Published by Noël Charavay in Paris on/in 1906.
A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11673. See the online.
Catalogue encoded by Ljudmila Petkovic, Projet e-Ditiones, Université de Neuchâtel.
Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)1. ACADÉMIE FRANÇAISE
- 212 pièces.
Augier, J. Claretie, Collin d'Harleville, Mérimée, Florian, H. Maret, Guizot, Dévalués, Lamartine, ,/. Favre, L. Halévy, Lamartine, L.-P. de Ségur, S. de Sacy, H. Martin, Bailly, Ch. Nodier, J.-B. Dumas, Ancelot, duc d Audiffret-Pasquier, etc..
2. ACADÉMIE FRANÇAISE
- 200 pièces
E. Legouvé, Feuillet, Bcrryer, E, Hervé, Guizot, F. Coppée, V. Cousin, Littré, Laprade, Cambacérès, E. Ollivier, marquis de Vogué, Villemain, J. Simon, Ampère, comte de Mun, F. de Lesseps, J. Janin, Volney, Arnault, Andrieux, V. de Broglie, etc...
3. ADAM (Adolphe) - célèbre compositeur de musique, auteur du Chalet, n. 1803, m. 1856.
- Le rêve du bonheur, morceau de musique aut. sig. en tète ; mars 1845, 1 p. 1/2 in-4 oblong, mangeure dans un pli n'atteignant pas le texte
4. ALEMBERT (Jean Le Rond d') - illustre savant, l'un des rédacteurs de l'Encyclopédie, membre de l'Académie française, n. 1717, m. 1783.
- L. a. s. au peintre Descamps ; Paris, 3 avril 1767, 1 p. in-4, cachet armorié
Il lui annonce la remise, par M. de Cideville, de la médaille qu'il a si justement méritée.
5. AMPÈRE (André-Marie) - illustre savant, inventeur de l'électro-dynamisme, n. à Lyon, 1775, m. 1836.
- L. a. s. ; Paris, 5 août 1823, 8 p. in-4
Superbe lettre scientifique remplie de calculs algébriques.
6. ARTISTES DRAMATIQUES
- 150 pièces.
P. Berton, Geffroy, E. Garcia, Bcrthelier, Auriol, Laferrière, Ligier, Odry. Agar, Coqvelin cadet, Capoul, Pressant, Arnal, Lockroy, Marie Laurent, R. Vgalde, Vertpré, Ch. Debu- rau, Dclaunay, Lablache, Sam son} Tailliade, K. Boche, H. Monnier, Madeleine Brohan, etc...
7. AUDRAN (Gérard) - l'illustre graveur, n. à Lyon, 1640, m. 1703.
- P. s. sur vélin ; Paris, 22 février 1698, 1 p. in-4. Très rare
8. AUGIER (Emile) - célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, né à Valence (Drôme), 1820, m. 1889.
- L. a. s. (à Edmond About) ; (1863), 1 p. 1/2 in-8
Curieuse lettre où il le remercie de lui avoir adressé son roman intitulé: La Vieille roche. « Nous avons tous deux à nos trousses une jolie meute de cafards de toutes les nuances (E. Augier venait de donner le Fils de Giboyer). Heureusement ils ont plus de venin que d'esprit. Donnons-leur assez de fil à retordre pour en faire Une beile corde, et on en trouvera l'emploi. » Il compare ensuite ia prose d'Abôut à celle de Voltaire.
9. BALZAC (Honoré de) - l'illustre romancier, n. 1799, m. 1850.
- L. a. s., 1 p. 1/3 in-8
Il se plaint de l'inexactitude d'un créancier qui n'est pas venu chercher le montant d'un billet souscrit par Balzac. « Rien ne me contrarie plus que cl'avoir chez moi de l'argent qui n'est pas à moi.»
10. BALZAC (Honoré de)
- Physiologie de l'homme qui n'a pas le sou, note au!, sig., 1/2 p. in-4
Curieuse pièce. Le titre est en belle calligraphie. Le reste est le canevas d'un portrait. Au dos un croquis à la plume.
11. BARBEY D'AURÉVILLY (Jules) - célèbre romancier, n. 1808, m. 1889.
- L. a. s. à M. Robinet, 2 p. in-8
Belle lettre relative aux conditions d'édition de son livre sur les Guérin.
12. BARYE (Antoine-Louis) - le grand sculpteur, n. 1795, m. 1875.
- L. a. s. ; Paris, 20 mai 1869, 3/4 de p. in-8. Très rare
Il envoie sou autographe et remercie pour les choses aimables qu'on a bien voulu lui écrire.
13. BAUDELAIRE (Charles) - le célèbre poète, auteur des Fleurs du mal, n. 1821, m. 1865.
- 1° L. a. s. à M. de Calonne, 1 p. in-8
- 2º Sur Le Tasse à l'hôpital, des fous, sonnet, pièce signée avec de petites corrections aut. ; février 1844, 1 p. in-8. Cette pièce se trouve sur le deuxième feuillet de la lettre décrite ci-dessus.
Il lui annonce l'envoi d'une pièce de vers, datant de sa jeunesse, dont on vient de lui adresser la copie, prise sur un album. « Quoique ce soient là des vers de jeunesse, je ne les trouve pas trop mauvais. Si vous daignez les imprimer, mettez-la date. »
14. BERLIOZ (Hector) - l'illustre compositeur de musique, membre de l'Institut, n. à la Côté-Saint-André (Isère), 1803, m. 1869.
- L. a. s. ; 12 janvier, 1 p. in-8
Précieuse pièce où il exprime son admiration pour Beethoven et pour Gluck, ces deux dieux supérieurs de son art. « L'un règne dans l'infini de la pensée, l'autre, sur l'infini de la passion et quoique le premier soit fort au dessus du second comme musicien, il y a tant de l'un dans l'autre néanmoins que ces deux Jupiter ne font qu'un seul Uieu en qui doivent s'abymer notre admiration et nos respects.»
15. BERLIOZ (Hector)
- L. a. s. à M. Bennet; il juin 1856, 4 p. in-8
Il s'excuse de son retard à écrire un feuilleton par l'obligation de terminer un 4'"e acte ( Les Troyrisï) une scène volée à Shakespeare et virgilianisée, qui le met dans des états ridicules. « Je n'ai en à m'occuper que. de la rédaction do cet immortel radotage d'amour qui fait du dernier acte du Marchand de Venise le digne pendant des hymnes sublimes de Roméo et Juliette. C'est Shakespeare qui est le véritable auteur des paroles et de la musique. Il est singulier qu'il soit intervenu, lui le poète du Nord, dans le chef-d'oeuvre du poète romain. Virgile avait oublié cette scène. Quels chanteurs que ces deux!!! » Sa candidature est posée à l'Institut. (Il fut élu le 21 juin 1856 en remplacement d'A. Adam.)
16. BERLIOZ (Hector).
- L. a. s. à M. Bennet, Paris, 5 ou 6 (sic !) février, 3 p. 1/2 in-8
Curieuse lettre où il lui fait part de la joie qu'il a ressentie en lisant son ouvrage (les Troyens?) « Figurez-vous qu'à part deux ou trois morceaux j'avais tout oublié. De sorte qu'en lisant je faisais de véritables découvertes... de là des joies! J'avais seulement laissé en arrière la scène de pantomime d'Andromaque dont l'im. portance m'effrayait. La voilà faite et de tout l'acte, c'est, je crois le morceau le mieux réussi... J'en ai pleuré comme dix-huit veaux. Voyez comme j'imite encore le bon Dieu, qui, pourtant, n'avait pas une sensibilité très vive, à en croire cet affreux escamoteur de Moïse. » Piquante appréciation sur une oeuvre de Lully.
17. BERLIOZ (Hector).
- L. a. s. à Bennet; Paris, 14 janvier 1857, 4 p. in-8
Spirituelle épître où il parle du succès de la Reine Topaze, de plusieurs solistes allemands. Puis il parle d'un dîner d'artistes et de savants donné par le prince Napoléon. « Nous étions par paires de membres de l'Institut. Deux musiciens, Halévy et moi, deux peintres, Ingres et Flandrin, deux des Sciences Morales, Michel Chevalier et M. Wolowshi, deux de l'Académie française, A. de Vigny et Ponsard, plus Dumas le chimiste, et A. Dumas fils qui pourrait être de l'Institut s'il n'avait pas tant d'esprit, etc... » Le dîner avait eu lieu le jour de l'élection de Delacroix à l'Académie des Beaux-Arts. « M. Ingres a dû avaler encore cette couleuvre ; il n'en a pas moins été le soir aussi gracieux qu'il peut l'être. »
18. BERLIOZ (Hector).
- Esquisses de l'air de Benoenuto Cellini, manuscrit aut. sig.; paroles et musique, 2 p. in-folio. Très intéressante pièce
19. BERLIOZ (Hector)
- Théâtre italien, manuscrit aut. sig., 3 p. 1/2 in-4.
20. BEYLE (Henri) - dit STENDAHL, célèbre romancier, auteur de la Chartreuse de Parme, n. 1783, m. 1842.
- L. a. s. Cotonet à Mlle Duvaucel; s. d., 3 p. in-8
Il lui demande de lui rappeler leurs conventions au sujet d'une publication projetée. Il ajoute: « Dites à madame votre mère que je ne suis pas la moitié si Méphistophélès que j'en ai l'air, autrement comme le chevalier Kenette du Talisman elle se croira en société avec le diable lui-même.»
21. BIZET (Georges) - célèbre compositeur de musique, auteur de Carmen, n. 1838, m. 1875.
- L. a. s. à un directeur de théâtre, 1 p. 1/2 in-8. Rare
Il lui recommande un de ses amis M. Fontenay, qui possède une ravissante voix de ténor léger..
22. BLANQUI (Jérôme-Adolphe) - économiste, membre de l'Institut, n. 1798, m. 1854.
- L. a. s. à M. Dussard, préfet de la Seine-Inférieure ; Paris, 24 août 1848, 2 p. in-8
Importante lettre où il lui transmet l'opinion du général Cavaignac sur les réponses d'enquête. « Je lui ai dépeint au vrai la triste position des ouvriers et celle des maîtres et j'ai beaucoup insisté sur la nécessité de la paix et de l'ordre. Je dois vous dire que j'ai trouvé le général aussi convainçu que moi-même là dessus, et fermement résolu à ne pactiser jamais avec aucun élément de perturbation. Il m'a dit qu'il irait plus loin en matière d'ordre s'il ne craignait la réaction rouge, qui traduit tout par des coups de fusils. » Blanqui ajoute confidentiellement que l'intention du général Cavaignac est de demander la mise en accusation des représentants qui doivent être poursuivis. Il annonce qu'on va faire une rude guerre à la République rouge..
23. BOUGAINVILLE (Louis-Antoine comte de) - célèbre marin, aide de camp de Montcalm au Canada, n. 1729, m. 1811.
- L. a. s. ; à bord du Bien aimé, 6 juin 1777, 3 p. in-4
Belle et intéressante lettre où il fait l'éloge de l'astronome Véron. Il demande la place de capitaine du port de l'île de France pour M. Duclos-Guyot, capitaine de brûlot, son second dans la campagne de la Boudeuse, auquel il doit le peu qu'il peut savoir de marine.
