » Cela vient notamment de ce que ce peuple aime beaucoup l'argent et qu'il voit que Napoléon dépensera plusieurs millions dans ses montagnes, et qu'il est enchanté d'être débarrassé de la puissance des souverains de Toscane qui le traitaient toujours fort mal.


13. NAPOLÉON Ier

- Apostille de 3 lignes aut. sig. Np. sur un rapport aut. sig. du général Drouot; Paris, 28 mars 1813, 1 p. in-fol.

Très curieux document, écrit pendant les Cent-Jours. Drouot fait savoir que jusqu'à Auxerre il a incorporé à la colonne venant de l'ile d'Elbe 790 officiers et il demande à l'Empereur quelle gratification il juge convenable de leur accorder. Il donne ensuite le nombre des officiers par grade. -En regard de chaque catégorie Napoléon a marqué le chiffre de la gratification et le total pour chaque grade, plus le total général que s'élève à 118,000 francs.


14. NAPOLÉON Ier

- Apostille sig. N., avec le mot accordé autographe, sur un rapport autographe du général Drouot; Paris, 30 avril 1813, 3/4 de p. in-fol.

Intéressant document, écrit pendant les Cent-Jours. Gratifications accordées à des officiers à la suite venus de l'île d'Elbe.


15. NAPOLÉON Ier

- Ordre du jour imprimé à ses soldats; Avesnes, 14 juin 1813, 1 p. in-fol.

Pièce historique. Proclamation adressée par Napoléon à ses soldats au début de la campagne de Waterloo et quatre jours avant cette défaite. Il rappelle que c'est l'anniversaire de Marengo et de Friedland.


16. NAPOLÉON

- L. s. par le maréchal Davout au général commandant la lro division; Paris, 22 juin 1813, 1 p. 1/4 in-fol., tète impr

Précieux document historique où Davout lui annonce l'abdication de Napoléon Ier. L'Empereur, voulant tout tenter par lui-même pour rendre la paix à la France, vient de terminer ses longs travaux par le sacrifice le plus héroïque, en renonçant au rang suprême. « Si l'Europe consent à la paix, la France la devra à Napoléon ; si nos ennemis ont été perfides dans leurs proclamations, s'ils continuent une injuste guerre, qui sera sans prétexte, braves guerriers, opposez une inexpugnable barrière à leurs efforts. Une grande nation qui défend son indépendance ne peut être subjuguée. Ralliez-vous tous à ces aigles qui vous ont si souvent conduits à la victoire. » En post-scriptum, Davout réserve tous les droits de Napoléon II.


17. JOSÉPHINE - impératrice des Français, première femme de Napoléon Ier, n. 1763, m. 1814.

- L. a. s. Lapagerie Bonaparte, 3/4 de p. in-8. Jolie pièce


18. JOSÉPHINE

- L. s. à un maréchal; Saint-Cloud, 2 brumaire an XIII, 1 p. in-4

Très jolie lettre où elle le remercie des compliments qu'il lui a adressés sur l'heureux accouchement de sa fille;. -(11 s'agit de la naissance du frère ainé de Napoléon III, qui devait mourir à Forli en 1831.).


19. MARIE-LOUISE - impératrice des Français, deuxième femme de Napoléon Ier, n. 1791, m. 1847.

- Apostille sig., avec le mot approuvé autographe, sur un rapport signé du général Dejean; Paris, 20 avril 1812, 3 p. in-fol.

Intéressant document où le général Dejean rend compte à l'Impératrice de la distribution extraordinaire faite d'après ses ordres par le comité central de la Société maternelle aux pauvres mères et enfants soutenus par cette société.


20. MARIE-LOUISE

- L. a. s. à son cher cousin…; Paris, 7 janvier 1813, 3/4 de p. in-4

Très belle lettre où elle le remercie de ses compliments de bonne année. « Je suis sûre que vous aurez partagé ma joie en apprenant l'arrivée de l'Empereur, qui jouit d'une excellente santée! Que Dieu nous le conserve ainsi un grand nombre d'années pour le bonheur de tous ceux qui l'entourent.»


21. MARIE-LOUISE

- P. s. par le général Neipperg; Schoenbrunn; 29 février 1816, 1 p. in-fol., télé impr

Curieux document. Etat des diamants destinés à des présents à faire par l'impératrice Marie-Louise.


22. NAPOLEON II (François-Charles-Joseph Bqnaparte dit) - fils de Napoléon Ier, n. 1811, m. 1832.

- 1° Pièce autographe; 1832, 1/2 p. in-4.

- 2° Lettre signée de M. d'IJautefort sur le baptême du roi de Rome, 3 p. 1/2 in-fol.

- 3° L'omaggio ciel tempo al re di Roma, pièce de vers imprimée en italien, 3 p. in-4


23. BONAPARTE (Joseph) - frère de Napoléon Lr, roi de Naples, puis d'Espagne, n. 1768, m. 1844.

- L. a. s. ; Paris, 4 prairial an VIII, 1 p. in-4

Belle lettre de recommandation en faveur du citoyen Bourbaki, lieutenant au 7e dragons.


24. BONAPARTE (Joseph)

- Laissez-passer accordé à Joseph Bonaparte, signé par l'adju-dant-général Leclerc (l'époux de Pauline); Modène, 26 vendémiaire an V, 1 p. in-fol., tète impr. et vig. de Bonaparte. Très belle pièce


25. BONAPARTE (Joseph)

- P. s. par Carnot; Paris, 14 messidor an V, 1 p. 3/4 in-fol., tète impr. et vig. du Directoire

Intéressant document. Ampliation du décret du Directoire nommant Joseph Buonaparte ambassadeur de la République française auprès du Pape et le chargeant, dans le cas de l'ouverture d'un conclave, de donner l'exclusion au cardinal Albani.


26. BONAPARTE (Joseph)

- Minute de lettre autographe, avec ratures et corrections (à Talleyrand); (Rome, 1er janvier 1798), 15 p. in-fol.

Précieux document historique. Joseph Bonaparte, alors ambassadeur de la République à Rome, raconte à Talleyrand les détails de l'émeute qui eut lieu le 27 décembre 1797 et au cours de laquelle fut massacré le général Duphot. 11 donne les renseignements les plus curieux sur ce tragique événement, sur la douleur de la fiancée du général, Désirée Clary (la future reine de Suède), sur le dévouement des serviteurs qui allèrent rechercher le corps de Duphot, sur la belle et généreuse conduite du chevalier Angelini, ministre de Toscane, et du chevalier Azara, ministre d'Espagne, etc. Il déclare qu'il va quitter Rome et il conclut en ces termes : « D'après le récit simple des faits, je croirais faire injure à des républicains que d'insister sur la vengeance que le gouvernement français doit tirer de ce gouvernement impie, qui, assassin de Basseville, l'est devenu de volonté du premier ambassadeur français qu'on a daigné lui envoler, et de fait d'un général distingué comme un prodige de valeur dans une arme où chaque soldat a été un héros. Citoien ministre, je ne tarderai pas à me rendre à Paris dès que j'aurais mis ordres à mes affaires qui me restent à régler. Je vous donnerai sur le gouvernement de Rome de nouveaux détails; je vous exposerai quelle est la punition qu'il faut lui infliger. Ce gouvernement ne ce dément pas, astucieux et téméraire pour obtenir le crime, lâche et rampant lorsqu'il est commis... » -(On sait qu'une expédition fut dirigée contre Rome et que Berthier entra vainqueur dans cette ville le 18 février 1798.)


27. BONAPARTE (Joseph)

- Proclamation imprimée aux citoyens de Paris; Paris, 29 mars 1814, 2 p. in-8

Pièce historique où il annonce qu'une colonne ennemie s'est portée sur Meaux et où il adjure les Parisiens de défendre la capitale.


28. BONAPARTE (Julie Clary) - femme du précédent, n. 1777, m. 1845.

- L. a. s. à son beau-frère Lucien; Spoleto, 28 mars 1808, 10 heures du soir, 1 p. in-8

Très jolie lettre où elle lui propose de venir la voir incognito à Albano, où elle passera le 30 à huit heures du matin. Elle proteste de son attachement pour lui. -Au verso et sur la troisième page est la minute autographe de la réponse de Lucien. Celui-ci est persuadé qu'en passant devant sa porte sans s'arrêter elle obéit à des ordres positifs venus de Paris et de Naples, mais il ne peut aller la voir à Albano. « Vous sentez que l'honorable proscription qui pèse sur moi me donne droit à toutes sortes de prévenances, si la délicatesse et l'honneur existent encore. Je suis même persuadé que le roi de Naples (Joseph) n'a changé de conduite à mon égard que par des ordres absolus de celui qui commande aux affections et à l'honneur des rois qu'il crée...»


29. BONAPARTE (Julie Clary)

- L. a. s. (à son beau-frère Lucien); Bruxelles, 11 février 1822, 3 p. in-4

Superbe lettre toute relative au mariage de sa fille Zénaïde avec son cousin Charles, fils de Lucien. Elle transcrit une lettre du roi Joseph qui approuve cette union, mais demande qu'elle ne se fasse pas avant le mois de juin, et qui accorde la dot de 700,000 francs. En conséquence elle va vendre Prangins et emprunter sur ses diamants. -(Le mariage eut lieu à Bruxelles le 29 juin 1822).


30. BONAPARTE (Zénaïde) - fille aînée du roi Joseph, femme de Charles Bonaparte, prince de Canino, traducteur des oeuvres de Schiller, n. à Paris, 1801, m. 1854.

- L. a. s., avec un post-scriptum aut. sig. de son mari, à la princesse Lucien Bonaparte, sa belle-mère ; Rome, 27 janvier 1843, 3 p. 1/4 in-8

Très jolie lettre où il parle de sa pauvre soeur Charlotte, qui était si bonne et si accueillante pour tout le monde, surtout pour les Français, et où elle se plaint des fatigues de sa grossesse.


31. BONAPARTE (Charlotte) - soeur de la précédente, femme du frère aîné de Napoléon III, qui inspira une vive passion au peintre Léopold Robert, n. à Paris, 1802, m. 1839.

- L. a. s. à son oncle (Lucien) ; Rome, 27 décembre 1824, 1 p. 3/4 in-4

Charmante épitre de compliments de bonne année. « J'ai souvent des nouvelles d'Amérique. Papa, Zénaïde et Charles se portent bien et mon petit neveu commence à parler.»


32. BONAPARTE (Lucien) - deuxieme frère de Napoléon Ier, prince de Canino, n. 1775, m. 1840.

- L. a. s. au cit. Vilerbe, commandant la place de Bonifacio; Ajaccio, 25 ventôse an V, 1 p. in-fol. Un peu jaunie

Belle lettre, écrite comme commissaire des guerres, et dans laquelle il s'oppose à toute vente de farine et effets d'habillement laissés par les Anglais à Bonifacio.


