Vente Noël Charavay, 15 décembre 1906

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES

Published by Noël Charavay in Paris on/in 1906.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11673. See the online.

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1. ABOUT (Edmond) - le célèbre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1828, m. 1885.

- 1° L. a. s.; 27 juin 1855, 1 p. in-8

- 2° P. a. s. ; (1847), 1 p. 1/2 in-8

Il confirme qu'il est bien, avec quelques années de plus, l'écolier que son correspondant a connu autrefois. « Vous êtes fort aimable de trouver que j'ai fait des progrès, et que j'écris mieux que je ne dansais en ce temps là. Si mes confrères en littérature étaient du même avis que vous, je serais moins tracassé par la critique, et je paierais moins cber l'avantage d'être un peu connu..


2. ACADÉMIE FRANÇAISE

- 95 pièces.

Mignet, Morellet, L.-Ph. de Ségur, Suard, Ballanche, Cuvillier- Fleury, Renan, Guizot, Lally-Tolendal, Ronsard, etc...


3. AMPÈRE (André-Marie) - illustre savant, inventeur de Y Electro-dynamisme, n. à Lyon, 1775, m. 1836.

- L. a. s. à sa femme, vendredi, 4 p. in-4

Très jolie lettre où il lui exprime, dans un langage chaleureux sa brûlante tendresse. Il la remercie de son aimable lettre. « Ta Julie t'aime! Tu vois bien que si tu n'aimes pas que je t'appèle ma bienfaitrice il ne faut pas m'écrire de ces choses là. Ali! ma Julie, écris m'en toujours. Sois toujours ma bienfaitrice. C'est mon bonheur, le plus grand bonheur qui puisse exister, que de te pouvoir donné ce nom, quand on est heureux de tes bienfaits.»


4. ANDROUET DU CERCEAU (Jacques) - architecte des bâtiments du roi, qui construisit l'hôtel Carnavalet et une partie de la galerie du Louvre, m. à Paris en 1614.

- P. s. ; mai 1600, 4 p. in-folio

Contrat de constitution de rente. Précieuse signature d'une grande rareté.


5. AUGEREAU (Pierre-François-Gharles) - duc de Castiglione, maréchal de l'Empire, n. 1757, m. 1816.

- L. s. au chef de bataillon Granvoinet, quartier-général de Perpignan, 29 ventôse an VI (19 mars 1798), 1 p. in-folio

Il lui annonce sa prochaine arrivée. La pièce est ornée de la grande vignette d Augereau le représentant un sabre d'une main et tenant embrassé la statue de la liberté, au fond on aperçoit la scène du pont d'Arcole.


6. BALZAC (Honoré de) - le grand romancier, n. 1799, m. 1850.

- L. a. s. à A. Bertin, rédacteur en chef du Journal des Débats, 2 p. in-4

Précieuse pièce, couverte de ratures de telle manière qu'elle paraît être une minute. Il l'informe que le manuscrit de son ouvrage les Petits Bourgeois de Paris est terminé, mais il ne le lui livrera pas avant un mois, à cause des retouches qu'il veut y faire. En attendant il lui adresse Modeste Mignon. « Ce sera la petite pièce avant la grande, en appliquant cet ambitieux adjectif à l'étendue seulement de la composition. « Moi j'y gagnerai le temps de finir ce tableau dont les personnages étant presque tous électeurs méritent autant d'égards pour leurs grandeurs et leurs petitesses, que s'ils étaient des princes.»


7. BARBEY D'AURÉVILLY (Jules) - le célèbre écrivain, n. 1808, m. 1889.

- L. a. s. ; 23 juillet 1862, 3 p. in-8

Intéressante lettre toute relative à sa publication sur Maurice et Eugénie de Guérin. « Comme on fait un Guérin qu'on arrange avec toutes les pruderies des esprits faibles et préoccupés d'une idée, on ne publiera que des poésies fragmentées. Moi, dans ma notice sur le poète, je pourrai citer ce qui me plaira à l'appui de mes jugements et ceci donnera encore à mon livre une saveur de nouveauté, en ce qui touche Guérin et son talent.»


8. BARBIER (Auguste) - célèbre poète, auteur des ïambes, membre de l'Académie française, n. 1805, m. 1882.

- La Mort de Roland, pièce de vers aut., 1 p. in-8. Jolie pièce


9. BARRIÈRE (Théodore) - célèbre auteur dramatique, auteur des Faux Bonshommes, n. 1823, m. 1877.

- 2 l. a. s. à une maîtresse ; 5 p. 1/2 in-8

Curieuses lettres (le rupture. Il veut cesser toute relation avec sa maîtresse pour ne pas faire souffrir davantage une femme qu'il appelle Zélie; en outre, il ne peut travailler au milieu de toutes ces préoccupations. « Pélagie, tu m'as juré que tu étais avant tout mon amie, et bien aie le courage de sacrifier sinon à moi, du moins à mon avenir qui est toute la ressource des miens, aie le courage de sacrifier les quelques heures de plaisir ou de bonheur que tu pouvais avoir encore. » La seconde lettre est plus dure. Pélagie l'ayant menacé de se suicider, Barrière lui conseilla d'entrer chez Ilocage. « Tu as la fièvre ma pauvre enfant. Il n'v a de tourments que dans le remord, et je n'en puis avoir, et si tu te tues demain, dans un mois je t'aurai oubliée. » Elle trouvera dans sa douleur de nouvelles cordes qu'elle ajoutera à son talent.


10. BARTHÉLEMY (Auguste) - célèbre poète, collaborateur de Méry, n. 1796, m. 1867.

- Le duel, à Monsieur le capitaine Devaux, pièce de vers aut. sig. 1 p. 1/2 in-4.


11. BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE (Jules) - célèbre philosophe et homme d'État, n. 1805, m. 1895.

- L. a. s. à M. Rousset; Paris, 29 janvier 1875, 6 p. in-8

Très intéressante lettre pour la biographie de Barthélémy Saint- Hilaire. Il rectifie les erreurs commises à son égard dans le National, notamment à propos de son rôle en juin 1848.


12. BASIRE (Claude) - député de la Côte-d'Or à la Convention, n. à Dijon, 1764, décapité le 5 avril 1794.

- L. a. s. (à Hébert?); 30 avril 1792, 1 p. in-8"

Curieuse lettre écrite dans le style du Père Duchesne, émaillées d'obscénités.


13. BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin Caron de) - l'illustre auteur du Barbier de Séville et du Mariage de Figaro, n. 1732, m. 1799.

- L. a. s. au prince de Nassau; Paris, 28 juin 1779, 3 p. in-4

Curieuse lettre où il lui dit très nettement qu'il ne peut s'occuper de l'armement de ses navires sans le versement préalable d'une somme de 120.000 livres, ainsi qu'il a été convenu.


14. BÉRANGER (Pierre-Jean de) - le célèbre chansonnier, n. 1780, m. 1857.

- L. a. s. à M. Jean Aicard; Passj% 28 mars 1849, 2 p. in-8

Curieuse lettre où il lui donne quelques conseils littéraires ; il ne croit pas que Perrotin se fera l'éditeur de ses poésies. « L'Enéide de Barthélemy vous a sans doute donné l'espoir qu'il s'en chargerait. C'est ce qui, justement m'empêche de lui en parler. Quelque vrai mérite qu'il y ait dans l'oeuvre de votre compatriote, Perrotin, je crois, n'en a pas été bon marchand. Ajoutez qu'instinctivement il a horreur des vers, sauf pourtant des petits, et qu'il est aujourd'hui dans la prose de Lamartine, ce qui ne lui laisse aucun moment pour s'occuper d'autre chose.»


15. BERNHARDT (Sarah) - la célèbre tragédienne.

- L. a. s. (à Victor Hugo), 1 p. in-16. Papier à son chiffre avec la devise : Quand même

Curieux billet ainsi conçu. « Mon maître, mon aimé maître. Je vous remercie de plein coeur. Je suis votre fanatique et dévouée Dona Sol. Maria de Neubourg.»


16. BESSIÈRES (Jean-Baptiste) - duc d'Istrie, illustre maréchal d'Empire, n. 1768, tué à Rippach, 1813.

- L. a. s. à l'adjudant commandant Ramel ; La Malmaison, 30 fructidor an XI (17 septembre 1803), 1p. in-4, en-tête imprimée. Peu commun


17. REVEE (Henri) - dit Stendhal, célèbre romancier, auteur de la Chartreuse de Parme, n. 1783, m. 1842.

- Des périls de la langue italienne ou Mémoire à un ami incertain dans ses idées sur la langue, manuscrit, non aut., avec de nombreuses et importantes additions et corrections de la main de Beyle; 1818, 82 p. in-folio


18. BEYLE (Henri)

- 1° L. a. s. à M. L. Tavernier, s. d., 1/2 p. in-4.

- 2º Fin de l'amour et de l'ambition, manuscrit aut., 4 p. in-4


19. BONCHAMP (Charles-Melchior-Artus de) - capitaine de grenadiers avant la Révolution, un des habiles généraux de l'armée vendéenne, n. 1759, m. le 18 octobre 1793, d'une blessure reçue la veille à la bataille de Cholet.

- L. s. ; Geste, 26 septembre 1793, 5 heures du soir, 1 p. 1/2 in-4. Rarissime.

Pièce historique adressée à un chef vendéen. Il l'informe qu'il va se porter pendant la nuit à Valette et à La Chapelle-Hutin pour couper la colonne qui doit l'attaquer par le chemin de Glis- son. Il doute que les Nantais puissent arriver avec 10.000 hommes ; en tout cas il fera tout ce qu'il est possible pour secourir son collègue (Bonchamp avait pour mission de couper la route de Nantes à l'armée de Mayence, qu'il avait combattue, le 19, à Torfou).


20. BOUGAINVILLE (Louis-Antoine comte de) - le célèbre navigateur, n. 1729, m. 1811.

- L. a. s. au citoyen Gérard de Rayneval ; Paris, 13 thermidor an XI (1er août 1803), 1 p. in-4

Il le félicite sur un ouvrage, qui devrait lui ouvrir les portes du Sénat.


21. BOUGUEREAU (William) - le célèbre peintre, membre de l'Institut, n. 1825, m. 1905.

- L. a. s. (à Mme Duret) ; Paris, 9 avril 1865, 4 p. in-8

Curieuse lettre où il lui donne des détails sur l'élection de Cave- lier à l'Institut, qui avait été élu contre Perraud. « Y a-t-il rien là d étonnant, les hommes ne seront-il pas toujours les mêmes, la camaraderie et l'intérêt ne seront-ils pas toujours les mobiles de toutes ces élections ! A quoi bon s'en chagriner?»


22. BOULANGER (Georges-Ernest) - général et célèbre homme politique, n. 1837, m. 1891.

- 11 l. a. s. : Londres-Jersey, s. d., 40p. in-8

Curieuse correspondance intime adressée à un fidèle, dont le nom, ainsi que d'autres, ont été grattés. Les lettres sont toutes relatives à (les envois d'argent pour soutenir les élections à la période de déclin du boulangisme ; elles indiquent le nom des candidats soutenus par la caisse boulangiste, ainsi que les sommes qu'ils ont reçus. Piquantes révélations sur les dessous de cette fameuse affaire,.sur le refus de M. deMackau de payer les sommes pour lesquelles il s'était engagé au nom du comte de Paris ; les débours des diverses candidatures du général Boulanger devaient être soldées par la caisse des droites.


23. BOURBON-BUSSET (Famille)

- 14 pièces du xvme siècle. Intéressant dossier


24. BROGLIE (Victor duc de) - écrivain et homme politique, membre de l'Académie française, n. 1785, m. 1870.

- L. a. s.; Paris, 19 septembre, 7 p. 1/2 in-4

Importante lettre politique adressée très probablement à l'ambassadeur de France à Madrid. Il lui dit d'observer que l'Angleterre est l'ami sincère, et non au sens diplomatique, de M. France. Il expose ensuite la situation du Portugal décimée parles partisans de D. Miguel et de D. Pedre ; il peut en résulter les plus grandes catastrophes et pour y obvier il préconise l'union étroite delà France, de l'Angleterre et de l'Espagne. L'Angleterre, pour y adhérer, attend que l'Espagne en exprime le désir. « C'est à déterminer l'Espagne à une démarche de ce genre que vous devez, Monsieur, employer votre habileté et la confiance que vous avez su inspirer au cabinet de Madrid. De vous dépend, en ce moment, le sort de l'Espagne et peut-être la tranquillité à venir de l'Europe.»


25. BUHOT (Félix) - peintre et graveur, n. 1847, m. 1898.

- L . a. s. à un ami ; 4 p. in-4

Curieuse lettre où il lui fait une description des curiosités du café Procope. En tète un croquis à la plume représente un lustre et une silhouette du xvm° siècle. A la fin Buhot a esquissé son portrait.


26. CARNOT (Hippolyte) - fils du grand Carnot, ministre de l'Instruction publique en 1848, père du président Sadi Carnot, n. 1801, m. 1888.

- L. a. s. (à Gabriel Vicaire ?) ; 23 octobre 1856, 4 p. in-8

La lettre qu'il lui a écrite l'a surpris parles choses intimes qu'elle contient, il ne s'est pas arrêté à l'idée d'une puérile mystification et il y répond sérieusement. Il lui conseille de rentrer dans sa patrie et de rejoindre sa famille, enfin de travailler pour se rendre digne de celle qu'il aime. « Je ne vous donne pas ici, Monsieur, un conseil vague et banal ; je vous raconte ce que j'ai fait moi-môme. A votre âge j'ai perdu mon père, qui jusqu'alors m'avait servi de guide. J'étais loin de la France; j'ai éprouvé les tristesses et les découragements et je ne suis parvenu à les dominer que le jour où j'ai pris la ferme résolution de travailler à me rendre capable de servir utilement mou pays, si les circonstances venaient à me le permette.»