24. BOUGAINVILLE (Jean-Pierre) - écrivain et érudit, garde des antiques du cabinet du Roi, membre de l'Académie française et de l'Académie des Inscriptions, n. 1722, m. 1763.
- L. a. s. ; Paris, 20 juillet 1750, 8 p. in-4. Rare
Belle et intéressante lettre toute relative à sa charge de secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions, à laquelle il avait été nommé l'année précédente. Il parle aussi de la répartition du legs de M. Freret.
25. BOURGET (Paul) - le célèbre romancier, membre de l'Académie française.
- L. aut., signée le Président de T. ourvel) ; Venise, 30 mai, 3 p. in-8
Curieuse lettre. Il remercie pour un article au sujet de ses vers, et définit son caractère. « Il me semble que vous me faites un peu trop compliqué. Je me vois si simple, mais cela tient peut être à ce que mon absolue bonne foi et une certaine absence radicale de cabotinage m'ont fait admettre en moi, tout naturellement, bien des idées très contraires, et ce naturel doit paraître un terrible artifice à beaucoup. » Il examine la littérature et fait l'éloge des oeuvres de M. Peyrefort qu'il défend du reproche d'obscénite. « Sous leur légèreté, il y a de cette agonie de la jeunesse qui, pour certains hommes et certaines femmes, est d'autant plus affreuse qu'elle est inavouable. L'art très différent des Hulots qui continuent a être jeunes toujours, par la physion logie, et souvent, comme le père Dumas, après avoir multiplié les sensations jusqu'à la manie. N'être plus jeune, pour ces délicats dont je parle, c'est ne plus pouvoir être aimés d'une certaine manière ingénue, spontanée, fraiche et douce. Chateaubriand fut ainsi, lui qui pleurait en faisant chanter du Béranger à la Prudence des enchantements, dans un cabaret du Jardin des plantes.»
26. BOURGET (Paul).
- L. a. s. le Président de T. ourvel) ; Gérarmer, 23 octobre 1886, 4 p. in-8
Curieuse lettre à un ami, qu'il surnomme le chevalier Danceny. Il parle d'André Cornélis, puis de leur communauté de caractère. Il note les écrivains et auteurs dramatiques qui ont voulu fixer ses traits et constate qu'aucun n'y a réussi. Il parle de Barbey d'Aurévilly qu'il désigne par les initiales J.-B. « Le portrait de J.-B. est excellent, mais il est vu de beau profil. Vous êtes comme moi et j'ai renoncé à la critique à cause de cela. Les défauts d'un homme me semblent tellement liés à ces qualités, que je n'éprouve pas le besoin de souligner ces défauts. Cela me semblé injuste... Il ne sait pas ce que c'est que la beauté du vrai. Il se frise et se farde sur le pont d'Arcole. Cela est élégant mais un peu puéril. L'expression chez lui est trop forte, et, pour employer tout ce pouvoir d'expression qu'il possède, il donne le coup de pouce à ces sentiments. » Très intéressants développements.
27. BRETON (Jules) - célèbre peintre paysagiste et poète estimé.
- 1° L. a. s. à une dame ; Paris, 23 mai 1878, 3 p. in-8
- 2° Les Illusions, à Anatole France, sonnet aut. sig., 1 p. in-8. Jolie pièce
Il la remercie d'avoir bien voulu dire de ses vers. Il lui signale quelques-unes de ses oeuvres qui pourraient être déclamées en public: Les deux croix, Les cigales, La Paix du bois, etc.
28. CANOVA (Antonio) - illustre statuaire italien, n. 1747, m. 1822.
- 1° L. a. s., en italien, à Mme de Custine ; 21 janvier, 1/2 p. in-4.
- 2° P. s. ; Rome, 20 janvier 1817, 1 p. in-4.
Pièce signée comme inspecteur général du musée des antiques du Vatican.
29. CANROBERT (François) - maréchal de France, qui commanda en chef en Crimée, n. 1809, m. 1895.
- P. s. ; devant Sébastopol, 27 janvier 1855, 1 p. in-4
Ordre général à l'armée par lequel Canrobert lui fait part que l'Empereur vient de lui conférer la médaille militaire..
30. CARO (Elme) - célèbre philosophe, membre de l'Académie française, n. à Poitiers, 1826, m. 1887.
- L. a. s. (à M. de Calonne) ; 22 mars (1857), 3 p. in-8
Il est enchanté que son article ait plu à M. de Calonne ; il souhaite qu'il produise le même effet sur le public. S'il ne réussit pas il tiendra son serment, il abdiquera, car le métier d'honnête critique et d'écrivain moraliste n'est pas bon. « Parlez-moi de ceux qui cassent les vitres du bon Dieu, comme M. Taine! M. Sainte- Beuve chante leur apothéose. Il est bien juste qu'on donne la place de Dieu à ceux qui le nient. Tout est dans l'ordre dans le meilleur des systèmes possibles. Nous voici donc amenés à une période nouvelle de la Philosophie: le Tainisme, proclamé dans le Moniteur. Franchement j'aime mieux le spiritualisme. Mais il y a quelque courage à le dire. » Il lui prend l'envie de dire tout haut le secret de ces comédies. Il parle de Sainte-Beuve, V. Cousin, O. Feuillet, etc.
31. CHAMFORT (Sébastien-Roch Nicolas dit) - poète et moraliste, membre de l'Académie française, n. à Clermont-Ferrand, 1740, m. à Paris, 13 avril 1794.
- L. a. s. aux représentants du peuple; Paris, 29 nivôse an II (18 janvier 1794), 2 p. in-folio. Rare aut. sig
Il proteste contre son incarcération et rappelle les preuves qu'il a données de son patriotisme. « Réduit à la pauvreté, que je bénis, par une révolution, que je bénis encore davantage, malade et m'imposant à moi-même toutes les privations possibles, je vends pièce à pièce mes meubles et jusqu'à mes livres pour suffire à la dépense de mon gardien. » (Chamfort se suicida moins de trois mois après cette lettre.)
32. CHATEAUBRIAND (François-René vicomte de) - .l'illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. à Saint-Malo, 1768, m. à Paris, 1848.
- L. a. s. au roi de Bavière ; Paris, 12 juillet 1834, 2 p. in-4, enveloppe et cachet armorié
Superbe lettre où il demande le titre de chanoinesse du chapi tre noble de Sainte-Anne de Bavière pour une de ses nièces Herwine Duplessis, fille d'une soeur de la vicomtesse de Chateaubriand. « Orpheline de père et de mère, jadis exilée avec sa famille pour la cause des Rois, c'est à ce titre qu'elle ose solliciter votre bienveillance royale. »
33. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de).
- L. s. avec trois lignes aut.; Paris, 31 août 1834, 2 p. 1/3 in-4
Curieuse lettre où il informe un prévenu politique qu'il ne pourra l'assister à la Cour des Pairs, parce qu'il se refuse à tout serment. « Mais vous savez, Monsieur, que je ne reconnais point le gouvernement actuel. Dans mon opinion royaliste, il n'y a de Roi légitime que Henri V. Dans l'opinion républicaine, le peuple souverain n'ayant point été convoqué, aucune autorité n'est aujourd'hui légale en France, etc. ».
34. CHERUBINI (Louis) - le célèbre compositeur de musique, n. 1760, m. 1842.
- L. a. s. au comte Turpin de Crissé ; Paris, 12 octobre 1826, 1 p. in-4. Jolie lettre.
35. CHOPIN (Frédéric) - célèbre pianiste et compositeur de musique polonais, n. 1809, m. 1849.
- Morceau de musique autographe, 9 p. in-4 oblong. (Ballade, op. 38). Superbe pièce de grande rareté
36. CLERGÉ
- 112 pièces.
Christophe de Beaumont, Sibour, X. de Ravignan, de Quélen, cardinaux de Noailles, de Loménie, de Luynes, Mathieu, Gousset, frère Philippe, cardinal de Belloy, Donnet, de Clermont-Tonnerre, Du Pont, Bourret, Lacigerie, Coeur, etc.
37. COMMUNE DE PARIS
- 200 pièces
Millière, Vermesch, Lissagaray, Amouroux, A. Arnould, Tridon, Vermorel, Ed. Vaillant, J.-B. Clément, Delescluze Lefebere-Roncier, Lisbonne, Malon, dossier sur la police, la garde nationale, imprimés, passe-port, etc.
38. COMPOSITEUR DE MUSIQUE
- 161 pièces
Spontini, F. Liszt, Litolff, Massenet, Mermet. Pasdeloup, Darcier, Gevaert, Habeneck, Jonas, Joncières, A. Thomas, Widor, L. Vasseur, Auber, Chérubini, Carafa, Berlioz, F. Bérat, A. Adam, F. Bazin, G. Salvayre, Sicori, Reyer, Offenbach, Meyerbeer V. Massé, Haléey, B. Godard, L. Delibes, F. Dapid, Cherubini, Gounod, etc.
39. CONRART (Valentin) - littérateur, un des fondateurs de l'Académie française, n. 1603, m. 1675.
- L. a. s.; 29 avril 1661, 2 p. pl. in-8
Belle lettre adressée probablement à Const. Huyghens. Il lui demande des nouvelles de son fils qu'il appelle votre cher Archimède. « Que vous devez être content, estant tel que vous estes, d'avoir des enfans comme ceux que vous avez! Cette connaissance de tant de langues, et de sciences, et cette facilité à les apprendre, est un des plus riches talens, à mon gré, que puissent posséder des gens d'esprit, et aussi bien nez que vous êtes tous. Aussi semble-t-il que le savoir et le mérite soyent le partage de ceux de vostre Nation et particulièrement de vostre famille ; et ce n'est pas une moindre chose qui l'ayent rendue célèbre comme elle est dans les provinces les plus éloignées des vostres.» Eloge du comte de Dona.
40. COPPÉE (François) - illustre poète, membre de l'Académie française.
- Pièce de vers aut. sig., 1 p. in-8.
Chanson de Zanetto dans le Passant.
41. COUSIN (Victor) - célèbre philosophe, membre de l'Académie française, n. 1792, m. 1867.
- 1° L. a. s. à Scribe ; 26 février 1840, 1 p. in-8
- 2° L. a. s. ; Colmar, 13 septembre, 1 p. in-8
Il le remercie des billets qu'il lui a adressés pour la Calomnie. « Je vous ai applaudi en toute conscience. Ce qui m'a particulièrement frappé dans votre pièce c'est la moralité de l'impression générale qu'elle excite. Nous sommes sortis du théâtre avec d'honnêtes inspirations..
42. CUVIER (Georges baron) - illustre savant, membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences, n. 1769, m. 1832.
- L. a. s. au grand maître de l'Université; s. d., 3 p. 1/2 in-folio.
Superbe pièce où il expose les titres des candidats à la succession de M. Duvernay, professeur à la Faculté des sciences : MM. Duméril, Guersent et de Blainville.
43. DAARU (Pierre-Antoine-Noël-Bruno comte) - célèbre ministre de Napoléon Ier, poète et historien, membre de l'Académie française, n. à Montpellier, 1767, m. 1829.
