Vente Noël Charavay, 28 mai 1904

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES ET DE DOCUMENTS HISTORIQUES

Published by Noël Charavay in Paris on/in 1904.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11672. See the online.

Catalogue encoded by Ljudmila Petkovic, Projet e-Ditiones, Université de Neuchâtel.

XML encoded catalogue available on GitHub.

Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

1. ABOUT (Edmond) - le spirituel écrivain, membre de l'Académie française, n. 1828, m. 1885.

- L. a. s. à un ami, 4 p. in-8

Curieuse lettre toute relative à Madelon ; il met tous ses soins à la terminer afin de prouver «à la critique qu'il n'est pas pressé d'achever un livre pour en commencer un autre. 11 se défend d'avoir mis de la haine dans son histoire ; il n'y n rien de personnel. Pour composer un type de catin moderne, il a réuni des traits de caractères épars un peu partout. Le physique de Madelon ressemble à Juliette Beau et aussi à la Païva. Tl veut exprimer la profonde horreur qu'il ressent pour la haute et insolente prostitution. « J'ai mis dans le même tas les despotes de village (Jefifs), les spéculateurs hypocrites, faux libéraux (Champion) et quelques autres, certes, qui me sont également désagréables, mais sans avoir personne en vue, parole d'honneur. Le Champion se compose de plus de quarante individus mis en hachis ; il y a du Videmain, du Cousin, du... mais la liste n'en finirait pas. Je n'ai point à me venger de ces personnages, cuistres, grigous, spéculateurs, hypocrites, sauteurs politiques, etc... mais j'éprouve un certain plaisir à les dépeindre en un seul homme, et à les montrer brillants, riches et impunis, tandis que mes vrais amis, les Honnoré. par exemple, ceux à qui je voudrais ressembler, seront ruinés, opprimés, vilipendes, insultés, et réduits à se donner la mort ». Très curieux développements. -On a joint une lettre, signée M.-E. Gavé, dans laquelle l'auteur conseille de faire donner la croix à Ed. About par l'Empereur lui-même.


2. ANSSE DE VILLOISON (Jean-Baptiste-Gaspard d') - savant helléniste, membre de l'Institut, né à Cor- beil, 1750, m. 1805.

- 5 l. a. s. à divers ; 1776-1802, 6 p. in-4 et 1 p. in-folio

Intéressant dossier. Dans l'une il demande l'autorisation de se rendre à la Bibliothèque d'Orléans dès 8 heures du matin. (Il y passa le temps de la Terreur a relire les auteurs grecs) Une de ces lettres, adressées à Frochot, est relative à ses fonctions d'examinateur de compositions grecques des élèves des lycées, etc.


3. ARÉNA (Barthélemy) - député de la Corse à l'Assemblée législative et au Conseil des Cinq-Cents, adversaire de Bonaparte au 18 brumaire; il fut accusé d'avoir tenté de le poignarder, n. 1765, m. 1829.

- L. a. s.; Paris, 15 février 1792, 1 p. in-folio

Il recommande son fils pour un emploi de sous-lieutenant vacant au 19e régiment ci-devant Viotimille. « Je n'ai que cet enfant, Monsieur, et je l'offre à la Patrie. Je vous prie,de le placer de préférence dans ce régiment, afin qu'il commence à servir l'Etat dans les postes où le danger est le plus imminent ».


4. ARGENSON (René-Louis de Voyer de Paulmy marquis d') - économiste et célèbre homme d'Etat, ministre des Affaires étrangères, auteur de Mémoires, n. 1694, m. 1757.

- L. a. s. ; Paris, 21 juin 1732, 6 p. in-folio

Importante lettre sur les affaires du Parlement. 11 expose ses idées, selon l'autorisation qu'il lui en a été donnée. Le peuple de Paris est échauffé, les curés n épargnent rien pour animer leurs paroissiens. Le peuple a envahi le Parlement la veille et s'est mis à huer l'audience, comme fait le parterre à une mauvaise pièce. D'Argcnson signale la faiblesse du lieutenant de police. La fermeté avec laquelle on a châtié le Parlement a étonné cette compagnie. Il faut continuer et y joindre de la promptitude. 11 conseille d'accepter l'acte de démission et de supprimer les offices par un édit. Curieux détails.


5. ARMONVILLE (Jean -Baptiste) - eardeur de laine, député de la Marne, à la Convention le seul ouvrier parmi les députés à la Convention, né à Reims, 1756, m. 1868.

- P. s., signée aussi par Perrin et Bouchereau, inspecteurs do la Convention ; Paris, 18 floréal an II (7 mai 1794), 1 p. in-folio. Très rare


6. AUBANEL (Théodore) - le célèbre poète provençal, n. 1829, m. 1886.

- Palinello, pièce de vers aut. sig. en provençal, avec traduction française, également autographe, 3 p. 1/2 in-8. Belle pièce


7. BARBAROUX (Charles-Jean-Marie) - député des Bouches-du-Rhône à la Convention, illustre membre du parti Girondin, n. 1767, décapité à Bordeaux, 25 juin 1794.

- L. a. s. ; 1785, 1 p. in-4. Rare

Précieuse pièce écrite au dos d'une pièce de vers également aut. de Barbaroux. Il explique qu'il avait renonce à la poésie, mais que les talents de son correspondant ont réchauffé son ardeur poétique, et il a écrit de de nouveaux vers. « Vous êtes trop bon pour ne pas en excuser la négligence et trop juste pour en faire un crime à un jeune poétereau dont la muse est trop souvent facile pour être bien correcte ». Cette pièce ne paraît être qu'une minute.


8. BARNAVE (Antoine-Pierre-Joseph-Marie) - un des plus célèbres orateurs de la Révolution, n. 1701, décapité le 18 novembre 1793.

- P. s., signée aussi par A.-L. Mili.ix, J.-H. Moreton.Populus, président et secrétaires de la Société des Amis de la Constitution ; Paris, 11 juillet 1790, 1 p. in-folio, tête imprimée, cachet

Ils certifient que M. de Barras, officier d'infanterie, a été admis au nombre des membres de la Société (Il s'agit du futur conventionnel et directeur).


9. BARRAS (Paul) - le célèbre conventionnel et directeur, n. 1755, m. 1829.

- 1º L. a. s.; Turin, 20 février 1814, 3 p. in-folio. Papier filigrane à l'effigie de Napoléon Ier

- 2° P. s. par Cambacérès et Lesage (d'Rure-ct-Loir), président et secrétaire du Comité de Salut public; Paris, 3 floréal an III (22 avril 1795), 1 p. 1/2 in-folio, tête et vignette imprimée

Barras, arrêté à Turin, malgré la possession d'un passe-port signé par le roi de Naples, proteste contre son arrestation, et il demande à l'Empereur de lui rendre la liberté. « Si la fatalité m'ôte à jamais l'espoir de revoir mon pays, s'il faut se détacher et faire le sacrifice de toutes les affections qui m'y lient, je vous prie. Monseigneur, de me le l'aire connoitre. Je n'abuserai pas de cette communication, mais elle fixera mes idées pour aller déplorer au loin ma triste destinée, et y attendre dans le silence et les douleurs le terme des vicissitudes humaines ». (Barras était impliqué dans un complot avec l'ancien roi d'Espagne Charles IV).


10. BASIRE (Claude) - député de la Côte-d'Or à la Convention, né à Dijon, 1764, décapité le 5 avril 1794.

- L. a. 8. ; 15 septembre 1792, 1 p. in-4, cachet. Rare

Il constate que J.-P. Leblanc s'est présenté au Comité de sûreté générale pour y fournir des renseignements sur les biens de défunt M. Coetlogon, dont l'héritier est émigré.


11. BATTELIER (Jean-César) - député de la Marne à la Convention, n. 1757, m. 1808.

- L. a. s. à Merlin (de Douai), ministre de la justice, 1/2 p. in-4. Rare.

Il le prie de lui indiquer comment il doit rédiger sa correspondance. (Battelier était alors commissaire du pouvoir exécutif près le tribunal correctionnel de Vitry). La réponse aut. de Merlin est au-dessous de la lettre de Battelier.


12. BAUDELAIRE (Charles) - le célèbre auteur des Fleurs du mal, n. 1821, m. 1867.

- L. a. s. (à M de Molènes) ; 12 mai 1860, 2 p. in-8

Très curieuse lettre où il recommande un poète, contraint, par le hasard, de devenir soldat. Ce poète veut être lancier afin d'être auprès de l'ami de Baudelaire. « Pour ne parler que du présent, je me suis souvenu que vous aviez autant de bonté que d'esprit et je vous recommande M. Albert Glati- gny. Ainsi il n'aura pas le plaisir de triturer lui-même son livre. Car l'infortuné avait un livre sous presse. » Baudelaire parle ensuite de ses propres publications ; elles vont se succéder et il va s'occuper du Marquis du 1" liouzards.


13. BEAUVOIR (Roger de) - le célèbre poète et romancier, n. 1806, m. 1866.

- Sur les Vierges folles, pièce de vers aut. sig. ; juin 1840, 2 p. in-12.

Belle pièce, dédiée à Esquiros, où il exprime sa pitié pour les Vierges folles. « Dieu vous tendra la main, lui qui créa la femme, « Qui peignit son front pur de pudiques couleurs, « Et toujours à regret l'entend nommer infâme « Elle, sa bien aimée entre toutes ses fleurs !»


14. BELLANGÉ (flippolyte) - le célèbre peintre de batailles, directeur du Musée de Rouen, n. 1800, m. 1866.

- 1º L. a. s. à Jacques Arago ; Rouen, 5 avril 1840, 1 p. 1/2 in-8.

- 2° L. a. s. à son frère Louis ; Paris, 15 avril 1854, 3 p. in-8

Il lui adresse trois croquis de sa façon dont il lui détaille le mérite.


15. BERNADOTTE (Jean-Baptiste) - prince de Ponte-Corvo, illustre maréchal d'Empire, roi de Suède sous le nom de Charles-Jean XIV, n. 1764, m. 1844.

- L. a. s. à Barras : Milan, 5 pluviôse an VI (24 janvier 1798), 1 p. in-folio

Il exprime sa reconnaissance pour la nouvelle marque de confiance que vient de lui donner le Directoire (l'ambassade de Vienne). « Je ferai mon possible pour justifier son choix, mais, je ne dois point le taire, des connoissances essentielles me manquent et je suis obligé de faire un apprentissage dans la carrière où je débute.»


16. BLUCHER (Gebhard-Leberecht von) - célèbre général prussien qui décida du gain de la bataille de Waterloo, n. 1742, m. 1819.

- L. s., avec la souscription aut. ; cantonnement de Munster, 12 mai 1790, 2 p. in-4


17. BONAPARTE (Joseph) - frère aine de Napoléon Ier, roi de Naples, puis d'Espagne, n. 1768, m. 1844.

- L. a. s. à son frère Lucien ; Madrid, 26 janvier 1809, 1 p. in-4

Intéressante lettre. Il lui annonce qu'il est à Madrid depuis trois jours. « Tu conçois les embarras et les contrariétés de toute espèce quej'y éprouve, mais tout cela n'est pas au-dessus de mon courge et depuis trois jours il y a déjà une amélioration progressive dans les dispositions de ses habitants. » Il lui proteste que ses sentiments n'ont jamais varié à son égard.


18. BONNETAIN (Paul) - célèbre romancier, né à Nîmes.

- L. a. s. ; Paris, 23 janvier, 2 p. 1/2 in-8

Il envoie un exemplaire de Chariot s'amuse et explique son livre. « J'ai fait de Chariot un élève des frères ; Céard me reproche de ne pas lui avoir fait téter le lait ranci de 1 Université ! Comme vous partagerez sans doute. Monsieur et Cher Maître, l'avis de mon sympathique préfacier, je tiens à vous déclarer qu'en mettant mon détraque chez les igorantins, je n'ai pas cherché à me faire une facile réclame. Si je n'ai pas osé le placer dans un des lycées où j'ai perdu t» ou 7 belles années, c'est tout simplement parce que j'ai 25 ans à peine et que je craignais de casser trop de vitres à la fois. Slcs ignorantiiis ont sauvé mon roman de la saisie.»


19. BONNIER D'ALCO (Auguste-Elisabeth-Louis-Antoine) - député de l'Hérault à la Convention, plénipotentiaire au Congrès de Rastadt, n. 1750, assassiné le 19 avril 1799.

- 1º L. s., signée aussi par Ingrand, Vardon, Ph.-Ch. Goupilleau, Maribon-Montaüt, membres du Comité de sûreté générale, à Pallov ; Paris, 22 décembre 1792, 1 p. in-folio.