33. BONAPARTE (Lucien)

- L. a. s. Lucien à sa belle-soeur (Joséphine); Madrid, 18 nivôse an IX, 1 p. 1/2 in-4

Curieuse épître où il lui mande que la joie a éclaté à Madrid lors de l'arrivée de Mmo Minette, qui apportait des robes et des costumes, mais que la douane a réclamé 20 ou 30,000 francs de droits. Piquants détails.


34. BONAPARTE (Lucien)

- L. a. s. L. B. P. à son oncle (le cardinal Fesch); Pesaro, 29 mai, 3 p. in-4

Précieuse lettre où il exprime son étonnement du conseil qu'il lui donne de faire annuler son mariage et déclarer ses enfants enfants naturels. « Vous avez donc oublié l'honneur et la religion!!!... .Non, mon cher oncle, je ne suis pas à plaindre en faisant mon devoir d'époux et de père; je serais à plaindre si j'étais assez lâche pour faire ce qu'exige l'Empereur : alors rien ne pourrait appaiser le cri de ma conscience, mais je sçaurai conserver ce premier bien aux dépens de tous les autres et même aux dépens de l'Europe... » Il offre à l'Empereur de partir pour l'Amérique, s'il le croit convenable. « Dites-lui bien que je suis désespéré, non pas de la proscription à laquelle sa puissance me condamne, mais d'être obligé de renoncer à l'espérance de l'approcher et de le servir. Au reste, la volonté de Dieu soit faite... mais je défierais le ciel même de m'avilir... je mourrai sans tache comme j'ai vécu...»


35. BONAPARTE (Lucien)

- P. a. s. L. B. P. ; janvier 1812, 3 p. in-8

Très curieuse note pour ses Mémoires, écrite pendant sa captivité en Angleterre. 11 raconte que ne pouvant répondre à Mme Stéphanie, sans soumettre sa lettre à l'inspection du colonel Leighton, il a chargé un ami commun de faire connaître à Mme Stéphanie ses remerciements et ses demandes. Il a besoin de recevoir au plus tôt les 30,000 francs de sa mère et il déclare qu'il n'a aucun espoir de continuer sa route vers les Etats-Unis avant la paix générale.


36. BONAPARTE (Lucien)

- Lettre en partie autographe et signée L. B. P. à M. Robaglia; Florence, 3 décembre 1830, 3/4 de p. in-4

Très curieuse épître sur la chute de ses espérances de retour en France. « La protestation de Joseph qui déclare la guerre au roi des Français de son camp de New-York où il est en sûreté atout perdu : on a rendu les paroles et déclaré que puisqu'on se déclarait ennemi on n'avait rien à attendre du gouvernement!... J'écris à Paris pour tâcher de remédier à la sottise de New-York, mais j'espère peu.»


37. BONAPARTE (Lucien)

- L. a. s. à M. Sapey ; Londres, 30 janvier 1833, 1 p. in-4

Curieuse épître où il déclare ne pouvoir contribuer à aucune bonne oeuvre, tant qu'on ne reviendra pas sur l'inique confiscation de la liste civile de l'Empereur.


38. BONAPARTE (Alexandrine de Bleschamp) - seconde femme du précédent, n. à Calais, 1778, m. 1855.

- L. a. s. à Monseigneur…; Rome, 2 p. 3/4 in-4

Très belle lettre où elle implore sa justice en faveur de sa fille a princesse Anna Hercolani, qui est fort malade.


39. BONAPARTE (Charlotte) - fille de Lucien et de sa première femme Christine Rover, princesse Gabrielli, n. 1796, m.

- L. a. s. au docteur Bailly; Rome, 10 mars 1825, 3 p. in-4

Très jolie lettre où elle parle de sa fille Camille et de son petit garçon Angelo, qui a maintenant trois mois et demi et qu'elle nourrit elle-même.


40. BONAPARTE (Charles) - prince de Canino et de Musignano, fils de Lucien et de sa deuxième femme, naturaliste, un des organisateurs de la république romaine en 1849, n. à Paris, 1803, m. 1857.

- L. a. s., en italien, au docteur Fitzinger; Rome, 8 juillet 1835, 2 p. in-4

Belle lettre de recommandation en faveur de son beau-frère le prince Maurice Jablonowski.


41. BONAPARTE (Pierre-Napoléon) - frère du précédent, représentant du peuple en 1848, fameux par le meurtre de Victor Noir, n. 1815, m. 1878.

- L. a. s.; samedi, 1 p. 1/4 in-8. Jolie pièce


42. BONAPARTE (Pierre-Napoléon)

- L. a. s. à un médecin; Londres, 14 juillet 1873, 3 p. in-8

Très curieuse épître où il sollicite du service dans l'armée du Shali de Perse, vu que les derniers événements et l'incendie de sa propriété l'ont mis dans une position voisine du dénuement. « C'est peut-être encore une illusion, mais en lisant dans les journaux le compte rendu de la visite de Sa Majesté au tombeau des Invalides, je me suis dit que le Shah de Perse ne dédaignerait pas, qui sait? d'avoir un neveu de Napoléon parmi ses officiers.»


43. BONAPARTE (Marie-Letizia) - petite-fille de Lucien, épouse de Ratlazzi, n. 1833.

- L. a. s., 2 p. 3/4 in-8

Jolie lettre d'envoi d'un exemplaire de son drame l'Aventurière des colonies.


44. BONAPARTE (Elisa) - soeur aînée de Napoléon Ier, princesse de Lucques et de Piombino, grande duchesse de Toscane, n. 1777, rn. 1820.

- L. s., avec 5 lignes autographes, à Napoléon I; Livourne, 22 avril 1809, 2 p. in-fol.

Intéressante lettre où elle lui fait connaître les mesures qu'elle a dû prendre pour conjurer le mauvais esprit que montraient les chasseurs volontaires de Livourne.


45. BACIOCCHI (Félix) - mari d'Elisa Bonaparte, n. 1762, m. 1841.

- L. s.; 13 floréal an XII, 1 p. in-4, tête impr


46. BONAPARTE (Napoléone-Elisa) - fille des précédents, comtesse Camerata, n. 1806.

- L. a. s. à son oncle (Lucien) ; (1823), 1 p. in-4

Très belle lettre où elle lui envoie ses témoignages de respect et de tendresse à l'occasion de son mariage avec le comte de Camerata.


47. BONAPARTE (Louis) - troisième frère de Napoléon 1er, roi de Hollande, n. 1778, m. 1846.

- P. a. s. Buonaparte le jeune ; Nice, 24 thermidor an II, 1 p. in-8 oblong


48. BONAPARTE (Louis)

- L. a. s. à Berthier, 1 p. 1/2 in-4

Belle lettre, écrite comme chef de brigade et relative aux besoins de son régiment.


49. BONAPARTE (Louis)

- L. s. au cardinal Fesch ; Amsterdam, 31 décembre 1808, 3/4 de p. in-4. Très jolie lettre


50. BONAPARTE (Louis)

- L. a. s. L. à Decazes ; 3 avril 1811, 2 p. in-8, cachet

Curieuse épître toute relative à ses démêlés avec sa femme. Il renvoie les lettres de change qui lui ont été adressées. « Tant pis si ces fonds sont perdus. Pourquoi m'envoyez-vous ce que je ne demande pas? Quand j'aurai besoin, je demanderai à maman sans hésitation ce qui me sera nécessaire. Jusque-là je ne recevrai rien. ;>»


51. BONAPARTE (Louis)

- Lettre en partie aut. sig. à Norvins ; Florence, 31 mai 1829, 49 p. 1/2 in-4, rel

Précieux document historique, dont une page et demie seulement est autographe. Louis Bonaparte relève un certain nombre d'erreurs commises par Norvins dans son Histoire de Napoléon. Il fait l'éloge de son frère. « Plus la postérité approfondira son histoire et plus elle reconnaîtra que le but et le mobile de toutes ses actions fut la véritable gloire, c'est-à-dire la considération des droits et du bien-être des Français aussi bien que l'indépendance et la grandeur de la nation. » Il parle de son propre rôle en Hollande et donne à ce sujet les plus intéressants détails, ainsi que sur ses démêlés avec l'empereur. Il termine en faisant l'éloge de la famille de Napoléon, qu'on prend à tâche de dénigrer de toutes manières. « Permettez-moi donc, Monsieur, d'observer, en finissant, à ces écrivains si difficiles et si sévères sur les qualités et la conduite des parents de Napoléon, que lorsque la fortune leur souriait, loin de blâmer ces mêmes personnes, ils leur trouvaient toutes les vertus; que, quoi qu'ils en disent, l'impartiale histoire reconnaîtra que tous les membres de cette famille se sont montrés dignes de la France et de Napoléon, malgré les circonstances et les événements les plus extraordinaires.»


52. BONAPARTE (Hortense de Beauharnais) - femme du précédent, n. 1783, m. 1837.

- L. a. s. à Napoléon Ier ; Arenenberg, 18 juin 1821, 2 p. in-4, enveloppe

Très précieuse lettre, écrite avant qu'elle eût appris la mort de Napoléon, arrivée le 8 mai précédent. Porteuse lui adresse cette lettre par M. de Plauat et exprime sa douleur de ne jamais recevoir de ses nouvelles. Elle espère qu'il a reçu une boîte avec le portrait de sa mère qu'elle lui a envoyé il y a deux ans. Elle fait un tableau de sa vie. « L'éducation de mon fils (Napoléon III) fait mon unique sollicitude. Je sacrifie tout à cela, car c'est le plus grand bien que je puisse lui laisser. Napoléon est à Home auprès de son père ; je lui ai envoyé dernièrement un officier d'artillerie, homme de mérite, pour lui servir de gouverneur. Je fais des voeux pour qu'il y reste, car mon fils a besoin de travailler et tout ce qui porte votre nom ne peut être médiocre. On assure que votre cher Napoléon est charmant et reçoit une bonne éducation. En général, sire, tous ces enfants, élevés à l'école du malheur, en vaudront davantage et vous serés toujours le mobile de leurs actions et de leur amour...»


53. BONAPARTE (Hortense de Beauharnais)

- L. a. s. H. ; 15 mai 1823, 1 p. in-8

Jolie lettre, pleine de sentiments philosophiques. « Pensés bien que la vie n'est qu'une suite de contrariétés, trop heureux quand elle n'est pas de douleur. La sagesse veut qu'on tire le meilleur parti possible de sa position, qu'on en voye le bien plutôt que le mal...»


54. BONAPARTE (Napoléon-Louis) - fils aîné du roi Louis, un des chefs de l'insurrection romaine en 1831, n. 1804, m. 1831.

- L. a. s., en italien, à M. Visconti; Florence, 9 janv. 1826, 1 p. l/2in-8. Jolie lettre. Rare


55. NAPOLÉON III - fils du roi Louis, empereur des Français, n. 1808, m. 1873.

- L. a. s. à son oncle Lucien ; Rome, 7 janvier 1826, 3/4 de p. in-4

Jolie lettre de souhaits de nouvelle année. Il est arrivé à Rome il y a trois jours avec sa mère et ils ont trouvé Mme (Letizia) en bonne santé. Ils iront ensuite rejoindre à Florence son père et son frère.