27. CARRA Jean-Louis) - publiciste, député du département de Saône-et-Loire à la Convention, ardent montagnard, puis partisan des Girondins, qui l'entraînèrent dans leur chute, n. à Pont-de-Veyle (Ain), 1742, décapité, 31 octobre 1793.

- L. a. s. au président de la Convention; Prison de l'Abbaye, 4 août 1793, l'an II de la République, 3 p. 1/2 in-folio

Superbe pièce où il rappelle les preuves du patriotisme qu'il a données en toutes circonstances et fait ressortir la mauvaise foi de ses accusateurs. Il demande à ce que le décret d'arrestation rendu contre lui soit transformé en une surveillance dans son logement. Il est prêt à rendre compte de l'origine de sa fortune ; if ne la doit qu'à son travail.


28. CARRIER (Jean-Baptiste) - conventionnel, fameux par sa mission à Nantes, n. 1756, décapité en 1794.

- P. s., signée aussi par les conventionnels Bouillerot et Lesage-Senault ; Paris, 1 prairial an II, 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées, cachet collé

Curieuse pièce. Ordre de payer 100 livres au citoyen J.-L. Viette, qui, après un mois et sept jours de détention à été acquitté et remis en liberté par jugement du Tribunal révolutionnaire.


29. CATHELINEAU (Jacques) - le généralissime des armées vendéennes, n. 1759, m. le 14 juillet 1793 des suites d'une blessure reçue au siège de Nantes.

- P. a. s. ; 2 avril 1793, 1 p. in-8 oblong. De toute rareté

Curieuse pièce. Il donne la liberté au nommé Vincent Prudent à la condition de se présenter tous les jours au comité de Chemillé.


30. CHAMBORD (Henri de Bourbon comte de) - le dernier représentant de la branche aînée des Bourbons, n. 1820, m. 1883.

- L. a. s. à un groupe d'habitants de Colmar; Frohsdorf, 3 décembre 1851, t p. in-4

Il les remercie des compliments de condoléance qu'ils lui ont adressés à l'occasion de la perte qu'il vient de faire {la mort de sa tante, la duchesse d'Augoptême) ; il termine en formulant les voeux suivants qui, rapprochés de la date, donnent à la lettre un piquant intérêt. « Puissent les prières de celle que la France entière pleure avec moi, désarmer enfin le courroux du ciel, et hâter le retour des divines miséricordes en faveur de notre malheureuse patrie !»


31. CHAUMETTE (Pierre-Gaspard) - procureur de la Commune de Paris, un des principaux chefs du parti hébertiste, n. 1763, décapité en 1794.

- L. s. au procureur-général syndic du département de Paris ; Paris, 23 août 1793, 1 p. 1/2 in-4.

Intéressante lettre relative à la répartition d'un crédit de 900.000 livres entre les entrepreneurs qui ont exécuté les travaux du Champ de mars pour la fédération de 1790


32. CHERIN (Louis-Nicolas-Henri) - célèbre général, chef d'état-major de Hoche et de Masséna, n. 1762, blessé mortellement à la bataille de Zurich en 1799.

- L. a. s. à Hoche; quartier-général de Rennes, 28 thermidor an III (15 août 1795), 1 p. 1/2 in-folio

Intéressante lettre écrite comme chef d'état-major de l'armée des côtes de Brest; il l'informe des mouvements des divers généraux. Les émigrés cherchent toujours à mettre du monde à terre, les Chouans filent sur la Normandie, le général Lemoine ne peut surveiller les côtes avec ses 10.500 hommes, la nouvelle défaite des émigrés à Quiberon a produit la plus grande sensation sur les bords de la Tamise, etc...


33. CHEVALIER (Michel) - célèbre économiste, membre de l'Académie des sciences morales, n. à Limoges, 1806, m. 1879.

- L. a. s. à M. Beaudet, député; Paris, 30 décembre 1831, 3p. in-8

Michel Chevalier rappelle, à Beaudet que bien que n'étant pas Saint-Simonien, il a toujours témoigné de la sympathie à ses adhérents. Il lui offre une occasion de la mettre en pratique en souscrivant à des rentes saint-simoniennes au porteur. « Si donc, Monsieur, vous croyez qu'il y a chez nous avenir, puissance notable d'action sur tous, de moralisation sur tous, si vous croyez que nous sommes depuis dix-huit mois dans un mouvement ascensionnel qui ne se ralentit pas, si d'ailleurs, votre situation de fortune vous le permet, je compte, Monsieur, que vous prendrez un ou deux de nos coupons.»


34. CLERGÉ

- 60 pièces.

Cardinaux Morlot, Mathieu, Mai, Isoard, de Beausset, de Bonald, Antonelli, etc., X. de Ravignan, le P. de Geramh, Gerbet, Grégoire, cardinal La Rochc-Aymon, cardinal Pacca, cardinal Pie, etc...


35. CONDÉ (Louis-Henri-Joseph de Bourbon prince de) - le chef de l'armée des émigrés, père du duc d'Enghien, n. 1756, m. 1830.

- L. a. s. au comte de Vaudreuil ; Londres), 15 avril 1804, 1 p. pl. in-4

Touchante lettre par laquelle il le remercie des consolations qu'il lui a adressées à l'occasion delà mort de son fils. « Par le crime de l'atrocité la plus ralimée, des monstres me privent à jamais d'un ami, d'un iils dont j'étais aussi fier qu'heureux d'être le père. » Il signe L. //. J. de Bourbon, le plus malheureux des pères.»


36. CONSIDÉRANT (Victor) - philosophe, disciple de Fourier, qui tenta au Texas un essai de commit- nisme, ruiné par la guerre de Sécession, n. à Salins (Jura), 1808, m. 1893.

- L. a. s. au R. P. Cipoletti, ancien général de l'ordre des prédicateurs ; Paris, 27 octobre 1838, 4 p. in-4

Curieuse lettre au sujet de la réfutation des doctrines fourié- ristes que le P. Cipoletti avait prononcée à Rome. Considérant s'attache à prouver que les idées de Fourier qui tentent d'établir l'harmonie et la paix parmi les hommes, sont d'essence divine. Elles amèneront l'unité des nations et prépareront le triomphe de la vérité sur toute la terre. « Il ne faut pas douter, ô mon père, que l'Empire du monde est réservé à la foi catholique, apostolique et romaine, c'est à la suite de l'établissement de l'unité sociale que cette foi pourra seulement conquérir tout sou empire, car cette conquête lui serait difficile tant que la famille humaine resterait morcelée en mille peuples sauvages, barbares ou civilisés, ennemis les uns des autres, et dont les intérêts, les moeurs, l'état social, le langage, etc..., offrent la plus inextricable, la plus fatale incohérence.»


37. COUDER (Auguste) - célèbre peintre d'histoire, membre de l'Institut, n. 1791, m. 1873.

- L. a. s. à M. Devoix; 19 août 1833, 3 p. in-4

Très intéressante lettre où il envoie des détails sur sa carrière d'artiste. Après avoir étudié les mathématiques, il suivit les leçons de Régnault, puis de David dont il fut un des derniers élèves. Il donne des renseignements sur ses oeuvres, et sur les récompenses qu'il a obtenues, puis il passe à la notice que M-Stouf, «a belle- mère, a écrite sur son mari.


38. CURTIUS (Guillaume) - le créateur des cabinets de figure de cire, chez lequel le peuple enleva les bustes de Necker et du duc d'Orléans le 12 juillet 1789, pour les promener dans les rues de Paris, n. 1743, m. 1801.

- L. a. s. à Palloy ; 16 septembre 1791, 1 p. in-4. Rare

Il le prie de passer chez lui afin qu'ils s'entendent pour l'exécution d'un objet important relatif aux fêtes qu'amènent les circonstances (l'achèvement de la Constitution).


39. DANTON (Georges-Jacques) - illustre conventionnel, n. 1759, décapité en 1794.

- L. s., comme ministre de la Justice, à M. Mogue, défenseur officieux à Charleville; Paris, 5 septembre 1792, 1 p. in-folio

Il lui conseille de soumettre ses réclamations à la Cour de Cassation ; il lui est impossible de l'en saisir directement.


40. DARBOY (Georges) - archevêque de Paris, n. 1813, fusillé par les communards le 27 mai 1871.

- 2 l. a. s. à l'abbé Noriot; Langres, 28 mars 1841, Paris, 14 mars 1848, 7 p. in-4

La première lettre est remplie de termes affectueux dans laquelle Mgr Darboy rappelle qu'il a été le vicaire de l'abbé Noriot. Dans la seconde lettre il s'entretient de la Révolution de février. « Je n'ai point élevé les barricades, ni fait le coup de feu, cela va sans dire, mais je lie vous étonnerai pas en disant que mon esprit d'indépendance est édifié de ce que nous avons, que d'ouvrage en peu de temps! mais ce n'est pas tout d'abolir, il y a quelque chose à refaire et c'est de quoi je viens vous entretenir un moment. » Il lui donne ensuite quelques conseils pour faire réussir les candidat tures de leurs amis dans le département de la Haute-Marne. Le P. Lacordaire va fonder un journal ; Paris est fort tranquille, absolument comme il y a trois mois. « Les discussions politiques sont seules à craindre; mais les rois ce n'est plus de bon ton, cela nous sauvera peut-être des prétentions à une régence ou au retour d'Henri V. Pour ma part je désire qu'ils restent où ils sont ; ils n'y a pas de roi qui vaille un verre de sang humain : qu'on nous laisse tranquille.»


41. DAVOUT (Louis) - prince d'Eckmiihl, duc d'Auerstaedt, illustre maréchal d'Empire, n. 1770, m. 1823.

- L. s. à Augereau, à Caen ; Paris, 28 mars 1815, 1/2 p, in-folio.

Curieuse lettre où il lui annonce que l'Empereur ne veut pas le voir et lui ordonne de se retirer dans ses terres. Cet exil était la conséquence de l'attitude d'Augereau, à Lyon, en 1814.


42. DELACROIX (Eugène) - le grand peintre, n. 1798, m. 1863.

- L. a. s. à Th. Oudin ; Tanger, 23 février 1832 ?), 3 p. in-8, cachet camée

Jolie lettre relative à son voyage au Maroc. «Je plains véritablement les artistes doués de quelqu'imagination qui ne doivent jamais prendre une idée des merveilles de grâce et de beauté de ces natures vierges et sublimes.»


43. DELAROCHE (Paul) - le célèbre peintre, n. 1797, m. 1850.

- L. a. s. ; 13 octobre, 3 p. 1/2 in-8

Intéressante lettre à un ami. Il a conduit un petit enfant au grand air, au soleil et il espère, de cette manière, lui rendre la santé. Mais la solitude lui pèse et il a peur de mourir loin de ses amis. « Cependant on a fait de moi un ambitieux, un homme sec et froid -un diplomate enfin -on m'a jugé sur mes ouvrages, sur ma figure, et on a passé devant l'homme sans le regarder... Je puis le jurer hautement je n'ai jamais demandé ni réputation, ni places, ni travaux. J'ai toujours attendu qu'on vint poliment m'offrir ma part et souvent j'ai refusé par respect pour notre profession.»


44. DICKENS (Charles) - le célèbre romancier anglais, n. 1812, m. 1870.

- L. a. s. à Charles Rlack, Devonshire ten ace 4 juin 4849. La signature se trouve au dos de l'enveloppe sous un long post-scriptum aut. Superbe lettre


45. DIETRICH (Frédéric baron de) - minéralogiste et homme politique, maire de Strasbourg en 1790; c'est ( liez lui que Rouget de Lisle improvisa la Marseillaise, n. à Strasbourg, 1748, décapité le 28 décembre 1793.

