Vente Noël Charavay, 24 mai 1913

CATALOGUE D'UNE PRÉCIEUSE COLLECTION DE LETTRES AUTOGRAPHES

Published by Noël Charavay in Paris on/in 1913.

Catalogue encoded by Ljudmila Petkovic, Projet e-Ditiones, Université de Neuchâtel.

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Attribution 2.0 Generic (CC BY 2.0)

1. ALEMBERT (Jean Le Rond d') - illustre écrivain et géomètre, membre de l'Académie française, n. 1717, m. 1783.

- L. a. s. au censeur Marin, mardi au soir, 19, 1 p. in-4, adresse, cachet brisé

Il le remercie pour l'ouvrage qu'il lui a envoyé. Ce qu'il a pu en lire lui donne une idée avantageuse de ses talents. « Il y a lieu de croire que le succès de Julie seroit plus heureux, au moyen des changement que vous y avez faits. Avec quelque modestie que vous parliez de vou (1) La plupart de ces pièces ont fuit partie de la collection L. Dériard. même, vous n'avez pas à craindre d'être pris au mot. Mais ce qui doit surtout nous concilier les honnêtes gens, ce sont les sentimens nobles qui régnent dans votre ouvrage et la manière dont vous soutenez l'honneur des lettres, si malheureusement avilies, et par ceux qui les persécutent et par ceux qui les protègent et par ceux qui les cultivent.»


2. ALPHONSE XIII - le roi actuel d'Espagne.

- L. s. Yo et Rey au cardinal Coullié ; Madrid, 31 janvier 1905, 1 p. in-folio oblong

Belle lettre de compliments à laquelle on a joint la lettre de M. Léon y Castillo, ambassadeur d'Espagne à Paris.


3. BABEUF (François-Émile dit Gracchus) - célèbre publiciste, apôtre du Communisme, n. 1764, décapité en 1797.

- L. a. s. au conseil de la commune d'Arras; Arras, 28 germinal an III, 3 p. in-4

Il proteste contre l'abstinence forcée que la commune d'Arras impose à lui et à ses co-détenus, en prétendant ne leur faire délivrer de la nourriture qu'une fois par jour. » A Paris, comme nous l'avons déjà dit, nous étions nourris et couchés. Notre qualité de détenus n'a pas changé pour être transportés ici, notre sort n'aurait pas dû changer non plus. Cependant, en arrivant à Arras, nous n'avons plus trouvé que de la paille, du pain et de l'eau. Nous nous sommes soutenus un mois à nos frais. Aujourd'hui un ordre du gouvernement paraît; il reconnaît notre droit à être couchés et nourris décemment.»


4. BALZAC (Honoré de) - le grand romancier, n. 1799, m. 1850.

- L. a. s. Honoré de B. à M. Dablin, s. d., 3 p. in-8

Longue et curieuse lettre dans laquelle il regrette et explique les paroles vives qu'il a prononcées dans une discussion littéraire; cette irritation ne vient ni de son âme, ni de son coeur, elle est causée par l'état nerveux où le met le café et qui éclate quand, au lien de passer cette surexcitation nerveuse sur le papier, Balzac ne travaille pas et sort. « Vous me connoissez peu, mon cher Dablin, et si vous m'aimez, vous prouvez qu'on peut aimer son ami comme on aime une femme, sans la connaître... Un homme qui se lève, depuis quinze ans, tous les jours dans la nuit, qui n'a jamais assez de temps dans sa journée, qui lutte contre tout, ne peut pas plus aller trouver son ami qu'il ne va trou- ver sa maîtresse. Aussi ai-je perdu beaucoup de maîtresses et beaucoup d'amis, sans les regretter puisqu'ils ne comprenaient pas ma position ». Balzac demande à son ami qu'il consente à ce que lui, Balzac, contracte une assurance en sa faveur, car il craint de succomber au surmenage ininterrompu. « En ce moment un voyage en Belgique, je ne sais où, rafraîchirait ma cervelle embrasée, fatiguée, me rendrait des forces au retour, et je n'ai ni l'argent, ni le temps nécessaire pour l'accomplir. Voici cinq ans que je n'ai voyagé, et le voyage est ma seule distraction. Je prévois donc pour moi la plus sinistre destinée, ce sera de mourir la veille du jour où tout ce que je désire arrivera.»