- 2° P. s., signée aussi par ses collègues Jean Debry et Roberjot, plénipotentiaires à Rastadt; Rastadt, 17 frimaire an VII (7 décembre 1798), 1 p. in-folio, cachet.

- 3º L. s. par Talleyrand, ministre des Relations extérieures, à Abrial, commissaire du gouvernement français, à Naples ; Paris, 26 floréal an VII (15 mai 1799), 2 p. in-folio

Visa apposé sur un passe-port délivré par l'ambassadeur d'Espagne, comte del Campo de Alange.


20. BOURBOTTE (Pierre) - député de l'Yonne à la Convention, qui s'illustra par son courage dans les guerres de Vendée, n. 1763, décapité en 1795.

- L. a. s. à ses collègues près l'armée des Ardennes ; Trêves, 3e jour des Sans-Culottides an II (19 septembre 1794), 2 p. in-folio

Bourhotte, délégué à l'armée du Rhin et de la Moselle, leur demande un commissaire général ordonnateur, dont il a pu apprécier les services précédemment. Il désire faire surveiller les individus sans capacité et sans moralité, qui dirigent les services administratifs de l'armée."


21. BOURGET (Paul) - le célèbre romancier, membre de l'Académie française.

- L. a. s. à un confrère ; Néris les bains, jeudi, 2 p. in-8

Il remercie d'un article sur l'Irréparable. Ce souvenir lui est arrivé dans un moment de spleen, dans le désert d'une ville d'eaux et lorsqu'il se demandait si, en écrivant ce livre, il ne s'était pas trompé. « Une oeuvre fondée sur un parti-pris ou d'optimisme, ou de pessimisme serait toute faussée. Aussi n ai-je donné Noémie Hurtrel et Claire de Velde qu'a titre de cas, et j'ai fini à ma manière leur roman, qui, dans la vie, continue avec un renouveau. Mais il faut bien mettre un point. » Intéressants détails sur les personnages de son roman.


22. BOURGOIS (Jacques-François-Auguste) - lazariste avant la Révolution, puis député de la Seine-Inférieure à la Convention, n. à Fresnoy-Folny (Seine-inférieure), 1741, m. à Aumale, 1812.

- P. s. ; Paris, 12 frimaire an II (2 décembre 1793), 1 p. in-folio, vignette imprimée de la Convention, cachet, Rare.

Certificat délivré à Bourgois, attestant qu'il est à son poste depuis le 21 septembre 1792. Le certificat est signé par G. Romme, président. Philippeaux, Richard, Roger, Ducos et Reverciiox, secrétaires de la Convention.


23. BOURRIENNE (Louis-Antoine Fauvelet de) - diplomate et homme politique, condisciple de Bonaparte à Briemie et plus tard son secrétaire intime, auteur de Mémoires, n. à Sens, 1769, m. 1834.

- L. a. s. B. au libraire Ladvocat ; 29 mai (1829), 7 p. in-4

Curieuses lettres pleines de révélations sur la composition de ses Mémoires. Il ne veut rapporter que ce qu'il a vu, mais cette règle entraîne des lacunes dans 1 enchaînement des faits. Ladvocat a raison de lui reprocher de ne pas parler du sacre, mais il n'aurait pu le faire que d'après Bausset, Rovigo et Scott; il préfère donc s'abstenir. S'il avait été libre d'aller el de venir et d'avoir à sa disposition les ouvrages nécessaires il aurait lié tous les événements entre eux. « Posez donc, je le veux bien, en principe que j ai connu tous les grands événemens. Citez des rendez-vous avec Fouché, 1) n roc, Lauriston, Rapp, Cannes, etc..., des conversations avec eux, chacun selon sa position et son crédit et vous ferez bien, mais il faut toujours observer la vraisemblance et les convenances. » Il donne ensuite quelques notes sur « Bonaparte ». 11 n'aimait pas les gens de lettres qu'il appelait des phraseurs, il n'avait aucun goût pour la belle poésie ou la belle prose, tout cela, selon lui. était vide de sens ne frappait que l'oreille. Il détestait Duels. « Faites-donc dire sur Bernardin, Duels, tout ce que vous voudrez d'après ce principe. » Cette lettre montre comment furent rédigés les Mémoires, sur des notes de Nourrienne, en rapportant -les choses convenables qui pourront être crues ».


24. BOYER-FONFRÈDE (Jean-Baptiste) - député de la Gironde à la Convention, un des meilleurs orateurs du parti girondin, qui fit décréter Marat d'accusation, n. à Bordeaux, 1760, décapité à Paris, 31 octobre 1793.

- L. a. s. au Comité de salut public du département de Paris ; Paris, 20 juillet l'an II de la République (1793), 3/4 de p. in-4. Très rare

Il se plaint que ses lettres soient interceptées, et c'est un petit malheur auquel il est en butte depuis six semaines. (Cinq jours auparavant Billaud- Varenne avait demandé sa mise en accusation.)


25. BRETON (Jules) - le grand peintre de paysages.

- Les Ruines, sonnet aut. sig., 1 p. in-8


26. BRISSOT (Jean-Pierre) - dit Brissot de Warville, député d'Eure-et-Loir à la Convention, un des principaux membres du parti girondin, n. 1754, décapité le 31 octobre 1793.

- L. a. s. à Condorcet; dimanche, 1/2 p. in-4

Il lui demande de s'employer en faveur de M. Drg (?) possesseur/ de belles monnaies.


27. BUZOT (François-Nicolas-Léonard) - député du baillage d'Evreux aux Etats-Généraux et de l'Eure à la Convention, n. 1760, m. 1794.

- P. s., signée aussi par Du Pont, de Nemours, président de l'Assemblée nationale, Ch.-Cl. Delacour, de Kytspotter, secrétaires ; Paris, 28 août 1790, 1 p. 1/2 in-folio, cachet. Rare.

Extrait du procès-verbal de l'Assemblée nationale du 23 août 1790, concernant le dépôt aux Archives de l'ouvrage de l'abbé à Auger (édition grecque et latine de Démosthène).


28. CALLIÈRES DE L'ESTANG (Pierre-Jean-Georges) - un des vainqueurs de la Bastille, juré du tribunal révolutionnaire, créateur d'un bataillon de vieillards, surnommé le Royal-Pituite, n. à Brain (Maine et Loire), 1724, m. 1795.

- L. a. s. à Grimod de la Reynière ; Paris, 7 janvier 1782, 1 p. in-4.

Il lui fait hommage d'une de ses productions, et s'assure de sa gratitude et de son estime.


29. CARRIER (Jean-RuptisLe) - député du Cantal à la Convention, fameux par sa mission à Nantes, n. 1756, décapité 1704.

- L. s. à la Convention ; Nantes, 20 frimaire an II (10 décembre 1793), 2 p. in-fol.

- sont enveloppés les pieds avec du linge et ont combattu avec leurs camarades. Quelle bravoure! o Carrier signale la conduite particulièrement courageuse du citoyen Malhurin Tandy, sous-lieutenant du génie, et il ajoute celte réflexion. « Mais pourquoi faut-il que cet événement ait été accompagné d'un autre qui n'est plus d'un genre nouveau, 5K individus désignés sous la dénomination de prêtres réfractaires sont arrivés d'Angers à Nantes. Aussitôt ils ont été enfermés dans un bateau sur la Loire. La nuit dernière ils ont été tous engloutis dans cette rivière. Quel torrent révolutionnaire que la Loire! » La pièce porte en marge une apostille aul. sig. de M.-J. Chénier.

Précieuse pièce. Il annonce la huitième victoire remportée par l'armée républicaine sur la bande de brigands commandée par Gharette. « L'ennemi a soutenu notre feu pendant deux heures et demie. Trois cents coups de canon affaiblissant ses forces, il a commencé à s'ébranler, alors le pas de charge a été battu sur le champ, v Le I101 régiment et le bataillon de la Charente se sont particulièrement distingués. « Les braves défenseurs de la République que le défaut de souliers avait retenu dans les tentes se.


30. CHALIER (Marie-Joseph) - fameux révolutionnaire, chef du parti montagnard à Lyon, n. 1744, décapité en 1793.

- L. s., signée aussi par le maire et les officiers municipaux de la ville de Lyon ; aux administrateurs du directoire du district; Lyon, 7 septembre 1791, 1 p. in-fol.

Belle et rare pièce relative à une mutation dans la garnison de Lyon.


31. CHAMPIONNET (Jean-Etienne) - 1'illustre général républicain, n. à Valence, 1762, m. 1800.

- 1º L. a. s. à Barras; Paris, 25 messidor an VII (13 juillet 1799), 1 p. in-4.

- 2° L. s. de Milet-Mureau, ministre île la guerre, à Championnet ; Paris, 6 messidor an VII (24 juin 1799), 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées

II lui recommande de bien recevoir le citoyen Pignatelli, envoyé de la République napolitaine prés le gouvernement français ; il lui sera présenté par le général Eblé.


32. CHARLES IX - roi de France, n. 1550, m. 1574.

- P. s. ; Monceaux, 28 avril 1566, 1 p. in-folio

Sentence concernant un appel comme d'abus soutenu par demoiselle Françoise de Rohan.


33. CHAUMETTE (Pierre-Gaspard) - procureur de la Commune de Paris, un des principaux chefs du parti hebertiste, n. 1763, décapité 1794.

- P. a. s. Anaxagoras Chaumette, 1 p. in-8 très oblong

Curieuse pièce. Il atteste volontiers que le citoyen Gail, à l'époque du 10 août, a été trompé sur les principes (les républicains d'alors. Il résulte des informations qu'il a prises sur le compte du citoyen Gail qu'il a toujours été de bonne foi, et que ses voeux ont toujours été pour la liberté de son pays. En conséquence Chaumette se désiste de l'opposition qu'il a mise à la délivrance d un certificat de civisme en faveur de Gail.


34. CHÉRIN (Louis-Nicolas-Henri) - célèbre général, chef d'Etat major de Hoche et de Masséna, n. 1762, hlessé mortellement à la bataille de Zurich, 1799.

- L. a. s. à Lefebvre ; Tirlemont, 4 vendémiaire an VI (26 septembre 1797), 1 p. in-folio

Il se disposait à rejoindre l'armée quand il a appris la mort d'un grand homme, que la République doit vivement regretter et que ses amis pleureront longtemps (Hoche, ami de Chérin, était mort le 19 septembre précédent). Lèfevbre a sûrement reçu les dépêches que le Directoire adressait à Hoche. Il demande qu'il en soit accusé réception. Ces lettres confidentielles de Chérin à Hoche doivent être brûlées. « Malesbury a reçu l'ordre de quitter Lille et la France ; il a été donné pour instruction au général Bonaparte de demander et d'obtenir l'ultimatum de l'empereur dans un délai très court.»


35. CLOOTS (Anarcharsis) - député de l'Oise à la Convention, surnommé VOrateur du genre humain, n. 1755, décapité en 1794.

- Signature découpée sur une pièce collective, 1 p. in-32. Très rare


36. COCHON (Charles) - député des Deux-Sèvres à la Convention, ministre de la police, n. 1749, m. 1825.

- L. a. s. à Garos; Belleville, quartier-général de Charette» 8 vendémiaire an IV (29 septembre 1795), 3 p. in-4

Lettre historique où il fait le récit de la marche de trois colonnes républicaines sur le quartier-général de Charette, en vue d'empêcher la jonction de l'armée de ce dernier avec les troupes de débarquement amenées par la Hotte anglaise. Les brigands n'ont pas résisté, mais ils se sont dispersés sans qu'on puisse les poursuivre, importants détails. Un post-scriptum, daté de Machecoul, le 10, contient le récit d'autres opérations contre Charette.


37. COLBERT (Jean-Baptiste) - le grand ministre de Louis XIV, n. à Reims, 1619, m. 1683.

- L. a. s. à M. de Saignon; Paris, 12 février 1658, 1 p. in-4. Peu commun

Curieuse lettre où il lui demande, au nom du cardinal Mazarin, la vérité sur un tumulte arrivé à Bordeaux. Le cardinal ne veut pas s'en rapporter aux dires des jurais de Bordeaux..


38. COLIGNY (Gaspard de Chatillon seigneur de) - amiral de France, chef du parti huguenot, n. 1519, assassiné le 24 août 1592.

