1. ALENÇON (René duc d') - comte du Perche, favori de Louis XI pour qui il combattit pendant la ligue du Bien public; disgracié il fut enfermé dans une cage de fer au château de Ghinon, m. 1492.

- P. s. sur vélin ; Alençon, 2 décembre 1489, 1 p. in-4 oblong ; l'encre est peu pâlie. Très rave

2. ALEXANDRE IV (Reinald) - d'abord évêque d'Ostie, pape le 12 décembre 1254, m. à Viterbe, 25 mai 1261.

- Bulle, en latin, sur vélin ; Naples, 5 des calendes de mai, première année de son pontificat. Le plomb manque

Jolie pièce très bien conservée. Il autorise le prieur et les religieux de niotel-Dieu de Bayeux, à jouir du temporel du dit prieuré sous sa protection.

3. AUTICHAMP (Charles comte d') - général en chef de l'armée d'Anjou, un des derniers qui déposèrent les armes, n. 1770, m. 1852.

- L. s. à Monsieur, frère du Boi (le comte d'Artois) à Edimbourg ; quartier général de l'armée d'Anjou, 28 mars 1796, 3 p. in-4. enveloppe

Il souscrit avec une grande satisfaction à l'arrêté qui présente au Roi et à Monsieur, l'abbé Bernier comme agent général des défenseurs du trône auprès des puissances belligérantes. Il est digne de cette confiance. D'Auti- champ demande que l'abbé Bernier reste encore quelque temps auprès de lui.

4. BALZAC (Honoré de) - le grand romancier, n. 1799, m. 1850.

- 7 l. a. dont 6 signées des initiales à M. Desnoyers ; une seule est datée 1833 par le timbre de la poste, les autres non datées, 9 p. in-4, in-8 ou in-10

Précieux dossier entièrement relatif à l'impression de ses oeuvres.»

5. BARBIER (Auguste) - le célèbre poète, membre de l'Académie française, n. 1805, m. 1882.

- L. a. s. (à Madame Ch. Lenormant); Fontainebleau, 18 août 1880, 3 p. in-8

Belle lettre où il dit que le caractère religieux de ses récits sont d'une fiarfaite sincérité. « Ce n'est pas d'hier, en effet, que je porte en mon âme e sentiment et le respect de la divinité. Ce sentiment a été plus profond qu'il ne l'est aujourd'hui et je crois qu'avec l'âge il augmentera de force. Ce n est pas légèrement que l'on avance vers le terme autrement dit Y Au delà. Il n'y a que des brutes, des fous ou de mauvaises gens de parti pris qui puissent écrire les paroles que vous avez lues dans Y Intransigeant de M. Rochefort. Cette presse est très déplorable et fait un mal immense. Ah! si le clergé voulait comprendre son véritable rôle, la juste tolérance et sa non immixtion dans les choses de la politique, comme il contrebalancerait heureusement les détestables influences qui minent la société française.»

6. BARRAS (Paul) - célèbre conventionnel et directeur, n. 1755, m. 1829.

- Pièce aut. 2 p. in-4

Curieuse pièce, C'est un fragment de ses Mémoires. Il rapporte un propos que Napoléon I" aurait tenu à ses maréchaux en apprenant la trani- son de Murat. Si Napoléon avait pu s'emparer de son beau-frère et de sa soeur il les aurait fait enfermer dans une cage de fer, suspendue dans un égout. Barras met dans la bouche de Napoléon un propos ordurier sur la luxure de sa soeur Caroline, qu'il n'est pas possible de reproduire. La suite est relative à l'abdication de Napoléon et contient des détails pittoresques.

7. BAYARD (Emile) - le célèbre dessinateur, n. 1837, m. 1891.

- Dessin au crayon signé de ses initiales, 1 p. grand in-4

Curieux dessin. C'est l'esquisse de son fameux tableau : Une affaire d'honneur. Au verso se trouve un remarquable dessin représentant un homme debout.

8. BAZAINE (François-Achille) - ex-maréchal de France, n. 1811, m. 1888.

- L. a. s. ; Madrid, 2 mai 1870, 2 p. in-8

Il le remercie de sa réponse. « Elle m'encourage à faire comme Bélisaire, puisque j'en suis réduit là par mes ennemis politiques, en faisant appel à votre coeur. » Les événements du Mexique accroissent sa gène et il a besoin de 5 à 6.000 francs. 11 espère pouvoir les rendre dans un avenir prochain, quand les passions politiques seront apaisées.

9. BEAUMONT (Simon van) - célèbre botaniste et poète hollandais du XVIIe siècle, qui dépensa des sommes considérables pour l'entretien des jardins de La Haye et d'Amsterdam, n. 1574, m. 1054.

- L. a. s., en latin, à Grotius; Middelbourg, 4 des calendes de décembre, 1 p. in-fol., cachet. Très rare

Lettre des plus intéressantes où il parle des fils de Barneveldt et de ses propres travaux.

10. BELLECOUR (Jean-Claude-Gille Colson dit) - célèbre tragédien, ami et émule de Lekain, n. 1725, m. 1778.

- L. a. s. à son camarade Ponteuil; 24 (novembre 1779). 1 p. in-8, déchirure n'atteignant pas le texte

Il l'informe qu'il ne peut le voir et demande le programme du lendemain à Versailles, afin de repasser son rôle et de faire son coffre.

11. DERNIER (Etienne-Alexandre-Jean-Baptiste-Marie) - curé de Saint-Land, à Angers, un des chefs les plus influents des Vendéens, évêque d'Orléans, n. 1761, m. 1806.

- 1° L. a. s. ; Paris, 4 vendémiaire an X (26 septembre 1801), 2 p. in-4-Intéressante lettre relative à des négociations avec Mgr Spina. 2° P. s. par Chaptal, ministre de l'Intérieur; Saint-Cloud, 24 vendémiaire an XI (16 octobre 1802), 1 p. in-folio

Copie conforme du décret qui nommait Etienne-Alexandre-Jean-Baptiste- Marie Bernier, évêque d'Orléans, membre du Conseil des hospices de ladite ville.

12. BERRY (Marie-Caroline duchesse de) - la mère du comte de Chambord, a. 1798, m. 1870.

- L. a. s. au docteur Deneux; Venise, l^juin 1844, 1 p. in-8

Elle lui annonce qu'elle vient d'acheter une maison à Venise pour y passer les hivers avec ses enfants, « car le climat y est doux et pas humide et pour y faire prendre les bains de mer les printemps à mes enfants, qui, grâce à Dieu, vont à merveille. J'ai vu Henri (le comte de Chambord) qui va très bien et ne se ressent presque pas de son accident,»

13. BERT (Paul) - célèbre physiologiste et homme politique, gouverneur de l'Indo-Chine, n. 1833, m. au Tonkin en 1886.

- L. a. s. au rédacteur d'un journal ; Sens, 28 mai 1872, 3 p. 1/2 in-8

Curieuse épître où il déelare qu'il n'a jamais eu de relations directes ni indirectes avec la princesse Mathilde, comme on le lui reproche.

14. BESSIÉRES (Jean-Baptiste) - duc d'Istrie, illustre maréchal d'Empire, n. 1768, tué à Rippach en 1813.

- L. a. s. (à Berthier; ; Paris, 16 ventôse an VIII (7 mars 1800), 1 p. in-folio, en-tête de la garde des consuls. Rare aut. sig

Il lui demande différents hommes, qu'ils désirent voir incorporés dans la garde à cheval des consuls.

15. BIZET (Goerges) - compositeur de musique, auteur de YArlésienne et des Pêcheurs de perles, n. 1838, m. 1877.

- L. a. s., 1 p. in-8. Rare

16. BONHEUR (Rosa) - la célèbre peintre, n. 1822, m. 1899.

- L. a. s. à M. Noé ; By, 4 décembre 1866, 2 p. 1/2 in-8

Elle lui accuse réception d'un tableau de son père et lui promet en échange un dessin de sa main.

17. BOUGUER (Pierre) - célèbre hydrographe, membre de l'Académie des Sciences, n. 1098, ni. 1758.

- L. a. s.; Paris, 18 novembre 1753, 1 p. in-4. Belle lettre

18. BOULLIAU (fsmaël) - célèbre astronome et érudit, né à Loudun, 1605, m. 1094.

- L. a. s. ; Paris, 6 novembre 1655, 3 p. in-4

Curieuse lettre qui contient le résumé de tout ce qui venait de se passer d'important en France et en Europe. Il donne des nouvelles de l'armée qui se rend sur les frontières, fait allusion à un projet d'alliance entre le roi de Suède et l'électeur de Brandebourg. Il termine sa lettre par le récit très piquant de la brouille survenue entre rélecteur de Bavière et sa femme à cause d'un gentilhomme anglais qui conversait trop souvent en français avec l'Electrice (Henriette-Adélaïde de Savoie, mère de l'épouse du grand- dauphin). « Cette pauvre électrice u es toit pas née pour ces Allemans jaloux comme tigres. Elle auroit bien mieux trouvé son compte en notre court. Quelle mortilication ce luy est de se voir dans l'impolitesse et la rudesse de ces Bavarois à demi sauvages et de scavoir avec quelle gentillesse l'on se gouverne et l'on converse aimablement et sans rumeur dans la cour de Mad. Royale (Christine de France, fille de Henri IV. duchesse de Savoie), sa mère et de M. de Savoie son frère »

19. BRAZZA (Pierre-Savorgnan de) - le célèbre voyageur, qui a fondé une colonie française au Congo.

- P. a. s. ; 26 août 1886, 1 p. in-8 oblong

Jolie pièce, écrite pour un amateur d'autographes.

20. BRIZEUX (Auguste) - célèbre poète, auteur de Marie, n. 1800, m. 1858.

- P. a. s.; Paris, 6 janvier 1841, 2 p. in-4

Traité avec 1 éditeur Paul Masgana pour l'édition d'un volume de vers lyriques intitulé : Morganã.

21. BRUNE (Guillaume-Marie-Anne) - célèbre général républicain, maréchal de France, n. 1768, massacré en 1815.

- L. a. s. à Barras; Milan, 23 vendémiaire ail VII (14 octobre 1798), 1 p. in-folio. Jolie vignette gravée signée Wezelberg sc

Superbe lettre écrite comme général en chef de l'armée d'Italie. Celle-ci est très bien disposée et prête à faire de grandes choses si on augmente ses forces. La situation de l'Italie l'inquiète, la tête esta Naples et la queue est le Piémont. Il est très content des généraux qu'on lui a envoyés, mais il annonce qu'il mettra en réforme les généraux trop âgés.

22. BULKELEY (William de) - ancien officier d'origine irlandaise, au service de la France, chef de la division vendéenne de la Roche-sur-Yon, fusillé à Angers, le 8 janvier 1794.

- L. a. s. aux commandants d'Aubigny ; 23 avril 1793, 1 p. in-4. Très rare

Pièce historique. Il leur apprend que l'armée est en déroute et qu'ils ne leur restent d'autres ressources que de se réunir à lui, afin d'opposer une forte résistance aux brigands.