- L. a. s. au docteur Parisel; 14 juin 1827, 5 p. in-4
Curieuse lettre à propos des vers qu'il a hasardés sur l'Astronomie. Il cherche à expliquer la nomenclature sidérale. « Mais je voudrais bien que vous eussiez la bonté de m'expliquer comment les plus anciens observateurs ont pu voir dans les groupes d'étoiles des figures qui n'y sont pas. Par exemple les Asiatiques avaient une constellation de l'homme agenouillé, de l'homme qui porte une tête. Chez eux les constellations n'avaient pas de noms propres. Leurs noms étaient des définitions, chose d'autant plus étonnante que l'objet désigné ne ressemblait pas du tout à l'objet défini. »
44. DAUNOU (Pierre-Claude-François) - célèbre érudit et historien, député du Pas-de-Calais à la Convention, n. 1761, m. 1840.
- L. a. s. à Talleyrand; Paris, 30 décembre 1815, 2 p. 1/2 in-8
CURIEUSE LETTRE. Daunou informe Talleyrand qu'il vient de recevoir du ministre de l'Intérieur une lettre dont il lui fait part. Le ministre décide que l'administration des Archives doit passer en d'autres mains à partir de 1816. Daunou se plaint de la dureté des termes de la lettre dont il n'a jamais vu d'exemple ; il suppose que le ministre le croit coupable de faits qui se sont passés 23 ans auparavant et qu'il lui attribue des opinions diamétralement opposées à celles qu'il a authentiquement déclarées. (Allusion au procès de Louis XVI, où il vota contre la mort.) Il termine en demandant une pension de retraite..
45. DECAMPS (Gabriel) - célèbre peintre de genre, n. 1803, m. 1860.
- L. a. s. à COROT; Fontainebleau, 3 janvier 1856, 1 p. in-8
Jolie lettre où il l'invite à venir passer la fête des Rois à Fontainebleau. « Fermez un moment la boite. Echappez aux mains des petits neveux et venez donner quelques heures aux exilés. Tâchez de déterminer le brave Français, prévenu de son côté. ».
46. DELACROIX (Eugène) - le grand peintre, n. 1799, m. 1864.
- L. a. s. (à un comte) ; 7 janvier 1857, 2 p. in-8
Belle lettre relative à sa candidature à l'Académie des Beaux-Arts. Il s'excuse de ne pouvoir faire une visite à cause de son mauvais état de santé.
47. DELIBES (Léo) - célèbre compositeur de musique, membre de l'Institut, n. 1836, m. 1891.
- Morceau de musique aut. sig. ; juin 1883, 1 p. in-4 oblong
Fragment de Lakmé : Dans la forêt tout près de nous se cache, toute petite, une cabane en bambou qu'un grand arbre vert abrite.
48. DIVERS
- 220 pièces.
Montalivet, Nadar, Joly de Fleury, Garnier-Pagès, un dossier sur les personnages de la cour de Napoléon III, général Gourgaud, Napoléon III, comtesse de Montijo, de Mackau, registre des signatures déposées chez le prince de Joinoille à l'occasion du 1er janoier 18kh, de Mackau, maréchaux Molitor, Bosquet, Soult, Clarke, Davout, Macdonald, Mortier, etc.
49. DIVERS
- 258 pièces.
Montalembert, Montalioet, R. Wallace, D. Nisard, Viollet le Duc, La Vrillière, Saint-René Taillandier, J. de Rothschild, Pigault Lé Brun, Eug. Pereire, Buloz, Louis XVI (deux brevets), Kellermann fils, Sardou, Croizette, Bruix, Beurnoneille, Gyp, etc.
50. DIVERS
- 223 pièces.
Barthélemy, Talleyrand, Falloux, de Villèle, Marescalchi, C. Périer, Mollien, L. Vitet, Choron, Montyon, Lavalette, Fontaine, d'Hozier, J. Gérard, F. Soulié, etc.
51. DIVERS
- 240 pièces.
Duc de Morny, A. Caristie, Joly de Fleury, John Franklin (sig découpée), Fourcroy, marquis de Foudras, du Sommerard, Abd-el-Kader, de Vatimesnil (intéressant dossier), famille de Rothschild, Hausmann, etc...
52. DIVERS.
- 85 pièces.
H. Vernet, maréchal Vaillant, Bugeaud, Louis-Philippe, Marie- Amélie, Auber, H. Carnot, Lamartine, Persigny, F. de Lesseps, etc... Quelques pièces de ce dossier ne sont que des signatures découpées
53. DONIZETTI (Gaetano) - le grand compositeur de musique italien, n. 1798, m. 1848.
- L. a. s., en français, à Auguste de Coussy; Vienne, 29 avril 1845, 2 p. in-4
Superbe lettre où il le gourmande à propos d'un prêt qu'il a fait, malgré ses avis..
54. DORVAL (Marie) - la célèbre interprète des drames de l'Ecole romantique, n. 1801, m. 1846.
- L. a. s. (à Luguet), 4 p. in-8
Curieuse lettre où elle lui reproche ses défiances, sa dureté de coeur, ses suppositions grossières. « Ah ! Luguet, c'est mal! Renonces-y donc s'il te faut une maîtresse gaie, heureuse et bien portante, car, hélas! je ne suis rien de tout cela à cette heure. Tu ne m'écriras sûrement plus, mais cependant ne faut-il pas une lettre encore qui me dise si tu veux être la première personne qui me recevra à Paris. »
55. DREVET (Pierre) - un de nos plus célèbres graveurs de portraits, élève de G. Audran, n. à Sainte-Colombe (Isère), 1664, m. à Paris, 9 août 1738.
- P. s., sur vélin ; Paris, 5 juillet 1711, 1 p. in-oblong, Rare (coll. Bovet)
Reçu de la somme de 79 livres pour un semestre d'une rente..
56. DROLLING (Michel-Martin) - peintre d'histoire, élève de David, membre de l'Institut, n. à Paris, 1786, m. 1851.
- L. a. s. à son père, le peintre Martin Drolling ; Rome, 16 décembre 1813, 2 p. in-4
Intéressante lettre où il lui donne des nouvelles. Le Tibre déborde, l'armée napolitaine est à Rome, les Romains la détestent. L'on travaille à l'ornement du palais du pape pour y recevoir le roi de Rome. Les appartements sont décorés de tableaux ; il espère avoir la commande d'un de ces tableaux ; Ingres en a déjà fait deux, etc..
57. DUCIS (Jean-François) - célèbre poète tragique membre de l'Académie française, n. à Versailles, 1733, m. 1816.
- L. a. s. à N. Lemercier ; Versailles, 21 janvier 1808, 3 p. in-4
Très intéressante lettre littéraire où, tout en le félicitant sur la grandeur des sujets qu'il traite, il lui reproche de négliger les jardins peignés et fleuris du goût, de l'esprit et de l'élégance. « Ce travail rompt et assouplit le pinceau, vous révèle le secret des nuances, l'art des transitions, rend vos pas agiles sur la corde, et prépare aux grands sauts. C'est ce que Voltaire savait et faisait très bien. Voyés ses belles tragédies et ses charmantes pièces fugitives, fixées dans le temple de la gloire par le choix des sujets, par les grâces, le soin et la perfection. » Il fait ensuite le tableau très minutieux de la vie familiale qu'il mène seul avec sa femme Il coupe ses lectures de La Fontaine et d'Horace avec les recettes de la Cuisinière française. Il le conjure de venir partager cette vie calme et uniforme. « Venés revoir votre chambre, votre cheminée, votre bois, votre lit, vos rideaux, les bustes de Sakespir (sic) l'et de Thomas. » Intéressants détails sur ses travaux.»
58. DUMAS (Jean-Baptiste) - célèbre chimiste, membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences, n. à Alais (Gard), 1800, m. 1884.
- L. a. s. (à Ballanche), 3 p. in-8
Jolie lettre littéraire où il approuve l'esprit des oeuvres que Ballanche a projeté d'écrire. « Certes ! je serais heureux de voir réussir vos Pensées! Qui oserait blâmer alors mon désir d'introduire dans l'Université l'étude des mâles écrits d'Euclide, des sublimes conceptions d'Archimède à côté de celles des divers ouvrages d'Homère, de Platon et d'Aristote. Il y a de la poésie partout. Vous avez le droit de le dire ; je n'ai que celui de le penser, de le sentir et c'est là mon malheur, en présence des lettres. »»
59. DUMAS père (Alexandre) - le fécond romancier, n. 1803, m. 1870.
- L. a. s. à Fiorentino, 1 p. in-4
Curieuse lettre où il lui offre sa collaboration. « Vous me donnerez votre plan et j'en ferais un volume sur lequel vous aurez 700 francs. Puis, le volume fait, nous verrons à en faire jaillir une pièce que vous prendrez à votre nom. »
60. DUMAS fils (Alexandre) - le célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.
- L. a. s. à M. Viel ; Paris (16 juin 1849), 1 p. in-8
Piquante épître. Il se plaint qu'un indiscret ait été dire à Mme Poussin qu'il avait des maîtresses, de sorte que depuis plusieurs jours il vit au milieu de cancans sans nombre. « Pour avoir la paix j'ai dû promettre que je n'irais pas chez vous ce soir. Mme Poussin affirmant que vous n'êtes qu'un prétexte et que vous êtes le pseudonyme d'une femme.»
61. DUMAS fils (Alexandre).
- 2 l. a. s. à M. Gramont; (1887), 4 p. in-8
Curieuses lettres relatives au dénouement de Francillon. Il n'est pas de ceux qui se dégradent quelques bonnes raisons qu'ils croient pouvoir donner après. « Combien il y e -t-il [de femmes] qui font ce qu'elles disent? Autre question ! J'ai conduit mon héroïne jusqu'à la porte de l'enfer et la vision lui a suffi pour l'épouvanter à tout jamais.
62. DU PLESSIS-MORNAY (Philippe) - illustre chef du parti protestant, ami et conseiller de Henri IV, surnommé le Pape des Huguenots, n. 1549, m. 1623.
- L. a. s. à son fils Villarnoul; Saumur, 23 septembre 1611, 1 p. in-folio
Curieuse lettre où il le prie d'acquitter une lettre de change que son neveu d'Auberville a tirée sur M. d'Argens. « Mais tout ensemble escrivez lui qu'on s'est adressé à moi, qui en suis en colère et ai refusé de l'acquitter, bien résolu désormais, puisqu'il abuse de moi de ne lui estre pas si libéral. Vous me ferez un singulier plaisir. Car au train qu'il prend il importunera mes amis et me fera de la honte. »
63. DU PONT DE NEMOURS (Pierre-Samuel) - économiste, député à la Constituante, membre de l'Institut, n. 1739, m. 1817.
- L. a. s. à VOLTAIRE ; Paris, 1er septembre 1769. 6 p. in-4. Voltaire a écrit en haut de la première page : M. Du Pont.
Il se plaint de son libraire, un sieur Lacombe, qui s'est entendu avec l'auteur du Mercure, un sieur de la Combe, pour s'attribuer une lettre que Voltaire lui avait écrite. Les deux complices l'ont imprimée sans l'aveu de Voltaire et sans celui du destinataire. Il fait l'éloge des poésies de Saint-Lambert, mais critique vivement ses données économiques sur la prospérité des paysans et des cultivateurs. Importants détails sur la situation des classes agricoles.
