Vente Noël Charavay, 19 décembre 1903

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES

Published by Noël Charavay in Paris on/in 1903.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11671. See the online.

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1. AMPÈRE (André) - illustre savant, inventeur de l'élec- tro-dynanisme, n. à Lyon, 1775, m. 1836.

- 1º L. n. s. à M. Bredin, directeur de l'Ecole vétérinaire à Lyon; sans date, 2 p. 1/2 in-4, légères déchirures

- 2° L. a. de J.-J. Ampère à son père : Les Pcrriers, 6août 1828, 3 p. in-4, abîmée en marge par l'htimidité

Curieuse lettre où il le prie de payer à MM. Ballanche et Périsse des dettes qu'il croyait pouvoir acquitter avec les paiements de l'Ecole polytechnique, mais celle-ci ne paie pas régulièrement ses professeurs. Il le conjure d'abandonner Lyon au moindre danger et de se réfugier à Paris. (Ce détail indiquerait que la lettre est de 1814).


2. ARNOULD (Sophie) - la célèbre et spirituelle actrice, n. 1744, m. 1803.

- L. a. s. à Barras; 27 ventôse an VI (17 mars 1798), 1 p. 1/2 in-4

Elle le félicite sur ses vertus qui l'on fait désigner pour veiller au bonheur de la nation et le remercie des bontés qu'il a pour son fils. « 11 se nomme Antoinc-Constant. fils de Branças-Lauraguais. Ceci, comme vous voyez, citoyen directeur, est un secret de famille et je le confie à votre coeur qui me semble bien près parent du mien.»


3. AURER (Daniel-François-Esprit) - célèbre compositeur de musique, auteur du Domino Noir, n. 1782, m. 1871.

- Morceau de musique aut. sig., 3/4 de p. in-4. Belle pièce d'album


4. AUGER (Paul) - surintendant de la musique de la chambre de Louis XIII, m. 1660.

- P. s., sur vélin ; 34 mai 1635, 1 p. in-4 oblong

Quittance donnée pour Marie de Cirano, tille de sa femme Marie Le Camus, épouse en premières noces de Pierre de Cirano, conseiller du Roi et trésorier des offrandes et aumônes..


5. BALZAC (Honoré de) - le grand romancier, n. 1799, m. 1850.

- L. a. s. à un collectionneur d'autographes; Paris, 1 p. 1/4 in-8

Il lui envoie quelques autographes qu'il a paru désirer beaucoup. Il lui promet quelques explications sur certains noms qui pourraient ne pas lui être familiers.


6. BEAUVILLIER (Marie do Saint-Aignan de) - abbesse de Montmartre, qui fut, pendant quelque temps, maîtresse de Henri IV, n. au château de la Ferté-Hubert (Loire-et Cher), 1574. m. 1657.

- P. s., sur vélin; Paris, 25 septembre 1635, 1 p. in-4 oblong, cachet. Rare


7. HERANGER (Pierre-Jean de) - le célèbre chansonnier, n. 1780, m. 1857.

- L. a. s. au baron Taylor ; Passv, 28 juillet 1849, 3 p. 1/2 in-8

Il lui recommande vivement un jeune paysagiste auquel il s'intéresse. 11 se nomme Chintreuil. « C'est moins en connaisseur sans doute que par l'admiration que m'inspire l'amour qu'il a pour son art. Jamais je n'ai vu plus honorable opiniâtreté à suivre une route qu'il croit nouvelle dans le genre de peinture qu'il a adopté. Les rebuts, les chutes, la misère la plus profonde, t ien ne peut le détourner de celle roule. Je ne lui connais pas d'autres défauts. Monsieur, car c'en est un, puisque cet amour de l'art lui a fait négliger tout autre moyen d'assurer son existence, qui n'a, même pas besoin de ce que nous appelons le nécessaire, ainsi qu'il me l'a répété cent fois. » Très curieux détails sur le caractère de Chin treuil.


8. BERNARD (Samuel) - le célèbre financier du XVIIIe siècle, n. 1651, m. 1739.

- P. s., signée aussi par Guillaume Pana, curé de Saint-Michel de la ville de Saint-Denis, Abel Gougeon, prêtre et Jean Pruneau, demeurant également à Saint-Denis; Saint-Denis, 'j7 décembre 1685, 1 p. in-4

Curieux document. C'est l'acte d'abjuration de Samuel Bernard, qui était protestant et forcé de se faire catholique par suite de la révocation de ledit de Nantes. (V. la reproduction dans YAmaleur dfautographes, octobre 1903.)


9. BEYLE (Henri) - dit Stendhal, célèbre romancier, auteur de la Chartreuse de Parme, n. 1783, m. 1852.

- 7 l. a. s. à M. A. de Pastoret ; 10 p. in-4 ou in-8. Deux lettres sont datées, par la poste, 18 janvier 1826, 1836; les autres ne portent aucune date

Intéressante correspondance. Dans une lettre il explique qu'il ne peut venir le matin au Luxembourg, parce qu'il travaille la nuit. « Malgré mon obscurité, persécuté par les visites, je travaille la nuit. C'est ce qui fait qu'à onze heures je ne suis pas levé. » Plusieurs lettres sont relatives à une place de bibliothécaire laissée vacante par le décès de M. Méon et que Beyle aurait bien voulu obtenir. 11 a copié de sa main une lettre, jointe au dossier, du vicomte Siméon à M. d'Agoult qui explique qu'il n'a que l'approbation des choix des employés présentés par les conservateurs MM. A. Rémusat, Dacier et Champollion. Il tient absolument à être fonctionnaire et une place sur le point d'être vacante aux archives, celle de VI. Tourlet, est sollicitée à nouveau par Beyle; il ne se montre point exigeant. « Si la place de M. Tourlet devenait vacante, et que l'on voulût absolument la donner à I un de ses deux subordonnés, je prendrais volontiers la place de ce subordonné. Là, comme à Sainte-Geneviève, je prendrais volontiers la queue pour entrer à mon tour.»


10. BICHAT (Xavier) - un des plus illustres physiologistes des temps modernes, n. 1771, m. 1802.

- L. a. s. au citoyen Yvan; 17 nivôse, 1 p. 1/2 in-4. Très rare

Superbe pièce. Il l'informe qu'il a envoyé, en faveur de son frère, une pétition à Bonaparte. Il termine en approuvant fort son travail sur les plaies ; il lui promet de lui donner quelques bons avis.


11. BISMARCK (Otto prince de) - célèbre homme d'Etat, le fondateur de l'unité allemande, n. 1815, m. 1808.

- P. s., au-dessous de la signature de Guillaume Ier ; Berlin, 24 février 1868, 3 p. in-folio, en-tête imprimé, cachet en relief

Superbe pièce. Brevet de vice-consul de la confédération de l'Allemagne, du Nord, délivré à M. Rivail, vice-consul à Saint-Martin (Ile de Ré).


12. BIZET (Georges) - célèbre compositeur de musique, auteur de Carmen, des Pêcheurs de perles, n. 1838, m. 1875.

- L. a. s., 2 p. 1/2 in-12. Rare

A la veille d'une répétition il ne sait où donner la tète.


13. BOIELDIEU (Adrien) - compositeur de musique, auteur de la Dame blanche, n, 1775, m. 1834.

- 1º L. a. s. h M. Turcas ; sans date, 3 p. in-8

- 2º L. a. s. de Clotilde, célèbre danseuse, femme de Boieldieu, à M. Picard, 1 p. in-8. Jolie papier à lettre avec encadrements gaufrés.

Jolie lettre où il lui exprime le regret d'avoir manqué sa visite. Il lui reste quelques grandes scènes à composer pour la musique d'un acte et s'étonne que Ber ton n'ait rien donné a la copie.


14. BOREE (Petrus) - dit le Lycanlhrope, un des écrivains les plus originaux de l'école romantique, auteur de Madame Putiphar, n. à Lyon, 1809, m. 1859.

- P. s. ; Paris, 12 mars 1833, 1/2 p. in-4

Intéressant document littéraire. Il reconnaît avoir reçu de Renduel la somme de 400 francs, prix convenu pour la première édition de Champavert.


15. BOSSUET (Jacques-Bénigme) - l'illustre évêque de Meaux, n. 1627, m. 1704.

- L. a. s. ; Paris, 13 niai 1699, 2 p. in-4

Intéressante lettre où il lui donne quelques éclaircissements sur les décisions d'une assemblée ecclésiastique.


16. BRIZEUX (Auguste) - célèbre poète, auteur de Marie, n. 1806, m. 1858.

- P. a., signée trois fois; Paris, 1840, 2 p. in-4

Traité avec l'éditeur Paul Masgana pour une édition de Marie. Le traité est entièrement de la main de Brizcux ; il l'a fait suivre de deux reçus des paiements faits par son éditeur.


17. BULOZ (François) - publiciste, le fondateur de la Revue des Deux-Mondes, n. 1803, m. 1877.

- L. a. s. à un homme d'affaires ; Paris, G janvier 1852, 3 p. 1/2 in-8

Très curieuse lettre relative à ses démêlés avec Théophile Gautier, qui voulait payer avec de la prose une somme, due depuis sept ans, qu'il devait acquitter avec des poésies. Cette prose que refuse Buloz parait être le manuscrit de Mademoiselle de Maupin. Voici comment Buloz s'exprime à l'égard de l'oeuvre de Gautier : «C'est un des plus sales romans de l'époque et sorti de la plume de Gautier. J'avais l'habitude de refuser beaucoup de manuscrits à Gautier et je ne renoncerai pas à une habitude salutaire avec lui, même après le jugement. » Curieux détails.


18. CATHERINE II - dite La Grande, impératrice de Russie, n. 1729, m. 1796.

- L. s. à Potemkin ; Saint-Pétersbourg, 2 mars 1783, 1 p. in-folio. Curieuse pièce. (Coll. Bogouchevski)


19. CHAMBORD (Henri comte de) - le dernier représentant de la branche aîné des Bourbons, n. 1820, m. 1883.

- L. a. s. au général vicomte de Champagny ; Frohsdorf, 30 septembre 1851, 1 p. 1/2 in-8, enveloppe

Importante lettre. Il se réjouit d'apprendre que son salon est fréquenté par beaucoup d'officiers, car il porte un vif intérêt à l'armée et voit en elle un des plus fermes soutiens de l'ordre social contre l'anarchie. « Je sais que le jour où je serai appelé à servir la France, je trouverai dans les rangs de cotte fidèle et vaillante armée des coeurs et des bras prêts a se dévouer avec moi au salut, à la prospérité et à la gloire de notre commune patrie12


20. CHAMPFLEURY (Jules) - le célèbre écrivain réaliste, n. 1821, m. 1889.

- L. a. s. à Schann « fabrique de jouets, passage Molière, Paris ; (Montmartre, 18 mai 1863), 1 p. in-12

Curieux billet adressé au joyeux Schaunard de la Vie de Bohême.


21. CHATEAUBRIAND (François-René vicomte de) - l'illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1768, m. 1848.

- L. a. s. au ministre ; Paris, 6 germinal an XI (27 mars 1803), 1 p. in-4

Il recommande la lettre de l'évêque de Quimper. « Si vous pouviez lui rendre quelque service, tous les bons bretons, comme moi, vous en aurons une extrême reconnaissance. Je suis maintenant enfermé rigoureusement par mon travail qui approche de sa fin. »


22. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de).