23. CADOUDAL (documents sur Georges)

- 1º P. s. par Daubanel, commissaire de police de la division du Luxembourg; Paris, 23 ventôse an XII (14 mars 1804), 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées

- 2º L. s. de Dubois, conseiller d'Etat, préfet de police, à Defer-mon, directeur général de la liquidation général de la dette publique; Paris, 10 germinal an XII (31 mars 1804), 3 p. 1/2 in-folio

- 3º P. s. par le comte de Noailles, ambassadeur de France en Russie; Paris, 6 novembre 1815, 1 p. 1/2 in-folio, cachet

Il certifie que le citoyen Lecomte, employé au bureau des contributions du XL arrondissement, lui a amené un cabriolet abandonné ; ce cabriolet s'est trouvé être celui dans lequel était monté Georges Cadoudal au moment de son arrestation.

24. CAMERON (Vernet-Lovett) - marin et exploraîeur anglais. envoyé à la recherche de Livingstone.

- L. a. s. ; Londres, 15 février 1881, 1 p. 1/2 in-8

25. CANCLAUX (Jean-Baptiste-Gamille comte) - général, qui défendit Nantes contre les Vendéens, n. 1740, m. 1817.

- L. a. s. à Savary ; Saumur, 16 floréal an III (5 mai 1795), 5 p. in-folio, tète et vignette imprimées

Importante lettre relative à Stofilet qui venait de signer la pacification. Les représentants du peuple sont très contents de lui. Intéressants détails sur les conditions de la pacification.

26. CARRIER (Jean-Baptiste) - député du Cantal à la Convention, fameux par sa mission à Nantes, n. 1756, décapité le 16 décembre 1794.

- P. s. avec 3 petites lignes aut. ; Nantes, 29 brumaire an II (19 novembre 1793), 1/2 p. in-folio

Il autorise le général Haxo à mettre en réquisition vingt chevaux, dont il a besoin pour une affaire importante.

27. CARTEAUX (Jean-François) - peintre du roi Louis XVI, général qui commença le siège de Toulon, n. 1751, m. 1813.

- L. a. s. au citoyen Lachesnaye ; Valognes, 7 prairial an III (26 mai 1795), 1 p. in-folio, curieuse vignette gravée de Poize

Il lui ordonne de partir de Carentan pour aller prendre, le commandement du Mont Saint-Michel. La pièce a été enregistrée au greffe de la maison commune du Mont Saint-Michel et porte la signature des officiers municipaux.

28. CASTRIES (Charles-Eugène de La Choix marquis de) - maréchal de France, n. 1727, m. 1801.

- L. a. s. à un prince ; Lauzanne p?), 4 avril 1791, 3 p. 1/4, in-4

Très curieuse lettre où il préconise l'alliance de la France et lie la Russie. Je ne peux me refusera vous dire iey que mon voeu, comme mon opinion, a toujours été que la France et la Russie formassent des liens, que la confiance la plus entière en fit la base et j'espère que si nous redevenons une puissance, nos intérêts nous éclaireront assez pour que les deux empires, que la nature a placés pour être unis, se livreront l'un à l'autre. * Considérations sur la Révolution, dont tous les gouvernements, même les plus éloignés, doivent se préoccuper.

29. CATHERINE DE MÉDICIS - reine de France, épouse de Henri II, n. 1519, m. 1589.

- L. s. à M. des Marchais; Paris, 17 juin 1574, 1 p. in-folio

Très curieuse lettre où elle dit qu'ayant appris le regret qu'il a éprouvé d'avoir pris les armes contre le Roi, elle lui annonce qu'il lui est pardonné et qu'il peut se retirer en sa maison et se comporter a l'avenir en bon et loyal sujet du Roi.

30. CAVAIGNAC (Godefroy) - un des cliefs du parti républicain sous Louis-Philippe, n. 1801, m. 1845.

- 2 l. a. s. dont une à Miss Ambrasse Kertie ; 24 octobre 1825 et Londres, 8 septembre 1836, 6 p. in-4

Très curieuses lettres écrites d'exil. Dans l'une il explique son amour pour la France. « Il y a assez longtemps que je suis sorti du collège pour ne plus me monter la tète sur le mot de Patrie et ce n est pas parce que je suis né dans un des douze arrondissements de Paris que la France passe pour moi avant tout autre pays : c'est à cause de ce qu'on peut attendre d'elle tôt ou tard dans cette carrière des grandes choses où elle rentrera certainement et où le reste la suivra, comme d'habitude. On crie beaucoup contre elle à l'Etranger, mais cela ne leur va guère, et je désire de tout mon coeur qu'ils fassent mieux qu'elle, mais je ne le croirai qu'en le voyant de mes deux yeux.»

31. CHALCONDYLE (Démétrius) - célèbre helléniste du XVe siècle, premier éditeur d'Homère, n. vers 1424, m. 1510.

- L. a. s., en latin, à Nicolo Michelozzi, chancelier de Laurent de Médicis, 1 p. in-8 oblong. Très rare

Intéressante lettre où il lui mande qu'il n'a pu encore toucher l'argent qui lui avait été promis et que, si celte situation se prolonge il lui faudra recourir au magnifique Laurent, en qui seul il place son espoir.

32. CHEVALIER (Michel) - le célèbre économiste, n. à Limoges, 1806, m. 1879.

- 3 l. a. s., dont deux du prénom, à Henri Heine ; 1833, 3 p. in-8 ou in-4

Très intéressantes lettres où il fait l'éloge des ouvrages de Heine et du peuple allemand.

33. CHAMPFLEURY (Jules-François-Félix Husson-Fleu- ry dit) - le célèbre écrivain et amateur de faïences, n. 1821, m. 1889.

- 2 l. a. s. à un confrère; Vorges près Laon, 1868, 2 p. in-8. Intéressantes.

34. CHARLES IX - roi de France, n. 1550, m. 1574.

- L. s. aux échevins de la ville de Dijon ; Blois, Dr mai 1572, 3/4 de p. in-folio. Pièce doublée

Il leur enjoint de faire observer par les habitants de Dijon la stricte observation de son dernier édit de pacification.

35. CHAPTAL (Jean-Antoine comte) - célèbre chimiste, ministre de Napoléon Ier, n. à Saint-Pierre-de-Nogaret (Lozère), 1756, m. 1832.

- L. a. s. au sculpteur Roland ; Paris, 2 frimaire an XIV (22 novembre 1805), 1 p. 1/2 in-4, vignette

Très jolie lettre relative au buste que Roland avait fait pour lui. Il le prie de passer chez lui afin de recevoir une légère indemnité pour les moments qu'il lui a consacrés.

36. CHATEAUBRIAND (François-René vicomte de) - l'illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1768, m. 1848.

- L. aut., signé de son paraphe à (Madame de Pastoret) ; Pau, 11 mai 1807, 4 p. pl. in-4

Il annonce son retour en France, dans la patrie de Henri IV et cela convient assez à un chevalier qui revient de Palestine. « .le n'ai jamais été si maltraité dans mes voyages, mais aussi j'ai vu les débris d'Athènes, de Jérusalem, de Memphis et de Carthage. Si j'étais resté sur la place de Louis XV je serais un peu plus vieux et je saurais un peu moins. Jérusalem, le Jourdain et la mer morte m'ont surtout singulièrement frappé. C'est partout la grandeur, la solitude et Vépouuantement de la Bible Je connais maintenant le secret des douleurs de Jérémie. J'ai vu les lieux où il a chanté. » Très intéressants détails sur son voyage. Cette lettre serait une magnifique illustration pour un exemplaire de Y Itinéraire de Paris « Jérusalem.

37. CHERUBINI (Louis) - célèbre compositeur de musique, directeur «lu Conservatoire, ». 1760, m. 1842.

- L. a. s. au maréchal duc de Tarente(Macdonald) ; Paris, 4 octobre 1817, 1 p. in-folio

Belle lettre où il demande la délivrance de son brevet de la Légion d'honneur. « Je suis établi en France depuis l'année 1786, ce que je puis aisément prouver; j'ai épousé une femme française; j'ai toujours payé exactement les impositions; exercé tous les devoirs de citoyen : d'après cela je me regarde comme naturalisé de droit sans avoir besoin de ces lettres à l'appui. J'ajouterai de plus, que lorsque j'ai été élu membre de l'Institut royal de France, comme l'on connaissait l'époque de mon établissement en France, on m'a regardé comme Français, et l'on a pas exigé de moi des lettres de naturalisation.»

38. CLERSELIER (Claude) - célèbre philosophe, ami et disciple de Descartes, m. vers 1684.

- L. a. s. à Tobias Andreae ; Paris, 11 mai 1657, 2 p. 12 in-4, cachets. Légères taches d'eau. Très rare

Très intéressante lettre où il parle de la publication des Lettres de Descartes. Il l'engage à chercher à éclaircir quelqu'un des ouvrages de cet illustre maître et à montrer la différence qu'il y a entre la philosophie de Descartes et celle des Ecoles.

39. COCHIN (Charles-Nicolas) - le célèbre graveur, ». 1715, m. 1790.

- L. a. s. ; (6 juillet 1765), 1 p. in-8

Intéressante lettre où il donne son avis sur un tableau.

40. COSMAO-KERJULIEN (Julien-Marie baron) - contre-amiral, qui s'illustra à Trafalgar, n. à Châteaulin (Finistère), 1761, m. 1825.

- 1º P. s. ; Brest, 24 mai 1792, 1 p. in-8 oblong.

- 2º P. s. ; Paris, 2 mars 1812, 1 p. in-4

Pièce signée comme lieutenant de vaisseau commandant la corvette la Sincère.

41. DANTON (Georges-Jacques) - l'illustre conventionnel, n. 1759, décapité le 5 avril 1794.

- L. s. comme ministre de la Justice, à M. Marthelot ; Paris, 20 août 1792, 1 p. 1/2 in-folio

Intéressante lettre relative au paiement des honoraires des greffiers. À l'exemple de ses prédécesseurs il se refuse de répondre aux questions que lui posent des personnes privées; il veut se consacrer aux affaires générales de son ministère.

42. DAUBIGNY (Charles) - le célèbre peintre paysagiste, n. 1847, in. 1878.

- P. s.; Paris, 1er février 1842, 1 p. in-12 oblong. Rare

Reçu de la somme de 35 francs pour un dessin destiné au Dauphinois.

43. DAUVIESNIL (Pierre baron) - général, dit la Jambe de bois, qui s'illustra par sa défense de Vincennes en 1814 et en 1815, n. 1777, m. 1832.

- 1° L. s. ; Vincennes, 13 juillet 1815, 1 p. in-4

- 2° Billet aut. sig. à M. Desgranges, notaire à Sceaux, 1/2 p. in-8.

Lettre écrite probablement à un ministre. Il le prie de déposer au pied du trône la délibération du conseil de défense de la place de Vincennes.

44. DELIBES (Léo) - célèbre compositeur de musique, auteur de Lakmé, n. 1836, m. 1891.

- Couplet gaulois, morceau de musique aut. sig. des initiales ; 2 février 1864, 1 p. in-4 oblong

45. DEZOTEUX-CORMATIN (Pierre-Marie-Félicité) - chef vendéen qui signa le traité de La Mabilais, n. vers 1750, m. 1812.

- L. a. s. à Perregaux ; Cormatin, 2 nivôse an XII (24 décembre 1803), 1 p. in-4

Belle et rare lettre relative à des combinaisons financières.

