Vente Noël Charavay, 6 juin 1906

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES

Published by Noël Charavay in Paris on/in 1906.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11673. See the online.

Catalogue encoded by Ljudmila Petkovic, Projet e-Ditiones, Université de Neuchâtel.

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1. ACADÉMIE FRANÇAISE

- 115 pièces.

Raynouard, P.-P. de Ségur, Saint-Lambert, Laprade, Arnault, Sully-Prudhomme, Duruy, Renan, Dufaure, Dumas fils, Montalembert, Scribe, F. de Lesseps, P. Bourget, J. Sandeau, O. Feuillet, Ballanche, Thiers, Malesherbes, etc.


2.

- 122 pièces.

Intéressante réunion contenue dans un album in-folio oblong. Lacépède, Jeanbon, Saint-André, maréchal de Brissac (1775), J.Febvre, Carnot, Cambacérès, Louis-Philippe, LouisXVIII, Mortier, A. Carrel, le roi Jérome, P. Manuel, J.-S. Bailly, Nocher, Soult, Vidocq, Tally-Tolendal, Oudinot, Macdonald, Kellermann, Pelion, prince de Lambesc, E. Bayard, Ricord, etc...


3. ALEMBERT (Jean Le Rond d') - illustre savant et écrivain, un des principaux rédacteurs de Y Encyclopédie, membre de l'Académie française, n. 1717, ni. 1783.

- L. a. s. à Servait, avocat-général au Parlement du Dauphiné; Paris, 15 janvier, 3 p. in-4, cachet de cire

Superbe lettre où il le félicite sur un discours plein de philosophie et de sensibilité. « Continuez, Monsieur, à donner de si bonnes leçons à vos confrères, et surtout à vos confrères de Paris qui sont bien loin de vous en arrière, et qui devraient au moins être à votre niveau, s'ils n'étaient pas des fanatiques imbéciles.»


4. ARMÉE ET MARINE

- 70 pièces.

Maréchal Forey, Beurnonville, Chanzy, Lillois, Billot, Bosquet, Wimpffen, Canrobert, Magnan, Trochu, La Moricière, Février, Dugua, maréchal de Noailles, Brune, Rigault de Ge- nouilly, etc...


5. ARTISTES DRAMATIQUES

- 307 pièces.

Damoreau-Cinti, Lafon, Regnier, H. Monnier, Rachel, Mars, C. Falcon, Déjazet, L. Théo, Arnal, J. Granier, G. Dnprez, Gardel, A. Fargueil, etc...


6. BARNAVE (Àntoine-Pierre-Joseph-Marie) - un des plus célèbres orateurs de la Révolution, n. à Grenoble (Isère), 1761, décapité le 18 novembre 1793.

- Billet aut. sig.; (1789), 1 p. in-12. Rare

Il recommande un habitant de Versailles, M. Regnaud, qui désire être employé dans les bureaux de l'Assemblée nationale.


7.

- 200 pièces

Cl. Popelin, L. Enaull, Quairelles, Prince Poniatowski, Feuillet de Couches, Al. Bertrand, Fug. Land, princesse Mathilde, de Beusl, Buloz, etc..


8. BEAUHARNAIS (Eugène de) - fils adoptif de Napoléon Ier, vice-roi d'Italie, un des meilleurs généraux de l'Empire, n. 1781, m. 1824.

- L. a. s. Eugène B. à sa mère; au camp devant Acre, 2floréal an VII (21 avril 1799), 1 p. in-4. La pièce a été tailladée par endroits pour la désinfection

Il ne veut pas laisser passer un courrier sans lui donner de ses nouvelles. « l.e général (Bonaparte) étoit parti avec une division pour secourir celle qui se trouvait au milieu des gorges et entourée de dix à douze mille cavaliers et autant de piétons. Son expédition a été très heureuse et non seulement l'armée ennemie a été battue mais tous ses bagages sont tombés en notre pouvoir... J'espère que ma première lettre sera datée de la ville d'Acre. Elle nous aura donné du mal, mais nous l'aurons et dans peu.»


9. BEAUHARNAIs (Eugène de)

- L. s. au ministre du Trésor; Milan, 11 juin 1807, 1 p. 1/2 in-4

Intéressante lettre où il expose que les retards mis à payer les sommes dues à l'armée mettent celle-ci dans un grand embarras.


10. BEAUHARNAIS (Auguste de Bavière) - épouse du prince Eugène, n. 1788, ru. 1851.

- L. a. s. à l'impératrice Joséphine; Monza, 23 juillet 1806, 3 p. in-8. Papier avec sujets gaufrés

Elle lui annonce avec joie la certitude qu'elle a d'être grosse. Elle souffre, mais que ne souffrirait-on pas pour être mère. (Elle accoucha à Milan, le 14 mars 1807, d'une tille, Joséphine, mariée, en 1823. à Oscar I°> roi de Suède, le lils de Bernadette.)


11. BELLANGÉ (Hippolyle) - le célèbre peintre de batailles, directeur du Musée de Rouen, n. 1800, m. 1866.

- L. a. s. à M. Ouérin ; Rouen, 17 novembre 1842, 3 p. in-4

Il se défend d'être le possesseur d'une riche collection d'autographes. Ses richesses consistent dans la possession de quelques lettres de ses amis, dont quelques-uns, à la vérité sont devenues célèbres. 11 lui donne quelques renseignements sur Géricault qu'il a eu l'occasion de rencontrer quelquefois et cite ceux de ses amis qui pourraient avoir reçu quelques lettres de lui.


12. BERANGER (Pierre-Jean de) - le grand chansonnier, n. 1780, ni. 1857.

- L. a. s. à M. Sylvain Marie, à Riom; 1er juillet 1835, 3 p. in-folio

Il s'excuse de ne pouvoir accepter son invitation de résider en Auvergne. Il ne peut abandonner les amitiés vieilles et sûres qu'il possède à Paris. «L'amitié a été le plus grand charme de ma vie; dans mon printems même, je crois que l'amour n'a été pour moi que de l'amitié ; c'est donc déjà un assez grand effort que d'aller à Fontainebleau d'où je puis venir en 6 heures revoir tous ceux que je regrette dans la capitale. » Il parle ensuite de Trélat. pour qui il a beaucoup de sympathie, il s'emploiera de toutes ses forces pour adoucir sa prison. «Il ira donc à Clairvaux. Quel dévouement que celui de cet excellent homme ! Et si vous voyiez avec quelle résignation il en supporte les suites ! Mais je ne veux plus en dire .tant de bien, car je pense qu'on mesure la persécution à l'estime qu'il inspire.»


13. BERTHIER (famille d'Alexandre)

- 5 l. a. s. de la princesse Elisabeth de Bavière, épouse du maréchal Berthier, au notaire Rousse ; 1 lettre a. s. de la comtesse d'Haugéranville, née Berthier, 1 lettre a. s. du général Léopold Berthier. Intéressante réunion


14. BONAPARTE (Letizia Ramolino) - la mère de Napoléon Ier, n. 1750, m. 1836.

- L. s. « à la citoyenne Lapagerie Buonaparte » ; Marseille, 12 germinal an IV (1er avril 1796) 1p. in-4. Légères taches de rousseur

Précieuse pièce où elle la remercie de lui avoir fait part de son mariage avec son fils Napoléon. « J'ai reçue votre lettre, Madame, elle n'a pue qu'ajouter à l'idée que je mettais formé de vous. Mon fils m'avoit apris son heureuse union et dès ce moment vous eustes avec mon estime mon approbation. Il ne manque à mon bonheur que la satisfaction de vous voir. Soyés assurés que j'ai pour vous toute la tendresse d'une mère et que je vous chérie autant que mes enfans.»


15. BONAPARTE (Letizia Ramolino)

- P. s. ; Paris, an X, 2 p. in-4

Pièce notariée par laquelle Letizia Ramolino, veuve de Charles Bonaparte, institue pour son procureur général et spécial Joseph Fesch. Des additions en marge sont de la main de Fesch.


16. BONAPARTE (Joseph) - frère aîné de Napoléon 1er, roi de Naples, puis d'Espagne, n. 1768, m. 1844.

- L. a. s. (à sa belle-soeur Joséphine) ; Gênes, 19 germinal an IV, (8 avril 1796), 1/2 p. in-4. Petites taches de rousseur

Il la félicite sur son mariage avec son frère. « L'amitié qui m'unit à lui ne me permettoit pas d'être insensible au bonheur qu'il trouvera avec vous. J'en suis aussi convaincu que lui d'après l'idée que me suis formée de vous.»


17. BONAPARTE (Joseph)

- L. a. s. ; Strasbourg, 8 prairial an XIII (28 mai 1805), 1 p. 1/2 in-4

Jolie lettre à un littérateur, qu'il appelle mon cher président. Il parle de l'élection de Bureau de la Malle à l'Académie française et fait l'éloge de son caractère.


18. BONAPARTE (Christine Boyer) - première femme de Lucien Bonaparte, n. 1773, m. 1800.

- P. s. ; signée aussi par Chiappe, Banale etTubino, négociants de Marseille ; Marseille, 22 prairial an VI (10 juin 1798), 2 p. in-4. Pièce unique

Bail d'une maison meublée sise à Marseille, rue de Rome, n° 8, appartenant à Chr. Bonaparte, moyennant le prix annuel de 2.400 francs.


19. BONAPARTE (Elisa) - princesse de Lucques et de Piombino, soeur de Napoléon Ier, femme du prince Félix Bacciochi, n. 1777, m. 1820.

- L. a. s. à son frère Lucien; Lucques, 3 septembre, 1 p. in-4

Jolie lettre où elle lui marque son contentement d'apprendre qu'il a échappé aux effets du tremblement de terre. Elle a joué Bajazet, les Folies amoureuses, etc...


20. BONAPARTE (Hortense de Beauharnais) - reine de Hollande, épouse de Louis Bonaparte, fille de l'impératrice Joséphine, mère de Napoléon III, n. 1783, m. 1837.

- L. s. à son beau-frère Bacciochi ; Arenenberg, 15 janvier 1835, 2 p. 1/2 in-S

Belle lettre où elle parle d'un de ses ouvrages. «On avait répandu tant de mensonges sur mes voyages et sur les tristes événemens auxquels ils se rattachent, que je me suis vue dans la nécessité de livrer au public mes douloureux souvenirs... Si les souvenirs des teins héroïques dont nous avons été témoins occupent l'oisiveté de ma profonde solitude ce n'est que dans le dessein de laisser après moi des documents à l'histoire de notre époque.»