5. BALZAC (Honoré de)

- L. a. s. de son prénom à M. Dablin ; (Paris, 2 mars 1840), 1 p. in-8

Curieuse lettre dans laquelle il lui propose de louer des loges à des amis bienveillants pour la première représentation de Vautrin. » J'ai le droit de faire louer des loges à mes amis plutôt qu'à des inconnus. Je tiens à ce qu'il y ait de belles femmes. Ainsi faites-moi savoir dans ce cas là les noms pour que je les indique.»


6. BARBAROUX (Charles-Jean-Marie) - député des Bouches-du-Rhône à la Convention, illustre membre du parti Girondin, n. 1767, décapité à Bordeaux, en 1794.

- L. a. s. à Monge; Paris, 22 novembre l'an Ier de la République (1792), 1 p. y2 in-4. Très rare

Il lui recommande le citoyen Hauterive désigné pour une place de Consul aux États-Unis ; il croit que cet homme mérite la confiance et l'attention de Monge. « J'ai su qu'on avoit objecté qu'il ne savoit pas l'anglais. Je vous demande si cette objection est suffisante pour l'exclure. J'ai bien fait sentir à Brissot que le citoyen Hauterive étoit trop bien organisé pour ne pas savoir bien vite la langue anglaise. On a encore dit qu'il avait été dans l'Oratoire. Est-ce donc un tort d'avoir été l'instituteur des autres et n'est-ce pas au contraire un préjugé avantageux?»


7. BERLIOZ (Hector) - le grand compositeur de musique, n. 1803, m. 1869.

- Morceau de musique aut. sig., 1 p. petit in-4 oblong

Fragment du duo entre Herot et Ursule, de l'opéra de Béatrice et Bénédict.


8. BERTHIER (Alexandre) - prince de Wagram, illustre maréchal d'Empire, chef d'État-major de Napoléon Ier, n. 1753, m. 1815.

- L. s. à Scherer; Milan, 26 thermidor an V, 1 p. in-folio, en-tête gravé

Il lui dit qu'un nommé Chabert ne peut remplir les fonctions d'ofli- cier au 7m0 hussards cl que le général en chef vient de renvoyer cet officier chez lui. -La pièce est ornée de la grande vignette d'Appiani représentant la Renommée apportant un médaillon à la Liberté. Dans ce médaillon est inscrit : Bonaparte général en chef. Armée <1'Italie. A droite un génie appuyé sur l'autel de la Patrie attend une date pour l'inscrire sur les tables de l'Histoire. Derrière, sur une grande pyramide se trouvent inscrites les victoires de l'an IV : Millésime, Mondovi, Cas- tiglione, Arcole, Rivoli, etc... Au bas se déroule une carte du théâtre de la guerre.


9. BERTHIER (Alexandre)

- L. s. à Charles Rampon ; quartier-général du grand Kaire, 8 thermidor an VI, 1 p. in-folio, en tête gravé

Il l'informe que le général en chef Bonaparte voulant récompenser la conduite militaire qu'il a toujours tenue et notamment, à la bataille des Pyramides l'a nommé, sur le champ de bataille, au grade de sous- lieutenant au 7me hussards. La pièce est ornée de la grande vignette d'Appiani, représentant la Liberté donnant la main à l'Italie pour l'aider à se relever de ses ruines. Un génie alimente un bûcher avec tous les emblèmes de la tyrannie. Aux branches d'un arbre on a suspendu les médailles commémoratives des victoires françaises en Italie. Très belle et rare vignette.


10. BOILEAU (Nicolas) - l'illustre poète, membre de l'Académie française, n. 1636, m. 1711.

- P. s. N. Boileau, sur vélin; 12 juin 1700, 1 p. in-4. Rare

Précieuse pièce. Reçu de 112 livres 10 sols pour 3 mois de rentes constituées sur les aides et gabelles.


11. BOISROBERT (François Le Métel de) - poète et bel esprit, qui inspira à Richelieu la fondation de l'Académie française dont il fut un des membres fondateurs, n. à Caen, 1592, m. 1662.