46. DUBOIS-CRANCÉ (Edmond-Louis-Alexis) - député des Ardennes à la Convention, ministre de la guerre sous le Directoire, n. 1747, m. 1814.

- L. a. s. à Dorfeuille; La Pape, 2 septembre 1793, 3 p. in-folio

Il lui apprend la bonne nouvelle de l'entrée de Carteaux à Marseille, mais Toulon s*est rendue aux Anglais, et cette trahison successive des grandes villes prouve une entente contre le pays. Il lui conseille d'instruire le peuple et de le détourner de la pitié qu'il peut avoir pour les Lyonnais révoltés. « Ce ne sont pas des Lyonnais qui sont dans Lyon, mais des Pitt- des Cobourg, des Coudé et pis .encore, puisque ce sont les chefs d'une nou, velle Vendée qui n'attendent que l'instant de se répandre en torrents dans les campagnes pour piller, égorger, incendier tout ce qui ne se réunira pas à eux. v II déplore le choix des administrateurs nommés par le peuple, ils entravent les mesures qui auraient amené la prise de Lyon. Il exige des mesures énergiques; ceux qui trompent le peuple par leurs discours empoisonnés sont aussi coupables que des assassins. « Mon ami, il est temps que tous les hommes se prononcent hautement, fièrement pour la République. Nous n'avons pas juré en vain la Constitution. Si nous ne la soutenions pas, nous n aurions fait qu'aiguiser des poignards pour nous percer le sein. Nous n'aurions juré que le viol de nos femmes, la mort de nos enfants, la dévastation de nos propriétés, l'esclavage du monde.»

47. DU CHASTEL (Tanneguy) - prévôt de Paris, qui sauva le dauphin Charles VII lors de l'entrée des Bourguignons dans Paris en 1418, n. vers 1368, rn. vers 1458.

- P. s. , sur vélin; 10 mai 1148, 1 p. in-4 oblong. Rare

Il certifie que Jehan d'Etampcs, trésorier de Nîmes, lui a fait délivrer les émoluments des blés, vins et foins de Beaucaire pour cinq années commencées le jour de la Saint-Jean-Baptiste 1441.

48. DUMAS père (Alexandre) - le grand romancier, n. 1802, m. 1870.

- 1º P. s., signée aussi par K. Troupenas et E. Mosskt, éditeurs; Paris, 4 juillet 1845, 3 p. 1/2 in-4.

- 2º P. s., signée aussi par E. Troupenas, éditeur; Saint-Germain, 8 juillet 1845, 3 p. in-4.

- 3º P. s. avec cinq lignes aut. ; Saint-Germain, 1er sept. 1847, 1 p. in-4.

Traité passé entre Alexandre Dumas d'une part, et Troupenas et Masset d'autre part, pour l'exploitation, pendant vingt ans, des oeuvres complètes d'Alexandre Dumas.

49. DUMAS fils (Alexandre) - le célèbre auteur dramatique, 11 membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.

- L. a. s. à un confrère; sans date, 4 p. 1/2 in-8

Il s'excuse de ne pouvoir lui donner une préface pour son roman Tête à Venvers. Il aurait aimé cependant discuter les grosses questions de sens moral, de libre arbitre et de la responsabilité qui sont traitées dans cet ouvrage. « Parmi mes lectures sur cette matière, votre livre m'a particulièrement frappé, et je crois volontiers qu'avant de l'écrire vous avez eu connaissance du livre le plus remarquable, scientifiquement parlant, que j'aie lu sur cette matière : La psychologie naturelle, du docteur Dcsjune.»

50. DUMAS fils (Alexandre)

- L. a. s. à Albert Wolff, 3 p. 1/2 in-8

Curieuse lettre où il l'assure de son amitié. Elle offre cette particularité que le compliment qui la termine est en allemand.

51. DUMAS fils (Alexandre)

- 1º L. a. s. sur une carte correspondance ; Marly le Roi, 2 iiov. 1891, 2 p. in-16.

- 2º Un billet aut. sig., 1/2 p. in-8.

- 3° Rillet aul. des initiales sur une carte correspondance, 2 p. in-32.

- 4° Prologue de Joseph Balsamo, brochure in-12, avec dédicace aut. sig. à M. Moreau-Chaslon

Il dit qu'il ne rachète pas les rares exemplaires de ses Péchés de jeunesse.

52. DUMAS fils (Alexandre)

- Pièce de vers aut. sig., 1 p. 1/3 in-8

Très jolie pièce qui se termine ainsi : « Ami je ne viens pas vers toi de l'avenir. « Je suis cette douce pensée « Que le coeur le plus dur n'a jamais repoussée, « Ouvre-moi donc tes bras : Je suis le souvenir!»

53. DUPLEIX (Joseph) - l'illustre gouverneur des Indes française, où il résista héroïquement aux efforts des Anglais, n. 1697, in. 1763.

- L. s. à M. Rouillé ; Pondichéry, 25 janvier 1717, 2 p. 1/2 in-folio

Précieuse lettre relative à l'Inde. II se plaint de la conduite de M. de la Bourdonnaie dont la conduite tend à un abandon fâcheux des établissements français de l'Inde. Il demande des secours, car l'Angleterre ne cesse de renforcer ses flottes. Il donne le conseil de n'envoyer que des gens désintéressés. sans quoi on ne neut rien espérer. « Je le répète encore et le dira y toujours, tout autre que Ni. de la Bourdonnais à la teste d'une si belle escadre eut abismé les Anglais dans l'Inde au lieu qu'il n'a travaillé malheureusement que trop bien pour la destruction même de cette escadre et pour nous laisser dans des embarras dont il m'a laissé tout le fais à porter.»

54. DU TILLET (Jean) - sieur de La Bussière, un des meilleurs érudits de son temps, auteur du Recueil des rois de France, m. 1570.

- L. a. s. au cardinal de Tournon; Paris, 26 mai (1557), lp. 1/2 in-i'ol., cachet. Très rare

Très intéressante lettre. Il s'excuse de ne pouvoir lui donner le renseignement qu'il lui demande touchant la république de Venise. « Monseigneur, vous sçavez myeulx que nul autre la différence du gouvernement des monarchies et républiques bien ordonnées, lesquelles ont en escriptz soigneusement conservés tout le passé et leur est facile en rendre au plus près aussi bon compte que du présent. » Mais le traite demandé n'est pas au trésor des Chartes. Il lui envoie néanmoins un petit mémoire de ce qu'il a compris de cette histoire.

55. ERNOUF (Jean-Augustin baron) - célèbre général des guerres de la Révolution, n. à Alençon, 1753, m. 1827.

- L. s. à Schcrer ; Warem, 3 fructidor ail II (20 août 1794), 2 p. in-folio

Il lui exprime le regret de ne pouvoir détacher 20.000 hommes de l'armée de Sainbre-et-Meuse pour l'aider à réduire Valenciennes. J'espère que le gouverneur de Valenciennes, instruit de la manière dont on a traité le Quesnoy, ne te donnera pas la peine de conduire à outrance le siège de celte ville. » Détails sur les opérations.

56. FAURE (Félix) - homme d'État, président de la République français, n. 1841, m. 1899.

- L. a. s. comme sous-secrétaire d'Etat au ministère de la marine ; 19 décembre 1884, 2 p. 1/2 in-8

57. FERVRE (Frédéric) - le célèbre sociétaire du Théâtre-Français.

- L. a. s. à M. Meyer; 2 p. in-8

Curieuse lettre où il le prie de présenter aux lecteurs du Gaulois sou volume de nouvelles. « C'est une carte de visite pour ne pas me laisser oublier pendant mon voyage aux Antilles, car, à mon retour, Ollendorf fera paraître Journal.d'un comédien en deux volumes illustrés, a Grâce à vous j'éviterai cette horrible chose qui se nomme l'oubli et que le poète a défini de ce mot sinistre : « Le second linceul des morts.»

58. FEUILLFT (Octave) - le célèbre romancier, membre de l'Académie française, n. 1821, m. 1890.

- L. a. s. à un ami ; Versailles, 12 mai 1886, 3 p. in-8

Curieuse lettre où il lui donne quelques conseils pour le rapprocher de son épouse et pour remettre la bonne intelligence entre eux. il conseille à son ami de renoncer au jeu. « Je vous supplie, au nom de vos enfants, d'étouffer cette passion. Vous savez aussi bien que moi qu'elle mène aux abîmes. S'il vous faut une diversion à vos chagrins, la seule bonne, la seule puissante, la seule honorable et digne de vous serait dans le travail.»

59. FRANKLIN (Benjamin) - l'illustre homme d'Etat américain, n. 1700, m. 1790.

- L. a. s. à Vity ; Londres, 16 février 1770, 2 p. in-folio, coupée dans les plis, mais soigneusement raccommodée

Très intéressante lettre où il donne des conseils pour rétablissement des fils de M. Vity aux Etats-Unis. 11 est persuadé qu'ils réussiraient admirablement, à condition qu'ils ne vivent pas groupes ensemble. « Un homme que je connaissais, qui avait beaucoup de fils, disait qu'il préférait les établira quelque distance les uns des autres, parce qu'ils réussissaient mieux, ajoutant que les choux plantés trop près les uns des autres avaient peu de chances de se pommer. » Très jolis détails; il lui conseille de garder cette lettre, à l'exemple des anciens qui conservaient les deux fragments d'un bâton en signe de reconnaissance, comme une introduction pour les fils de M. Vity auprès de ses descendants.

60. FRIANT (Louis comte) - célèbre général des guerres du premier Empire, n. 1758, m. 1829.

- L. s. au capitaine d'artillerie Mielle ; quartier général de File d'Elbe; 2 germinal an X (23 mars 1802), 1 p. in-4.

Il lui donne ses instructions pour passer une revue d'armes.

61. GARNERIN (Jean-Bapliste-Olivier) - célèbre aéronaute, n. 1766, m. 1849.

- L. a. s. au citoyen Vern (secrétaire de Brune); Paris, 18 vendémiaire an VIII (9 octobre 1799), 1 p. 1/2 in-8, cachet

Belle lettre où il lui rappelle le succès de ses découvertes ; il se met à la disposition du général Brune pour les utiliser.

62. GIE (Pierre de Rohan seigneur de) - serviteur de Louis XI, Charles VIII et Louis XII, qu'il suivit en Italie, n. 1453, m. 4513.

- P. s. sur vélin ; 8 février 1501, 1 p. in-4 oblong.Rare

Mandement des maréchaux de Fiance à Antoine de Lustrac pour le charger de faire la montre et revue de 25 lances étant sous la charge et conduite du sénéchal d'Armagnac.