- 28 l. aut. à sa femme ; Paris, 13 septembre-26 décembre 1793, 54 p. in-4 ou in-8

Précieuse correspondance écrite pendant la détention de Dietrich à la prison de l'Abbaye à Paris, où il avait été transféré le 7 septembre 1793 après son acquittement par le tribunal de Besançon. Dans la première lettre il s'occupe encore des choses du dehors, déplore l'attitude des Toulon nais et proteste de son dévouement à la cause de la liberté et de l égalité, mais dès la seconde il entrevoit une séparation, peut-être éternelle. Il cherche à consoler son épouse et lui recommande de songer à leurs enfants. « Rapelle- toi que dans toutes les révolutions il y a eu des victimes innocentes sacrifiées aux haines particulières. Songes que j'ai rempli mes fonctions avec zèle, que j'ai servi sans relâche la cause du peuple, celle du genre humain et que si je me trouvais du nombre de ces victimes innocentes je quitterais avec sérénité une vie que l'on me condamne à traîner loin de vous... Une républicaine est toujours prête à faire des sacrifices à la patrie. Tu lui avois offert tes enfants. Hé bien si ton mari pouvoit par ie sacrifice de sa vie contribuer au bonheur de tous, tu lui dirais toi-même de l'offrir et il le ferait avec joie. » Il lui annonce l'envoi de morceaux de musique qu'il a composés. Le 30 octobre il se réjouit d'apprendre qu'elle a été mise en liberté. « Derrière mes barreaux mon coeur saute de joie de scavoir que tu n'en as plus. » Luckner vient d'arriver à l'Abbaye. Un de ces accusateurs, Rivage, était soupçonné d'espionnage ; c'est pour se débarrasser d'un témoignage gênant qu'il accuse Dietrich. Le 20 novembre il lui annonce l'incarcération de leurs fils Fritz et Albert; il s'en lamente par ce qu'il en est l'unique cause. Le 10 frimaire 130 novembre), il a fait couper ses cheveux et les lui envoie. Le 15 frimaire il parle du compte rendu d'une séance des Jacobins, où l'on s'est occupé de lui. Robespierre a été bien trompé à son égard. Il entrevoit la mort prochaine mais il s'eu console en pensant qu'elle délivrera les siens de toutes les persécutions dont il est l'unique cause. L'innocent ne craint pas plus la mort que les fers et après le regret affreux de vous quitter à jamais il ne me restera que celui de ne pas avoir assés vécu pour voir la République triomphante de tous ses ennemis, si, comme je dois m'y attendre, on me sacrifie à la fureur de mes calomniateurs. » Le 2.2 frimaire il informe sa femme qu'il a écrit à Robespierre pour le désabuser, mais il n'a pas grand espoir dans cette démarche qu'il n'a tentée que pour satisfaire aux désirs des siens. Le 5 nivôse il apprend qu'on a lu, à la Commune de Paris du 3, une dénonciation calomnieuse contre lui ; sa douleur est apaisée par la nouvelle de la reprise de Toulon. Dietrich fut renvoyé le 5 nivôse an II devant le tribunal révolutionnaire. Le 6 il écrit à sa femme : « Ma chère amie je t'embrasse bien tendrement. Les nouvelles d'aujourd'hui te seront bien sensibles. Songes à toi et à tes enfants et penses surtout que tes meaux finiront bientôt je t'embrasse encore une fois. » C'est, la dernière du dossier; Dietrich fut décapité le surlendemain 8 nivôse an 11-28 décembre 1793.


46. DIETRICH (Frédéric de)

- P. a. s.; Besançon, de la maison de justice du Tribunal criminel, 7 février 1793, 15 p. in-4, coupée dans les plis.

Curieux document écrit pendant la détention de Dietrich à Besançon. 11 prévoit que la justice, prévenue contre lui, le condamnera à mort ou, en cas d'acquittement, que des forcenés se porteront à des violences contre lui. fin prévision d'une de ces éventualités il recommande sa femme et ses fils à son père Jean Dietrich. Il a perdu sa fortune en soutenant avec dignité les places qu'il a occupées, il a perdu sa place de secrétaire général des Suisses et Grisons, qu'il avait payée 100.000 livres, etc. Sa femme est ruinée; il souhaite que ses fils travaillent pour aider leur mère. « Mes fils, mes chers enfants, si je péris, cette injustice vous accablera de douleurs. Vous connaisses ma conduite politique et mes sacrifices. Vous avés vous même consenti que je les fisse à la Patrie. Eh bien, imités votre père, aimés la toujours. Etouffés à l'approche du danger quelle court le cri de la nature. Ve vous en prenés pas à la patrie du tort de quelques scélérats qui auront immolé votre père. Ven- gés-moi en continuant à la défendre avec la plus intrépide bravoure. » Il termine en faisant de touchants adieux à tous les siens, en demandant à son père de pardonner à son frère et en souhaitant le bonheur de la patrie.


47. DIVERS

- 440 pièces environ

Cardinal La Rare, Visconti, comtesse Regnattd de Saint-Jean d'Angély, M.-J. Chénier, maréchal de Richelieu, A. Jal- Brifaut, Rarere, Ponchard, J. Janin, D. Gai/. Notes et souvenirs sur la famille de Lamennais, Palloy, A. Dumas père, Marie-Amélie, Thiers, Caro, Cherbuliez, Ponsard, etc...


48. DÜRYAL (Marie) - la célèbre artiste dramatique n. 1798, m. 1849.

- L. a. s.; samedi, 1 p. 1/2 in-8

Jolie lettre où elle annonce l'envoi d'une loge pour'la voir dans Marie-Jeanne. « Ne croyez pas un mot des exagérations qu'on a pu vous faire de moi dans ce rôle, Monsieur. J'en suis toute tremblante, rien que d'y penser. C'est tout simplement que j'aime mes petits enfants de tout mon coeur et que je pense à eux en jouant Marie-Jeanne.»


49. DU BARRY (Jeanne Béqu comtesse) - la dernière maîtresse de Louis XV, n. 1743, décapitée en 1793.

- P. a. s. ; Louveciennes, 27 mai 1784, 1 p. in-8 oblong. Rare


50. DUCIS (Jean-François) - célèbre poète tragique, membre de l'Académie française, n. 1733, m. 1816.

- L. a. s. à Deleyre ; Paris, 11 décembre 1783, 2 p. 1/2 in-4

Jolie lettre. 11 l'informe qu'ils nomment le soir même [à l'Académie française] aux deux places vacantes pour remplacer le comte de Tressan, qui a tant désiré d'être de l'Académie française et qui l'a été si peu de temps, et d'Alembert qui a vécu si tourmenté, si irascible. « Il repose maintenant peut-être à côté d'un porteur d'eau qui a porté le fardeau de la vie et de sa condition avec patience, et qui par caractère était cent fois plus philosophe que lui. » Il va achever, Timon le misanthrope et Othello. Considérations sur le mariage de sa fille.


51. DUMAS père (Alexandre) - le fécond romancier, n. 1803, m. 1870.

- 1° P. a. s. avec un croquis à la plume, 1 p. in-8.

- 2° Pièce de vers aut. sig., 1/2 p. in-8. Jolie pièce

Curieuse pièce où Dumas a dessiné les armes de Monte-Christo qu'il désirait faire exécuter par un joaillier.


52. DUMAS fils (Alexandre) - le célèbre auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.

- 2 l. a. s. à M. Hubert; 1888, 13 p. in-8.

Curieuses lettres à un ancien créancier auquel Al. Dumas aurait dû 300 francs pendant 40 ans, sans avoir jamais acquitté sa dette. Dumas remontre au réclamant combien Ses dires sont suspects. « Dieu me garde de vous croire un fripon ; mais je tiens aussi à ce que vous ne m'en croyez pas un. Personne n'ouvre mes lettres que moi. Je n'ai jamais reçu votre lettre. Voici les trois cents francs pour la dette et pour les frais.»


53. DUPHOT (Léonard) - général, s'illustra en Italie, n. à Lyon, 1769, massacré par la populaire romaine le 27 décembre 1797.

- L. a. s. ; Périgueux, 12 vendémiaire an V, 1 p. in-folio, légères taches d'humidité dans le bas. Très rare

Son départ pour l'armée d'Italie est fixé au lendemain. «Je rends grâce au Directoire de m'avoir déchaîné de l'oisiveté dans laquelle on me retenait depuis la paix des Pyrénées.»


54. DUVIVIER (Benjamin) - célèbre graveur en médailles, membre de l'Académie des Beaux-Arts, n. 1730, m. 1819.

- P. a. s., signée par les membres du bureau des six corps des marchands de Paris ; 17 novembre 1781, 2 p. in-4

Pièce par laquelle Duvivier s'engage à graver deux coins de médailles représentant d'un côté les bustes du Iloi et de la Reine en regard, et île l'autre un emblème représentant un dauphin sur les eaux tenant un gouvernail et conduisant 6 vaisseaux. (Cette médaille fut frappée à l'occasion de la naissance du dauphin pour les six corps des marchands de Paris.)


55. ELIE (Jacob-Job) - un des vainqueurs de la Bastille, général républicain, n. à Wissembourg, 1746, m. 1825.

- L. a. à la 3e personne à Palloy ; 30 août 1790, 1 p. in-8

Il le prie de donner un certificat à un ouvrier.


56. ÉTRANGERS

- 152 pièces

Cardinal Consalvi, lord Shelburne, prince de Wittgensteim, Elisabeth, impératrice de Russie, prince de Puckler-Muska.it, lord Melbourne, Mamiani, Nesselrodé, général Filangieri, etc...


57. EUDES (Emile) - général de la Commune de 1871, n. 1843 m, 1888.

- L. s. à Collet; fort d'Issy, 4 niai (1871), 1 p. in-12

Il profite du calme qui règne momentanément au fort pour faire une absence indispensable. Il le prie de venir le remplacer.


58. FAIDHERBE (Louis) - célèbre général, vainqueur des Allemands à Bapaume, n. 1818, m. 1889.

- L. s. au président du Comité administratif de l'arrondissement de Valenciennes; Baisleux aux monts, 8 janvier 1871, 1 p. in-8. Rare

L'auteur anonyme de la lettre qu'il lui a communiquée peint exactement les souffrances que l'armée endure, mais ces souk- rances sont, pour la plupart inévitables. « Les conditions dans lesquelles se trouvent les mobilisés s'améliorent au reste de jour en jour par suite des efforts que nous faisons tous pour cela.»


59. FÉNELON (François de La Mothe Salignac) - l'illustre archevêque de Cambrai, n. 1651, m. 1715.

- L. a. s. à la marquise de Lambert; Cambrai, 7 mai 1711, I p. in-4. Très jolie pièce

Il ne méritait aucun remerciement pour avoir écrit deux mots selon son coeur. « Tout ce qu'on pense de respectueux pour votre personne vous est dû. mais je dois un vrai remerciement à M. de Sacv qui m'a attiré de nouvelles marques de votre honte.»


60. FEUILLET (Octave) - le célèbre romancier et auteur dramatique, membre de l'Académie française, né à Saint-Lô, 1821, m. 1890.

- L. a. s. ; Sainl-Lô, 2 janvier 1855, 3 p. in-4

Intéressante lettre relative au Village, pièce en un acte, qui lui avait été demandée par le Théâtre-Français et qui, depuis dix-huit mois, attend sa représentation. 11 demande l'appui de son correspondant, Sarnson probablement.


61. FLACHSLANDEN (Jean-Baptiste-Antoine baron dit le bailly de) - député du Tiers-Etat, du baijlage de Haguenau et Wissembourg aux Etats-Généraux, . né à Saverne 1739, m.

- 27 l. aut. au baron de Dictrich ; Strasbourg, l°r janvier-19 avril 1789, 55 p. in-folio ou in-4

Importante correspondance pour l'histoire de la préparation de la Révolution eu Alsace. Le bailly de Flachslanden fait part, à son ami Dietrich de la difficulté qu'il éprouve pour faire abandonner à la noblesse certaines de ses exemptions pécuniaires. « On veut aller au despotisme par l'anarchie et on exalte le Tiers-Etat pourrions tromper ; c'est à quoi il faudrait parer et si les provinces se laissent entraîner à résoudre des questions oiseuses tout est perdu Le point essentiel c'est que tous les ordres ayant le droit de s'imposer, le Tiers-Etat ne peut ni ne doit plus qu'un autre ordre être assujetti à des impositions arbitraires. De ce principe résulte l'égalité dans la contribution, et la prééminence du rang est la seule prérogative particulière de la noblesse et du clergé. Je ne sais si le Tiers-État entend bien ses intérêts en voulant qu'on vote par tête. C'est associer des intrus à leur délibération qui est libre et ne peut-être assujeti par les doux premiers ordres. » Aux mouvements qu'il voit en province il ne croit pas à la réunion prochaine des Etats-Généraux, les Français sont des êtres bien incompréhensibles. Le 27 janvier il le prie d'attirer l'attention de Necker sur la difficulté qu'éprouvent les municipalités à opérer les recouvrements. 3 « Je suis prêt à pleurer quand je vois que l'on accorde si peu d'appuis à ces braves municipalités qui malgré les contrariétés qu'elles ont éprouvées ont déjà fait tant de bien. » Le 5 février il déclare qu'il est presque honteux de son pays et surtout de l'ordre auquel il appartient ; les réponses de beaucoup sont d'une bêtise sans exemple ; ils seront pour le parti de la justice, mais plus par entraînement que par conviction. La haute Alsace vaut mieux que la basse ; celle-ci est abâtardie par l'esprit républicain et par leur servilité à l'égard des évêques et princes. L'évêque de Strasbourg (le cardinal de Rohan) vient d'arriver escorté de âo paysans à cheval. Curieux détails. « Du reste il a un peu vieilli, mais me parait le même; il garde un masque dans ce premier moment dont on voit qu'il est fort incommodé et il le jettera bientôt. » Ses partisans intriguent, on voit qu'il vise à la présidence des Etats provinciaux et ses concitoyens sont assez plats pour s'y laisser prendre. Pour lui il préférerait rester à la tête de l'Administration plutôt que d'être élu député, s'il l'est ce sera par le Tiers-Etat d'Haguenau, qui a mis toute sa confiance en lui. Le cardinal a été élu grâce aux menaces et aux intrigues les plus dégoûtantes, mais il a refusé. Piquantes appréciations sur les élus du clergé, les abbés d'Aymar et Louis. La noblesse a nommé MM. d'Andlauet de Ratshamhausen ; le Tiers l'a nommé selon ses prévisions, ainsi que Hell. La correspondance s'arrête au 19 avril ; Flachslanden partant le 20 pour Paris, où il rejoignit Dietrich. On voit, par ces quelques extraits de quelle importance est cette publication pour l'histoire de la Révolution en Alsace.