- L. a. à l'abbé de Bonnevie, grand vicaire du cardinal Fesch, ambassadeur de France à Rome ; Paris, 12 mai 1804, 5 p. in-4

Il l'informe qu'il n'est plus rien, qu'il a donné sa démission et que, dès ce moment, il a recouvré toute sa gaieté, (Il venait de donner sa démission de ministre de France près la République du Valais, en apprenant l'exécution du duc d'Engliien). « Quant à la fortune je m'abandonne à la Providence.» Il critique la traduction de YEneïdc de l'abbé Delille ; il la trouve pitoyable, à quelques morceaux près. Il parle de Fou ta nés, demande si Marin s'occupe du monument (qu'il faisait élever à Rome à la mémoire de Madame de Beaumont) et annonce qu'il lui fait passer le reste des fonds. 11 lui demande de présenter ses respects à Madame Bonaparte (Madame mère) et termine par cette phrase : « Ma fortune littéraire va toujours à merveille. »


23. CHERUBINI (Louis) - le célèbre compositeur de musique, directeur du Conservatoire, n. 1760, m. 1842.

- 1º L. a. s. à Nadermann, 1 p. in-8.

- 2º Morceau de musique autographe, avec quelques paroles latines, 2 p. in-4

Il le prie de venir accompagner M. Ou verni os à la soirée musicale donnée chez le général Dessoles.


24. CHOFFARD (Pierre-Philippe) - graveur du XVIIIe siècle, qui coopéra à la gravure des Contes de La Fontaine, émule de Cochin et de Moreau le jeune, n. 1730, m. 1809.

- L. a. s. au graveur Tilliard ; 19 octobre 1782, 1/2 p. in-4. Très rare.

Il lui envoie douze épreuves de Y Eveillé du matin, d'après Baudoin.


25. CLAIRON (Claire-Joseph-Hippolyte Lebis de Latude dite Mlle) - la célèbre artiste dramatique, auteur de Mémoires, n. 1723, m. 1803.

- P. a. s. ; Issy, 15 prairial an VIII (3 juin 1800), 1/2 p. in-4. Rare aut. sig

Elle reconnaît avoir reçu du citoyen Brisson la somme de 200 livres complément de six cents qu'il lui devait pour la seconde édition d'un ouvrage de sa composition.


26. COCHIN (Charles-Nicolas) - le célèbre graveur du XVIIIe siècle, n. 1715, m. 1790.

- L. a. s. ; Rome, 13 juin 1750, 4 p. iu-4

Curieux récit de son séjour à Rome. Le cardinal Passionei a voulu le garder quelques jours à sa villa des Camaldules, mais dès le lendemain de son arrivée, Cocliin s'aperçut que le cardinal voulait lui donner assez d'ouvrage pour l'occuper jusqu'à la Saint-Pierre. Il ne put rester que huit jours et lit quelques esquisses de l'ermitage du cardinal. Il lait le récit des plaisirs qui lui lurent réservés chez le cardinal Passionei : aller à la messe de grand malin, travailler toute la journée, le soir à la prière et y rester une grande heure en méditation. A Rome il va travailler de coté et d'autre; il entre dans toutes les églises qui se rencontrent sur son chemin, u Et une ou deux soirées par semaine faire un peu le gracieux et l'agréable auprès d'une jeune Française, voilà, en conscience, tout. Vous trouverez peut-être que c'est peu, mais dans ce pays de pa pi manie, on n'a pas toutes ses aises comme en France, v.


27. COLONNA (Marie Mancini connétable) - nièce de Ma- zarin aimée par Louis XIV, n. 1639, m. 1715.

- L. a. s., ; Venise, 14 février 1664, 1 p. in-4. Rare

Elle donne des nouvelles de la santé de son frère; elle est bonne. 11 est touché des marques d'intérêt de son correspondant et il se dispose à revenir en France.


28. COPPÉE (François) - le célèbre poète et auteur dramatique, membre de l'Académie française.

- 1º L. a. s., 1 p. in-8

- 2º Soleil levant, sonnet aut. sig. ; Paris, 26 avril 1892, 1 p. in-8

Il se refuse à donner des conseils à propos d'un scénario qu'on lui avait soumis. « J'écris pour le théâtre, c'est vrai, mais on m'a tant reproché de n'entendre rien au métier dramatique que j'ai fini par le croire un peu, et que je me méfierais de mon propre avis si je le donnais. »


29. COROT (Camille) - le grand peintre paysagiste, n. 1790, m. 1875.

- L. a. s. à Diaz ; Coulron (?), (1868), 1 p. in-12

Il lui recommande M. Baron, porteur d'un tableau qu'il veut lui faire signer.


30. COURBET (Gustave) - le célèbre peintre, n. 1819, m. 1877.

- L. a. s. à M. Rariana ; sans date, 4 p. in-8

Curieuse lettre. Il débute par lui reprocher d'avoir vendu un dessin trop bon marché à M. Hetzel, car il n'a « pas envie de faire de la peinture toute sa vie pour rien. » Il est très à court d'argent car il achète des champs. Il lui conte ses exploits cynégétiques. « J'ai envie de me faire chasseur. Je viens de tuer encore une hiclie dans une chasse où j'étais invité par M. Gouvernant, un homme de Franche-Comté établi à Francfort, où il a fait fortune, J'ai excité par ma chance extraordinaire une jalousie universelle dans le pays. Jusqu'ici c est moi qui suis en tète. » 11 trouve que les Francfortois sont plus napoléoniens que les Français. L'un d'eux lui a fait la réflexion suivante : « Il faut avouer que ce Napoléon-ci est plus grand que le premier. Je lui ai dit : Je n'aime pas celui-ci à cause du premier et je n'aime pas le premier à cause de celui-ci. » Il qualifie rudement l'abus des repas des Allemands et dit : a II n'y a décidément qu'en France seulement qu'on sache réellement manger. Les autres peuples ressemblent à des sauvages, et maintenant, pour moi, ils sont réellement moins civilisés que la France, quoiqu'ils en disent dans leur amour propre.»


31. COYZEVOX (Antoine) - illustre sculpteur, dont les oeuvres décorent Versailles et les Tuileries, n. à Lyon, 1640, m. 1720.

- P. s., sur vélin, signée aussi par Noei. Coypei, et N. Deplate-Montagne, membre de l'Académie de peinture et de sculpture; Paris, 31 mars 1703, 1 p. in-folio

Curieux document. C'est le brevet de membre de l'Académie de peinture et de sculpture délivré à Claude Poirier, sculpteur. Il a été admis par suite de ses travaux et surtout par la présentation d'un bas-relief de marbre réprésentant l'alliance de la Paix et de l'Hyménée. -La pièce porte au dos le visa de Girardon, le grand sculpteur.


32. DAUBIGNY (Charles-François) - le grand peintre de paysages, n. 1817, m. 1878.

- L. a. s. à sa petite tille ; (Bordeaux) samedi matin, 8 heures, 4 p. in-8. La dernière page est terminée par un croquis à la plume. Rare

Curieuse lettre où il lui raconte, en termes pittoresques, l'emploi de son temps à Bordeaux.


33. DAUMESNIL (Pierre baron) - général, dit la Jambe de bon, qui s'illustra par sa défense de Vincermes en 1814 et en 1815, n. 1776, m. 1832.

- L. a. s. comme capitaine de chasseurs à cheval île la garde impériale, 1 p. in-4. Rare aut. sic/

Il se déclare très gêné et ne peut acquitter une dette. Il est tout prêt à prendre des arrangements avec le quartier-maître (trésorier).


34. DAVID (Jacques-Louis) - le grand peintre, député de Paris à la Convention, n. 1748, m. 1825.

- L. a. s. à M. de Montalivet ; 13 février 1811, 1 p. in-folio

Il le remercie d'avoir rais l'atelier de Moitié à la disposition de ses élèves. « Je leur ai lu la partie de la lettre où Votre Excellence daigne exprimer en termes bien flatteurs le témoignage d'intérêt que mon école a sçue lui inspirer; je leur ai représenté la nécessité de redoubler d'eftorts pour que leurs noms, souvent couronnés dans les concours publics, justifient la haute protection dont vous daignés les honorer. Le désir de la réaliser était sur leurs fronts et l'expression de leur reconnaissance m'en présageait la certitude.»


35. DAVID (Félicien) - le célèbre compositeur de musique, auteur du Désert, n. 1810, m. 1876.

- L'oublier. Jamais ! vénitienne, morceau de musique aut. sig. avec paroles; Paris, 9 octobre 1847, 2 p. in-4 oblong. Superbe pièce


36. DECAZES (Elle duc) - célèbre homme d'Etat, ministre de Louis XVIII, n. 1780, m. 1860.

- L. a. signée des initiales (au duc de Broglie); La Grave, 27 juillet 1832, 8 p. in-8

Il lui fait part de ses craintes sur la situation de la France à l'extérieur et il est persuadé que le gouvernement s'aveugle sur les ressources militaires du pays. Il les dénombre, arrive à 200.000 hommes, plus l'artillerie et le génie. Il met en parallèle les forces que l'Europe coalisée pourrait leur opposer et trouve plus de 000.000 hommes. Il insiste longuement sur la disproportion des forces et lui conseille de faire lire au duc d'Orléans les Mémoires tirés des papiers d'un homme d'Etat. « 11 y verra ce qu'est la puissance de rAutriche et comment elle a pu lutter* seule pendant plusieurs années, contre toutes les forces de la République, commandées par Napoléon, Moreau, Hoche, Saint-Cyr, etc... Certes, l'enthousiasme ne manquait pas aux troupes républicaines d'alors, et cependant, Napoléon de moins, et la paix de Cainpo-Formio ne se serait pas faite. » Il conclut en conseillant d'éviter la guerre tout en se préparant à la faire, de ménager les princes, mais de ne pas abandonner les peuples et de ne pas négliger la Porte comme on le fait.


37. DELAVIGNE (Casimir) - célèbre poète et auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. au Havre, 1793, m. 1843.

- L. a. s. à la duchesse de Plaisance ; 31 mars 1824, 2 p. in-4

Très jolie lettre où il lui promet d'être plus assidu à lui rendre ses devoirs. Il ne pourra venir le jeudi suivant parce qu'il assistera à la première de Jane Shore. « Et vous savez qu'après les preuves d'amitié que M. Remercier n'a cessé de me donner, c'est pour moi autant un devoir qu'une jouissance. •>»


38. DELIBES (Léo) - le célèbre compositeur de musique, auteur de Lakmé, n. 1836, m. 1891.

- L. a. s. a un ami ; 8 avril, 11 p. in-8

Très curieuse lettre à un ami. qu'il appelle mon vieux Bazinos. Il lu conte longuement les nouvelles de Paris : remplacement de Carvalho au Théâtre-Lyrique par Réty. Carvalho s'en va sans un sou. Piquants détails sur les dessous de la nouvelle administration. Une des premières pièces représentées a été Philémon et Baucis. C'est un grand succès d'estime dont Gounod n'avait pas besoin. Généralement on l'éreinte. Peu de jours après, on a repris Galathéc. On a pu comparer les deux ouvrages et l'avantage est resté à Victor Massé. Il parle ensuite du GU lilas de Semet, qui a prouvé qu'il faut compter l'auteur parmi les bons musiciens. Tout le succès a été pour Si™' Ugalde à qui on a redemandé trois fois de suite un petit air espagnol. Après avoir conté ses tribulations de compositeur, Delibes fait le récit de ses aventures de « gandin » avec plusieurs actrices ou demi-mondaines. Il termine en parlant de Wagner, dont les oeuvres donnen lieu à des discussions véhémentes. Sa première impression est analogue à celle exprimée par le Ménestrel. « J'y suis retourné une seconde ? sois et mon impression s'est singulièrement modifiée pour certains passages qui m'ont fait réellement plaisir, mais par des sensations et non par des desseins mélodiques. Voilà en quoi il y a du nouveau, car les moyens, les harmonies et l'orchestration, tout cela est très connu.»