64. DUPRE (Jules) - le célèbre peintre de paysages, n. 1812, m. 1889.
- 1° L. a. s. à David ; vendredi, 28, 1 p. in-8.
- 2° Reçu signé; Paris, 9 novembre 1833, 1 p. in-4 oblong
Il lui dit qu'il a travaillé toute la semaine à son dessin et tient à sa disposition les 100 francs qu'il lui a avancés.
65. DUSSEK (Jean-Louis) - célèbre compositeur de musique et virtuose, n. à Czaslau (Bohême), 1761 m. 1812.
- L. a. s., en français; 16 octobre 1809, 1 p. in-4. Rare
66. ÉTRANGERS
- 87 pièces.
L. O'Connell, duc de Rianzares, Cabrera, prince de Metternich, Païva, Rangabe, Prim, etc..
67. FABRE (Ferdinand) - célèbre romancier, auteur de l'Abbé Tigrane, n. 1827, m. 1898.
- L. a. s. ; s. d., 3 p. in-8
Curieuse lettre sur Courbezon. « Il remercie des conseils qu'on lui donne au sujet de certains traits de caractère. Il modifiera sur l'épreuve. Avouez, cher Monsieur, qu'Hetzel n'est pas généreux.Je suis inconnu c'est vrai. Mais ne trouvez-vous pas qu'il abuse un peu de mon obscurité ? 500 francs et 5 ans c'est me confisquer tout le bénéfice que je comptais tirer de mon livre. Les Courbezon ne sont pas un chef-d'oeuvre, c'est une oeuvre pleine de tatonnements et peu écrite selon moi, cependant ils se vendront.» Longs et curieux détails.
68. FERRY (Jules) - le célèbre homme d'Etat, n. 1832, m. 1893
- L. a. s. à une dame ; Paris, 11 octobre, 2 p. 1/2 in-8
Belle lettre où il annonce qu'il vient de parcourir sa chère vallée au bras de sa fiancée. « J'ai voulu qu'elle connût le vieux foyer cordial, la vieille maison du bon Dieu, le berceau de ma jeunesse, le lieu le plus aimable, le plus cher que j'aie au monde, et surtout l'incomparable grand'mère, qui étonne, charme, ravit tous ceux qui l'approchent. »
69. FLAUBERT (Gustave) - le célèbre écrivain, auteur de Salammbô, n. 1821, m. 1880.
- L. a. s. ; lundi, 27, 2 p. in-8
Il demande qu'on publie une lettre de M. Cornu et de ses deux co-administrateurs du Musée Campana attaqués dans le Journal de Rouen par M. de Nieuwerkerke. « J'ajoute, de mon chef, que M. Cornu appartient au petit groupe de mes plus intimes. Tout ce que vous ferez pour lui sera fait pour moi. »
70. FLORIAN (Jean-Pierre Claris de) - poète et romancier, un de nos meilleurs fabulistes, membre de l'Académie française, n. 1755, m. 1794.
- Le château des cartes, fable autographe, 2 p. in-8. Jolie pièce.
71. GAMBETTA (Léon) - le grand orateur et homme d'Etat, n. 1838, m. 1882.
- Pièce signée, avec une petite ligne aut. ; Tours, octobre 1870, 2 p. in-4
PRÉCIEUSE PIÈCE. C'est une proclamation aux habitants de Tours pour leur annoncer les nouvelles de Paris, reçues par les ballons. L'armée de Paris a repoussé les Prussiens à l'est, au sud et à l'ouest et les a rejetés sur Versailles. « Je vous disais il y a quelques jours : Paris est inexpugnable. Le voilà devenu assaillant. D'aussi admirables exemples ne peuvent laisser les départements insensibles. Redoublons tous de travail et d'énergie et sûrs désormais que Paris fera son devoir jusqu'au bout, faisons le nôtre. Vive Paris, vive la France, vive la République. « Les deux premiers paragraphes sont de la main de Spuller, tout le reste est rédigé par M. G. Isambert. Les 8 derniers mots seuls sont de la main de Gambetta.
72. GÉNÉRAUX
- 58 pièces.
Milius, Faboier, La Fayette, Changarnier, Boulanger, Menou, Scherer, Uhrich, Baraguey d'Hilliers, Gassendi, Allart, Vandamme, Cousin-Montauban, Trochu, Bourbaki, Saint-Hilaire, Pajol, etc...
73. GIRODET-TRIOSON (Anne-Louis) - le célèbre peintre d'histoire, n. 1767, m. 1824.
- L. a. s. à un prince de la famille impériale ; s. d., 3 p. 1/2 in-4
Superbe pièce où il lui demande d'intercéder en sa faveur auprès du préfet de la Seine pour que, à prix égal, on lui vende la partie du couvent des Capucines où il a établi son atelier. « Oserais-je me flatter, Monseigneur, qu'appuyé de votre puissante recommandation, M. le Préfet de la Seine, donnerait, en payant un prix égal, la préférence sur ce concurrent à un artiste jaloux de consacrer ses pinceaux à célébrer le génie tutélaire de la France et qui, déjà honoré de votre confiance et de vos bontés, vient d'être récemment appelé par notre auguste monarque à transmettre sur la toile un des nombreux rayons de sa gloire à la postérité. ».
74. GOUNOD (Georges) - le grand compositeur de musique, membre de l'Institut, n. 1818, m. 1893.
- L. a. s. à M. Georges Bousquet; Isola, 27 août 1840, 2 p. 1/2 in-8.
Superbe lettre écrite pendant son séjour en Italie. Il fait une description enthousiaste de la campagne napolitaine. Au début il donne quelques détails sur une marche militaire suisse qu'il avait composée.
75. GOUNOD (Charles).
- L. a. s. à Vizentini ; Londres, 24 juin 1873 4 p. in-8
Belle et intéressante lettre où il s'en remet à lui pour l'exécution de sa Jeanne d'Are. Il fait allusion au procès de Londres (avec G. Weldon) et parle des juges qui l'ont condamné sans l'entendre..
76. GOUVION SAINT-CYR (Laurent marquis) - illustre maréchal de l'Empire, qui réorganisa l'armée, n. 1764, m. 1830.
- L. a. s. à Joseph Bonaparte; Ciudad Rodrigo, 22 floréal an IX (12 mai 1801), 2 p. in-4
Belle et intéressante lettre où il lui décrit l'état de l'armée espagnole.
77. GOUVION SAINT-CYR (Laurent, marquis).
- L. a. s. au général Solignac ; quartier général (royaume de Naples), 4 floréal an XIII (24 avril 1805), 1 p. 1/2 in-4, tête et vignette imprimées
« Il le remercie du soin qu'il a pris de ses affaires et le prie de faire encore un petit effort pour lui assurer un logement à Milan.»
78. GRANDVILLE (Jean-Ignace-Isidore) - le spirituel dessinateur, n. à Nancy, 1803, m. 1847.
- L. a. s. à Norbert Chardard ; Paris, 12 décembre 1833, 3 p. in-4
Curieuse lettre où il lui explique qu'il n'a pu faire les commissions dont il l'avait chargé. « En résumé vous avez trop et à la fois et itérativement demandé à un Parisien, de plus artiste vivant au jour le jour, entraîné dans le mouvement rapide de rotation qui pousse la capitale et qui, semblable au Juif errant, n'a pas le temps de tendre la main à la main de l'ami. »
79. GRÉTRY (André-Ernest-Modeste) - célèbre compositeur de musique, auteur de Richard Coeur de Lion, n. 1741, m. 1813.
- L. a. s. à Pougens ; Paris, 7 mars 1809, 3 p. in-4
Lettre amicale où il donne des conseils pour sa santé. Il commence sa lettre en ces termes : « Il n'y a, mon ami, qu'une bonne manière d'apprendre l'harmonie. Ce n'est pas dans les livres, il faut prendre, en campagne, quelque vieux professeur ou organiste; vous suppléerez aisément à ce qu'il ne vous dira pas ou vous dira mal.»
80. GUÉRIN (Pierre-Narcisse baron) - célèbre peintre d'histoire, n. à Paris, 1774, m. 1833.
- L. a. s. ; Rome, 27 thermidor an XII (15 août 1804), 4 p. pl. in-4
Superbe lettre où il exprime son enthousiasme pour l'Italie, mais la lettre de son correspondant l'a fait songer à son pays. « L'amour de la Patrie est comme tous les amours possibles, c'est- à-dire une chaine dont on ne s'apperçoit qu'en s'éloignant du lieu ou de l'objet auquel elle nous attache. C'est alors seulement qu'on en sent la force et qu'on en compte péniblement les anneaux. » Il décrit ensuite les traits du caractère italien. « Pour les reconnaître il faut briser la croute épaisse qu'a formé sur lui l'écume des révolutions successives qui l'ont agité, il faut, comme pour retrouver les vestiges d'un temple, faire de véritables fouilles. »
81. GUIZOT (François-Guillaume) - célèbre historien, ministre de Louis-Philippe, membre de l'Académie française, n. 1787, m. 1874.
- L. a. s. ; samedi, 16, 2 p. 1/2 in-4.
Belle et importante lettre relative à la fondation de la Société de l'Histoire de France. Il développe le plan de publication qui augmenteraient les collections de Mémoires déjà parus et formerait un recueil d'une lecture plein d'intérêt.
82. HALÉVY (Fromental) - célèbre compositeur de musique, auteur de la Juice, n. 1799, m. 1862.
- Morceau de musique aut. sig. ; Paris, 15 mars 1845, 1 p. gr. in-4
Jolie pièce d'album intitulée le Maure de Grenade..
83. HERVÉ (Florimond RONGER dit) - compositeur de musique, auteur de l'OEil crecé, n. 1825, m. 1892.
- L. a. s. à Wolf; Paris, 24 avril 1875, 2 p. in-8
Piquante épître à propos d'une critique de Wolf sur Alice de Nevers. Hervé lui pardonne sa critique motivée par des sentiments respectables de nationalité et de religion. « Mais bientôt votre haine pour moi se changera en douce affection quand vous saurez que votre article m'a décidé à me faire naturaliser Prussien, comme vous, et à embrasser votre foi judaïque. Pourtant, avant de faire ce dernier pas, il y a une petite formalité de baptême à remplir qui me rend rêveur, bien que je soupçonne qu'elle n'ait rien dû vous coûter. »
84. HOCHE (Lazare) - l'illustre général républicain. n. 1768, m. 1797.
- L. s. au président du district de Segré; quartier général de Rennes, 25 nivôse an III, 2 p. 1/2 in-4, déchirure par la rupture du cachet enlevant quelques mots
PIÈCE HISTORIQUE. Il l'informe qu'il vient d'ordonner que les fouilles extraordinaires soient suspendues à la suite d'une conférence qu'il a eue avec Cormatin, lequel, de son côté, a fait cesser les assassinats. « La Convention nationale a pardonné de la ma- employée par Jumilhac pour désigner son amie confirmerait l'hypothèse de Barbier) Les réflexions les plus graves, les conversations avec Chateaubriand, les appréciations sur Napoléon, sur les événements tragiques qui se sont déroulés dans les 16 mois compris dans le manuscrit sont entremêlés des récits de ses entrevues avec l'une ou l'autre des trois amies après lesquelles soupiraient Jumilhac, qui, en outre, de son ménage avait à subvenir aux besoins d'une ancienne maîtresse. Les mois de mars, avril, mai, juin et juillet 1815 sont particulièrement intéressants. On y suit, jour par jour, les progrès de Napoléon du golfe Juan à Paris et de Paris à Waterloo. Le 19 mai, Jumilhac part à Lille pour s'emparer de cette place et la défendre contre tous, même contre les étrangers. Au bout de deux jours, Louis XVIII licencia ses fidèles et Jumilhac revint à Paris, mais son amie Emilie G., lui donna son congé. Il le regrette puis ajouteavec philosophie qu'il retournera vers Mme de B., quoiqu'il n'espère pas trouver de ce côté l'attrait qui le poussait vers Emilie G. Ce manuscrit est donc d'un intérêt très varié, historique, littéraire, artistique et intime. Il pourrait faire l'objet d'une très attachante publication sur une époque des plus intéressantes de notre histoire..
