Published by Noël Charavay in Paris on/in 1904.
A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11672. See the online.
Catalogue encoded by Ljudmila Petkovic, Projet e-Ditiones, Université de Neuchâtel.
Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)1. ACADÉMIE FRANÇAISE
- 150 pièces.
P. Loti, E. Augier, Berthelot, F. de Lesseps, Duruy, V. Hugo, Desèze, P. Lebrun, cardinal de Bernis, Nodier, Chateaubriand, Lamartine, etc...
2. ANCRE (Léonora Doiu dite Galigaï marquise d') - épouse de Concino Conciui, favorite de Marie de Médicis, née vers 1580, brûlée le 8 juillet 1617 comme sorcière.
- P. s., signée aussi par François de Bassompierre, le célèbre maréchal de France; Palais du Louvre, 24février 1612, 4 p. in-folio. Très rare
3. ANGIVILLER (Charles-Claude de la Billarderie comte d') - maréchal de camp, directeur général des bâtiments du Roi, membre de l'Académie des sciences, m. 1810.
- 1º L. a. s. à M. de Lille [ou Delille] ; 8 mai 1780, 1 p. 1/2, in-4.
- 2° 4 l. aut. au marquis de Bièvre ; 1780-1787, 15 p. in-4
Lettre relative à la cession de son cabinet d'histoire naturelle au Roi.
4. ARGAND (Aimé) - physicien, inventeurdes lampes à courant d'air et cheminée de verre, né à Genève, 1755, m. 1803.
- P. s. ; Paris, 30 juin 1792, 1 p. in-4. Très rare
Réglement d'un mémoire de fournitures faites au Théâtre-Feydeau en décembre 1791, janvier et mars 1792.
5. ARGOUT (Antoine-Maurice-Apollinaire comte d') - célèbre homme d'Etat, ministre de Louis-Philippe, gouverneur de la Banque de France, né à Vessilieu (Isère), 1782, m. 1858.
- 6 l. a. s. à M. Gautier, régent de la Banque de France; Paris, 3 septembre-4 octobre 1841, 35 p. in-8
Important dossier. 3 septembre 1841. Il donne des renseignements sur la situation du portefeuille de la Banque de France et parle des compétitions qui s'élèvent pour le futur personnel des nouvelles succursales. -7 septembre 1841. Le Chancelier de France l'a nommé membre de la Commission chargée d'instruire le procès de Quénisset, l'auteur d'un attentat contre le duc d'Aumale. Strasbourg, Angers, toutes les villes qui ont fait d'abord la sourde oreille aux propositions de la Banque, réclament aujourd'hui des comptoirs. -27 septembre 1841. Il parle de la Banque d'Angoulême et de la situation financière de cette ville où tout le monde veut faire des affaires avec des capitaux insuffisants, de l'étal du portefeuille de la Banque de France, de la faillite Joubert, des recherches faites pour l'amélioration des billets, de la hausse des actions, etc. -29 septembre 1841. Après s'être entretenu des affaires de la Banque il parla de la création des chemins de fer. Il croit à leur réussite. Les députés ont une propulsion violente à ce genre de construction et le ministre ne peut aller contre. D'ailleurs on ne peut rester trop en arrière des autres pays. -4 octobre 1841. La fuite du jeune d'Est a mis plusieurs agents de change dans l'embarras. Ils n'ont du reste que ce qu'ils méritent car il faut être fou par la tète pour faire des opérations colossales sur la périlleuse parole d'un lion du Jockey-Club. On dit Rothschild à la baisse ; il le crie fort et ferme et cependant c'est son intérêt. Cela n'a pas empêché la rente de monter.»
6. ARTISTES (Peintres, sculpteurs, graveurs, architectes).
- 160 pièces.
Ingres, Eng. Delacroix, Fantin-Latour, H. Chapu, Fontaine, Bellangé, A. Grévin, E. Lévy, Valenciennes, Cogniet, Dantan, Elex, etc..
7. ARTISTES (Peintres, sculpteurs, graveurs, architectes).
- 150 pièces environ.
A. de Neuville, Decamps, Delacroix, Isabey, Gavarni, Basait, Elex, Huvé, G. Coustou fils, Gaulle, II. Vernet, Mme Jaquotot, etc...
8. ARTISTES DRAMATIQUES.
- 160 p. environ.
Jeanne Granier, Eugénie Doche, Jndic, Febvre, Bouffé, P. Guey- mard, Ligier, Régnier, Duchesnois, Dupiez, Bocage, Dumaine, Arnal, E. Fleury, E. Guyon, Mme Carvalho, etc...
9. ARTISTES DRAMATIQUES.
- 150 p. environ.
Coquelin aîné, L. Munie, Jane Hading, Samson, R. Bloch, W. de Boncza, M. Brandès, Sarah Bernhardt, P. Berlon, Laferrière, Suzanne Lagier, C. Brancha, Mme Volnys, Geffroy, Levassor, etc...
10. AUMALE (Henri d'Orléaas duc d') - général, historien du grand Coudé, membre de l'Académie française, n. 1822, in. 1897.
- L. a. s. (à Guizot); Alger, 14 février 1848, 1 p. in-4
Il le félicite sur le discours qu'il a prononcé le 4 février précédent et le remercie cordialement pour l'éminent service qu'il a rendu au Roi et à tous les siens et à l'état de choses qu'ils représentent. « Vous avez été monarchique et libéral, éloquent et vrai. Vous avez esquissé avec une grande élévation de pensée et un rare bonheur d'expression, la position que peuvent avoir les princes d'un état constitutionnel. Vous avez démontré qu'ils pouvaient remplir certaines fonctions publiques sans attenter aux institutions et sans gêner la liberté d'action du gouvernement représentatif. Vous avez défendu la position qu'on voulait nous contester parmi les serviteurs du pays ! » (Celte lettre dût arriver à Paris au moment de la révolution du 24 février 1848).
11. BARTHEZ (Paul-Joseph) - célèbre médecin, membre associé de l'Académie des Sciences et de l'Académie des Inscriptions, n. à Montpellier, 1734, m. 1806.
- 1° L. a. s. à Madame de Loniénie ; Paris, 7 octobre 1788, 2 p. in-4.
- 2º L. a. s. à la même; Paris, 14 octobre 1788, 3 p. in-4
Il refuse d'accepter les 2400 livres qu'elle lui a envoyées pour le payer des soins qu'il a donnés à l'archevêque de Sens (Et.-Ch. de Loménie de Brienne).
12. BERZÉLIUS (Jean-Jacques) - illustre chimiste suédois, associé étranger de l'Académie des Sciences, n. 1779, m. 1848.
- 1º L. a. s., en français, au docteur Thomas Tompson, à Londres; Stockholm, 14 octobre 1813, légers raccommodages.
- 2º L. a. s., en français, à .1.-11. Dumas; Stockholm, 2 avril 1827, 3 p. 1/4 in-4
Superbe lettre scientifique relative à la doctrine daltonienne.
13. BESSEL (Friedrich-Wilhem) - célèbre astronome allemand, qui fonda l'Observatoire de Konigsberg, as- sodé étranger de l'Académie des Sciences, n. 1784, m. 1846.
- L. a. s., en français, à Bouvard ; Konigsberg, M avril 1834, 2 p. 1/2 in-4
Importante lettre toute relative à l'astronomie. Il pense comme Bouvard sur l'importance de la réduction soigneuse des observations des planètes. Sans elles on ne pourra jamais se contenter des résultats des recherches sur le système solaire. Bessel parle ensuite des observations de Bi ndley sur l'aberration et la nutation des astres, de ses propres recherches sur les éléments du soleil dont la justesse se vérifie tous les ans, des expériences qu'il a faites avec son grand héliomètre sur les satellites de Jupiter, observations qui lui permettront de déterminer la force attractive de la planète avec beaucoup de précision, etc.
14. BLANC (Charles) - célèbre écrivain et critique d'art, membre de l'Académie française, n. à Castres, 1813, m. 1882.
- L. a. s. à M. de Nieuwerkerke ; Saint-Gratien, 12 avril 1870, 1 p. 3/4 in-8
Curieuse lettre où il demande son appui pour faire connaître le livre qu'il vient de publier sur Ingres. Il rappelle à Nieuwerkerke que c'est lui qui a ouvert les yeux sur Ingres devant le Saint Symphorien, exposé au Louvre sur la ligne des Noces de Cana. « Je ne comprenais rien, je l'avoue, à ces tons de fresque, et à ces figures superbes, qui ne me paraissaient que féroces. Vous m'avez rembarré d'importance, sur quelques mots que j'avais dit avec ce ton d'assurance que les ignorants ont toujours, et bien vous en a pris, car de ce jour je me suis promis de me lairesurcequeje ne saurais point.»
15. BONNASSIEUX (Jean-Marie) - le célèbre sculpteur, membre de l'Institut, n. à Pannissières (Loire), 1810, m. 1892.
- L. a. s.; Panissières, 25 juin 1888, 3 p. in-8
Intéressante lettre où il rend compte de son voyage à Montbrison pour l'inauguration du monument de La p rade. M. de Meaux l'attendait à la gare, lui et Coppée. venu de Clermont, et leur a donné une magnifique fêle dans son hôtel. Le lendemain, messe, banquet dans la salle de la chevalerie à l'Hôtel de Ville ; réunion à la Diana, remise de la statue à la ville et discours. Coppée a commencé la série des discours, Bonnassieux se déclare très satisfait du discours de Coppée, etc..
16. BONNAT (Léon) - le célèbre peintre de portraits, membre de l'Institut.
- L. a. s. ; 26 décembre 1863, 3 p. in-8
Curieuse lettre relative aux conseils qu'il conviendrait de donner aux artistes de la nouvelle école. Ingres pourrait leur être donné en exemple, puisque, le premier, il s'est affranchi des règles de l'école de David. » Ne pourrait-on pas les exhorter à devenir des hommes et à avoir le courage de puiser en eux-mêmes, de faire des efforts pour produire des oeuvres personnelles devant lesquelles ils pourront dire avec orgueil c'est moi qui ai fait ça ; c'est moi qui ai pensé ça. Plus de routine, plus d'enseignement banal Dites leur donc, Monsieur, qu'une tête de Léonard avec son divin sourire vaut mieux que toutes oeuvres des Signol, Blondel, Hesse et autres, v L'école française est en décadence, cela vient du manque de foi dans le beau, du manque de chaleur chez les jeunes gens, qui cherchent à gagner de l'argent plutôt qu'à produire de belles oeuvres.
17. BORDA (Jean-Charles chevalier de) - célèbre géomètre et marin, qui prit une part glorieuse aux guerres d'Amérique, n. à Dax, 1733, ru. 1799.
- L. a. s. (à Sartine); Brest, 3 mars 1777, 3 p. 1/2 in-folio (Coll. Fillon)
Il rend compte de la conduite et des talents des officiers de son armement et passe en revue les qualités et les titres de chacun. Très intéressants détails.
18. BOSIO (François-Joseph baron) - célèbre sculpteur, auteur de la statue de Louis XIV de la place des Victoires, membre de l'Institut, n. 1769, m. 1845.
- L. a. s. au rédacteur en chef de la Gazette de France ; 25 octobre 1834, 3 p. in-4
Curieuse lettre où il se plaint de la mauvaise volonté de M. de Montali- vet à son égard. On a refusé d'admettre à l'exposition son bronze de Louis XIV. « Blessé au point de cette dernière injustice, qui mettait le comble à toutes celles dont je suis accablé depuis quatre ans, je me plaignis de la perte de mes travaux pour plusieurs centaines de mille francs, de ma pension sur la liste civile légitimement acquise. M. de Monlalivet, pour toute consolation, me dit qu'à 60 ans le grand Corneille était une ganache, que son principe à lui notait pas de payer des pensions à des artistes pour des talents qu'ils n'avaient plus, etc.,.»
19. BOSIO (François-Joseph, baron).
- L. a. s. au préfet du Rhône ; Paris, 8 septembre 1819, 3 p. 1/2 in-folio
Curieuse lettre où il demande à exécuter pour la ville de Lyon, une statue équestre de Louis XIV, d'un pied plus haute que celle de la place des Victoires à Paris. Il donne d'intéressants renseignements sur le prix de l'une et de l'autre.'