21. BONAPARTE (Hortense de Beauhahnais)

- L. a. s. à sa mère l'impératrice Joséphine; ce samedi 23, lp. in-8. Papier avec encadrement gaufré

Précieuse lettre écrite à l'époque où elle était reine de Hollande. Elle annonce que le roi (Louis) est parti pour Aix-la-Chapelle où elle se dispose à aller le rejoindre. Elle donne des nouvelles de sa santé et veut se ménager pour être bien portante à Paris. «Adieu, ma chère maman, je t'aime et t'embrasse de tout mon coeur. M" Villeneuve te dira comme Napoléon est gentil; c'est vraiment étonnant.»


22. BONAPARTE (Catherine de Wurtemberg) - reine de Westphalie, deuxième femme de Jérôme Bonaparte, n. 1783, m. 1835.

- L. a. s. à M. de Girard; Porto di Fermolo, 25 octobre 1825, 7 p. in-4, papier avec encadrement gaufré

Jolie lettre relative à son fils Napoléon (le prince Jérôme) et sa fille Mathilde. « 11 faut vous dire que son jour de naissance on lui a donné en joujou l'arche de Noë ; il a de suite dit: « Ha oui le bon Gia (Girard) a appris ça à prince. » Je pense que ce souvenir vous fera plaisir, mais j'ajouterai que Monsieur ne veut plus apprendre, c'est avec beaucoup de peine qu'on vient à bout de lui faire dire ses lettres et répéter ses vers, mais cet hiver je le remettrai à la raison. » Son fils Jérôme apprend à lire à sa soeur Mathilde, mais celle-ci ne fait que peu de progrès parce qu'elle est inattentive, etc...


23. BONAPARTE (Jérôme) - dit Plonplon, fils du roi de Westphalie, n. 1822, m. 1891.

- L. a. s. à M. E. Ollivier ; samedi, 27 (mars 18701, 1 p. 1/2 in-8. Papier à son chiffre

Il a réfléchi à sa conversation de la veille. La situation lui paraît suprême pour l'Empire, pour l'Empereur et pour M. Ollivier lui- même. Il faut formuler nettement les réformes nécessaires, le prince les énumère. « Que l'Empereur connaisse et adopte vos opinions irrévocables sur ces points ou que les pourparlers cessent : Nous sommes sur un terrain brûlant.»


24. BROHAN (Augustine) - la célèbre sociétaire du Théâtre français, n. 1824, m. 1893.

- L. a. s. à un prince; Biarritz, 1 p. 1/2 in-8

Curieuse lettre où elle le félicite sur sa bonté, qui lui conserve beauté et jeunesse. Puis elle lui demande de s'occuper de l'avenir de son enfant. « SiMocquard était encore de ce monde, le pauvre ! Si Bacchiochi ne s'en allait, liélas! j'essaierais de l'Empereur. - Si cet être aimable et banal qui s'appelait Morny -et que je n'oublie pas -pouvait encore quelque chose!... Mais vous êtes là, vous, solide et fort -et bon et puissant. -Vous les valez tous les trois par l'esprit, le talent et la simplicité. Le bon Dieu nous a gardé le meilleur. Pensez à moi.»


25. CAMPAGNE DE FRANCE

- L. a. s. du général Drouot, aide de camp de l'Empereur, au général Pajol, à Nogent-sur-Seine ; Troyes, 5 février 1.814, 2 p. in-4

Il lui annonce l'arrivée à Nogent de quatre bataillons, partis de Cézanne et de Vitry. Il le charge de mettre de l'ensemble dans ces troupes et les exercer à la cible. 11 annonce l'arrivée pour le lendemain d'une division de l'armée d'Espagne, de sorte qu'il aura sous ses ordres 18,000 hommes et 40 pièces de canon. Il faut mettre Nogent à l'abri d'un coup de main.


26. CANOVA (Antonio) - le grand sculpteur italien, n. 1.757, m. 1822.

- L. a. s. ; en français, à un ministre ; Rome, 28 janvier 1814, 1 p. in-folio

Belle et intéressante lettre relative à l'envoi de plusieurs statues et moulages en plâtre.


27. CASSAGNAC (Adolphe Granier de) - célèbre écrivain et homme politique, un des membres les plus actifs du parti bonapartiste, n. 1806, m. 1880.

- L. a. s. à Mgr Delamarre, archevêque d'Auch ; Paris, 24 juin 1863, 8 p. 1/2 in-4

Curieuse lettre à propos de son élection dans le Gers et à la conduite de certains prêtres à l'égard de leur évêque et du gouvernement, Il s'attache à démontrer que l'orléanisme et la légitimité sont impossibles en France, seul l'Empereur,régnant an nom de huit millions d'hommes peut contenir l'esprit philosophique et il remercie l'évêque de l'avoir soutenu mais s'étonne qu'il se repente de la conduite qu'il a tenue.


28. CHATEAUBRIAND (François-René vicomte de) - l'illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1768, m. 1848.

- L. a. s. ; Val de Loup, par Antony, 12 juin 1809, 3 p. 1/2 in-8

Précieuse lettre sur les Martyrs. « Je pourrois dire que le récit d'Ulysse n'est pas plus lié à l'action de l'Odyssée que celui d'Eudore à l'action des Martyrs, que le récit d'Enée est au moins pour une grande moitié, totalement hors du sujet, et que l'épisode de Didon à est bien plus vicieux encore puisqu'il ne tient ni au récit, ni l'action, etc.., j'aime mieux convenir que j'ai tort : c'est bien assez que vous vous soyiez ennuyé à faire deux articles sur mon livre pour vous fatiguer de mes mauvaises raisons. J'ai la conscience que les Martyrs sont le moins faible de mes très faibles écrits. Vous les avez jugés avec une extrême indulgence. Je dois donc être tranquille, puisque d'un côté je n'ai point de remords et que de l'autre vous me louez cent fois plus que je ne le mérite. »


29. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de).

- L. a. s. (à Mme DE GENLIS) ; Paris, 2 août 1820, 3 p. in-4

Superbe pièce où il refuse sa collaboration à une oeuvre littéraire « Je n'aspire qu'au repos; je n'ouvre pas un livre ; une plume me fait peur. Je voudrais n'avoir jamais écrit. J'ai fait ce que j'ai pu dans mon petit coin, pour soutenir une société qui tombe ; mais enfin puisque je ne puis retarder sa chute, je voudrais rentrer dans cet oubli pour lequel j'étois fait et dont j'ai eu la folie de sortir. J'ai jeté trente années de ma vie au public ; pourquoi ne garderais-je pas pour moi le peu de jours qui me restent. »


30. CHEVALIER (Michel) - économiste et homme d'Etat un des principaux chefs de la religion saint-simonienne, membre de l'Institut, n. à Limoges, 1806, m. 1879.

- L. a. s. à PAUL LACROIX ; Paris, 27 septembre 1831, 3 p. in-8

Curieuse lettre. Il l'invite à se joindre aux adeptes de la religion Saint-Simonienne. Pour le moment les hommes avancés seuls sont à leurs côtés mais bientôt ils auront pour eux les masses bourgeoises et populaires. « Dieu et l'immortalité de l'âme vous effrayent. Soyez sûr, Monsieur, que vous êtes dominé à votre insu par une préoccupation antipathique au catholicisme. » Quelques entretiens lui donneront satisfaction sur ce point : « La plupart d'entre nous sont de cette classe d'hommes qu'on appelle positifs, anciens élèves de l'École polytechnique, médecins, ingénieurs, ayant presque tous passé par l'athéisme. Aujourd'hui nous savons pourquoi nous fûmes athées et pourquoi nous dûmes momentanément l'être Nous acceptons notre passé parce que nous connaissons l'avenir. »


31. CHOPIN (Frédéric) - l'illustre pianiste et compositeur de musique polonais, n. 1810, m. 1849.

- P. s. avec deux mots aut. ; Paris, 24 novembre 1836, 1 p. in-8. Rare.

Il reconnaît avoir vendu à Maurice Schlesinger la propriété, pour la France, de sa composition intitulée : 12 grandes études pour piano.


32. COMPOSITEURS DE MUSIQUE

- 80 pièces

Pasdeloup, B. Godard, L. Delibes, Gevaert, J. Pacini, Berlioz, Reyer, Saint-Saëns, Gounod, E. Membrée, V. Joncières, Massenet, A. Thomas, F. Haléey, Spontini, Charpentier, A. Adam, etc....


33. COMTE (Auguste) - célèbre philosophe, le fondateur du positivisme, n. 1798, m. 1857.

- L. a. s. ; Paris, 23 juillet 1835, 4 p. pl. in-4

Précieuse pièce, certainement une des plus belles qu'on n'ait jamais rencontrées d'Auguste Comte. Il se résigne à l'échec qu'il vient de subir et se refuse à entrer dans une polémique à ce sujet. Il se croyait plus propre à remplir la fonction que son heureux concurrent M. Liouville. « La très sévère justice que je me suis toujours rendue à moi-même me donne quelque droit d'être hautement mécontent quand j'échoue dans une juste demande, dont j'ai, d'avance, pesé, plus impartialement que personne, toute la tégitimité. ».


34. CONDÉ (Louis II de Bourbon prince de) - dit le Grand, illustre guerrier, le vainqueur de Rocroi, n. 1621, m. 1686.

- L. a. s. à M. de Chavigny; Forge, 20 septembre 1641, 1 p. in-4

Il lui annonce la mort de M. de Nemours, qui était de ses parents et lui demande s'il doit prendre le deuil..


35. COROT (Camille) - le grand peintre des paysages, n. 1796, m. 1875.

- L. a. s.; Paris, 24 mai 1869, 1 p. in-8. Déchirée

Il accepte de faire deux tableaux et promet de les exécuter de son mieux..


36. CONDILLAC (Etienne BONnot abbé de) - célèbre écrivain et philosophe, membre de l'Académie française, né à Grenoble (Isère), 1715, m. 1780.

- L. a. s. ; Parme, 17 janvier 1761, 3 p. in-4. Rare

Belle lettre, écrite à un duc. Il fait le récit de la vie qu'il mène à Parme et dit qu'il aurait bien des motifs de grogner. ..


37. COPPÉE (François) - le célèbre poète, membre de l'Académie française.

- Le Petit épicier, manuscrit aut. sig. ; juin 1870, 4 p. in-4

Jolie pièce, un des plus célèbres du poète..