39. DELIBES (Léo)

- Bonjour Suzon, chanson d'après la poésie d'Alfred de Musset, morceau de musique aut. sig. en tête; septembre 1861, 2 p. in-4 oblong

Très jolie pièce qui porte, en tète, une dédicace affectueuse à Philippe Gille.


40. DEMARNE (Jean-Louis) - célèbre peintre de paysages et d'animaux, n. à Bruxelles, 1744, m. 1829.

- L. a. s. ; 1/2 p. in-8. Très rare.

Il représente à un amateur, qui lui avait commandé un médaillon de quinze lignes, que cette dimension est trop petite et qu elle ne pourra donner satisfaction


41. DESCHAMPS (Emile) - célèbre poète et auteur dramatique, n. 1791, m. 1871.

- L. a. s. à Pauline Du Chambge ; Paris, 13 septembre 1833, 3 p. in-8

Jolie lettre. Il la félicite sur ses oeuvres musicales et lui envoie des couplets sur un air allemand. Ils rappellent les souvenirs laissés par les Français en Allemagne pendant les dernières guerres. Alors des beaux Guides du maître, Quanti le pas se faisait connaître Et quand flottait sous la fenêtre Le bout du plumet rouge et vert, Il fallait voir les belles filles. Jetant l'ouvrage et les aiguilles, Coller leurs figures gentilles Au volet à peine entr'ouvert.


42. DETAILLE (Edouard) - le célèbre peintre militaire.

- L. a. s. ; 2 janvier 1902, 2 p. in-folio

Il félicite l'auteur d'un ouvrage sur les enseignes et il demande qu'un concours soit organisé entre tous les artistes pour la régénération de l'enseigne. « On a répété bien souvent la formule « Pas de démocratie dans l'art », mais ne serait-il pas juste de dire qu'il faut introduire l'art dans la démocratie. Le goût du gros public, dont on a tant médit, est gâté par la médiocrité : il a besoin d'être ménagé, soigné; il faut ne lui servir que de bonnes choses.»


43. DU BARRY (Jeanne Béqus comtesse) - la dernière maîtresse de Louis XV, n. 1746, décapitée en 1793.

- P. a. s., Louveciennes, 24 mars (1779), 1/2 p.Jin-4 oblong

Reconnaissance d'une dette de 1.837 livres payée pour elle à M11' Bertin par MM. Normand et C". Au-dessus l'on voit une note aut. sig. de M"' Bertin, la célèbre marchande de modes, demandant à Mm4 Du Ban v d'acquitter pareille somme.


44. DUMAS père (Alexandre) - le grand romancier, n. 1802, m. 1870.

- Billet aut. sig. à M. Morin ; (mai 1856), 1/2 p. in-8

Renseignements pour le contrat de mariage de sa fille. Un seul bijou a de la valeur, il a pour désignation le bijou de Monte-Christo, il a coûté 9.000 francs, etc... DUMAS père (Alexandre).


45. DUMAS père (Alexandre)

- Pièce autographe, 2 p. in-4 et 2 p. in-8

Curieux autographe qui contient la copie de deux morceaux des Châtiments, dont l'un est le Souvenir de la nuit du 4 : L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.» Etc...


46. DUMAS père (Alexandre)

- Photographie avec sa signature aut. ; Le Havre, 27 avril 1864, p. petit in-4

Cette photographie, intitulée le Sauvetage par A. Dumas, le représente entouré de quatre amis. A ses pieds est Fanny Gordosa, chanteuse qu'il avait ramenée de Naples, et avec laquelle il vécut quelque temps à Paris. La photographie porte également la signature autographe de Fanny Gordosa.


47. DUMAS fils (Alexandre) - le célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.

- L. a. s. à une amie, 2 p. 1/2 in-8

Il la félicite d'être redevenue une femme ordinaire. « Tant mieux ; cela te reposera et il y aura toujours bien quelqu'un pour en profiter. » Il parle ensuite de la reprise de la Dame aux Camélias. « Tu as admirablement joué ce rôle, personne ne l'a mieux joué que toi et si je n'avais à respecter une mémoire et un souvenir, je dirais personne ne l'a aussi bien joué. N'importe qui peut la jouer maintenant, nulle ne le fera oublier et tu en en as fait oublier d'autres, Je ne dis pas les noms, parce que je ne me les rappelle plus. Tu vois ce que tu as fait. » DUMAS fils (Alexandre).


48. DUMAS fils (Alexandre)

- L. a. s.. 2 p. 1/2 in-16. Papier à son chiffre

Il demande quelques modifications de style sur les dernières épreuves de l'Affaire Clémenceau. Il voudrait remplacer « perturbations » par « troubles cérébraux », parce qu'il s'est servi du premier mot dans la Lune de miel. Il demande aussi la suppression des mots : Quel vampire ! Quelle goule!


49. DUTHÉ (Rosalie GÉRARD dite) - fameuse danseuse et courtisane, n. 1752, m. 1820.

- L. a. s. à Perregaux; Londres (15 septembre 1791), 1 p. in-8

Jolie lettre. Elle l'appelle mon tuteur et lui demande de porter lui-même une lettre qu'elle envoie à M. d'Orléans. Elle lui recommande de ne pas toucher ses rentes avant d'avoir la réponse de M. d'Orléans.


50. FAVRE (Jules) - célèbre orateur parlementaire, membre de l'Académie française, né à Lyon, 1809, m. 1880.

- Entre l'arbre et l'écorce, proverbe, manuscrit autographe, 39 p. in-4

Curieux manuscrit qui montre Jules Favre auteur dramatique..


51. FLAUBERT (Gustave) - le célèbre écrivain, auteur de Madame Bovary, n. à Rouen, 1821, m. 1880.

- L. a. s. ; Concarneau, (septembre 1875), 2 p. in-8

Il mettra bien volontiers à la disposition d'un ami les dessins de gens de lettres qu'il peut posséder : portrait de Chopin par George Sand, caricature de Paul Foucher par Alfred de Musset, etc... Il a été accablé par les plus graves ennuis et il a fui son domicile pour se retremper dans un autre milieu. «Je ne sais pas si ma pauvre cervelle se rétablira du choc qu'elle a reçu ? Vous pouvez vous apercevoir à mon écriture tremblée que mes nerfs sont malades. »


52. FLORIAN (Jean-Pierre Claris de) - poète romancier, un de nos meilleurs fabulistes, membre de l'Académie française, n. 1755, m. 1794.

- Le Chat et les rats, fable autographe, 2 p. 1/2 in-8.

Intéressant autographe d'une des plus jolies fables de Florian. Le texte est remanié à plusieurs endroits et la conclusion qui se faisait sur ce vers « N'éveillons plus le chat qui dort » est refaite et allongée..


53. FLOTOW (Frédéric comte de) - compositeur de musique allemand, auteur de Martha, n. 1812, m. 1883.

- L. a. s. en français, à M. Wilder; Vienne, 4 p. in-8

Il vient d'achever l'Ombre et voudrait travailler l'été, dans sa propriété en Styrie. Il propose à Wilder de faire un arrangement en français de l'Opéra de Schubert. « Il y aura, je pense, de grands bouleversements, mais je n'ai pas peur d'y ajouter du mien et même de signer de mon nom ce que j'y aurai ajouté. »


54. GAMBETTA (Léon) - le célèbre orateur et homme d'État, n. 1838, m. 1882.

- Photographie avec sa signature autographe, 1 p. in-32

Intéressante photographie faite à Marseille ; elle paraît être antérieure à 1870..


55. GAUTIER (Théophile) - le célèbre poète et écrivain, n. 1811, m. 1872.

- L. a. s. à son fils ; (Nurenberg) 1 p. in-12

Curieuse lettre. Il lui envoie les pièces nécessaires pour son inscription aux examens du baccalauréat. «Voici ton papier signé dans les règles et tu pourras baccalauréatiser maintenant tout à ton aise.»


56. GAUTIER (Théophile)

- L. a. s. à Fiorentino, 3/4 de p. in-8

Il lui rappelle sa recommandation verbale en faveur de Marie Vernon, sa filleule, mais verba volant, scripta manent : les mots s'en vont, les réclames restent. « Fais lui en donc d'aussi belles que si une de mes filles, par un hasard quelconque, était forcée de se mettre au théâtre. »


57. GAUTIER (Théophile).

- L. a. s. à Fiorentino, sans date, 1/2 p. in-8

Curieux billet où il l'informe que le Sanhedrin supérieur a décidé que le risotto aura lieu le lundi suivant, rue Grange Bateliere, 24..


58. GIRARD (Philippe chevalier de) - l'illustre inventeur de la machine à filer le lin, n. 1775, m. 1845.

- L. a. s.; Hirtenberg (Autriche), 26 avril 1827, 1 p. in-4. Rare.

Intéressante lettre à un libraire. Il lui demande s'il a reçu son manuscrit de Praxile et l'informe qu'il s'occupe d'un ouvrage, imité du grec, intitulé Euphrosine.


59. GOUNOD (Charles) - l'illustre compositeur de musique, n. 1818, m. 1893.

- 1° L. a. s. à une artiste, 3/4 de p. in-8

- 2° Détails sur Zimmermann, pièce aut., 1 p. 1/2 in-8.

Jolie lettre adressée à une de ses interprètes. Il l'appelle « ma chère Lesbienne », l'informe que la répétition générale est avancée, qu'il ne veut pas la tuer en la forçant d'y assister et qu'il se tient à ses ordres pour une dernière revue de sûreté.


60. GOUNOD (Charles).

- Morceau de musique aut. sig. avec paroles, 3/4 de p. in-4.

Jolie pièce. C'est une scène du second acte de Faust : Ne permettrez-vous pas, ma belle demoiselle, qu'on vous offre le bras pour faire le chemin? Non, Monsieur, je ne suis demoiselle, ni belle, demoiselle, ni belle, et je n'ai pas besoin qu'on me donne la main.


61. GRANDVILLE (Jean-Ignace) - spirituel dessinateur, n. à auteur des Animaux peints par eux-mêmes, n. à Nancy, 1803, m. 1847.

- L. a. s. à M. Maurisset ; 12 septembre 1837, 4 p. pleines in-8

Très intéressante lettre où il donne des avis sur la gravure de plusieurs bois. Il lui indique comment on doit faire les hachures pour obtenir des ombres, comment on doit tenir ses outils. « Ce que j'ai dit plus haut pour les grandes parties d'ombre doit s'appliquer conséquemment aux petites, aux plus petits détails, tout doit se lier, se fondre, se modeler, rien d'isolé de perdu et vous arriverez à ne pas dépouiller, en un mot à rendre par la gravure l'effet que le bois vous offre non gravé. » Il donne des modèles de hachures.


62. GRÉGOIRE XVI - pape (1831), n. 1765, m. 1846.

- P. s. Gregorio P.P. XVI avec deux lignes aut. ; Rome, 20 septembre 1839, 1 p. in-folio.