20. BROUGHAM (Henry Lord) - célèbre homme d'État anglais , membre associé de l'Institut, n. 1778, im 1868.
- L. a. s. en français, à F. Arago ; Londres, 2 mars 1835, 3 p. in-4. (Coll. Bovet)
Il parle du procès qui vient d'être fait à Armand Carre], lequel s'est conduit, comme toujours, en homme de talent et de courage. Il est enchanté que son opinion ait été de quelque secours à la défense du National et félicite Arago et Carrel de cette belle victoire, qui fera réfléchir un peu les Thiers et les Guizot sur la folie de semblables poursuites. L'Angleterre est aussi en crise ministérielle. « Dieu merci, le parti anti-libéral est plongé dans l'avilissement et dans la disgrâce au point de le rendre impuissant, tandis que les libéraux se sont emparés de l'influence suprême,»
21. CANDOLLE (Augustin-Pyrame de) - un des plus grands botanistes du XIXe siècle, n. à Genève, 1778, m. 1841.
- 7 l. a. s. dont 6 à Tlioüin et 1 à Agasse; 1805-1822, 17 p. in-4
6 septembre 1805 (à Agasse), au sujet de la publication de sa Flore française « Je n'ai songé qu'à rendre ce livre le plus digne de l'attention publique qu'il m'a été possible, v -3 septembre 1807. Son voyage dans les Pyrénées est terminé au point de vue botanique. Il va poursuivre ses études dans le département des Landes. -8 septembre 1814. Malgré les circonstances pénibles il n'a jamais tant travaillé et il est bien heureux d'apprendre que le Muséum n'a pas souffert de l'invasion. Il va consacrer sa vie à la composition d'un species nouveau, plus étendu que celui de Wildenow, mais il craint que sa vie n'y suffise pas. -mai 1818. Lettre relative à l'organisation d'un jardin botanique à Genève. Il va se procurer la plus grande quantité possible de plantes alpines afin d'en faire, dans la suite, un objet d'échange. -9 février 1818. Il demande à Tlioüin de le favoriser de son superflu; détails sur le jardin botanique de Montpellier. -15 février 1822 Il recommande le jardin botanique de Genève à sa bienveillance. Curieux détails sur des expériences de culture de pommes de terre, etc.
22. CANTU (Cesare) - le célèbre historien italien, n. 1804, m. 1895.
- L. a. s. en français, à Amédée Renée ; Milan, 4 mai 1853, 2 p. 3/4 in-4
Il s'excuse de ne pas avoir répondu plus tôt à M. Renée sur les angoisses de l'état de siège auquel Milan est soumise; il en fait une peinture saisissante. Il parle ensuite des critiques d Amédée Renée sur son Histoire universelle. Il a cru devoir exposer non seulement les événements politiques, mais aussi le progrès de la civilisation dans toutes ses branches. L'histoire des idées devait y avoir une grande part et naturellement, la philosophie, « Voilà pourquoi j'ai fait l'exposition des systèmes philosophiques modernes d'une manière que vous n'avez pas cru être à la portée de la plupart des lecteurs. » Il se défend ensuite de proscrire la littérature française, car il l'aime et veut la faire connaître, mais pour cela il faut écarter les productions de mauvais goût et il se préocupe surtout de leur influence morale et politique. II dit que la Révolution de 1848a été non seulement préparée, mais faite par les écrivains. La renaissance des idées napoléoniennes est leur faute ou leur mérite, etc...
23. CARISTIE (Auguste) - célèbre architecte, membre de l'Académie des Beaux-Art^, n. à Avallon (Yonne), 1783, m. 1802.
- 10 l. a. s. au sculpteur Roman; 1820-1820, 24 p. in-8 ou in-4
Intéressant dossier rempli de détails sur les arts et les artistes, il mai 1820m Mariage de Petitot, éloge de Schnetz, projet de reconstitution de l'arc de Constantin. -23 septembre 1820. Retour sur son séjour à Rome et de la vie qu'ils y menaient. C'est là qu'il a connu complètement la liberté. « Jouis donc pleinement, cher ami, du bon temps qui te reste à passer à Rome. Sois assuré que. malgré les adversités que tu as éprouvées à l'égard de ta santé, que tu es dans la plus belle époque de ta vie et dont le souvenir seul pourra t'aider à vivre dans un monde comme celui-ci. Oui, cher ami, ce n'est que trop vrai. Paris est un enfer ; l'intrigue fait tout. On vous dit maintenant il faut être intriguant comme on disait autrefois il faut avoir du talent. » Le séjour à Rome parait être une cause de défaveur pour les architectes, etc.. Nouvelles de leur amis Percier, Petitot, Leclerc, etc. -- 14 novembre 1820, Renseignements sur son plan du Forum. -24 décembre 1820. Détails sur ses travaux d'architecture. -3 août 1821. Il renonce à l'arc de triomphe de Constantin à cause d'un accident arrivé au groupe de Roman. Nouvelles de Alaux, Schnetz, Ramey, Cortot, etc, Ces brèves citations ne donnent qu'une idée imparfaite de l'intérêt artistique de cette correspondance.
24. CARNOT (Hippolyte) - fils du grand Carnot, ministre de l'instruction publique en 1848, père du président Sadi-Carnot, n. à Saint-Omer, 1801, m. 1888.
- L. a. s. à Ch. Didier ; mardi, 3 p. in-8
Curieuse lettre. Il serait heureux de le compter au nombre des collaborateurs de la Revue encyclopédique où il désire que la doctrine saint-simo- nienne se trouve en présence des systèmes opposés, politiques, religieux ou scientifiques. « Ce n'est pas un Journal éclectique que je veux faire, mais il y a dans la direction de la polémique elle-même une unité à conserver, et je pense que le Saint-Simonisme seul aujourd'hui, peut donner la haute impartialité (impartialité n'est pas indifférence) nécessaire pour maintenir cette unité. » Il espère être en communauté d'idées avec Ch. Didier.
25. CARO (Elme) - célèbre philosophe, membre de l'Académie française, n. à Poitiers, 1826, m. 1887.
- L. a. s. à un rédacteur de la Revue contemporaine ; Paris, 31 décembre 1860, 3 p. 1/2 in-8
Très curieuse lettre où il le remercie de l'aimable mention qu'il a faite de ses travaux, ainsi que de la justesse ingénieuse et profonde de ses critiques, sur la triste philosophie à la mode; il a très finement analysé les causes de l'engouement des badauds et des blasés pour cette philosophie qui ôte Dieu à notre raison et la liberté à notre conscience. Pour lui il va bientôt faire paraître un livre sur Vidée de Dieu dans la philosophie contemporaine, où il traitera des négations dissimulées de M. Renan, de la géométrie des formes de M. Taine et l'Hegelianisme prôné par M. Vacherot, Caro termine en parlant des admirables Reliqutoe de Maurice de Guérin, au succès desquels il s'intéresse vivement.
26. CAUCHY (Augustin-Louis) - illustre mathématicien, membre rte l'Académie des Sciences, n. 1789, m. 1857.
- L. a. s. à M. Auger; Paris, 3 septembre 1815, 3 p. in-8. (Coll. Dubrunfaut)
Il débute en l'entretenant de la solution d'un problème dont il s'étaij chargé, puis il parle des événements politiques. « Vous avez sans doute appris qu'on avait fait faire ici les prières de quarante heures en expiation des crimes commis pendant la Révolution. On ne devrait point se lasser de prier. Au reste, c'est déjà une consolation de voir les prières, faites au sujet des élections avoir eu une bonne réussite, car on parait généralement content dn choix des députés. » Il exprime l'espoir du prompt départ des troupes étrangères.
27. CHAPTAL (Jean-Antoine) - comte de Chanteloup, célèbre chimiste, ministre rtc Napoléon Ier, n. à Saint-Pierre de Nogaret (Lozère), 1756. m. 1832.
- 1° L. a. s. à Iiassenfratz; Montpellier, 10 avril 1792, 1 p. in-4. (Coll. Desnoyers.)
- 2° L. a. s. (à M. de Joubert); Montpellier, 9 novembre 1789, 3 p. 3/4 in-4
Il s'associe de grand coeur à la pétition adressée à l'Assemblée Nationale en faveur de leur maître Berthollet. « C'est à la fois rendre hommage au talent, ranimer l'industrie et publier la reconnaissance. » Les soins pénibles de son immense établissement de teinture ne lui ont pas permis de publier le procédé qu'il emploie pour le blanchissage des cotons. Ce procédé économique et expéditif ne ressemble en rien à ce que l'on connaît.
28. CHAPU (Henri) - sculpteur contemporain, membre de l'Institut, n. au Mée (Seine-et-Marne), 1833, m. 1891.
- 3 l. a. s. à Madame Duret, veuve du sculpteur; une lettre datée du 14 février 1873, les 2 autres sans date, 7 p. in-8
Intéressantes lettres relatives au Mercure de Duret. Il l'a envoyé chez De- lafonlainc, réparé aussi bien possible. Il conserve l'épreuve de Laon au cas où Garnier la demanderait pour la placer avant l'ouverture [de l'Opéraj ; au fondeur à faire le reste. La statue que possède sir Richard Wallace n'est qu'une copie faite en marbre, d'après le bronze qui était à à l'Opéra. Le père de Richard Wallace avait acheté un lot de débris de sculptures provenant du Palais-Royal après l'incendie de 1848. Le torse du Mercure de Durct et quelques morceaux ont pu se trouver réunis, les parties manquantes moulées sur le bronze qui se trouvait à l'Opéra. C'est à l'aide de ces documents qu'un praticien a refait en marbre, la statue de Mercure pour sir Richard Wallace. (Le Mercure de Duret, exécuté en marbre, en 1830, et placé au Palais-Royal, fut détruit en février 1848. Le bronze fondu sur le modèle conservé par l'artiste et placé à l'Opéra, périt lors de l'incendie de ce théâtre. Il s'agit dans ces lettres d'un nouveau bronze que M"* Duret voulait faire exécuter pour le placer au nouvel Opéra. -Y. la lettre de Duret nº 5 du présent catalogue.
29. CHAPU (Henri)
- L. a. s. (à l'architecte P. Sedille) ; Paris, 5 juin, 2 p. 1/2 in-8. (Coll. R. Fillon)
Il lui mande que l'architecte Coquart refuse d'autoriser la reproduction dans la Gazette des Beaux-Arts du monument d'Henri Régnault. Il regrette beaucoup ce refus, mais il sait par expérience que si un seul journal donne cette reproduction, ce sera une autorisation pour les autres. C'est ce qui lui est arrivé pour sa Jeanne d'Arc, qu'un théâtre a même représenté en tableau vivant sans l'en prévenir. « Ce refus est certainement contraire à mes intérêts, mais il n'y a pas que des intérêts dans la société, heureusement, et pour ce cas je dois les sacrifier sans balancer.»
30. CHAUDET (Antoine-Denis) - célèbre sculpteur, membre de l'Institut, n. 1763, m. 1810.
- L. a. s. (à Frochot); 4 juin 1806, 1 p. in-4. Rare
Intéressante lettre au sujet de l'exécution d'une médaille allégorique dessinée par Chaude! et gravée par Galle. Il s'est scrupuleusement conformé au programme, qui fixait la place à occuper par chaque figure et même leur attitude.
31. CHEVALIER (Michel) - célèbre économiste, membre de l'Académie des Sciences morales, n. à Limoges, 1806, m. 1879.
- L. a. s. à M. Dinaux, à Valenciennes; Paris, octobre 1830, 3 p. in-8
Curieuse lettre où il lui recommande la candidature de M. B. Fould, banquier, qui aspire à la députation dans le département du Nord; il parait être de ceux qui seront réellement utiles à la France. « C'est un industriel d'une nuance libérale très nette, mais pas exagérée. Il est peu porté à ces vaines discussions métaphysiques qui allument les passions et alarment les gens paisibles. Il a, au contraire, une tendance marquée vers les questions d'intérêt matériel, les seules qu'il faille traiter en ce moment pour ramener au jour les capitaux enfouis dont la disparition subite est l'une des causes du malaise actuel »,
32. CLARAC (Charles-Othon-Frédéric-Jean-Baptiste comte de) - archéologue distingué, conservateur des Antiques au Musée du Louvre sous Louis XVIII, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1777, m. 1847.
- L. a. s. au comte de Forbin, directeur général des Musées ; Paris (1831), 8 p. pleines in-4
Très importante lettre où il lui rend compte des ouvrages de sculpture exposés au Salon de 1831 et donne son avis sur les acquisitions à faire par l'Etat. Il passe en revue les oeuvres de Omet, Dumont, Senne, Tenerani, Gatteaux, Foyaticr, Lemoync, Roman, Lemaire, etc. La lettre débute par une profession de foi de Clarac, qui regrette de voir les sculpteurs s'écarter trop des leçons de l'antiquité, prendre des airs trop enjoués, de vouloir empiéter sur le domaine delà peinture et de visera la sculpture pittoresque, méconnaissant ainsi Je but de leur art, qui ne doit être que la nature.