38. COUSIN (Victor) - célèbre philosophe, membre de 38. l'Académie française, n. 1792, m. 1867.

- L. a. s. ; Paris, 28 mars 1826, 3 p. in-4

Belle et intéressante lettre à un docteur allemand auquel il 8à adresse un livre contenant les articles qu'il a publiés dans divers journaux de 1815 à 1819. Il les a fait précéder d'une préface qui donnera de l'unité au livre. « L'Allemagne qui a la prétention d'être le centre de la littérature européenne, de savoir tout ce qui se passe hors d'elle, ne lira peut-être pas sans intérêt cette introduction qu'on peut regarder comme une espèce de mémoire sur l'origine de la nouvelle école philosophique de France. Mettez-vous donc, si vous voulez me lire, dans le point de vue français. C'est pour la France que je travaille. Je vais avec elle, pour qu'elle marche avec moi, et vais pas à pas, pour qu'elle me suive. »


39. COUTHON (Georges) - le célèbre conventionnel, ami de Robespierre, n. 1756, décapité avec Robespierre en 1794.

- L. a. s. à Gaultier de Biauzat; Clermont, 9 mai 1789, 3 p. in-4, cachet armorié

Superbe lettre où il le somme de tenir sa promesse et de lui écrire. Il ne demande ni phrase, ni compliment, des faits et voilà tout. Il le prie de lui dire si M. de Clermont-Tonnerre est député, comme il le croit, afin qu'il se rappelle à son souvenir. « Je ne vous recommande pas les intérêts du pauvre tiers; je connais, mieux qu'aucun autre, et vos principes et votre zèle. »


40. DAGUERRE Louis-Jacques-Mandé) - un des inventeurs de la photographie, n. 1789, m. 1851.

- L. a. s. à M. Moreau, s. d., 1 p. in-8. Très rare


41. DAVID (Jacques-Louis) - le grand peintre, n. 1748, m. 1825.

- L. a. s. au comte de Forbin; Bruxelles, 25 août 1826, 1 p. in-8 (Coll. B. Fillon)

Ayant enfin déterminé M. Van Hassche, fort habile peintre de paysages, à exposer ses oeuvres en France, il le lui recommande : « Il va être bien embarrassé dans Votre pays, qui a été autrefois le Mien. J'en conserve toujours le souvenir et ne donne pas un coup de pinceau, sans me pénétrer de l'idée que j'illustre ma patrie. »


42. DAVID D'ANGERS (Pierre-Jean) - le grand sculpteur, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1789, m. 1856.

- L. a. s. au peintre Vogel; Paris, 13 janvier 1833, 3 p. in-4

Il lui exprime le regret de ne pouvoir s'absenter de Paris et de voir d'autres sites. « J'ai soif de connaître votre Allemagne savante, de remporter avec moi l'image de vos grands hommes, qui sont si bien le type du vrai savant, de l'être qui voue son existence à l'avancement de l'esprit humain, sans aucune spéculation sur les avantages pécuniaires qui peuvent en résulter. » Il parle de ses travaux et de ses amis Gérard, Ingres, Gros, etc., et fait l'éloge de L. Tieck.


43. DAVID D'ANGERS (Pierre-Jean).

- L. a. s. au statuaire Woltrek, à Rome ; Paris, 3 septembre 1834, 3 p. pl. in-4

Superbe lettre où il lui conseille de travailler la pratique de son métier. Que serait un grand génie qui ne saurait pas sa langue? il lui serait impossible de communiquer ses impressions à d'autres.


44. DIVERS

- 310 pièces.

Th. Jouffroy, Marie Taglioni, Jean Gigoux, Tissot, Jules Guérin, Q. de Beaurepaire, comte de Ricarol, Monthyon, Hüe, Marrast, Michel Chevalier, J. Gérard, Toullier, Chauveau- Lagarde, Vidocq. Flourens, etc...


45. DREUX-BRÉZÉ (Henri-Evrard marquis de) - grandmaître des cérémonies de France, qui s'attira la fameuse apostrophe de Mirabeau, n. 1762, m. 1829.

- L. a. s. au comte d'Angiviller; Paris, 17 avril 1789, 1 p. 1/2 in-4

Précieuse pièce relative aux préparatifs nécessaires à l'ouverture des Etats-Généraux. L'intention du Roi est qu'il y ait une procession du Saint Sacrement et que tout le chemin soit tendu avec les tapisseries du garde-meuble. Il donne l'itinéraire de la procession et la façon de procéder pour placer les tentures.


46. DU BARRY (Jeanne Béqu comtesse) - la dernière maîtresse de Louis XV, n. 1746, décapitée en 1793.

- P. a. s. ; Louveciennes, 7 juillet 1785, 1 p. in-8 oblong


47. DUCIS (Jean-François) - le célèbre poète tragique, membre de l'Académie française, n. à Versailles, 1733, m. 1816.

- L. a. s. au citoyen Amédée Rochefort à Mouzon-Meuse (Neufchâteau); Paris, 11 thermidor an III (29 juin 1795), 2 p. in-4

Il remercie le père de son correspondant, qui lui avait offert une retraite à Châtillon-Libre (département des Vosges ?) mais les terreurs de sa femme et la nécessité pour lui de ne pas s'éloigner du théâtre l'ont empêché d'accepter. « J'ai passé mon été dernier dans les déserts de l'Arabie. J'en vais chercher d'autres, peut-être au fond du nord, pour y trouver les charmes du travail dramatique et l'oubli de tout ce qui m'afflige. »


48. DUMAS père (Alexandre) - l'illustre romancier, n. 1803, m. 1870.

- L. a. s. à Desnoyers, 3/4 de p. in-8

Curieuse lettre relative au titre à donner à son célèbre roman les Trois mousquetaires. « Comme vous craignez le titre d'Athos, Porthos et Aramis, et que je tiens à ce titre que je trouve plus original que tout autre, je vous envoie une petite préface qui, je l'espère, nous mettra tous d'accord. »


49. DUMAS père (Alexandre).

- Vers écrits au bas d'une pétition recommandée à Mme la duchesse d'Orléans, pièce d'album aut. sig., 1 p. in-4 oblong. Jolie pièce.


50. DUMAS fils (Alexandre) - le célèbre écrivain et auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.

- L. a. s. ; (25 septembre 1883), 6 p. 1/2 in-8

Il décline l'offre d'une collaboration. « Il m'est impossible [de travailler pour une époque déterminée. J'ai bésoin de penser beaucoup à ce que je fais et souvent, quand j'y ai bien pensé, je renonce à le faire. Je ne suis pas de mon temps où je vois chez beaucoup de mes confrères une fécondité et une facilité qui me font absolument défaut..


51. DUMAS fils (Alexandre.)

- L. a. s.; s. d., 4 p. in-8

Précieuse lettre relative à la maladie qui emporta son père. « Le corps est dans une santé parfaite. Il ne s'est jamais mieux porté physiquement que depuis quelques jours surtout, mais le cerveau dont il a tant usé est dans un état de fatigue et de prostration presque absolues... Il est indifférent à tous les événements qui bien qu'il les comprenne, mais il n'a plus la force de s'en émouvoir. »


52. DUPRÉ (Jules) - le grand peintre de paysages, n. à Nantes, 1811, m. a l'Isle Adam, 1879.

- L. a. s. ; L'Isle Adam, 6 janvier 1875, 2 p. in-8

Il félicite son correspondant de son article sur Corot; il est frappé au coin du coeur et de la vérité. « Il y a quarante ans que je connais ce vieil ami. Sa vie ne s'est jamais démentie une minute. L'amour de la peinture et par dessus tout la passion de la charité discrète. Voilà ce que l'on aurait pu écrire sans mensonge ni forfanterie sur sa médaille. L'envie d'obliger est poussée chez lui à un point si extrême, que si par hazard il se trouve une défaillance dans un de ses tableaux, c'est qu'il a hâte d'en avoir le prix pour faire une bonne oeuvre. »


53. EUGÉNIE DE MONTIJO - impératrice des Français, femme de Napoléon III.

- L. a. s. ; Paris, 27 février 1858, 3 p. in-4

Belle lettre où elle témoigne sa sympathie au prince FrédéricCharles, venu en visite à Paris. Elle remercie pour la sympathie que sa correspondante lui a témoignée à propos de l'attentat du 14 janvier (Orsini). (Il s'agit dans cette lettre du prince Frédéric-Charles, le vainqueur de Bazaine)..


54. FAVART (Charles-Simon) - le créateur de l'Opéra-Comique, n. 1710, m. 1792.

- L. a. s. à « Mademoiselle Justine » sa femme ; s. d., 2 p. in-8

Curieuse lettre d'amour. Il lui conseille de ménager sa vie, si elle a quelqu'estime pour lui, qui l'aime plus que la vie. « Ne vous en offensez point, mes sentimens font votre éloge. Les talents me séduisent, mais la vertu m'attache. Si vous pensiez autrement que vous ne faites vous ne seriez digne ni de mon estime, ni de mor amour. Continuer de justifier celui que j'ai pour vous en conservant toujours cette sagesse qui vous est si naturelle et qui est si rare dans les personnes de votre talent. »


55. FEMMES CÉLÈBRES

- 42 pièces.

Mme Michelet, Mmes Colet, Ancelot, Guizot, J. Dodu, Tastu, comtesse du Cayla, Le Normand, G. Sand, Mélanie Waldor, etc...


56. FEUILLET (Octave) - le célèbre romancier et auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. à Saint-Lô (Manche), 1821, m. 1890.

- 4 l. a. s. à Samson; Saint-Lô, 9 juillet, 26 octobre 1854, 15 mai et à juin 1856, 8 p. in-8

Très intéressantes lettres au sujet du Village. C'est une bluette qui n'a pas été écrite pour la scène, mais Mme Allan désire la jouer. Il lui demande d'accepter un rôle ainsi que Régnier. Puis il le remercie d'avoir accepté, le félicite sur son succès et finit par lui demander des conseils et s'excuse sur son absence au moment de la représentation du Village, ce qui ressemble à une désertion devant l'ennemi, mais la santé de son père le retient loin de Paris..


57. FLORIAN (Jean-Pierre Claris de) - un de nos meilleurs fabulistes, membre de l'Académie française, n. 1755, m. 1794.

- L. a. s. ; Paris, 29 août 1781, 2 p. in-8

Belle lettre relative à leurs affaires d'intérêt; il ajoute : « Vous ferés fort bien, Monsieur, de veiller un peu de près M. de la Graverie. Je me défie toujours des gens caressants et gueux; il possède ces deux qualités. » Il annonce que le duc de Penthièvre vient de se l'attacher en qualité de gentilhomme et sa fortune va s'augmenter de 2.500 livres de rente.