63. GILL (André) - le célèbre caricaturiste, n. 1840, m. 1885.

- L. a. s. à M. Heymann, 3 p. 1/2 in-folio

Très curieuse lettre où il raconte son incarcération à Cliarenton, précédée d'aventures à Anvers et â Bruxelles, où il eut deux disputes avec des cochers, ce qui le fit arrêter. De retour à Paris, une dispute au Grand- Hôtel le fit écrouer à la Préfecture de police et de là à Cliarenton. Virulents portraits des administrateurs de Cliarenton. « Les figures dévastées des fous défilent dans les couloirs, .l'en ai vu tuer un à coups de poing dans la poitrine, qui vomissait des flots de sang. Il s'appelait Souffroy. » Il prétend qu'aucun détenu n'est fou et qualifie rudement la conduite à son égard de MM. Gambetta et Koeheforl.

64. GOUNOD (Charles) - le célèbre compositeur de musique, n. 1818, m. 1893.

- La Liberté, manuscrit aut., 5 p. in-4

Superbe pièce où il définit ce qu'on doit entendre par Liberté. Très beaux développements.

65. GOUVION SAINT-CYR (Laurent comte de) - illustre maréchal de France qui réorganisa l'armée, n. 1764, m. 1830.

- L. a. s. au général en chef Brune; Rome, 27 germinal an VI (1(5 avril 1798), 1 p. in-4. Jolie vignette gravée, signée Rossi, inc

Il l'informe qu'une insurrection avait éclaté à Orviello sous prétexte de s'opposer à l'enlèvement de l'argenterie des églises. Tout est rentré dans l'ordre à l'approche des troupes commandées par le général Mireur.

66. HAXO (Nicolas) - célèbre général, qui s'empara de l'île de Noirmoutiers, n. à Lunéville 1750, il se brûla la cervelle au combat de La Roche-sur-Yon, 27 avril 1794, pour ne pas tomber vivant aux mains des Vendéens.

- L. s. au général Turreau ; quartier-général des Moulins près Logé, 9 ventôse an II (27 février 1794), 2 p. in-4

Importante lettre. Il n'a pu prendre part aux opérations contre Charette, il s'est occupé à faire brûler les moulins et les maisons et à détruire tout ce qu'il a trouvé de brigands à deux ou trois lieues à la ronde. Il annonce que Charette vient de quitter le grand et le petit Luc pour se diriger sur Saint-Philibert de Bouaine. Lu post-scriptum il annonce que Charette est blessé à la cuisse et qu'on est obligé de le montera cheval. (La veille, Charette avait été aperçu par Turreau dans les landes de Bouaine. -Le 20 mars il faillit être pris par Haxo, mais Charette s'échappa encore et Haxo fut tué dans la rencontre).»

67. HUET (Paul) - le célèbre peintre de paysages, n. 1804, m. 1869.

- L. a. s. ; (8 janvier 1864), 3 p. 1/2 in-8

Il exprime sa joie d'apprendre que l'Académie a été battue et crossée de main cie maître. « Ne craignez-vous rien pour les jours de M. Ingres? Le gros homme a dû s'évanouir. Et un ministre se permettra d'opposer à Ingres un Géricault. Qu'est-ce un Géricault? Ha ! cher Monsieur, le gouvernement s'est fait là un ennemi. M. Ingres va faire de l'opposition dans le Sénat !»

68. HUGO (Victor) - le grand poète, n. 1802, m. 1885.

- L. a. s. à Elisa Mercoeur; 21 septembre 1828, 2 p. 1/2 in-8. Superbe cachet armorié

Il la félicite sur ses vers; il l'a toujours placée à côté de M"1'' Amable Ta s tu et Deshordes-Valmore. Ce talent poétique réparti si visiblement a des femmes n'est pas une des choses les moins frappantes du siècle, « car je ne suppose pas qu'on donne encore aujourd'hui titre el diplôme de poètes à M. Deshoulières et à M1"' Du Boccage. C'est vous, Mademoiselle, et vos pareilles qui renouez la chaîne de Corinne et de Clotilde de Surville.»

69. JAGAULT (Pierre) - moine bénédictin de l'abbaye de Marmoutiers, un des chefs de l'insurrection vendéenne, né à Thouars, 1765, m. 1833.

- L. a. s. ; Paris (22, rue du Battoir Saint-André des Arts), 1 p. in-4

Il recommande à ses bontés un nommé Toulan, parent de celui qui, étant officier municipal, se dévoua pour servir le Roi et la Reine.

70. JENNER (Edward) - l'illustre médecin, qui découvrit la vaccine, n. 1740, m. 1823.

- L. a. s. à M. Drayton ; Berkeley, 8 octobre 1817, 1 p. 1/2 in-4. Rare.

71. JOLY (Jean-Baptiste-Joseph) - un des premiers fauteurs du soulèvement de la Vendée, fameux par sa cruauté, lieutenant de Gharette, n. à Bordeaux vers 1750, condamné à mort par Charette, tué par des Vendéens en avril 1795.

- P. s. avec un mot aut. ; Azer.ay, 4 juillet 1793, 1 p. petit in-4, oblong. Rare

Il saisit les biens de Louis Bercier et de Mourain, de la paroisse de Girouard. avec défense de s'en dessaisir.

72. JOURDAN (Jean-Baptiste) - illustre général républicain, le vainqueur de Fleurus, maréchal de l'Empire, n. 1762, m. 1833.

- L. s. à Kleber ; quartier général de Gusten, 15 vendémiaire an III (G octobre 1794), 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées

Kleber se trompe fort en croyant que l'ennemi a passé le Rhin ; Jourdan assure l'avoir vu la veille sous les murs de Cologne. 11 a ordonné un mouvement général et compte attaquer le jour même. Il recommande à Kleber de pousser un corps de cavalerie le long du Rhin, qui se rencontrera avec celle de Lefebvre : « Ils sont bien malhonnêtes ces messieurs-là. J'a vois besoin d'un flacon d'eau de Cologne pour me rétablir la poitrine. .Gallois hier le chercher moi-même pour ne pas être trompé; ils ont eu l'insolence de me refuser l'entrée. J'espère cependant les ramener à leur devoir par les voies ordinaires et accoutumées.»

73. KLEBER (Jean-Baptiste) - l'illustre général républicain, n. à Strasbourg, 1753, assassiné au Kaire, 14 juin 1800.

- L. s. à Jourdan; en avant de Saussing, 12 fructidor, 2 p. in-folio

Pièce historique où il lui fait le récit d'un engagement livré au pont de Saussing. 11 donne la marche des corps commandés par Lefebvre, Colaud et Ney. « J'ai été désespéré que tu n'as pas pu passer la Rednitz au point projeté, car ce teins perdu me semble irréparable et je doute que lu puisses reprendre l'offensif avant d'avoir souillé au moins une marche ou deux à l'ennemi et tu vois très bien que ce n'est point lorsqu'on a l'ennemi sur les flancs et sur ses derrières que l'on peut penser à un ordre de bataille. Tout était gagné si tu avais gagné Hochstet aujourd'hui. » Il n'y a pas un instant à perdre pour avancer ou pour reculer.

74. LACÉPÈDE (Bernani-Germain-Etienne de La Ville comte de) - célèbre naturaliste, grand chancelier de la Légion d'honneur et ministre d'Etat sous Napoléon Ier, n. à Agen, 1756, m. 1825.

- L. a. s. au marechal Rochambeau; Paris, 6 frimaire an XIII (27 novembre 1804), 1/2 p. in-fol.

Superbe lettre. Il lui annonce que l'empereur vient de le nommer grand officier de la Légion d'honneur.

75. LA CROSSE (Jean-Baptiste-Raymond baron de) - contre-amiral, qui commandait le vaisseau Les Droits de l'homme au retour d'Irlande du général Humbert, n. 1760, m. 1829.

- L. a. s. à Truguet; à bord delà Constitution, en rade de Brest 25 prairial an V (13 juin 1797), 4 p. in-4

Très intéressante lettre où il l'assure de sa sympathie dans les attaques dirigées contre lui. 11 en connaît la source, il en éprouve les effets ; elles viennent de ce que le ministre s'est servi de l'expression nêgrivores pour désigner certains individus et les calomnies qu'ils répandent contre Truguet n'ont pas d'autres motifs. Il se plaint d'un jugement rendu contre des officiers en conseil de discipline. « Il paraîtra toujours extraordinaire que des subordonnés d'un grade inférieur, des matelots, soient les juges sans appel de l'honneur et de l'état de leurs chefs. Tel est le vice de notre code pénal, fait en révolution, qui eut du cesser sous un gouvernement constitutionnel. v.

76. LA FAYETTE (Gilbert Motier marquis de) - le célèbre général et homme d'Etat, n. 1758, m. 1834

- L. a. s. à Joseph Bonaparte ; Paris, 20 brumaire [an VIII] (11 novembre 1799), 1/2 p. in-4.

Il le remercie vivement de l'envoi d'une estampe représentant une fête américaine et le félicite sur l'heureuse paix à laquelle il va mettre la dernière main.

77. LA GALISSONIÈRE (Roland-Michel Barrin marquis de) - célèbre marin, n. 1693, m. 1756.

- L. a. s. (à M. Grartis); Paris, 4 mars 1754, 3 p. in-4

Intéressante lettre où il parle de l'acclimatation au Canada de certains arbres fruitiers d'Europe.

78. LALANNE (Maxime) - le célèbre dessinateur et graveur, n. à Bordeaux, 1827, m. 1886.

- L. a. s. à M. A. Vogue; Bordeaux, 15 janvier 1875, 1 p. in-8

Croquis au crayon signé M. L. représentant un petit port de mer.

79. LALLY (Thomas-Arthur comte de) - lieutenant-général, gouverneur des indés, n. à Romans, 1702, décapité en 1766.

- P. s. ; fort Louis de Pondichéry, P'r décembre 1759, 1 p. in-folio, tète et vignette imprimées. Rare

Congé de deux ans accordé au sieur de Bourville, pour aller on Europe.

80. LAMARTINE (Alphonse de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1790, m. 1869.

- 1º Epreuves corrigées ; 1848, 20 p. in-folio

- 2º P. s. aux deux mots aut. ; Paris, 5 août 1848, 1 p. in-4.

- 3° 3 l. a. s. et l. s. à Troupenas (août 1848), 3 p. in-8 ou in-4

Curieuse pièce. Ce sont les épreuves de son Adresse aux départements. Les corrections sont très nombreuses et certaines occupent la valeur d'une 1/2 p. in-8. Dans cette adresse, Lamartine retrace toute sa carrière politique depuis le commencement de la Révolution de 1848. Elle commence ainsi : « La popularité qui m'avait entouré sans cause s'est retirée de moi sans motif. » Cette Adresse aux départements qui l'avaient élu à l'Assemblée constituante paraît avoir été rédigée après la dissolution de la Commission exécutive et que le pouvoir eut été confié au général Cavaignac.