33. CLERGÉ
- 158 pièces.
Gerbet, l'abbé Georgel, Dom Brial, cardinaux Mathieu et de Bissy, Anquetil, Terrag, Feutrier, etc.
34. CLERGÉ
- 140 pièces environ.
Abbé Georgel, cardinal de La Tour d'Auvergne, cardinal Consalvi, Ravignan, abbé Raynal, Ch. de Beaumont, cardinal de Bonald, de Barral, etc.
35. COCHIN (Pierre-Suzanne-Augustin) - publiciste, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, n. 1823, m. 1872.
- L. a. s. à un cardinal ; Paris, 22 octobre 1862, 5 p. 3/4 in-8
Importante lettre. Il a entretenu Msr Dupanloup, MM. de Falloux et Mon- talembert des paroles de Son Eminence, qui les ont rassurés. Il parle de l'attitude du gouvernement français vis-à-vis la papauté. « Le gouvernement français peut suivre trois conduites à l'égard du pouvoir temporel : le restaurer, le protéger ou l'abandonner, lui faire une situation forte, précaire ou persécutée. Il lui convient fort de prolonger la protection, en sorte que peu à peu on s'habitue à un pape gardé par la France à Rome, colonie française. Mais, en même temps, pour le cas où l'on serait forcé à 1 abandon, d'avance on y prépare les esprits ». Dans cette situation tout dépend de la fermeté de Rome et de son langage. Très intéressants développements.
36. COLBERT (Jacques-Nicolas) - un des fils du grand Colbert, coadjuteur, puis archevêque de Rouen, membre de l'Académie française, n. 1655, m. 1707.
- L. a. s. [à l'évêque d'Alet] ; Rouen, 5 septembre, 1 p. 1/4 in-4. Rare.
37. COMPOSITEURS DE MUSIQUE
- 112 pièces.
V. Massé, A. Grisar, Bériot, Le Sueur, Beyer, Dauuergne, Spontini, Pradher, Henrion, Monpou, Halévy, Niedermeyer, etc.
38. COMPOSITEURS DE MUSIQUE
- 64 pièces.
- A. Adam, de Beriot, Berlioz, Cherubini, Delibes, Fétis, F. Ha-léoy, A. Holmes, V. Joncières, Massenet, Musard, Ponsard, Paër, Beyer, A. Thomas, J.-B. Violli, etc
39. CORMENIN (Louis-Marie de La Haye vicomte de) - célèbre écrivain et homme politique, auteur de Timon ou 1 e Livre des Orateurs, membre de l'Institut, n.1788, m. 1868.
- L. a. s. de son initiale à sa soeur ; Florence, 19 octobre 1816, 4 p. in-8
Il lui résume son voyage en Italie, décrit Gênes et Naples. Le roi des Deux-Siciles a voulu le voir; il lui a dit d'assez dures vérités. C'est un Bourbon î II est impossible d'avoir une plus triste idée que les Italiens de toute cette famille-là. « Je crois qu'une révolution, peut-être sanglante, mais rapide, emportera le roi de Naples. » Jolie description de Pompéi ; il parle de Rome, qu'on appelle justement la Ville éternelle. Ce qu'il y a de plus curieux dans la ville, c'est le pape (Pic IX). « Il est impossible de voir un plus excellent homme. Il a des yeux bleus d'une douceur infinie, une intelligence prompte et des manières charmantes. Je ne suis point surpris qu'il soit aimé. 11 n'a pas le sol, donnant tout ce qu'il a et ne voulant faire de peine à personne, mais il est accablé d'intrigues et d'ennemis secrets r>.
40. COUDER (Auguste) - célèbre peintre d'histoire, membre de l'Institut, n. 1790, m. 1873.
- L. a. s. au peintre Pérignon, à Marseille ; 21 décembre 1836, 3 p. in-8
Il le remercie de son offre de lui faire quelques études sur les Bédouins de Marseille. Il lui croque le mouvement de quelques bonnes têtes qu'il aimerait assez pour le tableau des Pharisiens. « Si vous pouvez venir à bout de faire poser ces barbares et que vous en trouviez qui vous conviennent par le caractère de beauté originale et utile au sujet, vous serez bien obligeant de ni en faire quelques croquis peints au quart de nature ». La lettre est ornée des croquis de sept têtes d Orientaux.
41. COUDER (Auguste)
- 3 l. a. 8. à un critique d'art ; 1863, 3 p. in-8
Il remercie d'un article sur l'exposition de peinture et lui demande quand il traitera la question du grand art, qui, bientôt ne sera plus qu'un souvenir. Il le prie de signaler la Bataille de Solferino d'Yvon, qu'il appelle un chef d'oeuvre, etc.
42. COUSIN (Victor) - célébré philosophe, membre de l'Académie française, n. 1792, m. 1867.
- 11 lettres ou billets aut. sig., 11 p. in-8 ou in-16. On a joint quelques portraits, des notices imprimées, etc.. Intéressant dossier
43. DAMBRAY (Charles-Henri vicomte) - magistrat, chancelier de France sous Louis XVIII, n. à Rouen, 1760, m. 1829.
- L. a. s. à Louis XVIII ; Paris, 29 mai 1816, 2 p. 1/2 in-folio
Lettre historique sur le jugement du 1er conseil de guerre, qui condamnait à mort le général Gruyer, prévenu d'avoir rallié à Napoléon I" les troupes qu'il commandait alors dans le département de la Haute-Savoie. Le crime est constant et le général n'a d'autre ressource que dans l'indulgence du roi. Dambray expose les motifs qui peuvent justifier cette indulgence, le généra! Gruyer a reconnu sa faute et a demandé pardon, il n'a pas cherché un refuge dans cette fausse doctrine qui distingue une autorité de droit et une autorité de fait et n'a pas attendu d'étre arrêté pour confesser sa faute et reconnaître ses torts. Dambray propose de commuer la peine de mort prononcée contre le général Gruyer en un certain nombre d'années de prison. (La peine du général Gruyer fut commuée en vingt ans de prison, mais le général fut remis en liberté après 28 mois de détention).
44. DAVID D'ANGERS (Pierre-Jean) - le grand sculpteur, n. 1789, m. 1856.
- L. a. s. à un ministre, 3 p. in-4
Précieuse pièce. Il appelle son attention sur une classe de travailleurs nombreux et dignes du plus vif intérêt, qui souffre énormément de la situation des travaux. Il s'agit de celle des artistes. Plusieurs et parmi eux des élèves de l'Ecole de Rome se sont vus poussés par la misère à s'embrigader dans des ateliers nationaux. Il demande de l'ouvrage pour les architectes et donne un plan de décoration du Panthéon. « C'est un grand livre dont les pages attendent l'inscription de nos archives nationales. Les murs intérieurs couverts de peintures, les statues de nos grands hommes placées dans son enceinte, l'extérieur du monument revêtu de bas reliefs offriraient les faits les plus saillants, les plus héroïque dont s'honore la France, etc. ».
45. DELAROGHE (Paul) - célèbre peintre d'histoire, membre de l'Institut, n. 1797, m. 1856.
- L. a. s. de ses initiales à M. de Méricourt ; Rome, 9 décembre 1834, 3 p. in-8, légère déchirure. (Coll. BovetJ
Il lui annonce son enrôlement dans la grande armée des heureux. Il épouse une jeune et jolie fille, spirituelle, distinguée de manière, instruite, simple et bonne, musicienne. Il ne croit pas que sa lunette lui fasse voir les choses de travers. Il sera heureux, car il se donne bougrement du mal pour cela. « Quand ma mission romaine sera terminée, je reviendrai bien vite à Paris pour étaler mes ordures sur les murs de la Madeleine. D'ici là je vais travailler comme un galérien pour ne pas trop me faire jeter de pommes cuites lorsqu'on découvrira mes tartines ». Delaroche épouse à Rome, le 28 janvier 1835, Anne-Elisabeth-Louise Vernet, fille d'Horace Ver- net, alors directeur de l'Académie de France à Rome).
46. DENON (Dominique-Vivant baron) - homme politique et artiste, auteur fl'une relation de l'expédition d'Egypte, n. à Chalon-sur-Saône, 1747, m. 1825.
- L. a. s. à Seroux d'Agincourt ; Venise, 5 janvier 1791, 2 p. 3/4 in-4
Belle lettre artistique. Il lui adresse une première"épreuve du tableau de Louis Carrachc qu'il grave et le prie d'enluminer la contre-épreuve'qu'il y joint. Il le prie de ne pas lui épargner les conseils car il désiré bien réussir et faire quelque chose de supportable. La 4' page de la lettre est occupée par l'esquisse à la sanguine, par Denon, du tableau du Carrachc en question (Musicien dans un paysage).
47. DIVERS
- 72 pièces
A. Daudet, Mme Campan, due d'Angoulême, prince Jérôme Bonaparte, Carnot, Benjamin Constant, famille Baciocchi, Bouchotte, Brillat-Savarin, comte de Toulouse, L.-H. de Coudé, cardinal Caprara, duc de Penthièvre, Roger-Ducos, Louchet, Prieur de la Marne, Tallien, Soubrany, etc.
48. DIVERS
- 55 pièces
Guizot, prince de Broglie, E. de Girardin, Mollien, Dupont de l'Eure, Dupin aillé, Tallegrand, Duvergier de Hauranne, C. Périer, Macdonald, amiral Duperré, Berryer, Baron Louis, Rouher, etc.
49. DUC (Joseph-Louis) - célèbre architecte, membre de l'Institut, n. 1802, m. 1879.
- L. a. s. au sculpteur Dumont ; 22 août, 1 p. in-8, adresse. (Coll. A. Bovet)
Il le prévient que le ministre doit aller voir le modèle de la colonne de la Bastille. « Je pense qu'il s'agira principalement de juger l'effet de la figure ».
50. DUMAS fils (Alexandre) - le célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.
- L. a. s. ; s. d., 7 p. in-12
Il remercie pour un article très important consacré, dans YEpoque, à ses préfaces. Il croit qu'il amènera son contradicteur à son avis. Ce sont les classes supérieures qui ont le plus besoin d'être instruites par le théâtre ; lorsqu'on vent ensemencer une terre il faut la remuer par dessus. « Ce travail fait, la racine pénètre dans le fond et la fleur et le fruit montent dans l'air. C'est aux classes supérieures qui ont perdu la solidarité naturelle des classes pauvres entre elles et qui fonctionnent dans un préjugé et dans une convention qu'il faut apprendre et inspirer la vérité. C'est Madame Aabray, bien née, bien élevée, riche, entourée de toutes les difficultés de sa classe, qui doit donner son fils à Jeannine, ce n'est pas la pauvre femme sans éducation, sans bien social, sans aïeux, sans qu'en dira-t-on. Celle-ci n'obéira qu'à un mouvement de son coeur et de son instinct et il ne lui en coûtera rien, car la chose se fait souvent autour d'elle ; celle-là obéira à un raison, nement, à une idée, elle supportera une grande lutte et donnera un grand exemple. Et les braves gens d'en bas diront : faisons comme Madame Aubray «.
51. DURET (Francisque) - célèbre sculpteur, auteur de la fontaine de la place Saint-Micbel, n. 1804, m. 1865.
- L. a. s. à M. Labbedollière ; Paris, 15 juin 1850, 2 p. in-8, enveloppe avec cachet armorié
Il l'avertit que son Mercure va être placé au foyer de l'Opéra et donne la curieuse histoire de son oeuvre. Exécutée à Rome, elle a eu un grand succès à Paris en 1830 et mérita à son auteur un prix à l'Institut, une grande médaille au Salon. De plus elle fut acquise par la liste civile et placée au Palais-Royal. En 1848 elle fut détruite avec un tel acharnement qu'on pourrait supposer, en voyant les fragments mutilés, que la jalousie n'a pas été étrangère à cet acte de vandalisme. Le bronze placé à l'Opéra a été fondu sur le modèle conservé par bonheur par l'artiste. (V. au sujet de cette oeuvre de Duret les lettres de Chapu, n° 28 du présent catalogue).
52. FAMILLES GRAMONT ET GRAMMONT
- 11 pièces.