62. FLORIAN (Jean-Pierre Claris de) - un de nos meilleurs fabulistes, membre de l'Académie française, n. 1755, m. 1794.

- L. a. s. à Madame de Vimeux ; s. d., 2 p. in-4

Intéressante lettre relative à un théâtre particulier pour lequel les comédiens italiens apprenaient des pièces, Florian craint qu'ils ne soient fatigués d'apprendre. Il demande une place dans la loge de M"* Du vivier pour la nièce de Voltaire.


63. FOURIER (Charles) - philosophe et sociologue, fondateur du Journal le Phalanstère, n. 1772, m. 1837.

- L. a. s. à M. Guyot de Fère ; Paris, 9 février 1834, 4 p. in-4

Il lui adresse une note pour son Annuaire statistique, sur ce qui le concerne. Les principales branches de sa théorie sont : Le calcul analytique et synthétique des attractions et répulsions passionnées ; il détermine la destinée industrielle et sociétaire de l'humanité; l'art d'associer des masses de 1.000 à 2.000 personnes inégales en fortune, d'établir la combinaison et l'unité d'action dans leurs travaux de culture, fabrique et ménage réunis, etc...


64. FRAYSSINOUS (Denis-Antoine-Luc) - évêque d'Hermopolis, prédicateur et homme d'Etat, membre de l'Académie française, n. 1765, m. 1841.

- L. a. s. ; Paris, 22 avril 1810, 3 p. in-folio

Il demande à un prélat l'autorisation de se consacrer uniquement aux fonctions du sacerdoce ; ce sont les seules auxquelles il se sente véritablement propre. « Travailler dans des conférences publiques à désabuser la jeunesse française des faux systèmes des temps modernes et à la ramener aux principes conservateurs de la morale et de l'ordre public, telle est .je crois, ma destinée ; c'est la seule que je me propose de remplir.» En conséquence il donne sa démission de membre de la Commission de l'instruction publique.


65. GAMBETTA (Léon) - le célèbre orateur et homme d'Etat, n. à Cahors, 1833, m. 1882.

- L. a. s. à M. TIabeneck; Paris, 8 novembre 1871, 2 p. in-8

Il ne voit pas l'opportunité de conserver une assemblée réactionnaire qui a pour but l'écrasement du suffrage universel et de la République. « Tant que le pouvoir n'aura pas à sa disposition une majorité républicaine, loyale et fuite, il sera impuissant à l'intérieur, isolé au dehors. Toutes affaires cessantes, le devoir impérieux de tout citoyen qui se dit dévoué à la démocratie française est de préparer par tous les moyens dont il dispose la création et l'avènement de cette majorité républicaine seule capable de faire passer dans les lois, les desiderata de nos programmes.»


66. GAUTIER (Théophile) - le célèbre poète et écrivain, n. 1811, m. 1872.

- L. a. s. à M. Templier ; janvier 1861, 1 p. in-8

Jolie lettre relative à Jean et Jeannette, les idées" actuelles étant favorables à une certaine liberté il pense obtenir la permission de la Commission du colportage et que la vente égalera celle de ilili- tona.


67. GAUTIER (Théophile)

- L. a. s. ; Paris, 10 février 1858, 1 p. in-10

Il renvoie un traité signé et demande s'il ne serait pas possible de tirer quelques exemplaires du Roman, (le la Momie sur papier fort.


68. GÉRARD (François baron) - le célèbre peintre, n. 1770, m. 1837.

- L. a. s. ; 24 avril, 2 p. in-4

Il demande que l'on mette à sa disposition les différents objets qui lui sont nécessaires pour l'exécution du portrait du Roi ; le sceptre et la main de justice lui seraient fort utiles pour l'achève ment de son tableau.


69. GIRODET-TRIOSON (Anne-Louis) - le célèbre peintre d'histoire, n. 1767, m. 1824.

- L. a. s. au comte de Forbin ; 10 janvier 1821, 1 p. 1/2 in-4

Intéressante lettre où il rend compte de l'examen dont il a été chargé pour vérifier l'authenticité d'un tableau attribué à Raphaël, en possession de M. de Seiiveau ; il conclut à l'affirmative, mais demande la destruction de sa lettre. « Il ne doit rien rester de moi qui puisse laisser penser que j'aurais eu la témérité de soupçonner quelque imperfection à Raphaël. » Il parle ensuite de la gravure de son tableau d'Alala.


70. GONCOURT (Jules de) - le célèbre écrivain et roman cier, n. 1833, m. 1870.

- L. a. s. ; 2 p. in-8

Il remercie pour une critique bienveillante, qu'il trouve trop élogieuse. « Vous nous avez défendu contre des théories mortes- mais qui ne sont pas encore enterrées. Vous avez bien voulu entrer dans l'âme de notre oeuvre, pour en dire la pensée et la conscience.»


71. GOUVIDN SAINT-CYR (Laurent) - célèbre maréchal de France, ministre de la guerre, n. à Foui, 1763, m. 1830.

- L. a. s. à Marceau ; quartier-général de Deux-Ponts, 25 floréal an IV (14 mai 1796), 1 p. in-folio

Lettre militaire où il lui rend compte des mouvements de troupe de l'armée de Wurmser. « Plusieurs avis nous annoncent que l'ennemi ne tardera pas à rompre la trêve ; puissions-nous le recevoir aussi bien que l'armée d'Italie. Je l'espère s'il y a de l'ensemble dans les opérations des deux armées.»


72. GROS (Antoine-Jean baron) - illustre peintre d'histoire, n. 1771, m. 1835.

- L. a. s. (aucomteFrochot; Paris, 16septembre 1809, tp.in-folio

Curieuse lettre où il dit qu'il ne peut remplir les fonctions de grenadier de la première cohorte; il ne peut que monter ses gardes comme tout citoyen. «Veuilliez, Monsieur, prendre en considération que le service même de Sa Majesté me retient à mon atelier et que monter mes gardes est tout le temps que je puis me permettre d'en sous traire.»


73. GUFFROY (Armand-Joseph) - publiciste, député du Pas-de-Calais -à la Convention, adversaire de son compatriote Joseph Lebon, n. à Arras 1740, m. 1801.

- L. a. s. à Camus; 15 prairial an IV (3 juin 1796), 2 p. in-

Il s'excuse de lui envoyer avec autant de retard son ouvrage sur Lebon, Duquesnoy et les atrocités des comités égorgeurs.


74. GUILLAUME II - roi des Pays-Bas en 1840, n. 1792, m. 1849.

- L. a. s..en français, à Don Miguel; Bruxelles, 20 décembre 1828, 3 p. 1/2 in-4

Très belle lettre touterelative à la mort de l'Impératrice de Russie; il en fait un grand éloge. 11,l'assure dessentiments pacifiques del'em- pereur Nicolas, c'est malgré lui qu'il a été entraîné à la guerre avec la Turquie.


75. HEBERT (Ernest) - célèbre peintre, membre de l'Institut, n. à Grenoble, 1817.

- L. a. s. des initiales à Mm" Janvier d'Attainville ; Gervera, mai 1857, 4 p. in-8.

Belle lettre où il parle de l'exposition des oeuvres de Delaroche. Il regrette que le premier venu puisse promener sa sottise devant ses toiles et embrasser d'un seul coup d'oeil le travail incessant de toute une vie. « Il aurait fallu avoir vécu et voyagé de longs mois avec M. Delaroche pour savoir tout ce qu'il y avait de tendresse féminine, de joies d'enfant, de bonté surhumaine dans cette âme dont le monde ne reconnaît que l'austère énergie.»


76. HENRIQUEL-DUPONT (Louis-Pierre) - célèbre graveur, membre de l'Institut, n. 1797, m. 1892.

- L. a. s. à M. Taurel, directeur de la gravure à l'Académie royale des Beaux-Arts d'Amsterdam; Paris, 17 janvier 1830, 3 p. in-4

Intéressante lettre où il expose les raisons qui l'ont conduit à refuser de graver la planche du Sacre. Il parle d'Ingres, du portrait de M11" Sontay par Delaroche, « c'est un de nos jeunes peintres les plus distingués maintenant ».


77. HÉRAULT DE SÉGHELLES (Marie-Jean) - célèbre conventionnel, n. 1760, décapité en 1794.

- L. a. s. au citoyen Daubigny ; Paris, 5 septembre 1793, I p. in-4

Il recommande le citoyen Ponteuil, qui, dans toutes les occasions, s'est montré dévoué à la République.


78. HERMAN (Armand-Martial-Joseph) - ami de Robespierre, président du Tribunal révolutionnaire, n. 1749, décapité 1795.

- L. s., comme président du Tribunal révolutionnaire, aux membres du Comité du salut public; Paris, 7 nivôse an II, (27 décembre 1793), 2 p. in-4.

Il les informe que 110 personnes prévenues de conspiration viennent d'arriver de Nantes. Cette affluence l'embarrasse. L'instruction ne demanderait que du temps et de la patience, mais au cas où ces inculpés seraient condamnés comment doit-on agir. « Il faudrait ou laisser les condamnés plus de 24 heures dans les ombres de la mort ce qui est contraire à nos principes, ou les exécuter le même jour. C'est sous ce rapport purement politique que naissent mes doutes que vous apprécierez. » Herman est d'avis qu'on aurait dû trouver sur place, dans un pays depuis longtemps en rébellion, un moyen plus expéditif de les punir. « Est-ce bien avec les formes judiciaires ordinaires qu'au aussi grand nombre de prévenus doivent être jugés ? » Dans le coin on lit : On a dû écrire à Carrier pour cet objet.


79. HOMMES D'ÉTAT.

- 340 pièces.

Frochot, Fontanes, Ferry, Delessart, d'Hemery, président Hênault, Guizot, J. Grévy, Laffitte, Louvois. Letellier, Pastoret, Morny, Mollien, Mole, Merlin de Douai, Casimir Périer, l'abbé Terray, Montalivet, Jules Favre, Dupont de l'Eure, M.-P. d'Argenson, Berlin, Benjamin Constant, Barbesieux, etc. Importante réunion.


80. HUGO (Victor) - le grand poète, n. 1802, m. 1885.

- L. a. s. ; llauteville bouse, 21 novembre 1869, 3 p. in-8

Très belle lettre à des éditeurs, il leur propose le prolongement, pendant quatre ans, du privilège d'exploiter les Misérables, Shakespeare, les Travailleurs, etc..., puis d'éditer ses oeuvres complètes à partir de 1874.


81. INGRES (Jean) - le grand peintre, n. à Montauban, 1780, m. 1867.

- L. a. s. à Lemoyne ; Rome, 16 septembre 1837, 3 p. in-8

Il informe Lemoine qu'il vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. « Tous tes amis d'ici t'en félicitent et que ce petit rouge sur ta boutonnière te fasse reprendre de nouveau et avec courage tes ciseaux, en nous faisant de belles choses, enfin mon vieux ami sache être heureux.»


82. JACQUEMONT Victor) - célèbre voyageur dans l'Inde et écrivain, n. 1801, m. 1832.

- L. a. s. à Beyle ; mardi soir, 22 juin, 2 p. in-4. Au dos l'on voit quelques notes a ut. de Beyle

Curieuse lettre où il parle des corrections qu'il a laites sur un manuscrit que Beyle lui avait soumis.


83. JARNAC (Guy Chabot seigneur de) - guerrier du XVIe siècle, fameux par son duel avec La Châtai- gneraye.

- P. s. sur vélin ; 23 août 1560, 1 p. in-4 oblong. Rare

Reçu de la somme de 680 livres 17 sols 6 deniers pour deux années de ses gages de maire perpétuel de Bordeaux.


84. JUNOT (Andoehe) - duc d'Abrantès, célèbre général des guerres de l'Empire, n. 1771, m. 1813.

- L. a. s. à sa femme ; Lisbonne, 10 octobre 1805, 2 p. in-4

Il lui annonce que l'Empereur est parti de Paris le 24 septembre et qu'il voyage à grandes journées de l'autre côté du Rhin. 11 appelle prés de lui tous ses aides de camp. Il se dispose donc à le rejoindre ; il demande à sa femme si elle veut rentrer à Lisbonne ou à Paris.


85. KELLERMANN (François-Christophe) - duc de Valmy, illustre général républicain, maréchal de l'Empire, n. 1735, m. 1825.

- L. a. s. à Duchene; Mayence, 17 août 1812, 2 p. in-4

Curieuse lettre où il lui confirme sa résolution, de se remarier, mais pas avec M11" Victorine, car les prétentions de ses alentours ont été absurdes et dégoûtantes. « Voulez-vous que je meure d'ennui ché moi? Il me faut donc une compagne qui fasse les honneurs. Ma fille ne peut remplir l'un et l'autre. Les honneurs à table, à la bonne heure, mais du reste, néant. Ainsi il faut vous y attendre.»


86. LA BUSSIÈRE (Charles-Hippolyte) - commis-expéditeur au bureau des détenus du Comité de Salut public, surnommé le Sauveur de la Comédie-Française.

- L. a. s. à Pailoy, 1 p. in-4

Il lui demande une pierre de la Bastille. Il signe La Bussière, secrétaire au département de Police.


87. LA FAYETTE (Gilbert Motier marquis de) - le célèbre général et homme politique, n. 1757, m. 1834.

- L. a. s. à un général; Paris, 23 décembre 1818, 1 p. in-4

Jolie lettre adressée très probablement à Hulin. Il lui exprime l'espoir de voir finir bientôt sa proscription. « J'espère qu'il est superflu de vous assurer de mes dispositions personnelles à cet égard et des sentiments que nos vieux rapports de trois années mémorables ont laissés en moi.»