- L. a. s. à M. d'Hozière; Rome, 25 décembre, 3 p. in-folio, adresse, cachet

Il l'informe des circonstances de son voyage à Rome. Ses incommodités ont été bien adoucies par les caresses du pape et de messieurs ses neveux, « mais je vous diray franchement que je n'ay pas bien gousté leur bon accueil non plus et les merveilles de Rome dans les inquiétudes que la désunion de la Reine et de M. le cardinal m'ont jetées dans l'esprit et tant que ce malheur durera je ne fais pas estât de m'en retourner en France. » Boisrobert parle encore de différents personnages, puis de ses amis littéraires, Faret, Gomberville, Yaugclas.


12. BONAPARTE (Letizia Ramolino) - Madame mère, la mère de Napoléon Ier, n. 1759, m. 1836.

- L. s. Bonaparte à l'un de ses fils; Ajaccio, 25 floréal an VI, 1 p. in-4

Elle lui recommande le citoyen Laiglin, contrôleur des postes de son département. « Ne soyés pas si avare de vos nouvelles. Depuis longtemps je n'en ai reçu, de manière que je suis inquiète sur l'état de votre santé, de celle de. votre épouse et de ma famille. Tirés moi bientôt de peines.»


13. BONAPARTE (Élisa) - princesse de Lucques et de Piombino, une des soeurs de Napoléon Ier, n. 1777, m. 1820.

- L. s. (à Clarke); Florence, 9 août 1812, 1 p. in-4

Elle fait grand éloge de M. Martelli, capitaine commandant les gardes d'honneur, mais comme M. Martelli ne possède aucune qualité militaire, elle demande son remplacement à la tête de la compagnie des gardes d'honneur.


14. BONAPARTE (Élisa)

- L. s., avec la souscription aut., à Duroc; Lucques, 1er mars, 1 p. in-4

Elle demande la Chartreuse de Pise, afin d'augmenter son traitement qui n'est que de 540.000 livres. « Depuis trois années tant d'évé- nemens mémorables ont occupé la pensée de S. M., qu'elle m'a oubliée, mais je suis sûre, qu'en me rappelant à son souvenir dans un moment opportun sa bonté lui fera terminer de suite ce qu'elle m'a promis à Venise.»


15. BONAPARTE (Pauline) - princesse Borghèse, une des soeurs de Napoléon, célèbre par sa beauté, n. 1780, m. 1825.

- 1° L. a. s. à M. Michelot, son intendant général; Rome, 18 janvier 1804, 2 p. in-4

- 2° L. s. de Camille Bohgiiese, époux de la précédente, à M. Bruguière; Turin, 10 août 1809, ]'2 p. in-4"

Lettre relative à la succession de son premier mari, le général Leclerc, lequel lui avait légué les trois quarts de sa fortune, ne laissant qu'un quart à leur enfant. Pauline Bonaparte est d'avis que ces trois quarts de la fortune de Leclerc lui appartiennent en propre, qu'elle n'en doit compte à personne, pas même à son fils quand il sera grand.


16. BONAPARTE (Jérôme) - roi de Westphalie, le plus jeune frère de Napoléon Ier, n. 1784, m. 1860.

- L. a. s. à son frère Lucien; Breslau, 27 février 1807, 1 p. in-4

Il lui reproche son silence et craint qu'il ne l'aime plus. « Lolotte et I.ili ne se souviennent sans doute plus de leur oncle; Charles et Letizia ne me connaissent pas, mais j'espère qu'ils savent au moins mon nom, Adieu, mon bon Lucien, mon grand chagrin est de ne pas vous voir à la tête d'une belle armée. Mon Dieu, que je serai heureux quand nous serons réunis.»


17. BONAPARTE (Hortense) - reine de Hollande, mère de Napoléon III, n. 1783, m. 1837.

- L. a. s. à Mme Bourgillon (Mme Avrillon); Arenenberg, 29 août 1833, 1 p. in-8

Elle lui accuse réception de ses mémoires, qu'elle s'apprêtait à demander à Paris. « Je ne doute pas qu'ils ne sovent bien, car je commis votre attachement pour ma mère et la confiance qu'elle avoit en vous vous met à même de la peindre comme elle étoit. Toute vérité sur son compte ne peut que la faire aimer davantage, etc...»