56. NAPOLÉON III

- L. a. s. N. L. (au libraire Leneveu); Ram, 18 janvier 1845, 3 p. 3/4 in-8

Très intéressante lettre où il demande des volumes qui peuvent lui être utiles pour l'histoire de l'artillerie. Curieux détails.


57. NAPOLÉON III

- L. a. s. N. L. (au libraire Leneveu); 27 janvier 1845, 1 p. in-4.

Belle lettre où il demande un livre concernant Gaspard Bureau, grand maître de l'artillerie sous Charles VII


58. NAPOLÉON III.

- L. s. (à Gustave Doré); Compiègme, 11 déc. 1868, 1/2 p. in-8

Jolie lettre où il le remercie de l'envoi de ses oeuvres et proteste de sa sympathie pour son talent.


59. EUGÉNIE - impératrice des Français, femme du précédent, n. 1826.

- L. s.; Saint-Cloud, 10 juin 1853, 1/2 p. in-fol. Belle pièce


60. BONAPARTE (Pauline) - princesse Borghèse, duchesse de Guastalla, seconde soeur de Napoléon Ier, célèbre par sa beauté, n. 1780, m. 1825.

- L. a. s. à son frère Lucien; Paris, 7 mai (1811), 2 p. 1/4 in-8. Rare.

Très belle lettre. Elle lui mande que le peintre Le Thière, auquel il s'intéressait, vient d'être nommé directeur de l'Académie de France à Home. Sachant que cela lui faisait plaisir, elle a obtenu de M. de Champagny cette nomination. Elle proteste de sa tendresse pour lui. Elle vient d'être très souffrante et va passer une année en Provence. « Je viens d'obtenir la permission de l'empereur et je pars demain.>>


61. BONAPARTE (Pauline)

- Ordres donnés par S. A. I. la princesse Pauline à son premier valet de chambre, pièce autographe, 3/4 de p. in-4

Ordres pour le cérémonial à observer dans une réception.


62. BONAPARTE (Pauline)

- P. s., sur vélin, par Cambacérès ; Paris, 21 septembre 1810, 8 p. in-4

Curieux document. Expédition authentique de l'acte par lequel le conseil du sceau des titres délivre à la princesse Pauline des lettres d'investiture de 170,000 francs de rente sur le grand-livre de France qu'il a plu à l'empereur d'attacher en supplément de dotation au titre de duchesse de Guastalla.


63. LECLERC (Emmanuel) - général, commandant en chef de l'expédition de Saint-Domingue, premier] mari de Pauline Bonaparte, n. 1772, m. 1802.

- L. a. s. au général Baraguey d'IIilliers ; Milan, 12 vendémiaire an V, 3/4 de p. in-4, tête impr. et vig. de Bonaparte

Belle lettre où il le prie de lui faire passer toutes les relations de nos avantages depuis le 16 qu'il a dû faire imprimer.


64. LECLERC (Emmanuel)

- L. a. s. à Joseph Bonaparte; Milan, 1er thermidor a nVI, 1 p. , in-fol., tête imp. et vig. Légère déchirure

Importante lettre où il lui dénonce les intrigues qui s'agitent à Milan. On dit que la guerre va reprendre. « Aujourd'hui que Bonaparte n'y est plus, il serait intéressant que nous eussions une armée autrement équipée que ne l'est la nôtre. » Il pense que Bonaparte doit être arrivé à Alexandrie. « Les Anglais se remuent beaucoup pour s'emparer de la Corse : ils y envoyant des émigrés avec de l'argent et si cette isle là est prise, ce sera la faute de Scherer qui s'obstine à ne jamais y envoyer d'argent. Paulette est malade.»


65. BORGHÈSE (Camille) - second mari de Pauline Bonaparte, n. 1775, m. 1832.

- L. s. au duc de Feltre; 21 juin 1813, 3/4 de p. in-4


66. BONAPARTE (Caroline) - troisième soeur de Napoléon I, reine de Naples, femme de Mural, n. 1782, m. 1839.

- L. a. s. à son frère (Lucien) ; 1er mai, 3/4 de p. in-4

Intéressante lettre. « Dites-moi, mon cher frère, si vos espérances se réalisent, si mon oncle (le cardinal Fesch) a vu le pape, comment il en a été accueilli et enfin comment vous êtes tous à Rome...»


67. MURAT (Joachim) - roi de Naples, mari de la précédente, n. 1771, fusillé en 1815.

- L. s. à Berthier; Milan, 26 vendémiaire an X, 1 p. 1/2 in-fol., tête imp. et vig

Pièce historique où il mande qu'il vient de conclure un armistice avec les Anglais dans Porlo-Ferrajo. « Les Anglais ont manifesté la satisfaction la plus vive en apprenant la nouvelle de la paix. » Détails sur une sortie opérée le 19 vendémiaire par l'ennemi, qui fut repoussé.


68. MURAT (Joachim)

- L. s., avec 6 lignes autographes, à Portalis; (1802), 1 p. 1/2 in-4. Légères taches

Curieuse épître. Le siège épiscopal de Cahors étant vacant, Murat désire voir placer dans cette ville, chef-lieu de son département, un évêque digne de réunir tous les suffrages. A cet effet, il recommande l'abbé Guingan de Saint-Mathieu, ex-constituant et ancien curé de la première paroisse de Limoges. -(Le siège de Cahors fut donné à Guillaume-Balthazar Cousin de Grainville, qui l'occupa jusqu'en 1828).


69. MURAT (Joachim)

- L. a. s. à Napoléon I; Henningsdorf, 25 octobre 1806, 5 h. 1/2 du soir, 2 p. in-4

Importante lettre sur la poursuite des Prussiens après la bataille d'Iéna (gagnée le 14 octobre). Murat mande que le prince de Hohenlohe est en marche sur Stettin et il fait connaître ses dispositions militaires.-(Le même jour Napoléon était à Potsdam et le 28 il fit son entrée à Berlin.)


70. MURAT (Joachim)

- Minute de lettre autographe à Napoléon I; (juin 1807), 4 p. in-4

Pièce historique sur les préliminaires de la bataille d'Heilsberg (gagnée le 10 juin 1807 par le maréchal Soult sur Bennigsen). Murat fait connaître à Napoléon la position de sa cavalerie et ses mouvements. Il va chercher à intercepter la route de communication des armées de Bennigsen et d'Essen. « J'écris au général Morand de se liés avec moy par sa cavalerie légère. Des reconnaissances seront poussés sur tous les points. Le général Moran doit faire connaître mon mouvement aux maréchaux Ney et Davoust après demain, à moins d'ordre contraire de Votre Majesté...»


71. MURAT (Joachim)

- L. aut. parafée à un de ses ministres; Grossenhager, 19 septembre 1813, 3 p. 3/4 in-8

Très curieuse épître. Il est malheureux que les premiers succès n'aient pas été secondés. « Tout va mal, toute l'armée veut la paix; l'empereur seul combat l'opinion générale... » 11 lui recommande de faire rentrer ses fonds particuliers. » J'ordonne le désarmement de la marine; ce sera un grand soulagement pour le trésor. L'empereur me traite à merveille ; jamais il ne fat mieux pour moi... »


72. MURAT (Napoléon-Achille) - fils aîné des précédents, qui passa toute sa vie aux Etats-Unis, n. à Paris, 1801, m. 1847.

- L. a. s. à sa tante.:.. ; Naples, 21 décembre 1813, 1 p. 1/4 in-4

Belle lettre de compliments, écrite à l'âge de douze ans.


73. MURAT (Napoléon-Achille)

- L. a. s. à un ami; Lipona, 13 juillet 1836, 4 p. in-4

Très intéressante lettre pleine de détails sur son genre de vie.


74. MURAT (Lucien) - frère du précédent, député de la Seine en 1849., sénaleur, n. 1803, m. 1878.

- L. a. s. à Napoléon III; 23 août (1867), 3/4 de p. in-4

Très belle lettre où il le félicite de son retour du beau voyage qu'il vient de faire (en Allemagne) et où il sollicite une audience.


75. MURAT (Letizia) - soeur des précédents, comtesse Repoli, n. 1802.

- L. a. s. à son oncle (Lucien), 1 p. in-4

Jolie lettre de compliments de nouvelle année.


76. MURAT (Letizia)

- L. a. s., signée aussi par son mari Guido Pepoli, à son oncle (Lucien) ; Ponte, 4 novembre 1823, 3/4 de p. in-4

Belle lettre écrite après son mariage et où les nouveaux époux annoncent leur prochaine visite à leur oncle à Bologne.


77. MURAT (Louise) - soeur de la précédente, comtesse Rasponi, n. 1805.

- 2 l. a. s. à son oncle (Lucien); 1825 et 1827, 4 p. in-4. Très jolies lettres


78. BONAPARTE (Jérôme) - le plus jeune des frères de Napoléon, roi de Westphalie, n. 1784, m. 1860.

- L. a. s. à son frère Joseph; Juilly, 6 floréal (an IV), 2 p. in-8

Curieuse lettre écrite du collège de Juilly, à l'Age de treize ans. Il vient de jouer dans une pièce à la distribution des prix, et il a remporté le prix d'honneur, le seul qui ait été donné aux élèves. Il le supplie de venir le voir, d'amener avec lui leur soeur Caroline, de lui envoyer des culottes, des modèles de-dessin.


79. BONAPARTE (Jérôme)

- Billet à ordre de 30,000 francs signé, avec 2 lignes autographes ; Saint-Pierre de la Martinique, 6 floréal an XI, 4 p. in-8 oblong


80. BONAPARTE (Jérôme)

- L. a. s. à un de ses frères ; Cassel, 15 janvier 1809, 1/2 p. in-4. Jolie lettre


81. BONAPARTE (Jérôme)

- L. a. s. aux membres du gouvernement provisoire delà République ; Paris, 26 février 1848, 3/4 de p. in-4

Très curieuse lettre. « La nation vient de déchirer les traités de 1815; le vieux soldat de Waterloo, le dernier frère de Napoléon rentre dès ce moment au sein de la grande famille. Le temps des dynasties est passé pour la France. La loi de proscription qui me frappait est tombée avec le dernier des Bourbons. Je demande que le gouvernement de la République prenne un arrêté qui déclare que ma proscription était une injure à la France et a disparu avec tout ce qui nous a été imposé par l'étranger.»


82. BONAPARTE (Jérôme-Napoléon-Charles) - prince de Montfort, fils aîné du précédent, n. 1814, m. 1847.

- L. a. s. à son oncle (Lucien); Rome, 21 janvier 1822, 1 p. in-4

Très jolie lettre où il exprime ses regrets de ne pas l'avoir rencontré à Rome et son contentement de l'accueil si flatteur qu'il a reçu de sa grand'maman, de son oncle, de sa tante et du cardinal Fesch.