Intéressant dossier qui contient G lettres signées du duc Antoine IV de Gramont, ambassadeur en Espagne, frère du comte de G niche, adressées à Chamillart. Ces lettres sont fort importantes pour l'histoire des négociations avec l'Espagne, on y a joint quelques pièces de la famille franc-comtoise des Grammont.
53. FEMMES CÉLÈBRES
- 190 p. environ.
Amable Tastu, comtesse de Valence, Mme de Lamartine, S. Guy, Mme Ancelot, Impératrice Marie-Louise (enveloppe autographe), comtesse Dash, T. Bentzon, Mme Récamier, duchesse d'Abrantès, Mme Lenormand, M""-de Souza, A nais Ségcdas, etc.
54. FERRY (Iules) - le célèbre homme d'Etat, n. 1832, m. 1893.
- L. a. s. (à Jules Simon) ; Ems, 12 août, 4 p. in-8
Intéressante lettre relative à la fondation d'un journal. Il s'engage dans celte affaire parce qu'il connaît l'expérience de Jules Simon et sa ferme volonté. Le seul point noir est l'insuffisance du capital. « Aurons-nous, avec 100.000 francs, le temps d'agiter les couches profondes qui sommeillent sous le sceptre bourgeois et doctrinaire du Père Buloz, où le temps d'en découvrir et d'en conquérir d'autres ? » C'est aussi le côté de la question qui touche le plus Gambetta ; celui-ci a promis d'écrire dans le premier numéro.
55. FLANDRIN (Hippolyte) - le grand peintre d'histoire religieuse, n. à Lyon, 1809, m. 1864.
- L. a. s. à V. Régnault, 2 février 1846, 1 p. 1/2 in-8
Il lui recommande le peintre Cornu pour remplir la place de professeur de dessin, à l'Ecole polytechnique, laissée vacante par la mort de Charlet. « Instruit par M. Ingres, il serait un excellent répétiteur d'un enseignement si noble et si élevé et servirait utilement à répandre chez ces Messieurs quelques idées justes, vraies, et qui font aimer l'art en lui donnant un but toujours digne de lui.»
56. FONTAINE (Pierre-François-Léonard) - célèbre architecte qui construisit l'Arc de Triomphe de la place du Carrousel, n. à Pontoise, 1762, m. 1853.
- L. a. s. à M. Sallior, à Madrid ; 14 juillet 1797, 3 p. in-4, adresse
Très curieuse lettre intime qui contient une piquante description de Paris sous le Directoire. « Paris est brillant, M. Badault, qui n'est jamais content de rien, se plaint toujours. 11 danse, il rit, il mange, il a oublié que l'année passée il mourait de faim. Il jouit du présent en le maudissant. Il regrette le passé par habitude et il espère dans l'avenir qu'il ne connaît guère. La paix n'est pas encore faite, mais il est déjà presque passé de mode d'en parler. On dit qu'on n'a pas le sol et cependant chacun a quelques économies qu'il dépense comme si il les avait volées. Ah, que nous sommes malheureux, dit-on, ici. Allons digérer aux jardins d'Idalie, à Bourbon, Boutin ou Biron, les mets délicats et les vins précieux que nous avons pris. Les parures sont plus recherchées et les marchandises plus chères qu'autrefois. Les hommes du jour sont bêtes, les bourgeois sont lourds, les savants sont gros d'orgueil. Les femmes sont p..., et les filles apprennent à l'être. Ah, mon Dieu, c'est toujours comme c'était sinon un peu plus fort encore ». 11 parle ensuite du Palais des Cinq-Cents, qui s'achève, et lui fait part, sur un ton enjoué, de ses projets d'avenir.
57. FREPPEL (Emile) - le célèbre évêque d'Angers, n. à Obernai (Bas-Rhin), 1827, m. 1891.
- L. a. s. à un prêtre ; Angers, 3 janvier 1872, 1 p. in-8
Intéressante lettre où il désapprouve son projet de quitter l'Alsace pour Paris, où, d'ailleurs, la situation est incertaine. « Et puis, serait-ce bien généreux à vous de quitter l'Alsace dans un moment où le clergé du diocèse de Strasbourg doit lutter contre l'influence protestante et prussienne ?... Suivez donc mon conseil, restez donc en Alsace et rattachez- vous fortement à votre digne évêque.»
58. GAMBETTA (Léon) - le célèbre orateur et homme politique, n. à Cahors, 1838, m. 1882.
- L. a. s. (à Steenackers) ; Saint-Sébastien, 25 juin 1871, I p. 1/2 in-8
Il rentre à Paris pour juger lui-même de la situation. Le temps approche où on leur rendra justice. « De loin on perd l'influence. Je rentre et je verrai sur place s'il est encore temps de proposer ton nom aux élections mais sincèrement je ne crois pas le moment opportun.»
59. GARNIER (Charles) - célèbre architecte, qui construisit l'Opéra, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1825, m. 1898.
- L. a. s. à Marx ; samedi, 3 p. 3/4 in-4
Intéressante lettre toute relative aux plans et dessins de l'Opéra. Il a de côté deux collections complètes des autographies et photographies qui seront déposées aux archives de l'Opéra. « J'ai aussi 7 ou 8.000 dessins originaux que je pourrais vendre, sans doute, un prix assez élevé. Tout cela est légué par moi à la bibliothèque de l'Opéra et fera partie de ses archives, ainsi que toutes les esquisses de peintres et de sculpteurs qui m'ont été données par eux et que je laisse à l'Etat.»
60. GAUTIER (Théophile) - le grand écrivain, n. 1811, m. 1872.
- L. a. s. à Pillet, directeur du Journal de Paris ; (Paris), place Royale, 29 août 1832, 3/4 de p. in-4. Rare
Il lui rappelle qu'il a bien voulu parler d'Albertus dans son journal ; il lui demande la même faveur par la Jeune France, qu'il vient de faire paraître.
61. GAUTIER (Théophile)
- L. a. s. à M. Rouy, 1 p. in-16. Curieux billet
62. GAY-LUSSAC (Joseph-Louis) - célèbre chimiste, pair de France, membre de l'Institut, n. à Saint-Léonard-le-Noblat (Haute-Vienne), 1778, m. 1850.
- L. a. s. à Fontanes ; 27 niai 1810, 2 p. 1/2 in-4
Intéressante lettre. Il se voit forcé à son grand regret de donner sa démission de professeur de physique à la faculté des Sciences de Paris, place qu'il avait vivement désirée. A la suite de l'accident qu'il a éprouvé au laboratoire de l'Ecole polytechnique, sa vue s'est si affaiblie qu'il ne peut plus consacrer au travail qu'une partie de la journée. Il ne se sent plus en état de remplir les devoirs de son emploi.
63. GÉNÉRAUX
- 230 pièces ou dossiers.
- Bertrand, Bordessoulle, Baraguey d'HUUers, üelliard, Broussier, Bessières, Besenval, Caumont La Force, Castries, Changarnier, Chamborant, Caulaincourt, Canclaux, Damrémont, etc.
64. GÉNÉRAUX
- 183 pièces.
Gouvion, M. Dumas, Dejean, Friant, Foy, duc de Guiche, Harville, Haxo, Jomini, Drouet d'Erlon, Dubois-Crancé, Humbert, duc d'Humières, etc.
65. GRANET (François-Marie) - célèbre peintre, membre de l'Institut, n. à Aix, 1775, m. 1849.
- 6 l. a. s. à l'architecte Mazois; Rome, 1814-1821, 14 p. in-8
Intéressante correspondance artistique. Il annonce le départ d'un de ses tableaux destiné au roi de Naples, parle de son tableau des Captifs et donne des nouvelles d'Ingres. Il écrit, en 1818, qu'il peint un tableau pour le Sacre Spiro, belle église du XIIe siècle. Détails sur les fouilles du prince Altieri au Carcere de Nero. En 1821, il peint à Assise l'église du Sacro Convento... « Le peuple romain et les artistes trouvent que c'est mon meilleur ouvrage; ils le préfèrent aux Capucins, mais malgré tout cela, je ne serai tranquille que lorsque le grand juge, Paris, en aura décidé. » Il termine sa lettre en faisant un éloge enthousiaste de Rome.
66. GUIZOT (François) - l'illustre historien et homme d'État, membre de l'Académie française, n. 1787, m. 1874.
- L. a. s.; Londres, 7 mai 1840, 2 p. 1/2 in-8
Il remercie l'auteur d'un livre sur la démocratie. « Ce serait un triste spectacle de voir les maximes qui ont précisément pour dessein d'élever l'humanité toute entière, n'aboutir qu'à son abaissement, et la médiocrité de tous prendre la place de la supériorité privilégiée de quelques-uns. J'ai foi qu'il n'en sera rien. Mais il faut prendre beaucoup, beaucoup de peine, car la pente vers le bas est bien forte et les moyens de retenir sur la pente bien faibles. Vous êtes de ceux qui sont voués à ce rude travail. » Il parle de sa mission à Londres et dit que la force vient du dedans au dehors. « Faites en sorte que je puisse parler d'un avenir un peu plus long.»
67. HALLER (Albert baron de) - l'illustre savant et écrivain, n. 1708, m. 1777.
- L. a. s. en français ; Roche, 15 octobre 1762, 3 p. 1/2 in-4
Superbe lettre relative aux théories des forces motrices de l'àme. La religion n'a pas à entrer dans la querelle. «Je ne crois pas, à la vérité que la révélation ait enseigné la spiritualité des âmes; elle a simplement enseigné que la personne, le moi capable de sentiments et de mémoire, survivra au cadavre et sera agissant en toute éternité. Le moi pourrait, sans blesser la révélation, être une flamme comme les anciens l'ont cru, mais je trouve de la différence entre les opérations d'un corps et celles que l'expérience découvre dans notre âme, et, dès lors, je la crois d'une classe différente de celle des corps. » Haller défend énergiquement les Lutheriens d'être à moitié déistes et fait appel à l'équité de son adversaire en faveur de Boerhaave, « mort en chrétien et dont les leçons sont remplies d'admiration pour le créateur. » Tout en déclarant ne pas accepter toutes les hypothèses, il dit que tout nom de secte lui paraît un reproche. « Je voudrais être un chrétien soumis à la vérité et dévoué à la patrie. »
68. HÉBERT (Ernest) - célèbre peintre, membre de l'Institut, n. à Grenoble.
- L. a. s. à Ed. About ; Paris, 30 mai 1861, 2 p. in-8
Il le remercie d'avoir pris sa défense contre le public déchaîné contre son potrait de la princesse Clotilde. « J'ai vu en cette jeune fille une apparition pâle de la duchessede Bourgogne, des archiduchesses d'Autriche, des reines d'Espagne et enfin de toute la race de Savoie si aristocratique, et j'ai cherché à la peindre sous ce voile poétique. Ces sortes de recherches ne sont pas à leur place dans le jour de l'exposition actuelle. »
69. HERSENT (Louis) - célèbre peintre d'histoire et de portraits, membre de l'Institut, n. 1777, m. 1860.
- L. a. s. à M. Duchène ; 17 février 1830, 1 p. 3/4 in-8
Curieuse pièce. Il lui donne des renseignements sur son tableau de Louis XVI distribuant des aumônes au cours d'une promenade à pied, pendant l'hiver de 1788. Ce tableau lui avait été commandé par la maison du Roi; il n'est fondé sur une aucune anecdote et n'a pour but que de rappeler la bonté de ce souverain. (Le tableau est aujourd'hui au Musée de Versailles).
70. HESSE (Alexandre) - célèbre peintre, membre de l'Institut, n. 1806, m. 1879.
- L. a. s. à Claudius Jacquand; dimanche (juin 1848), 4 p. in-8
Intéressante lettre où il lui donne des détails sur la composition de son tableau du Triomphe de Pisani . « Quand un peintre est poète, c'est d'instinct : Si son pincean traduit quelquefois ce qu'il éprouve, souvent il trouverait une sarte de difficulté à expliquer avec des mots les sentiments qui l'ont ému et qu'il a voulu fixer sur sa toile.»
71. HITTORF (Jacques-Ignace) - architecte, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1792, m. 1867.
- L. a. s. à Ingres ; Paris, 4 septembre 1864, 4 p. in-8
Il le complimente, dans un style enthousiaste, sur ses dernières créations Vous seul brillez d'un merveilleux éclat ». Il remercie Ingres d'avoir donné à l'image de la divine compagne du maître de l'Olympe le reflet des traits et de la douce expression de sa chère femme. « C'était la même amicale inspiration qui vous avait fait puiser dans les formes plastiques du visage de ma chère fille et l'empreinte qu'il porte de la pureté de son âme l'austère et pudique figure de la céleste vierge athénienne ».