63. GUÉRANGER (dom Prosper) - le célèbre liturgiste et bénédictin, n. au Mans 1806, m. 1875.

- 1 l. a. s. à l'abbé Gerbet et 2 l. a. s. à M. Ph. Gerbet, aux bureaux de l'Agence générale pour la défense de la Liberté religieuse ; 1829-1832, 9 p. petit in-4

Dans la première lettre il demande à l'abbé Gerbet des nouvelles de leur ami commun (l'abbé Gerbet était à la Chénaie chez Lamennais). Il l'informe qu'il a décidé d'entrer à la paroisse des Missions étrangères, parce que les fonctions laissent des loisirs; il veut les consacrer à l'ouvrage qu'il médite sur l'antiquité ecclésiastique. Il demande l'avis de l'abbé Gerbet et celui de Lamennais. « Mon livre, tel que je le conçois, s'il était bien exécuté, serait un vrai service rendu à l'Eglise et à la science ecclésiastique. Quelle est belle, encore une fois, cette tradition de l'Eglise catholique! qu'ils sont beaux, qu'ils sont intéressants les développements de sa divine constitution ! quoi de plus beau que la marche des faits historiques, quand elle offre, à chaque pas, l'application, la justification d'un principe. Montrons à nos ennemis que ce n'est point à des théories d'imagination que nous voulons les soumettre ; écrasons-les sous l'évidence des faits. » Les autres lettres sont relatives à ses ouvrages, à ses projets de réforme des Bénédictins, dont il définit l'esprit ; ils n'étaient pas seulement des érudits. Il faut reconnaître que le cloître bénédictin « versait chaque année pour ainsi dire sur l'Europe à cette époque des hommes d'un génie vaste, original et surtout approprié à la société contemporaine. Les papes, les docteurs, les hommes d'Etat, tout était moine à cette époque. L'anathème qui pèse de plus en plus sur les constitutions des Jésuites à cause de leur système de l'homme machine ne saurait, en aucune façon, être étendu aux ordres véritablement monastiques. L'époque de l'absolutisme qui fut l'âge des clercs réguliers, comprima l'esprit monastique, mais ne le détruisit pas, et on le reverra paraître franc, hardi, plein de vigueur et d'indépendance, propre à tout, comme du temps des Alcuin, des Hildebrand, des Bernard. Ce fut seulement à l'époque où ils ne pouvaient plus être que des érudits, qu'on vit les moines concentrer toute leur action dans le collationnement des manuscrits.


64. GUIRAUD (Ernest) - célèbre compositeur de musique, n. 1837, m. 1892.

- Rosine-Valse, morceau de musique aut. signé, 1 p. 1/2 gr. in-4.


65. HALÉVY (Fromental) - célèbre compositeur de musique, auteur de la Juive, n. 1799, m. 1862.

- L. a. s. à M. Merruau ; 12 mars 1854, 3 p. in-8.

Il appuie la demande du Conservatoire tendant à ce que la rue ouverte sur le terrain des Menus-Plaisirs soit appelée rue Cherubini. Il énumère les raisons qui justifient cette demande.


66. HENRI IV - roi de France, n. 1553, assassiné par Ravaillac, 1610.

- L. a. s. à M. du Plessis ; Abbeville, 2 juin (1596), 1/2 p. in-4, légèrement taché

Il lui promet de porter remède au mal qui est déjà fait et il ne s'épargne nullement. « Cependant qu'un chacun ce contyenne an son debvoir et assurés tout le monde que je n'ay rien tant à coeur que de randre un chacun contant et me voyr au repôs. Je me playns seullemant de n'estre assyste de ceus de quy je le debvoys. »


67. HUGO (Victor) - le grand poète, n. 1802, m. 1885.

- L. a. s. à Léon Gozlan ; vendredi soir, (20 juillet 1839), 1 p. in-8

Il le prie de dire à M. de Balzac qu'il accepte avec le plus vif plaisir sa gracieuse invitation. Il demande son jour et son heure.


68. HUGO (Victor).

- Pièce de vers aut., 1 p. in-4.

PRÉCIEUSE PIÈCE. C'est la strophe II de la Nuée, première poésie des Orientales : La mer! partout la mer! des flots, des flots encor. L'oiseau fatigue en vain son inégal essor. Sur les flots, là-bas, les ondes: Toujours des flots sans fin par des flots repoussés : L'oeil ne voit que des flots dans l'abime entassés, Rouler sous les vagues profondes, etc.


69. INGRES (Jean) - le grand peintre, n. 1781, m. 1867.

- L. a. s. à M. Taylor; Paris, 21 janvier 1825, 1 p. in-4

Intéressant lettre où il le remercie de lui avoir apporté tout le matériel, nécessaire à la lithographie. Il a promis à M. de Cailleux de s'occuper de l'illustration d'un ouvrage, bien qu'il n'ait aucun goût pour ce travail et qu'il ignore complètement la lithographie. Ingres a divers travaux à terminer, notamment une Vierge pour M. de Pastoret, mais il promet de se mettre à l'oeuvre dès qu'il aura mis à jour ses travaux arriérés.


70. INGRES (Jean).

- L. a. s. ; 12 juin 1861, 1 p. in-8

Il remercie un poète des vers qu'il lui a envoyés et qui lui ont été inspirés par sa Naïade. C'est un triomphe pour l'artiste que d'être loué par la foule, mais il est doublement heureux, lorsqu'il l'est par l'élite des amateurs.


71. KALKBRENNER (Frédéric) - le célèbre compositeur, de musique allemand, n. 1784, m. 1849.

- Etude pour le piano-forte, morceau de musique aut. sig. entête, 2 p. in-4 oblong. Superbe pièce


72. LACORDAIRE (Henri-Dominique) - l'éloquent prédicateur, membre de l'Académie française, n. 1802, m. 1861.

- 2 l. a. s. à l'abbé Gerbet ; 1er mai et 14 mai 1832, 17 p. 1/2 in-8

Très curieuses lettres écrites au retourIdu voyage à Rome, où Lacordaire, avec Lamennais et Montalembert, étaient allés soumettre leur système de christianisme libéral, soutenu par l'Avenir à l'approbation du ape Grégoire XVI. Lamennais et Montalembert étaient restés en Italie et Lacordaire, revenu en France, soumet à l'abbé Gerbet, en résidence à Bruxelles, toutes les difficultés de la situation. Lacordaire et ses amis de Paris : MM. de Caux, Combalot, Waille, etc., sont d'avis de publier la lettre du cardinal Pacca, Lamennais, au contraire, est d'avis de garder le silence sur ce qui s'est passé à Rome. Les mêmes amis diffèrent également d'avis sur l'opportunité de la reprise de la publication de l'Avenir suspendue depuis le 15 novembre 1831. Lamennais voudrait qu'on s'unit à des hommes vraiment libéraux comme de Potter, de Grammont, Victor Hugo, Sainte- Beuve, Pagès, etc., mais Lacordaire voit de grandes difficultés dans cette alliance parce qu'il prévoit que ces hommes ne consentiront jamais à sa prépondérance et à celle de ses amis, ni pour l'action, ni pour le développement des idées. Tout est suspendu jusqu'à la décision de Lamennais, qui était retiré à Frascati, chez le P. Ventura. En attendant, Lacordaire conseille la dispersion des membres de l'Agence générale pour la défense de la liberté religieuse, afin d'économiser le peu d'argent qui leur reste. Le 18 septembre suivant, le pape lança une encyclique contre l'Avenir et les opinions qu'il représentait. Lacordaire se soumit et rompit pour jamais avec Lamennais. La rupture est facile à prévoir dans les deux lettres analysées ci-dessus.


73. LACORDAIRE (Henri-Dominique).

- L. a. s. (à l'abbé Gerbet); Paris, 26 août 1834, 4 p. pl. in-4

Importante lettre où il cherche à lui prouver qu'ils ne sont pas d'accord sur la possibilité qu'a le genre humain de connaître la vérité. « Non, le genre humain ne sait d'où il vient et où il va; il est plongé dans des ténèbres profondes, il est sous le poids d'une malédiction qui lui a ravi la lumière, et ce qui lui en reste n'est qu'un débris qui ne peut suffire pour lui donner le droit de répondre à ceux qui l'interrogent sur leur destinée et sur la sienne. Cette idée est fondamentale dans le christianisme, et j'ai combattu le système philosophique de M. de La Mennais parce que cette idée y est détruite de fond en comble. Lacordaire combat aussi cette assertion de l'abbé Gerbet que l'Eglise chrétienne est la tête du genre humain. Cela ne peut être, car le genre humain serait le corps de l'Eglise tandis que celle-ci, selon la doctrine de tous les siècles chrétiens, « est une société d'hommes baptisés, fondée par Jésus-Christ au milieu du genre humain et dont Jésus-Christ est la tête. » Il discute encore quelques points théologiques, puis le félicite sur son ouvrage qui a signalé, avec une clarté parfaite, le vice radical de la philosophie de Lamennais. «Avant Jésus-Christ, l'Eglise catholique n'existait pas; le christianisme seul, c'est- à-dire les vérités primitivement révélées s'étaient perpétuées dans les patriarches et dans le peuple juif, et loin que le genre humain en fût le fidèle conservateur, Dieu n'avait rien tant à coeur que de séparer du genre humain les patriarches et le peuple choisi, et de là vint que le genre humain, sous le nom de Nations, devint un nom flétri dans la pensée des hommes qui avaient conservé la vraie foi. La christianisme est aussi ancien que le monde, l'Eglise même est aussi ancienne que le monde, en ce sens qu'elle a été annoncée et attendue, selon le langage de Bossuet, mais non pas dans ce sens qu'elle existat. » Il réfuté le système de Lamennais qui renversait toute la théologie. Longs et intéressants développements. Cette lettre, au point de vue de l'exposition de la doctrine du P. Lacordaire et ce qui le séparait de Lamennais est d'une très grande importance..


74. LAMARTINE (Alphonse de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1790, m. 1869.

- L. a. s. à M. Grandperret ; Florence, 2 août 1826, 2 p. in-

Intéressante lettre où il manifeste sa sympathie pour les Grecs. Il a dit dans Child Harold, tout ce qu'il pouvait pour les plaindre et les admirer « Si je n'étais pas marié, j'irais me battre pour eux, sans aucun doute, et leur porter quelques secours pécuniaires, c'est le seul emploi un peu héroïque à faire d'une vie inutilé dans le temps présent. »


75. LAMARTINE (Alphonse).

- La première nuit au tombeau, pièce de vers aut. 1 p. in-4.

SUPERBE PIÈCE, qui commence ainsi : Josselin, me dit-elle, encore un don! « Et lequel, ô ma mère? - ô mon fils, ton pardon ! « Non le pardon du Dieu, dont la grâce m'inonde, « Mais le pardon du fils déshérité du monde.


76. LARGILLIÈRE (Nicolas de) - célèbre peintre de portraits, surnommé le Van Dyck français, n. à Paris, 1656, m. 1746.

- L. s. signée aussi par Robert Le LORRAIN, sculpteur, GUILLAUME Ier Coustou, sculpteur, P.-P. Cazes, peintre, J. CHRISTOPHE peintre et LÉPICIÉ, le célèbre graveur et écrivain, HENRIDE FavANNES, peintre, tous membres de l'Académie de peinture et de sculpture ; au Louvre, 20 avril 1741, 3 p. in-folio. Deux ou trois mots ont été coupés en tête. La plupart de ces signatures sont très rares

Ils représentent que les dépenses de l'Académie excèdent ses recettes et qu'elle ne pourra soutenir son école sans l'assistance de la personne à qui la lettre est adressée ; l'Académie la mérite, car elle n'a cessé de perfectionner les arts qu'elle professe, et « dont la Renommée qui se répand dans toutes les nations à la gloire du Roy et du ministère contribue également à l'honneur de la Patrie ».


77. LAVOISIER (Antoine-Laurent) - l'illustre chimiste, n. 1743,décapité en 1794.

- L. a. s. ; 22 août 1791, 2 p. in-4. Rare

Il ne peut venir le matin parce qu'il est retenu à la trésorerie nationale, mais il se déclare prêt à venir faire, dans la nuit du mercredi au jeudi, les expériences convenues avec M. d'Arcet. Il demande que l'on mesure exactement l'huile et les mêches.