83. BONAPARTE (Joseph-Charles-Paul) - dit le prince Napoléon, frère du précédent, n. 1822, m. 1891.

- L. a. s. aux membres du gouvernement provisoire de la République ; Paris, 26 février 1848, 1 p. in-8

Très curieuse épître, dont voici le texte : « Au moment même delà victoire du peuple je me suis rendu à l'Hôtel de Ville. Le devoir de tout bon citoyen est de se réunir autour du gouvernement provisoire de la République. Je tiens à être un des premiers à le faire, heureux si mon patriotisme peut être utilement employé.»


84. BONAPARTE (Joseph-Charles-Paul)

- L. a. s. à Virginie Déjazet ; 22 octobre, 1 p. 3/4 in-8

Très curieuse lettre où ilia complimente sur la façon dont elle interprète les chants de Béranger. « J'aimais notre grand poète populaire, mais je ne l'ai tout à fait compris qu'après vous avoir entendue ! Quelle douce philosophie, quels bons sentiments, quel vrai palriotisme, quel talent français, comme chaque chanson est un petit poème! Oh, oui, Béranger est grand, mais il n'est complet que chanté par vous...»


85. CLOTILDE DE SAVOIE - fille de Victor-Emmanuel, femme du précédent, n. 1843.

- L. a. s. à Mme Villot; 8 juillet 1863, 3 p. in-18

Très belle lettre où elle lui envoie ses consolations à l'occasion de la mort de son frère.


86. BONAPARTE (Mathilde) - fille du roi Jérôme, n. 1820.

- L. a. s. à Mocquard; 17 mars, 1 p. 3/4 in-8

Elle le prie de remettre à l'Empereur tme demande de privilège de théâtre émanant de Brisebarre, littérateur distingué, dont Scribe est le parrain littéraire.


87. FESCH (Joseph cardinal) - oncle de Napoléon Ier, archevêque de Lyon, n. 1763, m. 1839.

- L. a. s. ; messidor an VI, 1 p. in-4

Demande d'un passeport pour Gênes. -Cette pièce porte une apostille aut. sig. de Joseph Bonaparte.


88. FESCH (Joseph, cardinal)

- L. a. s. à son neveu Lucien ; Paris, 2 ventôse an IX, 3/4 de p. in-8

Jolie lettre où il le prie de lui acheter quelque tableau espagnol pour compléter sa collection.


89. BEAUHARNAIS (Eugène de) - fils de l'impératrice Joséphine, vice-roi d'Italie, n. 1781, m. 1824.

- L. a. s. à Louise Cochelet (lectrice de la reine Hortense) : Ismaning, 24 juin 1821, 2 p. 1/2 in-4

Très belle lettre pleine de témoignages d'affection.


90. BEAUHARNAIS (Eugène de)

- L. a. s. p. e. à Louise Cochelet; Munich, 9 nov. 1818, 1 p. in-4. Jolie lettre


91. BEAUHARNAIS (Augusta de Bavière) - femme du précédent.

- L. a. s. à Napoléon Ier; Monza, 8 nov. 1813, 1 p. in-4

Importante lettre où elle l'assure de l'entier dévouement de son mari et d'elle-même. « Il défendra le royaume jusqu'au dernier "moment. De mon côté, je tâcherai de ranimer les esprits faibles qui se laissent abattre dès qu'ils entendent parler de danger. Si nous succombons, nous aurons au moins la consolation d'avoir rempli notre devoir. » -(Cette lettre n'est pas l'original, mais un double de la main de la princesse.) 4.


92. BEAUHARNAIS (Théodoline de) - fille du prince Eugène, reine de Wurtemberg.

- L. a. s. au baron…; Stuttgard, 1S mars 1857, 4 p. in-8

Intéressante lettre où elle proteste contre les calomnies du duc de Raguse à l'égard du prince Eugène.


93. BEAUHARNAIS (Fanny comtesse de) - célèbre femme auteur, tante de l'impératrice Joséphine, n. 1728, m. 1813.

- L. a. s. au cit. de La Chapelle ; 9 vendémiaire an XI, 1 p. in-4

Très belle lettre où elle le remercie du compte rendu qu'il a fait d'un de ses ouvrages.


94. AUGEREAU (Pierre-François-Charles) - duc de Castiglione, maréchal de l'Empire (1804), n. à Paris, 1757, m. 1816.

- L. s. à Berthier; Ferrare, 23 messidor an IV, 2 p. 3/4, in-fol., tête impr. et vig

Pièce historique où il lui mande qu'il part à marches forcées pour Porto-Legnano avec ses troupes. Il s'étonne que le général en chef (Bonaparte) soit fâché de ce que son premier ordre n'ait pas été exécuté. « lime semble qu'il n'a militairement aucun motif de l'être. En effet pouvais-je laisser derrière moi un rassemblement de trente mille paysans et m'aventurer sur l'Adige avant de l'avoir dissipé. Le général en chef est trop soldat pour désapprouver ma conduite. Cependant je répare le temps que vous croyez perdu par une marche forcée que ma troupe exécute. Si j'avais des ailes, j'atteindrais partout à la fois, mais je ne sais faire que le possible et soyez convaincu que je mets à mon service tout le zèle et toute l'activité d'un républicain vraiment jaloux de la gloire de sa patrie.»


95. BERNADOTTE (Jean-Baptiste-Jules) - maréchal de l'Empire, roi de Suède, n. à Pau, 1764, m. 1844.

- L. a. s. à Ney; Landau, 11 nivôse an VU, 1 p. in-fol.

Superbe lettre où il l'assure de son estime et de son amitié.


96. BERNADOTTE (Jean-Bapliste-Jules)

- L. s. à Ney; Landau, 11 nivôse an VII, 2 p. 1/4 in-fol.

Pièce historique. Il lui enjoint de fajre occuper immédiatement la ville de Mannheim, « Vous aurés soin de déclarer aux magistrats de Mannheim que vous n'entrez pas dans leur ville comme ennemi ; que vous regardez la paix comme terminée avec l'empire et que c'est pour assurer son indépendance que l'armée française veut mettre accidentellement garnison dans Mannheim.»


97. BERTHIER (Alexandre) - prince de Wagram et de Neuchâtel, maréchal de l'Empire (1804), n. à Versailles, 1753, m. 1815.

- L. s. au général Baraguey d'Hilliers; Liziera, 17 brumaire an V, 2 p. in-4, tète impr. et vig

Pièce historique où il raconte un combat livré sur les bords de la rivière Breuta et où les généraux Masséna et Augereau se sont distingués.


98. BERTHIER (Alexandre)

- L. a. s. à Jérôme Bonaparte; Kutno, 17 décembre 1806, 1 heure du matin, 1 p. in-4

Belle lettre où il lui prescrit, par ordre de l'empereur, de laisser le commandement du siège de Breslau au général Vandamne et de se rendre aussitôt à Varsovie.


99. BERTHIER (Alexandre)

- L. s. à Villemanzy; Lintz, 26 janv. 1807, 1 p. 1/4 in-fol.

Pièce historique où il le prévient que l'empereur l'a nommé commissaire pour la remise aux commissaires bavarois du Tyrol allemand et italien, « dont Sa Majesté ordonne que le roi de Bavière prenne possession le 1er février prochain. L'empereur a donné à l'empereur d'Allemagne et d'Autriche les armures do ses ancêtres et quelques curiosités qui se trouvent dans le château d'Arabras dans le Tyrol.»


100. BERTHIER (Alexandre)

- L. s. à Denniée; Osterode, 8 mars 1807, 3/4 de p. in-4

Pièce historique où il lui envoie le décret de l'empereur portant qu'avec les vingt-quatre pièces de canon prises à la bataille d'Eylau il sera fait une statue équestre du général d'Hautpoul (mort glorieusement à cette bataille).


101. BERTHIER (Alexandre)

- L. s. à Nex; Paris, 8 avril 1811, 3/4 de p. in-4

Intéressante lettre où il lui annonce que l'empereur l'a remplacé en Portugal dans le commandement du 6e corps d'armée par le maréchal duc de Raguse et l'autorise à revenir à Paris avec ses aides de camp pour recevoir un nouveau commandement.


102. BERTHIER (Alexandre)

- L. s. à Ney; Troyes, 26 février 1814, 4 heures 1/2 du soir, 1 p. 1/2 in-4

Pièce historique. Il lui envoie les renseignements reçus du maire de Yilliers-Saint-Georges et lui transmet l'ordre de l'empereur de se poster sur la rive droite de l'Aube, pour menacer les points de l'ennemi et, s'il les a levés, le suivre de manière à arrêter son mouvement et à dégager le duc de Raguse. « Sa Majesté vous donne pour instruction générale que, sous quelque prétexte que ce soit, il ne faut pas laisser établir lâcher à Sézanne. » -Les renseignements du maire de Villiers sont joints à la lettre de llerlhier et sont très intéressants.


103. BESSIÈRES (Jean-Baptiste) - duc d'Istrie, maréchal de l'Empire (1804), n. à Preissac (Lot), 1768, tué près de Rippach en 1813.

- P. a. s., sig. aussi par Alexandre Berthier; quartier général de Léoben, an V, 1 p. in-fol.

C'est la copie, certifiée conforme, de la promotion de Bessières au grade de chef de brigade.


104. BRUNE (Guillaume-Marie-Anne) - maréchal de l'Empire (1804), né à Brives-la-Gaillarde, 1763, assassiné à Avignon en 1813.

- L. a. s. à Laumond; Saint-Just, 3 nov. 1813, 1 p. in-4

Très curieuse épître où il mande que les nouvelles de l'armée troublent sa tranquillité. « Tout malade que je suis je n'aspire qu'à monter à cheval... J'écris aujourd'hui à l'empereur pour lui renouveler ma prière de me donner un service actif. S'il n'accueille pas cette demande, il faudra mourir de chagrin.»


105. BRUNE (Guillaume-Marie-Anne)

- L. a. s. M. B. à sa femme; Toulon, 30 juillet (1815), 1/2 p. in-4

Précieuse lettre, une des dernières écrites par le maréchal. En voici le texte : « Mon cher ange, je t'ai souvent écrit, mais des lettres que j'écris ne parviennent pas à Paris, ni même les députés de l'armée ne peuvent obtenir la permission de passer. C'est une confusion de pouvoirs. Cependant les drapeaux blancs flottent sur Toulon et les routes devraient être libres. Envoyé ce billet au prince Maurice. On veut m'éloigner de Toulon sans ordres. Je t'aime et' t'embrasse de tout mon coeur. » -A cette lettre est jointe une lettre signée de la Tnaréchale Brune à Talleyrand, datée de Paris, 6 août 1815, et par laquelle elle lui envoie le billet ci-dessus de son mari qui vient de lui parvenir. Elle prie le prince de montrer cette lettre au Roi. - (Le maréchal Brune avait été assassiné à Avignon le 2 août et la nouvelle, on le voit, n'en était pas encore parvenue à sa femme le 6.)


