Vente Noël Charavay, 23 avril 1913, collection Chéramy

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE RÉUNION DE LETTRES AUTOGRAPHES Provenant de la succession de feu M. P.-A. CHÉRAMY AVOUÉ HONORAIRE

Published by Noël Charavay in Paris on/in 1913.

A witness is retained in France, Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, with the identifier CV-11677. See the online.

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Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

1.

- Album in-4 contenant une réunion de dessins, lettres, poésies de : Edouard d'Anglemont, Lamartine, Méry, Alexandre Dumas, Sully-Prudhomme, IL. Monnier, Sivori, H. de Bor-nier, etc.


2.

Album in-8° oblong contenant des croquis, morceaux de musique, poésies, pensées autographes de : Jules Noriac, E. de Girardin, Pauline Viardot, Verlaine, Litolfj, Cham, etc.


3. ARNOULD (Sophie) - la célèbre et spirituelle actrice, n. 1744, m. 1803.

- L. a. s. à l'architecte Bélanger; 8 nivôse an VIII (28 décembre 1799), 1 p. in-4

Très curieuse épître où elle le remercie des deux louis qu'il lui a envoyés. « Ah! mon bel ange; mon amy, vous êtes donc toujours le même pour la bonté, la générosité. Quel bon coeur; Je vous remercie- rois bien, mon pauvre amy, mais quelles expressions employer. Elles seraient toujours au-dessous de ma reconnaissance...»


4. ARNOULD (Sophie)

- L. a. à l'architecte Bélanger, son amant ; Paraclel-Sophie, à Luzarclies, 23 vendémiaire an IX, 8 p. in-4

Épître des plus curieuses'd'un style original, quelquefois un peu cru. Maintenant vieille, pauvre, retirée dans son ermitage, et lui marié, elle lui rappelle leurs anciennes amours, qui remontent liant, car elle avait alors à peine vingt ans. Elle entre à ce propos dans des détails que nous ne pouvons reproduire. Elle lui envoie, pour ses étrennes, une mèche de ses cheveux, qui sont presque blancs, à cepoint qu'elle n'aurait pu dernièrement, représenter, au Temple de Mars, la cavalle du grand Turenne. Elle cite des vers à cette occasion et rapporte une curieuse anecdote du maréchal de Biron. Son jardin lui fournit peu de légumes, à peine du persil pour mettre sur une bosse au front... Cela fait pitié. Quoiqu'elle ait été dans une jolie passe, elle a pu se convaincre qu'il n'y a pas de vie heureuse, pas même des jours, mais seulement des nuits... Éloge enthousiaste de Buonnaparlé, dont le génie est bien au-dessus de celui de I.ouis XIV. Tout le monde ne pense pas ainsi, on dit qu'il joue le rôle d'un roi; mais qu'importe, puisque la perfection d'une république est une chimère. Tableau de la Révolution, à sa manière. Elle demande ce que disent leurs amis sur tout cela. Il y en a d'aucuns qui ne sont pas bêtes, Pierrot et le boiteux, par exemple. -Bien des choses à nos amis, Sainte-Foy, Bougainville... je dirais presque l'aimable Talleyrand...»


5. BALZAC (Honoré de) - le grand romancier, n. 1799, m. 1850.

- L. a. s. à Léon Gozlan, 1/2 p. in-8

Il le prie d'accepter un panier de Porto d'une origine certaine.


6. BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin Caron de) - le célèbre auteur du Mariage de Figaro, n. 1732, m. 1799.

- L. a. s. à un ministre; 10 ventôse, 1 p. in-4

Lettre relative à son mémoire envoyé au ministre de la guerre.


7. BERLIOZ (Hector) - le grand compositeur de musique, n. à La Côte-Saint-André (Isère), 1803, m. 1869.

- L. a. s. à Moequarl ; 26 février 1852, 2 p. L in-8

Il se défend d'avoir voulu critiquer la politique du prince-président dans son feuilleton musical des Débats.


8. BERLIOZ (Hector)

- L. a. s. ; 16 février, 2 p. in-8

Il demande le concours de cent élèves pour l'exécution d'un choeur.


9. BERNHARDT (Sarah) - la célèbre tragédienne.

- 32 l. a., la plupart signées, à M. Cheramy, 50 p. env. in-16, enveloppes

Intéressant dossier concernant l'administration des intérêts de Mme Sarah Bernhardt.


10. BERNHARDT (Sarali)

- 45 lettres environ adressées à M. Chéramy et toutes relatives aux procès de Mme Sarali-Bernhard.


11. REVEE (Henri) - dit Stendhal, le célèbre auteur de la Chartreuse de Panne, n. à Grenoble, 1783, m. 1842.

- L. a. s. Mérimée-Musset à Mme O'Reilly; Trieste, 21 janvier 1831, 4 p. in-4

Curieuse lettre. Il parle d'abord de politique et se plaint que l'on jette des défiances entre les Parisiens et le meilleur des Rois. Puis il parle de Trieste, qu'il trouve trop tranquille. Il préfère les Italiens avec leur tempérament orageux. A Trieste quand on tue, c'est pour voler de l'argent et non par jalousie. Il termine en demandant à sa correspondante ce qu'elle pense du Rouge et si elle a pu aller jusqu'au bout, etc...


12. REVEE (Henri) - dit Stendhal

- L. a. s.; Paris, 23 mai 1814, 1 p. 3/4 in-4

Spirituelle lettre au sujet d'un emploi qu'il désire obtenir dans l'administration, uniquement pour jouir du titre; elle débute ainsi : « Qui n'a pas l'esprit de son âge, De son âge a loul le malheur. C'est d'après ce grand principe que la nation ou plutôt la tourbe française, n'étant mue que par la vanité, je tiens à pouvoir faire pompe en province, auprès de mon voisin badaud, du titre d'Inspecteur honoraire du mobilier.»


13. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- L. a. s. de ses initiales à sa soeur; 19 janvier 1808, 3 p. 1/4 in-4, cachet. Rare

Épître des plus curieuses. « Hé bien, petite bringue, tu mériterais bien que je renouvelasse pour toi ce terme élégant et antique. Peut- on être plus molle que toi? Depuis 4 mois, tu ne m'écris pas un mot, Je n'apprends des nouvelles de Grenoble que par les papiers publics (Beyle était alors intendant des domaines impériaux à Brunswick). » Il conseille à sa soeur le mariage : « Mais rappelle-toi bien que si jamais ton mari connaît la terrible vérité, que tu as plus d'esprit que lui, il te hait à jamais. Et malheureusement quelque soit ton mari, cette vérité sera vraie ».


14. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- L. a. s. Henri à sa soeur ; (Brunswick, 25 décembre 1807), 3 p. in-4, cachet. Rare.

Belle lettre au sujet de son départ pour Paris, où il vient remplir une mission.


15. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- L. a. s. d'un pseudonyme ; 14 février (?), 12 p. in-4

Magnifique lettre, une des plus belles que l'on connaisse, dans laquelle Beyle conte toutes sortes d'anecdotes de la vie italienne.


16. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- 4 l. a. s., dont une du pseudonyme de Cottonet, 5 p. in-4


17. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- Des périls de la langue italienne ou Mémoire à un ami incertain dans ses idées sur la langue, manuscrit, non aut., avec de nombreuses et importantes additions et corrections de la main de Beyle; 1818; 82 p. in-folio.


18. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- Fin du tour d'Italie en 1811, manuscrit d'une main étrangère avec de nombreuses additions et corrections aut., de Beyle 72 p. in-folio.


19. BEYLE (Henri) - dit Stendhal

- 1° Fin de l'amour et de l'ambition, manuscrit aut., 4 p. in-4.

- 2° Préface pour une édition d'Helvétius, manuscrit aut. sig., Alceste, 6 p. in-4.-On y a joint un reçu aut. sig., une lettre adressée à Beyle avec quelques corrections aut.


20. BEYLE (Henri) - dit Stendhal

- Rome, manuscrit aut.; Rome, 13 novembre 1824, 27 p. in-4

M. Chéramy a écrit sur l'enveloppe de ce manuscrit : Cahier manuscrit et inédit. Beyle a écrit sur une feuille volante. « Rome, pêcher ici quelques idées.»


21. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- P. a. s.; 1er juin 1829, 1 p. in-4.

Traité avec M. Delaunay, libraire, pour l'édition des Promenades dans Rome


22. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- P. a. s. deux fois; Paris, 8 juin 1836, 1 p. in-folio

Précieuse pièce. C'est le testament de Beyle, dans lequel celui-ci donne ses instructions pour son inhumation dans le cimetière d'An- dilly et énumère les dons qu'il veut faire à R. Colomb, à sa soeur, à Ludgi Bacci, au prince Caetani.


23. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- P. s. ; Paris, 20 septembre 1819, 1 p. in-folio

Passeport, qui donne l'âge et la taille de Beyle.


24. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- Extrait de Vasari pour la vie d'André del Sarlo, manuscrit aut., 24 p. 12 in-folio


25. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- Journal du 17 juin 1807 au [20]novembre 1808,136 p. in-4.-Manuscrit aut., 114 p. in-1 contenant des récits de voyages aux environs de Paris et en France faits par Beyle en 1810.-Autre manuscrit aut., de 94 p. in-4, sur le même sujet que le précédent (1811-1813).-Mémoires of my Love, among the amiable seals of Montmorency vallée, manuscrit aut., 72 p. in-4.-Journal, 1814, 6e cahier, manuscrit aut., 20 p. in-4», le tout réuni en un volume relié en veau fauve, > orné dos, pièces rapportées


26. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- Journal de sa vie du 9 thermidor an XIII (juillet 1805) jusqu'au 15 avril 1806, manuscrit aut., 130 p. in-4.-Journal d'un voyage à Londres en 1817, manuscrit, non autographe, avec quelques petites corrections aut., 32 p. in-folio.-Love letters, manuscrit aut., 26 p. in-4.-On a joint quelques fragments, aut., ou non, se rapportant à diverses oeuvres de Beyle, le tout réuni en un volume, relié veau fauve, dos orné et pièces rapportées.


27. BEYLE (Henri) - dit Stendhal.

- 200 lettres, quelques-unes signées de son nom ou de ses initiales et la plupart signées d'un pseudonyme qui varie presque à chaque lettre, à sa soeur Pauline, à M. de Mareste; 1800-1840, reliées en deux volumes veau fauve

Précieux recueil qui a servi à l'édition de la correspondance publiée il y a quelques années.


28. BONCHAMP (Charles-Melchior-Artus de) - un des plus habiles chefs vendéens.

- P. s. par Camus; 29 nivôse an III (18 janvier 1795), 2 p. in-folio, cachet. (Coll. A. Sensier.

Décret de la Convention qui ordonne la mise en liberté de la veuve de Bonchamp, laquelle, « à la suite d'une action, a sauvé la vie à un grand nombre de patriotes.»


29. CARPEAUX (Jean-Baptiste) - le célèbre sculpteur, n. 1827, ni. 1875.

- 10 l. a. s. et 1 l. s. à M. Cheramy, 1874, 26 p. in-8

Curieux dossier relatif à un projet de séparation avec M"* Carpeaux.


30. CHARLES (Julie-Françoise Bouchaud de Desherettes Mme) - épouse du physicien Charles, immortalisée par Lamartine sous le nom d'Elvire, n. à Saint-Domingue, 1782, m. à Paris, 18 décembre 1817.

- 14 l. a. dont 1 signée complètement et 4 signées Julie au baron Mounier; 1806-1817, 24 1 p. in-4 ou in-8.

Précieux dossier. Les Mires sont d'une écriture élégante et soignée qui révèle un caractère distingué. Quelques-unes ont trait aux élections académiques et aux négociations qu'elles nécessitent. Une lettre sans autre date que celle de: Samedi soir 8, est particulièrement piquante. C'est une recommandation en faveur de Lamartine. « J'ai dit à M. de Lamartine votre bienveillance pour lui. Il en est fort touclié et s'il n'a pu vous remercier encore, c'est que sûrement il est malade. Je voudrais bien que nous parvinssions à faire quelque chose qui fut agréable à cet intéressant jeune homme et à sa famille. J'aimerais à leur rendre un peu du bien qu'ils m'ont fait. » Cette lettre est de la fin de 1816 ou du commencement de 1817, Mme Charles ayant fait la connaissance du poète aux eaux d'Aix, dans le courant de l'été de 1816. -La dernière lettre est datée de Virotlay, 15 septembre 1817, trois mois seulement avant la mort d'Elvire. Mme Charles reproche à Mounier son ingratitude, elle laisse voir les souiîrances que lui occasionne cette amitié sans réciprocité. Les curieux se demanderont si le chantre d'Elvire n'aurait pas ressenti quelque inquiétude en lisant le passage suivant : Je ne sais, Monsieur, ni où vous prendre, ni si vous allez nous revenir. Vous gardez avec moi un bien cruel silence. Quand j'examine tout ce que j'ai perdu auprès de vous et que je vois les mois et les semaines qui s'écoulent augmenter encore ces pertes irréparables et si douloureuse, je me demande s'il n'y a pas de ma faute et il faut bien que oui. Mais je n'en suis pas moins à plaindre, car assurément l'intention n'y est pas et Dieu sait si je regrette ! Enfin passons sur ces amertumes. La vie en est pleine et on a beau les repousser de toutes ses forces, elle est longue, bien longue. » Au sujet de cette missive, M. Anatole France (L'Elvirc de Lamartine, p. 94), a écrit les lignes suivantes : Le lendemain du jour où la pauvre malade écrivait avec tant de peine cette lettre affectueuse et triste, Lamartine, de retour à Aix, où il ne l'attendait point [Mme Charles], commençait l'ode au Lac, qu'il termina sept jours après, le 23 septembre. Il la savait perdue et la chantait déjà comme une morte.»


31. CHATEAUBRIAND (François-René vicomte de) - l'illustre écrivain, n. 1768, ni. 1848.

- L. a. s. ; Rome, 4e jour complémentaire an XI, 1 p. in-folio

Belle lettre relative à une somme de deux cents livres que le cardinal Fesch doit payer à un prêtre inconnu.


32. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de)

- L. a. s. (à Béranger); Genève, 16 septembre 1832, 4 p. in-4

Superbe lettre d'un grand intérêt où il l'entretient de l'état de la France. Il se demande si le perfectionnement de sa civilisation ne la mènera pas à la décadence. Puis, revenant sur lui-même, il s'étonne de l'intérêt qu'il prend encore à la politique, lui, qui n'est plus Français que de nom, et homme que d'une vie qui touche à son terme. « Je me suis toujours désolé d'être né, et vous sentez que ces choses que votre politesse me promet après moi, font peu d'impression sur un esprit ainsi disposé.»


33. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de)

- L. a. s. (à Mme de Genlis); Paris;, 2 août 1820, 3 p. in-4.

Superbe pièce où il refuse sa collaboration à une oeuvre littéraire. « Je n'aspire qu'au repos; je n'ouvre pas un livre; une plume me fait peur. Je voudrais n'avoir jamais écrit. J'ai fait ce que j'ai pu dans mon petit coin, pour soutenir une société qui tombe ; mais enfin puisque je ne puis retarder sa chute, je voudrais rentrer dans cet oubli, pour lequel j'étois fait et dont j'ai eu la folie de sortir. J'ai jeté trente années de ma vie au public; pourquoi ne garderais-je pas pour moi le peu de jours qui me restent.»


34. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de):

- Mémoires de ma vie, commencés en 1809, copie, manuscrite d'une première rédaction, modifiée par la suite, des premiers livres; 1829, 325 p. in-4 oblong, relié maroquin plein

Cette copie a été faite par Mme Récamier et par M. et Mme Lcnor- mand. Il y a 216 pages autographes de M me Récamier.


35. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de)

- Fragment des Mémoires d'Outre-tombe, revu et signé en décembre 1846; 3/4 de p. in-4

En voici le texte : « Dans le royaume des ombres. Je jette un regard attendri sur ces livres qui renferment mes heures immémorées : il me semble dire un dernier adieu à la maison paternelle; je quitte les pensées et les chemises de ma jeunesse comme des soeurs, comme des amantes que je laisse au foyer de la famille et que je ne reverrai plus. Nous mîmes quatre heures à passer de Douvres à Calais. Je me glissai dans ma patrie à l'abri d'un nom étranger : caché doublement dans l'obscurité du suisse Lassagne et dans la mienne, j'abordai la France avec le siècle ».


36. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de)

- 3 l. a. (1823), 7 p. iu-4» ou in-S°

Intéressantes lettres relatives à la campagne d'Espagne de 1823. - On a joint un billet aut. sig.


37. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de)

- Manuscrit, dont la plus grande partie est de la main de H. Pi-lorge, des livres suivants des Mémoires d'Oulre-tombe, I, II, VII, XX, XXI, XXXIX, le livre VII porte sur la première page la signature aut., de Chateaubriand, au-dessous de la mention suivante. Revu en décembre 1846.


38. CHODERLOS DE LACLOS (document sur Pierre-Ambroise-François) - général, littérateur, auteur des Liaisons dangereuses, agent du duc d'Orléans, n. à Amiens, 1741, m. 1803.

- 1° P. s. de J. Lacoste, juge de paix de la section de la butte des Moulins, Paris, 2 avril 1793, 1 p. in-4, cachet.

- 2° P. s. par Gohier, ministre de la justice, daté du 1er avril.

- 3° P. s. par Gohiek (griffe) ; Paris, 7 avril 1793, 1 p. U in-folio. Vignette gravée du Conseil exécutif provisoire

- 4° P. a. s. par Alquier, signée aussi par Basire et Rovere, membres du Comité de sûreté générale; Paris, 10 mai 1793, 1 p. in-folio.

- 5° P. s. par Garnier de l'Aube, Barras, Bourdon de l'Oise, Clauzel Laignelot, Harmand et Méaulle, membres du Comité de sûreté générale; Paris, 11 frimaire an III (1er décembre 1794), 1 p. in-folio.

Procès-verbal d'apposition de scellés sur les effets de Choderlos de Laclos, en exécution d'un ordre signé de Collier, ministre de la justice daté du 1er avril.


39. COMTE (Auguste) - célèbre philosophe, le fondateur du positivisme, n. 1798, m. 1857.

- L. a. s.; Paris, 23 juillet 1835, 4 p. pl. iu-4°

Précieuse pièce, certainement une des plus belles qu'on n'ait jamais rencontrées d'Auguste Comte. 11 se résigne à l'échec qu'il vient de subir et se refuse à entrer dans une polémique à ce sujet. Il se croyait plus propre à remplir la fonction que son heureux concurrent M. Liou- ville. « La très sévère justice que je me suis toujours rendue à moi- même me donne quelque droit d'être hautement mécontent quand j'échoue dans une juste demande, dont j'ai, d'avance, pesé, plus impartialement que personne, toute la légitimité.»


40. COROT (Jean-Baptiste-Camille) - célèbre peintre, un de nos plus grands paysagistes, n. 1796, m. 1875.

- L. a. s. au peintre Constant Dulilleux; Paris, 4 janvier 1858, 1 p. y2 in-8

Précieuse lettre. Il le remercie de ses compliments sur la récompense qu'il vient d'obtenir à l'exposition de Genève. -Colin m'a remis les verres. J'en ai déjà fait un. Je vais tâcher de faire des chefs-d'oeuvre dessus. Je vous trace de l'autre côté les trois projets de tableaux que je vais entreprendre. » -A la troisième page se trouvent les croquis des trois tableaux avec leurs titres : Le Vante et Virgile, Jeu de cache- cache, Lci solitude. -(Le premier de ces tableaux, resté très célèbre, fut exécuté en 1859, et le troisième en 1866). -On a joint une lettre aut. sig., par laquelle Corot refuse une invitation à dîner et une photographie.


41. DAVID (Jacques-Louis) - l'illustre peintre d'histoire, n. 1748, m. 1825.

- Liste des tableaux d'histoire faits par David, pièce autographe; (1817), 2 p. in-4

Précieuse pièce où David a donné la liste de ses tableaux depuis 1773, de ses dessins et de ses portraits. Cette dernière liste, où figurent les noms de Lavoisier, Bailly, Pie VII, Français de Kantes, Bonaparte, Sieyes, est des plus intéressantes.


42. DAVID (Jacques-Louis)

- L. a. s. (à Talleyrard); (Paris), 26 mai 1806, 1 p. in-4

Très belle lettre où il lui demande de lui faire porter l'habillement complet qu'il avait le jour du sacre. Ces vêtements lui sont nécessaires pour son tableau du couronnement. Il recommande à Talleyrand son fils, qui est élève auprès de M. Stamati, commissaire des relations extérieures à Civita-Vecchia, et qui désirerait un vice-commissariat. - (Il s'agit de son fils aîné, Charles-Louis-Jules, né ù Paris le 15 février 1783, qui suivit d'abord la carrière diplomatique, devint un helléniste et un professeur distingué et mourut à Paris le 25 janvier 1854.)


43. DAVID (Jacques-Louis)

- L. a. s. à l'intendant-général de la, maison de l'Empereur; 14 juin 1806, 2 p. in-4

Il demande à quel endroit il peut déposer le portrait en pied de l'Empereur qu'il a fait pour la ville de Gênes, ainsi que les trois portraits du pape.


44. DAVID (Jacques-Louis)

- L. a. s. ; 20 août 1806, 1 p. in-4

Il demande à son correspondant deux heures de poses pour fixer sa ressemblance dans le tableau du sacre.


45. DÉJAZET (Virginie) - la célèbre actrice, n. 1797, m. 1875.

- Portrait-carte avec ex-dono aut. signé à Frédérick Lemaître; janvier 1850, in-32

Joli portrait avec cet envoi : « A Frédéric, le maître à tous! ». -On a joint 6 lettres des billets aut., relative à sa situation, à celle de ses enfants, à son théâtre, etc...


46. DELACROIX (Eugène) - le grand peintre, n. 1799, m. 1863.

- 2 l. a. s. à Théophile Gautier; 21 janvier, 8 mai 1858, 3 p. in-8

Il le remercie d'avoir inséré dans Y Artiste un article élogieux que Feydeau a écrit sur lui. Les articles de Gautier sur Balzac sont très bien et doivent lui attirer des compliments. « C'est bien le Balzac que j'ai connu, mais pourquoi l'a-t-on laissé mourir sans lui dire tout cela?»


47. DELACROIX (Eugène)

- L. a. s. au ministre de l'Intérieur (le comte Adrien-Étienne-Pierre de Gasparin, n. à Orange le 29 juin 1783, m. dans la même ville le 7 septembre 1802); Paris, 18 octobre 1828, 2 ]). in-1. (Coll. B. Fillon.

Très belle lettre où il le remercie de l'avoir choisi pour exécuter les peintures qui doivent décorer la bibliothèque de la Chambre des députés. « Voudrez-vous bien recevoir en même temps l'assurance de tout l'empressement que je mettrai à me rendre digne de votre bienveillance par le soin et l'assiduité que je m'efforcerai d'apporter à la conduite et à l'achèvement de travaux aussi importants. » --(Les peintures de la Chambre des députés comptent parmi les chefs-d'oeuvre d'Eugène Delacroix.)


48. DELACROIX (Eugène)

- L. a. s. à Gustave Planche (le célèbre critique), à Naples; Paris, 9 août (1812), 3 p. iii-4°

Très remarquable lettre où il mande qu'il a souffert d'une affection de la gorge (qui devint chronique et dont il mourut). Il parle ensuite de Racliel, dont il lui a demandé des nouvelles. Il est son admirateur, quoi qu'en puisse penser Planche. « Je la trouve toujours rarissime. Je n'ai rien vu et ne verrai probablement rien comme cela, ni vous non plus, croyez-moi. » Il est fort en retard pour la décoration de la Chambre des députés et celle de la Chambre des pairs. « Maintenantj'ai repris l'un et l'autre et ne suis pas trop mécontent, mais il y a fort à faire. J'ai trouvé pour le Luxembourg un sujet qui sort un peu de la banalité des Apollon et des Muscs. C'est pour une bibliothèque. C'est le moment où le Dante, comme disaient nos pères, et non point Dante, comme disent aujourd'hui les savants qui ne veulent rien faire comme les autres, est présenté par Virgile à Homère et à quelques grands poètes qui se trouvent dans une sorte d'EIvsée de la façon du poète, où ils jouissent d'un bonheur sérieux, à ce qu'il dit. Bref on y voit tous les grands hommes possible se promenant et s'asseyant pour varier leur plaisir. Vous verrez cela : cela a pour moi un très grand attrait, mais la place est des plus fatigantes.»