78. LE BRUN (Élisabeth-Louise VIGÉE Madame) - la célèbre femme peintre, n. 1755, m. 1842.

- L. a. s. à Perregaux ; jeudi, 30 brumaire, 1 p. in-8.


79. LECOCQ (Charles) - compositeur de musique, auteur de La Fille de Madame Angot, n. 1832.

- Morceau de musique aut., 2 p. in-4 oblong

Intéressante pièce, qui comprend l'ouverture de Giroflé-Girofla.


80. LEMAITRE (Frédérick) - le célèbre artiste dramatique, n. 1798, m. 1875.

- L. a. s. au baron Taylor; 8 mai 1869, 2 p. in-8

Curieuse lettre. Il le félicite d'avoir été nommé sénateur. « Vive l'Empereur! savoir récompenser le vrai mérite n'est pas toujours chôse si facile. » (Le baron Taylor avait été nommé sénateur le 6 mai précédent).


81. LÉON XIII (Gioacchino Pecci) - pape (1878), n. 1810, m. 1903.

- 1° L. s., en latin, comme cardinal-camerlingue, prieur des prêtres, signée aussi par les cardinaux Di PIETRo, doyen des évêques, et Th. Mertel, prieur des Diacres, au cardinal de Brossais Saint-Marc, archevêque de Rennes; Rome, 8 février 1878, 2 p. in-4, cachets des trois cardinaux.

- 2° L. s. Leo P. P. XIII au même; Rome, 20 février 1878, 3/4 de p. in-folio

Ils lui annoncent la mort du pape Pie IX et que le Conclave doft se réunir pour lui donner un successeur.


82. MAILLY (Louise-Julie de MAILLY-NESLES comtesse de) - maîtresse de Louis XV, n. 1710, m. 1751.

- P. a. s. ; Versailles, 6 octobre 1732, 1/4 p. in-4. Très rare

Elle reconnaît devoir la somme de 1.231 livres au sieur Aumons pour de la toile qu'il lui a fournie. On a joint une pièce de Madame de Flavacourt, soeur de Madame de Mailly. La pièce porte un cachet armoirié, très bien conservé..


83. MAINE (Louise-Bénédicte de Bourbon duchesse du) - épouse du fils de Louise XIV et de Madame de Montespan, n. 1676, m. 1753.

- L. a. s. à l'évêque de Soissons; Paris, 3 juillet, 1 p. in-4. Peu commun

Elle le remercie de l'ouvrage qu'il lui a envoyé. Elle fait grand cas de son mérite et se flatte qu'il ne doute pas de la considération qu'elle a pour lui..


84. MAINTENON (Françoise d'AUBIGNÉ marquise de) - l'épouse de Louis XIV, n. 1635, m. 1719.

- L. aut., signée de son paraphe, à Madame Des Maretz; mercredi, 27, 1 p. 1/2 in-8

Elle la complimente sur un double bonheur qui vient de lui arriver et l'assure de sa reconnaissance envers elle et M. Des Maretz.


85. MALIBRAN (Marie-Félicité GARCIA Madame) - une des plus célèbres cantatricés du dernier siècle, n. 1808, m. 1836.

- P. s. ; Paris, 24 janvier 1829, 1 p. in-4 oblong

Elle reconnaît avoir reçu de Paër, directeur de la musique particulière du Roi, la somme de trois cents francs pour le concert qui a eu lieu le 16 janvier 1829, chez Mme la Marquise de Sémonville. Le reçu est écrit par Paër.


86. MARCENAY DE GHUY (Antoine de) - peintre et graveur estimé du XVIIIe siècle, n. 1724, m. 1811.

- L. a. s. au baron de Joursanvault ; Paris, 6 janvier 1777, 2 p. 1/2 in-4.

Très intéressante lettre où il donne une définition du mot graver. Il parle ensuite du prix de diverses gravures et fait l'éloge du graveur Wollet.


87. MARS (Hippolyte Boutet dite Mademoiselle) - une des plus célèbres sociétaires du Théâtre-Français, n. 1779, m. 1847.

- L. a. s. ; (Bordeaux), 4 p. in-8

Curieux récit des représentations qu'elle donnait à Bordeaux. Elle regrette le départ de Menjaud, qui est remplacé par M. Lagardère, qui la désespère. Elle est obligée de jouer avec lui beaucoup de pièces, qu'il défigure. Elle fait beaucoup d'argent, plus que Talma. « Car excepté Athalie où les juifs. 300 livres de recette et avec accouraient en foule, il faisait bravement Melle George encore. Il est vrai de dire que Bordeaux est bien triste, point de commerce, beaucoup de banqueroute; les femmes s'établissent à la cainpagne et elles y restent par économie. » Elle ne joue pas le dimanche à cause des processions. Piquants détails.


88. MASQUELIER (Louis-Joseph) - dit l'aîné, l'un des meilleurs graveurs du XVIIIe siècle, collaborateur de Moreau le jeune, n. à Cysoing (Nord), 1741, m. 1811.

- P. s. ; 20 pluviôse an XIII (9 février 1805), 1 p. in-4 oblong. Rare.

Reçu d'une somme de 54 livres pour deux cahiers de la Galerie de Florence, vendus à M. de Bure.


89. MAUPASSANT (Guy de) - le célèbre écrivain, n. 1850, m. 1893.

- L. a. s. ; Cannes, à bord du Bel-Ami, 1 p. 1/2 in-8

Il se refuse à donner des renseignements sur lui, destinés à la publication. Tout ce que j'écris appartient au public, aux critiques, à la discussion et à la curiosité, mais je désire que tout ce qui touche ma vie et ma personne ne donne lieu à aucune divulgation. »


90. MAZARIN (Jules cardinal) - le grand ministre de Louis XIV, n. 1602, m. 1661.

- L. a. s. ; Benay, 25 juillet 1657, 3 p. in-8. Rare aut. sig

PIÈCE HISTORIQUE. Il parle de la maison d'Autriche et assure que l'armée du Roi n'éprouvera pas le même malheur que l'année précédente. « Le Roy sera maître de Montmédy dans la fin de ce mois, sil n'arrive quelque accident, que la prudence ne peut pas prévoir. » (Les Français s'emparèrent de Montmédy le 6 août suivant).


91. MÉHUL (Étienne-Henri) - compositeur de musique, auteur de Joseph et du Chant du Départ, membre de l'Institut, n. 1763, m. 1817

- L. a. s. à l'abbé Faucheur, vicaire de la paroisse Saint-Martin à Metz; (Paris), 11 juin 1815, 5 p. 1/2 in-4

Curieuse lettre relative à sa passion pour les tulipes. Il fait le récit de ses anciennes relations avec un amateur messin M. Pirolle père, dont les collections ont été pillées. Il demande qu'on lui envoie ce qui en reste afir de les conserver pour M. Pirolle fils, lorsqu'il viendra s'établir à Paris..


92. MÉRIMÉE (Prosper) - le célèbre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1803, m. 1870.

- L. a. s. au comte (de Pastoret) ; samedi, 28 décembre, 1 p. in-4

Superbe pièce où il le félicite de son roman Raoul, où il a su encadrer la langue du XVIe siècle dans la nôtre. Il lui fait un reproche d'érudit, qui lui a été fait à lui-même par un antiquaire : l'expression la Vache à Colas doit son origine à une anecdote datant de 1601 ; on ne pouvait donc l'employer au siècle précédent.


93. MESMER (Frédéric) - le créateur de la théorie du Magnétisme animal, n. 1734, m. 1815.

- P. s., signée aussi par Bachelier d'Ages, Gombault, Du Planil, Varnier, marquis de Gouy d'Arcy, etc., membres de la Société de l'harmonie de France ; Paris, 28 février 1787, 1 p. in-folio.

Patente de membre de la Société délivrée au comte de Troussebois, mestre de camp, commandant le régiment du duc d'Angoulême..


94. MIGNARD (Pierre) - le grand peintre, n. 1612, m. 1695.

- L. a. s. à M. Garigue ; Versailles, samedi, 24 juillet, 3/4 de p. in-4. Très rare

Il le prie de remettre à M. Peine, porteur de la lettre, le portrait du Roi, qu'il vient d'achever, dont l'ébauche a été faite par M. Simon.


95. MONTALEMBERT (Charles-Forbes de TRYON comte de) - célèbre écrivain, publiciste et orateur, un des chefs du parti catholique libéral, membre de l'Académie française, n. 1810, m. 1870.

- L. a. s. (à l'abbé Gerbet); Bruxelles, 22 janvier 1854, 6 p. pleines in-8

Lettre des plus curieuses. L'abbé Gerbet venait d'être nommé à l'évêché de Perpignan : il en avait fait part à Montalembert et celui-ci lui répond pour le féliciter. Il lui rappelle leur ancienne amitié, basée sur des luttes soutenues en commun et sur la reconnaissance. Puis Montalembert relève un trait de la lettre de Mer Gerbet où celui-ci reproche aux journaux, amis de Montalembert, de l'accuser de courtisannerie. Montalembert dit que les deux journaux où il écrit, le Correspondant et l'Ami de la Religion, ont gardé vis-à-vis de lui le respect affectueux qui lui est dû. Il n'a vu cette injure que dans l'Indépendance belge, « qui est, comme chacun sait, le panégyrique officieux et habile du pouvoir qui vous a choisi. » Montalembert s'étonne aussi de voir que Mgr Gerbet soit d'une autre opinion que lui sur la confis- cation des biens de la famille d'Orléans et compare les théories qu'il a émises sur la propriété avec les agissements du pouvoir. Mais le principal grief de Montalembert est de voir Mse Gerbet suivre le courant qui tend à inféoder l'Eglise au pouvoir, plus ou moins éphémère, qui dirige la France, à tenter pour le neveu de Napoléon, ce qui n'a pas réussi aux descendants de Louis XIV. Il le conjure au nom de leur ancienne amitié et de sa propre dignité de garder de la mesure dans ses louanges aux souverains. « Aimez, admirez, remerciez l'Empereur et même l'Impératrice, s'il le faut. Trouvez que le règne actuel réalise cette union de l'autorité et de la liberté, ce progrès social et politique que nous recherchions naguère, à la bonne heure! Mais ne le dites pas à tous les échos d'alentour! Ne cherchez pas à faire oublier votre ancienne qualité de rédacteur de l'Avenir et de membre de l'Agence pour la défense de la liberté religieuse, en rappelant les harangues de Cosnac à Louis XIV et du cardinal Maury à Napoléon Ier ( Ne vous croyez pas obligé, comme évêque, de publier dans vos mandemens des traités ex-professo sur la politique contemporaine, de traîner dans la boue le drapeau sous lequel vous avez autrefois combattu et de jeter le sarcasme à ceux de vos amis qui sont restés fidèles à ce drapeau ! » Longs et éloquents développements qu'il nous est impossible de citer. Cette lettre est une des plus belles que l'on connaisse de Montalembert.


96. MONTESQUIEU (Charles de SECONDAT baron de) - illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. au château de la Brède (Gironde), 1689, m. 1755.

- L. a. s. ; Amsterdam, 18 octobre 1728, 3 p. in-4. Très rare

Précieuse pièce. Il annonce qu'il est arrivé depuis cinq jours et que malgré son ignorance des langues allemande et hollandaise il a pu arriver sans difficulté.


97. MONTGOLFIER (Jacques-Étienne) - l'inventeur, concurremment avec son frère Joseph, des aérostats, n. à Vidalon-lès-Annonay, 1745, m. à Serrières, 1799.

- L. a. s. aux administrateurs de la Compagnie des Indes ; Annonay, 8 octobre 1786, 1 p. in-4

Belle et rare pièce relative à la fourniture de papier.