18. BONAPARTE (Hortense de Beauharnais)

- L. a. s. H. ; 19 décembre 1821, 1 p. in-8

Jolie lettre à une amie; elle dit qu'elle ne danse plus, que son fils se porte bien et travaille de même.


19. BRISSOT (Jean-Pierre) - dit de Warville, député d'Eure-et-Loir à la Convention, un des chefs du parti de la Gironde, n. 1754, décapité en 1793.

- L. a. s. au président de la Société des amis de la Constitution; Paris, 8 avril 1791, 1 p. in-4

Lettre relative à la diffusion d'un nouveau mémoire de la Société des amis des noirs en faveur de ces infortunés que l'ignorance, et la cupidité poursuivent avec tant d'acharnement. Elle se flatte d'y avoir démontré jusqu'à l'évidence qu'on ne peut sans injustice, sans blesser les principes, les intérêts de la France et ceux des colonies, leur refuser les droits de citoyen actif. Elle conjure les membres de la Société des Jacobins de le lire avec la plus sérieuse attention.


20. BUSSY-RABUTIN (Roger comte de) - écrivain, auteur de Y Histoire amoureuse des Gaules, membre de l'Académie française, n. 1618, m. 1693.

- L. a. s. au révérend père…; Bussy, 1er juin 1677, 2 p. in-8

Il souhaite de le voir venir passer huit jours à Bussy. « J'ay un parc ou il y a des endroits qui ont l'air du bout du monde et c'est de la que je le voi bien mieux que quand j'y suis, et que je l'estime bien moins. Si vous y estiés je vous ferois part des reflections qu'un lieu aussi solitaire que celuy la m'inspire ».


21. BUZOT (François-Nicolas-Léonard) - député de l'Eure à la Convention, célèbre Girondin, ami de Mme Roland, n. 1760, mort par suicide en 1794.

- L. a. s. à Brissot, rue Grétry; 22 mai, 2 p. in-4. Très rare

Curieuse lettre dans laquelle il lui signale le mauvais effet produit sur l'Assemblée [constituante] par leur projet de réforme; Thouret dit qu'il achemine aux deux chambres et on ajoute à cela que le projet mène directement à se passer de roi. « De là beaucoup d'idées creuses sur notre républicanisme. Il faut enfin briser la glace et prouver que nos calomniateurs sont dupes ou bien idiots, et qu'ils ne connaissent guères ce qu'ils ont fait ou ce qu'ils veulent faire. Mettons un peu nos amis à découvert et ne nous laissons pas flétrir par les perfides niaiseries dont quelques hommes adroits font usage pour nous perdre.»


22. JOSÉPHINE - impératrice des Français, première femme de Napoléon, n. 1763, m. 1814.

- L. s. Lapagerie Bonaparte; Paris, 23 germinal an VIII, 1 p. in-4

Elle demande pour le citoyen Pellier une place analogue à scs connaissances dans l'administration de la guerre.


23. CAMBRONNE (Pierre-Jacques-Étienne baron) - célèbre général, le héros du dernier épisode de Waterloo, n. 1770, m. 1842.

- L. a. s. à M. Francheteau, notaire; 1er juillet 1819, 1 p. in-4

Curieuse pièce. Il le prie de remettre à sa domestique 375 francs, dont il a besoin pour acquitter un billet de pareille somme consentie à M. Berryer, son avocat. (Berrycr fils avait défendu Cambronne lorsque celui-ci, prisonnier à Waterloo, fut, en revenant d'Angleterre, traduit devant un Conseil de guerre, accusé « d'avoir attaqué le gouvernement du roi à main armée ». -Berryer obtint son acquittement).


24. CAMBRONNE (Pierre-Jacques-Étienne, baron).

- L. a. s. à Drouot, gouverneur de l'île d'Elbe (1814) ; 1 p. in-4

Lettre relative à la mise en réforme des soldats corses de la garde de l'Empereur, qui ne sont pas en état de faire un bon service actif. « Au premier jour S. M. passera la revue et s'en prendrait à moi de ce qu'ils ne sont pas instruits. C'est donc pourquoi je vous en rends compte, ne pouvant donner la santé, bras, jambes ou yeux à ceux qui en ont de mauvais.»