72. HOMMES D'ÉTAT.
- 350 pièces ou dossiers.
Liasse considérable d'autographes d'hommes d'État et d'hommes politiques ayant marqué depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours. Ce numéro renferme des séries, presque complètes, des ministres de Louis-Philippe et de Napoléon III. Important et intéressant dossier.
73. HUVÉ (Jean-Jacques-Marie) - célèbre architecte, qui construisit le théâtre Ventadour et termina l'église de la Madeleine, membre de l'Académie des BeauxArts, n. à Versailles, 1783, m. 1852.
- 11 l. a. s. à son père ; Paris, 1805-1806, 28 p. in-4
Intéressante correspondance intime. Il entretient son père de ses travaux et particulièrement de l'hôtel du duc de Doudeauville, rue de Varenne, à Paris.
74. HUYOT (Jean-Nicolas) - célèbre architecte, qui termina, l'Arc de triomphe et fut chargé de l'agrandissement du palais de justice, membre de l'Institut, n. 1780, m. 1840.
- L. a. s. à M. Norblin ; Rome, 20 janvier 1810, 3 p. 1/2 in-4
Curieuse lettre où il l'entretient de la vie qu'il mène à Rome. Il est heureux d'avoir cinq ans d'existence assurée et indépendante et il serait bien bête de n'en pas profiter et de se tourmenter pour l'avenir. Il va parfois louper avec de bons camarades dans de magnifiques jardins remplis d'antiques, ou dans la grandiose campagne romaine. Il projette un voyage à Naples et il demande à son ami Norblin de faire entendre à son père qu'il lui faudrait quelques louis, etc..
75. INGRES (Jean) - l'illustre peintre, n. 1781, m. 1867.
- L. a. s. à M. Paillet; (Paris, mai 1829), 1 p. 1/2 in-4
Il lui envoie une notice sur ses deux tableaux de Pierre Aretin. Ces deux notices occupent la moitié de la pièce..
76. JOUFFROY (Théodore) - un des plus célèbres philosophes de l'école spiritualiste, membre de l'Institut, n. 1796, m. 1842.
- L. a. s. à son cousin Th. Jouffroy; Paris, 25 décembre 1814, 2 p. 1/2 in-4
Curieuse lettre de jeunesse sur l'existence qu'il mène à l'Ecole normale « Notre façon de vivre offre trop peu de variétés pour prêter sujet aux nouvelles. Des heures d'études, des heures de récréation, des heures de travail, des heures d'ennui, des livres, de la poussière et de la fumée, des supérieurs capricieux, des surveillants incommodes, des cuisiniers empoisonneurs, mauvaise nourriture, mauvais lits, chambre froide la nuit, salles trop chaudes le jour et malgré cela beaucoup de gaieté et de bonne humeur. Voilà en peu de mots notre histoire de tous les jours. C'est bien un couvent que cette Ecole normale, mais non pas un couvent comme ceux de l'ancien Temple. Les moines étaient mieux couchés, mieux nourris et mieux abreuvés que nous. Peut-être n'étaient-ils pas si gais. L'un vaut l'autre ».
77. LACÉPÈDE (Bernard-Germain-Etienne de la VILLE SUR ILLON comte de) - célèbre naturaliste, grand chancelier de la légion d'honneur et ministre d'Etat sous Napoléon 1er, n. à Agen, 1756, m. 1825.
- L. a. s. à Le Vacher, agent national du district de Corbeil ; Leuville, par Linas (Seine-et-Oise), 11 frimaire an III (Ier décembre 1795), 1 p. 3/4 gr. in-8. (Coll. Bovet)
Curieuse lettre où, tout en se confondant en remerciements, il s'excuse de ne pas obéir au Conseil général du district de Corbeil qui l'a choisi pour aller comme élève aux écoles normales. C'est son véritable républicanisme qui inspire sa démarche. Sa santé et les travaux auxquels il se livre ne lui permettraient pas de courir la carrière de l'institution proprement dite et il ne voudrait pas occuper une place qui pourrait être réservée plus utilement à un autre. La pièce est signée : Bern. Germ. Et. La Ville.
78. LA FAYETTE (Gilbert Motier marquis de) - le célèbre général et homme politique, n. 1757, m. 1834.
- L. a. s. des initiales; La Grange, 5 mars 1818, 1 p. 1/2 in-4
Intéressante lettre relative au recouvrement de créance. Il demande et espère que la dette que les parents de MM. de La Trémoille ont contractée envers lui soit loyalement reconnue. Il espère bien qu'on ne se prévaudra pas de la prescription. Il répugnerait à mes principes et à mes sentiments de me montrer exigeant pour des droits que devant la loi, peut-être, mais du moins en délicatesse, ils ne peuvent pas méconnaître ».
79. LA RIVE (Auguste-Arthur de) - célèbre physicien suisse, membre associé de l'Institut, n. 1801, m. 1873.
- L. a. s. à Cherbuliez; 8 octobre 1835, 3 p. 1/2 in-4
Il le félicite sur sa nomination à la place de professeur de droit public à l'Académie de Genève. Elle l'érige en quelque sorte en censeur de la République. Il lui donne des conseils sur la direction de son cours et l'engage à le faire avec le plus grand soin, quelque restreint que soit d'abord le nombre de ses auditeurs. C'est ainsi qu'il a procédé lui-même et son cours de physique, qui comptait au début 12 à 15 auditeurs, en compte maintenant plus de 100. « Mettez à votre enseiguement la vie, l'intérêt, l'exactitude que je vous ai vu mettre à votre cours d'économie politique ».
80. LEMAIRE (Philippe-Joseph-Henri) - sculpteur, auteur du fronton de la Madeleine, membre de l'Institut, n. 1748, m. 1880.
- 2 l. a. s. au peintre d'histoire Quecq; Saint-Pétersbourg, 14 juillet 1839 et 25 avril 1840, 3 p. in-4 et 3 p. 1/2 in-8
Il lui parle de la visite que l'Empereur de Russie est venu faire à son atelier pour voir son fronton. Il fait un grand éloge de l'Empereur, décrit son installation à Pétersbourg, la beauté des îles, vrai jardin fleuri, planté et soigné comme le boudoir d'une jolie française. Son fronton sera placé au grand portique en face de la place où se trouve la statue de Pierre le Grand. Dans la seconde lettre il déplore de n'avoir pu terminer son Louis XIV avant de partir pour la Russie. Puis il parle des peintres et fait l'éloge de Couder, qui fait bien ce qu'il fait. « Ce n'est pas un brosseur, un barbouilleur à la façon de Delacroix, quoiqu'il possède autant de brosse que lui, mais cette brosse est conduite par une tête qui pense et sait ce qu'elle veut, tandis que Delacroix ne peut penser avec son cerveau étroit, dépourvu de raisonnement en peinture. Sa couleur ne lui appartient pas ; il l'a volée à Rubens, au Titien, à Veronèse, de manière que sans tous ces grands peintres nous sommes en droit de dire que nous ignorons quelle couleur ait eu Delacroix. Quant à Schnetz, il bat la campagne et radote ».
81. LEMOT (François-Théodore baron) - célèbre sculpteur, auquel on doit la statue de Henri IV, qui se trouve sur le Pont-Neuf, membre de l'Institut, n. à Lyon, 1772, m. 1827.
- 1° L. a. s. au comte de Brosses, préfet du Rhône ; Paris, 6 avril 1823, 3 p. in-4.
- 2° L. a. s. au duc de Doudeauville, ministre de la maison du Roi ; 13 mai 1825, 1 p. 3/4 in-folio
Belle lettre relative à sa statue de Louis XIV (érigée sur la place Bellecour).
82. LESSEPS (Ferdinand de) - l'illustre promoteur du percement de l'isthme de Suez, membre de l'Académie française, n. 1805, m. 1894.
- L. a. s. à M. Mahot ; Ismaïlia, 1er mai 1867, 4 p. in-8
Intéressante lettre toute relative aux travaux du canal de Suez.
83. LITTÉRATEURS
- 200 pièces environ.
Michel Chevalier Dumas fils, famille Corneille, Abel Hermant, G. Ohnet, Michelet, A. Achard, J. Simon, Paul Lacroix, J. Richepin, Ed. Thierry, Taschereau, P. Bourget, Sully. Prudhomme, P. et V. Margueritte, Palissot de Montenoy, etc...
84. LITTÉRATEURS
- 230 pièces.
E. Zola, Rouget de Lisle, H. Rochefort, J. de Goncourt, A. Dumas, A. Daudet, H. Becque, J. Barbey d'Aurévilly, T. de Banville, Enfantin, Paul de Musset, Roger de Beauvoir, Catulle, Mendès, P. Lachambeaudie, Barthélemy, Victor Cousin, etc...
85. LOYSON (Hyacinthe) - célèbre prédicateur, qui se sépara avec éclat de l'Eglise catholique.
- L. a. s. à M. Jules Delahaye, rédacteur en chef du Journal d'Indre-et-Loire ; Poitiers, 19 février 1885, 3 p. 1/2 in-8
Il répond à un artiele de son journal qui défigurait sa doctrine. Il ne veut pas continuer la polémique, car ils ne peuvent s'entendre, la doctrine soutenue par M. Delahaye aboutissant à l'abdication de la raison et de la conscience personnelle. « C'est dans cette abdication que vous semblez faire consister tout le fond de votre religion, pour le dogme comme pour la morale. Une telle religion, conséquence du concile de 1870, n'a jamais été et ne sera jamais la mienne. »
86. MABILLON (Dom Jean) - savant bénédictin, fondateur de la diplomatique, né à Saint-Pierremont (Ardennes), 1632, m. 1707.
- L. a. s. à M. Marquette, conseiller au présidial à Laon ; 31 août 1701, 2 p. in-4, légère déchirure.
Il le remercie des compliments qu'il lui a adressés à l'occasion de son admission à l'Académie des Inscriptions.
87. MALOUIN (Paul-Jacques) - célèbre médecin et chi87. miste, membre de l'Académie des siences, n. à Caen, 1701, m. 1778.
- L. a. s., Versailles, 26 octobre 1755, 4 p. pl. in-folio. (Coll. Dubrunfaut)
Importante lettre, qui accompagnait un livre de Malouin, nouvellement paru, qui traitait des changements qu'on se propose de faire dans l'opinion des hommes par rapport à leur santé, en particulier, et par rapport à la médecine en général. La condition du médecin n'est pas aussi bonne que celle de l'avocat. On vient chez celui-ci, les malades dérangent celui-là Quand un plaideur perd un procès on en attribue la faute aux juges, mai. si un malade meurt le médecin est toujours responsable. Malouin explique que les médecins devraient s'organiser pour étudier et combattre les maladies épidémiques, instituer un cours de pratique et renoncer au latin pour les cours, qui, tous, devraient se faire en français, etc...
88. MARÉCHAUX DE FRANCE
- 145 pièces.
V. Perrin, Macdonald, Oudinot, Lefebure, Vaillant, de Tessé, Suchet, L. de Noailles, Soubise, Mortier, Marmont, de Vitry, Moncey, Puységur, Soult, Maurice de Saxe, Augereau, Kellermann, Bernadotte, Boufflers, Berchény, etc..
89. MARILLIER (Paris-Clément) - un des meilleurs dessinateurs et vignettistes du XVIIe siècle, n. à Dijon, 1740, m. 1808.
- L. a. s., comme secrétaire de la commission de bienfaisance du district de Melun ; Melun, 17 nivôse an XIII, 2 p. 1/2 in-4
Belle lettre relative à l'organisation des agences de bienfaisance.
90. MARINS
- 127 pièces.
Linois, Villaret de Joyeuse, Roussin, Mackau, Rosily, Latouche-Tréville, Baudin, Duperré, Decrès.
91. MASSENA (André) - duc de Rivoli, prince d'Essling, illustre maréchal d'Empire, n. 1758, m. 1817.
- L. a. s., comme général en chef de l'armée de Rome, au citoyen Guérin; Paris, 18 pluviôse an VI (6 février 1798), 3/4 de p. in-fol., tête imprimée
Il lui commande de partir pour Milan au reçu de sa lettre avec Reille, Léon et Ducos, ses aides de camp. Il part lui-même, sans faute, dès le lendemain.
92. MASSÉNA (André).
- 1° Billet écrit en son nom à Mme Ardoyno.