49. DELACROIX (Eugène)

- L. a. s. à Damas-Hinard, secrétaire des commandements de l'Impératrice; 9 mars 1863, 2 p. in-8, cachet à son chiffre

Belle lettre. « J'ai comme vous l'adoration de Lafontaine. J'ai eu le bonheur de rencontrer une édition des fables in-quarto et en caractères énormes; de sorte que quand j'ai les yeux fatigués, je les repose avec cette unique lecture avec un enchantement égal pour l'esprit.»


50. DELACROIX (Eugène)

- L. a. s. (à Ingres); 1er janvier 1857, 1 p. E in-8

Il s'excuse de n'avoir pu lui faire la visite d'usage lors de sa candidature à l'Académie des Beaux-Arts. « Il me faut renoncer à cette démarche dont je vous prie de vouloir bien n'attribuer l'abstention qu'à une indisposition obstinée. » -On a joint deux billets aut. et 3 lettres a. s,.


51. DELACROIX (Eugène)

- 28 l. aut., la plupart signées, à M. Gaultron, mais non datées, 30 p. in-8

Correspondance remplie de mêmes faits sur la vie de Delacroix, règlements de comptes, conseils pour les voyages administration de son intérieur, etc...


52. DIDEROT (Denis) - célèbre écrivain et philosophe du xvme siècle, le chef des Encyclopédistes, n. à Langres, 1713, m. 1781.

- Fin de lettre aut., à un ami, 1 p. in-8»

Il lui souhaite bon voyage. « Soyez gai, gentil, heureux. Si vous trouvez chemin faisant le moment du bonheur ne le laissez pas passer.»


53. DIDEROT (Denis)

- L. a. à Suard, 1 p. in-8.

Jolie lettre où il s'excuse de ne pas lui avoir envoyé ce qu'il lui avait promis.


54. DIVERS

- 160 pièces environ

E. Meissonier, C. Duran, Marie Laurent, Roll, Rodin, Raffaëlli, Waldeck-Rousseau, Poincaré, Haussmann, Louis-Philippe, Alibert, Prince Victor, Adèle Hugo, Gallifjet, LI. Barboux, M. Barrés, E. Ollivier, L. Halévy, etc.


55. DIVERS

- 15 pièces

Mérimée, Marie Dorval, J .-L. David, Beyle (fragment aut.), Cornélius Mathews, etc...


56. DIVERS

- 130 pièces

H. Meilhac, L. Halévy, Heredia, Gérôme, V. Sardou, P. Viar- dot, C. Nilsson, Laferrière, Vacquerie, Dumas père, Th. de Banville, Charlet, Chaplin, Gounod, Dalou, David d'Angers, Pair, Béranger, S. Roger, etc..


57. DIVERS

- 190 pièces.

Lettres adressées à M. Cliéramy par : Rodin, Rose Caron, Prince Victor, Marcelle Tinayre, V. Surdon, L. Halévy, etc..


58. DIVERS

- 195 pièces.

La plupart de ces lettres sont adressées à M. Chéramy par des écrivains, des musiciens, artistes contemporains : Puni Vidal, Alfred Stcvens, James Tissot, Raffaëlli, Th. Dubois, Bonnat, etc..


59. DIVERS

- Lettres adressées à M. Chéramy par : Gyp, Pêladan, IL Roche-fort, Sarcey, Aurélien Scholl, C. Coqnelin, Jeanne Sarnary, Jane Hading, G. Krauss, etc..


60. DIVERS

- 28 pièces.

Bismarck (signature découpée), Bonslelten, Cavour, Daunou, Gounod, Fouché, Talleyrand, Ney, etc.


61. DIVERS

- 12 pièces

Metternich, Rachel, Littré, Dumas Ons. incomplet), Delacroix, Berlioz, Barye, Th. Gautier, ^mjier, Alollke, plans au lavis, etc...


62. DORVAL (Marie) - la célèbre artiste dramatique n. 1798, m. 1849.

- L. a. s.; samedi, 1 p. 1/2 in-8.

Jolie lettre où elle annonce l'envoi d'une loge pour la voir dans Marie-Jeanne. -, Ne croyez pas un mot des exagérations qu'on a pu vous faire de moi dans ce rôle, Monsieur. J'en suis toute tremblante rien que d'y penser. C'est tout simplement que j'aime mes petits enfants de tout mon coeur et que je pense à eux en jouant Marie-Jeanne. »


63. DORVAL (Marie).

- 1° L. a. à un ami; Caen, septembre 1837, 4 p. in-8

- 2º L. a. s. Marie D. au même, 1 p. in-8.

Très intéressante lettre où elle expose les difficultés qu'elle a pour rembourser ce qu'elle doit à Dumas. Elle explique que sa tournée en province est manquée et que ses amis et ses parents l'assaillent de demandes d'argent. « Voici que je reçois aujourd'hui une lettre de ce pauvre Piccinni une lettre désolante. Je n'ai pas hésité à partager ce que j'avais et j'ai envoyé ce soir même à Caroline le peu que j'ai pu pour lui faire parvenir. Je regarde cela comme un devoir. Piccinni est le seul homme qui m'ait aimée et en qui a été la volonté de me rendre heureuse. Enfin je lui dois Caroline, quand ce ne serait que cela ! » Mme Dorval raconte ensuite les tribulations que lui cause le mariage de sa fille Louise. La tête lui tourne. « Toutes les tracasseries des affaires de la maison et des enfants me tombent dessus. Il ne me manquait plus qu'un gendre. Le voilà ! »


64. DORVAL (Marie)

- 4 l. a. s. à de Tliou, 8 p. in-8

Deux de ces lettres sont relatives à la maladie et à la mort du père de Jules Sandeau. Dans une troisième elle prie de Thou de déposer 40 francs sur la cheminée de Sandeau. « C'est de l'argent à lui et la moitié de ce qui m'en reste. Merle m'a dit hier : ma chère amie, sais- tu que Sandeau a fait un livre admirable. » Planche, le critique, le trouve très beau et il préfère ce livre à tout ce que Madame Sand a écrit. La lettre du 24 octobre 1839 indique bien l'ardeur de l'amour de Madame Dorval pour Sandeau : « Depuis votre départ j'ai été d'une jalousie féroce et en vérité je ne sais pas trop pourquoi. Ma tête se monte d'une façon incroyable et me jette toujours au-delà du vrai. Cependant je crois que c'est fini; je suis calme et Jules aussi. Je suis décidée à ne plus le tourmenter par des querelles qui me tuent moi, véritablement. » Elle parle ensuite de ses débuts à la Renaissance dans un drame en 5 actes de Frédéric Soulié. Elle a pu se tirer du Gymnase et la Comédie-Française lui fait des propositions pour jouer dans une pièce de George Sand. Elle est engagée par Buloz et le ministre malgré les comédiens. Sandeau travaille au Docteur Herbeau et elle voudrait l'entourer de soins dévoués qui lui enlèveraient tout souci : « Je l'aime tant ! et toujours davantage.»


65. DORVAL (Marie)

- 24 l. mit., la plupart signée Marie, à Jules Saucleau, 406 p. in-8

Précieuse correspondance amoureuse dont une citation donnera le ton ordinaire : « Ah ! comme je meurs, comme je t'aime, tu es le charme de mes yeux, le ravissement de mon esprit, le délire de mes sens, les délices de mon coeur et je vis loin de toi ! et il faut attendre encore ! Ah ! je vis comme il faut vivre, pour mourir.»