25. CARNOT (Lazare) - l'illustre conventionnel, YOrgani- sateur de la Victoire, n. 1753, m. 1823.

- L. a. s. à M. Damart, à Varsovie; Francfort-sur-l'Oder, 31 octobre 1816, 2 p. in-8

Carnot avait conçu l'espérance d'aller le voir à Varsovie, mais il croit que, dans sa position, il lui convient mieux de se fixer en Prusse, afin de se rapprocher de son pays. La permission de résider à Magde- bourg lui a été accordée et il y sera clans deux jours. « J'ai passé une partie du temps à Breslau, une autre partie à Berlin, et le reste ici. J'ai reçu partout infiniment de prévenances et d'honnêtetés. Cependant je regretterai toujours Varsovie, et il a fallu des motifs bien forts pour me déterminer à me fixer ailleurs, mais ma position ne me laisse pas le choix.»


26. CHABOT (François) - capucin avant la Révolution, député de Loir-et-Cher à la Convention, n. 1759, décapité le 5 avril 1794, pour agiotage.

- L. a. s. à Robespierre; 26 ventôse an II (16 mars 1794), 1 p. in-4

Pièce historique, écrite de sa détention; il expose sa défense. Son mariage, avec Léopoldine Frey, soeur du banquier autrichien, était une ruse pour déjouer le parti de l'étranger; Chabot rappelle qu'il n'a pas combattu l'arrestation des étrangers et qu'il a fait toutes les démarches possibles pour obtenir l'arrestation de ses beaux-frères. Si ce sont des conspirateurs on ne [m'a] pas donné le teins de m'en convaincre et cependant c'est pour acquérir cette conviction que j'ai préféré être en pension chés eux à un ménage indépendant qui aurait assuré ma fortune parce que je n'ai rien mis jamais avant ma patrie.»


27. CHALIER (Marie-Joseph) - chef du parti montagnard à Lyon, n. 1747, décapité à Lyon, en 1793.

- L. a. s. à Le Brun; Paris, 13 août 1792, 1 p. in-4. Très rare aut. sig

Il demande une audience au ministre des affaires étrangères, quel qu'il soit. Il signe : L'ami de l'égalilé Chai.ier, de Lyon.


28. CHARLES VII - roi de France (1422), n. 1403, m. 1461.

- P. s., sur vélin; Montilz-lez-Tours, 10 février 1446 (a. s.), 1 p. in-4. Très rare

Il fait don de 600 livres tournois de rente, par an, à François de Gram- mont, son chambellan, qui, en faisant acte de reddition de lui et de ses terres en l'obéissance du roi, a laissé au parti des ennemis une grande partie de ses dites terres et seigneuries. Ce don est fait en attendant que le roi soit en pouvoir d'octroyer au dit François de Gram- mont, une pièce de terre où il aurait une forteresse avec justice, haute, moyenne et basse, de la valeur de 600 livres tournois de revenu.


29. CHARLES VIII - roi de France (1483), n. 1470, m. 1498.

- P. s., sur vélin; Lyon, 1er mars 1496, 1 p. in-4 oblong

Mandement à ses conseillers sur le fait de ses finances de payer à Charles de Pontoz, maître des requêtes ordinaire en son hôtel, la somme de 100 écus d'or pour l'aider à avoir une maison en la ville de Paris en laquelle il a l'intention de se retraire.


30. CHARLES IX - roi de France (1560), n. 1550, m. 1574.

- P. s., sur vélin; Plessis-les-Tours, 2 octobre 1569, 1 p. in-4 oblong

Mandement à Pierre Deficte, trésorier de son épargne, de payer à Alfonsina Strozzi, comtesse de Fiesque, une des dames de sa mère, la somme de 5.000 livres tournois dont il lui fait don, pour l'aider à supporter les frais d'un voyage qu'elle entreprend pour le service du roi vers le comte de Fiesque, son mari, qui est, pour le service du roi, en la cour de l'empereur.