58. GEORGE (Marguerite-Joséphine Weimer, dite Mlle) - la célèbre sociétaire du Théâtre-Français, n.1787, m. 1867.

- L. a. s. à sa chère Jeannette; Prague, 20 mai (1841), 5 p. gr. in-4

Curieuse lettre où elle raconte les tentatives d'un ancien amant qu'elle appelle Lovelace dégommé, pour rentrer en grâce auprès d'elle.


59. GROLIER (Jean) - trésorier général de France, célèbre bibliophile, dont les livres sont extrémement recherchés, n. à Lyon, 1479, m. 1565.

- L. s., signée aussi par J.-J. de MESMES, au connétable de Montmorency ; Paris, 14 mars 1553, 1 p. 1/2 in-folio, Très rare

Belle lettre où il se disculpe d'avoir mis du retard sur le fait de la commission de la vaisselle.


60. GUERIN (Pierre-Narcisse baron) - célèbre peintre de l'école classique, membre de l'Institut. n. à Paris, 1774, m. à Rome, 1833.

- L. a. s. au peintre Bourdon, à Paris; Rome, 24 janvier 1826 4 p. in-4, enveloppe (Coll. Bocet)

Superbe lettre, écrite de Rome, où il était directeur de l'Académie de France depuis 1822. Il est tout à fait rétabli, tellement qu'i vient de faire une course de trois lieues à pied. « C'est dans ces promenades solitaires au milieu de l'inculte et sauvage campagne de Rome, c'est entre le cours sinueux du Tibre et des roches volcaniques qui s'élèvent près de ses bords que l'on ne savroit regretter les rives de la Seine. Mais de retour dans sa chambre et le soleil une fois couché!... Mais quoi ? N'avons-nous pas la Mariani ? la Catalani? les bals? le carnaval et le Miserere ? Oui, mais nous n'avons pas trois ou quatre amis de coeur à rassembler autour d'une petite table ou d'un bon feu, et quand je me suis étourdi chez moi ou chez les autres au milieu de trente convives, je ne me couche ni moins fatigué ni plus satisfait. » Il parle ensuite de la gravure de son tableau d'Andromaque (actuellement au Louvre) par Théodore Richomme. Il se plaint des lenteurs de cet artiste qui a pendant plus d'un an abandonné ce travail, sous prétexte de découragement. Il veut continuer à diriger l'exécution de cette planche de manière à ce que le tableau n'en souffre pas. Les graveurs Girard et Jazet n'ont pas davantage tenu leurs engagements envers lui. D'autre part Guérin se loue des procédés du loyal Forster, qui lui a envoyé une épreuve satisfaisante de Didon. Il fait quelques observations sur les ombres de la figure d'Enée qui lui paraissent avoir trop de ton et pas assez de transparence. « M. Forster a trop de jugement et trop de désir de bien faire pour se formaliser de ce que M. Richôme appellerait des leçons.» Il mande que Casimir Delavigne et son frère n'ont pas encore passé à Rome. « Mais si les littérateurs sont rares, nous avons en revanche une multitude d'artistes ou pour mieux dire d'étudians qui viennent chercher à Rome un brevet d'habiles gens qu'ils retournent ensuite faire viser par les sots de notre pays. Cela est fort commode, mais procure une réputation de peu de durée. Tant pis pour eux. » - Guérin ne rentra en France qu'en 1828. Il reçut le titre de baron l'année suivante.)


61. GUIZOT (François) - l'illustre historien et homme d'Etat, membre de l'Académie française, n. 1787, m. 1874.

- L. a. s. à M. Grün; Val-Richer, 28 juillet 1839, 2 p. 1/2 in-8

Curieuse lettre relative à la politique. « Je ne sais ce qui se passera ou se brassera à Paris d'ici au mois de novembre, mais quoique ce soit ce ne sera point sérieux, je pense, je n'y mettrai pas le bout du doigt. Je vis et je vivrai ici fort tranquille, attendant le moment où la nécessité d'un gouvernement un peu plus fort se fera reconnaître de ceux qui le craignent comme de ceux qui le désirent. Et quand ce moment viendra, je serai d'avis, comme il y a six mois, comme il y a deux ans, qu'on s'applique à concilier toutes les forces conciliables.»


62. HÉDOUVILLE (Gabriel-Théodore-Joseph comte d') - commandant en chef de l'Armée des côtes de l'Ouest en 1796, qui s'empara de Stofflet et de Charette, n. à Laon (Aisne), 1755, m. 1825.

- L. s. au président du Directoire ; Angers, 19 brumaire an VIII, (9 novembre 1799) 8 p. 1/2 in-folio

Pièce historique sur la situation des armées vendéennes. Hédou ville s'est rendu à Angers parce que c'est le centre des révoltés commandéspar d'Autichamp, Bourmont, Scépeaux, Chatillon, Turpin L'organisation des chouans devient régulière ; ils ont formé des administrations civiles et judiciaires; ils ont conservé des municipalités rurales et lèvent des contributions. Il importe à la gloire et à la prospérité de la République d'extirper l'affreux chancre politique qui ronge les départements de l'Ouest. S'il f'allait venir à bout de la révolte uniquement par la force, cela ne pourrait se faire sans un grand désastre. Il ne faut pas négliger la persuasion. c'est pourquoi il a fait venir Mme de Turpin de Crissé qui jouit encore d'une grande influence. Elle lui dit que la principale cause de la révolte était la loi des ôtages; les individus en état de portei les armes ont préféré la mort au milieu des chouans à la transportation à Cayenne. Suivant l'avis de Mme Turpin de Crissé l'exécution du traité de la Mabilais ferait cesser les hostilités avant quinze jours. Hédouville soumet au Directoire un projet d'amnistie, qui, dans sa pensée, pourrait amener la pacification..


63. HENRI III - roi de France, n. 1551, m. 1589,

- L. a. s. à Villeroy ; s. d., 2 p. in-folio.

Superbe lettre où il parle de M. de Mayenne et des protestants.


64. HENRI IV - roi de France (1589), n. 1553, assassiné le 14 mai 1610.

- L. a. s. à M. Maryon ; Fontainebleau, 26 juin, 1 p. in-4

Il lui enjoint d'activer la solution d'une affaire; il ne peut s'accommoder de ces longueurs, et si l'on n'y met une fin il sera contraint d'y pouvoir autrement.


65. HENRI IV.

- L. a. s. de son monogramme (à la reine); (juillet 1603), 1 p. petit in-4, cachets bien conservés

PRÉCIEUX BILLET ainsi conçu : « Mon coeur j'ay dyt adieu à ma seur. Je m'anvoys monter a cheval pour aller courre le serf: Je vous voyrré ce soyr. Cependant je vous bese cent myle foys.»


66. HENRIETTE-MARIE DE FRANCE - reine d'Angleterre, femme de Charles Ier, fille de Henri IV, n. 1609, m. 1669.

- L. a. s. à son frère (Louis XIII) ; s. d,, 1 p. in-4, cachet bien conservé

Belle lettre où elle lui dit la part qu'elle a prise au bonheur qui vient de lui arriver. « Je prieray Dieu que comme il vous a randu hureux en enfans, il luy plaise vous combler aussy de toutes sortes de prospérités.»


67. HEREDIA (José-Maria de) - le célèbre poète, membre de l'Académie française, n. 1842, m. 1905.

- A une eille morte, sonnet aut. sig., 1 p. in-folio. Superbe pièce


68. HEROLD (Ferdinand) - célèbre compositeur de musique, auteur de Zampa et du Pré aux Clercs, n. 1791, m. 1833.

- L. a. s. à M. Dubois, bibliothécaire du duc de Bourbon; 27 novembre 1827, 2 p. 1/2 in-4. Rare

Belle lettre où il lui annonce son mariage. « J'épouse une demoiselle charmante, élevée d'une façon admirable, pleine d'instruction et de talent, et quoique sa fortune soit peu de chose, ses espérances sont solides et mon avenir est assuré. » Il ne prévoit pas qu'il aura de grands plaisirs, mais il ne voit pas de chagrins à redouter. Sa femme connaissant peu de monde et pas d'artistes il sera indépendant, etc.


69. HERVÉ (Florimond Ronger) - célèbre compositeur de musique auteur de l'OEil crecé n. 1825, m. 1892.

- 1° L. s.; (Londres), 22 juin 1886, 1 p. in-8.

- 2° Valse de la mascarade, dédiée à Mme Johnson, morceau de musique aut. sig., 4 p. in-folio


70. HOMMES POLITIQUES

- 135 pièces

G. Cavaignac, duc de Gramont (1870), comte Molé, A. Marrast, Crémieux, G. Naquet, L'Averdy; V. Benedetti, L. Barthou, Sully, Maroteau, Mackau, H. de Lionne, Waldeck-Rousseau, etc...


71. HUGO (Victor) - le grand poète, n. 1802, m. 1885.

- L. a. s., ; Hauteville-House, 25 juin, 2 p. in-12

Il félicite un écrivain. « Vous avez la puissance d'occuper un peuple qui a Paris pour centre et de charmer un esprit qui a l'Océan pour vis-à-vis. » Il dit que le problème de l'homme est résolu dans plusieurs de ses inconnues, mais tout reste à faire en ce qui concerne la femme. « Jésus lui-même l'entrevoyait quand il défiait l'homme de jeter à la femme la première pierre. Cette sombre destinée de la femme est, depuis que j'existe par la pensée, une de mes principales et de mes plus poignantes préoccupations.»


72. HUGO (Victor)

- Pièce de vers aut. sig.,1/2 p. in-4 oblong. conçue

Superbe pièce ainsi conçue : Mon Dieu, mettez la paix et la joie auprès d'elle. « Ne troublez pas ses jours, ils sont à vous, Seigneur ! Vous devez la bénir, car son âme fidèle Demande à la vertu le secret du bonheur.


73. INNOCENT IV (Sinibalde de FIESQUE) - pape le 24 juin 1243, qui excommunia l'empereur Frédéric III, m. à Naples, 1254.

- Grande bulle consistoriale signée, avec la rota et la benevalete, signée aussi par GuILLAumE dE TALLIANT, cardinal du titre des 12 Apôtres ; JEAN de Tolet, cardinal du titre de St-Laurent in Lucina, RaINIER CaPpoCHI, cardinal du titre de Sainte-Marie in Cosmedin ; JEan des Unsins (plus tard le pape Nicolas III), cardinal du titre de Saint-Nicolas in carcère; Guillaume de FIESque, cardinal du titre de Saint-Eustache; Lyon, 1250, 1 p. in-folio, taches d'humidité enlevant une ligne dans le corps de la pièce, la signature des cardinaux évêques, et la plus grande partie de la dernière ligne. Extrêmement rare

PRÉCIEUSE PIÈCE. Privilège accordé au monastère de Sainte-Catherine de Cingulo.