66. DUMAS fils (Alexandre) - célèbre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1824, m. 1895.

- A mon père, pièce de vers aut. sig., 1 p. in-4 oblong.

Superbe pièce, dont voici le commencement : . « Ainsi donc, ô penseur, ô poêle, ô mon père « Tu ne rompras jamais la chaîne litléraire. On a joint deux lettres aut., dont une signée de Dumas père.


67. DUMAS fils (Alexandre)

- 105 lettres ou cartes autographes signées à M. Chéramy

Intéressant dossier relative presque exclusivement à des règlements d'affaires pour lesquelles M. Chéramy était l'intermédiaire du grand écrivain.


68. DUMAS fils (Alexandre)

- 70 lettres adressées à M. Chéramy et la plupart relatives à des affaires de tableaux.


69. ÉPINAY (Louise-Florence Pétronille Tardieu d'Esclavelles de LA LIVE marquise d') - la célèbre amie de Jean-Jacques Rousseau, n. 1726, m. 1783.

- 5e conversation, manuscrit aut., 14 p. in-4


70. GEORGE (Marguerite Weymer dite Mlle) - la célèbre tragédienne, maîtresse de Napoléon Ier, n. à Bayeux 1787, m. 1867.

- L. a. s. à Théophile Gautier; vendredi, 2 p. in-4

Elle lui demande l'immense service de lui consacrer un feuilleton, pour annoncer sa représentation de retraite. « Voulez-vous que ma salle soit comble. Vous le pouvez, si vous le voulez bien. Le public ira où vous lui direz d'aller. » Curieux détails. -On a joint 6 lettres aut., de M110 George adressées à divers, ainsi qu'une lettre d'Harel à M11® George.


71. GEORGE (George Weimër, dite Mlle).

- Manuscrit aut., 170 p. in-folio oblong

Précieuse pièce. C'est l'original autographe des curieux mémoires de MUo George, qui ont etc publiés par M. Chéramy. -On a joint des pages détachées, qui contiennent des fragments sur Napoléon, ainsi que le manuscrit des mémoires arrangé par Valmore.


72. GEORGE (George Weimer, dite Mlle).

- Livre de comptes de Mlle George du mois d'avril 1828 au mois d'avril 1829, in-4, relié maroquin rouge

Curieux document entièrement écrit par MUo George où elle a relaté les dépenses de toutes natures qu'elle a payées au cours de l'année. Ce registre permet en outre de suivre M110 George dans ses tournées en province. -On a joint un registre moins détaillé se référant à l'année 1840.


73. GÉRICAULT (Théodore) - un des plus grands peintres de ce siècle, auteur du Radeau de la Méduse, n. 1791, m. 1824.

- L. a. s. de son prénom à Dorcy de Dreux; Florence, 18 octobre (1816), 3 p. in-4. Très rare

Précieuse lettre où il donne d'intéressants détails sur son séjour en Italie. II l'engage à venir le retrouver le plus tôt possible, car il s'ennuie d'être seul dans la plus belle ville de l'Italie. Il restera quelque temps à Florence pour recueillir des croquis des principaux monuments. « J'ai ici des connaissances excellentes. Pour vous en donner une idée, j'étais hier soir à l'Opéra dans la loge de l'ambassadeur français. Mes bottes étaient sales et ma toilettre fort négligée. Néanmoins j'ai eu la place d'honneur auprès de Madame la duchesse de Narbonne, qui devait partir le lendemain pour Naples et à laquelle le ministre m'a fortement recommandé. Aussi m'a-t-elle bien engagé à aller la voir à mon passage. Elle m'a beaucoup parlé de ma modestie et m'a assuré que c'était le cachet du talent. Jugez si c'est flatteur...»


74. GOETHE (Johann-Wolfgang) - le grand poète allemand, n. 1749, m. 1832

- L. s.; Weimar, 21 juillet: 1824, 1 p. in-4. Belle pièce


75. GRIMM (Frédéric-Melchior baron) - écrivain, philosophe et critique.

- L. a. s. au roi Stanislas Auguste Poniatowski; Paris, 1er février 1767, 1 p. in-4. Rare

Superbe lettre. II lui adresse, comme à d'autres souverains, sa correspondance manuscrite; mais comme le mérite de cc travail « consiste dans la célérité... il « ne peut être susceptible d'aucun soin »; le roi, à la fois homme de lettres et homme d'État, voudra bien pardonner au publiciste. -On a joint une quittance signée sur vélin.


76. HUGO (Victor) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1802, m. 1885.

- 3 l. a. s. (à la duchesse de Dino, à M. Chéramy); sans date, 4 p. in-8

Il parle d'un discours qu'il rédigeait pour l'Académie et remercie M. Chéramy de son salut à l'exilé. « La France est présente à l'exil des proscrits de décembre, elle est avec eux, elle est chez eux, et c'est la France que vous vénérez quand vous saluez un exilé.»


77. INGRES (Jean-Auguste-Dominique) - illustre peintre d'histoire, n. 1780, m. 1867.

- P. s.; Paris, 23 janvier 1829, 1 p. in-4 oblong. Jolie pièce (Coll. B. Fillon).

Reçu de trois mille francs comme solde de la somme de vingt mille francs à lui allouée pour l'exécution d'un plafond du musée Charles X au Louvre représentant Homère déifié. -On a joint deux lettres aut. sig. de Ingres. L'une d'elles est relative à la gravure du Massacre des innocents.


78. LAMARTINE (Alphonse de Prat de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1790, m. 1869

- L. s.; Montceau, 13 novembre 1848, 1 p. y, in-8.

Curieuse lettre relative à sa candidature à la présidence de la République. Il ne recherche ni ne désire cette haute situation; la désirer serait téméraire, la refuser serait manquer à la République. Il ne veut se prêter à aucun acte de propagande en sa faveur.


79. LAMARTINE (Alphonse de)

- L. a. s. à un ami (Paris), 4 décembre 1857, 3 p. in-8

Très remarquable lettre où il exprime son découragement; il n'aspire qu'à quitter la terre où il n'a vu de solide que les tombeaux. « Si je renais en quelqu'autre monde je ne m'y dévouerai qu'à mon égoïsme et nullement à ma Patrie. La France est indigne d'avoir de nobles enfants.»


80. LAMARTINE (Alphonse de)

- L. s. ; Paris, 1er février 1862, 2 p. % in-4

Curieuse lettre relative à une assertion malveillante qui suspendit immédiatement toute souscription à ses OEuvres complètes. « Le 29 septembre dernier un journal de Paris, bientôt reproduit par les six cents journaux de ia Capitale et des Départements, contenait ces mots : « Monsieur de Lamartine est tellement malade qu'il ne peut plus ni écrire, ni même dicter ». Cette nouvelle était heureusement fausse; la Providence qui m'éprouve de tant de rigueurs au soir de ma vie, me conserve au moins la santé et le travail, armes de la lutte, avec la mauvaise fortune.»


81. LAMARTINE (Alphonse de)

- 7 l. a. s. à divers, dont une à M. de Lacretelle; 1834-1855, 17 p. in-8 et 3 p. in-4

Lettre relative à sa candidature à l'Académie française, à un emprunt lui permettant de prolonger son séjour à Paris; protestation contre les bruits qui annoncent sa maladie.


82. LAMARTINE (Alphonse de)

- 9 l. a. s. la plupart sans date, 9 p. in-8.-On a joint des lettres écrites au nom de Lamartine, des copies de discours, etc…,


83. LAMARTINE (Alphonse de)

- L. a. s. de son prénom, à son père; Paris, 17 janvier 1834, 3 p. in-4

Curieuse lettre dans laquelle il parle de ses travaux politiques et de ses projets. « Je ferai ce que je pourrai pour parler [sur les élections] et je suis prêt à le faire dans un sens de liberté et de raison qui aura votre assentiment. Il ne faut pas vous attendre cependant à ce que cela obtienne l'assentiment des journaux; cela sera attaqué par tous. Mais ne vous inquiétez pas de ce déchaînement général; il passera et se changera en applaudissement. Je veux de l'impopularité des partis parce que mon système que je révélerai successivement ne doit prendre son point d'appui que sur la conscience et les intérêts du pays. Vous vivrez assez pour le voir éclore.»