31. CHARLES X - roi de France (1821), n. 1757, m. 1836

- L. a. s. au marquis de Castellane-Mazaugue ; Londres, 15 octobre 1805, 1 p. y, in-l°, adresse, cachet armorié

Il le remercie du témoignage d'affection qu'il lui a donné dans son affliction et l'assure que son intérêt pour l'évêque de Toulon et pour lui ne s'est jamais démentie, » et j'espère que vous êtes instruit maintenant que j'ai été assés heureux pour faire terminer par le gmellt anglais ce qui concerne le traitement de votre frère. Sans cette assurance j'aurois employé tous les moyens qui peuvent dépendre de moi, pour adoucir la situation, si pénible pour mon coeur, où vous vous trouviés ainsi que 1'E'iue de Toulon ».


32. CHASTELLET (Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil marquise du) - la célèbre amie de Voltaire, il. 1706, m. 1749.

- L. a. s.; Bruxelles, 18 mai 1741, 4 p. in-4

Elle félicite le destinataire (Dom Calmet?) sur l'ouvrage qu'il vient de faire paraître. Elle le consulte ensuite sur Thierry du diable, tige de la maison de Mmo du Chastellet.


33. CHATEAUBRIAND (François-René vicomte de) - l'illustre écrivain, membre de l'Académie française, n. 1768, m. 1848.

- 1° L. a. s. (à Mme Tastu); lundi, 17 février 1834, 2 p. 1/2 in-8.

- 2° Pièce aut., 2 p. 1/2, in-8

Il la félicite sur ses délicieuses stances. « Mais vous le dirais-je? Elles me font mal; elles me montrent les années perdues où j'aurois pu vous connaître. Vous irez grossir la foule de ces ombres élyséennes qui ont environné ma vie, sans en avoir voulu la réalité... Vous voulez laisser la chanson de Camoëns à vos petits-enfants? Moi je n'ai d'autres enfants que mes jours et ils sont nombreux. Quand le dernier, et par conséquent le plus jeune, de mes mauvais fils descendra avec moi dans ma tombe, je lui redirai au son harmonieux de votre lyre : « Tout a fui comme un rêve qu'efface le soleil.»


34. CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de)

- L. a. s. au censeur Marin; jeudi matin, 2 p. 1/2 in-8

Belle lettre de la jeunesse de Chateaubriand, Il le remercie de la lettre flatteuse qu'il a bien voulu lui écrire; elle est de ce vieux temps où la politesse et l'aménité faisaient le caractère distinctif des Français. « Nous avons bien changé, nous autres jeunes gens. La sottise, la suffisance, la grossièreté sont notre partage. Nous nous figurons tout savoir et nous ne savons rien. Nous avons la prétention d'être des esprits loris. En un mot, nous faisons pitié. » Quoique Chateaubriand se range dans cette troupe ignorante, il a assez de sens commun pour rendre justice à un homme du temps passé.


35. CLÉMENT VIII - pape (1592), n. 1536, m. 1605.

- L. a. s. en tête Cleinens papa VIII, à Ferdinand de Médicis, duc d'Étrurie ; 22 octobre 1601, 1 p. in-folio, adresse, cachet. Superbe pièce

Il le remercie des condoléances qu'il lui a adressées à l'occasion de la mort de son neveu Giofello, et il a été bien consolé par le service pompeux et magnifique qu'il a fait célébrer pour le défunt.


36. CLINTON (George) - général et homme d'Etat américain, longtemps gouverneur de l'État de New- York, vice-président de l'Union, n. 1740, m. 1812.

- P. a. s.; 27 janvier 1794, 1 p. in-folio

Acte relatif à l'adoption de deux bills concernant la circulation monétaire.


37. COLBERT (Jean-Baptiste) - le grand ministre de Louis XIV, n. à Reims, 1619, m. 1683.

- L. a. s. à l'abbé de Bourzeis; 20 avril 1655, 1 p. in-8

Lettre relative à la suite à donner à deux affaires proposées par M. de Pures.


38.

- Pièce manuscrite, signée par Df.ffonseca, greffier d'office; 3 novembre 1785, 7 p. in-folio

Inventaire des effets qui ont été trouvés dans le logement du sieur de Bousière et delà demoiselle Marie-Nicole Le Guay, soi-disant d'Oliva.


39. CONDILLAC (Étienne Bonnot abbé de) - célèbre métaphysicien, membre de l'Académie française, n. 1715, m. 1780

- L. a. s. ; au château de Flux par Beaugency, 22 décembre 1778, I p. in-4

Il prie son correspondant de faire passer un paquet au P. Pacciaudi.