98. MOREAU (Hégésippe) - poète, auteur du Myosotis, le chantre de la Voulzie, n. à Paris, 1810, m. à l'hôpital de la Charité, 1838.

- P. a. s. ; Paris, 30 avril 1837, 1 p. in-4 oblong. Rarissime

Il donne un reçu de 50 francs, à M. Adrien, lithographe, à compte sur cent francs pour un manuscrit de contes et de poésies.


99. MORGHEN (Raffaelle) - le célèbre graveur italien, n. à Naples, 1758, m. 1833.

- L. a. s. au graveur Francesco Rosaspina ; Florence, 22 mars 1794, 1 p. in-4

Belle pièce où il donne des instructions concernant des estampes.


100. NICOLAS Ier - empereur de Russie, adversaire des Français pendant la guerre de Russie, n. 1796, m. 1855.

- L. s. en français, avec le compliment aut., au roi de Bavière; Saint-Pétersbourg, 13 janvier 1830, 1 p. in-4. Rare

Superbe pièce où il lui témoigne l'intérêt qu'il prend à sa santé..


101. OFFENBACH (Jacques) - compositeur de musique, auteur de la Belle-Hélène et de la Grande-duchesse de Gérolstein, n. à Cologne, 1819, m. 1880.

- L. a. s. ; 25 mars 1872, 4 p. in-8. Les lettres intéressantes d'Offenbach sont très rares

Il veut rentrer dans la possession de son répertoire et ne plus le faire représenter qu'à bon escient. Il se plaint qu'on lui ai gâché, sans profit pour personne, ses meilleures operettes. « Si je puis faire fi, plus ou moins, de l'argent, je fais nullement fi, au point de vue artistique, de la façon dont mes opérettes sont représentées aux Bouffes. » Il demande instamment l'annulation de son traité.


102. PALMERSTON (Henry-John Temple vicomte) - un des plus grands hommes d'Etat de l'Angleterre au XIXe siècle, n. 1784, m. 1865.

- L. a. s. en français, au duc Decazes ; Paris, 9 septembre 1858, 4 p. in-8

Il lui fait part du bonheur qu'il ressent à vivre à une époque illustrée par d'aussi grandes découvertes. «Cette facilité de locomotion et cette découverte qui nous donne le moyen de transmettre la pensée, pour ainsi dire instantanément, d'un bout du monde à l'autre auraient été prononcées par les hommes les plus intelligents du siècle passé comme impossibilités. »


103. PARNY (Évariste-Désiré de Forges chevalier puis vicomte de) - poète, auteur de Poésies érotiques, n. à l'Ile Bourbon, 1753, m. 1814.

- L. a. s. ; Versailles, 5 avril 1789, 2 p. 1/2 in-folio

Intéressante lettre où il transcrit les observations que lui a suggérées la suppression projetée des volontaires de l'île Bourbon. Il fait l'historique de ce corps qui s'est illustré aux Indes. Très intéressants détails.


104. PASDELOUP (Jules) - chef d'orchestre, qui organisa les grands concerts de musique classique, n. à Paris, 1819, m. 1887.

- 1° L. a. s. à M. Lévy, 1 p. in-4.

- 2° Le Pélerin, morceau de musique aut. signé avec paroles, 3 p. in-4 oblong. Jolie pièce


105. PIRON (Alexis) - célèbre poète, auteur de la Métromanie, n. à Dijon, 1689, m. 1773.

- L. a. s. (au président de l'Académie de Dijon ?) ; Paris, 2 septembre 1752, 3 p. in-4

CURIEUSE LETTRE où il décline l'honneur qu'on veut lui faire en le comptant parmi les membres de l'Académie de Dijon. Il dit qu'il est fatigué de la vie et qu'il désire finir ses jours dans la retraite. « Inept, inutile, ignoré, je persisté donc à ma vive répugnance.»


106. PROUDHON (Pierre-Joseph) - le célèbre écrivain socialiste, n. à Besançon, 1809, m. 1865.

- 2 l. a. s. au libraire P. Masgana; Paris, 20 janvier et (7?) août 1842, 2 p. 1/2 in-4

Dans la première lettre, il lui demande s'il est toujours disposé à éditer son ouvrage sur la Propriété. «Je m'occupe depuis plus de six ans d'orga nisation de lois sociales universelles, et des conditions d'une réforme pacifique et normale. » Dans la seconde lettre il lui annonce que l'ouvrage est prêt. Ce n'est pas un pamphlet dont la vivacité passionnée peut amener un succès populaire, mais il croit cet ouvrage destiné à produire un vaste retentissement scientifique. « La lecture en sera un peu ardue, la forme et le style un peu extraordinaires : j'ai dû me faire un langage à moi comme je me suis créé une méthode; il m'eut été difficile de faire autrement. Du reste, le moment n'est pas encore venu où ces choses doivent être vulgarisées. Il faut, au contraire, que leur publication ait lieu exclusivement sous le manteau de la science. »


107. PYAT (Félix) - homme politique et auteur dramatique, n. à Vierzon (Cher), 1810, m. 1889.

- L. a. s. à Paul Arène ; Enghien, 9 novembre 1882, 1 p. in-8

Curieuse lettre où il lui explique qu'il n'a pu rentrer au théâtre par ses pièces anciennes, Diogène et le Chiffonnier, mais l'auteur propose et le directeur dispose. « M. Clèves, plus royaliste que le Roi, plus Censeur que la Censure, prenant sous sa protection la couronne, ne permit pas qu'elle fût mise à la hotte... Et moi je ne permis pas alors cette autorité du directeur sur l'auteur, et j'ajoute du républicain. L'intérêt après le principe et l'honneur avant la gloire ! C'est ainsi, Monsieur, que vous avez vu les Serruriers avant les Chiffonniers. »,


108. RACINE (Louis) - second fils de Jean Racine, poète, auteur de la Grâce, n. à Paris, 1692, m. 1763.

- L. a. s. à Titon du Tillet; Soissons, 15 mai 1744, 3 p. in-4

Il a consulté ses amis au sujet des vers à imprimer au bas de son portrait. Ils ont tous été d'avis de ne pas accepter des vers trop remplis de louanges et d'images poétiques. Ils ont été d'avis de mettre un distique latin et il transcrit celui qu'a composé M. Coffin. Cependant, il transcrit diverses inscriptions françaises, composées par ses amis; il donne son avis sur elles mais, à toutes, il préfère le distique latin,


109. RACHEL (Élisabeth-Rachel FÉLIX dite) - la plus grande tragédienne du siècle dernier, sociétaire du Théâtre-Français, n. à Mumpf (Suisse), 1821, m. 1858.

- 6 l. aut., dont 2 signées, 7 p. in-8

PRÉCIEUSE CORRESPONDANCE AMOUREUSE. Dans la première lettre, Rachel attend des actions qui lui prouveront que les belles paroles de son ami ne sont autre chose que des effets de son imagination. Elle ajoute ces deux mots, qui sont presque l'aveu d'un coeur qui demande un peu de répit: Pas encore. Dans la seconde lettre, elle déclare qu'elle se trouve si laide qu'elle ne veut pas se laisser voir, mais elle s'efforcera d'être « une grrande trragédienne pour justifier le peu de tendresse que vous dites avoir pour moi. » A la fin de la troisième, Rachel tutoie son ami. La lettre suivante commence ainsi : « Mon ami, je vous aime et je ne puis aimer que vous Si j'ai des sujets de chagrin, n'allez pas involontairement me retirer ce qui me les fait supporter si ce n'est avec joie, au moins avec courage. Je vous aime du plus profond de mon coeur. Donnez-moi le temps de vous prou ver cette tendresse. » La lettre suivante est un tendre billet de reridezvous. La dernière lettre paraît être une lettre de rupture. «Je pourrais vous en écrire long en réponse à votre billet de ce matin. Mais quand on m'abandonne si vite, ma petite vanité s'étonne, se blesse et la vengeance se fait jour dans mon coeur. » Ces six lettres paraissent être tout ce qui reste d'une petite passion, morte aussitôt éclose.


110. RAVINA (Henri) - pianiste et compositeur de musique, n. à Bordeaux, 1818, m. 1862.

- Morceau de musique aut. sig., 1 p. gr. in-4. Superbe pièce


111. RETZ (Jean-François Paul de Gondi cardinal de) - archevêque de Paris, illustre écrivain, un des chefs de la Fronde, auteur de Mémoires, n. à. Montmirail, 1613, m. 1679.

- L. a. s. à M. de La Tour?; Commercy, 23 juin 1670, 1 p. in-4. Rare.

Il lui témoigne un grand désir de le voir.


112. ROSSINI (Gioacchino) - l'illustre compositeur de musique italien, n. à Pesaro, 1792, m. 1868.

- Sa photographie avec cette dédicace aut. sig. : « Au plus ancien, au meilleur de mes amis, au baron Taylor.


113. ROYER-COLLARD (Pierre-Paul) - philosophe et homme d'Etat, chef de l'école doctrinaire, membre de l'Académie française, n. à Sompuis (Marne), 1763, m. 1845.

- 3 l. a. s. au duc Decazes; Châteauvieux, 1833-1834, 7 p. in-4

Intéressants détails sur ses aflaires privées. Il change ses exploitations en fermage, afin d'avoir moins de soucis et plus de revenus. Il parle aussi de la situation. Il trouve que les révolutionnaires gagnent du terrain. Le National empiète sur les Débats. « Je suis trop vieux pour assister à des catastrophes, mais vous, mon cher Duc, vous pouvez encore voir dans vos vieux jours la face de notre terre d'Europe renouvellée. Un peu plutôt ou un peu plus tard; ce qui est debout tombera, ce qui a commandé obéira, ce qui a dominé servira.»


114. SAINT-AUBIN (Augustin) - un des meilleurs graveurs et dessinateurs du XVIIIe siècle, n. à Paris, 1736, m. 1807.

- 1° L. a. s. au graveur Tilliard ; Paris, 17 juin 1790, 1 p. in-4

- 2° P. a. s. ; Paris, 28 octobre 1784, 1/2 p. in-4 oblong

Il lui rappelle que c'est ce jour qu'ils doivent commencer ensemble leur suite de portraits. Il espère qu'ils pourront graver un planche de 4 têtes par jour. Intéressants détails sur leur collaboration.


115. SAINT-PIERRE (Bernardin de) - l'immortel auteur de Paul et Virginie, membre de l'Académie française, n. au Hâvre, 1737, m. 1814.

- L. a. s. ; Paris, 5 août 1876, 3 p. in-4

Il est dans les tracas de son nouvel hermitage (rue de la reine Blanche, aux Gobelins) et il ne peut répondre aux lettres qui lui arrivent de tous les quartiers du royaume. « Je ne désire plus que de me rapprocher de plus en plus de la nature. Nous ne sommes sages que de sa sagesse, et nous ne sommes heureux que par les lois qu'elle a établies pour notre bonheur. La célébrité ni entre que pour la corrompre. C'est une dépravation humaine. ».


116. SAND (George) - l'illlustre romancière, n. à Paris, 1804, 116 m. à Nohant (Cher), 1876.

- L. a. s. à une dame ; Nohant, 9 octobre 1859, 1 p. in-8

Elle met sur le compte d'une absence le retard qu'elle a mis à répondre à ses lettres. « Moi, aussi je peux vous dire que je mérite l'estime que vous m'accordez. La calomnie me laisse dormii bien tranquille et j'accepte tout ce qui est la vie. Je ne perdrais le repos que si j'avais ua remords dans l'âme ; ne l'ayant pas je plains beaucoup ceux qui en font si belle provision » pour leur compte.