- L. a. s. à Catherine de Médicis ; s. d, 2 p. in-folio

Précieuse pièce. Il regrette autant que nul autre personne du royaume de voir les troubles qui y sont et s'estimerais très malheureux s'il faisait ou conseillait quelque chose pour les entretenir. Il atteste les intentions du prince de Condé. Il a donné à connaître qu'il préférait le bien général au particulier, « vous suppliant très humblement, ma dame, ne pensez point qu'il soit en ma puissance de luy faire changer de résolution, car, hier, avant l'arrivée de Lambert, il estoit allé venir Monsieur le cardinal de Chastillon pour conférer aveques luy sus une lettre que vous luy aviés escripte par leprotonaire de Sarragosse et luy fait entendre qu'il s'estoil submis à tout ce qu'il povoit, avec infinité de raisons que je vouldrois que Votre Majesté peust bien entendre. Madame, je proteste devant Dieu et Votre Majesté que je vouldrais qu'il m'eust costé un bras et la moitié de ce que j'ai vaillant en ce monde et que toutes choses fussent si bien accomenées que l'on peust vivre en saine conscience, l'autorité du Roy et la votre gardée et que chacun feust retiré en sa maison désarmé. Mais, ma dame l'on veoit de telles cruautés s'exercer en plusieurs endroits de ce royaulme, et freschement à Sens, que l'on ne peut attendre que une totable ruine de tous ceux qui font profession de la religion réformée. Aveques les langages qui se tiennent trop publiquement que l'on n'attend aultre chose qu'à nous désarmés pour puys, après, nous couper à tous la gorge ». Il proteste de la droiture de ses intentions. « Lesseurs gages que je vous puys donner de cela c'est que j'ay une confiance dans laquelle j'ai à rendre conte à Dieu quand il luy plaira m'appeler et ung honneur duquel je rendre aussy raison devant les nommes ». -Cette belle et noble lettre est une des plus remarquables que l'on puisse trouver de Coligny ; elle est probablement du commencement de l'année 1562.


39. CONDORCET (Jean-Antoine-Nicolas de Caritat marquis de) - illustre savant, philosophe et conventionnel, membre de l'Académie française, n. 1743 m. 1794.

- L. a. s. ; Hôtel des Monnaies, 19 novembre 1782, 2 p. in-8

Il est compris pour une somme très considérable dans la faillite du prince de Guémenée et se refuse d'accéder à un pacte d'union conclu entre certains créanciers. Le seul objet de cet acte est de mettre la fortune et la personne du banqueroutier à l'abri de toute poursuite afin que, revêtu des premières dignités de l'État il puisse insulter par son f;iste à ceux qu'il a volés. « Il me semble que lorsque des banqueroutiers qui ont préparé une banqueroute de trente millions, qui ont eu trois mois pour mettre en sûreté leurs effets, qui jouissent encore d'un revenu considérable, appartenant à une famille prodigieusement riche et qui a plus [de] deux millions de rentes des bienfaits du Roi, -il me semble que les créanciers n'ont d'autres ressources que de poursuivre la personne de ces banqueroutiers suivant toute la rigueur de la loi et que renoncer à ce droit parce que ces banqueroutiers sont puissants, c'est a la fois lâcheté et sottise.»


40. CORBINEAU (Claude-Louis-Constant-Esprit-Juvénal-Gabriel) - célèbre général, aide-de-camp de Napoléon Ier, n. à Laval (Mayenne), 1772, tué à la bataille d'Eylau, 8 février 1807.

- L. a. s. au citoyen Osselin; Namur, 30, 1793, 1 p. in-8. Rare

Belle pièce signée comme aide de camp du général Harvîile.


41. COUTHON (Georges) - célèbre conventionnel, ami de Robespierre, n. 1756, décapité en 1794.

- L. a. s., signée aussi parles membres d'un comité (de la province d'Auvergne) à leurs représentants; 21 janvier 1790, 1 p. in-folio

Ils leur renouvellent les marques cle leur confiance et de leur estime et les prient d'apporter tout leur zèle à surveiller la division de la province, les fixations des départements, des tribunaux de districts, etc...


42. DAGOBERT (Louis-Simon-Auguste-Fontenelle) - célèbre général en chef de l'armée des Pyrénées-Orientales en 1793, n. à La Chapelle, près Saint-Lô (Manche), m. près de Puycerda, 1794.

- L. a. s. à Bouchotte, Paris, 20 pluviôse an II (8 février 1794), 1 p. in-4. Rare

Curieuse lettre. Il représente que sa suspension l'a forcé de vendre ses chevaux à vil prix et qu'il va être forcé d'en racheter de fort chers. « Je suis un sans-culotte qui a peu de moyens. Ne pourrais-tu pas m'en faire donner de ceux des dépôts, ou enfin m'accorder les secours que tu jugeras convenables. »


43. DAMAS (François-Etienne) - général des guerres de la Révolution et de l'Empire, chef d'Etat-major de Ficher en Egypte, n. 1764, m. 1828.

- L. a. s. à M. Desprez, secrétaire des commandements du prince Louis ; Paris, 24 ventôse an XIII (15 mars 1805), 2 p. in-folio

Intéressante lettre où il donne l'état de ses services et de ses titres pour obtenir une préfecture.


44. DAMDfERRE (Auguste-Henri-Marie Picot marquis de) - célèbre général qui commanda une division à Valmy et à Jemappes, n. 1756, tué à Famars, 1793.

- L. a. s. à M. Beulin; (Arcis), 10 mars 1790, 1 p. in-4.

II le prie d'acquitter une dette pour lui et de verser un louis à la souscription ouverte pour l'érection d'une statue à J.-J. Rousseau


45. DAUBIGNY (Charles) - le célèbre peintre paysagiste, n. 1817, m. 1878.

- L. a. s. à M Delattre ; sans date, 2 p. in-8. Rare

Il lui donne des instructions pour le tirage de quelques planches.


46. DAVID (d'Angers) (Pierre-Jean) - le grand sculpteur, n. 1789, m. 1856.

- L. a. s. à Arago; 24 février 1841, 2 p. in-8

Belle lettre où il refuse de reconnaître à un artiste, même à un membre de l'Institut, le droit d'admettre ou île refuser l'ouvrage d'un confrère. Les artistes doivent avoir la même liberté que les littérateurs ; le public est leur juge. « Nous autres républicains, nous voulons la liberté pour tous et pour tout.»


47. DAVOUT (Louis) - prince d'Eckmühl, duc d'Auerstaedt, illustre maréchal de France, n. 1770, m. 1823.

- L. a. s. au citoyen Gallois; quartier-général près Manheim, 7 vendémiaire an IV (29 septembre 1795), 2 p. in-4. Peu commun

Il lui dit que depuis sa dernière lettre l'année a conquis la ville de Manheim. Dans quelques jours l'armée du Rhin et Moselle se joindra à celle de Sambre-et-Meuse et toutes deux feront repasser le Danube aux ennemis.


48. DESAIX (Louis-Charles-Antoine) - l'illustre général républicain, n. 1768, tué à Marengo, 1800.

- L. a. s. à Barras ; Paris, 10 frimaire an VI ;30 novembre 1797), 1 p. in-4

Jolie lettre où il lui recommande le citoyen Babouin. La minute, aut. sig. de Barras est en tête de la pièce.


49. DIETRICH (Philippe-Frédéric baron de) - minéralogiste, homme politique, maire de Strasbourg, chez qui Rouget de Lis le improvisa la Marseillaise, membre de l'Institut, n. 1748, décapité eu 1793.

- 1° L. s. à Desmarets, membre de l'Académie des sciences ; Toulouse, 18 juillet 1785, 2 p. 1/2 in-4.

- 2° P. s. par Français, ex-président, Gossuix et Choudieü, secrétaires de l'Assemblée nationale ; 2 septembre 1792, 1 p. in-folio, tète et vignette imprimées, cachet

- 3° P. s. par Favernier, commis greffier du Tribunal révolutionnaire; Paris, 8 nivôse an II, (28 décembre 1793), 1 p. 1/2 in-4

Lettre scientifique relative au transport des pierres du fond des lacs par la glace.


50. DOBSENT (Claude-Emmanuel) - juge au premier Tribunal révolutionnaire, puis président après le 9 thermidor.

- L. s. au conventionnel Harmand; Paris, 4 frimaire an III (24 novembre 1794), 1 p. 1/2 in-4. Rare

Il le remercie de l'envoi de l'ordre de mise en liberté du citoyen Le Cler « Encore un heureux, encore un être qui va bénir la révolution. La douce satisfaction que doit éprouver ton coeur est ta plus belle récompense et tout ce que je pourrais te dire est bien faible apres cela.»


51. DUFRICHE-VALAZÉ (Charles-Eléonore) - député de l'Orne à la Convention, surnommé le Caton de la Gironde, n. à Alençon (Orne), 1751, il se suicida, le 30 octobre 1793, en entendant la lecture de son arrêt de mort.

- Apostille de 5 petites lignes aut. sig., sur une lettre de Roland au président de la Convention ; Paris, 30 décembre 1792, 2 p. in-fol. Très rare


52. DUMAS (René-François) - fameux président du Tribunal révolutionnaire, n. 1767, décapité le 10 thermidor an II.

- P. s., signée aussi par Royer, substitut, accusateur public du Tribunal révolutionnaire, et par Goujon ; 21 du 2e mois de la 2° année de la République (12 octobre 1793), 3/4 de p. in-4

Ces signatures sont apposées sur un fragment aut. d'un discours de Gensonné. Gensonné a signé cette pièce, inventoriée lors de son procès où elle dût figurer comme pièce à charge.


53. DUMAS (Alexandre) - célèbre général républicain, surnommé l'Oratius Coclès du Tyrol, père du fécond romancier, n. 1762, m. 1807.

- P. s.; au quartier général de l'armée des Alpes, 28 prairial an II (16 juin 1794), 2 p. in-fol.

Apostille signée sur une lettre du général Dours, commandant d une division de l'armée dont le général Dumas était le chef.


54. DUMOURIEZ (Charles-François) - célèbre général républicain, vainqueur à Valmy et à Jemappes, n. à Cambrai, 1739, m. 1823.

- L. s. deux fois (à Keli.ermann) ; Sainte-Menehould, 21 septembre 1792, 2 p. 1/2 in-fol.

Précieuse pièce écrite le lendemain de Valmy. Du mon riez suppose que Kellermann s'est retiré en paix puisqu'il n'a pas entendu de canonnade; il imagine aussi que Deprez-Crassier a bien effectué sa retraite. Il lui recommande d'établir deux ou trois ponts afin d'arriver a lui par plusieurs colonnes et d accourir à son secours, sans autre avis, des qu'il aura connaissance d'une attaque Le Veneur signale une colonne de Hessois et d'émigrés ; Dumouriez se demande si elle marche sur Cliû Ion.s ; Beurnonville, Stengel et Duval vont les suivre et leur tomber sur les derrières. « Je n'aurois pas offert la bataille mais je l'accepte de bon coeur; nous sommes sur un terrain que nous connaissons, bien animés, bien ensemble et bien préparés. Eux, au contraire, sont découragés, dégoûtés et exténués, ils ont le flux du sang et toutes sortes de maladies. J'espère que nous les tenons ». Dumouriez ajoute que c'est au tour de Kellermann de venir le secourir; le mot de ralliement est Kellermann.


55. DUPETIT-THOUARS (Aristide) - capitaine de vaisseau, 3 l'hémique commandant du Tonnant, n. 1761, tué à Aboukir 1798.

- L. a. s. à Bernardin de Saint-Pierre; château de Saumur, 0 décembre 1781), 3 p. 1/2 in-4, cachet de cire bien conservé

Jolie lettre relative à un échange de fruits contre un exemplaire de Paul et Virginie. « A qui la nature doit-elle plus de reconnaissance qu'à celui qui la retrace aux mortels avec toutes ses beautés ; acceptez ses meilleures productions comme récompense, sans vous embarrasser des ministres de celle divinité ». 11 lui rappelle le refus qu'opposa Rousseau à un don de deux livres de café que voulait lui olfrir Bernardin de Saint-


56. DUPRAT (Jean) - marchand de soieries à Avignon, député des Bouches-du-Rhône à la Convention, membre du parti girondin, n. à Avignon, 1760, décapité le 31 octobre 1793. Il marcha à l'échafaud en chantant la Marseillaise.

- L. s., signée aussi par J.-M. Musset, Vardon et Pu.-Ch. Godpilleau, membres du Comité de sûreté générale de la Convention, aux administrateurs du département de Paris ; Paris, 14 novembre 1792, 1 p. in-fol. Rare

Ils leur recommandent le mémoire de la maison de banque Cottin» Jauge et Girardot.


57. DU ROY (Jean-Michel) - député de l'Eure à la Convention, un des derniers montagnards, n. 1753, décapité en I795.

- L. s., signée aussi par R. Lindet, représentants du peuple en mission dans le département de l'Eure, au président de la Convention nationale; Evreux, 19 juillet 1793, 2 p. in-folio. Rare.