74. JOSÉPHINE - impératrice des Français, première femme de Napoléon Ier, n. 1763, m. 1814.

- L. a. s. à NAPOLÉON Ier; Saint-Cloud, 22 brumaire, 1 p. 1/2 in-4

PRÉCIEUSE LETTRE. -Elle le remercie de sa bonne lettre qui a fait disparaître tous ses chagrins. « Une lettre est le portrait de l'âme et je presse celle-ci contre mon coeur; elle me fait tant de bien. Je veux la garder toujours; elle sera ma consolation pendant ton absence, mon guide lorsque je serai près de toi, car je veux toujours être à tes yeux ta bonne, ta tendre Joséphine, occupée uniquement de ton bonheur. Si un mouvement de joie passe jusqu'à ton âme, si la tristesse vient la troubler un moment, ce sera dans le sein de ton amie que tu répandras ton bonheur ou tes peines. Tu n'auras pas de sentiment que je partage. Voilà mon désir, mes voeux, qui se réduisent tous à te plaire et à te rendre heureux.»


75. JOSÉPHINE.

- P. s. Lapagerie Ve Beauharnais, avec à mots aut., signée aussi par JULIE CAREAU, femme de Talna, ainsi que par TALMA; Paris, germinal an VI, 3 p. in-folio.

Curieuse pièce. Conventions additionnelles au bail fait à Mme Beauharnais par Talma et sa femme à la maison louée par eux à Mme Beauharnais.


76. JOSÉPHINE.

- P. s. Lapagerie Bonaparte; La Malmaison, 1er prairial an VIII (20 mai 1800), 3/4 de p. in-4, légères taches de rousseur.

Recommandation en faveur du citoyen Bellon-Depont, qui désire faire une opération financière avantageuse pour lui et profitable au Trésor


77. JOSÉPHINE.

- L. s. Josephine (au prince de Giedroye); Paris, 4 avril 1809, 1/2 p. in-4. La première ligne manque.

Elle a recommandé son fils à l'Empereur ; ses services parlent pour lui.


78. JUMILHAC (Antoine-Pierre-Joseph Chapelle marquis de) - lieutenant-général, un des combattants de Quiberon, n. 1764, m. 1826.

- Manuscrit autographe; août 1814-décembre 1815, 539 p. in-4, brochés en cahiers

L'auteur de ce manuscrit, qu'il intitule Notes et copies de lettres est Antoine-Pierre-Joseph Chapelle, marquis de Jumilhac, né le 31 août 1764, mort à Lille le 19 février 1826. En 1791, il était lieutenant-colonel de la garde constitutionnelle de Louis XVI ; il émigra, combattit à Quiberon et rentra en France en 1808. La Restauration le fit lieutenant-général; il avait épousé Simplicie du Plessis de Richelieu, soeur du dernier duc de Richelieu. C'est un Journal tenu au jour le jour, auquel le marquis de Jumilhac confie ses plus secrètes pensées, aussi bien que les nouvelles politiques et militaires, les intrigues de la Cour, ses réflexions sur ses lectures, sur les spectacles auxquels il assistait chaque soir, à Feydeau, au Théâtre Français, à l'Odéon, etc. Le manuscrit est précieux pour l'histoire et piquant par les traits de moeurs qu'il contient. Le marquis de Jumilhac, quoique marié, avait plusieurs intrigues. L'une avec une Mme de B.; dont nous n'avons pu découvrir le nom. Une seconde avec une jeune femme qu'il nomme Pauline, fille naturelle de M. Levain de Furcy et de Mlle Adèle Cherry. Elle dansa sur les théâtres anglais jusqu'à 14 ou 15 ans et paraît s'être mariée avec un lord anglais. En 1814, elle était à Paris, sous le nom de Brown, pensionnée du diplomate portugais, M. de Palmella (l'Oswald de Corinne). Une troisième liaison plus sérieuse s'était nouée entre le marquis de Jumilhac et une dame qu'il appelle tantôt Mme G., tantôt Emilie. Elle se dit l'auteur de Julie où j'ai perdu ma rose et d'Amélie de St-Phar ou la fatale erreur. (Barbier Dictionnaire des ouvrages anonymes dit qu'on peut attribuer ces deux romans licencieux à Mme Guyot. L'initiale employée par Jumilhac pour désigner son amie confirmerait l'hypothèse de Barbier) Les réflexions les plus graves, les conversations avec Chateaubriand, les appréciations sur Napoléon, sur les événements tragiques qui se sont déroulés dans les 16 mois compris dans le manuscrit sont entremêlés des récits de ses entrevues avec l'une ou l'autre des trois amies après lesquelles soupiraient Jumilhac, qui, en outre, de son ménage avait à subvenir aux besoins d'une ancienne maîtresse. Les mois de mars, avril, mai, juin et juillet 1815 sont particulièrement intéressants. On y suit, jour par jour, les progrès de Napoléon du golfe Juan à Paris et de Paris à Waterloo. Le 19 mai, Jumilhac part à Lille pour s'emparer de cette place et la défendre contre tous, même contre les étrangers. Au bout de deux jours, Louis XVIII licencia ses fidèles et Jumilhac revint à Paris, mais son amie Emilie G., lui donna son congé. Il le regrette puis ajoute avec philosophie qu'il retournera vers Mme de B., quoiqu'il n'espère pas trouver de ce côté l'attrait qui le poussait vers Emilie G. Ce manuscrit est donc d'un intérêt très varié, historique, littéraire, artistique et intime. Il pourrait faire l'objet d'une très attachante publication sur une époque des plus intéressantes de notre histoire.


79. LA FAYETTE (Gilbert Motier marquis de) - le célèbre général et homme politique, n. 1757, m. 1834.

- L. a. s. à M. de La Ferronays ; Paris, 12 décembre 1828, 1 p. in-4

Belle lettre où il recommande à son bienveillant intérêt le général espagnol Sancho et ses camarades.


80. LA FONTAINE (Jean de) - l'immortel fabuliste, n. 1621, m. 1695.

- Les compagnons d'Ulysse, pièce de vers aut., 6 p. in-4

Précieuse pièce venant de la vente J. Renart (18 mai 1889.).


81. LA HARPE (Jean-François de) - célèbre critique et auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1739, m. 1803.

- L. a. s. à M. Dupoirier; Ferney, 12 août, 2 p. in-4, cachet

Il le remercie de sa sympathie et forme le projet d'avoir des entretiens plus suivis avec lui lorsqu'il sera de retour à Paris. Il a des ennemis, mais il espère qu'on ne comptera parmi eux aucun homme dont on veuille faire son ami. Il reste à Ferney jus- qu'au mois d'octobre ; il compte y terminer une tragédie qui sera jouée sur le théâtre de Ferney.


82. LAMARTINE (Alphonse) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. à Mâcon, 1790, m. 1869.

- L. a. s. à Graft; Livourne, 12 août (1827), 2 p. 1/2, in-8

Il a reçu la musique que M. Graft a bien voulu consacrer à ses faibles ouvrages. « Les vers dignes de ce nom sont une musique aussi. Tout le monde n'a pas le sens par lequel on les entend. Votre musique des oreilles aide à les comprendre et rend leur puissance irrésistible sur les esprits bien organisés.»


83. LAMARTINE (Alphonse de)

- L. a. s. ; Paris, 18 avril 1853, 4 p. in-8

Curieuse lettre à une dame. Il critique la philosophie de J. de Maistre. « C'est le saint Dominique amusant de ce siècle. On ne jure plus ici maintenant que par ses sophismes, ses bûchers, son éloge du sang, son estime pour le bourreau, son applaudissement à l'enfer. Prenez garde de ne pas trop le fréquenter.»


84. LAMARTINE (Alphonse de)

- L. a. s. à M. de Ceséna, 4 p. in-8

Il le remercie de sa bienveillance, mais proteste contre l'exagération de ses éloges. « Je suis, comme vous le dites très bien, un écrivain laborieux, rapide, imparfait. Un poète heureux, un bon citoyen dans l'occasion. Je n'ai jamais élevé ma taille audessus de ma mesure réelle. Je sais qu'il n'est pas donné à l'homme de se donner une ligne de plus que sa stature, ni au dénigrement de lui en enlever une ligne non plus. Avec cette conviction on n'ani envie de la grandeur des autres, ni humiliation de sa propre mesure. »


85. LAMENNAIS (Félicité de) - l'illustre auteur des Paroles d'un croyant, n. 1782, m. 1854.

- L. a. s. à J. Michel ; Paris, 14 mars 1848, 1 p. 1/2 in-8

Saint-Malo ne ressemble en rien au reste de la France ; partout on est plein d'espoir et l'on comprend que rien n'est possible que par la République et qu'il faut s'entendre pour la consolider. Il accepte d'être député si on le nomme, mais comme il sera sans doute élu à Paris, il conseille de diriger les électeurs malouins sur un autre que lui. Il recommande la candidature d'Ange Blaise.


86. ROCHEFOUCAULD (François VI duc de) - célèbre écrivain, auteur des Maximes, n. 1613, m. 1680.

- P. s. signée aussi par Antoine, duc DE GRAMONT, maréchal de France, J.-F. de Foix, marquis de Senecey, et F.-Ch. de Roye de la Rochefoucauld ; Paris, 29 septembre 1665, 1 p. 1/2 in-folio. Rare


87. LAVOISIER (Antoine-Laurent) - l'illustre savant, créateur de la chimie moderne, n. 1743, décapité en 1794.

- L. s. ; Paris, 29 mai 1792, 3 p. in-4

Belle lettre relative à l'adoption du système métrique. Il combat le projet du ministre de l'Intérieur qui renverse le plan de l'Académie. « Ce seroit substituer une idée étroite et resserrée à une des plus nobles et des plus vastes conceptions de l'esprit humain, ce seroit préférer une mesure locale et particulière à un système général qui embrasse à la fois la géographie, la marine, l'arpentage, les poids, les monnoyes, les mesures de solides et de liquides. Enfin ce seroit perdre et peut-être pour jamais l'inapréciable avantage de supprimer toutes les difficultés de calcul. au moyen des divisions décimales. »


88. LECONTE DE LISLE (Charles-Marie-René) - célèbre poète, membre de l'Académie française, n. 1818, m. 1894.

- L. a. s. à un rédacteur du Gaulois; Paris, 1er octobre 1870. 1 p. 1/2, in-8

Curieuse lettre où il explique pour quelles raisons il recevait des secours de l'Empire, en contradiction avec ses idées politiques. Il n'a jamais aliéné la liberté de sa pensée, ni vendu sa plume à qui que ce soit. « Cette allocation de 300 francs qui m'a été offerte et qu'une inexorable nécessité m'a contraint d'accepter, m'a uniquement permis de vivre dans la retraite en travaillant à mes traductions d'Homère, d'Hesiode, de Théocrite et d'Eschyle.»