117. SAND (George).

- L. a. s. ; Nohant, 18 mars, 3 p. in-8

Elle déclare qu'elle n'est pas libre de donner son nom à tout autre programme que celui de la Revue des Deux-Mondes. « L'année prochaine je renouvelle avec elle et je réclamerai l'usage de ma liberté ; mais je ne l'ai pas encore et il ne faut pas aggraver mon esclavage en me parlant d'un service qu'il m'empêche de vous rendre. »


118. SARCEY (Francisque) - le célèbre critique dramatique, n. à Dourdan, 1828, m. 1899.

- L. a. s. à une amie ; château de Linières, samedi, 2 septembre, 3 p. in-8

Curieuse lettre où il détaille les plaisirs de la campagne où il est, cependant son bonheur n'est pas complet : «Je vous plains bien de n'être pas là. Je vous plains bien davantage encore de ne pas vous y avoir. Ca manque de femmes ; je le disais encore hier avec un accenl si convaincu, qu'Amaury-Duval en a rougi. -Oh! Sarcey, a-t-il dit, d'un air pudique. - Eh blen! j'avais raison ; ça manque de femmes. Vous direz que je deviens poétique et que je n'y ai pas trop bonne grâce: appelez-moi vieux fou, traitez-moi de sentimental, dites-moi toutes les injures qu'il vous plaira ; ça manque de femmes. Je ne comprends la campagne qu'avec la main d'une femme dans la vôtre. Nous sommes trop laids et trop grognons pour nous plaire, les uns en face des autres, devant cette admirable nature. ».


119. SCRIBE (Eugène) - le fécond auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1791, m. 1861.

- Le Budget, manuscrit aut., 99 p. in-8. Les trois premières pages sont de la main de Bayard.

Très intéressant manuscrit d'une oeuvre représentée sur le théâtre du Gymnase, le 4 mars 1831.


120. SIMON (Jules) - célèbre homme d'État et philosophe, membre de l'Académie française, n. à Lorient, 1814, m. 1896

- L. a. s. à un ami ; (22 août 1874), 3 p. 1/2 in-4

Importante lettre où il s'excuse de ne pouvoir assister à une assemblée, dans laquelle il aurait prononcé un discours sur les devoirs des femmes, Il résume ce qu'il aurait voulu dire, sur le devoir de chacun de nous, en général et sur ceux des femmes en particulier. Leurs premiers devoirs est d'élever leurs enfants et de rendre leur maison agréable et aimable. « L'éducation des enfants est leur première et plus naturelle occupation. Nous n'aurions pas besoin de tant lutter pour établir l'instruction obligatoire, si toutes les maires (lisez : méres] avaient soin d'enseigner à lire à leurs enfants... L'alphabet est le commencement de tout. Une conspiration de toutes les mères pour qu'il n'y ait plus d'ignorants, nous aidera plus à relever notre pays que les meilleures lois qu'on pourrait faire. » Il détaille le rôle d'éducatrice et de compagne de la femme dans la maison. Il croira au relèvement de la France quand les vertus domestiques renaîtront et dit que les écoles feront plus pour la revanche que les casernes..


121. THIERS (Adolphe) - l'illustre homme d'État, historien de la Révolution et de l'Empire, président de la République, membre de l'Académie française, n. 1797, m. 1877.

- L. a. s. à M. Chassan; Tours, 23 octobre (1870), 1 p. 1/2 in-8

Il dit qu'il donne des avis dans l'intérêt du pays, quand on les lui demande, légalement, pour le reste, il attend les actes et les élections. Il a obtenu des résultats plus grands qu'il n'osait espérer. Les puissances neutres demandent un armistice. L'Angleterre et la Russie ont demandé pour lui un sauf-conduit. Il l'attend pour aller négocier l'armistice au quartier-général.


122. THOMAS (Ambroise) - célèbre compositeur de musique, auteur de Mignon, n. à Metz, 1811, m. 1896.

- Mina, morceau de musique aut. sig., novembre 1847, 1 p. in-4. Très jolie pièce.


123. VERDI (Giuseppe) - l'illustre compositeur de musique italien, n. 1813, m. 1901.

- L. a. s., en français, à M. Boncompagne; Busseto, 17 août 1892, 1 p. in-8


124. VERLAINE (Paul) - poète, auteur de Sagesse, n. 1844, m. 1896.

- 1° L. a. s. ; jeudi, 27, 1 p. in-8.

- 2° L. a. s. ; Jeudi, 11 jauvier 1892, 1 p. in-8

Il demande s'il peut toucher les cent francs que le Courrier français a souscrit en sa faveur.


125. VERNET (Carle) - célèbre peintre de genre, fils de 125. Joseph et père d'Horace Vernet, membre de l'Institut, n. à Bordeaux, 1758, m. 1836.

- L. a. s. à sa fille Camille, 3/4 de p. in-8

Billet où il l'informe qu'il arrive de Rome, en compagnie d'Horace. Nous sommes trop sales pour nous montrer dans les rues, c'est pourquoi » nous ne sommes pas aller chez toi. Viens vite que je t'embrasse..


126. VERNET (Horace) - le célèbre peintre de batailles, né à 126. Paris, 1789, m. 1863.

- L. a. s. à M. Quecq, peintre d'histoire ; Rome, 27 juin 1832, 3 p. in-8

Curieuse lettre. Il fait allusion à une insurrection parisienne. Il envie son bonheur de soldat et lui dit qu'il aurait voulu être à sa place pour distribuer des calottes. « Ces badauds de Paris se fichent de fameux coups de torchons depuis quelque années! Lorsque je pense à ces farceurs là mon coeur gribouille, J'en parle tant, que ma langue en sera bientôt usée et que je serai forcé de la mettre en écharpe. » Il raille ensuite les canons d'Eglise dirigés sur Ancône.


127. VEUILLOT (Louis) - le célèbre publiciste catholique, né à Boynes (Loiret), 1813, m. 1883.

- L. a. s. à M. Escudier; 15 mai 1858, 3 p. in-8.

Il demande quelques modifications au début d'un article sur la mort de Brizeux. « Brizeux était un brave homme et un bon poète, mais qui buvait trop pour son talent. Je ne crois pas que le Réveil ait été fondé pour glorifier ces muses négligentes. »


128. VICTOR-EMMANUEL II - roi de Sardaigne, puis d'Italie, fondateur de l'unité italienne, n. 1820, m. 1878.

- L. s. au cardinal Mattei ; Turin, 31 janvier 1852, 1/2 p. in-fol. Superbe pièce.


129. VIGNY (Alfred de) - un des plus grands poètes du XIXe siècle, membre de l'Acidéme française, n. à Loches, 1797, m. 1863.

- L. a. s. à M. Albertin; (1829), 1 p. in-8

Lettre relative à l'interprétation du More de Venise. Il demande si M. David jouera Cassio. Il s'oppose à ce rôle soit joué par M. Bouchet. « Mon opinion est qu'il n'est pas dans la nature de son talent. Je ne l'ai pas vu répéter et ne puis y consentir. »


130. VOLTAIRE (François-Marie Arouet de) - l'illustre écrivain, n. 1694, m. 1778.

- L. s. à M. de la Sauvagère, ingénieur; au château de Ferney, 25 octobre 1770, 2 p. in-4

Intéressante lettre sur la géologie. « Je m'en rapporte toujours à la nature, qui en sait plus que nous, et je me défie de tous les systèmes. Je ne vois que des gens qui se mettent sans façon à la place de Dieu, qui veulent créer un monde avec la parole. Les prétendus lits de coquilles, le corail formé par des insectes, les montagnes élevées par la mer, tout cela me paroit fait pour être imprimé à la suite des Mille et une nuits. »


131. VOLTAIRE (François-Marie Arouet de).

- L. aut., signée V., aux libraires G. et P. Cramer, 1 p. in-4

Il se plaint d'un nouveau libellé, intitulé Candide, qu'on vient de lancer contre lui et dans lequel on veut manger du jésuite. « Et à la honte des moeurs on rit de ce détestable écrit à se tenir les cotez. Peut-on rire quand il y a douze jésuittes aux fers à Lisbonne? Le monde est bien pervers. Qu'est-ce donc que ce Candide? Ne pourrais-je parvenir à voir cette infamie ? »


132. WILLE (Jean-Georges) - célèbre graveur d'origine allemande, auteur de Mémoires, n. près de Koenisberg, 1715, m. à Paris, 1808.

- L. a. s. (au baron de Joursanvault) ; Paris, 8 juin 1778, 4 p. pleines in-4

Curieuse lettre, où il se déclare très flatté de l'amitié de son correspondant. Il n'ose s'y adonner sans retenue de crainte de paraître familier et il raconte, avec beaucoup d'esprit et d'enjouement, une aventure, sorte d'apologue, qui lui est arrivée dans sa jeunesse. Mourant de faim et de soif, il arriva un soir, à la porte d'un château. On l'hébergea copieusement, et la familiarité s'établit. Tous ses désirs étaient réalisés aussitôt que formés ; pain, viande, vin généreux affluèrent sur la table si bien qu'à la fin il appela son hôte Charny, tout court. Presque aussitôt, celui-ci se leva et lui conseilla de continuer sa route. Wille ne voudrait pas recommencer cette aventure avec son correspondant. Il s'étonne de le voir demeurer obstinément en province et lui conseille de venir passer quelques jours à Paris où il lui divulguera les premiers principes de la gravure à l'eauforte.


133. ZIMMERMANN (Pierre-Joseph-Guillaume) - compositeur de musique, fameux professeur de piano, beau-père de Gounod, n. à Paris, 1785, m. 1853.

- Romance à trois notes, morceau de musique aut. sig. avec paroles, 1 p. in-4 oblong. Jolie pièce.


134. BONAPARTE (Letitia) - Madame mère, la mère de Napoléon Ier, n. 1750, m. 1836.

- L. s. tua Affia madre à sa petite-fille Zenaïde; Pont, 19 septembre 1810 (?), 2 p. in-8. Rare.

Elle est heureuse de recevoir de ses nouvelles, et regrette que Mortfontaine soit si loin de Pont.


135. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- L. s. Buonaparte au général Peyre ; quartier-général (de Paris), 7 frimaire an IV (28 novembre 1795), 9 heures du soir, 1 p. in-folio, tête imprimée et vignette. Superbe signature

Intéressante lettre, signée comme général en chef de l'armée de l'Intérieur. Il le félicite des ordres qu'il a donnés à la 29 1/2 brigade. Il en espère le plus grand bien.


136. NAPOLÉON Ier.

- L. s. Napole. à sa mère ; Rambouillet, 13 juillet 1810, in-4. La pièce est écornée dans un angle; deux ou troïs mots sont enlevés

TRÈS CURIEUSE ET PRÉCIEUSE LETTRE. Il l'informe de l'équipée du roi de Hollande et dit que c'est une mélancolie qui approche de la folie. Depuis quand les troupes françaises, où qu'elles soient stationnées, peuvent elles être nuisibles à sa famille. « Si vous savez où ce malheureux homme s'est retiré, faites lui connaître que ce qu'il a écrit contre moi et sa conduite passée n'ont altéré en rien mes sentiments pour lui, qu'il revienne vivre tranquillement à Saint-Leu et rentre dans l'obscurité dont je n'aurais pas dû le faire sortir..


137. NAPOLÉON Ier.

- Pièce aut. au crayon, 1/2 p. in-4.

Note écrite à Saint-Hélène. Elle est ainsi conçue : « Chapitre 3. Considérations sur l'art de la guerre du baron de Rogriat, imprimées en 1819. » Au verso quelques chiffres de la main de l'Empereur.