106. DAVOUT (Louis) - duc d'Auerstaedt et prince d'Eckmuhl, maréchal de l'Empire (1804), n. à Annoux (Yonne), 1770, m. 1823.

- L. a. s. à Mathieu Dumas; Paris, 2 germinal an XI, 3/4 de p. in-4, tête impr

Belle lettre où il mande qu'il a fait auprès du premier consul la commission dont il l'avait chargé.


107. DAVOUT (Louis)

- L. s., avec 4 lig. aut., à un général; Holdingen, 16 août 1806, 3 p. 3/4 in-fol.

Très curieuse lettre où il fait l'éloge du roi de Naples (Joseph Bonaparte) et parle d'une lettre que le maréchal ltochanibeau lui a écrite pour lui recommander son petit-flls. Piquants détails à ce sujet. « Les armées sont plus belles et plus nombreuses que jamais. Les quinze régiments d'infanterie que je commande sont à 2,400 présents et je ne sais si on ne devrait pas désirer quelque nouvelle bagarre. Il me semble que cela consoliderait pour des siècles l'histoire de France qui, sans cela, sera bien parsemée d'épisodes, tant que les Autrichiens et les Prussiens auront des armées d'environ 200,000 hommes chacune.»


108. DAVOUT (Louis)

- P. s.; Paris, 23 mars (1815), 3/4 de p. in-8

Dépêche télégraphique dont voici le texte : « Par ordre de l'empereur M. le lieutenant-général Dessaix arrêtera à Lyon jusqu'à nouvel ordre les 39e et 49e régiments de ligne.»


109. GOUVION SAINT-CYR (Laurent marquis) - maréchal de l'Empire (1812), n. à Toul, 1764, m. 1830.

- L. a. s. au général Taponier; Taskin, 5 messidor an V, 1 p. in-fol.

Superbe lettre où il lui prescrit les mouvements militaires qu'il doit faire.


110. JOURDAN (Jean-Baptiste) - maréchal de l'Empire (1804), n. à Limoges, 1762, m. 1833.

- L. a. s. à un général ; Mostotes, 4 août 1809, 1 p. in-4

Belle lettre où il mande que le duc de Bellune est à Santa-Cruz et qu'il est probable que l'armée anglaise n'a pas avancé. -(Le 28 juillet, le roi Joseph avait perdu la bataille de Talavera.)


111. KELLERMANN (François-Christophe) - duc de Valmy, maréchal de l'Empire (1804), n. à Strasbourg, 1735, m. 1820.

- L. a. s. à une amie; Mayence, 24 nov. 1809, 1 p. 1/2 in-4

Intéressante épître où il mande que si, par suite de la paix, l'armée de réserve est dissoute, il viendra passer l'hiver à Paris.


112. CANNES (Jean) - duc de Montebello, maréchal de l'Empire (1804), n. à Lectoure (Gers), 1769, tué à la bataille d'Essling en 1809.

- P. s., avec 2 mots autographes,comme général de brigade; le Caire, 21 frimaire an VII, 1 p. in-4 oblong


113. LEFEBVRE (François-Joseph) - duc de Dantzig, maréchal de l'Empire (1804), n. à Rouffach, 1755, m. 1820.

- Registre de sa correspondance, du 14 avril au 16 juin 1809, 85 p. in-fol.

Important document historique renfermant sa correspondance avec Napoléon Ier, Berthier, le roi de Bavière, etc., pendant la campagne de 1809 contre l'Autriche, où il commandait l'armée bavaroise.


114. LEFEBVRE (François-Joseph)

- L. a. s. au prince royal de Bavière; 5 oct. 1809, 2 p. 1/2 in-4

Curieuse épître où il rappelle qu'il a été nommé par Napoléon commandant en chef de l'armée bavaroise, et que lui seul a le droit d'ordonner des mouvements de troupes.


115. MACDONALD (Étienne) - duc de Tarente, maréchal de l'Empire (1809), n. à Sancerre (Cher), 1765, m. 1840.

- L. a. s. au général Gauthier; Caserte, 16 floréal an VII, 2 p. in-fol., tète impr

Importante lettre où il exprime sa douleur des événements qui le forcent à évacuer le royaume de Naples. (Il s'agit des revers de Scherer en Italie). Il lui prescrit de se replier sur lui et il espère pouvoir forcer les ligues ennemies et opérer sa jonction avec l'armée d'Italie.


116. MACDONALD (Etienne)

- L. a. s. au général Gauthier; Caserte, 18 floréal an VU, 3 p. 3/4 in-fol., tète impr

Pièce historique où il lui expose ses idées sur la marche à suivre dans les circonstances difficiles où il se trouve. L'ennemi tenlera par tous les moyens d'empêcher leur jonction avec l'armée d'Italie. S'il ne peut le forcer, il lui faudra se retirer honteusement sous Ancône où Lapone. « Adieu, mon cher général. Fermeté et prudence ; le génie de la République nous tirera de ce mauvais pas.»


117. MAUMONT (Auguste-Frédéric-Louis Viesse de) - duc de Raguse, maréchal de l'Empire (1809), n. à Châtillon-sur-Seine, 1774, m. 1852.

- L. a. s. à Joseph Bonaparte; Paris, 10 nivôse an VI, 3 p. in-4, cachet. Légère déchirure par la rupture du cachet

Très importante lettre où il lui raconte les ovations qui ont été faites à Bonaparte à l'occasion de la conclusion de la paix. « L'opinion de Paris est donc ce qu'elle doit naturellement être. Lassitude de la révolution, admiration sans bornes pour le grand homme du siècle, indifférence pour les affaires publiques, bavardages contre-révolutionnaires sans but et sans objet, voilà toujours les Parisiens... Tout se prépare avec activité pour l'expédition d'Angleterre et si la paix ne vient pas nous arrêter, je ne doute pas que nous n'ayons le succès le plus complet. » Il mande que leur voyage de Milan a été une suite continuelle de triomphes.


118. MARMONT (Auguste-Frédéric-Louis Viesse de)

- L. s. (à Murat); Delitzsch, 13 octobre 1813, 3 heures du matin, 1 p. in-4.

Pièce historique, écrite trois jours avant la bataille de Wachau et cinq jours avant celle de Leipzig. Il reçoit l'ordre de l'empereur de se rapprocher de Leipzig et de le soutenir, s'il en était besoin. « Mes troupes seront en marche avant le jour cl je me dirigerai sur Ilohlein, route de Duben à Leipzig. ».


119. MASSÉNA (André) - duc de Rivoli et prince d'Essling, maréchal de l'Empire (1804), n. à Nice, 1758, m. 1817.

- L. s. à l'administration centrale du département de la Manche ; Leutzbourg, 12 messidor an Vil, 3 p. in-fol., vig. et tête impr

Pièce historique où il leur demande de fournir des approvisionnements pour l'armée du Danube. « L'amour de la patrie, l'intérêt général, celui de vos administrés, le salut de vos frères combattant pour la liberté et la défense de vos foyers, me répondent, citoyens administrateurs, de l'efficacité de vos efforts et sont un véhicule trop puissant pour que je puisse donner de votre empressement à satisfaire à mon invitation.»


120. MONCEY (Bon-Adrien Jeannot de) - duc de Conegliano, maréchal de l'Empire (1804), n. à Besançon, 1754, m. 1842.

- P. s.; Paris, 30 mars 1814, 1 p. 1/2 in-fol., tête impr

Pièce historique sur la défense de Paris. Ordre de cesser le feu dans tous les postes, vu qu'une suspension d'armes est arrêtée. -Au bas, on trouve une curieuse note sur la saisie d'une charrette remplie de cartouches à balle que des traîtres faisaient passer aux Russes.


121. MONCEY (Bon-Adrien Jeannot de)

- P. s.; Paris, 30 mars 1814, 1 p. 1/2 in-fol., tête impr

Pièce historique. Ordre du jour à la garde nationale pour la prévenir de la conclusion d'un armistice et lui donner les instructions nécessaires relativement à l'ennemi.


122. MORTIER (Edouard) - duc de Trévise, maréchal de l'Empire (1804), n. au Cateau-Cambrésis, 1768, tué par la machine de Fieschi en 1835.

- L. a. s. au général Rapp; Valladolid, lo mai 1809, 1 p. in-4

Belle lettre. « Les succès de l'Empereur en Allemagne ont produit parmi nous une sensation bien vive, tout en éprouvant le regret réel de n'ayoir pu prendre part aux dernières affaires conduites avec tant de vigueur par un héros qui sait inspirer et faire de si grandes choses.»


123. NEY (Michel) - prince de la Moskowa, maréchal de l'Empire (1804), n. à Sarrelouis, 1769, fusillé en 1815.

- L. s. au maréchal (Marmont); Neu Jaschwitz, 20 août 1813, 1 p. 1/2 in-4

Pièce historique où il lui mande que l'attaque de l'ennemi contre le maréchal duc de Tarente ayant forcé celui-ci à se séparer du général Lauriston, il en résulte que l'ennemi pourrait concentrer ses forces et accabler une de nos colonnes. Il le prie donc de passer sur le champ sur la rive gauche de la Bober et de se diriger sur Gorlitz, base de la ligne d'opération de l'Empereur.


124. NEY (Michel)

- 7 lettres à lui adressées par les généraux Vandamme, Kellermann fils, Grenier, Loison, Marcognet et Rousseau; an XII-1814, 7 p. in-4 ou in-fol. Intéressant dossier militaire


125. OUDINOT (Charles-Nicolas) - duc de Reggio, maréchal de l'Empire (1804), n. à Bar-le-Duc, 1767, m. 1847.

- L. a. s. à MARCEAU; Trêves, 23 fructidor an III, 1 p. 1/2 in-4, tête impr. et vig. représentant un bonnet phrygien. (Coll. A. Bovet.)

Belle lettre écrite comme général de brigade commandant à Trèves.


126. OUDINOT (Charles-Nicolas)

- L. a. s. à sa fille; Jand'heur, 6 nov. 1832, 1/2 p. in-4. Jolie lettre


127. PÉRIGNON (Dominique-Catherine marquis de) - maréchal de l'Empire (1804), n. à Grenade (Haute-Garonne), 1754, m. 1818.

- L. a. s. à Milet-Mureau; Montech, 19 ventôse an VII, 1 p. 1/2 in-fol.

Superbe lettre où il mande que sa santé est rétablie et qu'il peut se rendre à son poste à l'armée d'Italie.


128. PONIATOWSKI (Joseph prince) - maréchal de l'Empire (1813), n. à Varsovie, 1763, tué à la bataille de Leipzig en 1813.