89. LITTÉRATEURS

- 275 pièces

H. Becque, P. Lacroix, A. Desrousseaux, Champfleury, Lamennais, Pigault Le Brun, P. Margueritte, Ameilhon, de Norcins, Henry Monnier, etc...


90. LITTÉRATEURS

- 385 pièces

P. Meurice, A. Dumas père, P. Margueritte, A. Mérat, R. de Beauvoir, H. Becque, d'Eunery, Mélanie Waldor, F. Pyat, Richepin, E. Zola, A. Daudet, Béranger, Michelet, Déroulède, Barbey d'Auréoilly, Mistral, A. Houssaye, Mme Valmore, G. Sand, Saintine, P. Blanchemain, L. Dierx, G. Ohnet, Bouilly, Eug. Sue.


91. LONGUEVILLE (Henri II d'Orléans duc de) - célèbre guerrier, qui succéda à Bernard de Saxe-Weimar dans le commandement de l'armée française, un des chefs de la Fronde, n. 1595, m. 1663

- L. a. s. à M. Bouthillier ; Caen, 13 octobre (1628), 1 p. in-4 oblong, cachets bien conservés.

Il le félicite au sujet de la charge de secrétaire d'Etat que le Roi venait de lui confier.


92. LOUIS XII - roi de France, dit le Père du Peuple, n. 1462, m. 1515.

- P. s., sur vélin ; Blois, 16 octobre 1512, 1 p. in-4 oblong.

Mandement aux trésoriers de France de payer à Loys Helianus naguère conseiller de l'échiquier, ses gages, salaires échus du dit office.


93. LOUIS XV - roi de France, n. 1710, m, 1774.

- L. a. s. à la duchesse de Brancas ; Fontainebleau, 10 novembre 1771, 1 p. in-4, cachet bien conservé. Belle et très rare pièce

Curieuse lettre où il règle une question d'étiquette, pour la cour de comtesse de Provence, pendant son séjour à la Muette.


94. MAINTENON (Françoise d'AUBIGNÉ marquise de) - l'épouse de Louis XIV, n. 1635, m. 1719.

- L. a. s. à l'archevêque de Rouen ; Versailles, 11 juin, 1 p. in-4, cachet armorié

Elle prend part à ses peines, mais grâces à Dieu il sait les porter. « Que feriez-vous sans Monsieur votre frère ! C'est une consolation et un secours que Dieu vous a préparé et après tout que pouvait- il faire de mieux que d'aider un saint prélat dans toutes ses bonnes oeuvres. »


95. MALEBRANCHE (Nicolas) - prêtre de l'Oratoire, illustre écrivain, philosophe et géomètre, n. 1638, m. 1715.

- L. a. s. à Dortous de Mairan ; Paris, 6 septembre (1714), 2 p. in-4, cachet armorié. Très rare

PRÉCIEUSE lettre où il déclare qu'il est impossible de s'entendre par lettres sur des matières abstraites. Après avoir disserté longuement il déclare inutile la continuation de leur correspondance. « Pour moi je ne batis que sur les dogmes de la foi dans les choses qui la regardent, parce que je suis certain, par mille raisons quels sont solidement posez et si j'ai découvert quelques vérités théologiques, je le dois principalement à ces dogmes, sans lesquels je me serois égaré comme plusieurs autres qui ne se sont assez défiez d'eux-mêmes.»


96. MARIE-LOUISE - impératrice des Français, seconde femme de Napoléon Ier, n. 1791, m. 1847.

- L. aut. (à la duchesse de Montebello) ; Parme, 21 janvier 1816, 4 p. petit in-8

Superbe lettre où elle la remercie de ses voeux. « Je sens qu'ils me porteront bonheur ; je suis très contente de mon sort ; il est doux et tranquille, tel que je me le suis toujours désiré quand je bâtissais, dans ma première jeunesse, des châteaux en Espagne. Il ne manque rien à mon bonheur que d'avoir mon fils près de moi, mais il ne faut aimer ses enfants seulement pour soi... On me mande que mon fils devient aimable, beau et bon au possible. Je n'ai qu'une peur, c'est que ma famille ne me le gâte trop, car il est l'enfant de la maison et il n'y a pas de réunion ni de petite fête dont il ne soit. »


97. MASSÉNA (André) - duc de Rivoli, prince d'Essling, illustre maréchal de France, n. 1758, m. 1817.

- L. a. s. à l'aide de camp Sulkoski ; quartier-général de Padoue, 15 thermidor an V (2 août 1797), 1 p. 1/2 in-4, tachée d'eau dans un angle et raccommodée

Il n'a pas reçu de lettres depuis son départ; il craint qu'elles ne soient ouvertes et brûlées. Il le prie de lui donner des nouvelles ; il peut compter sur la discrétion la plus sacrée..


98. MAZZINI (Joseph) - le fameux révolutionnaire italien, n. 1808, m. 1875.

- L. a. s., en français, à Kestner, à Thann ; 25 novembre 1852, 1 p. in-8

Curieuse pièce. C'est un appel à l'action au nom du Comité central démocratique européen. « L'Empire est un gant de défi jeté à l'Europe qui veut progresser. La démocratie s'apprète à le ramasser. Qu'il ne soit pas dit que c'est par manque de quelques fonds qu'elle le ramasse faiblement et d'une manière indigne d'elle.»


99. MÉDECINS ET SAVANTS.

- Brouardel, Charcot, Velpeau, Orfila, Ricord, Dupuytren, Trousseau, Alibert, J. Geoffroy Saint-Hilaire, Checreul, Le Verrier, Monge, Lacépède, etc…


100. MERCIER (Louis-Sébastien) - député de Seine-et-Oise à la Convention, auteur du Tableau de Paris, n. 1740, m. 1814.

- L. a. s. à Souriguière Saint-Marc ; 22 janvier, 1 p. in-4

Il le console sur le mauvais accueil qu'a reçu sa tragédie. « Il faut, Monsieur, vous mettre au-dessus des vaines clameurs de l'esprit de parti, il a joué son rôle. Joués le vôtre. Soyés calme et patient. Le poète a besoin d'être philosophe tant pour l'intérêt de son art que pour celui de son repos. »


101. MISTRAL (Frédéric) - l'auteur de Mireille, n. à Maillane (Bouches-du-Rhône).

- L. a. s.; Maillane, 19 août 1888, 4 p. in-8

Il proteste contre une insinuation qui pourrait faire croire qu'il est l'ennemi de la langue française. Il ne demande pas que le provençal soit seul enseigné dans les écoles, il demande seulement qu'il y ait sa place à côté du français. « Les Bédouins de l'Algérie, auxquels on accorde l'enseignement simultané de l'arabe et du français, sont bien plus favorises que les enfants de la Provence. »


102. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- P. s. Bonaparte, comme général en chef de l'armée de l'Intérieur, Paris, 26 brumaire an IV (16 novembre 1795), 1 p. in-folio


103. NAPOLÉON Ier.

- L. s. Bonaparte à l'ordonnateur en chef de l'armée; quartier général du Kaire, 27 fructidor an VI (13 septembre 1798) p. in-folio, tête et vignette imprimées, légères déchirures.

Il le prie de donner des ordres pour alimenter les troupes du général Vial.


104. NAPOLÉON Ier.

- L. s. Napoléon ; Compiègne, 24 mars 1810, 3/4 de p. in-4

PRÉCIEUSE PIÈCE écrite à l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise. Il est avisé que l'Impératrice (Marie-Louise) approche; il compte aller l'attendre à Compiègne et rentrer avec elle à Paris.


105. NAPOLÉON III - empereur des Français, n. 1808, m. 1873.

- L. a. s. à M. Duvergier; Cowes, 17 septembre 1872, 1 p. in-8

Il le remercie de la lettre qu'il lui a envoyée pour le 15 août. « Je vois que vous conservez un religieux souvenir du passé, de mon côté je ne saurais oublier toutes les preuves de dévouement que vous m'avez données en servant loyalement le pays. »


106. NELSON (Horatio) - un des plus grands marins de l'Angleterre, heureux adversaire des Français, n. 1758, tué à Trafalgar en 1805.

- L. a. s. à don Rodrigo de Souza; Foudroyant, Naples, 23 juillet 1799, 1 p. in-4

Belle lettre où il lui recommande le capitaine Duncan.


107. NEMOURS (Louis d'ORLÉANS duc de) - un des fils du roi Louis-Philippe, n. 1834, m. 1896.

- L. a. s. à sa mère ; Lunéville, 21 janvier 1841, 6 p. in-8

Curieuse lettre où il fait part à sa mère d'un différend survenu entre deux officiers, qui lui étaient attachés, puis il parle des débats concernant les fortifications de Paris. « L'aveuglement des gens qui mènent la France et la petitesse de leurs passions comme de leurs idées serait une chose qu'on ne voudrait pas croire, si nous n'en avions eu déjà de si tristes exemples. » Il trouve que d'Aumale a l'humeur fort belliqueuse, etc...


108. NEY (Michel) - duc d'Elchingen, prince de la MosKowa, illustre maréchal de France, n. 1769, fusillé en 1815.

- L. s. à Bessières ; Erfurt, 18 avril 1813, 1 p. in-4

Il l'engage à se mettre en marche avec sa cavalerie pour venir le rejoindre à Erfurt, où il est arrivé la veille avec la tête de son corps d'armée. Il pousse sur Weimar les deux seuls régiments de cavalerie qu'il ait à sa disposition.


109. OPÉRA-COMIQUE.

- L. s. par les sociétaires du théâtre de l'Opéra-Comique à M. de la Ferté, intendant-général des Menus-plaisirs du Roi ; Paris, 1er août 1816, 6 p. in-folio

Curieuse lettre. Les artistes de l'Opéra-Comique proposent à M. de la Ferté un plan de réforme pour arrêter la décadence de l'OpéraComique. Parmi les signataires on remarque : Mme Saint-Aubin, Batiste, Desbrosses, etc...