Ils demandent à la Convention de se faire rendre compte des mesures de salut public qu'il est nécessaire de prendre pour éteindre le foyer de la guerre civile. Ce département ne justifie plus les défiances, mais il faut porter la vue sur le Calvados, t Hâtons-nous de délivrer nos concitoyens et de les mettre en étal de se réunir en assemblées primaires et de concourir à l'acceptation de la constitution. Il faut que le château de Caen, l'asile des conjurés, devienne, avant la récolte, leur maison d'arrêt ». (Du Rov fait allusion à la campagne fédéraliste menée par les Girondins).


58. ELIE (Jacob-Job) - un des plus célèbres vainqueurs de la Bastille, général républicain, n. 1746, m. 1825,

- P. a. s.; quartier-général de Chambéry, 11 nivôse an V (1er janvier 1797), 1 p. in-8 oblong

Pièce écrite et signée comme général de division, employé à l'armée des Alpes.


59. FABRE D'ÉGLANTINE (Philippe-François-Nazaire) - poète comique, député de Paris, ami de Danton, n. 1755, décapité 1794.

- P. s., signée aussi par M. de Miramond, secrétaire général de l'administration du Théâtre de Monsieur; Paris, 29 juin 1789, 3 p. in-4

Traité pour la représentation de YAniour et l'intérêt au théâtre de Mon-


60. FAUCHET (Claude) - évêque constitutionnel du Calvados, n. à Dômes (Nièvre), 1744, décapité en 1793.

- P. a. s., signée aussi par Lagrenée, Quinquet, Decorbinière et Dufour, membres du Comité de police de l'Assemblée des représentants de la Commune de Paris; à l'Hôtel de Ville, !>>' septembre 1789, 1 p. in-folio, tête et vignette imprimée, cachet de cire

Ils commettent les sieurs Blanquet et Dessagnes, commis aux aides du département, pour se présenter chez tous les débitants de boissons spiri- tueuses, afin de veiller à la sûreté et à la perception des droits qui sont dûs comme huitième et subvention, etc. La garde nationale est requise de leur prêter main-forte si besoin en est.


61. FAVRAS (Thomas Mahy marquis de) - chef d'un complot mystérieux au commencement de la Révolution, n. 1765, pendu en place de Grève, 1790.

- L. a. s. ; Prison de l'Abbaye, 2 [janvier] 1790, 1 p. in-4

Très curieuse lettre. Mme de Mahy-Savonnierre, sa parente, a vu l'acte d'accusation dirigée contre lui. On n'y trouve rien qui puisse justifier les calomnies atroces cl injurieuses répandues sur son compte. Sa parente a consulté le commissaire du Lary ; il est d'avis que l'on peut commencer une information contre ceux qui répandent de tels bruits dans le peuple. « Je le requerre en conséquence, messieurs, de venir me trouver après vous en avoir demandé la permission. J'espère que vous ne me refuserez pas cette justice, que je crois conforme aux sentiments qui vous animeraient chacun en particulier, si vous étiez à ma place ».


62. FOUQUIER-TINVILLE (Antoine-Quentin) - le fameux accusateur public près le Tribunal révolutionnaire, n. 1747, décapité en 1795.

- P. s.; Paris, 28 messidor an II (16 juillet 1794), 1 p. in-4, en-iête imprimé du Tribunal révolutionnaire et cachet.

Ordre d'écrouer à la maison dite de l'Egalité 44 personnes dont la liste nominative occupe toute la pièce. (La plupart furent condamné!. à mort le 4 thermidor suivant).


63. FRANÇOIS II - roi de France, époux de Marie Stuart, n. 1544, m. 1560.

- L. s. à l'évêque de Limoges ; Fontainebleau, 31 août 1560, 8 p. 1/2 in-folio, la moitié environ est chiffrée

Importante lettre où il le met au courant de ce qu'il a fait pour l'avancement du Concile.


64. FRÉRON (Louis-Stanislas) - député de Paris à la Convention, un des chefs de la réaction thermidorienne, n. 1765, m. 1802.

- L. a. s. à Fabre d'Églantine (rue de la Ville-l'Évêque, une petite maison à.colonnes); Paris, 20 décembre (1792), 1 p. in-8

Curieuse lettre où il se dispute la préférence avec Brune au sujet d'un appartement que Fabre d'Eglantine avait promis de louer à Fréron et qu'il allait donner à Brune. « Brune a sans doute voulu me faire une niche. Viens donc aujourd'hui à la Convention pour que nous causions ; et dé harasse l'appartement le plutôt passible, afin que je puisse le faire arranger. Je l'achèterai les objets que tu laisseras.»


65. FRÉTEAU (Emmanuel-Marie-Michel-Philippe) - conseiller an parlement de Paris, député de la noblesse du bailliage de Melun, n. 1745, décapité en 1794.

- P. s., comme président de l'Assemblée nationale, signée aussi par le Vicomte de Mirabeau et par F AVOUE, secrétaires ; Versailles, 12 octobre 1789, 1 p. in-4, tète et vignette imprimées, cachet de cire bien conservé

Belle et curieuse pièce. Ils certifient que M. d'Arraing est député à l'Assemblée nationale par le bailliage de Soûle.


66. GAUTIER (Théophile) - le célèbre poète et écrivain, n. 1811, m. 1872.

- L. a. s. à M. Beer, 1 p. in-12

Il le prie de laisser aux bureaux de la Vogue parisienne les cinq louis de son article sur les chevaux. « Cela peut vous étonner, vous richard, que j'aie besoin de cette petite somme, mais j'en ai besoin -elle dorera la lin de ma semaine.»


67. GÉRARD DE NERVAL (Gérard Labrunie dit) - le célèbre écrivain, traducteur de Faust, n. 1808, m. 1855.

- L. a. s. à M. Abel, proie de l'imprimerie Gratiot; (Passy, 30 novembre 1853), 3/4 de p. in-8

Il lui donne ses instructions pour la composition d'un volume de souve-


68. GENSONNÉ (Armand) - député de la Gironde, un des principaux girondins, n. 1758, décapité en 1793.

- P. s., signée aussi par Lémontey, Thuriot et Grangeneuve, président et secrétaires à l'Assemblée nationale ; Paris, 17 décembre 1791, 1 p. in-fol., tête et vignette imprimées, cachet. Rare

Certificat d'existence pour leur collègue J.-B.-l. Belle, député du département d'Indre-et-Loire à l'Assemblée nationale.


69. GERLE (Christophe-Antoine Dom) - Chartreux, député de la sénéchaussée de Riom aux Etats-Généraux, n. 1740, m. 1801.

- L. s., signée aussi par les présidents des comités d'aliénation et ecclésiastique ; Paris, 16 décembre 1790, 1 p. in-fol. Peu commun


70. GRANGENEUVE (Jean-Antoine Lafargue de) - député à la Convention, un des principaux girondins, n. 1751, décapité en 1793.

- P. s., signée aussi par C. Basire, Ducos et Ci.. Fauciikt, membres du Comité de surveillance de l'Assemblée législative; Paris, 28 août 1792, 1 p. in-folio. 'Près rare

Ils reconnaissent que MM. Thuillier père et Févelat, commissaires de la section de Mirabeau ont remis au comité de surveillance le carton contenant les papiers trouvés à la levée des scellés chez M. Regnaud, dit de Saint-Jean u'Angély.


71. GUADET (Marguerite-Elie) - député de la Gironde à la Convention, un des chefs du parti girondin, n. 1758, décapité en 1794.

- P. s. comme président de l'Assemblée législative, signée aussi par Stanislas df. Girardin, Delacroix (d'Eure-el-Loir) et Lamarque, secrétaires; Paris, 27 janvier 1792, 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées, cachet. Rare

Certificat de vie pour leur collègue Marin, député de la Moselle, qui a également apposé sa signature sur la pièce.


72. HAUDEBOURG (Antoinette-Cécile-Hortense Lescot Mme) - femme peintre, qui a reproduit avec succès des scènes italiennes, n. 1784, m. 1845.

- L. a. à son mari ; Paris, 20 janvier 1818, 2 p. in-4

Intéressante lettre où elle lui donne des détails sur ses travaux. En guise de signature elle a dessiné à la plume deux petits personnages, un italien et une italienne se donnant la main.


73. HAXO (Nicolas) - célèbre général, qui s'empara de File de Noirmoutiers, n. à Lunéville, 1750, m. 1794.

- L. s. au général Vimeux; Machecoul, 6 frimaire an II (21 novembre 1793), 3 p. in-4

Il lui annonce que les républicains viennent de s'emparer de Machecoul, poste central des brigands. Intéressants détails.


74. HÉBERT (Jacques-René) - dit le Père Duchemc, substitut du procureur de la Commune de Paris, chef du parti qui porta son nom, n. 1757, décapité en 1794.

- L. s. aux membres du Comité de la section du Louvre; Paris, 1!) février 1793, 1 p. in-4, tête et vignette imprimées

Il lui demande lui faire connaître la situation exacte, santé et fortune, de la citoyenne Elisabeth Charlotte Balhié, veuve Du Port Du Tertre, demeurant rue de l'arbre-sec.


75. HENRI II - roi de France, n. 1519, m. 1559.

- P. s. ; 25 mai 1549, 8 p. in-folio

Pièce historique. Instructions pour l'abbé de Bassefontaine qui se rend en Suisse sur l'ordre du Roi.


76. HOCHE (Lazare) - l'illustre général républicain, n. 1768, m. 1797.

- L. s. à Petict ; quartier général de Rennes, 30 pluviôse an IV (18 février 1796), 2 p. 1/4 in-folio. Papier avec la devise : fies non verba

Précieuse lettre, une des plus curieuses que l'on connaisse de Hoche. Il parle de Charette et, conformément au désir du Directoire, il envoie le capitaine Becker à Saint-Gilles s'emparer de ce chef de brigands. « Si Charette, comptant sur ce qui lui a été assuré, est entré dans ce port ou est en route pour s'y rendre, il sera conduit au château de Sauniur. S'il ne s'est pas encore présenté on le poursuivra. Dans le premier cas les perfidies de Charette ne peuvent légitimer mon manque de foi. Je vous prie d'adresser directement au commandant du château de Saumur l'ordre de le faire juger. Dans le second je m'en charge. De cette manière la République sera vengée et personne ne manquera à la délicatesse. Certes, le Directoire ne désapprouvera pas cette conduite d'un homme sur la parole et la fidélité duquel il doit compter. » 11 a consenti avec peine à la fuite de Charette, mais un article de ses instructions le lui ordonnait, parce qu'on croyait, par celte fuite, accéléré la pacification. « Je n'étais d'ailleurs pas fâche de sa fuite. En rendant entièrement les habitants de la Vendée à la République elle leur eut découvert toute sa faiblesse. Les puissances même auraient pu se dire : Charette est un lâche de fuir si réellement il a des forces ; dans le cas contraire, nous ne devons pas lui donner des secours qui lui seraient inutiles. Quelques réflexions politiques suivaient dans ma tête ce faible raisonnement. L'ordre est parti et sera exécuté s'il en est te ms encore. » (Charette avait demandé, le 5 février, à Hoche, par l'entremise de l'abbé Guesdon, l'autorisation de passer à l'étranger-On voit par notre pièce que Hoche avait facilité sa fuite, mais le 20 février, deux jours après la lettre de Hoche, Charette fit savoir au général Gratien qu'il ne voulait plus passer à l'étranger. La poursuite recommença ; Charette fut pris le 23 mars et fusillé à Nantes, le 29). Hoche parle ensuite de la tendance que les hommes, et les militaires en particulier, ont à vouloir dominer. Ainsi dans les villes mises en état de siège quelques officiers ont cru pouvoir se dispenser des égards qu'ils doivent aux civils. Hoche vient de faire à ce sujet les exemples nécessaires. Il n'a jamais voulu établir un gouvernement militaire, encore moins en être le chef. « Eh ! bon Dieu ! que serait-ce qu'une République dont une portion des habitants serait soumise à un seul homme? Que deviendrait la Liberté ? » II poursuivra de tout son pouvoir les ennemis de la République et protégera la Liberté.


77. HOUCHARD (Jean-Nicolas) - célèbre général, le vainqueur de Hondschoote, n. à Forbach (Moselle), 1740, décapité le 15 novembre 1793.

- L. a. s. (à l'avocat Montroni); (1793), 1/2 p. in-4. Rare

Curieuse pièce ainsi conçue : « Je suis détenu, citoyen, à la Conciergerie et soubçonné. Je suis l'homme du monde le plus innocent. Je vous sénés obligé de vouloir vous charger de la défendre [l'innocence]. Fait moi le plaisir de venir me voir ce soir si il étoit possible.»