- 2° L. a. s. de son fils Victor Masséna à Edmond Joinville.
- 3° L. a. s. du général Despinois au général Cervoni, sans date, 1/2 p. in-4
Ordre à la 39e 1/2 brigade de partir pour couvrir la retraite du général Masséna.
93. MAZARIN (Jules cardinal) - le célèbre ministre de Louis XIV, n. 1602, m. 1661.
- L. a. s. à Foucquet ; Compiègne, 21 septembre 1655, 1 p. in-4, cachets et soies. Belle et rare pièce
94. MONTESPAN (Françoise de Rochechouart marquise de) - célèbre maîtresse de Louis XIV, n. 1641, m. 1707.
- Pièce signée, signée aussi par : Louis XIV, le grand DAUPHIN; MARIE-ANNE-FRANÇOISE dE BOURBON, duchesse de Chartres (fille de Louis XIV et de Mme de Montespan); LOUISE FRANÇOISE DE BOURBON, duchesse d'Enghien, (fille de Louis XIV et de Mme de Montespan); LOUIS-AUGUSTE De Bourbon, duc du Maine, (fils de Louis XIV et de Mme de Montespan); LOUIS-ALEXANDRE DE BOURBON, comte de Toulouse, (fils de Louis XIV et de Mme de Montespan); les maréchaux de Villeroi, de Lorge, Louis de Sacy, membre de l'Académie française, etc, etc. ; Versailles, 16 mars 1698, 10 p. in-folio.
Très curieuse pièce réunissant des signatures rares et précieuses. C'est le contrat de mariage de Louis de La Broüe, capitaine, exempt des gardes du corps du Roi, et de Marie-Monique de La Broué, fille d'André de La Broüe, chevalier, seigneur de Vareilles, mestre de camp de cavalerie.
95. MONTESSON (Charlotte-Jeanne BERAUD de LA HAYE DE RIOU marquise de) - femme de lettres, soeur de Madame de Genlis, épouse du duc Louis-Philippe d'Orléans, n. 1737, m. 1806.
- 1° P. s. C. J. Bérauld de La Haye de Riou, veuve d'Orléans ; Paris, 2 octobre 1793, 1 p. in-4
- 2° L. a. ; mardi (1788), 3 p. in-12
Curieuse pièce qui constate le mariage de L.-P., duc d'Orléans avec la marquise de Montesson, dont la trace fut dissimulée sur le registre de Saint-Eustache, probablement détruit d'ailleurs. Constitution d'un procureur général.
96. MULLER (Charles-Louis) - peintre, auteur de l'Appel des dernières victimes de la Terreur, membre de l'Académie des Beaux Arts, n. 1815, m. 1892.
- L. a. s. au directeur de l'Artiste; Paris, 30 septembre 1843, 2 p. in-8
Il proteste contre deux passages le concernant dans un article publié par l'Artiste. Ils attaquent son caractère et lui prêtent, à l'égard des grands maîtres, des opinions si grotesques, qu'il faut une grande animosité contre lui pour l'en accuser. Si la critique de l'oeuvre pouvait s'étendre jusqu'au caractère de l'artiste, on en viendrait à blâmer l'administration d'accorder un encouragement à tel ou tel artiste sous prétexte que celui-ci a le ridicule de n'appartenir à aucune coterie et à exiger de chaque peintre une profession de foi artistique. Miiller réclame l'insertion de sa lettre. -La minute de la réponse se trouve à la 3e page. Le directeur refusa l'insertion par de piquants arguments.
97. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.
- 1° Rapport à l'Empereur avec la signature N. en marge ; 23 fructidor an XIII (10 septembre 1805), 3/4 de p. in-4.
- 2° L. s. Napoléon à Portalis; Saint-Cloud, 2e jour complémentaire an XIII (19 septembre 1805), 1/2 p. in-4
L'abbé Robert, le 27 thermidor dernier, jour de l'Assomption, a prononcé dans l'église Saint-Etienne de Bourges, un long panégyrique de la Sainte- Vierge dans lequel il a dit qu'elle a toujours protégé les trônes et les familles des souverains catholiques, notamment celle des Bourbons, Cette phrase a étonné l'auditoire, qui a espéré qu'elle serait corrigée par un éloge de l'Empereur qui a relevé les autels et rappelé les prédicateurs de leur exil, mais le nom de Napoléon n'a pas été prononcé.
98. OERSTED (Hans-Christian) - célèbre physicien et chimiste danois, associé étranger de l'Académie des sciences, n. 1777, m. 1851.
- L. a. s. en français ; Paris, 17 octobre 1803, 4 p. pl. gr. in-4 2 figures d'appareils dans le texte. (Coll. Dubrunfaut)
LETTRE SCIENTIFIQUE. Il a adressé à son correspondant un précis de ses travaux sur le galvanisme. Ses observations ont été faites dans un temps où les phénomènes galvaniques étaient encore très peu connus et leur théorie peu développée. Il est parti du principe que l'oxidation était la cause des phénomènes de la pile; il décrit une expérience qui sembla d'abord confirmer cette hypothèse, mais une autre l'a détrompé. Il a reconnu que le contact de deux métaux est indispensable pour l'excitation, de l'électricité galvanique et que la seule oxydation ne produit rien de sensible. Importants détails scientifiques. OErsted annonce son retour dans sa patrie chérie ; les recherches physiques seront sa seule occupation.
99. PAJOU (Augustin) - le gracieux sculpteur, membre de l'Institut, n. 1730, m. 1809.
- L. s. à M. d'Angiviller, directeur-général des bâtiments du Roi; 20 juin 1789, 1 p. 1/2 in-folio
Il lui rappelle que le règlement des travaux de la salle de l'Opéra de Versailles par l'architecte Gabriel lui a causé une perte réelle de 48,600 livres. Il a présenté 3 mémoires de ses débourrés, dont il a sollicité vainement le règlement. Le travail a été fait sous les prédécesseurs de M. d'Angiviller, et quand Pajou s'adresse à celui-ci, il répond que ce n'est pas de son temps, de sorte que depuis 15 ans Pajou ne peut obtenir un règlement. Il supplie le comte d'Angiviller de lui dire comment il doit s'y prendre pour obtenir justice.
100. PASSY (Hippolyte) - homme politique et économiste, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, n. à Garches, 1793, m. 1880.
- L. a. s. au baron Bignon; Gisors, 11 novembre 1832, 2 p. 1/2 in-8
Curieuse lettre politique. Il croit que Dupin peut revenir au pouvoir. Cependant la prise de la duchesse de Berry, quelques-unes des mesures prises par M. Guizot pour l'instruction publique et le projet de colonisation des pauvres de M. d'Argout jetteront de la poudre aux yeux. « Le défaut des doctrinaires n'est pas, comme on le supposse, l'attachement à des systêmes préétablis, mais bien, au contraire, la raideur dans la mise en pratique des idées que leur suggèrent des faits du jour. Le caractère pédantesque de M. Guizot, le dédain de M. de Broglie et surtout l'esprit de co. terie que ces messieurs ont contracté pendant les premières années de la Réstauration, voilà ce qui leur rendra le gouvernement difficile. » Passy parle ensuite de l'expédition d'Anvers, du mariage du roi Léopold, des chances de guerre, etc.
101. PERRIN (Émile) - peintre et critique d'art, administrateur du Théâtre-Français, membre libre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1814, m. 1885.
- L. a. s. à GAMBETTA; 27 janvier 1882, 1 p. 1/2 in-8
Il a suivi, sous le coup d'un poignant intérêt, la lutte que Gambetta vient de soutenir avec un si grand coeur, une raison si haute, une si admirable éloquence. « Le dénouement a été tout autre que je ne le pensais, mais il ne vous atteint pas et frappe seulement ceux qui sont habitués à mettre en vous toute leur confiance, tout leur espoir, et parmi ceux-là surtout, ceux auxquels l'âge ne permet pas d'attendre longtemps ce que vous appelez si bien le relèvement de la Patrie. »
102. PETITOT (Louis-Messidor-Lebon) - célèbre sculpteur, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. à Paris, 1794, m. 1862.
- 15 l. a. s. au sculpteur Roman; 1819-1825, 34 p. in-4 et 6 p. in-8.
PRÉCIEUSE CORRESPONDANCE ARTISTIQUE. Les 10 premières lettres, formant 34 p. in-4°, sont écrites de 1819 à 1821, pendant le séjour de Roman à Rome. Le 24 octobre 1819, Petitot rend compte du Salon de 1819, il apprécie les oeuvres de Bridan, Cortot (Les oeuvres de ce dernier égalent celles de son maître), Pradier, Bra, Cartellier, Dupaty, Debay, Gois, Drolling. Abel de Pujol, H. Vernet, Géricault, qui exposait son Naufrage de la Méduse. Petitot trouve que le sujet est senti avec une chaleur étonnante. Sur chaque artiste Petitot exprime son avis, sincèrement et avec le désir visible d'admirer. Le 10 août 1819, Petitot écrit qu'il va exécuter avec son père (Pierre Petitot, né en 1751 à Langres), un trophée pour le pont de la Concorde. Le 16 décembre 1819, il donne quelques détails sur sa statue de Forbin. La même lettre est remplie de détails sur les artistes contemporains. Les noms de Cortot, Pradier, Cartellier, Géricault, Schnetz, etc., reviennent constamment. Petitot raconte (le 17 mars 1820), comment il s'y prit pour attirer Cartellier dans son atelier, afin de lui demander la main de sa fille. Il exalte la bonté de son maître et futur beau-père. Le 13 mai il épouse Mmmle Julie Cartellier. Les lettres par leur longueur et leur intérêt sont difficiles à analyser, car il faudrait tout citer. Elles sont d'une grande importance, tant pour la biographie de l'artiste, que pour l'étude des oeuvres et de la vie des artistes de la génération de Petitot et de celles de leurs maîtres. Elles sont empreintes d'une tendre amitié pour ses camarades et d'une grande admiration pour les maîtres.
103. PETITOT (Louis-Messidor-Lebon)
- L. a. s. à M. de Cailleux ; 23 février 1835, 2 p. 1/4 in-4
Il le prie de faire en sorte que son groupe représentant un pauvre pélerin calabrais et son fils invoquant le secours de la Madone, soit placé en bonne lumière à l'exposition. Il peut être du plus grand intérêt pour son avenir que son groupe soit bien placé. Il espère que la Reine le remarquera soit par un sentiment de nationalité, soit à cause de son expression religieuse,.
104. PETITOT (Louis-Messidor-Lebon)
- 1° L. a. s. à l'ingénieur en chef des Pont-et-Chaussées du département de la Seine; 16 septembre 1845, 2 p. in-4
- 2° Copie aut. signée de PETITOT d'une lettre de M. CAvé, chef du bureau des Beaux-Arts; 19 mai 1835, 1 p. in-4.
Il lui adresse le dessin des massifs qu'il se propose d'établir aux angles du pont du Carrousel pour le relier aux quais et supporter ses statues.
105. PRASLIN (Théobald de Choiseul duc de) - député et pair de France, mari de la fille du général Sébastiani, qu'il assassina en 1847, n. 1805, m. 1847.
- 1° L. a. s. au président du comice agricole de Melun; (28 mars 1840), 1 p. in-8. Rare.
- 2° 2 l. aut. de la DUCHESSE de PRASLIN, née Sébastiani, à son mari, 5 p. in-8. Très rare
- 3° L. a. s. de la DUCHESSE DE PRASLIN à la soeur Emilie, supérieure de l'hospice de Melun ; 10 octobre, 1 p. in-8.
Curieuses lettres relatives à l'éducation de ses filles que son mari voulait lui faire retirer pour les confier à sa propre famille. « Rappelle-toi l'éducation, la vie que tes soeurs menaient, ce que tu en disais!... Mon cher Théobald, le tems est arrivé de tout dire ouvertement, sommesnous brouillés pour toujours, dois-je renoncer pour la vie à mes enfants ? Réponds-moi..
106. PROUDHON (Pierre-Joseph) - le célèbre écrivain socialiste, n. à Besançon, 1809, m. 1865.
- L. a. s.; Paris, 14 févrieri 1857, 1 p. 1/2 in-8
Il s'excuse de refuser une invitation. Ce n'est ni par fierté mal placée, ni par une humeur chagrine, mais uniquement à cause de sa santé. « Je suis malade, voilà toute la vérité. Une affection nerveuse et cérébrale me rend impossible toute distraction du genre de celle que vous m'offrez. Je ne me soutiens que par le silence et la solitude et je me mets au lit entre 9 et 10 heures.