- L. s. au duc de Castiglione (Augereau); Rochlitz, 7 oct. 1813, 1 p. 1/2 in-4

Belle lettre écrite dix jours avant la bataille de Leipzig et où il mande que, par suite du grand mouvement de l'ennemi, il quitte Frohbourg.


129. SERURIER (Jean-Mathieu-Philibert comte) - maréchal de l'Empire (1804), n. à Laon, 1742, m. 1819.

- L. a. s. à Berthier; Paris, 28 thermidor an XIII, 1 p. in-fol., tête impr

Belle lettre sur la célébration de la Saint-Napoléon.


130. SOULT (Jean de Dieu) - duc de Dalmatie, maréchal de l'Empire (1804), n. à Saint-Amans-la-Bastide (Tarn), 1769, m. 1851.

- L. s. à NAPOLÉON Ier; Andujar, 5 avril 1810, 2 p. in-fol.

PIÈCE HISTORIQUE où il le félicite de son mariage avec Marie-Louise. « Je confonds ma faible voix avec celles de tous les Français et des autres nations européennes pour invoquer le grand régulateur de nos destinées d'accorder à Votre Majesté des princes dignes d'elle, qui fassent ses délices, comblent toutes les espérances et accomplissent les destinées du grand empire que Votre Majesté a créé. Dans cette grande circonstance je suis heureux, Sire, de pouvoir faire remettre sous les yeux de Votre Majesté quatre aigles qu'un détachement de ses troupes perdit en 1808 à Baylen, ainsi que neuf drapeaux pris en Andalousie sur ses ennemis... »


131. SUCHET (Louis-Gabriel) - duc d'Albufera, maréchal de l'Empire (1811), n. à Lyon, 1770, m. 1826.

- L. s., avec 10 lignes autographes, à Grouchy; Lyon, 13 avril 1815, 1 p. 1/2 in-4

Très curieuse lettre où il se plaint de ce que Grouchy ne lui envoie pas le double de sa correspondance avec le ministre. « Il me suffit, mon cher général, de mettre ces différentes choses sous les yeux pour te faire sentir que tu oublies les devoirs de ton grade et les obligations que la nature de ton commandement t'impose envers moi, tandis que je me suis empressé de rendre un hommage public à tes succès et à ta conduite politique... »


132. SUCHET (Louis-Gabriel).

- 6 l. s., avec additions autographes, au général Puthod, à Lyon; Chambéry, 25 mai au 18 juin 1815, 6 p. in-4

TRÈS INTÉRESSANTE CORRESPONDANCE pour l'histoire des Cent-Jours. Elle est toute relative à l'organisation de l'armée des Alpes et à l'équipement des bataillons qu'il faut diriger en toute hâte sur l'armée. Curieux détails à ce sujet. Nécessité de constituer une belle garde nationale et un bon état-major. -La dernière de ces lettres a été écrite le jour mêmie de la bataille de Waterloo..


133. VICTOR (Claude Perrin dit) - duc de Bellune, maréchal de l'Empire (1807), n. à La Marche (Vosges), 1764, m. 1841.

- L. a. s. au général Laviolais; Coni, 27 vendémiaire an VIII, 3/4 de p. in-4. Belle lettre militaire


134. ARRIGHI (Jean-Toussaint) - duc de Padoue, général, n. 1778, m. 1853.

- L. s. (à MURAT) ; Leipzig, 12 octobre 1813, neuf heures et demie du matin, 2 p. in-fol.

Pièce historique où il proteste de son dévouement à exécuter ses ordres. Il désire savoir s'il doit abandonner Leipzig pour se joindre à l'armée du roi de Naples. Il a reçu à ce sujet des ordres différents.


135. BERLIER (Théophile comte) - député de la Côte-d'Or à la Convention, conseiller d'État sous l'Empire, n. 1761, m. 1844.

- P. a. s.; 18 juin 1815, 1/2 p. in-4

Très curieux document. C'est la note, destinée au Moniteur, qui annonçait la victoire de Ligny remportée le 16 par Napoléon sur les (Le jour même où cette note était armées prussienne et anglaise. insérée avait lieu la bataille de Waterloo.)


136. BERTRAND (Henri-Gratien comte) - général, grand-maréchal du palais de Napoléon Ier, qu'il accompagna à Sainte-Hélène, n. à Châteauroux, 1773, m. 1844.

- L. a. s. à Fourier (l'illustre savant) ; Lyon, 8 nivôse an X, 1 p. in-4.

Très belle lettre où il mande qu'il attend à Lyon le premier consul et où il parle de sa conduite lors de la capitulation d'Alexandrie.


137. CAMBACÉRÈS (Jean-Jacques-Régis de) - député de l'Hérault à la Convention, 2e consul, archi-chancelier de l'Empire, membre de l'Académie française, n. 1753, m. 1824.

- L. s. à Clarke ; Paris, 27 avril 1809, 1 p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE où il mande qu'une dépêche de Berthier lui annonce que l'Empereur vient de remporter sur l'armée du prince Charles une victoire plus complète, s'il est possible, que celle d'Iéna. « La bataille de Ratisbonne a duré trois jours. Il me semble qu'il conviendrait de faire annoncer cette nouvelle par des salves d'artillerie.»


138. CAMBACÉRÈS (Jean-Jacques-Régis de)

- L. s. à NAPOLÉON Ier; Paris, 6 mars 1811, 2 p. in-fol.

PIÈCE HISTORIQUE. Il lui envoie un projet de l'acte qu'il se propose de faire rédiger lors de la naissance de l'enfant précieux qu'on attend avec tant d'empressement. Il demande si l'Impératrice signera l'acte et si les princes et princesses du sang autres que ceux désignés comme témoins et d'autres grands personnages seront reçus à signer cet acte « Vous voudrez bien remarquer, Sire, qu'il n'est point fait mention des prénoms, ni dans le projet d'acte, ni dans la lettre close. C'est que nous avons pensé que Votre Majesté nous les indiquerait dans le moment même et suivant le sexe de l'enfant.»


139. CHARPENTIER (Henri-François-Marie comte) - général, un des héros des campagnes de 1813 et de 1814, n. à Soissons, 1769, m. 1831.

- L. a. s. à un général; Corbeil, 16 février (1814), 4 heures du soir, 1 p. in-4

Intéressante lettre où il mande que l'ennemi est entré à Fontaine- bleau le jour même à dix heures du matin et que le général Chouart vient de partir pour Brie-Comte-Robert.


140. CLAPARÈDE (Michel-Marie comte) - célèbre général, un des héros d'Austerlitz et de Wagram, n. à Gignac (Hérault), 1770, m. 1842.

- L. a. s. à Berthier; Haugsdorf, 13 juillet 1809, 2 p. 3/4 in-4

Très belle lettre où il donne les noms des officiers qui se sont distingués sous ses ordres. Parmi eux figurent les généraux Plauzonne et Bertrand et l'adjudant-major Hugo (le père du poète).


141. CLARKE (Henri-Jacques-Guillaume) - duc de Feltre, célèbre général et ministre de la Guerre sous Napoléon Ier, maréchal de France (1816), n. à Landrecies, 1765, m. 1818.

- L. s. à NAPOLÉON Ier; Blois, 7 avril 1814, 2 p. 1/4 in-fol.

Importante pièce HISTORIQUE. Clarke fait part à Napoléon (dont la déchéance avait été proclamée le 2 avril) des nouvelles que lui ont envoyées les maréchaux Suchet, Soult et Augereau, à la date des 2 et 3 avril. Suchet parle de ce qui se passe en Espagne. -Soult mande que les Anglais se préparent à passer la Garonne au-dessous de Toulouse. Le maréchal se montre disposé à les attendre et à leur livrer bataille près de Toulouse. (Cette bataille eut lieu le 10 avril entre Soult et Wellington.) - Augereau écrit de Valence que le général Ordonet Wellington.) - neau a mis en déroute une colonne de 500 hommes et que le général Estève, attaqué par des forces supérieures, a dû rentrer dans Romans. (Napoléon abdiqua le 11 avril suivant.)


141*. COMPANS (Jean-Dominique comte) - célèbre général, n. à Salies (Haute-Garonne), 1769, m. 1845.

- L. a. s. à Marmont; Neu Jacowitz, 19 août 1813, 1 p. in-4

Belle lettre où il lui transmet ce qu'il a su par des paysans relativement au pont de Gross Walditz et à la route de Neu Jacowitz à Gross Walditz..


142. DALBERG (Charles baron de) - évêque de Constance, célèbre homme d'État, n. 1744, m. 1817.

- L. a. s. à NAPOLÉON Ier ; Ratisbonne, 15 juin 1806, 1 p. in-fol.

Superbe lettre de félicitations sur le mariage de la princesse Stéphanie Napoléon avec le prince électoral de Bade..


143. DALBERG (Émeric-Joseph duc de) - célèbre homme d'État, membre du gouvernement provisoire de 1814, n. 1773, m. 1833.

- 4 l. aut., dont une signée, au baron Louis, au baron de Vitrolles à son secrétaire Hedessofer et à Laffitte; Vienne, 13 et 15 mars 1815, 5 p. in-4

IMPORTANT DOSSIER sur le retour de Napoléon de l'île d'Elbe. Envoi d'une déclaration vigoureuse contre l'homme qui veut revenir en France. Les puissances déclarent qu'il s'est placé hors des lois des nations et qu'il n'y aura ni paix, ni trêve avec lui. Quinze mille -L'essai de Bonaparte va troubler Russes déjà marchent en avant. l'Europe, mais il resserre la coalition, reforme les armées et tient tout le monde prêt à marcher. Mesures à prendre pour sa maison de Paris.


144. DECRÈS (Denis duc) - amiral, ministre de la marine, né à Chaumont, 1761, assassiné à Paris en 1820.

- P. s.; (1805), 5 p. 1/2 in-fol.

IMPORTANT DOCUMENT. C'est la copie, certifiée conforme par Decrès, du rapport du capitaine Lucas sur le combat de son vaisseau le Redoutable à Trafalgar contre le vaisseau amiral anglais le Victory monté -On y a joint une note officielle sur la par Nelson, qui fut tué. bataille de Trafalgar destinée à être insérée dans le Moniteur.


145. DELZONS (Alexis-Joseph baron) - célèbre général, un des héros de la campagne de Russie, n. à Aurillac, 1775, tué au combat de Malo-Jaroslawitz le 24 octobre 1812.

- L. a. s. à BONAPARTE; Paris, 14 pluviôse an X (3 fév. 1802), 3/4 de p. in-fol.

Superbe lettre. Enhardi par l'accueil flatteur qu'il lui a fait à son retour d'Egypte, il demande à être employé dans le département du Puy-de-Dôme. « La possibilité de vivre avec économie dans ce commandement me mettrait à même de réparer en partie les grandes pertes que me cause l'évacuation de l'Egypte. »


146. FAIN (Agathon-Jean-François baron) - secrétaire de Napoléon Ier, n. à Paris, 1778, m. 1837.

- L. a. s. (à Gaudin); Paris, 25 janvier 1812, 1 p. in-fol.