40. CORNEILLE (Thomas) - poète dramatique, le frère de l'illustre Pierre Corneille, membre de l'Académie française, n. à Rouen, 1625, m. 1709.

- P. s.; Paris, 20 décembre 1689, 2 p. in-folio. Très rare.

Transport de cinquante livres de rentes vendues au sieur Boudet, marchand tapissier, à Paris, par Thomas Corneille.


41. DANTON (Georges-Jacques) - illustre conventionnel, n. 1759, décapité en 1794

- L. s. à M. Hedoin l'aîné, capitaine d'infanterie à Reims ; Paris, 24 août 1792, 1/2 p. in-folio. Rare

Il ne peut rien décider au sujet de sa réclamation; il la transmettra au ministre de la guerre. -Le destinataire a inscrit ses titres dans la partie blanche de la pièce.


42. DAVID (Jacques-Louis) - le célèbre peintre d'histoire, député de Paris à la Convention, n. 1748, m. 1825.

- L. a. s. à un prince; Paris (rue de Seine, 10), 1 p. in-4

Il demande, à nouveau, le prêt du manteau de l'Empereur, déposé' à l'église Notre-Dame, parce qu'il en a le plus pressant besoin. « Vous commisses nos têtes de peintre, ou pour mieux dire vous commises l'élan du génie, il n'aime pas les retards : excusés ma manière franche de m'exprimer je ne parlerais pas ainsi à tout autre ».


43. DU BARRY (Jeanne Bécu comtesse) - la dernière maîtresse de Louis XV, n. 1746, décapitée le 7 décembre 1793.

- P. a. s. à M. Collibeau, contrôleur des rentes; Louveciennes, 10 octobre 1784, 1 p. in-8 oblong

Elle le prie de payer au sieur Gilbert, marchand de toiles à Versailles, la somme de 1870 livres pour solde de ses mémoires des années 1782 et 1783.


44. DU BARRA (Jeanne Bécu, comtesse)

- P. a. s.; 20 avril 1782, 1 p. in-8 oblong.

Ordre à M. Bufîault de payer 4.000 livres à M. Gilbert


45. ELSSLER (Fanny) - danseuse autrichienne, célèbre par son talent et sa beauté, n. 1810, m. 1884.

- L. a. s., en français, à M. Hausseipadministrateur des théâtres royaux de Bruxelles; Londres, 1er avril 1843, 1 p. in-4

Belle et rare lettre relative à l'organisation de ses représentations à Bruxelles.


46. ESTRÉES (Gabrielle d') - duchesse de Beaufort, la plus célèbre des maîtresses d'Henri IV, n. 1571, m. 1599.

- P. s.; (4 janvier 1599), 2 p. in-folio. Très rare

Curieuse pièce par laquelle Gabrielle d'Estrées accepte la donation du duché d'Étampes, qui lui a été faite, le 11 novembre 1598, par la reine Marguerite en son château d'Usson. 3.


47. FÉNELON (François de Salignac de) - l'illustre archevêque de Cambrai, membre de l'Académie française, n. 1651, m. 1715

- L. a. s.; Cambrai, 31 août 1704, 2 p. in-4

Il s'excuse de ne pouvoir donner son avis sur un ouvrage qui lui a été soumis, parce que le règlement de quelques affaires épineuses de son diocèse lui prend tout son temps.


48. FLORIAN (Jean-Pierre Claris de) - célèbre poète, romancier et fabuliste, membre de l'Académie française n. 1755, m. 1794.

- 1° L. a. s. au comte d'Argentai ; s. d., 2 p. in-8 (Coll. Mimbelli).

- 2° La Chenille et le Renard, fable aut., 1 p. in-3

Belle et curieuse lettre relative à l'organisation d'une soirée dramatique.


49. FOUQUIER-TINVILLE (Antoine-Quentin) - le fameux accusateur public près le Tribunal révolutionnaire, n. 1747, décapité en 1795.

- P. s.; Paris, 28 brumaire an II, 1 p. in-4, en-tête du Tribunal révolutionnaire, cachet de cire rouge

Permis de communiquer pour le conseil d'un détenu à la Conciergerie.