107. QUATREMÈRE DE QUINCY (Antoine-Chrysostôme) - savant archéologue et écrivain sur les beaux arts, membre de l'Institut, n. 1755, m. 1849.
- L. a. s. à Fr. Longhena en français et en italien ; Paris (rue de Condé, 14), 18 décembre 1826, 2 p. 1/2 in-4
Il le remercie des compliments qu'il lui a adressés au sujet de son Histoire de Raphaël. Raphaël fut toujours une de ses idoles et il se reconnaît un de ses adorateurs. Il est très heureux d'apprendre que M. Longhena se dispose à traduire son ouvrage et il lui fait quelques recommandations.»
108. RAMBUTEAU (Claude-Philibert BARTHELOT comte de) - homme politique, préfet de la Seine sous Louis-Philippe, n. à Mâcon, 1781, m. 1869.
- L. a. s. à M. Barrière ; Champs, 2 décembre, 3 p. 1/2 in-8
Il le remercie chaleureusement de la manière dont il a peint le Dernier Préfet de Paris. « Vous avez pu juger de près pendant 16 ans tout ce que je portais de dévouement, d'affection, de constante sollicitude à la prospérité, à l'amélioration de cette belle ville de Paris et à sa population. Sans partager, sans professer les théories des prétendus amis du peuple, j'ai eu constamment le désir d'améliorer son sort, de développer dans son coeur les véritables sources d'un progrès durable en morale et en religion. »
109. RASPAIL (François-Vincent) - célèbre chimiste et homme politique, n. 1794, m. 1878.
- L. a. s. à M. Legier, chez M. Jacques Laffitte; Paris, 10 août 1830, 2 p. in-4
CURIEUSE LETTRE. Il lui explique qu'ils doivent avoir des titres à la bienveillance de M. Guizot, parce qu'il a été la victime du servilisme de Cuvier. Il regrette que la mort ne l'ait pas pris au lieu de tant d'autres et le voilà forcé d'intriguer. « Mais j'intrigue comme un imbécile, je balbutie, j'hésite ; je brise le marteau des portes et l'on me congédiera comme un importun et un malappris. » Il dit que MM. Brongniart et Audoin, qui se cachaient dans les Eglises, se font annoncer comme ayant combattu, « Et moi, quand on me demande ce que j'ai au front, je rougis d'avoir si peu de chose. » Il croit s'être donné beaucoup de mal et de n'avoir acquis, pour tout bénéfice que la réputation d'un intrigant. « Cela me dérange un peu les idées; et je me rejette aussitôt sur ces temps d'abandon et de détresse, où du pain sec et de l'eau suffisaient à mon indépendance. J'ai fait l'amour et tout ça ne suffit plus; et cependant le bon Dieu, qui n'a pas la religion de la majorité des Français, nous a dit croissez et multipliez. C'est fort bien dit, mais il en coûte d'être obéissant, car nul ne vit en France de la grâce de Dieu.»
110. REILLE (Honoré-Charles-Michel-Joseph comte) - célèbre général les guerres de la République et de l'Empire, maréchal de France, n. 1775, m. 1860.
- L. a. s. à Lacuée, comte de Cessac ; Paris, 6 janvier 1810, 1 p. in-folio
Il donne un certificat pour un fonctionnaire de l'Intendance qui a servi sous ses ordres en Catalogne.
111. RÉVOLUTION FRANÇAISE
- 172 pièces Ch. Delacroix, Chaumette, Carnot, Gohier, Bouchotte, Jean Debry, Dusaulx, Jourdeuil, La Revellière-Lépeaux, Ysabeau, Merlin de Douai, Merlin de Thionville, etc…
112. RICHELIEU (Armand-Emmanuel-Sophie-Septimanie DU Plessis, duc de) - célèbre ministre de Louis XVIII, n. 1766, m. 1822.
- 1° L. a. s. (au comte de Damas); 5 décembre 1815, 1/2 p. in-8.
- 2° L. a. s. (au même); 12 décembre 1815, 1/2 p. in-4
Il demande à s'entendre sur le procès du maréchal Ney et sur les suites qu'il peut avoir.
113. ROMAN (Jean-Baptiste-Louis) - célèbre sculpteur, membre de l'Institut, n. 1792, m. 1835.
- L. a. s. au sculpteur Seurre à Rome; Paris, 17 janvier 1822, 3 p. in-4. Rare. (Coll. Cottenet)
Très intéressante lettre. Il lui donne des nouvelles de son frère Emile, (l'auteur de la statue de Napoléon, sur la colonne Vendôme) qui fait des efforts extraordinaires pour obtenir le prix [de Rome), du brave Petitot le sculpteurl, qui est toujours le bon Petitot, encore meilleur si c'est possible, de leur maître [Cartellier), de Thevenin, directeur de l'Ecole à Rome. « Quant à Paris, comme je dois aimer mon pays, je ne dois pas en dire de mal. Seulement je te conseille bien d'allonger le plus possible les deux courtes années que tu as encore à passer à Rome ; ce n'est qu'ici qu'on sent que nos beaux jours sont passés.
114. RONDELET (Jean) - célèbre architecte, qui acheva la construction du Panthéon, élève de Soufflot, memde l'Académie des Beaux-Arts, né à Lyon, 1734, m. 1829.
- L. a. s. au comte d'Angiviller; Rome, 4 août 1784, 6 p. 3/4 in-folio
Très importante lettre où il rend compte des trois mois qu'il vient de passer à Naples et en Sicile. Il décrit en détail l'église de la Riccia, oeuvre de Bernin, les canaux des marais Pontins, lés ruines de Terracine, de Minturnes, les maisons de Pompéi, etc. Il entre dans d'intéressantes considérations sur les méthodes employées par les Grecs pour la construcsion des temples de Sicile et sur les modes de bâtir usités à Malte et à Naples..
115. SACY (Antoine-Isaac, baron Silvestre de) - le célèbre orientaliste, membre et secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions, n. 1758, m. 1838.
- 6 l. a. s. à Tychsen, Garcin de Tassy, Gérando, etc ; 1797-1830, 19 p. in-4
Importantes lettres entièrement relatives à des sujets d'érudition. Les matelots arabes se servaient de l'aimant pour se diriger dans les nuits obscures dès le VIIe siècle, envoi de textes arabes sur l'esclavage, vente au gouvernement russe de la collection des manuscrits orientaux de M. Rousseau; il parle de la mort d'Eichhorn, etc.
116. SAND (George) - la grande romancière, n. 1804, m. 1876.
- 5 l. a. s. à M. Gabaud ; 1852-1853, 10 p. in-8
Intéressantes lettres amicales. Dans l'une de ces lettres George Sand explique qu'elle ne peut répondre aux lettres de simple courtoisie. « Je reçois vingt lettres par jour, vingt lettres auxquelles il y a un devoir sérieux, ou nécessité absolue de répondre et comme j'ai, en outre, beaucoup d'autres obligations, je ne vous parle pas de mon travail qui me prend toutes mes nuits, il m'est absolument impossible de m'astreindre à la politesse ordinaire. »
117. SAVANTS ET ÉRUDITS
- 140 pièces.
Ferrus, J. Morand, F. Arago, Thoüin, Le Monnier, Alibert, Ant. Dabois, Elysée, Bourgelat, etc...
118. SAVANTS ET ERUDITS
- 120 pièces environ
Daubenton, Andral, Bouvard, Boyer, Orfila, Esquirol, Dupuytren, Lacépède, Raspail, Delambre, Fourcroy, Gall, Cassini, Leverrier, Legendre, Hallé, etc..
119. SCHNETZ (Jean-Victor) - peintre d'histoire, membre de l'Académie des Beaux-Arts, né Versailles, 1787, m. 1870.
- L. a. s. à R. Rochette, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts ; Rome, 22 décembre 1844, 4 p. g. in-4
Intéressante lettre où il parle de l'exposition annuelle, à Rome, des ouvrages des pensionnaires de l'Ecole de Rome, de l'augmentation du budget de l'Ecole à titre d'indemnités de frais d'études, etc.
120. SEURRE aîné (Bernard-Gabriel) - célèbre sculpteur, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. à Paris, 1795, m. 1867.
- 13 l. a. s. au sculpteur Roman ; Paris, Naples, Rome, 1817-1822, 17 p. in-4 et 14 p. in-8
Le 1er juillet 1817 il lui raconte son entrée en loge pour le concours de Rome. Un petit événement à failli le mettre hors de concours, lui et deux camarades, parce qu'ils avaient bu un peu trop de punch la veille de l'entrée en loges. Le 12 novembre 1817 il lui rend compte que la sécheresse, dont il ne peut se défaire, lui a fait manquer le prix. Son bon maître Cartellier l'encourage à persévérer.« Mes bons amis ne désespérez pas de moi ; j'ai fait tous mes efforts. Continuez à m'envoyer vos avis, j'espère, avec votre secours, faire mieux l'année prochaine. » Dans son malheur il se console en voyant que c'est un Cartellier, un excellent camarade, qui a remporté le prix. -Le 22 novembre 1818, il a remporté la victoire et se prépare à rejoindre ses amis à Rome. Dans les lettres suivantes, Roman étant revenu à Paris, Seurre l'entretient de leurs amis de l'Ecole, des travaux qui se font à Rome ; on démonte l'arc de Titus, on restaure le Colysée, on ouvre une nouvelle galerie au Vatican, etc. -Ces lettres pourraient faire l'objet d'une attachante publication..
121. SIMART (Pierre-Charles) - célèbre sculpteur, membre de l'Institut, n. à Troyes, 1806, m. 1857.
- L. a. s. au sculpteur Duret, (1852?), 4 p. in-8
Très intéressante lettre au sujet d'un travail de décoration au Louvre, M. Visconti exige qu'il signe chaque bas-relief: il faut donc qu'il y ait harmonie dans ce grand ensemble et qu'il puisse y apposer son nom sans rougir. Ses chers confrères ne lui pardonnent pas le crime irrémissible d'avoir obtenu ce travail, etc...
122. THÉVENIN (Charles) - célèbre peintre d'histoire, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1764, m. 1838.
- 4 l. a. s. au sculpteur Roman ; Rome, 1821-1822, 10 p. in-4
Intéressantes lettres. Il lui donne des nouvelles des amis qu'il a laissés à Rome, lui parle de ses oeuvres. Le duc d'Albe a fort admiré son groupe, mais ne l'a pas acheté. Thévenin espère que Paris procurera à Roman des amateurs pour ses oeuvres. « Dites à Barbier que la première preuve que je lui demande de son amitié est de déterminer Gérard à faire pour vous ce qu'il a fait pour Cortot et ensuite pour moi. » Il l'informe qu'il l'a recommandé au ministre de la maison du Roi, à celui de l'Intérieur et au préfet de Seine. Détails sur l'arrivée des nouveaux. La 3me page de la lettre du 13 janvier 11822] est adressée au peintre Barbier à qui il recommande de nouveau «notre grand Roman qui j'espère se fera bientôt un nom » Le 10 août 1822, il félicite Roman de ses succès. «Je souhaite que mes successeurs aient le bonheur d'avoir pendant leur gestion autant d'élèves distingués que j'en ai eu pendant la mienne, continuez, mes amis, en faisant honneur à votre pays, de prouver que l'Ecole de Rome est bonne à quelque chose. »
123. THIERS (Adolphe) - le célèbre historien et homme d'Etat, membre de l'Académie française, n. 1797, m. 1877.
- L. a. s. ; Paris, 11 août 1840, 2 p. in-4
Curieuse lettre où il parle de la tentative du Louis Bonaparte à Boulogne Cette affaire lui a fait quitter Eu où de graves intérêts le retenaient auprès du Roi et de M. Guizot, « J'ai toujours compté sur votre précieux appui dans les circonstances graves où nous sommes tous placés, non pour moi, mais pour le pays dont l'intérêt le plus uigent aujourd'hui est une imposante union. Il n'a aucune faute à se reprocher; l'insurrection de Syrie a ramené Lord Palmerston à sa folle prétention de régler à sa tête les affaires d'Orient. Il va préparer le pays à choisir entre la paix et la guerre, car il n'ose espérer qu'une conflagration générale puisse être évitée.
124. VAUDREMER (Joseph-Auguste Émile) - le célèbre architecte, membre de l'Institut.
- L. a. s. à M. Charrier; 24 mars 1871, 4 p. in-12. (Coll. B. Fillon).