Très belle lettre où il mande que l'Empereur lui a ordonné de se tenir toujours au courant des affaires des finances.


147. FAUCHER (Constantin) - général, n. à La Réole (Gironde), 1769, fusillé avec son frère César à Bordeaux le 27 septembre 1815.

- L. a. s., signée aussi par son frère César, au chef du bureau de la division du général Durrieu; Paris, 2 mars 1815, 3 p. 1/2 in-fol.

Importante lettre où ils demandent à être reconnus comme maréchaux de camp. Ils rappellent qu'ils ont été nommés généraux de brigade le 11 octobre 1793 sur le champ de bataille, mais qu'on ne leur a pas délivré de brevets. Curieux détails à cet égard. Ils ne veulent pas être victimes d'une erreur faite dans les bureaux du ministère de la guerre. « Nous demandons une décoration et que le titre de maréchal de camp ne nous soit pas ôté dans les brevets qui nous l'accorderont. »


148. FLEURIEU (Charles-Pierre CLARET comte) - célèbre ingénieur et homme d'État, membre de l'Institut, n. à Lyon, 1738, m. 1810.

- L. a. s. à BONAPARTE; Paris, 27 germinal an IX, 4 p. in-fol.

IMPORTANT DOCUMENT HISTORIQUE où il lui fait connaître les réformes essentielles qu'il convient de faire dans la marine pour rendre à notre pavillon un éclat que jamais il n'eut dû perdre. « Il vous appartient, citoyen premier consul, d'opérer la renaissance de notre marine. Vous avez prouvé que rien ne vous est impossible.»


149. FOUCHÉ (Joseph) - duc d'Otrante, conventionnel, ministre de la police, n. 1763, m. 1820.

- L. s. à Bonaparte; (an VIII), 6 p. 1/4 in-fol., tête impr. et vig

IMPORTANT DOCUMENT où Fouché expose ses idées sur l'organisation de la police. « La police, telle que je la conçois, doit être établie pour prévenir et empêcher les délits, pour contenir et arrêter ceux que les lois n'ont pas prévus. C'est une autorité discrétionnaire dans la main du gouvernement. »


150. FOUCHÉ (Joseph).

- L. s. au préfet du Rhône ; Paris, 18 prairial an X, 2 p. 3/4 in-fol., vig. et tête impr.

PIÈCE HISTORIQUE sur les mesures à prendre pour faire exécuter le Concordat. Il ne faut exiger des prêtres aucune déclaration contraire aux principes de liberté de l'Eglise gallicane. Aucun des partis qui ont divisé l'Eglise ne doit exiger aucune espèce de rétractation. « L'organisation des cultes est dans l'Eglise ce que le 18 brumaire a été dans l'Etat; ce n'est le triomphe d'aucun parti, mais la réunion de tous dans l'esprit de la République et de l'Eglise. Ce que le gouvernement a si heureusement rapproché depuis le 18 brumaire, il faut que la religion achève de l'unir et de le confondre; ce que la lassitude du mal a fait oublier, il faut que le sentiment vif et profond du bien achève de l'effacer sans retour.)


151. FOY (Maximilien-Sébastien comte) - célèbre général, né à Ham, 1775, m. 1825.

- L. s. au maréchal Marmont ; Talavera, 25 mars 1812, 2 p. 1/2 in-4.

PIÈCE HISTORIQUE sur les événements militaires. Les pluies ont grossi les rivières et rendu les communications très difficiles. Le mauvais temps empêche d'entendre les canonnades de Badajoz. « Depuis quelques jours les guérillas attaquent mes détachements sur les deux rives du Tage. »


152. GOBERT (Jacques-Nicolas) - célèbre général, qui se distingua à Saint-Domingue et en Espagne, n. 1760, blessé mortellement à la bataille de Baylen en 1808.

- L. s., avec une ligne autographe, au duc de Rovigo; Santa-Cruz, 10 juillet 1808, 3/4 de p. in-fol.

Très intéressante lettre où il lui mande qu'il a reçu du général Dupont l'ordre de presser sa marche et qu'il se mettra en marche le lendemain matin. - (Le 12 juillet il arriva à Baylen et le 17 il fut blessé mortellement et mourut dans la nuit.)


153. GOURGAUD (Gaspard baron) - général d'artillerie, un des compagnons de Napoléon à Sainte-Hélène, n. à Versailles, 1783, m. 1852.

- L. a. s. à HUDSON LOWE; Longwood, 10 mai 1817, 1 p. in-4

Lettre écrite pendant son séjour à Sainte-Hélène. Il lui envoie une lettre qu'il adresse à sa mère et le prie de la faire passer en Angleterre.


154. GOURGAUD (Gaspard, baron)

- L. a. s. à sa mère; Longwood (lle Sainte-Hélène), 12 mai 1817, 4 p. in-8

Très belle lettre où il exprime son regret d'être si éloigné de sa mère et de sa soeur. « Ma situation est toujours la même. Les jours ne me paraissent différents que par leurs noms. Il est, je crois, impossible de mener une vie plus régulière que celle que je mène. L'étude est ma plus grande ressource, la promenade à cheval est ma plus grande distraction...»


155. GUYOT (Claude-Etienne comte) - célèbre général de cavalerie, n. à Villevieux (Jura), 1769, m. 1837.

- L. a. s. au rédacteur des Victoires et conquêtes, 3 p. 1/2 in-4

Très intéressante lettre où il donne de curieux renseignements sur la part qu'il prit à la bataille de Waterloo avec sa division de grosse cavalerie de la garde. Il raconte que mis à la disposition du maréchal Ney il fournit d'abord trois charges contre les Anglais et qu'il recommença à charger sur l'ordre de l'Empereur. C'est dans cette dernière action que le général Jamin fut tué et lui-même blessé de deux coups de feu.


156. JOMINI (le baron Henri) - célèbre général, tacticien et historien militaire, n. 1779, m. 1869.

- L. a. s. au duc…; Paris, 27 décembre, 1 p. 1/2 in-4

Intéressante lettre relative aux Mémoires du père de celui auquel il écrit. Il parle aussi des Mémoires du duc de Raguse. « Il serait à désirer que Monsieur de Raguse eût été un peu moins content de lui et plus indulgent pour ses collègues. Ses Mémoires eussent été plus précieux.»


157. LA BÉDOYÈRE (Charles de) - célèbre général, qui reçut Napoléon à Grenoble au retour de l'île d'Elbe, n. à Paris, 1786, fusillé en 1815.

- L. a. s. à M. Pasquet; (août 1810), 1 p. in-8. Jolie lettre. Rare.


158. LASALLE (Charles comte de) - illustre général de cavalerie, n. à Metz, 1775, tué à la bataille de Wagram en 1809.

- L. a. s. au général Dugua; Belbeis, 9 pluviôse an VIII, 2 p. in-4

Très belle lettre où il mande qu'il a reçu le pacha avec tous les honneurs et égards dus à un général de division.


159. LATOUR-MAUBOURG (Victor de FAY marquis de) - général, un des héros des guerres d'Espagne et de Russie, qui eut une jambe emportée à la bataille de Leipzig, ambassadeur en Angleterre et ministre de la guerre sous la Restauration, n. 1766, m. 1850.

- L. a. s. au maréchal GOUVION SAINT-CYR; Paris, 19 août 1815, 1 p. 3/4 in-fol.

Importante lettre où il déclare ne pouvoir accepter le commandement des Invalides, parce que cette situation subalterne ne saurait convenir à un pair de France, grand-croix de la Légion d'honneur.


160. LE BRUN (Charles-François) - duc de Plaisance, constituant, troisième consul, archi-trésorier de l'empire, n. à Saint-Sauveur (Manche), 1739, m. 1824.

- L. a. s. à Napoléon Ier; Gênes, 3 février 1806, 1 p. in-fol. Très belle lettre.


161. LE BRUN (Anne-Charles) - duc de Plaisance, fils de l'archi-trésorier, général, qui se distingua à Eylau et à Wagram, gouverneur d'Anvers, n. à Paris, 1775, m. 1859.

- L. a. s. au maréchal NEY; Linz, 14 brumaire an XIV, 2 p. 3/4 in-4

Intéressante lettre ou il proteste contre l'oubli qui a été fait dans le bulletin de la grande armée de la belle conduite du 3e hussards, dont il est colonel, à l'affaire d'Elchingen. Il rappelle que ce régiment a chargé le premier sur deux pièces de canon et deux bataillons et qu'il a pris un drapeau et un colonel.


162. LEFEBVRE-DESNOETTES (Charles comte) - célèbre général, un des héros de la guerre d'Espagne, condamné à mort en 1816, n. à Paris, 1773, m. dans un naufrage sur les côtes d'Irlande en 1822.

- L. a. s. à un général; Saragosse, 9 août 1808, 3 p. in-4

PIÈCE HISTORIQUE sur le premier siège de Saragosse. Il expose les difficultés de la situation. L'ennemi dispute le terrain pied à pied. « En prenant une maison, on est obligé de chasser les révoltés de chambre en chambre, et en perçant les murs nos soldats recoivent des coups de fusil par les trous mêmes qu'ils viennent de faire. Ce n'est que de cette manière et avec cette patience que nous pourrons avancer dans la ville, Il faudra bien du temps pour terminer cette entreprise. » Très intéressants détails sur les opérations militaires et sur les mouvements des ennemis. « La ville continue à brûler de tous côtés. »


163. LEGRAND (Claude-Just-Alexandre comte) - célèbre général, un des meilleurs lieutenants de Napoléon Ier, n. au Plessier-sur-Saint-Just (Oise), 1762, m. 1815.

- L. s. à Lecourbe ; Bretten, 9 brumaire an VII, 1 p. 1/4 in-fol. tête impr

Pièce historique où il lui rend compte d'un combat où il a débusqué l'ennemi de ses positions. Intéressants détails sur des dispositions qu'il a prises pour ne pas être inquiété sur ses derrières..


164. LOBAU (Georges MOUTON comte de) - célèbre général, maréchal de France (1831), n. à Phalsbourg, 1770, m. 1838.

- L. a. s. à M. Noël; Ollignies, 25 février 1817, 1 p. 1/2 in-4. Belle pièce.


165. MAISON (Nicolas-Joseph marquis) - célèbre général, maréchal de France (1829), n. à Epinay-sur-Seine, 1771, m. 1840.

- L. a. s. à Monseigneur…; Paris, 24 février 1813, 1 p. 1/2 in-fol.

Belle lettre de recommandation en faveur du général Maurin, bon et brave officier de cavalerie.