88. LAMARTINE (Alphonse de) - le grand poète et membre de l'Académie française, n. 1790, m. 1869.

- L. a. s. (à Ponsard), 3 p. in-8

Il dit qu'il ne peut assister au banquet de Vienne, parce que la santé de Mm* de Lamartine le retient à Monceau. « Raphaël est fini. J'en suis à l'histoire. C'est la meilleure préparation à la tribune.»


89. LAMENNAIS (Félicité de) - l'illustre auteur des Paroles d'un Croyant, n. 1782, m. 1854.

- L. a. s. à Ch. Lagrange ; Paris, 7 mars 1838, 3 p. in-8

Magnifique lettre où il déplore les maux si nombreux et la misère à laquelle le pauvre peuple est en proie. Il donnerait la dernière goutte de son sang pour adoucir le sort de ces délaissés. « Puissiez vous dire vrai, mon ami, quand vous me Hâtez que mon dernier livre pourra être de quelque secours à ces hommes que je sens m'être d'autant plus frères en quelque sorte, qu'ils sont plus infortunés ! Ce me serait une joie immense que de l'espérer seulement.»


90. LA ROCHEJAQUELEIN (Henri du Vergier comte de) - un des héros de l'insurrection vendéenne, général en chef en octobre 1793, n. 1772, tué près de Nouaillé le 4 mars 1794.

- P. s., écrite par Desessarts, signée aussi par Lescure ; La Boulaye, 8 juillet 1793, 1/2 p. in-4. Extrêmement rare

Précieuse pièce. -Ils donnent l'ordre de laisser les prisonniers à laFlocelière; les paroisses voisines fourniront à leur subsistance. (Trois jours auparavant La Hochejaquelein avait repris Chatillon- sur-Sèvre sur Westermann : une note au verso, indique que ces prisonniers faisaient partie de l'armée du Nord.)


91. LATOUCHE (Hyacinthe dit Henri de) - célèbre poète et romancier, n. 1785, m. 1851.

- L. a. s. à Mme Desborhes-Valmore; 5octobre 1819, 1 p. in-8

Il accepte l'invitation d'aller la voir dans sa famille. « Il me semble que je m'y présente comme un ami, tant vos écrits m'ont déjà fait connaître et estimer l'auteur.»


92. LAUBESPINE (Claude III de) - seigneur de Hauterive, ministre des affaires étrangères, en 1570, pour l'Allemagne et la Suisse.

- L. a. s. à Chaules IX; La Souterraine, 6 juin 1569, 6 p. in-folio

Pièce historique. -Il mande au Roi la marche que la Reine a faite. S'étant détachée de l'armée pour gagner Limoges elle a rencontré quelques partis ennemis, qu'elle mena toujours battant. L'ennemi se retirant sur Limoges, on gagne le devant résolu à le combattre. Le sieur d'Alluye (Florimond-Robertet) étant mort la Reine demande au Roi son département pour ledit Laubespine ; celui-ci supplie le Roi de l'agréer.


93. LEFEBVRE (François-Joseph) - duc de Dantzig, illustre général républicain et maréchal d'Empire, n. 1755, m. 1820.

- L. a. s. à Klelter; 26 prairial an IV (14 juin 1796), 2 p. in-4

Il lui exprime la joie qu'il ressent de pouvoir le conserver près de lui. « Cela me rend de dix mille fois plus fort, mais je crains de ne pas faire ce que mon courage serait capable si j'avais plus de cavalerie, mais comme les circonstances ne permettent pas de m'en donner davantage j'espère que mes bayonnettes suppléront à défaut.»


94. LESCURE (Louis-Marie marquis de) - capitaine de cavalerie avant la Révolution, un des meilleurs généraux de l'armée vendéenne, n. 1766, m. le 3 novembre 1793.

- P. s.; 15 mars 1793, 1/2 p. in-4. Très rare

Il donne quittance à Pierre Blamlineau son régisseur pour ce qui concerne l'année 1792.


95. LOUIS XVI - roi de France, n. 1754, décapité le 21 janvier 1793.

- L. a. s. ; (6 août 1783), 1/3 de p. in-8. Rare

Il retourne les lettres de M. de Verac ; elles sont tout ce qu'il y a de moins satisfaisantes.


96. MAILLARD (Marie-Thérèse Davoux dite Mlle) - célèbre cantatrice de l'Opéra, qui représenta la déesse Raison dans les l'êtes de la Révolution, n. 1766, m. 1818.

- P. s. ; 9 janvier, 1 p. in-4


97. MAISTRE (Xavier de) - célèbre écrivain, auteur du Voyage autour de. ma chambre, n. 1763, m. 1852.

- L. a. s. ; 21 novembre 1838, 1 p. in-8

Il indique quelques corrections pour une nouvelle édition de ses oeuvres.


98. MALUS (Etienne-Louis) - savant physicien, qui découvrit la polarisation de la lumière par réflexion, membre de l'Institut, n. 1775, m. 1812.

- L. a. s. à M. Dc-rouet; Paris, 20 février 1809, 2 p. in-4.

Belle et rare pièce écrite comme sous-directeur des fortifications.


99. MANET (Edouard) - le grand peintre, n. 1833, m. 1883

- 2 l. a. s. à R. Lesclied, 3 p. in-12.

Jolies pièces.


100. MAQUET (Auguste) - romancier et auteur dramatique, un des plus précieux collaborateurs de Dumas père, n. 1813, m. 1888.

- L. a. s. à Dumas père ; dimanche, 11 décembre 1853, 1p. in-8

Il accepte de grand coeur d'écrire avec lui la suite des Quarante- cinq, de Monte-Christo et de tous leurs autres livres. « Mais il est indispensable, croyez-moi, pour nous rendre l'esprit net, d'appurer nos comptes et d'en finir une bonne fois.»


101. MARAT (Jean-Paul) - fameux publiciste, député de Paris à la Convention, n. 1743, assassiné par Charlotte Corday en 1793.

- P. a. s. ; Paris, 17 avril 1779, 1/2 p. in-8 oblong

Curieuse pièce. -Il a reçu de M. de Xansouty deux louis d'or pour ses honoraires de deux consultations.


102. MARCEAU (Trancois-Séverin Desgraviers) - un des plus illustres généraux des guerres de la République, u. 1769, blessé mortellement près d'Alten- kirchen, en 1796.

- L. s. à Kleber ; Coblenz, 7 pluviôse an III (26 janvier 1795), 2 p. in-folio, tète et vignette imprimées

Intéressante lettre, pleine de témoignages de la plus cordiale amitié. Il lui reproche de lui avoir confié le commandement d'une autre division et se plaint de ce surcroît de responsabilités


103. MARS (Hippolyte Boutet dite Mlle) - la célèbre sociétaire du Théâtre-Français, n. 1779, m. 1847.

- L. a. s. à G. Dugazon ; samedi, 1 p. in-8

Curieuse pièce. -« Rossini vient demain chez moi. Peut-être fera-t-il un peu de musique. Est-ce que vous seriez assez aimable pour me prêter votre piano, carie mien est un peu chaudron.»


104. MASSÉNA (André) - duc de Rivoli, prince d'Essling, illustre général républicain et maréchal d'Empire, n. 1758, m. 1817.

- L. s. à Soult; quartier-général de Zurich, 24 vendémiaire an VIII, 1 p. in-4, tète et vignette imprimées

Il ordonne à l'adjudant-général Reille de se rendre près de lui. 11 connaît le pays et pourra être quelque utilité. Il est particulièrement chargé de surveiller les mouvements du général Souwaroff.


105. MASSÉNA (André)

- L. a. s. au commandant de la place de Milan ; quartier-général de Milan, 22 messidor an VIII (11 juillet 1800), 1 p. in-8

Curieux billet ainsi conçu : « Au nom de Dieu, mon cher commandant, débarrassé-moy de la femme qui vous remettra la présente et de l'ennuyeux Pomanti (?). Signifiés lui qu'il ait a laisser cette femme tranquille, ou bien je l'enverrai si loin que je n'entendrai plus parler de lui.»


106. MASSÉNA (André)

- L. s. au général Turreau; quartier-général de Zurich, 8 frumaire an VIII, 1 p. in-folio, tête et vignette imprimées

Il lui annonce qu'il va prendre le commandement de l'armée d'Italie ; ce n'est pas sans regret qu'il quitte l'armée du Danube, qui a fait de si grandes choses. Il désire resserrer les liens de bienveillance cordiale et franche qui doit toujours unir les militaires.


107. MAZARIN (Jules cardinal) - le grand ministre de Louis XIV, n. 1602, m. 1661.

- L. s. en italien, avec la souscription aut. à M. de Massimi à Madrid ; Paris, 4 janvier 1658, 1 p. in-4. Jolie pièce


108. MÉNAGEOT (François-Guillaume) - peintre d'histoire, élève de Boucher, directeur de l'Ecole de France à Rome, membre de l'Institut, n. 1744, m. 1816.

- L. a. s. ; Rome, 30 juin 1790, 4 p. pl. in-folio

Superbe lettre entièrement consacrée aux travaux des pensionnaires de l'Ecole de Rome, notamment à ceux de Desmarais. 11 raconte l'aventure de Girodet, emprisonné quelques instants au château Saint-Ange pour avoir bousculé un factionnaire, etc.


109. MÉRIMÉE (Prosper) - le célèbre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1803, m. 1870.

- 4 l. a. à Beyle dont deux signées des initiales; une seule est datée de 1825, 6 p. in-4 ou in-8. Deux pièces portent au dos des annotations aut. de Beyle

Dans la première il le félicite sur l'Histoire de la peinture en Jtalie. Dans une autre il se déclare impuissant à lui trouver une épigraphe pour tous les chapitres de sou volume ; en revanche il lui donne des conseils pour la publicité d'une de ses oeuvres. 11 est d'avis que Beyle doit la signer. « Vous ne pouvez pas changer votre style cassant, et tous vos lecteurs vous reconnaîtront. On dira M. B. a eu honte de signer même son nom supposé, donc il a honte de son roman -donc le roman est mauvais -donc ne le lisons pas concluront ceux qui entendront ces conclusions. » Mérimée est d'avis de supprimer le sous-titre ou le faubourg Saint- Germain ; il voudrait un titre où le mot d'amour fut prononcé ; ce serait une suite au livre De l'amour.


110. MICHELET (Jules) - le célèbre historien, membre de l'Institut, n. 1798, m. 1874.

- 48 l. a. s. à M. Mouttet; 1861-1872, 100 p. environ in-8

Intéressante correspondance. La plupart des lettres sont relatives aux ouvrages de Michelet, à qui M. Mouttet prêtait des documents. Cette correspondance montre les procédés de travail du grand historien.


111. MIRABEAU (Gabriel comte de) - le plus grand orateur de la Révolution, n. 1749, m. 1791.

- L. a. s. à l'abbé de Laehau ; 16 août 1790, 2 p. in-8

Curieuse lettre qui montre Mirabeau bibliophile. Il charge l'abbé de Laehau de décider s'il vaut mieux acheter un livre sur papier de hollande ou sur papier satiné. Les prix sont de 6 louis 1/2 pour le premier et 20 louis pour le second. « Je lui demande à lui- même de vouloir bien me dire si pour un cabinet fort soigné, mais non magnifique, il me conseille cette dépense.»


112. MEURICE (Paul) - écrivain et auteur dramatique, ami de Victor Hugo, n. 1820, m. 1905.

- L. a. s. 1 p. in-8

Jolie lettre écrite après la mort île Baudelaire. Il donne quelques renseignements sur l'auteur des Fleurs du mal.


113. MOLE (François-René) - célèbre artiste dramatique, membre de 1 Institut, n. 1734, m. 1802.

- L. a. s. ; Lyon, 29 septembre 1787, 4 p. in-4

Intéressante lettre relative aux représentations du Séducteur; la pièce a été applaudie à Toulouse et à Marseille, M"* Contât y a joué Orphise avec sa grâce ordinaire.


114. MONNIER (Marie-Thérèse Richard de Ruffey marquise de) - la célèbre maîtresse de Mirabeau, n. 1754, m. 1789.

- L. a. s. Richard, de Monnier (à Boucher) ; 2 février 1780, 1 p. in-4

Belle lettre relative à sa fille. Elle lui cherche un couvent à Paris, mais elle ne tient pas à l'un plus qu'à l'autre, pourvu que son enfant soit bien et que la pension ne soit pas trop élevée ; ce qu'elle veut c'est que sa mère ne s'empare pas de sa fille. -La pièce porte une note aut. de Lucas de Montigny, fils adoptif de Mirabeau.


115. MONNIER (Henry) - célèbre acteur et caricaturiste, créateur du type de Joseph Prudhomme, n. 1799, m. 1877.

- L. a. s. à Amant ; jeudi, 29 août 1839, 1 p. in-4. Croquis à la plume

Il lui offre de le lithographier dans le nouveau rôle qu'il vient de créer. Sa lettre est terminée par un joli croquis où Monnier s'est représenté vu de trois quarts.


116. MONTANÉ (Jacques-Bernard-Marie) - président du Tribunal révolutionnaire au moment du procès de Charlotte Corday, remplacé par Herman.

- L. s. aux membres du comité de législation; 2 germinal an 111 (22 mars 1795), 2 p. in-fol.