Très curieuse lettre sur les débuts de la Commune. « Il semble qu'il y ait dans l'air un commencement de détente. Malheureusement la droite est d'une intolérance inqualifiable. L'esprit gothique, clérical, monarchique y domine à l'exclusion de tout sentiment libéral... Ils sont tous en grande partie, cause du désarroi qui règne aujourd'hui et nous causeront, je le crains, bien d'autres embarras, jusqu'à ce qu'ils appellent sur nous un désastre, sur eux un désaveu unanime. » Il demande qu'on réorganise l'instruction avec une loi animée d'un esprit philosophique.»
125. VIEN (Joseph-Marie) - célèbre peintre d'histoire, maître de David, n. à Montpellier, 1716, m. 1809.
- L. a. s. à M. F.-H. Fabre, de Montpellier ; Paris, 30 mai 1791, 2 p. in-4
Intéressante lettre. Il l'informe que M. de la Borde a désiré avoir un tableau de Fabre pour faire « cadot» à son fils. « Ce dernier lui a paru désirer avoir de vous une figure de femme nue et agréable; ce sera le sujet qui vous conviendra pourvu que son idée soit remplie. Il m'a ajouté que le prix ne devait point vous donner de l'inquiétude et m'a autorisé à vous dire que 100 pistoles de plus ne tiendroient à rien, s'il était aussi satisfait que de celui qu'il a acquis.»
126. WAILLY (Charles de) - célèbre architecte et dessinateur, membre de l'Institut, n. 1729, m. 1798.
- L. a. s. à Louise Contat ; 1er mai 1788, 2 p. 1/2 in-4
Curieuse lettre relative à la loge que de Wailly lui avait aménagée. Il y a plus d'un an qu'elle est venue voir en compagnie du prince d'Henin et à ce moment elle a approuvé tout ses projets d'embellissements. Pouvait-il s'attendre à des reproches. « Le tort que vous me reprochez, Mademoiselle, viendroit d'avoir conçu l'idée que les choses ordinaires et communnes ne vous conviedroient pas. » Il lui propose d'enlever ses dessins et de les remplacer par des étoffes, sans toucher à la décoration existante..
127. ZOLA (Emile) - le célèbre romancier, n. 1840, m. 1902.
- L. a. s. (à Louis Desprez) ; Médan, 24 mai 1884, 4 p. in-8
CURIEUSE LETTRE où il fait la critique de son livre : Autour d'un Clocher. Il le félicite sur la vie et la gaieté qui animent son roman et aussi sur la sincérité avec laquelle sont reproduites les choses vues. « Jamais encore on n'avait si carrément vidé ses tripes et fait la bête à deux dos, comme dit Rabelais. » Il critique ensuite la composition : il n'y a pas d'effet; c'est un tohu-bohu. «Je suis décidément pour les machines plus composées, où les personnages ne s'écrasent pas sur les fonds, faute de perpective. En donnant la même valeur à chaque épisode, on n'a plus qu'un défilé de pages, on n'a pas un tout. Hein? suis-je assez Boileau et La Harpe! » Il passe au style. L'ouvrage ne lui déplait pas, ce qu'il n'accepte pas c'est le mot incorrect, inutile, la torture imposée à la phrase qui la rend obscure. «.Avec vos disloquements, vous vous fichez du public, vous faites des effets. Je suis pour toutes les audaces, pour toutes les intensités ; mais je les veux en bronze, solides et incassables, autant que franches et colorées. »
128.
- Charte, sur vélin, de Pierre Lombard, évêque de Paris en 1159, s. d., 1 p. in-32. Jolie pièce bien conservée.
PRÉCIEUX DOCUMENT. Il donne aux chanoines de Saint-Cloud 40 sous, 10 muids et 16 septiers de froment.
129.
- L. s. de MINIER et LACHEVARDIÈRE, commissaires nationaux envoyés dans les départements troublés par les rebelles, aux citoyens composant le conseil général de la Commune de Paris; Saumur, 30 mai 1793, 3 gr. p. pl. in-fol.
Prise de Fontenay par les rebelles et prise de Thouars par les républicains. Détails sur divers combats. Réquisitions des représentants du peuple. Le général Biron est mandé pour arrêter un plan de campagne, où l'on fera usage des instructions que Ronsin s'est procurées. « Sous peu de temps on va porter de grands coups, tout se dispose pour faire terminer promptement cette malheureuse guerre. » Formation du club de Saumur. « Les discours les plus énergiques y ont été prononcés, nous avons sapé l'idole du fanatisme. Nous avons vu avec grand plaisir que les spectateurs et surtout les femmes, qui s'y trouvaient en assez grand nombre, ont applaudi avec enthousiasme...»
130.
- 9 pièces. Attestation en faveur d'un certain Coeur de roi, signée par le comte de Larabinet ; copie d'une déclaration, des chefs vendéens, pièce signée par le conventionnel Bollet; pièce signée par M. de Saint-Paul; pièce signée par Raimbaud et La Barblais ; documents sur Georges, etc.
131.
- L. s. avec trois lignes aut. du général Arrighi (à M. Devismes); Leipzig, 3 octobre 1813, 2 p. 3/4 in-fol.
PIÈCE HISTORIQUE sur la campagne de Leipzig. Il regrette que le général Dalton n'ait pas fait partir sa colonne. Il ne croit pas que ses communications soient coupées au delà d'Erfurt. Il a reçu la nouvelle de l'occupation momentanée de Cassel par l'ennemi et de la nécessité où le roi (Jérome) a été de s'éloigner de cette ville. Il fait connaître la position des corps du prince Poniatowski, de Lauriston, du duc de Bellune et du duc de Raguse, il ne pense pas que l'armée autrichienne s'expose à quitter la Bohême et que le prince de Suède veuille s'éloigner de l'Elbe, tant que l'Empereur sera dans sa position.
132.
- L. s. de SAVARY, ministre de la police, à un préfet ; Paris, 23 décembre 1813, 2 p. in-folio
DOCUMENT HISTORIQUE, écrit au moment de l'envahissement de la France par les alliés. Savary y développe un plan général de surveillance. Il recommande d'observer avec soin et en secret les orateurs des sociétés maçonniques et des autres réunions qui échauffent les têtes à dessein. Il déclare qu'un homme qui parle contre les armements, doit être réputé ennemi et poursuivi. « Dans cette circonstance, où les imaginations sont tellement tendues que le moindre mouvement d'oscillation les précipite vers la crainte ou les ramène à l'espérance, prenez garde à tout ce qui s'imprime.,. Soignez votre officier de gendarmerie, vos maires et vos curés et multipliez autant que possible les rayons du cercle de votre surveillance ».
133.
- L. a. s. de AUBERT DU PETIT-THOUARS, botaniste, membre de l'Académie des Sciences; 28 février 1825, 4 p. in-4
Protestation énergique contre le projet de transformation en marché de la pépinière du Roule dont il était le directeur. Très curieux détails sur la topographie du faubourg Saint-Honoré et du quartier des ChampsElysées. « L'avenue des Champs-Elysées devient, pendant l'hiver, un fleuve de boue qui interrompt presque toute communication entre le quartier du Roule et Chaillot.
134.
- P. s. par LAMARTINE, MARIE et CRÉMIEUX (la pièce est de la main de Crémieux); Paris, 24 février 1848, 1/2 p. in-folio
Curieuse pièce, des premières heures de la Révolution de 1848. Le gouvernement provisoire invite les commandants de la garde nationale à se rendre à l'Hôtel de Ville, siège permanent du gouvernement provisoire.
135.
- 1° P. s. par le secrétaire-général du Préfet de police, 1 p. in-folio
- 2° L. s. du général LEVAsSEur au général commandant en chef ; Paris, 2 décembre 1851, 1 p. in-folio
- 3° L. s. par BEAUVAL, lieutenant-colonel à l'état-major de la garde nationale, au général commandant en chef; 4 décembre 1851, 5 p. in-folio
C'est la liste du ministère du 2 décembre, composé de MM. de Morny, Fould, Rouher, Magne, Lacrosse, Casabianca, Saint-Arnaud, Fortoul et Turgot. -(M. Lacrosse figure, sur cette liste comme ministre de la marine ; à la dernière heure il y eut un changement; c'est M. Th. Ducos, qui fut nommé ministre de la marine).
136.
- 47 pièces. Pièces signées par des membres de la Commune ou par des officiers au service de la Commune. La plupart de ces pièces sont de 1871: Gromier Protot, Rossel, Razoua, J.-B. Clément, La Cécilia, Henry, Miot, Dombrowski, Frankel, A. Arnould, Verdure, Tridon, etc…
On a joint une carte de boucherie et une lettre de faire part curieuse de la mort d'un des ôtages.
137.
- Placard en étoffe noire, 1 p. in-4, oblong Curieuse pièce, qui fut collée sur un mur au moment des élections. Elle porte, brodée en lettres gothiques, l'inscription suivante : A bas les oui, à bas les calotins, vive la Commune : Une femme. Au-dessous on voit un petit drapeau rouge.
138.
- L. a. s. du BARON HAUSSMANN à Villemessant; Nice, 4 p. pl. in-8
TRÈS CURIEUSE LETTRE où il répond à des critiques qui lui ont été adressées dans le Figaro sous la signature d'un Parisien de Paris. Les comptes de la ville de Paris ne sont pas aussi embrouillés que le prétend M. Ferry. S'il avait négligé la rive gauche de Paris, comme on le lui reproche, son admi. nistration eut échappé à bien des difficultés. Son projet de budget comprenait 8 millions pour l'achèvement de la rue de Rennes et du boulevard Saint-Germain, etc.
139.
- P. s. par le CARDINAL DE RICHELIEU; Rueil, 9 mars 1634, 14 p. 1/4 in-folio
PRÉCIEUX DOCUMENT. Devis général des ouvrages qu'il convient de faire pour construire et parfaire l'anticour et basse-cour du château de Richelieu suivant les desseins de Mgr l'Eminentissime cardinal de Richelieu.
140.
- 120 pièces environ
Pièces avec vignettes, billet de la caisse Lafarge, affiches, engagement dans l'ordre de Malte, brevets divers, factures illustrées, vignettes républicaines, cartes d'entrée, etc...
141.
- Liasse considérable contenant des autographes de célébrités en tous genres, savants, littérateurs, érudits, artistes, inventeurs, etc…
142.
- 150 pièces.
Jean Gigoux, E. Gonzalés, Monselet, Duc de Dalberg. J.-P. Laurens, Massenet, Coquelin cadet, Pce Jérôme Bonaparte, Mocquard, Ch. Garnier, Bouguereau, etc...
143.
- 90 pièces.
Eugène Beauharnais, Louis XIV, duc Decazes, M. Waldor. Molé, Cherubini, C. Vernet, Girodet-Trioson, abbé Sicard, F. de Neufchâteau, Clarke, Régnault de Saint-Jean d'Angély, Lebrun, Bourrienne, Consalui, Cuvier Barbié du Bocage, Kellermann, Marmontel, Davout, Soult, Moncey, maréchal de Biron, Gavarni, Eug. Delacroix, Malesherbes, comte de Toulouse, cardinal de Bausset, etc...
144.
- 12 pièces du XVIe au XIXe siècles concernant principalement le département de Seine-et-Marne.
145.
- 69 factures avec en-têtes illustrés, gravés, lithographiés, imprimés, la plupart du commencement du XIXe siècle. Curieuse réunion.
146.
- 225 pièces environ.
Fabre d'Olivet, Jean Richepin, Peladan, H. de Bornier. V. Sardou, A. Dumas, T. Delord, E. Deschamps, Desaugiers, Michelet, Poinsinet de Sivry, H. Houssaye, Pfeffel, Jean Aicard, Marsollier des Vivetières, etc...
147.
- Dossier de 345 lettres munies, au dos, de différents signes d'affranchissement.
148.
- 180 dossiers contenant environ 500 pièces du XVIe au XIXe siècle sur les familles nobles. Importante réunion.
149.
- 35 pièces
Brevet du médaillon des deux épées, brevets et congés divers dont plusieurs signés par le prince de Lambesc, le duc d'Aumale, le maréchal Clarke, etc...
150.
- 170 lettres ou pièces émanées de députés du département de Seine-et-Marne aux Etats-généraux, à l'Assemblée législative à la Convention, aux Conseils des Cinq-Cents et des Anciens. Réunion très importante et d'un grand intérêt, très difficile à reconstituer, car la députation du département aux Assemblées citées plus haut est presque complète.