81. LAMENNAIS (Félicité le) - l'illustre auteur des Paroles d'an croyant, n. 1782, m. 1854.

- L. a. s. F. de la M. à M. Fontaine, professeur à l'école ecclésiastique de Saint-Meen ; 25 septembre 1829, 3 p. in-4

Très intéressante lettre qui contient des conseils pour la direction de l'enseignement de l'école de Saint-Meen. Lamennais demande qu'on parle latin et qu'on apprenne par coeur beaucoup de latin et de grec. L'enseignement de l'arithmétique doit être amélioré. Lamennais désire qu'il y ait, chaque semaine, une réunion des professeurs afin de délibérer sur les améliorations qu'on pourrait introduire. « Chacun y proposera ses observations et ses idées, mais on s'en tiendra dans la pratique à ce que vous déciderez, car l'unité est très nécessaire. On doit toujours tendre à faire mieux, mais avec sagesse et discrétion. C'est ainsi que nous marcherons sûrement, par des améliorations progressives, vers le but que nous nous proposons.»

82. LA MOTTE (Jeanne de Saint-Rémy de Valois comtesse de) - la principale héroïne de la fameuse affaire dite du Collier de la Reine, n. 1756, m. 1791.

- L. a. s. ; Conciergerie, 3 juin 1 p. in-folio. Très rare

Elle se réclame des Valois et proteste contre l'injustice de sa condamnation. « Pouvais-je, Monseigneur, espérer d'être aussi malheureuse dans l'affaire de M. le Cardinal. Sans preuve contre moi, et tout contre lui, enfin je suis la victime pour n'avoir pas eu pour moi aucune protection auprès des juges.»

83. LAPÉROUSE (Jean-François Galaup de) - l'infortuné navigateur, n. 1741, tué par les sauvages en 1788.

- 1º Minute aut. sig. ; sans date, 2 p. in-fol. (Coll. Boilly).

- 2º Minute aut. d'une .lettre à M. de Creutz, ministre de Suède à Paris, 1 p. 1/2 gr. in-folio

Consultation sur la propriété d'une prise faite par un corsaire.

84. LAPLACE (Pierre-Simon de) - un des plus grands géomètres des temps modernes, auteur de la Mécanique céleste, n. 1749, m. 1827.

- P. a. s., signée aussi par Lagrange, le grand géomètre, et par M.-J. Chénier ; Paris, 5 brumaire an VIII, 1/3 de p. in-4

85. LA ROCHEJAQUELEIN (Henri du Vergier comte de) - un des plus célèbres chefs des armées vendéennes, dont il fut généralissime, né au château de la Durbelière (Poitou), 1772, tué près de Nouaillé (Vendée), 1794.

- 1º P. s., Fontenay, 27 mai 1793, 1 2 p. in-8 oblong. Très rare. (Coll. A. Bovet).

- 2º P. s. par Carnot, ministre rie la guerre; Paris, 9 thermidor an VIII (28 juillet 1800), 1 p. 12 in-folio, tête et vignette imprimées

Passeport accordé à Jeanbotirdain, du département de la Vienne, prisonnier, lequel a juré de ne jamais prendre les aunes contre Sa Majesté très chrétienne Louis XVIII ni contre la religion catholique, apostolique et romaine.

86. LA TOUCHE-TRÉVILLE (Louis-René-Madeleine Le Vasson comte de) - vice-amiral qui livra d'heureux combats aux Anglais durant la guerre d'Amérique, n. 1745, m. 1804.

- L. a. s. au sénateur Lemercier; à bord du Bacenlaure, rade de Toulon, 5 pluviôse an XII (26 janvier 1804), 2 p. in-4

Il le rassure sur l'arrivée et le sort de son enfant.

87. LA TOUR D'AUVERGNE (Théophile Malo Corret de) - célèbre guerrier et philologue, le premier grenadier de la République française, n. à Garhaix, 1733, tué à Oberhausen, 1800.

- L. a. s. au maître d'hôtel de la Sirène à Château-Thierry ; Paris, 18 nivôse an VI (7 janvier 1798), 1 p. in-8. Rare

Curieuse lettre où il lui demande si l'on a remis chez lui une jument qu'on devait lui ramener de Strasbourg.

88. LEBON (Joseph) - fameux conventionnel, n. 1706, décapité 1795.

- P. s., signée aussi par Dumont, de la Somme; Paris, 22 août 1793, 1 p. in-4, cachet

Pièce signée pendant leur mission dans le département. Ils requièrent le citoyen Pecot, officier municipal d'Abbeville, de se transporter sans délai dans la maison de la femme de l'émigré Déliodinq (?), d'arrêter la dite femme et de la traduire dans les prisons d'Abbeville. On a passé quelques traits de plume sur la signature de Dumont de façon à la dénaturer.

89. LÉON XIII - l'illustre pontife n. 1813, m. 1903.

- L. a. s. G. Pecci à Luigi Moreschi ; [Pérouse, 25 octobre 1841, 1 p. in-folio. Belle et rare pièce

90. LE VERRIER (Urbain) - célèbre astronome, membre de l'Académie des Sciences, n. 1811, m. 1877.

- L. a. s. à un ami ; Paris, 2 février 1862, 4 p. in-8

Curieuse lettre. Il le prie de venir le voir: il lui montrera différents instruments. « De plus, un ordre et un calme parfaits ; tout individu grognon ayant été définitivement prié d'aller grogner en dehors des grilles.»

91. LINOIS (Charles-Alexandre-Léon Durano comte de) - célèbre marin, vainqueur fies Anglais dans la baie d'Algésiras, n. à Brest, 1761, m. 1841.

- L. s. à Caftarelli, préfet maritime à Brest; en rade de Brest, à bord du vaisseau le Terrible, 2 fructidor an VIII (19 août 1800), 3 p. in-4, tète imprimée et curieuse vignette

Il lui annonce l'envoi de la situation de l'armée mouillée devant Brest. Il y a un déficit de 5.019 hommes pour le complet de l'armement des 19 vaisseaux. Intéressants détails.-

92. LOIZEROLLES (François-Simon Aveu chevalier de) - littérateur, qui fut sauvé de la guillotine par le dévouement de son père, n. 1772, m. 1845.

- L. a. s. à M. ; 8 août 1833, 1 p. in-4

Il lui demande une souscription à la 3e édition de son Poème sur la mort de Loizcrollcs. Il rappelle le dévouement de son père.

93. LOUIS XI - roi de France, n. 1423, m. 1483.

- P. s., sur vélin ; Mehun-sur-Loire, 4 octobre 1473, 1 p. in-4 oblong.

94. LOUIS XII - roi de France, n. 1462, m. 1515.

- L. s. aux gens tenant son conseil ès-sénat de Milan ; Blois, 19 novembre, 3/4 de p. in-4

Il leur prescrit de laisser jouir son cousin l'amiral de Rhodes des privilèges qui dépendent de sa commanderie de Sainte-Croix, hors les murs de Milan.

95. LOUIS XVIII - roi de France, n. 1755, m. 1824.

- P. s. sur vélin ; Paris, 16 avril 1817, 1 p. gr. in-folio oblong, beau cachet collé.

Commission d'inspecteur général des établissements français du Levant pour le sieur Beaujour.

96. LOUISE DE SAVOIE - comtesse, puis duchesse d'Angoulême, femme de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, mère de François Ier, régente de France, n. 1476, m. 1531.

- P. s. sur vélin ; Amboise, 27 juillet 1499, 1 p. in-4, encre pâlie.

Mandement an sénéchal, juge et procureur de la seigneurie de Saint-Maixent. II atteste que Kmard de la Faille, comme procureur de Jeanne de la Rochefoucauld, dame de Montbazon et d Argentures (?), lui a fait hommage de la dite terre d'Argenturcs, mouvante de la châtellenie de Saint-Maixent.

97. LOUVERTURE (Toussaint) - le célèbre général noir, n. 1743, m. 1803.

- L. a. s. à M. Memien ; au cachot du fort [de Joux (Doubs)], 22 fructidor an X (9 septembre 1802), 1 p. in-8. Très rare aut. sig

98. LUC (Jean-André de) - éminent physicien et naturaliste suisse, ami de Jean-Jacques Rousseau, n. 1727, m. 1817.

- 6 l. sut., dont deux signées, à M. de Tavel de Montbijou, membre du Conseil souverain à Berne ; 1769-1770, 15 p. in-4

Intéressante correspondance, qui contient des nouvelles sur les affaires de Corse. Il annonce que Paoli a eu un cheval tue sous lui. Il parle aussi des affaires de la Suisse et s'entretient de questions économiques.

99. LULLY (Jean-Baptiste) - le célèbre compositeur de musique, n. vers 1633, m. 1687.

- P. s. sur vélin ; Paris, 15 juillet 1690, 1 p. in-4 oblong. Rare

Reçu de ses gages pour la charge de surintendant de la musique du roi.

100. MARS (Hippolyte Boutet dite Mlle) - la célèbre comédienne, n. 1779, m. 1847.

- L. a. s., 2 p. in-8

Jolie lettre où elle parle des représentations qu'elle devait donner à Anvers.

101. MASQUELIER (Louis-Joseph) - célèbre graveur du XVIIIe siècle, n. à Cysoing (Nord), 1741, m. à Paris, 1811.

- P. a. s. ; 20 janvier 1806, I p. in-8 oblong. Rare

Reçu concernant les gravures de la galerie de Florence.

102. MEYERBEER (Jacques) - l'illustre compositeur de musique, n. 1791, m. 1864.

- L. a. s. à Cherubini ; jeudi 12, 1 p. 14 in-8

Superbe lettre où il accepte son invitation à dîner et lui envoie ses félicitations sur la nomination d'Halévy dans la Légion d'honneur. « Je suis sûr que le coeur paternel du grand maître a tressailli de joie des nobles suffrages dont son digne élève vient d'être l'objet.»

103. MONGE (Gaspard) - l'un des plus grands géomètres des temps modernes, n. à Beauue, 1746, m. 1818.

- L. a. s. ; Paris, 13 juillet an II (1793), 3/4 de p. in-fol.

Belle lettre relative au citoyen Choderlos, consul à Smyrne.

104. MONVEL (Jacques-Marie Boutet de) - célèbre acteur et auteur dramatique, membre de l'Institut, n. 1745, m. 1812.

- L. a. s. au semainier du Théâtre-Français; 9 juin 1791, 1 p. 1/2 in-4

Il demande les raisons qui ont pu empêcher de jouer les Victimes cloitrées. Il se plaint de la rareté des représentations de sa pièce, ce qui lui fait le plus grand tort..

105. MORSE (Samuel) - le célèbre inventeur du télégraphe électrique, n. 1791, m. 1872.

- L. a. s. à ARAGO; New-York, 21 mai 1839, 2 p. 1/2 in-4

Très intéressante lettre toute relative à Daguerre. Morse dit qu'il a le plus grand désir de lui être agréable et que son invention a eu un grand retentissement aux Etats-Unis, d'où les encouragements lui parviendront quanc sa découverte sera mieux connue. Il pense qu'une exposition publique de. résultats obtenus serait le meilleur moyen de faire connaître les travauy de Daguerre et il se met, gratuitement, à sa disposition. (On sait que sui la proposition d'Arago et de Gay-Lussac, les Chambres accordèrent à Daguerre, au mois de juillet suivant, une pension viagère de 6.000 francs).

106. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- P. s. BONAPARTE, sur vélin, signée aussi par MARET et TALLEYRAND ; Paris, 9 nivôse an VIII (30 décembre 1799), 1 p. in-folio oblong, vignette et cachet. Superbe pièce

Brevet de commissaire-général des relations commerciales de la République française en Suède pour le citoyen L.-A. FÉLIX..

107. PAER (Ferdinand) - le célèbre compositeur de musique, membre de l'Institut, n. 1771, m. 1839.

- L. a. s. à une dame de ses élèves; (1831), 4 p. in-4

Très intéressante lettre où il mande qu'il ne sait pas encore quelle sera l'organisation de la musique du Roi et quels appointements il aura. Il n'a encore reçu que deux gratifications qui valent ensemble la moitié de ce qu'il touchait sous Charles X. « Il est dur pour un vieil artiste de soupirer dans sa vieillesse, et surtout soupirer sans l'avoir mérité et étant ainsi victime de la révolution....

108. PALISSOT DE MONTENOY (Charles) - poète et littérateur, fameux par sa comédie des Philosophes et par son poème La Dunciade, n. à Nancy, 1730, m. 1814.

- L. a. s., sig. aussi par de Courtade (à M. de Marville) ; (7 février 1750), 8 p. in-4

PIÈCE DES PLUS CURIEUSES où ils formulent une plainte en escroquerie contre le chevalier de La Morlière (le fameux littérateur). Ils donnent les plus piquants détails sur la vie et les moeurs de ce personnage, qui a refusé de donner satisfaction à M. de Courtade, qui l'avait provoqué. «Un pareil sujet est bien pernicieux dans une ville où la crédulité des marchands est une espèce de fonds assuré pour ces chevaliers d'industrie.

109. PALLAS (Pierre-Simon) - célèbre voyageur et naturaliste russe, n. 1741, m. 1811.

- L. a. s., en français; Saint-Pétersbourg, 12/23 août 1779, 4 p. in-4

Superbe lettre où il parle de ses découvertes, de Buffon, Lalande, etc.

110. PHILIPPE III - dit le Hardi, roi de France (1270), fils et successeur de Saint-Louis, n. 1245, m. 1285.

- Charte, en latin, sur vélin ; Paris, juillet 1273, grand sceau en cire verte sur lacs de soie verte et rouge. La face est complètement effacée, mais le revers est intact il représente un écu contenant dix fleurs de lis.

Superbe pièce concernant l'abbaye et le couvent de la Sainte-Trinité de Caen.

111. PHILIPPE V - roi d'Espagne, pe it-fils de Louis XIV, n. 1683, m. 1746.

- L. a. s., en français, à un prince ; au Pardo, 15 juillet 1714, 2 p. in-4

Par considération pour lui il veut bien faire grâce aux Barcelonais révoltés à condition qu'il se rendent avant qu'on levât terre.»

112. PRÉVILLE (Pierre-Louis Du Bus dit) - célèbre sociétaire du Théâtre français, membre de l'Institut, n. 1721, m. 1799.

- L. a. s., 9 mars 1772, 4 p. in-4

Très curieuse lettre où il démontre l'utilité de fonder une école d'art dramatique ; l'expérience journalière lui montre combien deviennent rares les sujets de talent. « La danse n'a jamais eu tant de lustre et de sujets que depuis que l'école a été bien tenue; celle gratuite de dessin, qui commence, fait déjà entrevoir l'utilité dont elle étoit pour la propagation des arts. Les maîtres ne feront pas de leurs écoliers des gens de génie, mais ils donneront la possibilité d'en faire éclore. Enfin une école ramasse sous un seul point de vue une assez grande quantité de sujets pour espérer qu'il en sortira quelqu'uns de distingués.»

113. PUISAYE (Joseph-Geneviève comte de) - chef des royalistes de l'Ouest, organisateur de la fameuse expédition de Quiberon, n. 1754, m. 1827.

- L. a. s. ; Paris (rue des Juifs), 25 mars 1789, 2 p. 1/2 in-4

Il regrette que la ville de Bellème ait obtenu la prééminence sur Mortagne pour la convocation des trois états du Perche. Il conseille d'accepter le fait. Intéressants détails.

114. RABAUT SAINT-ÉTIENNE (Jean-Paul) - député de l'Aube à la Convention, n. à Nîmes, 1743, décapité en 1793.

- P. a. s., signée aussi par J.-PH. GARRAN, LA REVELLIERE-Lépeaux et Gomaire, membre de la Commission des six de la Convention ; Paris, 27 mars 1793, 3/4 de p. in-folio

Ils ordonnent au citoyen Maillet, brigadier de la gendarmerie nationale de transférer le citoyen Fontenay dans la maison d'arrêt de l'Abbaye..

115. RACHEL (Elisa FÉLIX dite) - la grande tragédienne, n. 1820, m. 1858.

- L. a. s. au régissseur du Théâtre-Français; (Paris, 29 fév. 1848) 1 p. in-8. (Coll. Lajarriette)

CURIEUSE LETTRE. Elle le prie de retirer son nom des affiches qui annonUne note autographe du cent sa rentrée au théâtre pour le lendemain. régisseur indique que la décision de Rachel était prise pour amener la retraite de M. Buloz.

116. RAMPON (Antoine-Guillaume comte) - général, qui s'illustra par sa défense de la redoute de Montelegino en 1806, n. 1759, m. 1842.

- L. a. s. à Gaudin ; Paris, 26 mai 1808, 1 p. 1/2 in-folio. Rare

Intéressante lettre toute relative à l'administration de sa sénatorerie de Rouen..

117. RAPP (Jean comte) - célèbre général, défenseur de Dantzig, n. 1773, m. 1821.

- 1° L. a. s. à l'Intendant Daure ; Rheinweiller, 4 novemb. 1820, 2 p. in-8. Peu commun

- 2° P. s. ; 22 octobre, 1/2 p. in-4, très beau cachet à ses armes.

Il dit grand bien de son séjour au bord du Rhin. Il vient de faire une tournée dans le Sundgau ; les habitants sont animés d'un excellent esprit, et solidement attachés au Roi et à la Charte. « Les habitants de Mulhouse ne sont pas aussi mauvais qu'on veut bien le croire; il y en a qui sont détestables et incorrigibles, mais [c'est) la plus faible partie; le reste est royaliste constitutionnel. » Les Allemands envient notre sort, disent que nous sommes la nation la plus heureuse et la plus riche et malgré nos criailleries ils ont raison. Rapp attend la notification officielle d'une dignité qui lui a déjà valu des félicitations anticipées.

118. RICHELIEU (Armand Du Plessis cardinal de) - l'illustre ministre de Louis XIII, n. 1585, n. 1642.

- P. s., signée aussi par Marie de Médicis ; Paris, château du Louvre, 25 juin 1626, 3 p. 1/2 petit in-folio

PRÉCIEUX DOCUMENT. C'est la donation par la reine de son petit palais autrement dit hôtel du Luxembourg, au cardinal de Richelieu.

119. ROCHAMBEAU (Donatien de Vimeur comte de) - maréchal de France, qui commanda en chef les troupes françaises pendant les guerres d'Amérique, n. 1725, m. 1807.

- L. s. à M. de La Tour du Pin; Paris, 26 octobre 1790, 2 p. in-folio.

Intéressante lettre relative aux besoins de l'armée et de la défense des frontières

120. ROCHEFORT (Henri) - le célèbre écrivain et publiciste.

- L. a. s. à Schoelcher; 12 janvier (1872), 2 p. 1/2 in-8

Intéressante lettre où il cherche à l'apitoyer sur l'infortune d'un malheureux compagnon de déportation. « Il a cruellement souffert et c'est vraiment pitié de voir ce colosse se courber insensiblement vers la terre comme un arbre qui a changé de foret. Ce n'est plus de la déportation : c'est de la transplantation.

121. ROUGET DE LISLE (Joseph) - l'auteur de la Marseillaise, n. 1760, m. 1836.

- 11 l. a. s., dont plusieurs des initiales, à M. Lefebvre ; Choisy-le-Roi, 1829-1831, 20 p. in-8.

Intéressantes lettres où il s'entretient des hommes et des choses de la Révolution sur lesquels il compose un ouvrage.

122. RUYTER (Michel-Adrianszoon de) - célèbre marin hollandais, n. 1607, m. 1676.

- Lettre de son fils E.-D. RUYTER ; Amsterdam, 17 février 1617, 1 p. in-folio.

Intéressant document. Il annonce son arrivée à Amsterdam avec le corps de son père, mort des suites des blessures qu'il avait reçues dans le combat contre la flotte française ; il remercie pour le yacht qui lui avait été accordé pour ce transport.

123. SARRAZIN (Jean) - général, condamné à mort pour trigamie, n. 1770, m. 1840.

- L. a. s. à KLÉBER ; quartier général à Kirberg, 5 frimaire an IV (25 novembre 1795), 3 p. in-folio

Belle lettre militaire. Il lui dit qu'il est chef d'Etat-Major de la division Poncet et lui donne quelques renseignements sur la situation des troupes: la division Marceau doit quitter Kirn pour aller à Oberstein, le général Bernadotte occupe Direnbach, le général Championnet est à Arienthal, Jourdan est toujours à Simmeren, etc...

124. SAXE (Maurice comte de) - maréchal de France, l'illustre vainqueur de Fontenoy, n. 1696, m. 1750.

- L. a. s. à M. Gonder; Chambord, 26 octobre, 2 p. in-4

125. SILLERY (Charles-Alexis-Pierre BRULART DE GENLIS marquis de) - député de la noblesse du bailliage de Reims aux Etats-généraux, député de la Somme à la Convention, époux de Madame de Genlis, n. 1737, décapité avec les Girondins, 31 octobre 1793.

- L. a. s.; Reims, 2 avril 1789, 1 p. in-4. Très rare

Il écrit que les trois ordres réunis du baillage de Reims désirent avoir l'honneur d'écrire une lettre au Roi pour le remercier des bontés qu'il veut avoir pour ses peuples. Il prie son correspondant de mettre cette lettre sous les yeux du Roi.»

126. SPONTINI (Gaspard) - l'illustre compositeur de musique, n. 1774, m. 1851.

- L. a. s. à Macdonald ; 13 juin 1818, 2 p. in-folio

SUPERBE LETTRE où il lui fait part de sa joie d'être agréé dans l'ordre de la Légion d'honneur. Il demande avec instance d'être admis à prêter serment au Roi, en qualité de citoyen français.

127. STOFFLET (Nicolas) - garde-chasse du comte de Colbert-Maulevrier, major-général de l'armée catholique et royale, n. à Lunéville, 1752, fusillé à Angers, 1796.

- L. s., écrite par Bernier, au général Hoche; La Morenzière, 7 frimaire an IV (28 novembre 1795), 2 p. 1/2 in-4

PRÉCIEUSE PIÈCE. Il le remercie des témoignages de confiance contenus dans sa lettre. « Tout ce qui m'entoure les partage et s'efforcera constamment de les montrer. Je jurai, en acceptant la pacification d'y rester fidelle j'ai tenu parolle et quels que soient les moyens employés pour m'en détourner, ils viendront tous échouer contre ma loyauté. » Il désire la paix et l'union, la fin du règne des intrigants et des ambitieux.