85. LAFAYETTE (Gilbert Motier marquis de) - le célèbre général et homme politique, n. 1757, m. 1834.
- L. a. s. à M. de La Ferronays; Paris, 12 décembre 1828, 1 p. in-4
Belle lettre où il recommande à son bienveillant intérêt le général espagnol Sancho et ses camarades.
86. LA FONTAINE (Jean de) - l'immortel fabuliste, n. 1621, m. 1695.
- Les compagnons d'Ulysse, pièce de vers aut., 6 p. in-4.
Précieuse pièce venant de la vente J. Renart (18 mai 1889.)
87. LA HARPE (Jean-François de) - célèbre critique et auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1739, m. 1803.
- L. a. s. à M. Dupoirier; Ferney, 12 août, 2 p. in-4, cachet
Il le remercie de sa sympathie et forme le projet d'avoir des entretiens plus suivis avec lui lorsqu'il sera de retour à Paris. Il a des ennemis, mais il espère qu'on ne comptera parmi eux aucun homme dont on veuille faire son ami. Il reste à Ferney jusqu'au mois d'octobre ; il compte y terminer une tragédie qui sera ouée sur le théâtre de Ferney.
88. LAMARTINE (Alphonse) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. à Mâcon, 1790, m. 1869.
- L. a. s. à Graft; Livourne, 12 août (1827), 2 p. 1/2, in-8
Il a reçu la musique que M. Graft a bien voulu consacrer à ses faibles ouvrages. « Les vers dignes de ce nom sont une musique aussi. Tout le monde n'a pas le sens par lequel on les entend. Votre musique des oreilles aide à les comprendre et rend leur puissance irrésistible sur les esprits bien organisés.»
89. LAMARTINE (Alphonse de)
- L. a. s. ; Paris, 18 avril 1853, 4 p. in-8
Curieuse lettre à une dame. Il critique la philosophie de J. de Maistre. « C'est le saint Dominique amusant de ce siècle. On ne jure plus ici maintenant que par ses sophismes, ses bûchers, son éloge du sang, son estime pour le bourreau, son applaudissement à l'enfer. Prenez garde de ne pas trop le fréquenter.»
90. LAMARTINE (Alphonse de)
- L. a. s. à M. de Ceséna, 4 p. in-8
Il le remercie de sa bienveillance, mais proteste contre l'exagération de ses éloges. « Je suis, comme vous le dites très bien, un écrivain laborieux, rapide, imparfait. Un poète heureux, un bon citoyen dans l'occasion. Je n'ai jamais élevé ma taille audessus de ma mesure réelle. Je sais qu'il n'est pas donné à l'homme de se donner une ligne de plus que sa stature, ni au dénigrement de lui en enlever une ligne non plus. Avec cette conviction on n'ani envie de la grandeur des autres, ni humiliation de sa propre mesure. »
91. LAMENNAIS (Félicité de) - l'illustre auteur des Paroles d'un croyant, n. 1782, m. 1854.
- L. a. s. à J. Michel ; Paris, 14 mars 1848, 1 p. 1/2 in-8
Saint-Malo ne ressemble en rien au reste de la France ; partout on est plein d'espoir et l'on comprend que rien n'est possible que par la République et qu'il faut s'entendre pour la consolider. Il accepte d'être député si on le nomme, mais comme il sera sans doute élu à Paris, il conseille de diriger les électeurs malouins sur un autre que lui. Il recommande la candidature d'Ange Blaise.
92. LA ROCHEFOUCAULD (François VI duc de) - célèbre écrivain, auteur des Maximes, n. 1613, m. 1680.
- P. s. signée aussi par Antoine, duc de GRAMONT, maréchal de France, J.-F. de Foix, marquis de Senecey, et F.-Ch. de Roye de la Rochefoucauld ; Paris, 29 septembre 1665, 1 p. 1/2 in-folio. Rare.
93.
- L. a. s. (à Dortous de Mairan); Etouilly près Ham, 25 janvier 1759, 3 p. in-4
Curieuse lettre où il se plaint que la critique de son écrit sur l'Inoculation ait été insérée dans les registres de l'Académie. Il se plaint surtout de la forme blessante de ces critiques et i demande s'il n'y a pas un parti pris de la désobliger. Curieux détails.
94. LAMARTINE (Alphonse de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1790, m. 1869.
- L. a. s. à M. Alleaume, curé d'Happonvilliers (Eure-et-Loir); Saint-Point, 2 juin 1824, 3 p. in-4
Il le remercie de ses éloges, trop flatteurs pour son faible talent. « Mais quelque imparfaits que soient des vers exhalés au hasard avec trop peu de soins et de suite, j'en recueille autant de fruits que s'ils étaient dignes de l'attention des siècles puisqu'ils sont goûtés par des hommes comme vous... Je voudrais les élever un jour à la hauteur de vos pensées, mais j'en désespère. Notre vie ici bas distraite par tant de soins et de douleurs n'est pas assez poétique, notre langue l'est encore moins et quand ma pensée est exprimée on ne la reconnaît plus. » Il va s'essayer à produire des chants plus complets que ceux qu'il a bégayés jusqu'ici..
95. LAMENNAIS (Félicité de) - l'illustre écrivain, auteur des Paroles d'un Croyant, n. 1782, m. 1854.
- L. a. s. à M. Lanidoux-Alexandre; Sainte-Pélagie, 19 août 1841, 1 p. 3/4 in-8
Il désapprouve son système de la mobilisation de la propriété foncière. Il prévoit, au cas où elle se réaliserait, l'accaparement du sol par les gros capitalistes, déjà détenteurs de la fortune mobilière. « Aucune amélioration, de quelque genre qu'elle soit, n'est possible et ne le sera jamais sous le régime social dont la France entière commence à sentir si douloureusement le poids. »
96. LA MONNOYE (Bernard de) - poète et traducteur, auteur des Noëls Bourguignons, membre de l'Académie française, n. à Dijon, 15 juin 1841, m. à Paris, 1728.
- L. a. s. ; Paris, 15 décembre 1711, 2 p. 1/2 in-8
Lettre d'érudition toute relative aux éditions des Contes de Des Périers.
97. LAPLACE (Pierre-Simon marquis de) - l'illustre savant, n. à Beaumont-en-Auge (Calvados), 1749, m. 1827.
- L. a. s. à Delambre; Paris, 25 ventôse an V (1797), 1 p. 1/2 in-4
Belle lettre scientifique. Il le remercie de ses remarques et le prie de les lui continuer. Considérations pour fixer les ères scientifiquement et non plus au point de vue philosophique..
98. LAVOISIER (Antoine-Laurent) - l'illustre créateur de la chimie moderne, n. 1743, décapité en 1794.
- L. a. s. à M. Parisis fils ; 18 mai, 2 p. in-4. Rare
Belle lettre relative à un achat de biens territoriaux, mais se trouvant déjà chargé de biens-fonds il ne sera dans le cas d'acheter qu'avec l'intention d'en revendre d'autres. Il ne peut donc faire que des marchés avantageux
99. LE BRUN (Denis-Ecouchard) - dit Le Brun Pindare, célèbre poète, auteur d'hymnes révolutionnaires, membre de l'Académie française, n. 1739, m. 1824.
- L. a. s. à une dame; Paris, 29 septembre 1774, 4p. in-4. Peu commun
Superbe lettre, prose et vers, où il décrit l'autel de l'Amitié.
100. LECONTE DE LISLE (Charles-Marie-René) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1818, m. 1894.
- L. a. s. à M. de Calonne ; Paris, 27 janvier 1861, 1 p. 1/2 in-8
Il se défend de répondre par un acte d'hostilité au service particulier qu'il a reçu de lui. Il a rigoureusement tenu ses engagements envers M. de Calonne. « J'ai repoussé dix fois, malgré ma profonde détresse, des propositions qui me donnaient de mes vers un prix double de celui dont vous pouviez disposer. En agissant ainsi, croyez-le, je sacrifiais le bien être même de ma mère, de ma femme et de mes deux soeurs dont je suis l'unique soutien. Cet aveu pénible me coûte plus que je ne puis dire, mais il m'est moins cruel que le reproche immérité que vous m'adressez. » Il a senti que les abonnés de la Revue contemporaine, ressentaient pour lui la répugnance qu'ils avaient pour Baudelaire et devant les ajournements de M. de Calonne, ne pouvant plus attendre, il est allé porter des vers ailleurs..
101. LÉON XIII - l'illustre pape, n. 1810, m. 1903.
- L. s. ; Rome, 22 août 1894, 1 p. in-folio, enveloppe et cachet. Rare.
Superbe lettre de condoléance sur la mort du Président Carnot.
102. LESSEPS (Ferdinand) - diplomate, le promoteur du percement de l'isthme de Suez, n. 1805, m. 1894.
- L. a. s. à M. de Calonne ; La Chénaie, 26 août 1855, 4 p. in-4
Superbe lettre où il parle de la lettre du vice-roi d'Egypte qui l'autorise à exécuter des travaux scientifiques ayant pour but de faire communiquer la Mer Rouge et la Méditerranée..
103. LESUEUR (Jean-François) - le célèbre compositeur 103. de musique, membre de l'Institut, n. 1760, m. 1827.
- 1° L. a. s. ; 2 février 1815, 3/4 de p. in-8.
- 2° P. a. s.; Paris, 24 septembre 1821, 1/2 p. in-4.
- 3° Morceau de musique avec paroles, 2 p. in-4. Une note aut. sig. de Mme Lesueur, née Jamart de Courchamps, atteste l'authenticité de cette pièce.
104. LE VERRIER (Urbain) - célèbre astronome, membre de l'Académie des Sciences, n. 1811, m. 1877.
- L. a. s. à M. Lassell; Paris, 5 octobre 1847, 3 p. in-8
Intéressante lettre scientifique où il parle des observations de Struve fils sur un satellite de Saturne. LÉVY (Emile), célèbre peintre, n. 1826, m. 1890.
105.