166. MAISON (Nicolas-Joseph, marquis).

- L. a. s. à un général ; à bord du Conquérant, revenant de Patras à Navarin, 2 novembre (1828), 2 p. 1/4 in-4

Très belle lettre où il exhale la douleur qu'il a ressentie de la mort de sa fille. Il est accablé par le chagrin et par le regret de n'être pas auprès de sa femme dans ces cruelles circonstances. Il est forcé de renvoyer en France son fils, qui est atteint par les fièvres..


167. MARBEUF (Louis-Charles-René comte de) - général, gouverneur de Corse, premier protecteur de Bonaparte, n. 1712, m. 1786.

- L. a. s. à M. de Béthizy; Bastia, 27 juin 1776, 1 p. 1/2 in-4. Belle pièce


168. MARCHAND (Jean-Gabriel comte) - général, qui se distingua dans la guerre d'Espagne et à la bataille de la Moskowa, n. à Albenc (Isère), 1765, m. 1851.

- L. a. s. au maréchal NEY; Santiago, 26 mars 1809, 2 p. in-fol.

Curieuse lettre sur la répression des insurrections en Espagne. « Je crois cependant qu'il vous restera à faire brûler le couvent de Samos et à faire fusiller tous les moines. D'après le rapport que m'en a fait le général Maucune, il est clair que ce sont eux qui dirigent l'insurrecrection des environs de Duncas. »


169. MARET (Hugues-Bernard) - duc de Bassano, ministre et confident de Napoléon Ier, n. à Dijon, 1763, m. 1839.

- 16e bulletin de la grande armée, pièce autographe; Ried, 11 brumaire an XIV (3 novembre 1805), 2 p. 1/4 in-fol. Légère déchirure.

PRÉCIEUX AUTOGRAPHE. C'est l'original du seizième bulletin de la grande armée. Détails sur les mouvemenfs et les faits d'armes de Murat et de Davout. Le général Bisson a reçu une balle dans le bras dans une action brillante contre les Russes. « Nos avant-postes mandent de Wels que l'empereur d'Allemagne y est arrivé le 25 octobre, qu'il y a appris le sort de son armée d'Ulm et qu'il s'est convaincu par ses propres yeux des ravages affreux que les Russes font partout et de l'extrême mécontentement de ses peuples. On assure qu'il est retourné à Vienne sans descendre de voiture. » -(Le 2 décembre suivant, Napoléon remportait la victoire d'Austerlitz.)


170. MARET (Hugues-Bernard).

- L. s., avec un post-scriptum de 20 lignes autographes, à Fouché; Dresde, 19 septembre 1813, 3 p. 1/4 in-fol.

PIÈCE HISTORIQUE où il lui raconte les opérations faites par l'empereur depuis le 14 septembre pour rejeter l'ennemi en Bohême. Le 17, le général Duvernet a enlevé le village d'Arbsau et chassé l'ennemi dans les plaines de Toplitz. Une batterie autrichienne de vingt-quatre pièces a été emportée par les lanciers rouges de la garde.


171. MENEVAL (Claude-François baron de) - secrétaire de Napoléon Ier, n. à Paris, 1778, m. 1850.

- L. a. s. (à Caulaincourt); Paris, 12 mars 1813, 2 p. 1/4 in-fol.

Superbe lettre où il lui envoie, de la part de l'Empereur, un projet de protocole pour les lettres de Sa Majesté l'Impératrice.


172. MOLITOR (Gabriel-Jean-Joseph comte) - célèbre général, maréchal de France (1823), n. à Hayange (Lorraine), 1770, m. 1849.

- L. s. à Lecourbe; Kemptfen, 3 messidor an VIII, 6 p. 1/4 in-fol.

Pièce historique où il lui fait part de ses mouvements et de ceux de l'ennemi. Le prince de Reuss manoeuvre pour défendre le Tyrol.


173. MONTBRUN (Louis-Pierre comte) - célèbre général de cavalerie, n. à Florensac (Hérault), 1770, tué à la bataille de la Moskowa en 1812.

- L. s. à Monseigneur…; Talavera, 6 fév. 1812, 3 p. in-fol.

PIÈCE HISTORIQUE où il lui donne des détails circonstanciés sur les mouvements des Anglais. Il pense que ceux-ci vont assiéger Badajoz Il demande des instructions sur ce qu'il doit faire dans ce dernier cas.


174. MONTHOLON (Charles-Tristan comte de) - général, compagnon de Napoléon Ier à Sainte-Hélène, n. à Paris, 1782, m. 1853.

- L. a. s., sig. aussi par Bertrand et Marchand, à Las-Cases; Paris, 27 avril 1822, 3/4 de p. in-4

Intéressant document. Ils lui envoient copie de l'extrait des dispositions de l'Empereur qui le regardent dans ses testament et codicilles, L'extrait du testament de Napoléon, également signé par les trois exécuteurs testamentaires, est joint à cette pièce.


175. MONTHOLON (Charles-Tristan, comte de).

- P. a. s. ; Altenberg, 15 mars 1831, 2 p. 1/2 in-4

Très intéressant document qui comprend : 1° une sorte d'appel fait aux soldats de la République et de l'Empire et aux habitants des campagnes de France ravagées en 1814 et 1815 par les armées de la coalition relativement au legs que Napoléon leur a fait de son domaine privé évalué deux cents millions; 2° une pétition à la Chambre des députés pour demander la restitution du domaine privé de Napoléon.


176. MORAND (Joseph baron) - général des guerres de la République et de l'Empire, n. à Mussidan (Dordogne), 1757, tué devant Lunebourg en 1813.

- L. a. s. à Moncey; Bastia, 16 prairial an X, 1 p. in-fol., tête impr

Belle lettre où il mande qu'il a essuyé une tempête horrible pour arriver en Corse.


177. MORAND (Alexis comte) - général, un des héros d'Iéna, d'Eylau, de Wagram et de la Moskowa, n. à Pontarlier (Doubs), 1771, m. 1835.

- L. a. s. à Moncey; Vannes, 24 floréal an X, 2 p. in-4

Intéressante lettre où il annonce son arrivée à Vannes, chef-lieu du Morbihan, dont il est destiné à commander les troupes.


178. PIE VII (Gregorio CHIARAMONTI) - pape, détrôné par Napoléon Ier, n. 1740, m. 1823.

- P. s. ; (Rome, 1809), 1 p. double in-fol.

Très précieux document. C'est l'original de la bulle d'excommunication lancée par Pie VII contre Napoléon Ier. Cette pièce était préparée -((On sait que cette pour être affichée et la date est restée en blanc. bulle fut cause que dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809 Pie VII fut enlevé de Rome et transporté à Fontainebleau.)


179. REILLE (Honoré-Charles-Michel-Joseph comte) - célèbre général, maréchal de France (1847), n. à Antibes, 1775, m. 1860.

- L. a. s. au cit. Defly; Florence, 4 germinal an IX, 1 p. in-4

Belle lettre où il lui mande que l'armée est en marche pour les frontières de Naples.


180. SARRUT (Thomas-Jacques baron) - général, un des héros de la guerre d'Espagne, n. à Saverdun (Ariège), 1765, blessé mortellement à Vittoria en 1813.

- L. a. s. à un général; Tolède, 23 février 1812, 2 p. 3/4 in-fol.

Très intéressante lettre toute relative aux mouvements militaires de sa division.


181. SÉGUR (Louis-Philippe comte de) - diplomate, grand maître des cérémonies de Napoléon Ier, n. à Paris, 1753, m. 1830.

- L. a. s. à une princesse de la famille Bonaparte; 6 frimaire an XIII, 3/4 de p. in-fol.

Superbe lettre d'envoi du cérémonial relatif à la marche du cortège impérial lors du couronnement. « Sa Majesté m'a chargé d'informer Votre Altesse que, d'après sa décision, les princesses doivent suivre l'Impératrice dans toutes les marches de la cérémonie et soutenir le manteau de Sa Majesté. ».


182. SORBIER (Jean-Barthelemot comte) - célèbre général d'artillerie, n. à Paris, 1763, m. 1827.

- L. a. s. au duc d'Otrante (Fouché); (juillet 1815), 2 p. 1/2 in-fol.

IMPORTANTE LETTRE où il fait valoir que le 30 mars 1814 il refusa de marcher sur Paris, comme le lui demandait Bonaparte, qui, par suite, se décida à abdiquer. Il expose aussi sa conduite pendant les Cent- Jours et à la Chambre des représentants.


183. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice prince de) - le célèbre ministre de Napoléon Ier, n. à Paris, 1754, m. 1838.

- L. s. à Joseph Bonaparte; Paris, 28 brumaire an VI, 1 p. 3/4 in-fol.

Très belle lettre où il lui fait savoir que le Directoire exécutif, par un arrêté du 18 fructidor an V, a jugé la dénomination de citoyen la plus honorable pour les Français et la seule que puissent se donner et recevoir officiellement les ambassadeurs, envoyés, consuls, etc.


184. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice, prince de).

- P. s., sig. par Valence et Pastoret; 14 avril 1814, 1 p. in-fol.

PIÈCE HISTORIQUE. Ampliation du décret du Sénat déférant le gouvernement provisoire de la France au comte d'Artois, « en attendant que Louis-Stanislas-Xavier de France, appelé au trône des Français, ait accepté la charte constitutionnelle ».


185. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice, prince de).

- L. s. à Raynouard; Paris, 6 juillet 1814, 1/2 p. in-4

Jolie lettre de remerciements de l'envoi de sa belle tragédie des Etats de Blois.


186. TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice, prince de)

- L. a. s. au maréchal Soult; Vienne, 19 décembre 1814, 2 p. in-4

Très belle lettre où il le félicite de la nouvelle marque de confiance que le roi vient de lui donner. (Soult avait été nommé ministre de la guerre le 3 décembre.) « On sait que votre caractère ne se dément pas dans les circonstances difficiles et que vous avés un esprit et une volonté fermes : aussi ce que vous entreprenés, vous saurés l'exécuter...»


187. VILLARET DE JOYEUSE (Louis-Thomas comte) - un des plus célèbres marins des guerres de la République, n. à Auch, 1750, m. 1812.

- L. a. s. au général (Ernouf); Fort-de-France, 25 juin 1806, 6 p. 1/2 in-fol., tête impr. et vig

PIÈCE HISTORIQUE, écrite comme capitaine général de la Martinique. Il mande que l'escadre de l'amiral Willaumez est entrée dans le port, à la barbe des croiseurs anglais. « Il est vray que le bon Dieu a été un peu français, car les brumes et l'impétuosité des brises nous ont servi à souhait. » Il se plaint ensuite de l'état de dénuement de ses arsenaux. Il fait l'éloge du prince Jérôme Napoléon. « Il a changé du tout au tout et je vous le garantis digne frère de notre monarque. Sa maturité, ses connaissances et son aplomb m'ont véritablement étonné... Il n'aime pas plus Decrès que nous, et s'il est, comme il y a grande apparence, nommé grand-amiral à la place du prince Murat, qui a donné sa démission de cette charge, il compte bien forcer ce courtisan à sa retraite.»