Il demande un congé de 5 ou (i décades pour se rendre à Toulouse, sa patrie d'adoption, pour rétablir ses affaires privées, qui ont beaucoup souffert pendant sa détention. Il donne quelques renseignements utiles pour sa biographie. 11 a exercé pendant 18 ans à Toulouse, les fonctions de lieutenant civil et criminel de la sénéchaussée. Il exerçait depuis deux ans les fonctions de juge de paix quand il fut appelé en mars 1793 à la présidence du tribunal révolutionnaire. Après 13 mois et demi d'une longue et injuste détention, la Convention l'a nommé vice-président du tribunal civil du 3e arrondissement.


117. MURAT (Caroline Bonaparte) - soeur De Napoléon Ier, épouse de J. Murat, n. 1782, m. 1839.

- L. a. s. Caroline à sa bonne Sylvie ; Trieste, 29 novembre 1824, 1 p. 1/2 in-8

Elle lui parle du temps qu'elles ont vécu à Frohsdorf; c'est triste et solitaire, mais combien vivant en comparaison de l'existence qu'elle mène actuellement.


118. MUSSET ( Alfred de) - un des plus grands poètes du xixe siècle, n. 1810, ni. 1857.

- L. a. s. à Beyle ; s. d., 1 p. in-4

Il le remercie, à tout hasard, d'un livre qu'il a reçu. « Il y a moitié autant de niaiserie que de franchise à vous demander si un livre intitulé De l'Amour est de vous. C'est un îles livres qui m'ont donné le plus d'envie de les relire. » Il exprime le désir d'avoir des relations avec lui autrement que par leurs libraires. Au dos, au milieu d'une note aut. de Beyle, « M. de Musset, 12 mars. On me le dit machiavélique à l'égard du grand Hugo.»


119. NAIGEON (Jacques-André) - philosophe, éditeur de Diderot, membre de l'Académie française, n. 1738, m. 1810.

- L. a. s. ; s. d., 1 p. in-4. La partie blanche du haut de la lettre a été coupée

Intéressante lettre relative au logement qu'il avait demandé au Directoire. « Je vous prie d'observer, ainsi que je l'ai dit au c. directeur Revellière-Lepeaux, que la vieillesse me tallonne, qu'elle m'atteindra avant peu, que ma tète et mon corps sont également fatigués par une vie consacrée à l'élude et à la méditation, qu'il reste à la Parque bien peu de quoi filer et que si vous tardez beaucoup à me donner un azile où le fils de l'homme puisse reposer sa tête, il pourra très bien arriver que j'obtiendrai un logement lorsque je ne serai plus qu'un peu de poussière.»


120. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- L. s. Bonaparte avec quatre mots aut. ; Paris, 4 pluviôse an VIII 24 janvier 1800), 3/4 de p. in-4. Jolie vignette de Priïdhon

Il prie le ministre de la guerre d'ordonner que l'adjuilant-géné- ral Baciocehi soit envoyé en Corse pour une mission particulier.


121. NEY (Michel) - duc d'Elchingen, prince de la Mos- kowa, illustre maréchal d'Empire, n. 1769, fusillé en 1815.

- L. a. s. au général Freytag; quartier-général de Landau, 12 vendémiaire an VIH (4 octobre 1^99), 1 p. in-4

Il lui demande d'employer en qualité de sous-lieutenant, le maréchal des logis en chef Schwab, qui a servi avec lui au 4" régiment de hussards.


122. NOBLESSE

- 180 pièces

Familles Saint-Pol, de Biron, Maillé-Brézé, Galliffet, de la Baume, d'Aubeterre, de Brancas, etc... La plupart de ces pièces sont, du début du xvii° siècle. Intéressant dossier.


123. ORLÉANS (Louis-Philippe-Joseph duc d') - dit Philippe-Egalité., député de Paris à la Convention, où il vota la mort de Louis XVI, père du roi Louis-Philippe, n. 1747, décapité le 6 novembre 1793.

- L. a. s. ; Paris, ce 24, 1 p. in-4

Belle et rare lettre relative à la constitution d'une rente viagère, car il désire augmenter son revenu.


124. PAJOU (Augustin) - le gracieux sculpteur, membre de l'Institut, n. 1730, m. 1809.

- L. a. s. ; 23 août 1779, 4 p. in-folio

Superbe lettre où il réclame avec fermeté le règlement des sommes qui lui sont dues pour des travaux commandés par M. de Marigny. Il proteste contre l'accusation d'avoir majoré ses prix; s'il a accepté une réduction c'était pour en terminer. « Or je vous proteste que ma réputation d'honnête homme dans toute l'étendue du terme m'est au moins aussi chère et aussi précieuse que celle de bon artiste.»


125. PIRON (Alexis) - le célèbre poète grivois, n. à Dijon, 1689, m. 1773.

- L. a. s.; 3 novembre 1749, 4 p. in-4. Rare aut. sig

Très curieuse lettre où il raconte de quelle manière un de leurs amis, M. de Garvoisin, a épousé une « tille d'argent » qui lui apportait 60.000 livres de rente, que le nouveau millionnaire a voulu les prendre avec lui dans son hôtel d'où il a fallu déguerpir le lendemain. Sa femme en a fait une grave maladie; elle en a conservé un dérangement d'esprit et de la paralysie.


126. PIRON (Alexis)

- L. aut. à M. de Fontette, mardi matin, 2 p. 1/2 in-4

Il a reçu le gibier qu'il lui a envoyé. Il arrive si à propos qu'il est persuadé que lorsqu'il mourra il. de Fontette lui enverra, la veille, une pinte d'eau bénite. Le grand président au grand conseil lui a envoyé deux feuillettes de sorte que l'on pourvoit au buffet et à la table. Il ne peut remercier qu'en monnaie de singe, c'est-à-dire de celle du Parnasse. A ce propos il a fait son épitaphe : Cil qui cv gît, ne se soucia d'être Marchand, commis, soldat, robin, ni prêtre - Il véquit nul -en quoi certes il fit bien Car ici bas, bien fou qui se propose Formé de rien, pour redevenir rien; De figurer et d'être quelque chose.


127. POLIGNAC (Melchior cardinal de) - diplomate, membre de l'Académie française, n. 1661, m. 1741.

- L. a. s. ; Frascati, 9 octobre 1.727, 3 p. in-4

Superbe lettre où il parle des jansénistes, d'un livre de M. de Ramsay ; il ne croyait pas qu'après Télémaque on pût dire quelque chose de nouveau sur cette matière, etc...


128. PONSARD (François) - célèbre auteur dramatique, auteur du Lion amoureux, membre de l'Académie française, n. 1814, m. 1867.

- L. a. s. (à Mme Ratazzi) ; Paris, 30 septembre, 2 p. 1/2 in-8

Il la remercie de la photographie qu'elle lui a envoyée ; elle lui rappelle de doux ou mélancoliques souvenirs, mais poétiques et émouvants. Villemessant offre de déclarer, dans le Figaro, qu'il n'a pas voulu attaquer Mmt Rattazzi, mais son nom a été prononcé, l'excuse est puérile... Comptez que je vous ferai connaître sous votre vraie physionomie, c'est-à-dire noble et honorable -un peu enfant -mais essentiellement noble et honorable.


129. PROUDllON (Pierre-Joseph) - le célèbre écrivain socialiste, n. 1806, m. 1865.

- L. a. s. à Pilhes, 1 p. pi. in-4

Belle lettre, où après lui avoir annoncé l'envoi d'un acompte sur l'impression de la Solution du problème social, il lui parle de la répression de l'insurrection lyonnaise; il en est heureux parce que tout ce qui pouvait être tenté en province, aurait eu pour effet d'empirer leur situation. Intéressantes appréciations sur le gouvernement.


130. QUATREMÈRE DISJONVAL (Denis-Bernard) - chimiste et physicien, membre de l'Académie des sciences, n. 1754, m. 1830.

- L. a. s. à Milet-Mureau ; La Haye, 10 prairial an VII (29 mai 1799), 8 p. in-folio. La dernière partie de la 8° page est occupée par un long post-scriptum aut. sig. de Brune

Très intéressante lettre où il fait le récit de ses travaux et de ses voyages. Parmi ses découvertes, il faut noter le moyen infaillible de prévoir le temps pluvieux plusieurs jours à l'avance. 11 termine en demandant à être incorporé dans l'armée du Nord.


131. RACHEL (Elisa Félix dite) - la grande tragédienne, n. 1821, m. 1858.

- L. a. s. ; Brême, 13 septembre 1850, 4 p. in-8

Belle lettre où elle raconte le succès de sa tournée eu Allemagne : « Ma route est une allée de fleurs, les rois et les reines et même les princesses me comblent. Les détails je vous les donnerai à Paris, sans quoi vous ne viendriez peut-être plus me voir et je ne pense pas que vous ayez quelque velléité de vouloir, comme Caussidière, faire de l'ordre avec du désordre. (Le jeu de mots n'est décidément pas bon; je ne le ferai plus papa.) » Sa tournée doit encore se prolonger pendant deux mois ot demi et cette pensée lui ferait verser un torrent de larmes si elle ne songeait que, dans l'intérêt de son art, elle ne devait les garder, « car je vous assure qu'on les vend chers par ici et on doit y penser à deux fois quand il s'agit d'en répandre pour rien ». Elle le quitte pour écrire à sa nichée et même à sa couvée.


132. RACHEL (Elisa Félix, dite)

- L. a. s., 1 p. in-8

Curieuse lettre de rupture avec un amant. Elle s'aperçoit, un peu tard, qu'il manque de politesse, mais, elle espère qu'il aura la délicatesse de lui rendre la clé de son appartement. « Certes elle ne passera pas de sitôt (j'y ferais tout mon possible au moins) en de nouvelles mains, mais en toute sûreté elle ne fera que gagner en changeant de maître.»


133. ROBERT (Léopold) - le grand peintre, auteur des Moissonneurs, n. 1794, m. 1835.

- L. a. s. au sculpteur Lemoyne; Venise, 3 octobre 1834, 4 p. in-4. Rare

Superbe lettre dans laquelle Léolpokl Robert parle de ses oeuvres. Il y montre avec quelle conscience il travaillait et la susceptibilité de son caractère. Il reproche à Lemoyne de l'avoir plai- santé en lui disant qu'il était heureux de faire de la belle peinture et de ne pas se ruiner à ce jeu-là. « Pourquoi penserais-je que sans raison tu as voulu me faire de la peine. Chacun a son organisation. ha mienne est de me consacrer entièrement à une chose pour qu'elle arrive à avoir un attrait positif pour moi : je ne sais si en la comparant à d'autres, cette organisation on la trouverait heureuse, quoiqu'il en soit je l'ai et je dois la garder. Et cela sans autre ambition que de chercher à rendre quelque chose que je crois avoir, mais qui ne peut sortir que bien difficilement. » Son séjour à Venise l'a rendu plus réfléchi, il peut paraître bizarre, mais il n'est pas misanthrope. Intéressants détails sur ses oeuvres et sur son caractère.


134. ROCHEFORT (Henri) - le célèbre écrivain et publiciste.

- L. a. s. à M. Habeneck; Saint-Martin de Ré, 10 octobre 1872, 3 p. in-8

Curieuse lettre relative à sa condamnation pour outrage à l'Assemblée nationale. Le jugement du conseil de guerre est illégal, mais il préfère tout plutôt que de se retrouver devant les membres du conseil de guerre, ignorants comme les carpes du Rhin qu'ils n'ont pas su prendre. «Je me suis laissé mettre au chemin de fer comme un colis, sans m'occuper de ma destination et sans rien demander à personne. La commission des grâces n'a donc pas à statuer sur le pourvoi d'un homme qui aimerait mieux crever dans le salpêtre d'une casemate que d'écrire un mot à ces êtres.»


135. SACY (Samuel-Ustazade Silvkstre de) - écrivain et publiciste, éditeur des Lettres de Mme de Sévi- gné, membre de l'Académie française, n. 1801, m. 1879.

- L. a. s. (àBertin); Noyon, 15 septembre, 4 p. in-8

Jolie lettre où il lui donne de piquants détails sur sa santé et lui demande un délai avant de reprendre son service au journal.


136. SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin) - célèbre poète et critique, membre de l'Académie française, n. 1804, m. 1869.

- L. a. s. ; jeudi, 3 p. in-8

Curieuse lettre relative à un article sur Topffer qu'il avait remis à Bùloz, après des pourparlers avec un autre éditeur.


137. SAND (George) - la grande romancière, n. 1804, m. 1876.

- L. a. s. à une dame ; Noliant, mardi soir, 4 p. in-8

Elle a suivi ses conseils et s'est efforcé d'écrire, non une déclara- tion politique, mais un plaidoyer pour la morale et la justice. Elle s'est adressée aux modérés, quoiqu'un peu égoïstes et poltrons, parce qu'eux seuls peuvent contrebalancer l'influence des réactionnaires.


138. SAND (George)

- L. a. s. à Ponsard, 1 p. in-8

Elle envie son bonheur de pouvoir travailler où et quand il veut, aussi fait-il des chefs-d'oeuvre, « tandis que nous tâtonnons sans rien saisir. La gloire et le succès vous n'en êtes pas l'esclave, n'est-il pas vrai ? Mais la douceur de cultiver l'art qu'on aime est grande et vous devez la sentir grandement ».


139. SAND (George)

- L. a. s. au marquis de Custine, 2 p. in-8

Elle lui annonce qu'elle ira frapper à sa porte, accompagnée d'une caravane. « Eugène Delacroix qui [est] un des héros ordinaires de nos cavalcades à âne devait nous accompagner. Auto- risez-moi à vous le conduire. C'est un de mes vieux amis et un homme parfaitement aimable. Chopin sera aussi île la partie.»