78. HUGO (Victor) - le grand poète, n. 1802, m. 1885.

- L. a. s. ; Hauteville house, 14 avril, 1 p. in-8.

Intéressante lettre où il parle de Garibaldi.


79. JOURDAN (Jean-Baptiste) - illustre général républicain, le vainqueur de Fleurus, maréchal de France, n. 1762, m. 1833.

- L. s., avec 3 lignes aut., à Kleber ; quartier-général de Wiesbaden, 13 vendémiaire an IV (4 octobre 1795), 2 p. 1/2 in-folio

Pièce historique. Il le prévient que les troupes de l'armée du Rhin et Moselle, situées sur la gauche du Rhin, de Ringen au canal de Frankenthal. sous les ordres du général Schall, sont incorporées dans l'armée Sambre-et-Meuse jusqu'après la reddition de Mayence ; il confie à Kleber le commandement en chef de ces troupes. Intéressants détails militaires.


80. JOURGNIAC SAINT-MÉARD (Jacques-François chevalier) - officier qui joua un grand rôle dans 1'aHaire de Nancy, prisonnier à l'Abbaye en septembre 1792, il échappa aux massacres et écrivit le récit de ses angoisses sous le titre de Mon agonie de trente six heures, ». 1747, m. 1827.

- L. a. s. à Grimod de la Reynière ; Paris, 4 septembre 1806, 1 p. in-4


81. KERSAINT (Armand-Guy-Simon de Coetnempren comte de) - capitaine de vaisseau, député de Seine- et-Oise à la Convention, qui donna sa démission pour ne pas siéger aux côtés des approbateurs des massacres de septembre, n. au Havre, 1742, décapité le 4 décembre 4793.

- P. a. s. ; 18 janvier 1793, 1 p. in-8

Très curieuse pièce, ('/est l'avis motivé de Kersaint dans le procès de Louis XVI. Il se plaint de n'avoir pas trouvé son avis dans le recensement des votes. Il avait déclaré qu'il croit Louis coupable d'avoir conspiré contre la liberté publique, mais on a omis cette explication. « Je dis que je crois et je n'affirme pas, attendu que je n'ay point acquis sur ce fait des convictions juridiques et que mon opinion n est fondée que sur des probabilités et des considérations morales. Que la nation seule a le droit déjuger définitivement, que la vie de Louis sera plus utile au peuple que sa mort, que l'intérêt actuel de la nation exige sa réclusion tout le temps que durera la guerre. » Cette pièce, destinée à être remise sur le bureau de la Convention, fut retrouvée dans les papiers de Kersaint, et cotée par Voulland lorsqu'on instruisit son procès.


82. KLEBER (Jean-Baptiste) - l'un des plus célèbres gène- raux de la République, n. à Strasbourg 1753, assassiné au Caire, 1800.

- L. s. à Lefebvre ; quartier-général au château de Limbourg, L-jour complémentaire an III (20 septembre 1795), 2 p. in-fol.

Il l'autorise à considérer comme bonne la prise faite sur les Autrichiens par son avant-garde. « Je te recommande infiniment de déférence et d'honnêteté vis-à-vis de tous les négociateurs prussiens ; c'est de celte monnaie qu'il faut les payer sur toutes les difficultés qu'ils pourront te présenter, et avec cela, et notre valeur, nous irons loin..


83. LAJARD (Pierre-Auguste) - ministre de la guerre du 16 juin au 24 juillet 1792, n. 1757, m. 1837.

- L. a. s. à M. de Beyssae ; 17 février 1790, 2 p. in-4, tête et vignette imprimées. Belle pièce.


84. LAMARQUE (Maximilien comte) - célèbre général et homme politique qui s'empara de l'île de Captée en 1808, n. 1770, m. 1832.

- 13 l. a. s. ; Girone, 11 novembre 1813, 3 p. in-fol., papier filigrane à l'effigie de Napoléon Ier

Superbe pièce. Il exprime le regret de n'avoir reçu aucune marque de satisfaction après vingt combats toujours heureux, alors que les faveurs pleuvaient autour de lui. Il est la victime d homonymes, on lui attribue ce qui leur arrive d'heureux ou bien on le rend responsable de leur passé. « Quant à moi, Monseigneur, depuis la bataille de Wagram où ma division mérita d'être citée, et où j'eus quatre chevaux tués sous moi, je n'ai rien obtenu. » A ce moment, l'Empereur daigna lui promettre le titre de comte, il attend toujours la réalisation de cette promesse..


85. LAMBALLE (Louis-Alexandre-Joseph-Stanislas de Bourbon prince de) - fils du duc de Penthièvre, époux de la malheureuse amie de Marie-Antoinette, n. 1747, m. 1768.

- L. a. s.; Lucienne, 3 juillet 1765, 1 p. in-4. Très rare

Il annonce l'envoi, avec la manière de s'en servir, d'une composition pour empoisonner les rats de la faisanderie..


86. LAMBALLE (Marie-Louise-Thérèse de Savoir princesse de) - épouse du précédent l'amie de la reine Marie-Antoinette, n. 1749, massacrée le 3 septembre 1792.

- L. s. au marquis de Ségur; Paris, 23 mars 1781, 1 p. in-4. Rare et recherché

Elle lui envoie un mémoire au nom de la Reine, en faveur de M. d'Harméville.


87. LAMENNAIS (Félicité de) - l'illustre auteur des Paroles d'un Croyant, n. 1782, m. 1854.

- L. a. s. à l'abbé Combalot; 26 mai 1833, 2 p. in-8

Précieuse pièce relative à ses démêlés avec Rome. Il le prie de remercier un prélat d'une communication qu'il a bien voulu lui faire. Il sait à quel parti on s'est arrêté à R(ome] et il trouve cela tout simple de la part de pareilles gens. Rien de ce qui vient d'eux ne peut l'étonner, mais il a quitté le champ de bataille où ils ne pourront plus le rencontrer, il se place, comme écrivain, en dehors de l'église et du catholicisme : en dehors de la foi il y a la raison, en dehors de l'Eglise il y a l'humanité. « Simple fidèle en religion, je marche les yeux fermés dans la voie commune à la suite du pauvre charbonnier, sans m'enquérir seulement de tout ce qui est au-delà de mes devoirs personnels de chaque jour. En dehors de ces devoirs, en philosophie, en politique, je me sens libre, parfaitement libre et je ne reconnaîtrai jamais à personne le droit de m'imposer son opinion pour règle en ces matières. Voilà ma résolution et j'y tiendrai.»


88. LAMOURETTE (Adrien) - député à l'Assemblée législative, évêque constitutionnel de Lyon, n. 1742, décapité en 1794.

- L. a. s. ; Chaillot, !1 septembre 1789, 1 p. in-4

Il offre à l'Assemblée nationale un livre qui réduit à un seul et vaste système de philosophie, l'économie de la religion et celle de la société. « Heureux si ce faible fruit de mon travail peut obtenir 1 approbation des Pères de la Patrie et des Sauveurs de la Nation! C'est la plus touchante récompense dont ils puissent couronner les veilles de ceux qui se consacrent à l'étude de la vérité et à la recherche des principes de la félicité publique.»


89. LANNES (Jean) - duc de Montebello, illustre maréchal de France, n. 1769, blessé mortellement à la bataille d'Essling, 1809.

- L. s. (à Berthier); Paris, 26 fructidor an IX (12 septembre 1801), 1 p. in-4

Belle et rare pièce où il exprime le désir de compléter au plus tôt l'effectif de la cavalerie de la garde des Consuls.


90. LA SALLE (Adrien-Nicolas marquis de) - général, premier commandant de la garde nationale parisienne après le 14 juillet 1789.

- L. a. s. à Palloy; 4 mars 1792, 2 p. in-4

Il le remercie de l'envoi de la médaille commémorative de la prise de la Bastille. « Toutes les marques de souvenir que je recevrai d'un aussi bon citoyen et brave patriote me seront toujours précieuses : dans ces premiers moments, à la conquête de la liberté nous marchions tous du même pied, on aurait dit que nous n avions tous qu'un âme dans un million de de corps » Il voit avec chagrin que cet accord a été rompu par des intrigants. Il conseille une observation scrupuleuse de la Constitution.


91. LASALLE (Charles) - un des plus célèbres généraux de cavalerie des guerres de la Révolution et de l'Empire, n. 1775, tué à Wagrarn, 1809.

- L. a. s. à BERTHIER; Amiens, 17 germinal an XIII (7 avril 1805), 1 p. 1/2 in-fol., tête imprimée

Belle et rare pièce où il demande pour aides de camp MM. Théron et Du Coëtlosquet.


92. LASOURCE (Marie-David-Albin) - ministre protestant, député du Tarn à la Convention, ami des Girondins, n. 1762, décapité 1793.

- L. a. s. ; Paris, 4 décembre 1791, 1/2 p. in-4. Rare

Il assure un solliciteur de sa bienveillance, car il est persuadé qu'il a bien mérité de la patrie.


93. LAUZE DE PERRET (Claude-Romain) - député des Bouches-du-Rhône à la Convention, ami des Girondins, n. à Apt (Vaucluse). 1747, décapité le 31 octobre 1793.

- L. a. s. ; Paris, 12 novembre 1792, 1 p. 1/2 in-4. Très rare.


94. LAW (Jean chevalier) - le fameux financier de la 94. Régence, n. 1671, m. 1729.

- L. s. ; Paris, 20 avril 1720, 2 p. 1/2 in-fol. Rare

Curieuse lettre relative au remploi des fonds venant des communautés, Ils pourront être déposés à la Banque et s'il se présente des occasions favorables des arrêts particuliers permettront de les en retirer.


95. LE BOIS (Cicéron) - accusateur public près du Tribu95. nal criminel du département de Paris, n. à Dijon, 1756, décapité en 1795.

- P. s. à l'agent national du district de Bourg-Egalité, 1 p. in-fol., tête imprimée

Il le charge de confisquer les biens, situés à Champigny-sur-Marne de Houdard et de Nicolas Dubiez, condamnés à mort.


96. LECONTE DE LISLE (Charles-Marie-René LECONTE dit) - célèbre poète, membre de l'Académie française, n. 1818, m. 1894.

- Pièce de vers aut. sig., 2 p. gr. in-8. Un trait de plume a été passé sur la signature.

Superbe pièce, dédiée à Thalès Bernard; elle commence ainsi : « Quand le Nazaréen, en croix, les mains clouées, Sentit venir son heure et but le vin amer. « Plein d'angoisse, il cria vers les sourdes nuées, « « Et la sueur de sang ruissela de sa chair.


97. LEHARDY (Pierre) - médecin, député du Morbihan, à la Convention, ami des Girondins, n. à Dinan (Côtes-du-Nord), 1758, décapité à Paris, 31 octobre 1793.

- P. s., signée aussi par MellineT (de la Loire-Inférieure), secrétaire de la Convention ; Paris, 2 mai 1793, 1 p. 1/2 in-4, tête et vignette imprimées, cachet collé. Très rare

Extrait des procès-verbaux de la Convention, concernant le citoyen E.-N. Maillet, capitaine..


98. LÉON (Charles comte) - fils naturel de Napoléon Ier, n. 1806, m. à Pontoise, 1881.

- L. a. s. (au général Gourgaud) ; Paris, 15 août 1849, 2 p. in-fol. Rare

Il lui reproche de lui avoir refusé deux fois sa porte. Il lui écrit le jour de la fête de l'Empereur dans l'espoir que le respect de cette grande mémoire le portera à mieux accueillir le fils de son bienfaiteur.


99. LEPELETIER DE SAINT-FARGEAU (Michel) - député de l'Yonne à la Convention, n. 1760, assassiné par Paris en 1793.

- P. s. avec quatre lignes aut. ; Choisy-aux-Boeufs (Seine-et-Marne), 9 juillet 1791, 1 p. in-4

Il donne congé au fermier de ses terres de Choisy-aux-Boeufs.


100. LESTERPT-BEAUVAIS (Benoit) - élu en 1789, député du Tiers de la Basse-Marche aux Etats Généraux, député de la Haute-Vienne à la Convention, n. au Dorat (Haute-Vienne), condamné à mort avec les Girondins et décapité le 31 octobre 1793.

- L. a. s. au citoyen Gautier ; Paris, 8 septembre 1793, 1 p. 1/2 in-4. Très rare

Il recommande le citoyen Habrioux, chirurgien sous-aide major à l'armée des Pyrénées-Orientales.