138. JOSÉPHINE - impératrice des Français, première femme de Napoléon Ier, n. 1763, m. 1814.

- L. a. s. à MADAME-MÈRE; Mayence, 28 décembre (1806), 1 p. in-4. Papier avec encadrement gaufré.

Superbe pièce. Elle demande que les voeux qu'elle forme pour la santé de l'Empereur soient exaucés. «Je reçois régulièrement de ses nouvelles tous les jours et je puis vous assurer que malgré les fatigues d'une si longue campagne il ne s'est jamais mieux porté... Puisse le ciel le ramener promptement. »


139. JOSEPH - roi de Naples, puis d'Espagne, frère aîné, de Napoléon Ier, n. 1768, m. 1844.

- L. a. s. Joseph comte de Survilliers (à la reine Hortense) ; Baltimore, 13 janvier 1828, 1 p. in-4

Très curieuse lettre où il lui annonce que sa fille Zénaïde s'embarque pour l'Italie. Elle ira la voir et Joseph demande à sa belle-soeur de lui donner ses bons avis. Il lui rappelle qu'il y a bien longtemps qu'il l'a conduite à Saint-Germain, mais cela ne doit pas l'effrayer car elle était si jeune alors qu'elle est encore dans sa jeunesse et dans toute son amabilité. Il a appris qu'on disait beaucoup de bien de son fils Louis. « Dites lui de continuer afin que sa bonne renommée traverse ainsi les mers et que vous puissiez trouver dans lui quelques consolations de tant de désastres.»


140. JOSEPH.

- 2 l. a. s. à son beau-frère Nicolas Clary; 12 juillet 1813 et 29 novembre 1820, 2 p. in-4

La première lettre est une lettre d'affaires. Dansla seconde il cherche à le consoler de la perte de sa femme. «Vous avez assez de raison pour sentir que la condition humaine n'est pas autre chose que regrets et douleurs, entremêlés de quelques heures de plaisirs.»


141. JOSEPH.

- L. aut. à sa fille Zénaïde; New-York, 4 janvier 1826, 1/2 p. in-4. Jolie lettre intime


142. JOSEPH.

- L. s. à M. R***; Londres, 31 décembre 1832, 2 p. in-8

Très curieuse lettre où il dit que la biographie qu'il a faite de lui est exacte, mais que pour comprendre l'opportunité de la lettre qu'il écrivit à la Chambre des députés, au nom du fils de l'Empereur, il faut se reporter à sa date pour en concevoir Fopportunité. Tant qu'à lui il reste fidèle à la déclaration du peuple français du 27 novembre 1804 et il n'a dans la pen. sée aucune prétention susceptible de troubler l'ordre. Il fait le sacrifice de son exil et de sa vie même à la nation française. «Tout pour le peuple français, fut la devise de Napoléon Ier; tout pour le peuple français et pai le peuple sera aussi la devise des héritiers de son nom, de celui surtout à qui cette grande âme fut toujours ouverte. »


143. JULIE CLARY - femme du précédent, n. 1771, m. 1845.

- 2 l. a. s., dont une seulement de l'initiale, à son frère Nicolas Clary ; Bruxelles, 1820-1821, 7 p. in-4

Elle le remercie de s'occuper de ses affaires malgré ses malheurs. Elle est d'avis de vendre une de leurs terres. Elle ne serait pas de cet avis si on trouvait preneur pour Prangins. Son mari la presse de vendre ce qui leur reste de propriétés en Europe, parce que leurs revenus sont insuffisants. Nouvelles de Zénaïde, etc.


144. LUCIEN - prince de Canino, frère de Napoléon Ier, n. 1775, m. 1840.

- L. a. s. Lucien Bonaparte au pape Pie VII ; Thornyrove, 11 avril 1814, 4 p. in-4

PRÉCIEUSE PIÈCE. Lucien l'écrit au pape Pie VII, le jour de l'abdication de Napoléon Ier à Fontainebleau, pour féliciter le pape de son heureuse délivrance, suite de la chute de l'Empereur. Il lui rappelle le bonheur qu'il avait lorsqu'il vivait à Rome sous sa protection paternelle; sous peu il ira lui baiser les pieds dans le Quirinal, libre de toute profanation. « Quoique persécuté si injustement par l'empereur Napoléon, le coup du ciel qui vient de le frapper ne peut m'être indifférent : voici, depuis dix ans. le seul moment ou je me sente encore son frère. Je lui pardonne ; je le plains et je fais des voeux pour qu'il rentre dans le giron de l'Eglise et qu'il acquière des droits à l'indulgence du Père des miséricordes et aux prières de son vicaire. » Il lui demande sa bénédiction.


145. LUCIEN

- L. a. s. L. Prince de Canino à ses enfants ; Canino, 6 janvier 1833, 1 p. in-4

Il le remercie de leurs voeux du nouvel an. Il croit que la fin des épreuves les plus rudes est passée. « Adieu, et puissions-nous, Joseph et moi, réunis pour ne plus nous séparer, vous rapprocher de nous!»


146. ALEXANDRINE DE BLESCHAMP - princesse de Canino, deuxième femme du précédent, n. 1778, m. 1855.

- L. a. s. à sa belle-fille Zénaïde; Rome, 30 janvier 1824, 1 p. in-4

Elle la félicite d'avoir fait une heureuse traversée et attend avec impatience des nouvelles de son accouchement.


147. LOUIS - roi de Hollande, frère de Napoléon Ier, père de Napoléon III, n. 1778, m. 1846.

- Minute autographe d'une lettre lettre à une dame ; Baden, 11 juillet 1814, 2 p. in-4

CURIEUSE LETTRE. Il se plaint des méfaits d'un contrefacteur qui s'est servi de son nom. «Non seulement ce contrefacteur a mis mon nom tout du long, mais il l'a mal écrit. Je me nomme Louis Bonaparte et non Buonaparte. » Il désire qu'on l'appelle Louis de Saint-Leu, nom qu'il a adopté depuis quatre ans.


148. LOUIS.

- L. a. s. L. de Saint-Leu ; Lausanne, 23 juin 1814, 2 p. in-4

Il envoie la cession qu'il a faite de Marie au libraire A. Bertrand. Intéressants détails. Il lui dit qu'il n'aurait pas accepté que les corrections qu'elle a faites à Marie fussent mises sous son nom, etc.


149. LOUIS

- L. s. Louis à sa nièce Zénaïde ; licr.., 31 décembre 1831, 1 p. in-4

Il ne sort pas à cause de la rigueur de la saison. Il ne va même pas au théâtre, ce qui est une grande privation pour lui.


150. HORTENSE DE BEAUHARNAIS - reine de Hollande, femme du précédent, mère de Napoléon III, n. 1783, 3 m. 185.

- L. a. s. à sa nièce Zénaïde, 24 janvier 1822, 1 p. petit in-8

Curieuse lettre. « Louis travaille à merveille et se porte bien. Il est dans le moment des études et je ne puis penser à des voyages pour lui qu'avec peine. On parle beaucoup de ton mariage. Est-il vrai?»


151. NAPOLÉON III - empereur des Français, n. 1808, m. 1873

- L. a. s. ; Ham, 8 novembre 1840, 1 p. 1/2 in-8

Il remercie son correspondant de sa sympathie. Il a conservé pour lui l'affection que sa mère lui portait, « car jamais l'esprit de parti ne m'empêchera d'estimer dans une cause opposée des hommes qui se conduisent avec honneur, ni de les aimer même s'ils me portent quelque sympathie. Il est malheureusement trop vrai que dans les temps de crise et de dissolution les âmes vulgaires ne s'entendent que par une communauté d'intérêts grossiers ou par une même croyance aveugle dans des doctrines métaphysiques, mais les âmes plus nobles se comprennent, en dépit des entraves politiques par une même élévation dans les sentiments et dans la pensée, par un même désir d'atteindre à tout ce qui est grand et utile à l'humanité. »


152. JÉROME - roi de Westphalie, le plus jeune frère de 152. Napoléon Ier, n. 1784, m. 1860.

- L. a. s. à sa nièce Zénaïde; Florence, 3 janvier 1833, 1 p. in-8

Très jolie lettre de compliments de nouvelle année.


153. JÉROME.

- 1° L. a. s. à un duc; Meudon, 9 octobre 1854, 1 p. in-8

- 2° L. a. s. à une duchesse ; Meudon, 1 p. petit in-8

Il le remercie de ce qu'il lui dit sur son enfant. « Je n'ai jamais eu sur lui qu'une seule inquiétude, c'est celle de son existence, car s'il vit, je suis bien certain qu'il vit digne de son nom !.


154. ELISA - épouse de Félix Baciocchi, princesse de Luc154. ques et de Piombino, n. 1777, m. 1820.

- L. a. s. à sa nièce Zénaïde, 1/2 p. in-4

Elle la remercie de ses voeux ainsi que de ceux de Charlotte. Leur petit cousin grandit et les aimerait bien s'il avait le bonheur de les connaître.


155. CAMERATA (Napoleone comtesse) - fille d'Elisa Bona parte, n. 1806, m. 1869.

- L. a. s. à sa cousine Zénaïde ; 18 mai 1830, 1 p. in-8


156. MURAT (Joachim) - roi de Naples, beau-frère de Napoléon Ier, n. 1767, fusillé en 1815.

- L. a. s. au général Lecourbe; 2 thermidor an XII (21 juillet 1804), 2 p. in-8

Le maréchal Murat informe Lecourbe, qui résidait alors à Soisy-sous- Etiolles, qu'il a soumis à l'Empereur les observations dont il l'avait chargé mais l'Empereur désire que Lecourbe se rende à sa destination. (Lecourbe fut mis à la retraite le 14 fructidor an XII (1er septembre 1804), lors du procès de Moreau et placé à Bourges sous la surveillance de la haute police.)


157. CAROLINE - reine de Naples, épouse de Murat, soeur de Napoléon Ier, n. 1782, m. 1839.

- L. s. Comtesse de Lipona à son neveu le prince de Musignano ; Viareggio, 17 juillet 1834, 3 p. in-8.

Elle lui fait mille tendresses ainsi qu'à sa femme Zénaïde. Elle se déclare enchantée de son séjour à Viareggio, elle vit dans le calme et la solitude qui lui conviennent. -On a joint une pièce gravée, 1 p. in-4, avec encadrement allégorique. Leconte inv., et Scarpati sculp. Elle a pour en-tête : Casa Reale Carolina di Aversa. C'est un certificat de bonne conduite décerné à une élève d'une école d'Averna. Très curieuse pièce.


158. PAULINE - épouse du général Leclerc, puis de Camille Borghèse, duchesse de Parme, soeur de Napoléon Ier, n. 1780, m. 1825.

- L. s. (à sa nièce Zénaïde) ; Nice, 12 janvier 1814, 1/2 p. in-8.

Elle exprime le regret que sa santé ne lui permette pas d'aller à Paris.


159. PAULINE.

- L. a. s., 1 p. in-8

Le commencement est en italien, la fin en français. Elle se plaint d'être très faible.


160. FESCH (Joseph cardinal) - archevêque de Lyon, grand aumônier de Napoléon Ier, n. 1763, m. 1839.

- L. a. s. à sa nièce Zénaïde; Rome, 22 mai 1828, 3/4 de p in-4

Il la félicite d'avoir fait un bon voyage, la charge de compliments pour son père et ajoute : « Madame (la mère de Napoléon Ier) continue à être assez bien, sauf quelques petites et légères incommodités provenantes des nerfs. Nous espérons que votre mère voudra bien venir passer l'hiver prochain à Rome et que, l'an prochain, Dieu aplanira si bien les choses que Joseph aussi puisse s'y rendre.»