110. ORLÉANS (Gaston duc d') - le frère de Louis XIII, n. 1608, m. 1660.

- L. a. s. à M. de Chavigny ; Blois, 9 août 1636, 3/4 de p. in-4

Il a suivi ses conseils et veut se rendre auprès du Roi pour le servir en tout ce qu'il lui commandera.


111. ORLÉANS (Louis-Philippe-Joseph dit Philippe-Egalité duc d') - député de Paris à la Convention, pere du roi Louis-Philippe, n. 1747, décapité en 1793.

- P. s. ; 18 février 1786, 1/2 p. in-folio

Augmentation de 1.200 livres sur le traitement de M. de Montes- son, mestre de camp en second d'Orléans-Infanterie. « Il est impossible de montrer plus de bonne volonté, ni un meilleur esprit.»


112. PAOLI (Pasquale di) - le célèbre général corse, n. 1726, m. 1804.

- L. a. s. en italien à l'abbé Bonacorsi; Bastia, 29 novembre 1790, 1 p. in-4

Curieuse lettre. Ce qu'on lui a dit n'est que trop vrai. On se sert de la liberté pour favoriser l'ami et le parent, mais personne ne songe au bien général.


113. PEINTRES ET SCULPTEURS

- 220 pièces.

Jean Béraud, Madeleine Lemaire, L.-O. Merson, Eug. Carrière, Cormon, K. Bodmer Eug. Deveria, T. Johannot, Gavarni, David d'Angers, Chaplin, Ch. Jacque, Henner, Bouguereau, Perraud, P. Huet, etc


114. PEINTRES ET SCULPTEURS

- 370 pièces.

A. d'Orsay, Etex, P. Dubois, David d'Angers, Dantan jeune, Carpeaux, Barrias, Yoon, H. Vernet, Rops, G. Moreau, Isabey père, Ingres, P. Huet, Gérôme, Gaparni, Flandrin, Charlet, J. Breton, P. Baudry, etc.


115. PÉTION (Jérôme) - maire de Paris, député d'Eureet-Loir à la Convention, n. 1753, m. 1794.

- L. s. ; Paris, 15 septembre 1792, 2 p. 1/2 in-folio

PIÈCE HISTORIQUE. Elu à la Convention, il ne croit pas pouvoir décliner ce devoir et il donne sa démission de maire de Paris. « Là je serai toujours avec vous; là je défendrai vos droits, en défendant ceux de la France entière, là on jettera les bases de la félicité du peuple, là je ne serai peut-être pas sans utilité pour mon pays. » Il passe en revue les difficultés qu'il a dû surmonter durant qu'il était maire de Paris, l'avenir lui semble plus facile ; il fait ses adieux à la Commune.


116. PICHEGRU (Charles) - célèbre général républicain, qui conquit la Hollande, n. 1761, m. 1804.

- L. s. au général Vernier ; quartier-général de Herxheim, 29 frimaire an IV, 1 p. in-4. Jolie vignette gravée de l'armée de Rhin et Moselle


117. PIE IV (Gianangelo de de Médicis) - pape en 1559, n. 1499, m. 1565

- L. a. s., comme pape, en tête à Marguerite d'Autriche ; Rome, 1er mai 1560, 1 p. 1/2 in-4, cachet. Superbe et rare pièce.


118. PIE VI (Jean-Ange Braschi) - pape (1775), n. 1717, m. 1799.

- P. s. Ita est Pius p. p. V; Rome, 23 avril 1787, 1/2 p. in-folio oblong


119. PIE VII (Gregorio-Barnabo-Luigi-CHIARAMONTI) - pape (1800), n. 1742, m. 1823.

- L. s. Pius p. p. VII à Cornelie Lampugnani : Rome, 2 février 1815, 3/4 de p. in-folio.


120. POMPADOUR (Jeanne-Antoinette Poisson marquise de) - la plus célèbre des maîtresses de Louis XV, n. 1721, m. 1764.

- L. aut. ; 6, au soir, 1 p. petit in-4

La solitude est le plus grand de ses plaisirs, c'est pourquoi elle ne plaint nullement sa correspondante de l'avoir éprouvée. « Madame la Duchesse se porte heureusement très bien ; elle est bien fâchée de n'estre pas avec le Roy. Elle a raison de sentir le prix d'un père tel qu'il n'en existe pas après luy. »


121. RACHEL (Elisa FÉLIX dite) - la grande tragédienne n. 1821, m. 1858.

- L. a. s. à une amie ; Paris, 12 décembre 1843, 4 p. in-8

Elle annonce sa rentrée dans Mithridate; elle est satisfaite de l'accueil du public. Le Théâtre-Français est en bonne veine. Trois pièces sont reçues dont une de M. Bomand sur Catherine II ; elle espère jouer le rôle de la tzarine. Elle parle de ses soeurs et se trouve mère de famille un peu trop tôt.


122. RACHEL (Elisa Félix, dite).

- L. a. s. à une amie ; Lyon, 5 juillet 1843, 4 p. in-8

Jolie lettre où elle lui fait part des succès qu'elle obtenait à Lyon. « J'ai joué Potyeucte ; le dernier acte a produit encore plus d'effet qu'à Rouen. Il m'a valu des applaudissements, des fleurs, mais surtout une charmante couronne que je regrette bien de ne pas pouvoir vous montrer. »


123. RÉCAMIER (Juliette) - la reine de l'Abbaye-au-Bois, n. à Lyon, 1777, m. 1849.

- L. a. s. en toutes lettres, à M. Montpellier, 2 p. in-8. Cachet avec sa devise Nulla dies sine nebula. Très rare aut. sig.

Belle lettre où elle lui témoigne le plus grand intérêt. Elle le prie de lui adresser son Epître sur le retour des Bourbons; elle la fera connaître au Roi.


124. RÉVOLUTION FRANÇAISE

- 59 pièces.

Chambon, Petion, Merlin de Douai, Boissy d'Anglas, Berlier, Collot d'Herbois, Cambacérès, Bouchotte, Bertier de Sauoigny, Baudin, Barthélemy, Barras, Palloy, La Revellière-Lépeaux, etc...


125. RÉVOLUTION DE 1848.

- L. s. de PAGNERRE, secrétaire général du gouvernement provisoire ; Paris, 10 mai 1848, 1 p. in-4.

Il lui envoie une ampliation de l'arrêté du Gouvernement provisoire, en date de la veille, qui le nomme maire de Paris.


126. RÉVOLUTION DE 1848.

- L. a. s. de LAMARTINE, signée aussi par MARIE; Hôtel de Ville, 25 février 1848, 1/2 p. in-folio

Instruction au commandant de la neuvième légion pour préserver l'Arsenal et la raffinerie de poudre.


127. ROBESPIERRE (Maximilien de) - le célèbre conventionnel, n. 1758, décapité le 10 thermidor an II.

- P. aut., 1 p. in-folio à mi-marge.

PRÉCIEUSE PIÈCE. Canevas d'un discours sur la propriété. Il est divisé en trois points : Droits, morale et réforme. Très curieuse pièce qui montre les procédés oratoires de Robespierre.


128. ROBESPIERRE (Maximilien de).

- P. s., signée aussi par Carnot, Hérault de Séchelles et Billaud-Varenne; 2 du 2e mois 1793, l'an second de la République (23 octobre 1793), 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées, cachet de cire rouge.

Passeport pour un courrier chargé d'une dépêche pour le général en chef de l'armée des Alpes.


129. ROBESPIERRE jeune (Augustin Bon de) - député de Paris à la Convention, frère puîné de Maximilien, n. 1763, décapité avec son frère le 10 thermidor an II.

- P. a. s. ; Nice, an II de la République ; 1/2 p. in-4. Peu commun

Recommandation en faveur d'une Anglaise dont le mari est incarcéré par application de la loi contre les Anglais.


130. ROCHAMBEAU (Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur comte de) - maréchal de France, qui commanda en chef les troupes françaises dans la guerre d'Amérique, n. 1725 m. 1807.

- L. a. s. ; Rochambeau, 15 thermidor an XII (3 août 1804), 1/2 p. in-4

Belle pièce signée le Vieux Rochambeau, ex-maréchal de France. Il atteste les bons et anciens services de baron de Clozen, son ancien aide de camp, qui a fait les quatre campagnes d'Amérique et les premières de la Révolution..


131. ROCHEFORT (Henri) - le célèbre écrivain.

- L. a. s. (au général Trochu); maison d'arrêt de Versailles, septembre (1871), 4 p. in-

Curieuse lettre où il lui demande d'attester que c'est lui, Roche- fort, qui, porté par la foule, de Sainte-Pélagie à l'Hôtel de Ville, le 4 septembre a demandé qu'il fut porté à la présidence du gouvernement. Il lui rappelle qu'il l'a toujours appuyé de toutes ses forces, qu'il a supprimé la Marseillaise pour ne pas diviser les esprits et qu'il sortit du gouvernement avec 40 francs dans sa poche. Il explique son rôle pendant la Commune: il a été entièrement pacitique. « On m'a accusé d'avoir poussé à la démolition de l'hôtel de M. Thiers. J'y ai si peu poussé que je l'ai déconseillée. Mon crime est d'avoir protesté contre les obus ; il pleuvaient dans Paris et presque à ma porte, désastre qu'avec un peu de bon sens il eût été si facile d'éviter, car après avoir mis le feu sous le ventre à la population par des promesses qu'il savait bien ne pas pouvoir tenir, c'était de la part de Jules Favre un acte de folie que de laisser 300,000 fusils entre les mains d'un peuple aussi excité. » Il lui demande d'attester son peu d'ambition et son désintéressement.


132. ROPS (Félicien) - le célèbre dessinateur et graveur, n. 1833, m. 1898.

- L. a. s. à Bataille, 1 p. 1/2 in-8, croquis à la plume

Il l'invite à venir à Namur et, en quelques coups de plume il lui fait son portrait et celui de son caniche blanc, afin qu'il le reconnaisse à la sortie de la gare.


133. ROSSIGNOL (Jean-Antoine) - ouvrier orfèvre avant la Révolution, général en chef de l'armée des Côtes de la Rochelle, n. 1759, m. 1802.

- P. s. par MERLIN DE THIONVILLE, REUBELL, RICHARD, CHOUDIEN, BOURBOTTE; Tours, 25 août 1793, 2 p. 1/2 in-folio

Document historique. Arrêté des représentants du peuple confirmant la décision de leur collègue Bourdon de l'Oise et Goupilleau de Montaigu qui destituait le général en chef Rossignol. Ils nomment à sa place le général Santerre.