140. SCHEURER-KESTNER (Auguste) - sénateur, un des promoteurs de la révision du procès Dreyfus, ii. 1833, m. 1899.

- L. a. s. à un ami ; Paris, 18 février 1896, 3 p. 1/2 in-8

Curieuse lettre où il explique son altitude et celle du Sénat, vis- à-vis du cabinet Bourgeois ; celui-ci ne devait pas se solidariser avec M. Ricard « qui a fait une infamie ». Le Président de la République aurait dû conseiller le débarquement de M. Ricard. «Tout cela est fâcheux et inquiétant, mais il faut en finir avec la guerre de couteaux contre les opportunistes. C'est là qu'est le mal! par ailleurs. Ou a tué successivement Oambetta, Ferry, Floquet, R ouvrer. Freycinet, Roche. Quelle consommation d'hommes! et le peuple français encore si bête qu'il croit qu'on a bien fait et que ces hommes méritaient d'être exclus. » (Le ministère Bourgeois fut renversé par un vote du Sénat le 23 avril suivant.)


141. SCHNETZ (Victor) - célèbre peintre d'histoire, n. 1787, m. 1870.

- L. a. s. ; Rome, 15 mars 1845, 4 p. in-8

Très belle lettre où Schnetz raconte ce qui se passe d'intéressant à Rome : Maladie de l'ambassadeur de France, appréciation sur les attachés d'ambassade, vente de la collection du cardinal Fesch, détails sur ses travaux et sur son administration, etc...


142. SCHVVENDT (Etienne-François-Joseph) - subdélégué de l'intendant d'Alsace, député du Tiers-État de la ville de Strasbourg aux États-Généraux, n. à Strasbourg, 1748, m. 1820.

- 75 lettres au baron de Dietrich; Strasbourg, Versailles, Paris, 13 janvier 1780.-4 août 1792, 150 p. env. in-folio ou in-4. Beaucoup de ces lettres ne sont que signées, quelques-unes n ont pas de signatures et sont de la main d'un secrétaire mais le plus grand nombre sont aut. sig

Le 29 août 1789 il le félicite sur les nouvelles fonctions qu'il va remplir Le Ie*' novembre 1789 il signale les bruits que les princes, joints aux privilégiés, vont opérer une révolution en Alsace. Le 7 décembre 1789 il le prévient qu'un député d'Alsace doit présenter quelques réclamations; il lui promet d'y avoir l'oeil. Il espère sauvegarder les jurandes, mais 11 n'en peut répondre vu l'esprit de liberté qui règne dans l'Assemblée. 11 lui donne de minutieuses instructions pour procéder à l'élection d'un député; Schwendt lait ressortir qu'il n'a pas de fortune ; .il ambitionne la place de trésorier-général du département de Strasbourg. Information sur la formation des districts et des départements. Le Boi va nommer des commissaires pour procéder à la division des provinces. « Plus les ennemis de la Révolution chercheront à la contrarier, plus il faut leur opposer d'énergie, mais toujours, en évitant tout ce qui peut troubler l'ordre et en ramenant les esprits au désir de la tranquillité publique. » Nous combattons icy. Nous avons eu hier [12 avril 1790] une séance fort chaude dont l'objet est continué à -aujourd'hui. 11 est question de mettre les biens ecclésiastiques entre les mains des assemblées, et de salarier les ministres des autels. Le clergé a croisé de toute manière cette question et demande qu'on décrète d'abord que la religion catholique est la religion d'État et la seule dont le culte puisse être public. Vous semés combien cette proposition a de conséquence. (Sous une forte rature ou lit, à la place des mots a de conséquence: est combattue d'après les principes de l'Assemblée, mais néanmoins on rend hommage à la religion catholique.) Le 15 avril 1790 Schwendt fait le récit d'un attentat dirigé contre Mirabeau-Tonneau. « Il passait avec M. de Gazalés sur la terrasse des Tuileries; ou criait derrière lui coquin. Il se retourne, trouve Le propos mauvais. Lu homme vint à lui, lui montrant le poing. Il tire son épée, le peuple le presse, la garde nationale arrive et le débarrasse, il se sauve dans une maison et est obligé de passer par le moyen d'une échelle par-dessus le mur pour entrer dans le jardin des feuillants.» Une aventure semblable est arrivée à l'abbé Maurv. La raison de ces attentats est la résistance au décret sur les biens du clergé et leur aristocratie bien connue. Le 16 avril il signale l'empressement du publie à souscrire aux assignats ; le prix de l'argent a diminué de 2%; à Londres on s'arrache les traites sur Paris. Une seule lettre est de 1792 ; elle est du 4 août et d'un grand intérêt. Elle est entièrement consacrée aux menées des Marseillais et des sections de Paris destinées à influencer l'Assemblée pour obtenir le vote de la déchéance du lloi. Ils espèrent que leurs concitoyens se déclareront contre ce bouleversement de la constitution, de la justice et de la raison. « Calculés les suites de cet odieux complot et pleurons sur le sort de notre malheureuse patrie. Restera-t-il beaucoup de gens honnêtes à la tête et au sein de nos armées ? Si elles se débandent que deviendront-elles ! Et quel est l'honnête homme qui voudra tenir à la chose publique gouvernée par des pirates qui seront en exécration à leurs contemporains comme à la postérité. Paris sera une seconde Ninive. » La plupart des lettres traitent des affaires de la ville de Strasbourg ; elles contiennent également des vues générales sur la conduite de la Révolution, des récits des séances de l'Assemblée nationale, des appréciations sur l'esprit public, des anecdotes, des réflexions personnelles qui font de ce dossier une source historique d'une grande valeur.


143. SCRIBE (Eugène) - le fécond auteur dramatique, membre de l'Académie française, n. 1791, m. 1861.

- Mon fils est là, romance, pièce de vers put. si»., 2 p. in-8. Jolie pièce


144. SCRIBE (Eugène)

- L. a. s., 6 p. in-8

Très curieuse lettre toute relative au livret d'un opéra dont la musique devait être écrite par Verdi. L'oeuvre devait s'appeler le Duc D'Albe et se passer dans les Flandres ; elle fut transformée en Charles de Monlfort ; les Siciliens remplacèrent les Flamands et eut pour dénouement les vêpres siciliennes, etc. Cette lettre est des plus importantes pour étudier les procédés de travail de Scribe.


145. STAEL-HOLSTEIN (Germaine-Anne Necker baronne de) - l'illustre auteur de Corinne, n. 1766, m. 1817.

- L. aut. à la suite d'une lettre de 3 p. in-4°de Mmc Yigée-Le Brun adressée â sa fille; 12 septembre, 1 p. in-4

Elle exprime le désir de la connaître. Sa mère a fait de Corinne un dessin bien plus poétique que son ouvrage. Mmo Vigée Le Brun félicite sa fille de prendre goût à la peinture ; c'est une occupation qui console de bien des peines. « Je viens de l'éprouver plus fortement que jamais. Tu ne peux avoir l'idée des jouissances que j'ai ressenties dans mes courses en Suisse, des tableaux sans cesse si variés, si pittoresques, que de choses j'aurais à te dire.»


146. STOFFLET (Nicolas) - garde-chasse avant la Révolution, major-général de l'armée catholique et royale, successeur de La Rochejaquelein, n. à Lunéville, 1752, fusillé à Angers, 14 février 1796.

- P. s. ; La Morosière, 17 octobre 1795, 1/2 p. in-4 oblong. Très rare

Ordre de fournir au nommé Boitteau une charge de blé et un mouton tous les 15 jours.


147. TAINE (Hippolyte) - le célèbre philosophe membre de l'Académie française, n. 1828, m. 1893.

- L. a. s. ; Paris, 6 décembre, 3 p. in-8

Intéressante lettre toute relative à son travail sur la dévolution française, il propose d'éditer un premier volume et donne la composition des chapitres. li voudrait ne paraître qu'en mars 1878, « afin d'avoir le loisir de faire une révision scrupuleuse et aussi pour éviter a mon livre l'apparence d'une manoeuvre de parti. Je désire gauler ma position purement historique et scientifique. Il me déplairait beaucoup d'être enrôlé dans la polémique courante.»


148. TALLARD (Camille d'HOSTUN comte de) - marquis de la Baume, duc d'Hostun maréchal de France, n. 1652, m. 1728.

- L. a. s.; Londres, 20 janvier 1701, 2 p. in-folio. Très rare

Il recommande Mlle de Malose afin qu'elle ait la liberté de retirer le peu de légitime qui lui est due par sa famille.


149. TALLEYRAND (Charles-Maurice de) - prince de Bénévenl, le fameux diplomate, n. 1754, m. 1838.

- L. a. s. ; Valençay, 25 juillet 1820), 3 p. 1/2 in-4

Curieuse lettre où il apprécie les événements d'Italie. « La force mystérieuse de la légitimité se perd chaque jour, et elle-même se perd parce qu'elle n a jamais été comprise. Tous les hommes de révolution la réduisent à être un moyen de conservation pour la puissance des rois, tandis que c'est surtout un élément nécessaire de repos et de bonheur pour les peuples, tandis que c'est la garantie la plus solide et j'oserais dire la seule de l'existence des nations et de leur durée. La légitimité des rois, ou pour mieux dire la légitimité des gouvernements est la sauvegarde des nations et c'est pour cela qu'elle est sacrée. » Longue dissertation sur la légitimité des gouvernements. « Tout cela est bel et bon : mais il faut que Madame la duchesse de Berri accouche d'un garçon ; je le désire de tout mon coeur; c'est la formule de politesse que j'emploie pour finir les lettres que j'écris aux personnes que j'aime et qui pensent comme moi ». -On a joint une lettre de Mmf de Talleyrand.


150. TALLIEN (Thérésia Cabarrus Mme) - plus tard princesse de Cliimay, une des femmes les plus célèbres de la Révolution, n. 1773, m. 1835.

- L. a. s. C. princesse de Cliimay à M. de Rayneval ; 19 novembre 1817, 1 p. in-4

Elle le remercie des bontés qu'il a eues pour son gendre M. de Narbonne-Pelet. «Mais je vous dirai, Monsieur, que la perte absolue de ma fortune personnelle place ma fille, son mari et bientôt trois enfants, dans la plus horrible situation, qu'une place quelque modique qu'elle soit devient son unique espérance et que s'ils ne l'obtiennent pas, ils succomberont à l'excès de leur douleur, car me trouvant accablée par des charges contractées lorsque je comptais sur la rentrée de ma dot, je ne pourrai pas, quelques efforts que je fasse et quelques sacrifices que je m'impose, subvenir à leurs besoins.»


151. THIERS (Adolphe) - le grand homme d'Etat et historien, président de la Répubique française, n. 1797, m. 1877.

- L. a. s. ; Paris, 5 mars 1836, 3 p., 1/2 in-8

Intéressante lettre, écrite probablement à l'ambassadeur de France en Espagne, Thiers approuve absolument sa conduite et s'en rapporte à lui pour l'imprévu. Il ne négligera rien pour l'exécution loyale et même zélée du traité de la quadruple alliance. « Je l'avoue cependant, les événemens qui semblent se préparer dans la péninsule sont de nature à nous rendre fort réservés. Je vous engage donc à l'être beaucoup.»


152. TURGOT (Anne-Roberl-Jaeques) - l'illustre économiste et nomme d'Etat, n. 1727, m. 1781.

- L. a. s. ; Paris, 6 mars (1778), 1 p. 1/2 in-4

Il a entendu parler, avec grand éloge, par M. d'Alembert, du buste de Molière par Houdon. Il a beaucoup de curiosité de voir cet ouvrage : il se rendra à l'atelier du sculpteur dès que son état lui permettra de sortir.


153. VAUFRELAND (Vietor-Fortuné vicomte de) - général, qui prit part aux campagnes d'Allemagne et d'Italie, n. 1764, m. 1832.

- 1p 2 p. s. par Pille, commissaire de l'organisation et du mouvement des armées de terre; 14 brumaire et 4 fructidor an III, 2 p. in-folio, tète et vignette imprimées.

- 2° 7 l. ou p. s. par le général Vaufreland ; an VIII-an XII 10 p. in-folio. Intéressant dossier

Nominations aux emplois d'adjudant-général chef de brigade et de général de brigade pour Victor-Fortune Piscatory Vaufreland.


154. VERGNIAUD (Pierre-Victurnien) - illustre conventionnel girondin, n. à Limoges, 1753, décapité 1793.

- Pièce sig., signée aussi par son collègue Gcadet ; Paris, 11 octobre 1792, 1 p. in-fol., sceau. Rare

Ampliation d'un décret de la Convention relatif aux religieuses dont le traitement n'excède pas mille livres et qui ne sont point comprises dans le décret du 27 septembre dernier, portant que la pension des ecclésiastiques ou moines non employés ne sera plus payée d'avance.


155. VERNET (Carie) - célèbre peintre, membre de l'Institut, n. 1758, m. 1835.

- L. a. s. à La Chabeaussière ; 10 juillet 1817, I p. in-8

Il s'excuse d'être très en retard dans le paiement de ses cotisations ; il promet de donner sous peu un fort acompte et de se libérer rapidement.