84. LAMARTINE (Alphonse de)

- Un nom de femme, pièce de vers aut., avec ratures et corrections; Florence, 25 novembre 1828, 3 p. in-8. Déchirure enlevant tout un vers

Il est un nom caché-dans l'ombre de mon âme Que j'y lis nuit el jour et qu'aucun oeil n'y voit, etc...


85. LEMAITRE (Frédérick) - le célèbre artiste dramatique, n. 1798, m. 1875.

- L. a. s. à M. Lefebvre, directeur de la scène des théâtres à Lyon; Paris, 30 mai (1853), 3 p. in-4

Belle lettre relative aux engagements de sa camarade Clarisse. II l'aime beaucoup, mais il ne peut empêcher que les contrats signés aient leur valeur. --On a joint 9 lettres ou billets aut. sig., la plupart du prénom seulement.


86. LESPINASSE (Julie-Jeanne-Éiéonore de) - femme célèbre du XVIII. siècle, n. 1732, m. 1776.

- L. a. à Suard; vendredi au soir, 3 p. in-8, cachet armorié, déchirure causée par le cachet

Elle lui donne rendez-vous chez M. d'Albaret; au cas où de mauvaises nouvelles l'empêcheraient de s'y rendre elle le prie de passer chez elle. « La crainte consume ma vie et mon âme. Je sens que je n'aurai assez de force pour m'accoutumer à ce poison. Croyez-vous que ce soit l'indifférence qui puisse me délivrer de ce malheur?»


87. LITTRÉ (Émile) - le célèbre écrivain et homme politique, membre de l'Académie française, n. 1801, m. 1881.

- Le partage de la terre, pièce de vers aul. sig., 1 p. grand in-1" oblong

Superbe pièce traduite de Schiller.


88. MASSÉNA (André) - duc de Rivoli, illustre maréchal de l'Empire, n. 1756, m. 1817.

- 2 l. s. au citoyen Thiébault et au général Loison ; an IX et 1811, 2 p. in-4

Il demande la communication des documents utilisés par le général Thiébault pour son historique du siège de Gênes et informe Loison qu'il vient de faire affaire avec Wellington.


89. MEILHAC (Henri) - célèbre auteur dramatique, collaborateur d'Halévy, membre de l'Académie française, 1831, m. 1897.

- La lettre de Tolo, pièce de vers aut. sig., 4 p. in-4 oblong.


90. MEISSONIER (Ernest) - le grand peintre, n. 1815, m. 1891.

- 9 l. a. s. à M. Chéramy; 1886-1891,15 p. in-8 ou in-16

Intéressant dossier concernant les procès que Meissonicr eut à soutenir pour la défense de ses droits artistiques.


91. MEYERBEER (Jacques) - le célèbre Compositeur de musique allemand, n. 1794, m. 1864.

- L. a. s., en français, à Ingres; 1 p. in-8

Jolie lettre où il lui annonce qu'il vient d'être nommé membre de l'Académie royale des Beaux-Arts de Berlin. « J'en suis fier et heureux pour notre Académie, cher et illustre confrère. » -On a joint 3 lettres ou billets aut. sig.


92. MILLET (Jean-François) - le peintre de VAngélus, n. 1815, m. 1875.

- L. a. s.; Greville, 13 février 1866, 1 p. in-8, très fatigué dans les plis

Il annonce à ses enfants son départ pour Cherbourg.


93. MIRABEAU (Gabriel Riquetti comte de) - le plus grand orateur de la Révolution, n. au Bignon (Seine-et-Oise), 1749, m. 1791.

- L. a. (à Chamfort), 3 p. 1/2 in-4

Curieuse lettre. Il se plaint de malaises, mais le corps est si vigoureux qu'il résiste à toutes les secousses. Il n'y a que le moral que l'on puisse atteindre, Les trahisons, les dénis de justice, l'amitié trompée, _ 22 _ trouvent le défaut de la cuirasse. « Partout ailleurs qu'au coeur je suis invulnérable. » Depuis qu'il demeure dans un faubourg, en vue de la Bastille ses lettres ne sont plus ouvertes. « On me regarde comme livré et en effet je ne coûterais pas même au gouvernement des frais de conduite. N'avez-vous pas peur, mon ami. que sous les créneaux et les mâchicoulis de la Bastille je ne change beaucoup d'opinions, de principes et de style? 11 rappelle que chacune de ses détentions arbitraires a produit un livre de combat et s'écrie : « En vérité, je crois qu'il est raisonnable qu'ils me laissent en repos, car si jamais quelqu'un eut des symptômes d'impénitence finale, c'est moi. ». Il annonce pour le lendemain sa visite chez Aspasie; il y verra plus clair en sortant. Je sais déjà que certainement et très certainement ses illusions n'appartiennent point à l'abandon de l'amour. Vous aurez vu que pour l'honneur de son caractère je ne lui [ai] pas même trouvé assez de cette sensibilité qui dans les bons coeurs est la suite de la seule habitude de l'intimité. Elle parle d'abandon, d'amour et d'ivresse quand il y a des tiers; jamais en tête-à-tête avec moi : elle en parle et ne s'enivre que d'eau froide ». Piquants développements.


94. MIRABEAU (Gabriel, comte de)

- L. a. s.; (château de Vincennes), 17 août 1778, 1 p. in-8

Jolie lettre où il parle de Sophie Monnier : « ...le temps commence à me paraître bien long : il s'est écoulé un mois depuis la dernière lettre de mon amie, et quelquefois nous sommes plus favorisés ». -- On a joint une lettre autographe signée de Mirabeau père.


95. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- P. s. Bonaparte; Paris, 14 frimaire an XII, 1 p. in-folio, légères déchirures

Brevet nommant Marmont, président du collège électoral de la Côte-d'Or.


96. RACHEL (Élisabeth-Rachel Félix dite) - la plus grande tragédienne du siècle dernier, sociétaire du Théâtre-Français, n. à Mumpf (Suisse), 1821, m. 1858.

- 6 l. a., dont 2 signées, 7 p. in-8

Précieuse correspondance amoureuse. Dans la première lettre, Rachel attend des actions qui lui prouveront que les belles paroles de son ami ne sont autre chose que des effets de son imagination. Elle ajoute ces deux mots, qui sont presque l'aveu d'un coeur qui demande un peu de répit : Pas encore. Dans la seconde lettre, elle déclare qu'elle se trouve si laide qu'elle ne veut pas se laisser voir, mais elle s'eflor- cera d'être « une grande tragédienne pour justifier le peu de tendresse que vous dites avoir pour moi. » A la fin de la troisième, Rachel tutoie son ami. La lettre suivante commence ainsi : « Mon ami, je vous aime et je ne puis aimer que vous. Si j'ai des sujets de chagrin, n'allez pas involontairement me retirer ce qui me les fait supporter, si ce n'est avec joie, au moins avec courage. Je vous aime du plus profond de mon coeur. Donnez-moi le temps de vous prouver cette tendresse. » La lettre suivante est un tendre billet de rendez-vous. La dernière lettre paraît être une lettre de rupture. Je pourrais vous en écrire long en réponse à votre billet de ce malin. Mais quand on m'abandonne si vite, ma petite vanité s'étonne, se blesse et la vengeance se fait jour dans mon coeur. » Ces six lettres paraissent être tout ce qui reste d'une petite passion, morte aussitôt éclose.


97. RACHEL (Élisa Félix dite) - la grande tragédienne.

- L. a. s. à sa soeur Sarah, 1 p. in-8

Curieuse épître. « Je sais que tu m'aimes ; prouve-le moi en retenant de toutes tes forces mon pauvre Paul, que j'aime plus qu'il ne peut croire; retiens-le, retiens-le, et je serai pour toi ce que tu voudras.»


98. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s., 1 p. in-8.

Curieuse lettre de rupture avec un amant. Elle s'aperçoit, un peu tard, qu'il manque de politesse, mais, elle espère, qu'il aura la délicatesse de lui rendre la clé de son appartement. « Certes elle ne passera pas de sitôt (j'y ferais tout mon possible au moins) en de nouvelles mains, mais en toute sûreté elle ne fera que gagner en changeant de maître. ->.


99. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. à Dumas fils; Montmorency, 2 octobre, 1 p. in-8

Très jolie lettre, où elle l'invile à venir la voir à Montmorency et lui conseille d'amener des amis, car, ajoute-t-elle, « je n'ai pas le sot orgueil de vous divertir avec mon esprit. J'en aurai peut-être le lendemain de votre visite; j'ai bonne mémoire. » -On a joint une lettre de Dumas père et une autre de Dumas fils, toutes deux adressées à Rachel.


100. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. (à Madame Récamier) ; Marly-le-Roi, 24 octobre 1844, 2 p. in-8

Elle lui exprime le regret de n'avoir pu la rencontrer dans les deux visites qu'elle a tenté de lui faire à l'Abbaye au bois. Maintenant, elle restera à Marly pour encore trois mois, « Ma retraite est charmante et je dois vous avouer que je lue trouve bien heureuse du motif qui m'y retiendra jusqu'au mois de janvier. Vous m'avez toujours témoigné trop de bienveillance et d'intérêt pour que j'hésite à vous faire cet aveu. » (Le 3 novembre suivant Rachel mit au monde à Marly, Alexandre-Antoine Colonna-Walcwski)»


101. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. à Mme Récamier; Paris, 1er mars 1843, 1 p. 1/2 in-8º.

Elle s'excuse de n'avoir pu aller la remercier des fleurs et de la jardinière qu'elle lui a envoyées. « J'aurais bien couru à l'Abbaye pour vous remercier si ma journée d'aujourd'hui n'avait été consacrée à la politique; cinq mortelles heures pour entendre d'ennuyeux discours auxquels je n'ai rien compris; jugez si j'en veux à la politique à laquelle je dois cette corvée qui m'a empêché d'aller passer quelques moments avec vous.»


102. RACHEL (Elisa Feux, dite)

- L. a. s. à Samson, 2 p. 1/2 in-16

Très curieuse pièce, où elle exprime son désespoir de se voir attaquée [à cause de sa liaison avec le Dr Véron, semble-t-il], « Je pars, un misérable m'insulte. J'abandonne tout; je n'ai pas le courage de me donner la mort et pourtant le désespoir est dans mon âme. 11 n'y a plus de Dieu; je ne crois plus. C'est le monde qui me faisait vivre; c'est le monde qui me tue. Bientôt, peut-être, Dieu connaîtra mon coeur. J'ai été folle, mais jamais je n'ai appartenu à personne.»


103. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. à Autran; Paris, 27 juin 1850, 3 p. in-8

Très belle lettre relative à la distribution de la Fille d'Eschyle.


104. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. à Déjazet, 4 février 1851, 1 p. 1/2 in-8

Elle lui exprime son grand déplaisir de ne pouvoir jouer à son bénéfice le dimanche suivant. « 11 faut vraiment que vous compreniez mon état de souffrance et que vous songiez à remettre cette représentation à votre bénéfice dès votre retour d'Angleterre et à moins que je ne sois morte -je vous jouerai tout ce que vous voudrez. » --On a joint une lettre aut. sig., à Mmo Habeneck.


105. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. (à la comtesse Walewska), 2 p. in-8

Elle lui fait un petit présent et témoigne, par ce don, le désir qu'il éveille, une affectueuse pensée à son égard. « J'étais, il y a huit jours, encore toute désespérée de l'état de ma santé, mais en apprenant par M. le comte Walewsld, que mon fils Alexandre sera bientôt auprès d'une personne comme vous, mon esprit a retrouvé quelque repos et j'ai tout lieu d'espérer que Dieu m'accordera encore de longues années pour qu'il me soit permis, Madame, de vous prouver que je sais apprécier la bonté et la noblesse de votre caractère.»


106. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. au général Doubelt; Saint-Pétersbourg, 14 janvier 1854, 2 p. in-8»

Elle le prie d'accepter une certaine somme, qui était jointe à sa lettre, pour venir au secours de ses coreligionnaires les Israélites de Russie.


107. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- 20 l. a. s. à Michel Lévy; 1839-1857, 40 p. env., in-16 ou in-8

Très curieuse correspondance, qui montre la vive et cordiale amitié qui existait entre Rachel et Michel Lévy. Rachel y donne mille petits détails sur sa vie, offre ses services, parle de la maladie de sa soeur, etc..


108. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- L. a. s. au marquis de Custine; 5 janvier 1839, 4 p. in-8

Curieuse lettre dans laquelle elle se défend d'avoir été négligente à son égard et lui demande ses conseils afin de conserver la bienveillance du public. « Ce public qui est aujourd'hui si bon pour moi demain, peut-être, en aimera une autre et, faut-il que je vous le dise, eh bien, je suis jalouse et s'il me quittait j'en mourrais. » La lettre est ornée d'une rose, peinte à l'aquarelle et commence par cette recommandation qui n'est pas superflue : Corrigez-moi toutes les fautes.


109. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- Lettres adressées à Rachel par Marie Dorval, George Sand, Ponsard, Lamartine.


110. RACHEL (Élisa Félix, dite)

- 20 1. a., la plupart signées, à divers, 30 p. env. in-8 ou in-16

Intéressante réunion de lettres à des amis et à des parents, dont une, à son fils Alexandre, pleine de détails familiers.


111. RACHEL (famille de)

- 28 pièces des soeurs de Raehel (Dinah, Sarah, Lia Félix), lettres adressées à Raehel par des amies et des admiratrices. Curieuse réunion.


112. RÉCAMIER (Juliette) - célèbre par sa beauté et ses illustres amitiés, n. 1777, m. 1849.

- L. a. s. de ses initiales, 1 p. 1/2 in-16

Elle remercie une dame de s'associer à une oeuvre charitable.


113. RENAN (Ernest) - l'illustre auteur de la Vie de Jésus, n. 1823, m. 1892.

- L. a. s. ; Paris, 26 octobre 1886,-1 p. in-8.

Remarquable lettre relative à l'un de ses ouvrages/pour lequel il s'était inspiré d'une lettre de Sainte Catherine de Sienne et de la correspondance de I.ouise-Adélaïde de Coudé avec M. Gervaisais. Il se plaint de n'avoir pas été compris. Dans notre pays de France on considère le phénomène capital de l'univers, la reproduction de la vie, ou comme une gaudriole drolatique ou comme un acte ordurier, comme le veulent les catholiques. Pour moi, je crois que le bon Dieu a bien fait ce qu'il a fait. Le principe qui, dans la nature, fait la fleur, qui, dans le monde vivant, fait la beauté, qui, dans le genre humain, fait la vertu, le charme, la pudeur, est pour moi quelque chose de grand, de pur et de saint. » -On a joint une lettre de M. Renan relative à la publication de son mémoire sur l'étude de la langue grecque dans l'occident.


114. ROSSINI (Gioacchino) - le célèbre compositeur de musique italien, n. 1792, m. 1868.

- L. a. s. à Emile Pacini; 23 juillet 1861, 3 p. in-4

Il lui soumet quelques idées pour la publication de sa composition : Échantillon du chant de Noël à i Italienne.


115. ROUSSEAU (Pierre-Étienne-Théodore) - un des plus grands des paysagistes du xixe siècle, n. 1812, m. à Barbizon (Seine-et-Marne) 1867.

- L. a. s. à Charles Blanc (qui était alors directeur des Beaux-Arts); Paris, 1848, 1 p. in-8

Très belle lettre où il lui demande une audience pour Barye, Jules Dupré et lui, pour l'entretenir de la question des beaux-arts. « N"est-il pas clans vos idées comme clans votre coeur de diriger l'art avec le concours harmonieux de toutes les aptitudes dévouées, et cette si ancienne et si fausse République, ne dût-elle revivre que par l'accord fraternel, aurez-vous à regretter quelques instants donnés aux épanchements de ceux qui vous offrent dans l'art une amitié active et sincère.»


116. SAINT EVREMOND (Charles de Saint-Denys de) - l'illustre écrivain, auteur de la comédie: Les Aca- démistes, n. 1610, m. 1703.