- L. a. s. à Carpeaux ; 25 avril 1859, 4 p. pl. in-8
Curieuse lettre où il cherche à prouver à Carpeaux combien il a tort d'être misanthrope et lui signale, avec quelque vigueur, les difficultés de son caractère. « Tu produis et tu as immédiatement du succès, du succès mérité. Tu as quelques amis qui s'efforcent de te rendre de petits services dans la mesure de ce qu'ils peuvent. Tu as des parents avec lesquels tu es en de bons rapports. Tout cela n'est pas du malheur. Tes facons si inégales d'agir, dans le commerce de la vie, tes brutalités de conduite que tu prends souvent pour de l'indépendance de caractère, disposent mal pour toi des gens comme M. Schnetz. Tu ne dois pas t'en étonner. »»
106. LISZT (Franz) - célèbre compositeur de musique et pianiste, n. 1809, m. 1886.
- L. a. s., en français; Weimar, 15 mai 1882, 3 p. 1/2 in-8
Il se déclare prêt à souscrire aux oeuvres de Salieri, Tarare et les Danaïdes. « Il eut l'affable bonté de m'apprendre généreuse-qui ment en 1822 et 1823, à Vienne, non pas l'art de composer -mais bien à connaître les diverses clefs et ne s'apprend guère procédés usités dans les partitions de son temps. Ma vive reconnaissance lui demeure.»
107. LITTÉRATEURS
- 190 pièces
E. et A. Daudet, A. Delpit, A. Houssaye, Verlaine, Gyp, A. Dumas père, Azaïs, Th. de Banoille, Th. Barrière, Carmouche, L. Colet, A. d'Ennery, P. Féval, E. Feydeau, E. de Girardin, Sainte-Beuve, A. Maquet, Méry, Michelet, Mistral, Monselet, Ponson du Terrail, A.Karr, L. Blanc, L.-A. Blanqui, Daunou, Fr. Sarcey. P. Lachambeaudie, Villemessant, Barthélemy, etc...
108. LITTÉRATEURS ET ÉRUDITS
- 180 pièces.
P. Lanfrey, Monmerqué L. Delisle, Drumont, duchesse de Duras, X. de Montépin, L.-P. Anquetil, Gaillardet, E. Legoubé, G. Aimard, Barbey d' Aurévilly, R. de Beauvoir, A. Bourgeois, Claireille, de Norvins, L. Laya, Azaïs, P. Meurice, E. Gonzalès, etc...
109. MABILLON (Dom Jean) - savant bénédictin, fondateur de la diplomatique, n. 1632, m. 1707.
- L. a. s. à D. Thierry Ruinart; Rome, 13 août 1685
Intéressante lettre relative à des envois de livres. Il donne aussi quelques détails sur plusieurs pères.
110. MAINTENON (Françoise d'Aubigné marquise de) - l'épouse de Louis XIV, n. 1637, m. 1719.
- 1° L. a. signée seulement de son paraphe à l'archevêque de Rouen; Saint-Cyr, 6 juillet 1710, 2 p. 1/2 in-4
- 2° L. s. au même; Saint-Cyr, 17 juin 1711, 1 p. in-4.
Elle lui conseille de ne pas venir à Paris. « Je croy, comme vous, que si vous aviez quelques remontrances à faire au Roi par raport aux afaires de l'Eglise, qu'elles auroient plus de force venant de vous directement et simplement, que si on les croyait suggérées par différentes personnes que vous verriez icy. Demeurès donc en paix autant que vous y pourrés estre dans les peines qui nous accablent de tous costés... Les nopces de M. le duc de Berri se font sans dépence et sans joye, mais toute la cour rassemblée paroist toujours magnifique. »
111. MALESHERBES (Chrétien-Guillaume de LAMOIGNON de) - illustre magistrat, défenseur de Louis XVI, membre de l'Académie française, n. 1721, décapité en 1794.
- L. a. s. à M. de Villars, à l'intendance de Bordeaux; Paris. 29 février, 4 p. pl. in-4
Il l'informe qu'il ne peut parler de ses mémoires à MM. de Maurepas, Necker et de Sartine. « Depuis que j'ay quitté le ministère je ne vais jamais à Versailles. » Il déclare d'ailleurs ne pas posséder les connaissances nécessaires pour discuter sur la construction d'un port à Arcachon et ou sur le défrichement des Landes.
112. MARÉCHAUX DE FRANCE
- 74 pièces.
Vaillant, de Noailles, Richelieu, Augereau, Canrobert, Bugeaud, Berthier Saint-Arnaud, Gérard, Daçout, Clarke, Mortier, Marmoit, Macdonald, Lobau, Oudinot, Pélissier, H. Sébastiani, Soult, Victor, etc...
113. MARINS ET MINISTRES DE LA MARINE
- 157 pièces.
Ducos, Hyde de Neucille, Clermont-Tonnerre, comte Molé, Decrès, Bruat, Bertrand de Molleville, Hector, de Mackau, Jurien de la Gracière, de Boynes, maréchal de Castries, Hamelin, Jaurès, Rleurieu, Charner, Forfait, Roussin, Duperré, Roussin, Malouet, Truguet, de Rigny, etc...
114. MÉDECINS ET SAVANTS
- 215 pièces.
Baudeloque, Larrey, Andral, Conneau, P. Bert, Cl. Bernard, Alibert, Ricord, Richet, Récamier, Percy, Péan, Orfila, Esquirol, Dupuytren, A. Dubois, Desgenettes, Corcisart, Charcot, Chomel, Wurtz, Trélat, Malgaigne, etc...
115. MÉDECINS ET SAVANTS
- 100 pièces.
Vicq d'Azyr, Buache, Cuvier, Lacépède, Humboldt, Le Verrier, Rochon, Becquerel, J.-B. Biot, C. Arago, Daubrée, Ruolz, J. Geoffroy Saint-Hilaire, Jussieu, etc...
116. MONTFAUCON (Dom Bernard de) - illustre érudit et historien, auteur de l'Antiquité expliquée, n. 1635, m. 1741.
- L. a. s. à JEAN MABILLON; Rome, 20 juillet 1700, 3 p. in-4. La 3e page est un post-scriptum destiné à D. Thierry. Cachet bien conservé
Belle lettre où il le dissuade de répondre aux histoires de M. Pluvier concernant le baptême de Constantin, Saint Eustache et Sainte Catherine d'Alexandrie. Il lui demande aussi de proposer un sujet destiné à remplacer M. Du Bois auprès du cardinal d'Estrées. « Le poste qui est de soy fort honorable est encore meilleur chez S. E. d'Etrées qui est un seigneur fort généreux et bienfaisant.
117. MARMONTEL (Jean-François) - poète et romancier, auteur de Bélisaire, membre de l'Académie française, n. 1723, m. 1799.
- L. a. s. à Ginguené ; ce samedi, 3 p. in-4
Superbe lettre relative à l'opéra de Didon, dont le poème était de Marmontel, représenté le 1er décembre 1783. Il explique pourquoi on y a introduit un ballet, divertissement auquel il était hostile. « Mais en songeant au goût du public pour des fêtes et bour des dames M. Piccini, de son pur mouvement, s'est décidé à faire exprimer en dansant, comme il est d'usage à l'opéra, l'hommage rendu à OEnée. » Curieux détails, il cite des passages de Didon et explique l'action..
118. MARS (Hippolyte BOUTEt dite) - la célèbre sociétaire du Théâtre français, n. 1779, m. 1847.
- L. a. s., 4 p. in-8
Intéressante lettre relative à une oeuvre de C. Delavigne. Elle lui avait donné le conseil de ne pas le lire, puisqu'il y avait impossibilité de la jouer, afin que son sujet ne soit pas pris par d'autre, il ne l'a point écoutée et il est fort chagrin de tous ces retards. Elle promet à son correspondant de défendre ses intérêts plutôt jue d'aider à y porter atteinte. « Je vous demande d'être assez mon ami pour rire au nez de ceux qui viendront vous débiter de pareilles sottises, qui ne sont que des calomnies. »
119. MASSÉNA (André) - duc de Rivoli, prince d'Essling, illustre maréchal de France, n. 1758, m. 1817.
- 1° L. a. s. au payeur de l'armée, quartier général de Lenzburg, 4 fructidor an VII (27 août 1799), 1 p. in-8
Il l'invite à payer la somme de 2.296 livres sur ses appointements. et 2 lettres de On a joint 2 lettres de la princesse d'Essling - Victor Masséna, fils du maréchal.
120. MASSÉNA (André).
- L. s. à un général; Paris, 10 décembre 1812, 1 p. in-4
Belle lettre où il le prie de l'aider à sortir du labyrinthe de ses affaires. Il se plaint de son mauvais état de santé.
121. MASSÉNA (André).
- L. s. au général Girardon, quartier général de Saint-Martin, 10 brumaire an XIV (1er novembre 1805), 1 p. 1/2 in-folio
PIÈCE HISTORIQUE. Il lui donne l'ordre de passer l'Adige et de marcher à l'ennemi pour la lui faire repasser. S'il trouvait des forces considérables qu'il prenne position jusqu'à l'arrivée des secours. « Vous connaissez ma position, mon cher général, vous savez que j'ai toute l'armée autrichienne devant moi : justifiez la confiance que j'ai mise en vous et forcez l'ennemi à répasser l'Adige. »
122. MÉHUL (Etienne-Nicolas) - illustre compositeur de musique, auteur du Chant du départ, n. 1763, m. 1817.
- L. a. s. à Persuis; s. d., 1 p. in-4
Il le remercie et le félicite de sa pénétration à saisir les sentiments d'un auteur. « Si ma musique ne plaît pas, je ne pourrais en rejeter la faute sur l'exécution... Je te devrai ce service et je saurai le divulguer hautement. Dans la position où de malheureuses tracasseries nous ont placés, ta conduite ne peut manquer de paraître extrêmement honorable. ».
123. MEILHAC (Henri) - célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1831, m. 1897.
- L. a. s. à un directeur (Montigny ?) ; s. d., 10 p. in-8. Les lettres intéressantes d'H. Meilhac sont rares.
Curieuse lettre où il lui expose le sujet d'une pièce qui aurait pour titre le Gandin, où l'on verrait une cocodette amoureuse, il y aurait un rôle superbe pour Desclée. Un des personnages-types avait pour nom Galliffet, mais Meilhac observe qu'à l'exécution ce nom serait changé. Il expose longuement tout le scénario,
124. MENDELSSOHN-BARTHOLDY (Félix) - célèbre compositeur de musique allemand, auteur du Songe d'une Nuit d'été, n. 1809, m. 1847.
- Morceau de musique aut. sig. avec paroles, 3 p. 1/2 in-4 oblong.
Précieuse pièce. C'est un choeur d'Athalie : D'un coeur qui t'aime Mon Dieu qui peut troubler la paix. etc... Les paroles françaises sont accompagnées d'une traduction allemande.
125. MERCIER (Louis-Sébastien) - écrivain et homme politique, auteur du Tableau de Paris, député de Seine-et-Oise à la Convention, n. 1740, m. 1814.
- L. a. s. ; Neuchâtel, 16 décembre 1784, 4 p. in-4.