156. VEUILLOT (Louis) - le célèbre écrivain catholique, n. 1813, m. 1883.

- L. a. s. à un ami ; s. d. 8 p. in-8

Curieuse lettre écrite d'Afrique, où il était allé pour étudier et pour soutenir l'oeuvre religieuse. Son impuissance le désespère, il ne peut parler sous peine de désobliger ceux qu'il voudrait servir. « Quelquefois, Monseigneur me dit en riant qu'il veut me tonsurer, me faire diacre dans six mois, et prêtre dans un an. Il me vient des envies de le prendre au sérieux, de me jeter à ses pieds, de m'enfermer dans son pauvre séminaire, d'apprendre l'arabe et d'aller ensuite m'enfermer dans une de ces prisons qu'on nomme les paroisses de l'Algérie pour n'en plus sortir. Mais je vois de bons prêtres se rebuter après six mois de ce rude service ; que serait-ce donc de moi, qui m'épouvante de ces pensées vigoureuses aussitôt que je les ai formées. '>.


157. VILLARET-JOYEUSE (Louis-Thomas de) - vice-amical qui commanda la flotte française lors du combat du 13 prairial an II, n. 1750, m. 1812.

- L. a. s. au préfet maritime de Brest ; en rade de Brest, à bord du vaisseau VOcéan, 1er messidor an IX, 1 p. 1/2 in-4, tête el vignette imprimées

Il le prie d'augmenter la force de la frégatte espagnole la Soledad faisan t partie de la division espagnole placée sous ses ordres.


158. VINCENT (François-André) - peintre d'histoire et graveur, membre de l'Institut, n. 1746, m. 1816.

- L. a. s. au peintre Guérin ; Paris, 14 brumaire an XIII (5 novembre 1804), 3 p. 1/2 in-4

Belle lettre dans laquelle Vincent exprime tout le chagrin que lui cause la mort, à Rome, d'un de ses élèves. Il demande à Guérin des éclaircissements sur les ennuis qu'il éprouve à l'école de Rome.


159. ZOLA (Emile) - le célèbre romancier, n. 1840, m. 1902.

- L. a. s. ; Medan, 4 septembre 1882, 3 p. in-8

Lettre littéraire sur la signification du mot naturalisme, Taine Ta employé quelque part, Montaigne a parlé de la nécessité de naturaliser l'art, etc... Zola demande qu'on ne parle pas du Voeu d'une morte, ni des Mystères de Marseille, qui n'ont aucune valeur, etc... 11 déclare que la doctrine positiviste et la méthode expérimentale sont les outils qui trompent le moins. « Seulement, dans l'application, il faut admettre l'hypothèse et c'est par l'hypothèse qu'on marche en avant. Elle reste fatalement notre domaine à nous autres écrivains..


160.

- P. s. par d'ALEMBERT, avec 3 lignes aut., Foncemagne et l'abbé de Boismont; Paris, 15 décembre 1774, 6 p. in-folio

Contrat passé entre l'Académie française et le sieur Demonville, son libraire-imprimeur, pour la publication des ouvrages de l'Académie française.


161.

- L. a. s. de Landon, signée aussi par Delagardette, E. dois, F. Lemot, C. Thévenin, A. Taunay et P. Bridan, élèves de la ci-devant Académie de Rome ; Paris, 24 ventôse an IV, 1 p. in-4

Conformément à la loi du 1" juillet 1793, qui leur assigne un traitement temporaire comme élève de l'ancienne Académie de Rome, ils demandent qu'on leur fasse délivrer le mandat nécessaire pour recevoir ce qui leur est dû pour le mois de ventôse.


162.

- 115 pièces

La Moricière, maréchal de Lauriston, Vaillant, Valée, général Oudinot, Gérard, Favier, Flahaut, Belleisle, Duperré, Régnault de Saint-Jean-d'Angely, Savary, Hamelin, Castellane, Custine, Castries, Bourmont, Beurnonville, Soult, Macdonald, Moreau, Montholon, Mar mont, Mortier, etc.


163.

- Pièce, sur vélin; (Paris ?), 20 octobre 1383, 1 p. grand in-folio

Intéressant document. Ce sont les noms des gens d'armes que Jehan, duc de Berry, a tenu en sa compagnie du I°> août 1383 au 1er octobre suivant pour la chevauchée que le roi (Charles VI) a faite en Flandre. On remarque les noms du comte de Sancerre, de Robert de Ventadour, du sire de Nantouillet, etc.


164.

- 1° 2 pièces signées par Louis II de Bourbon, prince de Bondé; 5 février 1643, 4 p. 1/2 in-4. Ce sont deux procurations notariées données par Coudé à P. Lenet pour l'autoriser à engager et à aliéner ses biens. 2° P. s. par le même; 23 juillet 1660, 1/2 p. in-4

Décharge donnée à Lenet par ce prince pour toutes les opérations qu'il a conclues en son nom. 3° 23 pièces concernant l'engagement des pierreries du prince de Bondé par Pierre Lenet à différents escompteurs de Bordeaux. Les pièces sont très intéressantes ; elles donnent le détail des objets mis en gages, des sommes empruntées, etc... L'étude de ces pièces montre combien Bondé eut de peine à se procurer de 1 argent pour soutenir les frais de la Fronde.


165.

- P. s. par le maréchal Moncey, duc de Bonegliano ; Paris, 7 mars 1814, 9 p. in-folio

Document historique. C'est l'ordre de service dé la garde nationale aux 12 barrières et aux grand-gardes.


166.

- 125 pièces.

René Goblet, Delcassé, Ed. Rousse, G. Chaudey, Ronjean, Delacroix, Faye, H. Loyson, C. Pelletait, Sicard, Léopold F', Paul Broca, J.-S. Bailly, Freycinet, Le P. Enfantin, Cl. Thomas, duc de Nemours, comte de Chambord, Dupan- loup, Cluseret, Raspail, P.-N. Guérin, A. Barthet, ./. Méry, P. de Kock, Richepin, J. Ricliepin, Fr. Coppce. V. Sardou, J. Michelet, Ponsard, Th. de Banville, R. Poincarré, Ch. Baïhaut, Jouy, L. Blanc, H. Fouquier, P. Deschanel, F. Faure, Mistral, C. Delavigne, A. Daudet, A. France, etc...


167.

- 225 pièces

Napoléon III, Roederer, F. Arago, Michelet, prince J. de Polignac, Pozzo di Borgo, de Pradt, J.-J. Ampère, Mme Volnys, B. Constant, Canrobert, J. Janin, comte de Chambord, duchesse de Berry, ducs V. et A. de Broglie, cardinal de Bernis, amiral Baudin, Louis Bonaparte. Sponlini, J. Mèry, D. Pedro II, S. Pellico, J. Pradier, prince de Joinville, Volney, cardinal Gousset, Wellington, Dupont de Nemours, duchesse de Duras, -Eug. Delacroix, Decrès, Ballet, etc...


168.

- 3 carnets mss. écrits par L.-P.-E». de Julien de Moriès ; mai-fin décembre 1793, 99 p. petit in-8

Journal des opérations de l'armée des émigrés écrit par le chevalier de Moriès, gentilhomme de la province du Languedoc, incorporé en qualité de chasseur noble dans la compagnie n° 4, division du prince de Condé. armée de Wurmser. Journal quotidien des opérations, sur le Rhin, contre les armées républicaines, long et intéressant récit d'une bataille près de Lauterbourg (19 août), massacre des républicains dans Woerth, prise des lignes deWissem- bourg (13 octobre), anecdote sur la bravoure du prince de Condé dans la journée du ï décembre, combat près de Haguenau, etc. - Ou a joint une pièce signée par le prince de Condé; Pruding, 3 septembre 1800, constatant les services du chevalier de Moriès.


169.

- 330 pièces

Montalembert, Sèmonville, Mollien, Et. Arago, Caulaincourl, Berryer, L. Blanc, P. Bastiat, Hugues Marel, (Jalonne, A. Crémieux, duc d'Aiguillon, duc de Richelieu, Roederer, Champagny, Laffite, Talleyrand, Grégoire, Fortoul, F. Pial, Casimir Périer, chancelier Pasquicr, etc...


170.

- 11 pièces du xvme siècle concernant divm s membres de cette famille.


171.

- P. s., par Scherer, commandant en chef l'armée de Landrecies, signée aussi par le général Foullon, commandant des troupes impériales; quartier-général de Favril. 28 messidor an II j 16 juillet 1794), 2 p. in-folio

Pièce historique. Ce sont les conditions de la reddition de la place de Landrecies.


172. LITTÉRATEURS

- 85 pièces

Brillat-Savarin, Bouillet, A. Iloussaye, A. Karr, d Arlincourl, Madame d'Agonit, marquis de Custine, Defauconpret, Emile Deschamps, J. Fiévée, Madame de Girardin, Ed. Quinet, etc.


173. MARINS

- 190 pièces

Hector, Hamelin, Jurien de la Gravière, de Mackau, La Touche-Tréville, de Rigny, Querangal, Suffren, amiral Roussin, Rosily, Rossel, Truguet, Villaret-Joyeuse, etc...


174.

- 25 quittances aut. sig. des chanteurs et chanteuses de l'Opéra français du roi Auguste, dit le fort, des sommes qui leur sont dues par Sa Majesté polonaise, payées par la chambre de ses finances ; Leipzig, 7 mai 1706, 25 feuillets in-folio. On a ajouté la liste des parties prenantes.


175.

- 1° Pièce sur vélin, de Louis, duc d'Orléans ; Paris, 18 janvier 1393, 1 p. in-4, oblong.

- 2° Pièce sur vélin, de Louis, duc d'Orléans ; Brie-Comte-Robert, 2 septembre 1400, 1 p. in-4 oblong

- 3° Pièce sur vélin ; 17 juillet 1414, 1 p. in-4, oblong

Lettres par lesquelles il informe son trésorier qu'il doit à Pierre Luillier, changeur, demeurant à Paris,la somme de 120 francs pour six gobelets d'argent qu'il lui a achetés. Les dits gobelets ont été donnés à ceux qui ont apporté au duc les étrennes du roi, de la reine, de ses oncles de Berry, de Bourgogne et de Bourbon, et de la duchesse d'Orléans, sa femme.


176.

- L. a. s. d'Armand Marrast, président de l'Assemblée nationale, au préfet de la Seine ; Paris, 27 novembre 1848, 2 p. in-8

Curieuse pièce. Il l'informe que les deux représentants du peuple, Félix Pyat et Proudhon doivent se rencontrer ; Marrast invite le préfet à prendre les mesures nécessaires pour éviter une collision, mais l'inviolabilité parlementaire ne permet pas d'en user avec eux comme avec les autres citoyens. « Mais dans le cas où ils se rencontreraient sur le terrain en armes, il y aurait flagrant délit; le devoir de vos agents serait de le constater, d'arrêter les représentants délinquants et de les conduire devant les représentants de l'Assemblée nationale.


177.

- P. s. par le maréchal Bugeaud ; Paris, 24 février 1848, 1 p. in-folio

Proclamation informant les Parisiens que le Roi, usant de ses prérogatives constitutionnelles, a chargé MM. Thiers et Barrot de former un cabinet. Le commandement des gardes nationales et de toutes les troupes de ligne est confié au maréchal duc d'Isly.


178.

- P. s. par Charles Floquet, membre de la Commission des barricades, délégué au 8e secteur, 1 p. in-folio

La Commission des barricades, d'accord avec les maires, s'est chargée de prendre les mesures qui peuvent atténuer ou reparer les effets des projectiles ennemis. A cet effet, un bureau permanent sera à la disposition des habitants ; ils y trouveront des architectes et des ingénieurs prêts à faire exécuter d'urgence les travaux nécessaires.


179.

- P. s. par Lekaix, Armand, Delamotte, Dubois, M,1cDumesnil; Paris, 3 décembre 1756, 1 p. in-4

Ils autorisent le caissier du théâtre à verser la somme de 400 livres à la demoiselle Mariette.


180.

- 7 p. s. par Behton, Fr. Rebel, Fr. F'rancoeur, J.-A. Trial, Dauvergne, Joliveau, directeurs généraux de l'Académie royale de musique; Paris, 1764-1772, 7 p. in-4 oblong

Quittances de location de loges à l'Opéra.


181.

- 30 pièces

Brevet du Lys avec la petite décoration du siège de Lyon, brevet de combattant de juillet 1830, brevets militaires et francs-maçonniques, vignette de lardon, du Comité de salut public, etc...


182.

- Sous ce numéro on vendra une forte liasse de documents sur parchemin


183. DIVERS

- 23 pièces

Cardinal Antonelli, Thiers, Bngeaud, Lacuée, Metternich, Louis XV (Secrétaire de la main), Guizot, Béranger, Crémieux, etc...


184. LOUIS XV - roi de France.

- 1º L. aut.; camp de Malines, 18 août 1745. 1 p. in-4

- 2º Billet a. s.; Tournay, 25 mai 1745, 1/3 de p. in-4

Il conseille d'interner en province une femme à qui la dévotion a tourné la tête.


185. NAPOLÉON I"

- L. s. Nap. à Cretet; Dresde, 18 juillet 1807, 2 p. 1/2 in-4

Lettre relative aux opérations de la Banque de France.


186. NAPOLÉON I

- L. s. Nap. à Cretet; Posen, 29 novembre 1806, 2 p. 1/2 in-4

Il approuve la décision de la Banque de France d'autoriser les villes de province à tirer à vue sur elle. On a joint un court billet, adressé au même, mais signé seulement N.


187. TALLEYRAND (Charles-Maurice de) - prince de Béñ évart, le fameux diplomate et homme d'Etat.

- L. a. s. (à Louis XVIII); Vienne, 12 mars 1815, 7 p. in-Ie-* folio

Importante lettre où il lui parle de la réception que lui a faite le roi de Saxe, des intentions des puissances à l'égard de Louis XVIII, etc.