- L. a. à l'abbé rie Hautefeuille, 3 p. in-8, adresse, cachet

Il lui remet le soin de ses affaires et l'autorise à plaider, mais le mieux lui semble, « est de plaider point. Il est de plaider comme de bâtir; les avocats et les architectes vous engagent dans les procès et dans les bâtiments, mais ils ne vous quittent point que vous ne soies ruiné.»


117. SAINT-HUBERTY (Anne-Antoinette Clavel dite) - la célèbre cantatrice, n. 1756, assassinée à Londres en 1812.

- L. a. s.; 18 décembre 1789; 2 p. in-4.-Belle lettre


118. SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin de) - célèbre poète et critique, membre de l'Académie française, n. 1804, m. 1869.

- L. a. s. à un préfet; Paris, 16 août 1863, 1 p. in-8

Il lui demande l'autorisation, pour le sculpteur Mathieu Meusnicr, dont les travaux sont arrêtés par suite de la détention de son modèle, de faire mouler aux Madelonnettes le torse de son modèle. -On a joint un projet, non autographe, mais avec quelques mots de la main de Sainte-Beuve, de son traité avec le Constitutionnel, un petit billet aut., et un autre de la main d'un secrétaire.


119. SAND (George) - la grande romancière, n. 1804, m. 1876.

- 6 l. a. s., (une seule est signée George) à Guéroult, PI un et, Viarriot, etc…, 1834-1861, 10 p. in-8

Elle parle du Marquis de Villemer, invite Guéroult à venir la voir, recommande le peintre Charpentier, auteur de son portrait, etc...


120. SANDEAU (Jules) - le célèbre romancier et auteur dramatique, n. 1811, m. 1883.

- 6 l. a., la plupart signées de son prénom seulement à Mme Dorval, sans date, 22 p. in-8

Précieuse correspondance dans laquelle Sandeau exprime sa brûlante passion pour Marie Dorval. -On a joint quatre lettres de Sandeau à son ami Baudot, dont il est parlé dans les lettres à M Dorval.


121. SÉNAC DE MEILHAN (Gabriel) - administrateur et bel esprit, ami de Mme de Pompadour, auteur des Mémoires de la princesse Palatine, n. 1736, m. 1803.

- 1° 5 l. s. et 1 l. a. s. au maréchal Du Muy, à M. de Passas, etc., 1774-1784, 10 p. in-4 ou in-folio.

- 2° 20 lettres adressées à Sénae de Meilhan par : Mirabeau (l. a.); Colonne (l. a. s. et 1 l. a.); Turgot (3 l. a. s.); Necker (2 l. a. s.); Maurepas (3 l. s.); Henri de Prusse (7 l. a. s. et 2 l. a.

Lettre relative à ses fonctions d'intendant de Provence et du Usinant.


122. SENANCOUR (Étienne Pivert de) - célèbre écrivain, auteur d'Obermann, n. 1770, m. 1846.

- 2 l. a. s. (à Ch. Nodier), 2 p. in-8

Dans l'une d'elles, il avoue à Nodier qu'il pose sa candidature pour un fauteuil vacant à l'Académie des Sciences morales. Dans l'autre, il lui envoie une pièce de vers qui n'a pas trouvé place dans ses Rêveries. 11 se dit le Cousin d'Obermann.


123. SPONTINI (Gaspard) - l'illutre compositeur de musique italien, n. 1774, m. 1851.

- 1° L. a. s., en français, au roi de Saxe;Berlin,30 octobre 1823, 2 p. in-folio

- 2° L. a. s., en français; Berlin, 23 octobre 1823, 3 p. in-4

Il lui exprime le bonheur qu'il a ressenti quand il a appris que le roi de Saxe avait jeté les yeux sur sa partition d'Olympie.


124. SULLY-PRUDHOMME (René-François-Armand) - Tillustre poète, membre de l'Académie française, n. 1839, m. 1907.

- L'Etoile au coeur, pièce de vers aut. sig., 1 p. in-8, déchirée


125. VERDI (Giuseppe) - le célèbre compositeur de musique italien, n. 1813, m. 1901.

- L. a. s. à Emile Pacini; Busseto, 20 juillet 1893, 2 p. in-8


126. VIGNY (Alfred comte de) - un des plus grands poètes du XIXe siècle, membre de l'Académie française, n. 1797, m. 1863.

- 1° 6 l. a. à Mme Dorval, (1831-1835), 2 p. in-8

- 2° L. a. 8. à Marie Dorval; 14 février 1841, 3 p. in-8

Précieuses lettres où Vigny dit son amour à Mme Dorval et lui , reproche toutes les inquiétudes qu'elle lui cause. Il l'entretient également de ses oeuvres dramatiques et l'assure de sa meilleure volonté pour lui obtenir de bons rôles»


127. VIGNY (Alfred, comte de)

- Les Destinées, pièce de vers aut., 7 p. in-folio


128. VIGNY (Alfred, comte de)

- Le Mont des oliviers, pièce de vers aut., 7 p. in-folio


129. VIGNY (Alfred, comte de)

- La maison du Berger (fragment), pièce de vers aut. sig. ; 1 p. in-4 oblong. Belle pièce d'album.


130. WAGNER (Richard - le célèbre compositeur de musique allemand, n. 1813, m. 1885.

- L. a. s., en français, à Carvalho; Paris, 20 novembre 1859, 3 p. in-8

PRÉCIEUSE PIÈCE, toute relative à la représentation de Tannhauser à Paris. Il désire vivement que son oeuvre soit représentée, mais il désire que Carvalho ne la monte que de son plein gré et dans l'espoir de réussir. « Ce que je n'accepterais pas du tout, c'est d'être traîné dans l'incertitude et à la longue, et de m'occuper sérieusement des projets qui, d'autre part, ne sont pas pris au sérieux. Car, si vous voulez, alors il faut vouloir sérieusement pour marcher d'accord avec moi, qui est sérieux dans tout ce qu'il veut.»


131. WAGNER (Richard)

- L. a. s., en français (à Champfleury); Lucerne, 16 mars 1870, 2 p. 1/4 in-8

Très curieuse épître. Il applaudit à la fondation du journal dont Champfleury lui a envoyé le programme (l'Imagerie Nouvelle), qui lui paraît un point de départ vers la réalisation de ses espérances favorites, la fusion de l'esprit français et de l'esprit germanique. « Vous savez que j'ai toujours eu l'idée de l'érection à Paris d'un théâtre international, où seraient donnés, dans leurs langues, les grandes oeuvres des diverses nations. Seule la France, et Paris en particulier, saurait relier en un faisceau des productions hétérogènes en apparence, dont la connaissance exacte est, selon moi, indispensable au développement intellectuel et moral d'un peuple. Parmi les oeuvres françaises qui devraient être données sur cette scène exceptionnelle, très indépendantes des intérêts du jour, celles de Méhul tiendraient une première place, et je vous félicite d'avoir songé à ce grand artiste, que je compte au nombre de mes précepteurs et dont la vie et les compositions sont beaucoup trop peu connues en France.»


132. WAGNER (Richard)

- Pièce signée; Bayreuth, 1er février 1872, 1 p. in-4

Quittance de 300 thalers donnée au baron de Bleichroeder pour assister aux représentations du Ring des Nibelungen. -On a joint quelques lettres de Mme C. Wagner à M. Chéramy.


133. WAGNER (Richard)

- L. a. s., en français; Paris, 9 mars 1861, 1 p. 3/4 in-8

Superbe lettre relative à la dernière répétition privée du Tannhauser.


134. WAGNER (Richard)

- L. s., en français; Trisbchen, près Lucerne, 18 mai 1870, 2 p. 2 p. 1/4 in-8. Un peu fatigué

Curieuse lettre : « Je n'ai pas de fortune et je vis de la pension que me fait S. M. le roi de Bavière; ayant une longue carrière derrière moi, je ne suis pas sans obligations multiples, et si la pension y suffit, elle ne les dépasse pas. » Il vaudrait mieux s'adresser à un ministre bavarois qu'à un artiste « qui s'est voué à la retraite et vit dans un isolement complet pour terminer une oeuvre (Les Niebelungen) qui ne lui rapportera jamais rien ».