Curieuse lettre relative à ses ouvrages, en particulier à l'An 2440. Il ajoute ce curieux post-criptum. « Comme cette lettre contient des détails mercantiles, je vous prie de la brûler après l'avoir lue ou communiquée à vos associés. Vous savés que l'on imprime tout après la mort d'un auteur, et les détails ne sont faits que pour ceux qui les entendent. »
126. MEYERBEER (Jacques) - le grand compositeur de musique allemand, n. 1791, m. 1864.
- L. a. s. en français (à Léon Pillet, directeur de l'Opéra); Berlin, 26 mai 1840, 4 p. in-4
Il le félicite de le voir prendre la direction de l'Opéra et le remercie d'avoir songé à lui dans cette circonstance. Il ne peut quitter l'Allemagne, dans l'année courante, mais dans la suivante il viendra à Paris mettre son opéra nouveau à sa disposition. Il lui demande de lui faire connaître les nouveaux talents qu'il compte engager, car il y a deux rôles importants de son ouvrage qui seraient impossibles à distribuer avec la troupe actuelle
127. MICHELET (Jules) - le célèbre historien et écrivain, n. 1798, m. 1874.
- L. a. s. ; Paris, 29 avril 1860, 4 p. in-8
Belle lettre sur son Louis XIV et la révocation de l'édit de Nantes l'événement capital du XVIIe siècle, événement aussi important que la Révolution française l'est au XVIIIe. Il demande que l'on signale son livre. « Je l'ai à coeur, je l'avoue, plus qu'aucun de mes ouvrages, car il en est aucun où j'aie eu le bonbeur de réparer plus d'injustices historiques et de replacer à leur place méritée tant d'hommes cruellement méconnus. ».
128. MONGE (Gaspard) - illustre géomètre, membre de l'Académie des Sciences, n. à Beaune, 1746, m. 1818.
- L. a. s. (à Gaudin); Liège, 2 frimaire an XII, 2 p. in-4
Il lui signale que les entrepreneurs des chaloupes-canonnières ne reçoivent aucune des sommes qui leur sont dues et qu'ils sont au bout de leurs crédits. « Je vous supplie instamment, citoyen ministre, de faire tous vos efforts pour que le travail commencé à Liège ne soit pas perdu, pour que le Premier Consul puisse avoir à sa disposition les chalouppes sur lesquels il compte. »
129. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.
- P. s. Napoléo, sur vélin ; Dresde, 23 mai 1812, 1 p. gr. in-folio.
Autorisation pour le nommé Lormeau, lieutenant de gendarmerie, de rester au service du roi des Deux-Siciles.
130. NISARD (Désiré) - célèbre critique et littérateur, membre de l'Académie française, n. 1806, m. 1888.
- 1° 5 l. a. s. (à M. de Calonne) ; 1856-1883, 8 p. in-8
- 2° La Revue contemporaine et M. Saint-Marc Girardin, article aut., 14 p. petit in-8
Intéressante correspondance relative, en grande partie, à sa collaboration à la Revue contemporaine.
131. NOBLESSE
- 108 pièces.
Familles : de Broglie, La Rochefoucauld, Choiseul, Cambacérès, d'Aumont, Polignac, etc....
132. NODIER (Charles) - le célèbre littérateur, membre de l'Académie française, n. 1780, m. 1844.
- L. a. s. à un ami ; (11 février 1827?), 1 p. in-4
Curieuse lettre où il critique des attaques trop passionnées contre Victor Hugo. « Il y a certainement lieu à faire justice de ces fautes volontaires dans lesquelles il égare à plaisir son admirable talent; c'est même un service à lui rendre s'il voulait l'accepter. Mais il faut y mettre la mesure que demande cet homme si plein d'avenir. Hoffman lui-même ne s'est jamais lavé tout à fait du ridicule qu'il a voulu jeter sur Chateaubriand, et il ne m'est pas tout à fait démontré que les 50 ans de François-Auguste valussent les 25 ans de Victor. »
133. OLLIVIER (Emile) - célèbre orateur et homme d'Etat. président du Conseil des ministres au moment de la déclaration de guerre à la Prusse, membre de l'Académie française.
- L. a. s., 2 p. 1/2 in-8
Il loue une dame, auteur d'une relation de la révolution de février 1848. « Vous n'avez pas reculé devant le socialisme, vous avez accepté son nom sur votre drapeau. Vous n'avez pas insulté comme tant d'autres cet élan légitime du peuple vers la lumière, vous l'avez purifié en le séparant de ce qui pouvait usurper le beau nom et en pervertir ce caractère organisateur et pacifique. »
134. PAER (Ferdinand) - célèbre compositeur de musique. auteur du Maître de Chapelle, n. 1771, m. 1839.
- Solfèges composés pour Monseigneur le Prince de Joineille, morceau de musique aut. avec dédicace aut. sig. ; Randan, 1829, 2p. in-4 oblong. Belle pièce.
135. ASTEUR (Louis) - l'illustre savant, membre de l'A- cadémie française, n. à Dôle, 1822, m. 1895.
- L. a. s. ; Paris, 12 avril 1888, 1 p. in-8
Il demande l'autorisation de transporter rue Dutot, à l'Institut Pasteur, les chenils et poulailliers de la rue Vauquelin.
136. PEINTRES ET SCULPTEURS
- 240 pièces.
Roland, Mène, Jouffroy, L. Nanteuil, A. Couder, Pradier, Foyatier, Préault, Raffet, Detaille, E. Duez, etc.
137. PORTALIS (Joseph-Marie comte) - homme politique et magistrat, ministre sous la Restauration, membre de l'Institut, n. 1778, m. 1858.
- L. a. s. (à Dambray) ; Paris, 26 mai 1816, 3 p. pl. in-folio. L. d'une écriture fine.
Pièce historique où il fait le récit de sa conduite pendant les Cent-Jours et de la résistance qu'il opposa à la signature du pacte de la fédération angevine. Il prouve qu'il n'avait rien à attendre de Bonaparte. « Dans cette inconcevable crise où chacun criait sauve qui peut, je me suis sauvé comme j'ai pu. Père de famille, sans ressources pécuniaires, dans un pays où j'étois étranger et isolé que pouvois-je faire ? et que devois-je devenir? J'ai brisé mon coeur, j'ai dévoré mes larmes, elles ont eu des témoins cepen» dant, et j'ai cédé à l'orage.
138. PRINCES
- 30 pièces.
L.-A. duc d'Angoulême, L.-H.-J., prince de Condé, Marie de Solms, duc de Mayenne, Louis, duc d'Orléans, Jérôme Napoléon, princesse Marie-Clotilde, Désirée Clary, princesse Mathilde, F.-Ph. duc d'Orléans, Charles X, comte d'Eu, etc.»
139. RACHEL (Elisa FÉLIX dite) - la grande tragédienne, n. 1820, m. 1858.
- L. a. s. ; Rouen, 19 juin 1840, 1 p. 1/2 in-4
Curieuse lettre où elle se disculpe d'avoir joué la comédie envers une amie, malgré toutes les preuves d'affection qu'elle lui a données. « Mais connaissez mieux Rachel, Adèle, ne croyez pas qu'un sentiment autre que l'amitié soit jamais entré en moi. Si j'emploie cette dernière justification, c'est qu'en perdant votre amitié je ne puis me résoudre à perdre l'estime de tous... Je vous l'ai dit : le bonheur n'est pas fait pour moi. Mon jour de printemps n'est pas encore venu. J'ai peur qu'un accident ne l'arrête en chemin ! Mais si le précipice existe c'est vous qui l'aurez creusé. »
140. RACHEL (Elisa-Félix, dite).
- L. a. s. (à Dumas fils); jeudi soir, 1 p. in-8
Elle n'a pas encore pu aller voir le grand succès des Camélias; tous ses amis en disent tant de belles choses qu'elle en a réuni quelques-uns pour les entendre en causer. Elle prie Dumas d'assister à cette réunion. « Faites-moi réponse un aimable oui et je vous aimerai fort.»
141. RASPAIL (François-Vincent) - chimiste, célèbre homme politique, n. à Carpentras (Vaucluse), 1794, m. 1878.
- L. a. s. au rédacteur d'un journal; donjon de Vincennes, 1er novembre 1848, 1 p. in-8
Il dément son information tendant à faire croire qu'il s'est désisté en faveur du citoyen Ledru-Rollin pour la candidature à la présidence de la République. On se désiste d'un droit, mais non d'un choix. « Or, quel droit avons-nous, par nous-mêmes, à la présidence ? et pourquoi nous poser, ou plutôt chercher à nous imposer ainsi à la libre élection du peuple, seul maître de la dignité, et seul dispensateur de l'office?... La place que l'intérêt du peuple m'assigne, la prison comme la candidature, je l'accepte, sans reculer. »
142. RÉGNIER (Henri) - un des meilleurs poètes contemporains.
- La sagesse de l'amour, pièce de vers aut. sig., 1 p. in-4. Superbe pièce
143. RENAN (Ernest) - illustre écrivain et philosophe, membre de l'Académie française, n. 1823, m. 1892.
- L. a. s. ; Paris, 8 décembre 1852, 4 p. in-8.
Importante lettre où il déplore les mesures qui enlèvent toute liberté à l'instruction. Renan n'espère aucune amélioration, aucun changement n'étant à espérer dans les dispositions du pouvoir. « Car tout cela, croyez-le, tient à la volonté et aux dispositions personnelles d'un seul homme. Quelques-uns croient que les mesures prises dans ce sens n'ont été qu'un calcul, une politique transitoire pour arriver à un but et que ce but atteint la politique pourrait changer. Je ne partage pas cette opinion. Je crois que l'antipathie contre l'intelligence, sous quelque forme que ce soit, est l'un des traits essentiels du caractère de cet homme, que cette antipathie persistera à travers toutes ses variations de politique, que cela est son essence même et le fond de sa pensée. En effet, que représente-t-il si ce n'est le triomphe du ventre sur la tête, de la partie aveugle et grossière de la société sur la partie intelligente ? »
144. RÉVOLUTION FRANÇAISE
- 260 pièces.
H. Maret, Méhée, général Biron, Dreux-Brézé, Restout, Merlin (de Douai), Lajard, Du Pont (de Nemours), Lefebere-Des- noëtles, Talleyrand, Barras, Calonne, Boissy d'Anglas, Grégoire, Carnot, Alquier, Decrès, Necker, Lakanal, Lucien Bonaparte, R. Lindet, A. Lameth, Du Port Du Tertre, Bouchotte, Roland, Rooere, Flesselles, etc...
145. REYER (Ernest) - célèbre compositeur de musique, auteur de Sigurd et de Salammbô.
- Morceau de musique aut. sig. ; Paris, janvier 1859, 1 p. 1/2 in-8 oblong.
Marche funèbre pour les funérailles d'un héros, paroles de Th. Gautier, musique de Reyer.
146. ROSSINI (Gioacchino) - le célèbre compositeur de musique italien, n. 1792, m. 1868.
- Morceau de musique aut. sig. avec paroles, 3 p. in-4 oblong. Jolie pièce.
147. ROUSSEAU (Jean-Baptiste) - le célèbre poète lyrique, n. 1671, m. 1741.
- 1° L. a. s. ; Bruxelles, 26 octobre 1728, 4p. pl. in-4
- 2° Le Triomphe poétique, pièce aut., 4 p. in-folio
Intéressante lettre où il se défend d'avoir le goût allemand. « Pour moi qui ne sais pas un mot de cette langue, je ne puis dire en quoi il consiste. Il faudrait pour cela avoir seu quantités de poésies allemandes et s'en former une idée sur celles qui ont le plus d'approbation. » La difficulté serait encore grande car si l'on compare Malherbe, La Fontaine et Racine il est difficile de se réndre compte du goût français.