101. LEVENEUR (Alexis) - célèbre général, qui s'immortalisa par sa défense de Namur, n. 1746, m. 1833.

- L. a. s. au secrétaire du collège d'Alençon; aux forges de Carouges, 17 thermidor an VIII (4 août 1800), 1 p. in-4

Il le remercie de sa nomination de membre associé du lycée d'Alençon.


102. MAC-MAHON (Edme-Patrice) - duc de Magenta, maréchal de France, second président de 1e République française, n. 1808, m. 1893.

- L. a. s. à une cousine ; 3 avril 1887, 2 p. in-8. Rare

Lettre relative à la Société des secours aux blessés militaires.


103. MAGNAN (Bernard-Pierre) - maréchal de France, commandant de l'armée de Paris en 1851, un des principaux auteurs du coup d'Etat du deux décembre, n. 1791, m. 1865.

- L. a. s. à M. de Failly ; Paris, 25 janvier (1850), 4 p. in-8

Il se plaint de l'ingratitude des Lyonnais qui ne lui ont même pas offert une épée de cent francs. (Il avait réprimé avec vigueur l'insurrection lyon. naise de juin 1849). « Qui donc a combattu à Lyon ? Moi. Qui donc a eu son cheval blessé deux fois et le fourreau de son épée coupé? Moi. Si j'avais été tué, mon cher ami, je puis bien vous le dire, je laissais ma femme et six enfants dans la plus affreuse misère. Je n'ai que mon épée et ma femme la gloire de son père. » Il dit que le président n'a jamais songé à retirer son commandement au général Changarnier. « Les journaux se sont beaucoup trop occupés de moi. Ils ont fait injure au Président et à moi en nous supposant, à l'un ou à l'autre, l'envie de faire un coup d'état, à moi, en me faisant l'instrument de cette folie. ... Dites-le bien à mes amis et dites leur aussi que le Président de la République, qui est l'honneur même n'y songe pas plus que moi.» Curieux détails,


104. MANDAT (Anteine-Jean GAILLIOT marquis de) - commandant de la garde nationale parisienne, n. 1731, tué à l'hôtel-de-ville le matin du 10 août 1792.

- P. s. ; Paris, 1er août 1792, 1 p. in-4

Ordre au trésorier de la Commune de Paris de payer au sieur Dupain vétéran et volontaire du bataillon des Petits-Pères la somme de 250 livres pour l'indemuité de ses fonctions d'adjudant-général de légion.


105. MARGUERITTE (Paul) - écrivAin et romancier contemporain.

- L. a. s. ; 5 mars 1885, 2 p. 1/2 in-4

Jolie lettre où il parle de ses premières oeuvres. Tous quatre paraîtra prochainement ; en le relisant, il s'est attristé, car ses points de vue changent. « Mais le réalisme me fatigue et j'éprouve un lent, mais formidable désir d'envol, une tension vers un bouquin d'imagination et d'amour pur, tout dans du bleu et du rose, avec ou sans petits moutons ».


106. MARIE-LOUISE - impératrice des Français, seconde femme de Napoléon Ier, n. 1791, m. 1847.

- P. s., sur vélin ; Saint-Cloud, 6 septembre 1813, 1 p. gr. in-folio

Pièce signée comme régente de France. Lettres patentes portant autorisation au sieur F.-J. Lang de rester au service du roi de Westphalie.


107. MARINO (Jean-Baptiste) - peintre sur porcelaine, administrateur de la police de la Commune de Paris, n. à Sceaux, compris dans la fournée des chemises rouges et décapité le 29 prairial an II.

- P. s., signée aussi par MICHONIS, FIGUET, etc., administrateurs au département de police; Paris, 4 août 1793, 1 p. in-4.

Ils invitent leurs concitoyens de la section du Théâtre-Français à fournir aux détenus de la maison d'arrêt de la caserne la place de l'Ami du Peuple ce qui leur sera nécessaire, avec les précautions ordinaires.


108. MARTIN DAUCH (Joseph) - député du Tiers de la sénéchaussée de Castelnaudary aux Etats-généraux, le seul protestataire à la séance du serment du Jeu de Paume, n. à Castelnaudary, 1741, m. dans la même ville. 1801.

- L. a. s.; aux Pasquiés, 18 novembre 1788, 1/2 p. in-8 oblong. Rare


109. MAURE (Nicolas-Sylvestre) - député de l'Yonne à la Convention, ami de Marat impliqué dans l'insurrection de Prairial an III, n. à Auxerre, 1743, m. par suicide le 4 juin 1795.

- L. a. s. aux membres du Comité de la 3e section de la Commune de Troyes; Troyes, 12 thermidor an II (30 juillet 1794), 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées. Rare

Il leur signale que le citoyen Manceau s'est comporté avec violence et indécence pendant une séance de la société populaire. Il l'a fait arrêter et demande des renseiguements sur les sentiments politiques de ce citoyen afin de pouvoir le juger avec équité.


110. MERLIN de Thionville (Antoine-Christophe) - député de l'Aisne à la Convention, héroïque défenseur de Mayence contre les Prussiens, n. 1762, m. 1833.

- P. a. s., signée aussi par Élie LACOSTE, VADIER, LOUIS, GOUPILLEAU (de Fontenay) et DUMONT, membre du Comité de sûreté générale de la Convention ; Paris, 20 thermidor an II (7 août 1794), 1 p. in-folio

Le comité arrête que les citoyennes Febronie et Victoire Portalés, déténues à l'Abbaye seront transférées à leurs frais à Somme libre (Saint-Quentin (Aisne).


111. MIRABEAU (Gabriel de RIQUETTI comte de) - le plus grand orateur de la Révolution, n. 1749, m. 1791.

- L. a. s. à Le Noir; au donjon de Vincennes, 6 janvier 1779, 1 p. 1/2 in-4

Très curieuse lettre où il lui dit de ne pas avoir pitié de ses malheurs, mais de s'envelopper dans son devoir et d'être un juge rigide mais équitable. Depuis six ans on attente sur tous ses droits, sur ses propriétés, à commencer sur sa personne, sans qu'on ait daigné l'entendre. Quoique jouissant d'un revenu honnête, et fils d'un homme fort riche, il est dénué de tout, pieds nus, forcé de se servir lui-même malgré de graves incommodités. Il demande si oui ou non le ministre veut le laisser dans cet état. On trouve ses demandes excessives, mais il n'est pas de ces hommes pusillanimes qui s'accommodent de tout. « Parce que ces êtres là n'ont ni caractère ni âme, parce qu'ils n'ont aucune idée des droits de l'homme, ils croient que personne ne doit excéder leur ridicule stature, Pour moi qui pense qu'il ne saurott être indécent de prouver à un homme quel qu'il soit qu'il a tort et que nous rie sommes plus au temps où l'on voyait d'un côté la hardiesse et le pouvoir de tout faire inpunément et de l'autre la crainte et le danger de parler, même pour solliciter justice; je réclame et je réclamerai jusqu'à mon dernier soupir mes droits avec la dignité d'un homme libre dans ses fers, par l'énergie de sa volonté ».


112. MONTANÉ (Jacques-Bernard-Marie) - président du du procès de Tribunal revolutionnaire au moment Charlotte Corday.

- P. s. deux fois, signée aussi par FOUQUIER-TINVILLE et par Ducreux; Paris, 10 mai 1793, 2 p. in-folio.

Curieuse pièce. C'est l'interrogatoire du général Louis-Auguste-Juvénal Harville, accusé d'avoir évacué Namur sans nécessité.


113. MOREAU (Victor) - l'illustre général réoublicain, n. 1763, blessé mortellement dans les rangs ennemis, à Dresde, en 1813.

- L. a. s. à KLEBER, commandant l'aile droite de l'armée de Sambre-et-Meuse; quartier-général à Strasbourg, 12 brumaire an V (2 novembre 1794), 1 p. 1/2 in-folio, jolie vignette de l'armée de Rhin et Moselle.

Il le gourmande sur son excès de modestie, qui l'a empêché d'accepter un commandement en chef. «Il faut un peu se comparer à ceux à qui on a affaire et, en convenant qu'on n'a pas tous les talents et l'expériéece nécessaire pour un poste de cette imporsance, au moins peut-on dire que nos adversaires sont également loin d'atteindre la perfection. La manière distinguée dont vous vous estes acquitté jusqu'à présent de tout ce que vous avez eu à faire, auroit dû vous rendre moins modeste». Il avait conseillé à Jourdan de perdre du terrain plutôt qu'une bataille, Attaqué avec une supériorité de forces par le prince Charles, Moreau a dû reculer mais sans être entamé, après avoir livré deux batailles défensives. Il espère pouvoir s'établir sur la rive droite du Rhin, car c'est très désagréable de faire la guerre chez soi. Il annonce la mort du général Beaupuy.


114. MOUNET-SULLY (Jean) - le célèbre tragédien, sociétaire du Théâtre-Français.

- L. a. s. à un ami ; Paris, 2 p. in-8.


115. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- L. s., écrite par Bourrienne, au général Dugua: quartier-général de Milan, 24 thermidor an V (11 août 1797), 1 p. in-folio. Vignette gravée représentant une Victoire foulant aux pieds les étendards impériaux. Jolie pièce.


116. NAPOLÉON Ier.

- P. s. BONAPARTE, signée aussi par JOSÉPHINE (Tascher de la Pagerie Bonaparte), EUGÈNE BEAUHARNAIS, HORTENSE (Beauharnais Bonaparte), les consuls CAMBACÉRÈS et Le BRUN, les ministres BERTHIER et Decrès; Paris, 10 messidor an X 29 juin 1802), 10 p. in-folio

Curieuse réunion de signatures apposées sur le contrat de mariage de P.-F.-H. Rolland, commissaire des guerres de première classe et de Athanase-Marguerite-Hélène de Chabert.


117. NAPOLÉON Ier.

- L. s. Napoléon à Otto; Strasbourg, 5 vendémiaire an XIII lisez XIV-27 septembre 1805), 1/2 p. in-4

Il lui envoie le Moniteur du 3 dans la crainte qu'il ne l'ait pas reçu. Dans les circonstances présentes il serait bon d'en faire tenir un exemplaire à Berlin, par un courrier extraordinaire, à M. Laforêt (l'empereur fait allusion à la déclaration de guerre à l'Autriche).


118. NAPOLÉON III - empereur des Français, n. 1808, m. 1873.

- L. a. s. à M. Clauzel, 1 p. in-8

Il le remercie de l'envoi du portrait du maréchal Clauzel. «Je le conserverai avec plaisir, comme l'image d'un homme dont j'admire le plus les talents militaires et dont j'estime le plus le caractère politique. Quand vous lui écrirez, dites-lui de ma part qu'il reçoive avec indulgence l'ouvrage d'artillerie que je lui ai envoyé ».


119. NEY (Michel) - prince de la Moskowa, duc d'Elchingen, illustre maréchal d'Empire, n. 1769, m. 1815.

- L. s. au major-général (Soult); Frasnes, 16 juin 1815, 2 p. in-4. Papier filigrané à l'effigie de Napoléon Ier

PRÉCIEUSE PIÈCE historique sur la bataille des Quatre-Bras, l'avant-veille de Waterloo. L'attaque que Ney a dirigée contre les Anglais a été de la plu s grande vigueur, mais une fausse manoeuvre du comte d'Erlon l'a privé d'une grande victoire. « La division du prince Jérôme a donné avec une grande valeur ; S. A. R. a été légèrement blessée. Il n'y a donc eu réelle. ment d'engagé que trois divisions d'infanterie et une brigade de cuirassiers et la cavalerie du général Piré. Le comte de Valmy a fait une belle charge Tout le monde a fait son devoir, excepté le 1er corps (Drouet d'Erlon), L'ennemi a perdu beaucoup de monde ; nous avons pris du canon et un drapeau. Nous n'avons réellement perdu qu'environ deux mille hommes tués et quatre mille blessés ».


120. ORLÉANS (Louis-Philippe-Joseph duc d') - dit Egalité, député de Paris à la Convention où il vota la mort de Louis XVI père de Louis-Philippe, n. 1747, décapité en 1793.

- L. a. s. L.-P. Joseph Égalité à Monge; Paris, 31 janvier 1793, 1 p. in-4

Curieuse lettre écrite dix jours après la mort de Louis XVI. Il le remercie de lui avoir envoyé le brevet d'amiral des armées navales de la République française. « Je me conformerai exactement aux dispositions que vous m'indiquez pour le serment et l'enregistrement. »


121. PONIATOWSKI (Joseph prince) - illustre patriote polonais, maréchal de France, n. 1762, m. noyé dans l'Elster, à Leipzig, en 1813.