128. TALMOND (Antoine-Philippe de La Tremoille prince de) - chef vendéen, qui se fit remarquer par son courage à la bataille de Luçon et à celle de Dol, n. 1765, fusillé dans la cour du château de Laval, 27 janvier 1794.

- P. s., signée aussi par DONNISSAN, BERNIER et de BEAUVOLLIER; sans date (vers 1793), 1 p. in-32. Rarissime

Bon pour une somme de cent livres, portant intérêt à 4 1/2 pour cent, qui sera remboursable à la paix, par le Trésor royal.

129. THOMAS (Ambroise) - le célèbre compositeur de musique, auteur de Mignon, n. 1811, m. 1896.

- L. a. s. à INGRES ; Paris, 1er novembre 1843, 4 p. in-8

Très jolie lettre remplie de termes d'affection et de reconnaissance. Il exprime à Ingrès le regret qu'il a éprouvé de ne l'avoir point vu à la première représentatlon de son ouvrage, « vous comprendrez n'est-ce pas cette petite coquetterie qui me fait envier avant tout votre suffrage, qui m'est si brécieux, qui me fait vouloir justifier un peu l'intérêt et l'amitié, que de tout temps, vous m'avez montrées et dont je serai toujours fier.»

130. THOMAS (Ambroise)

- Morceau de musique aut. avec paroles, 1 p. in-4.

Jolie pièce, composée sur ces paroles : Puissance de la mélodie, ton charme a calmé mes transports ; j'écoute, j'oublie, j'admire.

131. TROMP (Martin Harpertzoon) - célèbre marin hollandais, n. 1597, tué en mer, 1653.

- L. s. au collège de l'Amirauté à Rotterdam ; en rade d'Helvoets Senÿs, 13 avril 1631, 3/4 de p. in-folio. Très rare

Il prie de faire rechercher son cuisinier qui s'était rendu coupable d'ivrognerie et de le ramener à bord.

132. TROMP (Corneille) - fils du précédent, célèbre marin hollandais, rival de Ruyter, n. 1629, m. 1691.

- P. s.; à bord du De Liefde, devant Gorée, 5 octobre 1665, 3/4 de p. in-folio

Il atteste que Cornélie Jandy, maître du bateau de Vischer, a sauvé un canot appartenant au Collège dé l'Amirauté à Amsterdam ; il demande que l'indemnité de sauvetage lui soit payée.

133. VALMORE (Marceline Desbordes Madame) - la célèbre femme poète, n. 1785, m. 1859.

- Un nom pour deux coeurs, pièce de vers aut., 1 p. in-8.

Curieuse pièce, qui pourrait peut-être jeter quelque lumière sur le premier amour de Madame Valmore. Voici la dernière strophe : «Tu sais que dans mon nom le ciel daigna l'écrire « On ne peut m'appeler sans le jeter vers moi ; Chaque (lettre] en est mienne et me mêle avec toi : « Doux échos l'un de l'autre, ils volent pour se dire « Comme l'eau dans l'eau pour toujours « Tes jours couleront dans mes jours !».

134. VARIGNON (Pierre) - célèbre géomètre, n. 1654, m. 1722.

- L. a. s. à Wetstein; 30 août (1719), 1 p. in-4. Belle et rare pièce.

135. VEUILLOT (Louis) - le célèbre écrivain catholique, n. 1813, m. 1883.

- L. a. s. à M. Merruau ; Paris, 15 avril 1850, 2 p. in-8. Belle lettre.

136. VOLTAIRE (François-Marie Arouet de) - le grand écrivain, n. 1694, m. 1778.

- L. a. s. V. à M. de Vieillecour; (octobre 1744), 3 p. in-4. Sept lignes sont en chiffres

Piquante épître. Il l'informe qu'il a découvert le voleur qui a livré ses manuscrits aux libraires. C'est un valet de chambre qu'il avait mené en Prusse. « Il m'avait volé aussi une douzaine de lettres de votre amie et les avait remises à une p. de Bruxelles, qui, au moins, me les a fait racheter argent comptant. Les libraires n'ont pas été si honnêtes, mais j'a toujours été plus content des p..., que d'eux. » Il parle ensuite du roi de Prusse dont la conversation est une faveur au dessus des dons des monarques.

137. WESTERMANN (François-Joseph) - général, qui se distingua par son audace en Vendée, n. 1751, décapité avec Danton, 5 avril 1794.

- L. s. à un général ; Saint-Maixent, 30 juin 1793, 1 p. in-4. Rare.

Il annonce son départ pour exécuter le projet dont ils sont convenus. Il le supplie de ne pas le laisser manquer de pain, ni de piques. Il emmène, comme ôtages, trois officiers municipaux de Saint-Maixent; il fera de même partout où il passera.

138. LETTRES DE NOBLESSE

- P. s., sur vélin, par Antoine, duc de Lorraine ; Bar octobre 1516, 1 p. gr. in-folio, grande lettre initiale ornée, lettres peintes en or et armoiries peintes. Superbe pièce

Lettre d'anoblissement pour le sieur Robert Chevillon, natif d'Aulnoy en prévôté d'Ancerville, valet de chambre du comte de Guise.

139.

- P. s. par CH. REGNEAULT, DURAND-MAILLANE, BOUCHE, BEGOUEN et BOULLÉ, président et sociétaires de l'Assemblée nationale ; 20 octobre 1790, 32 p. in-folio, cachet

Précieux document. C'est un décret de l'Assemblée nationale réorganisant l'armée. Voici l'énumération des titres. I Nomination aux places de sous-officier. II Nomination aux places d'officier. III Du remplacement des officiers réformés par la nouvelle organisation. IV Du remplacement des officiers réformés ou à la suite.

140.

- P. s. par A.-D. LAFFON, TRONCHON et Blanchard, président et secrétaires de l'Assemblée législative ; Paris, 1er août 1792, 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées, cachet.

Décret de l'Assemblée concernant la composition de la cocarde nationale, Elle pourra être faite avec toute sorte d'étoffe à condition qu'elle ait les trois couleurs.

141.

- P. s. par SANTERRE, commandant-général provisoire de la garde nationale de Paris, écrite par Tallien ; Paris (11 août 1792, cette date, ajoutée, est de la main de Palloy), 3/4 de p. in-4, tête et vignette imprimées, cachet

Ordre au commandant du bataillon de Saint-Germain-l'Auxerrois d'envoyer sur-le-champ du monde aux Tuileries afin d'éteindre le feu, protéger les personnes et les propriétés.

142.

- P. s. par MERLET, CRESTIN, CHOUDIEU, ArÉNA, président et secrétaires de l'Assemblée nationale ; Paris, 12 août 1792, p. in-folio, cachet.

Passe-port pour MM. Despinassy, Carnot, Lacuée, Roux, Hugo, Choudieu. Le Tourneur et Besançon, députés à l'Assemblée nationale, qui vont recon naître aux environs de Paris l'emplacement pour un camp, conformément au décret du 11 de ce mois.

143.

- P. s. par LA CHEVANDIÈRE, BERTHELOT, LE BLANC, RAISSON, PACHE et Righi, membres de la commission administrative, à M. Junié, leur collègue ; dimanche, 2 septembre (1792), 10 heures du soir, 3/4 de p. in-4

PRÉCIEUSE PIÈCE, ainsi conçue : «Nous sommes à notre poste, frère et ami, depuis 4 heures. Nous avons pensé que les circonstances exigeaient impérieusement que nous fussions en état de permanence. Nous vous prions de vous y rendre à l'instant. Votre présence est indispensable.

144. PASSE-PORT VENDÉEN

- P. s. par le chevalier dé Vyaud-DUPÉ, général; Putod, général en chef de l'armée de Fougères et CHESNEL; Fougères, 9 novembre 1793, 1 p. in-4

Pièce imprimée dont les blancs sont remplis à la main. C'est un port pour Joseph Héron, âgé de 55 ans, du diocèse de Lisieux, fait prisonnier à Fougères le 3 novembre 1793.

145.

- P. s. par CARNOT, TREILHARD, BARÈRE, C.-A. Prieur, R. LINP. DET, COLLOT d'HERBOIS et BrÉard, membres du Comité de Salut public ; Paris, 1er fructidor an II (18 août 1794), 3 p. 1/2 in-folio. Très jolie vignette de Garneray et Quéverdo

Instructions aux représentants du peuple délégués à l'armée des côtes de Brest pour la réorganisation de l'armée. Il faudra : procéder à une épuration rigoureuse des états-majors et ne maintenir que des citoyens probes, créer des camps qui se soutiendront, maintenir la discipline, empêcher la communication des volontaires avec les brigands, séparer les chouans d'avec la Vendée. Le séjour des villes sera interdit aux militaires; on organisera des compagnies de guides, les volontaires non armés couperont les genêts, abattront les haies. « Les représentants du peuple remettront la justice et le désintéressement à l'ordre du jour; les moeurs, la voie de la persuasion, la bonne foi seront mis en vigueur. Tous les chefs de brigands, tous ceux qui ont accepté des grades parmi eux seront punis de mort, ceux qui n'auront été qu'égarés ou entraînés par la violence seront pardonnés. C'est, comme on le voit, des instructions très précises pour mener la campagne et s'attirer la sympathie des populations bretonnes.

146.

- P. s. par le général Hoche, général en chef de l'armée des côtes de Brest et de Cherbourg, signée aussi par les membres du Comité central et officiers de l'armée royalistes de l'armée de Bretagne : Cormatin, major-général, BOIsHARDY, chef de la division des Côtes du Nord, le CHEVALIER de BUSNEL, commandant en chef d'Ille-et-Vilaine, CollAs, chef de division d'Ille-et-Vilaine, J.-A. LOUVART DE PONTIGNY, du Comité central, Dufour, capitaine aide de camp, le CHEVALIER ROBINAULT DE SAINT-REJANT, chef de canton du Morbihan (un des auteurs de la Machine Infernale), et le CHEVALIER DE BEJARRY, chef de cant on du Morbihan ; Moncontour, 19 mars 1795, 1 p. in-4.

Précieux document HISTORIQUE. Les chefs de l'armée royaliste réitère au général Hoche qu'ils entendent faire observer les ordres qu'ils ont donné pour la cessation des hostilités ; ils lui demandent en retour de faire cesser toutes recherches et poursuites et de faire respecter les opinions religieuses et les opinions et la mise en liberté de ceux qui sont incarcérés par suite de la guerre civile. Ce n'était qu'une suspension d'hostilités car le document ajoute : « Ce sera lors de l'assemblée de Rennes que les représentants nous apportant les véritables décisions sur le traité proposé est accepté par le général Charette, que les représentants de notre parti réunis aviseront sur les intérêts qui concernent les habitants de la Bretagne. »

147.