148. ROYER-COLLARD (Pierre-Paul) - philosophe, homme d'Etat, chef de l'Ecole doctrinaire, membre de l'Académie française, n. 1763, m. 1845.
- L. a. s. au secrétaire perpétuel de l'Académie française; 14 janvier 1828, 1 p. in-4
Il vient d'être avisé qu'il est appelé par son âge à recueillir la pension académique de François de Neufchâteau. « Je ne suis pas riche, il s'en faut; mais à peine membre de l'Académie et jusqu'ici étranger à ses travaux, je n'ai nul droit à une pension prélevée sur les traitements de mes confrères. Je déclare donc que je n'en ai pas besoin, et je laisse aller cette faible indemnité à sa destination naturelle. »
149. SAINT-PIERRE (Bernardin de) - célèbre écrivain, auteur de Paul et Virginie, membre de l'Académie française, n. au Havre, 1737, m. 1814.
- L. a. s. ; Paris, 5 janvier 1784, 1 p. in-folio
Il fait remarquer qu'en récompense de ses longs services il ne jouit que d'une gratification annuelle de 100 pistoles sur la ferme de Port-Louis en Bretagne. Il demande qu'elle lui soit conservée. La pièce est signée : de Saint-Pierre, ancien capitaine ingénieur du Roy.
150. SAINT-SAENS (Camille) - le célèbre compositeur de musique, membre de l'Institut.
- 2 l. a. s. ; 10 juillet, 3 novembre 1896, 7 p. in-8
Intéressantes lettres relatives à Proserpine. Il dit qu'il lui importe peu que la scène se passe là ou ailleurs, mais son jeune collaborateur, un méridional, préfère que l'on choisisse Arles..
151. SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin) - le célèbre critique, membre de l'Académie française, n. à Boulogne-sur-Mer, 1804, m. à Paris, 1869.
- 1° L. a. s. à Mme de Calonne ; 22 février 1856, 2 p. in-8
- 2° L. a. s. de M. J. TrouBat à M. de Calonne; Compiègne, 27 mars 1884, 3 p. 1/2 in-8
Intéressante lettre où il lui explique qu'il ne peut revenir sur les nièces de Mazarin, le sujet ayant été épuisé par M. Renée.
152. SAND (Aurore DuPin George) - l'illustre romancière, n. 1804, m. 1876..
- 3 l. a. s. de son prénom à M. Grast, éditeur de musique à Genève ; (1837-1838), 12 p. in-8. Une lettre est terminée par Mme d'Agoult
Intéressantes lettres. Dans la première elle lui demande de lui procurer une gouvernante pour ses enfants. Elle lui détaille les qualités qu'elle exige de la gouvernante et lui expose la situation de sa famille, la dépense du train de maison, etc. George Sand ne veut pas d'un bel esprit, mais désire une femme de bon sens, point peureuse et nullement chipie. La deuxième lettre traite de la maladié du fils de George Sand ; elle travaille beaucoup et refait son éducation avec son fils, annonce l'arrivée de Liszt. Dans la dernière lettre elle renonce à la gouvernante. Elle a hébergé son confrère, le fabricant de romans, M. de Balzac. Il lui a raconté qu'il avait voyagé en Suisse avec une personne, qu'à toute force, on voulait prendre pour elle, etc..
153. SARDOU (Victorien) - le célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française.
- 10 l. a. s. à DÉJAZET, 11 p. in-8 ou in-16
Affectueuse correspondance où V. Sardou parle de ses pièces. - On a joint 5 lettres de Mlle Antonine écrites à Montigny. Elle parle à plusieurs reprises de M. Sardou.
154. SARDOU (Victorien).
- L. a. s. ; Marly, 7 mai 1884. 3 p. in-8
Curieuse lettre où il s'exprime en termes très vifs sur le compte d'un directeur de Casino, qu'il n'autorise pas à monter Fédora..
155. SENANCOUR (Etienne PIVERT de) - célèbre écrivain, auteur d'Obermann, n. 1770, m. 1846.
- L. a. s.; s. d., 1 p. in-8
Curieuse lettre où il parle de Volupté et s'excuse de la froide réception qu'il a faite à Mme Sand. « J'en ai d'autant plus de regret qu'ensuite n'ayant pas trouvé une fois Mme Sand je n'ai pas eu l'avantage de la revoir. Elle est je pense sur le point de revenir de sa Venezia qu'elle fait si belle. ».
156. SPONTINI (Gaspard) - comte de Saint-Andrea, célèbre compositeur de musique, auteur de Fernand Cortez, 1774, m. 1851.
- L. a. s. au secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts; Berlin, 6 juillet 1842, 1 p. in-folio
Superbe lettre où il l'informe en termes emphatiques, que le roi de Prusse vient de lui rendre sa liberté, tout en lui conservant ses émoluments et dignités. Spontini va donc se fixer à Paris d'une manière définitive. « Nous voilà donc réunis, et je vous appartiens tout entier à la vie et à la mort. ».
157. THOMAS (Ambroise) - le célèbre compositeur de musique, auteur de Mignon, membre de l'Institut, n. 1811, n. 1896.
- 1° L. a. s. ; 28 janvier 1856, 1 p. in-8.
- 2° Morceau de musique aut. sig., 4 p. in-folio. Belle et intéressante pièce.
158. VACHEROT (Etienne) - philosophe et homme politique, n. 1809, m. 1897.
- L. a. s.; 1er janvier 1870, 6 p. in-8
Curieuse lettre où il discute les conclusions d'un livre sur la morale. « La vraie morale a été et sera toujours fondée sur des axiomes de la conscience et vos critiques contre Platon, contre Kant, contre Cousin portent à faux. Toute moralité est et ne peut être que dans l'intention. Si l'intention est mauvaise ou indifférente, il n'y a pas de bonne action, moralement parlant, quelqu'heureux qu'en puissent être les effets. Fais ce que dois, advienne que pourra est l'éternelle formule de la morale humaine. » La morale pratique doit guider la conscience ; il approuve Brutus parce qu'il a obéi à sa conscience de citoyen et qu'en tuant César il a obéi à la science morale de son temps ; il admire l'action de Charlotte Corday, meurtrière de ce fou furieux de Marat, mais la conscience publique fera ses réserves sur les effets politiques et sociaux d'une telle initiative. Il ne suffit pas d'avoir une conscience pure et généreuse, il faut encore qu'elle soit éclairée..
159. VALLÈS (Jules) - le célèbre écrivain et révolutionnaire, n. 1832, m. 1885.
- L. a. s. ; (Bruxelles), 3 p. in-8
Il annonce qu'il lâche la Rue si l'on doit avoir avec lui une négligence blessante. « Qu'est-ce à dire ? C'est moi le proscrit, qui fais tout, qui me dérange, qui écris. On ne me répond même pas. Je ne mérite pas cette conduite. J'attends votre réponse. Et en l'attendant, humilié, troublé, étonné, je ne puis travailler au roman que j'ai promis de livrer le 10 septembre. ».
160. VERDI (Giuseppe) - l'illustre compositeur de musique italien, n. 1813, m. 1901.
- L. a. s., en français, à M. V. Sauchon; Gênes, 22 janvier 1892, 1 p. in-8
Il lui demande de verser pour son compte 200 francs au monument Litolff..
161. VIGNY (Alfred comte de) - un des plus grands poètes du XIXe siècle, membre de l'Académie française, n. 1797, m. 1863.
- L. a. s. à J.-J. Ampère; 14 avril 1847, 1 p. 1/2 in-8
Il le félicite sur ses oeuvres et lui parle de sa candidature à l'Académie française. Plusieurs personnes lui ont dit l'estime qu'elles ressentaient pour lui. « Quelle que soit la valeur de leurs baroles, elle n'égale point, pour moi, la valeur de vos oeuvres et la voix qui sort de vos livres parle assez haut pour être entendue par elle-même. » (Ampère fut élu le 22 avril 1847 en remplacement de Guiraud.).
162. VOLTAIRE (François-Marie Arouet de) - l'illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1694, m. 1778.
- L. s. à M. Coindé, procureur à la Chambre des comptes de Dijon ; Ferney, 24 juin 1776, 3/4 de p. in-4
Il le prie de lui renvoyer les papiers concernant l'abergement du domaine de la cure de Ferney.
163. WIMPFFEN (Félix de) - général, qui signa la capitulation de Sedan, en 1870, n. 1811, m. 1884.
- 22 l. a. s., 4 l. aut., et 1 l. incomplète (au baron Ducasse) ; 1er décembre 1870-juillet 1872, 80 p. env. in-8
Précieux dossier historique entièrement relatif à Sedan et au livre du général Wimpffen sur cette funeste journée. La première lettre est écrite de captivité, à Stuttgart, le 1er décembre 1870. Le général Wimpffen se réjouit de la démoralisation des Allemands. « Encore quelques efforts et un peu de patience de la part de nos braves Parisiens et la France est sauvée. Feu ! feu! feu ! de partout et dire que je ne suis pas là. Honneur à M. Gambetta si, comme je n'en doute pas, lui et ses collègues sauvent notre Patrie et fondent à tout jamais la République et, si elle sait s'administrer aussi sagement qu'elle aura combattu, je ne doute pas de voir, avant de mourir, rouler les trônes de nos ennemis. » Il parle de son livre sur Sedan, mais, de temps à autre, il fait une incursion dans la politique. C'est ainsi qu'il exprime sa foi dans la durée de la République, et craint que les fusillades si l'on veut aller contre les opinions des grands centres. « A ce propos, penses-tu que les pacifiques qu'on a pris pour des gens de la Commune ont trouvé ce mode de procédé très légal. Le pouvoir s'est fait une affreuse blessure en imitant la Commune. Etant forts, victorieux, nous aurions dû être légaux, ne frapper qu'après jugement. » Presque toutes les lettres sont remplies de détails sur Sedan, sur l'Empereur, les généraux, etc... Sur tous, le général Wimpffen émet des jugements très vifs, de sorte que ce dossier est des plus curieux au point de vue de l'histoire de la guerre de 1870 et de la biographie des hommes qui y ont pris part.
164. WIMPFFEN (Félix de)
- L. a. s. ; Sedan, 4 septembre 1870, 3 p. in-4
Il expose que dans son malheur il avait cru devoir laisser toute liberté aux officiers d'état-major qui n'avaient été que deux jours sous ses ordres, mais la plupart veulent le suivre dans sa captivité. Le général Wimpffen donne leurs noms et demande pour eux un sauf-conduit. « Je serais heureux de les emmener avec moi et je pense qu'il importe peu à votre gouvernement que ce nouveau petit groupe vienne se joindre au mien. »
165. WAGNER (Richard) - l'illustre compositeur de musique allemand, n. 1813, m. 1883.
- L. a. s., en allemand, à Georg Herwegh; Lucerne, (juillet L. 1852), 1 p. in-4
Jolie lettre, remplie de termes affectueux. Il exprime le désir de le revoir bientôt.
166. DIVERS
- 350 pièces environ.
Réunion d'autographes modernes comprenant des écrivains, des artistes, des personnages appartenant à la noblesse, etc.