- L. s., en français, comme ministre de la guerre de Pologne, à Mme Jourdain; Varsovie, 20 septembre 1810, 1 p. in-folio. Rare.

Le roi de Saxe lui a transmis le placet par lequel elle demande la délivrance d'une partie de la solde du capitaine Rusiecki, pour nourrir les enfants qu'elle a eus de lui. «Je m'empresse de vous annoncer que M. Rousiecki s'étant marié dans ce pays d'après la permission que je lui en ai donnée, je ne saurais le contraindre à alimenter des enfants illégitimes dont l'existence m'est au surplus ignorée. » Il la renvoie devant les tribunaux compétents.


122. RABAUT SAINT-ETIENNE (Jean-Paul) - pasteur protestant, député de l'Aube à la Convention, n. à Nîmes (Gard), 1743, décapité le 5 décembre 1793 pour avoir protesté contre le 31 mai.

- L. a. s. à Dumouriez ; Paris, 26 juin 1791, 2 p. in-4

Il le félicite sur sa bonne étoile. Grâce à son activité et à ses talents la Lorraine a été protégée contre les tentatives de l'Empereur d'Allemagne, « Je n'attends que le moment où toutes nos forces bien ordonnées nous mettront sur un pied respectable pour proposer le rappel de nos ambassadeurs, la publication de notre manifesté national et de la déclaration des droits des nations, pour que notre constitution soit notifiée aux ambassadeurs étrangers résidens a Paris et l'offre de notre alliance aux nations qui en voudront. »


123. RAMEL (Jean-Pierre) - général, qui fut déporté lors du 18 fructidor, commandant du département de la Haute-Garonne en 1815, n. à Cahors, 1768, assassiné par les royalistes à Toulouse en 1815.

- L. a. s. à Scherer; Paris, 16 fructidor an V (2 septembre 1797), 2 p. 1/2 in-folio

Il lui demande si le Directoire a fait faire un rapport sur son compte. Il est prêt à être jugé et à donner tous les renseignements qu'on voudra exiger. Intéressants détails. (Il fut condamné à la déportation quelques jours après)..


124. RENAN (Ernest) - l'illustre auteur de la Vie de Jésus, membre de l'Académie française, n. 1823. m. 1892.

- L. a. s. ; Paris, 21 mai 1886, 2 p. in-8

Il remercie pour un article dont il a été l'objet. « Vous avez parfaitement compris ma pensée. Dans cette grande débâcle des croyances surnaturelles, la joie de vivre doit être conservée comme un principe de moralité. La joie est chose saine ; elle ne va pas sans un fond d'honnêteté. »


125. RENAUDIN (Jean-François) - célèbre marin, qui commandait le Vengeur dans le combat naval du 1er juin 1794, n. à Saint Martin du Gua (Charente-Inférieure), 1757, m. au même endroit, 1809.

- L. a. s. à la citoyenne Thibaud ; Toulon, 21 fructidor an III (7 septembre 1795), 2 p. in-4. Raccommodée. Rare

Il lui annonce la mort de son frère, décédé par suite des fatigues de la guerre..


126. ROBESPIERRE (Maximilien de) - le célèbre conventionnel, n. 1758, décapité en 1794.

- P. s. de Robespierre, 2 p. in-4

Cette signature, d'une forme rare, se trouve sur un feuillet couvert de signatures, évidemment détaché d'une pétition. Parmi les autres signataires on remarque Philippe-Egalité, Voulland, Ch. de Lameth, Huot-Goncourt Louis de Noailles, etc...


127. ROBESPIERRE jeune (Augustin-Bon de) - député de Paris à la Convention, n. 1764, décapité avec son frère en 1794.

- L. s., signée aussi par ses collègues Fréron, Ricord et Saliceti à leur collègue Barras; Ollioules, 27 frimaire an II (17 décembre 1793), 3 p. in-4

Curieuse pièce où ils font le récit de la prise d'une batterie anglaise au siège de Toulon. Les deux premières pages sont écrites par Fréron et la troisième par Saliceti. Ils lui annoncent une victoire. Le matin à deux heures les républicains ont attaqué la redoute anglaise. Une colonne s'est débandée au cri ordinaire de trahison, mais Fréron et le général Dugua l'ont reformée. Les représentants du peuple se sont mis à la tête des colonnes, les soldats de la Liberté ont sauté dans les retranchements, la terreur s'est emparée des satellites espagnols, anglais, piémontais et napolitains, les uns ont fui, les autres ont été exterminés. Ils escomptent la chute prochaine de Toulon.


128. RONSIN (Charles-Philippe) - général républicain, ami d'Hébert, n. 1752, décapité en 1794.

- L. a. s. aux commissaires de la Convention ; Liège, 12 décembre 1792, 1 p. in-4.

Il prend les mesures nécessaires pour découvrir les accapareurs qui font hausser le prix des denrées


129. SAINT-HURUGE (Victor-Amédée marquis de) - fameux révolutionnaire, qui participa aux journées d'octobre 1789 et du 20 juin 1792.

- L. s. au maire de Paris et aux représentants de la Commune; Prison du Châtelet, 1 p. in-folio

Il a adressé un mémoire au prévôt de la maréchaussée de l'île de France à l'effet d'être élargi provisoirement. Les juges du Châtelet lui ont conseillé de s'adresser en même temps aux représentants de la Commune. Il les supplie de le mettre en liberté provisoire.


130. SALLE (Jeau-Baptiste) - député de la Meurthe à la Convention, proscrit avec les Girondins, n. 1760 décapité en 1794.

- P. s., signée aussi par CREUZÉ-LATOUCHE, tous deux comme secrétaires de la Convention ; Paris, 10 décembre 1793, 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées, cachet. Rare

Extrait des procès-verbaux de la Convention, concernant les inconvénients qui résultent des mesures prises par Palloy pour la démolition des baraques du Carrousel et autres bâtiments attenant au château des Tuileries..


131. SANSON (Charles-Henri) - le bourreau de Paris, qui exécuta Louis XVI, n. 1740, m. 1793.

- L. a. s. ; 22 janvier 1790, 1 p. in-4. Très rare

Lettre relative à un procès qu'il soutenait contre un M. Prudhomme..


132. SCHNEIDER (Euloge) - le fameux accusateur public près le tribunal criminel du département du BasRhin, n. 1756, décapité en 1794.

- L. a. s., en français; 15 pluviôse (3 février 1794), 1 p. in-4

Curieuse lettre écrite de prison. Il a bien reçu les 100 francs et il espère qu'il ne languira plus longtemps en prison. Il est désespéré de ne pas recevoir de nouvelles de sa femme..


133. SIÈYES (l'abbé Emmanuel) - célèbre constituant et conventionnel, directeur, n. 1748, m. 1836.

- L. a. s. à Mme Talma (Julie Carreau) ; 8 thermidor, 1 p. in-4

Il lui exprime le désir de l'emmener à Ormesson chez Mme Rousseau.


134. SILLERY (Charles-Alexis BRULART marquis de) - député de la Somme à la Convention, n. 1737, décapité en 1793.

- L. s., signée aussi par PrieuR (de la Marne) et CARRA, commissaires de la Convention; Châlons, 27 septembre 1792, 3 p. 1/2 in-folio. Rare

Ils rendent compte de leur mission à l'armée. Ils détaillent la force des garnisons de Meaux. La Ferté-sous-Jouarre, Château-Thierry, Dormans, Epernay, Châlons. Ils comptent partir le lendemain pour se rendre au camp de Kellermann et de Dumouriez. « La situation où se trouvent les ennemis est faite pour nous donner de grandes espérances et nous croyons jue c'est dans un moment tel que celui où nous sommes qu'il est du devoir de vos commissaires d'aller dire à l'ennemi que la Convention nationale périra s'il le faut pour la défense de la Liberté et pour assurer le bonheur de la République et qu'elle met sa confiance dans le courage et la valeur des braves soldats citoyens de la Patrie. »


135. SOMBREUIL (Marie de) - comtesse de Villelume, célèbre par son dévouement envers son père pendant les massacres de septembre, n. 1774, m. 1823.

- L. a. s. à M. de Weicheneim, capitaine de la légion de Hohenlohe; 14 mars 1818, 1 p. in-4

Belle lettre relative à son fils, qui se rend en garnison à Valence; elle exprime ses inquiétudes maternelles sur l'issue du voyage.


136. SULLY-PRUDHOMME (Armand) - le célèbre poète, membre de l'Académie française.

- L. a. s. à Philippe Gille ; Paris, 26 novembre 1895, 2 p. in-8.

Jolie lettre où il le remercie d'avoir présenté au Figaro ses Réflexions sur l'art des vers.


137. TALLIEN (Jean-Lambert) - fameux conventionnel, un des auteurs de la chute de Robespierre, n. 1769, m. 1820.

- 1° L. a. s., signée aussi par BERNARd (de Saintes) et INGRAND, président et secrétaires du Comité de sûreté générale; Paris, 20 février 1793, 2 p. in-4

- 2° L. s. du COMTE ANGLÈS, ministre d'État, préfet de police, au docteur Barras, médecin attaché à la préfecture de la Seine ; Paris, 20 septembre 1816, 1 p. in-4

Curieuse lettre à leurs collègues d'un comité de la Convention. Ils les préviennent qu'ils reçoivent journellement un grand nombre de réclamamations de la part des prisonniers détenus dans les diverses maisons d'arrêt sur les lenteurs qu'éprouvent les procès criminels, qui proviennent assure-t-on, de l'organisation actuelle du tribunal criminel du département de Paris. Ils demandent un prompt rapport sur la réforme de ce tribunal.


138. THIERS (Adolphe) - le grand homme d'Etat, premier président le la 3e Republique française, n. 1797, m. 1877.

- L. a. s. à MÉRIMÉE; lundi, 10 mai, 1 p. in-4.

Il le remercie de l'envoi d'un ouvrage. Il aime l'histoire romaine par dessus toutes les autres; c'est un sujet qu'il aimerait à traiter.


139. VALMORE (Marceline Desbordes Mme) - célèbre femme poète, n. 1785, m. 1859.

- La Vieillesse, pièce de vers aut. sig., 2 p. in-4. Jolie pièce.


140. VERLAINE (Paul) - célèbre poète, auteur de Sagesse, n. 1844, m. 1896.

- Ballade Sappho, pièce de vers aut. sig., 1 p. in-4.


141. VIGNY (Alfred de) - le célèbre poète de l'Académie française, n. 1799, m. 1863.

- L. a. s. (à Busoni); 12 novembre 1851, 13 p. in-8

Importante lettre, une des plus longues que l'on connaisse d'A. de Vigny, Il parle d'abord du rétablissement de sa santé, dont le mauvais état a causé son longsilence. Puis il réconforte Busoni à l'égard de sa fille; ses projets de bonheur renz itront avec le calme. Vigny parle ensuite des affaires du pays: il compare l'Assemblée et les électeurs à deux locomotives lancées l'une contre l'autre et se demande laquelle écrasera l'autre. Peu importe le nom du chef de l'Etat, roi, empereur ou président de la République. L'Assemblée criera au 18 brumaire au premier mouvement de celui-ci et lui, à chaque geste de l'Assemblée, criera à la Convention. Vigny parle ensuite de sa correspondance avec son éditeur, et s'étonne de la vente régulière et rapide de ses oeuvres. Charpentier avoue naïvement n'y rien comprendre. Cinq-Mars et Stello deviennent introuvables à Londres, et, au dire d'un correspondant sont adoptés comme classiques. Cinq-Mars est considéré à l'étranger comme un perfectionnement dans notre langue. « Il y a quelques vingt ans qui nous eut dit, à nous autres romantiques ardens, que l'ouvrage de l'un des chefs de l'Ecole serait placé par des juges plus froids à côté de Racine et de Boileau, nous eussions jeté de beaux cris.» Intéressants développements.


142. VINCENT (François-Nicolas) - ardent révolutionnaire, ami de Danton, secrétaire général du ministre de la guerre sous Bouchotte, n. 1767, décapité avec les Hébertistes, le 24 mars 1794.

- 1° P. a. s., signée aussi par Jourdeuil, membre du Comité de surveillance de la section du Théâtre-Français; Paris, 14 août 1792, 1 p. in-4

- 2° P. s. par LOUIS, AMAR et LACOSTE, membres du Comité de sûreté générale de la Convention ; 28 frimaire an II (8 décembre 1793), 1 p. in-folio.

Mandat d'amener le sieur Dulauzel, demeurant rue Hautefeuille, à l'hôtel d'Angleterre.