134. SAINT-ANGE (Ange-François FARIAU de) - poète, membre de l'Académie française, né à Blois, 1747, m. 1810.

- L. a. s. aux membres de la classe des belles-lettres et beauxarts de l'Institut; Paris, 14 ventôse an VI (4 mars 1798) 4 p. in-4

Il a éprouvé une peine sensible en apprenant que sa candidature avait excité contre lui une violente sortie à l'Institut. Il se défend d'être royaliste. C'est une calomnie atroce quoique le fait, en soi, soit d'une exacte vérité. Il explique cette contradiction. Il a été royaliste à l'époque de l'Assemblée constituante et cite une poésie qui contenait l'exposé de ses principes et demande si, à l'époque, il était possible d'en avoir d'autres..


135. SAINT-PIERRE (Bernardin de) - l'illustre auteur de Paul et Virginie, membre de l'Académie française, n. 1737, m. 1814.

- L. a. s. aux administrateurs du directoire du département de Paris ; Paris, 19 juillet 1793, 1 p. 1/2 in-4

Il accepte, pour le cabinet d'histoire naturelle, le don des objets conservés dans l'apothicairerie de la ci-devant abbaye de Saint- Denis. Les objets qui se trouveront faire des doubles seront distribués aux muséums que l'on doit former dans chaque département..


136. SAMSON (Isidore) - le célèbre comédien, professeur de Rachel, n. 1793, m. 1871.

- 145 lettres adressées à Samson par : Empis, Legouvé, J. Sandeau, Léon Haléey, Louis Colet, Elisa Mercoeur, A. Ségalas, Méry, Levasseur, Régnier Got, Chollet, Arnal, Geffroy, Marie Delaporte, Prevost, Dumaine, Lacressonnière, Montaubry. Saint-Germain, Lepeintre, Mme Paradol, G. Roger, Menjaud, Michelot, Bocage, S. Broham, Mme Jouassin. Joanny, Anaïs, Nathalie, Mante, Delaunay, Beauvallet, Mme Volnys, C. Dupont, Desmousseaux, Ligier, Tulou, Potier, Mira Brunet, etc…Intéressante réunion.


137. SAND (George) - la grande romancienne, n. 1804, m. 1876.

- L. a. s. à Ladvocat ; (1833), 1 p. 1/2 in-8

Elle a été sérieusement malade depuis huit jours et n'a pu travailler à son article sur les dames anglaises. « Je suis encore dans un état de faiblesse qui ne me laissera pas écrire une ligne de bon sens d'ici à quelques jours. Voulez-vous absolument m'attendre, ou me remettre au volume suivant. »


138. SAND (George).

- 7 l. a. s. à Victor Borie, 1856-1866, 15 p. in-8 ou in-16.

Intéressante correspondance entièrement relative à sa famille et remplie de détails intimes.


139. SAND (George).

- La Réverie à Paris, à M. Louis Ulbach, mss aut. sig., avec ratures et corrections, 40 p. in-4.


140. SAND (George).

- L. a. s. de son prénom M. Lasnier, avocat à Guéret; (28 juin 1836, 3 p. in-8. Déchirure par la rupture du cachet enlevant un mot

Il connaît les épreuves qu'elle a subies et les orages qu'elle a passées. Elle espère qu'il n'a pas douté de sa reconnaissance. Elle a mis de côté quelques portraits mais en quittant sa mansarde du quai Malaquais elle les a égarés. «En attendant la fin de mes ennuis je suis clouée à la barre de la persécution. Ce qui m'en console c'est l'amitié que les honnêtes gens [me] témoignent. »


141. SANSON (Charles-Henri) - le bourreau qui exécuta Louis XVI, n. 1740. m. 1793.

- L. a. s. à M. Vaudoyer, procureur fiscal à Villeneuve-Saint-Georges; Paris, 24 décembre 1780, 1 p. in-4. Rare

Il est à sa disposition pour une exécution ; ses honoraires sont de 54 livres.


142. SAVARY (Antoine-Jean-Marie-René) - duc de Rovigo, général, ministre de la police sous Napoléon Ier, n. 1774, m. 1833.

- L. s. à Arnault; Paris, 24 mars 1812, 2 p. in-8

Il le charge de composer un recueil des meilleures pièces qui ont été composées pour le mariage de l'Empereur et la naissance du roi de Rome. « Ainsi ce recueil aura un double avantage. Les élèves y trouveront sous le rapport du patriotisme, des sentiments qu'on ne peut trop leur inspirer et sous celui de la littérature des modèles qu'on ne saurait trop les engager à suivre. ».


143. SCRIBE (Eugène) - le célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1791, m. 1861.

- L. a. s. (à un compositeur de musique); Nogent-le-Phaye, 4 p. in-8.

Intéressante lettre où il lui fait part des corrections qu'il a apportées à un manuscrit; elle ne touche en rien à la musique.


144. SCRIBE (Eugène).

- 2 l. a. s. à Samson ; Pfeffers et Sericourt, 4 et 27 août 1850, 5 p. 1/2 in-8

Intéressantes lettres relatives à une pièce dans laquelle il avait écrit un rôle pour Madeleine Brohan ; il serait difficile de lui trouver une meilleure pièce de début.


145. SOUVERAINS ET PRINCES FRANÇAIS

- 30 pièces.

- H. d'Orléans, L.-A. duc d' Angoulême, Louis-Philippe, Charles X, Philippe, duc d'Orléans, duc de Montpensier, prince de Joineille, F.-Ph. duc d'Orléans, F. Faure, L.-Ph. duc d'Orléans, Louis, duc de Vendôme, duc de Penthièvre, etc…


146. STANISLAS LECZINSKI - roi de Pologne, duc de Lorraine, beau-père de Louis XV, n. 1677, m. 1766.

- L. a. s. (à Louis XV) ; Lunéville, 9 novembre 1744, 1 p. in-4

Il le félicite sur ses glorieux exploits. « La fin de vostre campagne répondant à son heureux commencement la rend des plus éclatantes. Vostre fermeté en combattant vos ennemis a encore surmonté les plus durs obstacles du siège de Fribourg que la saison défendait plus que ses remparts. »


147.

- 74 pièces.

Truffier, E. Devoyod, Silvain, Leloir, Renée Du Minil, Talbot, Marie Lloyd, Le Bargy, Marie Legault, R. Rousseil, R. Bruck, de Feraudy, Croizette, Delaunay, C. Montaland, etc..


148. THEROIGNE (Anne-Josèphe) - femme célèbre par le rôle actif qu'elle joua dans les premières journées de la Révolution française, n. 1762, m. 1817.

- L. a. s. à Perregaux ; Bruxelles, 6 janvier 1792, 1 p. 1/2 in-4

Elle apprend qu'il est interdit de laisser sortir de l'argent de France. Elle le prie de lui envoyer 20 louis et 16 louis à son frère. Elle annonce son arrivée sous quinze jours à Paris.


149. TURENNE (Henri de La Tour d'Auvergne vicomte de) - illustre maréchal de France, n. 1611, tué à Salzbach, 27 juillet 1675.

- L. a. s.; dimanche (janvier 1671), 2 p. in-8, cachets bien conservés.

Belle lettre concernant le don de marais en Dauphiné que le Roi lui avait fait.


150. TURENNE (Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de).

- L. s. à son frère ; 22 août 1655, 2 p. in-4, tachée d'humidité

Lettre relative à l'entérinement de la neutralité que le duc de Lorraine lui avait accordée pour les offices de Schambourg et de Liersberg.


151. URSINS (Anne-Marie de La Tremoille, princesse des) - la célèbre gouvernante du roi d'Espagne Philippe V, n. 1641, m. 1722.

- L. s. ; Madrid, 26 février 1714, 1 p. 1/4 in-4. Rare

Elle n'a d'autres nouvelles à donner que celles qui concernent la santé du roi d'Espagne. Elle est bonne ainsi que celle de ses enfants


152. VERGNIAUD (Pierre-Victurnien) - député de la Gironde à la Convention, un des plus éloquents orateurs du parti girondin, n. 1753, décapité en 1793.

- L. s. comme président de l'Assemblée législative; Paris, 9 novembre 1791, 2/3 de p. in-folio. De toute rareté.

PRÉCIEUSE LETTRE relativ à l'organisation de la gendarmerie nationale


153. VICTOIRE DE FRANCE - une des filles de Louis XV surnommé Coche par son père, n. 1733, m. 1799.

- L. a. s. à Mme de Clermont; s. d., 1 p. in-4, cachet

Elle lui exprime le regret de ne pouvoir agréer la femme de chambre qu'elle lui a proposée, elle en a une, elevée en la maison de Saint-Cyr et par conséquent de condition. Elle voudrait n'en avoir jamais d'autre.


154. VIGNY (Alfred de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1799, m. 1863.

- Le bateau, pièce de vers aut. sig., 1 p. gr. in-4. Superbe pièce


155. VILLIERS DE L'ISLE ADAM (Philippe-Auguste comte de) - le célèbre écrivain, n. 1840, m. 1889.

- Ace, Mater victa, hymne français, pièce de vers aut. sig., 2 p. in-folio. Superbe pièce


156. VOLTAIRE (François-Marie AROUET dé) - le grand écrivain, membre de l'Académie française, n. 1694, m. 1778.

- L. a. s. à M. Fabri; aux Délices, 16 octobre, 1 p. in-4

Jolie lettre relative à la culture de ses terres de Ferney.


157. ZOLA (Emile) - le célèbre romancier, n. 1840, m. 1902.

- L. a. s. (à Sarcey) ; Paris, 1er décembre 1887, 2 p. in-8

Curieuse lettre à propos d'une critique de la Terre. « Me permettez-vous d'ajouter que j'avais compté sur vous pour certifier la vérité de mes beaucerons. Je vous sais de Dourdan, où a vécu et où vit encore ma famille maternelle. Ma mère y était née, mon grand-père et ma grand'mère étaient d'AuneaufenfBeauce. Je suis de ce sang, et lorsqu'on m'accuse de parler des paysans sans savoir, je hausse les épaules. Je ne discute pas avec vous. Nous sommes trop vieux déjà l'un et l'autre pour nous convaincre. Mais j'espère que vous me faites l'honneur de croire que, si la Terre est ce qu'elle est, c'est que je l'ai voulu et que j'ai eu mes raisons pour ça.»