- P. s. par Cormatin, avec deux lignes aut., signée aussi par les chefs royalistes suivants : CHANTREAU, SOLILHAC, BOISHARDY, GESLIN, MOULÉ DE LA RAITRIE, GOURLET, BUSNEL, BELLEVUE, TERRIEN, GUIGNARD LE JEUNE, JARRY, LE FAIVRE, DE MEAULNE, DE SILZ L'AÎNÉ, L'HERMITTE, LAMBERT, LANTIVY, DE NANTOIS, DUFOUR, GAUBERT DE LA NOURAIS, D'ANDIGNÉ; La Mabilais, près Rennes, 1er floréal an III (20 avril 1795), 2 p. in-folio

PRÉCIEUX DOCUMENT HISTORIQUE. C'est l'acte de soumission des chefs chouans ; ils en donnent ayis au peuple français. «Nous déclarons solennellement nous soumettre à la République française, une et indivisible, en reconnoître les loix et prendre l'engagement de ne porter jamais les armes contre elle. » Ils ajoutent que les sentiments de Stofflet sont semblables aux leurs et qu'il se rendrait volontiers à une convocation des représentants du peuple.

148.

- Pièce imprimée, sans date, 1 p. in-folio.

C'est une proclamation du général de Frotté, commandant en chef pour le roi Louis XVIII en la province de Normandie, jusqu'à la rive gauche de la Seine. Le chef royaliste prévient que ceux qui passeront a l'ennemi seront condamnés à mort, la même peine sera appliquée à ceux qui porteront les armes contre les troupes royalistes, à ceux qui préviendront les républicains des mouvements des armées royalistes. Les villes, bourgs et aroisses qui résisteront aux troupes royalistes seront punis avec toutes les rigueurs de la guerre, etc... La pièce est contresignée par le BARON DE Commarque, chef d'état-major de Frotté et par le BARON de HUGON, chef de légion, commandant l'arrondissement; tous deux furent fusillés avec Frotté, à Verneuil, le 18 février 1800. La pièce porte également une cote du général Bisson.

149.

- L. s. du général Alexis Dubois, au représentant Gillet; Givet, 17 prairial an III (5 juin 1795), 4 p. in-folio

Important document historique où il fait le récit de sa participation à la répression de l'insurrection de Prairial, pendant la journée du 3, pendant laquelle il commanda la cavalerie présente à Paris. A dix heures il parcourt les sections, à onze il se rend au guichet du Louvre, sur les ordres de Delmas, pour dissiper un rassemblement, la section Le Peletier était déjà réunie sur la hauteur du Carrousel pour se porter au même endroit. Le peuple se retire sur une simple injonction des représentants Rovere, Dentzel et Cavaignac. Poursuivant leur marche, les représentants et le général Dubois se rendirent à la Maison commune, mais au Pont-au-Change le faubourg Antoine leur barra le chemin. On demanda aux chefs ce qu'ils voulaient; ils demandèrent du pain et la constitution de 1793 et continuèrent leur route vers la Convention. Vers 3 h. 1/2, Dubois arriva sur la place de la Révolution, tomba au milieu d'un attroupement de 20.000 hommes et faillit être mis à mort; il fut sauvé par un ancien soldat qui le reconnut et fit son éloge. Un peu plus tard il accompagna dix membres de la Convention charges de parlementer avec les insurgés; à ce moment Dubois fut fait prisonnier et gardé comme otage pendant une heure, Il crut bien faire de temporiser et ses négociations ayant réussi il a encouru la haine des meneurs.

150.

- L. s. de DOULCET, MERLIN (de Douai), RABAUT-POMIER, DEFERMON et Marec, membres du Comité de Salut public, au général commandant en chef de l'armée des PyrénéesOrientales ; Paris, 2 fructidor an III (19 août 1795), 2 p. in-4, tête et vignette imprimées

Le Comité de Salut public l'informe que le traité de paix signé à Bale, le 4 thermidor précédent par l'ambassadeur de la République (Barthélemy) et le ministre plénipotentiaire d'Espagne (Godoï), ratifié par la Convention, vient de l'être également par la cour d'Espagne. Le Comité enjoint au général de se conformer aux clauses de ce traité.

151.

- L. s. par CAMBACÉRÈS, HENRY LARIVIÈRE, LE TOURNEUR, MERLIN (de Douai), J.-B. LOuvet à Jourdan, commandant en chef de l'armée de Sambre-et-Meuse à Mulheim ; Paris, 29 fructidor an III (15 septembre 1795), 2 p. in-folio. Belle vignette gravée de Garneray et Quéverdo.

IMPORTANTE LETTRE, où après l'avoir félicité des succès de l'armée qu'il commande, on lui conseille de conquérir le grand-duché de Berg et de balayer la rive gauche du Mein. «Nous ne vous répéterons pas, général, ju'il est essentiel de profiter de l'enthousiasme de vos troupes et de la terreur des ennemis ; vous avez souvent prouvé que vous savez profiter de la victoire, mais nous devons vous rappeler un principe qu'aujourd'hui plus que jamais les généraux doivent mettre en pratique, c'est de nourrir la guerre par la guerre. Ce n'est pas, vous le savez, général, par des dévastations et des pillages qu'on y parvient, mais par des contributions en nature, réparties avec équité et consommées avec économie. »

152.

- Réflexions que le Comité de Salut public présente aux généraux de la République qui commandent les armées outre-Rhin, pièce signée par CAMBACÉRÈS, LE TOURNEUR, M.-J. CHÉNIER, JOURDAN, SIÈYES, LA REVELLIÈRE-LÉPEAUX, MERLIN (de Douai) ; 27 vendémiaire an IV (19 octobre 1795), 3 p. in-folio.

Intéressant document où le Comité expose que n'ayant trouvé ni dans les rapports des généraux, ni dans ceux de l'état-major, ni dans ceux des représentants du peuple en mission près les armées aucun détail sur les mouvements des ennemis, il ne peut se hasarder ni à donner des ordres, ni même à rédiger une instruction, il doit se borner à présenter aux chefs des deux armées quelques réflexions générales. Le Comité envisage le cas où l'ennemi pourrait combattre le général Jourdan avec avantage dans le Darmstadt ; dans le cas contraire le général Pichegru doit et peut, en marchant entre le Necker et le Mein préparer une brillante fin de campagne. Ces deux généraux doivent donc se concerter. En terminant, les membres du Comité préconisent l'offensive.

153.

- L. s. par ReubeLL, président du directoire et CARNOT, faisant fonction de secrétaire-général, au général Scherer; Paris, 22 frimaire an IV (12 décembre 1795), 3 p. 1/4 in-folio

Le Directoire félicite Scherer sur la journée du 2 (victoire de Loano) et lui enjoint d'occuper Savone. « Il n'est pas moins nécessaire de faire la conquête de Ceva, car le but de la guerre que nous faisons en Italie est de forcer la Sardaigne à la paix, de consolider par un traité avantageux la réunion à la France des pays qu'elle a conquis en cette partie et de détacher un allié de la coalition. Nous ne pouvons y parvenir qu'en portant le théâtre des opérations dans le Piémont et en attaquant le Roi de Sardaigne » dans le coeur de ses états.

154.

- L. s. par CARNOT, président du Directoire, contre-signée par LAGARDE, secrétaire-général, à Saliceti, commissaire du gouvernement près l'armée d'Italie ; Paris, 29 floréal an IV. (10 mai 1796), 6 p. in-folio, tête et vignette imprimées

Il le félicite à nouveau sur le gain de la bataille de Lodi, l'informe qu'il a écrit au général en chef (Bonaparte) pour lui annoncer les moyens adoptés par le gouvernement pour couronner son ouvrage et il résume succintement les mesures administratives qui pourraient seconder les mesures militaires. Le premier objet de ses soins doit être la santé du soldat. Il énumère les mesures hygiéniques à observer. Carnot annonce l'envoi de renforts et conseille de former des magasins d'approvisionnements, d'enlever le plus possible de chevaux au pays occupé. Il donne quelques conseils pour donner à la cavalerie le degré d'intrépidité possédé depuis longtemps par l'infanterie, etc.

155.

- P. s. par PERRIN (des Vosges), président, Duval, Auguis et 11 nivôse an VIII CHATRY-LAFOSSE, secrétaires; Paris, (1er janvier 1803), 1 p. in-folio

Le Corps législatif déclare qu'il est définitivement constitué et son bureau en donne avis au Sénat, au Tribunat et aux Consuls.

156.

- L. s. par le MARÉCHAL NEY au géneral Marcognet, commandant la troisième division ; Schleitz, 11 octobre 1806, 1 p. in-folio

Il lui donne l'ordre de se tenir prêt à partir avec les troupes à ses ordres, le 12 à deux heures du matin; les colonels devront s'assurer du bon état de l'armement et que chaque soldat ait 50 cartouches. « Tous les équipages derrière l'armée qu'ils rejoindront ensuite si la bataille, à laquelle il faut se préparer n'a pas lieu. (Le 12 Napoléon Ier écrivait au Roi de Prusse pour lui conseiller de renoncer à la guerre ; le 14 avait lieu la bataille d'Iéna).

157.

- L. s. de DUROC ; Paris, 23 février 1813, 1/2 p. in-folio

Il annonce l'envoi de la copie d'une note que l'Empereur lui a dictée le matin, concernant la reconstitution de son équipage et celle de ses généraux pour la prochaine campagne. L'Empereur veut avoir moins de monde, moins de cuisiniers, moins de vaisselle, aucun grand nécessaire, et cela autant pour donner l'exemple que pour diminuer les embarras. En campagne les tables, y compris celle de l'Empereur, seront servies avec une soupe, un bouilli, un rôti et des légumes : point de dessert. Dans les villes on fera comme on voudra. Curieux détails;

158.

- 1° L. a. s. du comte de RambuteAU, préfet de la Seine, a un maire ; 24 février 1848, 1 p. in-8

- 2°P. a. s. du MARÉCHAL BUGEAUD, commandant en chef de la garde nationale et des troupes; (24 février 1848), 1 p. in-4

Pièce historique. Il l'informe que le ministère a donné sa démission et que le Roi a autorisé MM. Thiers et O. Barrot à former un ministère.

159.

- 1° L. a. s. de CHARRAS, sous-secrétaire d'État au ministère de la guerre, à un général ; Paris, 24 juin, 3/4 de p. in-folio.

- 2° L. s. du général LA MORICIÈRE; Paris, 24 juin 1848, 1 p. in-8.

- 3° L. s. de CHARRAS, au commandant du fort de Vincennes; Paris, 25 juin 1848, 1 p. 1/2 in-folio

- 4° L. s. de TROUVÉ-CHAUVEL, préfet de la Seine ; Paris, 26 juin 1848, 1/2 p. in-4.

Il l'autorise à rester aux Batignolles avec sa colonne et à faire des bons de pain chez les boulangers.

160.

- 1° P. s. par ROSSEL, délégué à la guerre ; Paris, 30 avril 1871, 1 p. 1/4 in-4.

- 2° L. s. de ROSSEL aux citoyens LA CECILIA et DOMBROWSKI ; Paris, 1er mai 1871, 1 p. in-4

- 3° P. s. par AMOUROUX, secrétaire de la Commune ; Paris, 9 mai 1871, 1 p. in-8

Instructions au citoyen Eudes pour l'organisation du régiment de marche qu'il est autorisé à former.