143. VOLTAIRE (François-Marie AROUET) - le grand écrivain, n. 1694, m. 1778.

- L. a. s. à M. Molé, rue du Sépulchre, vis-à-vis la cour du Dragon, 1 p. in-8

Curieuse lettre, de sa vieillesse. Il lui demande en grâce de passer un moment chez M. de Villette. « Comptez que je ne cherche qu'à mourir votre ami, comme je suis l'un de vos plus zélés partisans d'après la voix publique.»


144. WESTERMANN (François-Joseph) - échevin de Strasbourg, général, qui se distingua par son audace en Vendée, n. 1751, décapité avec Danton en 1794.

- 1° L. a. s. au général en chef Marceau, sur la route de Laval ou à Laval; 26 frimaire an II (16 décembre 1793), 1 p. in-4

- 2° P. s. par CAMUS, garde des archives de la République; Paris, 17 messidor an VII (5 juillet 1799), 1 p. in-folio, cachet

L'ennemi a des ailes; il veut passer la Loire à Ancenis et à Varades. « Je suis l'ennemi de pas à pas et à chaque minute, et chaque heure on en tue. Je me trouve dans ce moment qu'avec tout au plus 130 hommes de cavalerie ; tout le reste a resté en arrière et s'il ne me restoient plus que dix hommes je poursuivrois. Les brigands sont absolument aux abois ; profitons du moment..


145. WIMPFFEN (Félix de) - général, député de la noblesse généraux, défenseur de Thionde Caen aux Etats ville contre les Prussiens, n. 1744, m. 1814.

- 1° L. a. s. au citoyen Bougon de Longroie, procureur-général syndic du département du Calvados; 19 février, 2 p. in-4

- 2° P. a. s. de KERVELEGAN, signée aussi par ROVÈRE, P.-M. DELAUNAI, LOMONT, PIERRET, CALÈS, BAILLY, PEMARTIN, BAILLEUL, YSABEAU et Boudin, membres du Comité de sûreté générale de la Convention nationale ; Paris, 24 thermidor an III (11 août 1795), 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées

Il demande que l'on rappelle à Caen les 6 compagnies du Calvados en garnison à Lauterbourg, on pourrait les réformer et les instruire.


146. YSABEAU (Alexandre) - oratorien, député d'Indre-etLoire à la Convention, n. 1754, m. 1831.

- L. a. s., à ses collègues, représentants du peuple près l'armée de Pyrénées-Orientales ; Pau, 17 juillet 1793, 2 p. in-folio.

Il se plaint que le général Exéa ait licencié plusieurs compagnies de réquisitions des départements voisins, qui commençaient à être utiles. «Il est bien important de nous ôter cet ivrogne qui gâte tout, et de le remplacer, par un homme actif qui soit un peu plus républicain que le sieur d'Exéa auquel la République donne la colique. » La désertion a été de 1600 hommes. On voit clairement qu'il existe, là comme ailleurs, un plan de trahison..


147. ZOLA (Émile) - le célèbre romancier, n. 1840, m. 1902.

- L. a. s. ; Médan, 26 août 1883, 2 p. 1/2 in-8

Il envoie le sommaire de la Joie de vivre. C'est un drame intime qui se passe entre cinq ou six personnes, dans un petit village du bord de la Manche. « C'est une oeuvre de psychologie pure et de passion. Aucune description ne ralentit la marche du drame... La joie de vivre c'est le sacrifice, c'est de vivre pour les autres. » Si deux ou trois passages paraissent trop vifs on pourra les atténuer. « L'oeuvre d'ailleurs est très morale, tout à fait bonne pour le public anglais. »


148. ZOLA (Émile).

- L. a. s. ; 25 novembre 1884, 2 p. in-8

Belle lettre relative à Germinal. Il est très pessimiste, car il croit la catastrophe très proche. « J'ai passé à côté de votre idylle, de vos gendarmes partageant leur soupe avec les grévistes, pour aller droit au drame fatal de toute guerre civile, aux fusils des soldats qui partent tout seuls contre des foules désarmées. »


149.

- P. s. par FRANÇOIS Ier; Folembray, 31 octobre 1545, 1 p. in-folio.

Instruction à l'amiral d'Annebaut, au chancelier Olivier et à M. de Lafont (Gilbert Bayard) pour ce qu'ils auront à faire et traiter avec les envoyés du roi d'Angleterre concernant la reddition de Boulogne et du Boullonais


150.

- 25 pièces

Copies contemporaines de documents concernant ces deux souverains. En voici une brêve énumération : Lettres de la reine Elisabeth d'Angleterre, arrêté du parlement d'Ecosse concernant le mariage du dauphin avec la reine dudit pays, pouvoir donné par la reine d'Angleterre à Clinton, memoires de l'ambassadeur d'Angleterre, instructions de M. de Brézé, envoyé en Ecosse, déclaration de la reine d'Angleterre contre les Français, etc.


151.

- Pouvoir du Roy à Messieurs les commissaires y dénommez pour aller en Angre traicter des moiens du mariage d'entre la Royne dud. pays et Monseigneur le duc d'Anjou, frère unicque dud. sr Roy, manuscrit contemporain, 78 p. in-folio

DOCUMENT HISTORIQUE, qui contient la copie de documents concernant le projet de mariage du plus jeune fils de Catherine de Médicis avec la reine Elisabeth d'Angleterre.


152.

- P. s. par le cardinal de Richelieu ; Paris, 25 mars 1625, 11 p. in-folio

CURIEUX DOCUMENT PARISIEN, qui comprend les devis de maçonnerie, de charpenterie, de menuiserie, serrurerie, vitrerie, qu'il convient de faire pour le cardinal de Richelieu dans sa maison de la rue Saint-Honoré (Le Palais-Cardinal, devenu le Palais Royal). Il s'agissait de construire ur espèce de logis, partie d'un plus grand dessein, dont la principale face sera sur le jardin et d'alignement sur le vieux logis déjà fait, et l'autre face du côté d'une petite cour qui sera entre mur du voisin et le dit corp: . -Cette pièce est eurieuse, non seulement à cause de l'histoire de logis, du monument auquel elle se rattache, mais elle l'est encore par le détail des travaux à exécuter, leurs prix, etc...


153.

- 10 L. s. de CAHIER de GERVILLE, procureur syndic de la Commune de Paris, au président du district de la Sorbonne ; Paris, 16 janvier 1790, 1 p. 1/2 in-folio, tête et vignette imprimées

- 2° L. a. s. de PachE, maire de Paris; 16 avril 1793, 1 p. infolio

Il le prévient que pour satisfaire à l'arrêté pris par le district de la Sorbonne le 31 décembre dernier il a fait assigner le 11 janvier le sieur Marat au tribunal de police pour voir supprimer le n° 83 de son journal. Le sieur Marat n'a pas encore paru à l'audience.


154.

- P. s. par TALLIEN, secrétaire-greffier de l'Assemblée générale des représentants de la Commune de Paris; Paris, 4 septembre 1792, 1 p. 1/2 in-folio, tête et vignette imprimées

Curieux document prescrivant l'épuration, dans les bureaux de tous genres soumis à l'inspection ou sous les ordres de la Commune, des commis qui auraient donné des preuves d'incivisme, en assistant à des assemblées anti-populaires ou en adhérant par leurs signatures à des pétitions ou adresses contraires à la liberté publique et à la tranquillité de leurs concitoyens.


155.

- P. s., signée aussi par GARDIEN, SAURINE, BOLOT, BOUSSION, BERNARD (de l'Aveyron), RUAMPS, BORIE, JACQUES RABAUT, PELLISSIER, conventionnels, membres de la Commission des Douze ; Paris, 22 novembre 1792, 1 p. in-4

La Commission des Douze requiert le commandant du poste de la Convention de conduire à la prison de l'abbaye le citoyen Dufresne Saint-Léon. Plusieurs des signatures énumérées ci-dessus sonf rares.


156.

- P. s. de Garat, ministre de la Justice ; Paris, 5 décembre 1792, 1 p. 1/2 in-fol., vignette gravée de Moisy

Décret de la Convention annonçant qu'il y a lieu à accusation contre l'alleyrand, ci-devant évêque d'Autun et que le scellé sera mis sur le champ sur ses papiers.


157.

- P. a. s. de G. ROMME, 1 p. 1/2 in-4

Minute d'un décret de la Convention décernant les honneurs du Panthéon à Marat et à Le Peletier. Les portraits de Le Peletier et de Marat, peints par David et offerts par lui à la nation, seront placés dans le lieu des séances de l'Assemblée des représentants du peuple, etc.. La pièce porte un bon à expédier aut. sig. de Merlin (de Thionville).


158.

- P. s. par Auger, inspecteur, MERLIN (de Thionville), Philippeaux et FRÉCINE, secrétaires de la Convention ; Paris, 21 brumaire an II (11 novembre 1793), 1 p. in-fol.

Curieuse pièce ainsi conçue: « Rouard, curé de Chantilly, marié et membre du département de l'Oise, écrit à la Convention qu'il ne veut plus être prêtre. La Convention décrète l'insertion de sa lettre au bulletin. »


159.

- P. a. s. d'AMAR, rapporteur des comités de salut public et de sûreté générale ; 28 brumaire (an II-18 novembre 1793), 1 p. in-4 oblong

Minute d'un décret à faire voter parla Convention. L'article Ier approuve l'arrestation opérée la veille sur l'initiative des comités, des représentants Basire, Chabot, Delaunay d'Angers et Jullien de Toulouse. L'article II charge les comités de lui présenter un rapport sur la conspiration dont il s'agit dans les déclarations qui ont été faites par Basire et Chabot au Comité de sureté générale.


160.

- P. a. s. de Le Bas, signée aussi par DAVID (J.-L.), Amar, P. LOUIS, LACOSTE et LAVICOMTERIE, membres du Comité de sûreté générale Paris, 12 germinal an II (1er avril 1794), p. in-4, tête imprimée et cachet. Les pièces aut. sig. de 1 Le Bas sont très rares

Le Comité arrête que Laveaux, journaliste, sera mis en arrestation à Sainte-Pélagie par mesure de sureté générale.


161.

- P. s. par COUTHON, SAINT-JUST, R. LINDET, membres du Comité de salut public ; Paris, 27 germinal an II (16 avril 1794), 3 p. 1/2 in-fol., tête et vignette imprimées.

Règlement pour l'organisation du travail dans le bureau de la commission des dépêches


162.

- P. s. par AMAR, A. DUMONT, MERLIN (de Thionville), LEGENDRE, BAYLE et Vadier, membres du Comité de sûreté générale ; Paris, 15 thermidor an II, 1 p. 1/2 in-4

Le Comité, informé que le citoyen Gravier, portier de la maison de la Justice a été incarcéré il y a environ deux décades pour avoir fait part à plusieurs personnes que Le Bas, Saint-Just et Robespierre avaient les clefs d'une porte de la maison de la Justice au moyen de laquelle ils se réunis saient les nuits avec Herman et Lanne, arrête que le citoyen Gravier sera à l'instant mis en liberté. ARMÉE D'ITALIE.


163.

- P. s. par CAMBACÉRÈS, CARNOT, DELMAS, RICHARD, PRIEUR (de 165 166. 37 GUYTON et FOURCROY, membres du la Marne), COCHON, comité de salut public ; Paris, 22 brumaire an III (12 novembre 1794), 1 p. in-fol. oblong. Jolie vignette de Garneray et Quéverdo

PIÈCE HISTORIQUE: « Le comité de Salut public arrête que Scherer, général en chef de l'armée d'Italie, se rendra sans délai à son poste. »


164.

- P. s. de MACDONALD, général en chef de l'armée de Naples; quartier-général de Sienne, 4 prairial an VII (23 mai 1799), 4 p. petit in-folio.

Instructions minutieuses pour la marche des divisions Rusca et Salmel tendant à la prise de la ville d'Arezzo. L'expédition était aux ordres du général Rusca.


165.

- P. s. par le général LAHARPE; s. d., 1 p. 1/2 in-4

Pièce historique. Sommation faite au gouverneur de Savone. Le général La Harpe démontre au gouverneur de Savone que les Autrichiens vont s'emparer de cette place, ce qui génerait considérablement les mouvements des armées françaises. En conséquence il lui demande l'entrée d'un corps de troupes françaises dans la citadelle. «Je ne vous dissimule pas, Monsieur le gouverneur, que si vous faisiés tirer sur ma troupe vous pourriez être cause de maux incalculables, vous répousseriez les amis les plus vrais de la République de Gênes, vous lui aliéneriés toute la République Française. » Il donne sa parole d'honneur que les troupes françaises évacueront Savone lorsque le danger sera passé.


166.

- Sous ce numéro, on vendra plusieurs lots d'autographes non catalogués.