50. FRANCE (Anatole) - le célèbre écrivain, membre de l'Académie française.

- Souper, sonnet aut. sig., 1 p. in-8 oblong


51. FRANKLIN (Benjamin) - l'illustre savant et homme d'État américain, n. 1706, m. 1790.

- L. a. s. à Pômare; Passy (Paris), 26 novembre 1778, 1 p. in-4

Il lui exprime le regret de n'avoir pu dîner avec lui chez Madame de Chaumont et lui propose de se rencontrer à sa table philosophique le jour qui lui conviendra le mieux.


52. FRANÇOIS Ier - roi de France (1515), n. 1494, m. 1547

- P. s., sur vélin; Joinville, 28 juin 1542, 1 p. in-4 oblong

Mandement à Jehan Laguette, receveur-général de ses finances extraordinaires, de payer à Pierre Raisin, gouverneur de ses lévriers, la somme de 10 écus et 5 écus d'or sol, en considération de ses bons services, outre et en sus des autres gages et dons qu'il pourra avoir du roi.


53. GAUTIER (Théophile) - le célèbre écrivain,_ n. à Tarbes, 1811, m. 1872.

- L. a. s. à M. Fernand Boissard, 1 p. in-8

Il lui rappelle que c'est le lendemain la date anniversaire du jour où il a eu «le malheur de naître». «Viens m'aider à me distraire de cette triste pensée en partageant avec moi le pain et le vin accompagnés de quelques mets simples et peu abondons. Nous pleurerons dans le sein l'un de l'autre.»


54. GAUTIER (Théophile)

- L. a. s. à Arsène Houssaye; Paris, 2 août 1849, 1 p. in-8

Jolie lettre dans laquelle il lui explique une appréciation de l'analyse qu'il a publiée sur le dernier recueil de vers d'Arsène Houssaye. La phrase malheureuse qui t'a chagriné, toi et ta femme, n'a pas le sens « commercial » que ta famille y attache; elle veut dire, pour tout esprit droit, que dans l'état de ruine où la République a mis les arts il n'y avait que des poètes capables de se donner le luxe d'un charmant volume de vers bien imprimé. » Gautier promet de racheter cette mauvaise impression. « Je mettrai dans V Artiste les phrases les moins ruinées et même les plus cossues de façon à ce que Stéphanie, qui, j'espère, ne me gardera pas rancune, puisse porter sur ses charmantes épaules non seulement un cachemire mais tous les diamants de l'ex-couronne.»


55. GAUTIER (Théophile)

- Billet aut. sig., à Arsène Houssaye, s. cl., 1 p. in-16

Curieux billet illustré d'un croquis à la plume. -V. la reproduction.


56. GAUTIER (Théophile)

- Dessin à la plume (0,13x0,21)

Joli dessin représentant une nymphe assise près de vieux arbres (Collection Arsène Iloussaye). -Y. la reproduction.


57. GENSONNÉ (Armand) - député de la Gironde à la Convention, ami de Vergniaud et Guadet et l'un des principaux Girondins, n. à Bordeaux, le 10 août 1758, décapité le 31 octobre 1793.

- L. a. s. à Servan; Paris, 7 septembre 1792, y2 p. in-4. Très rare

Il lui rappelle qu'il a promis à M. Guilbert-Latour, son concitoyen, une place de commissaire des guerres. < La conduite qu'il a tenue ici, à la journée du 10 [août] est auprès d'un ministre patriote la plus sûre recommandation.»


58. GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Étienne) - illustre savant, membre de l'Académie des Sciences, n. 1772, m. 1844.

- L. a. s. à M. L. Reybaud, rédacteur de la relation de F expédition d'Egypte; (1831), 5 p. in-4

Épître fort curieuse où il raconte le départ de Bonaparte du Caire pour se rendre en France. H apporte, comme témoin oculaire, l'entretien tout philosophique que le général, prêt à s'embarquer, eut avec les savants qui étaient avec lui. C'était un moyen d'écarter les soupçons. Geoffroy Saint-Hilaire raconte que Bonaparte déclara qu'il ne devint militaire qu'à son corps défendant, mais qu'il voulait, dans sa jeunesse, être un Newton. Piquants détails sur les adieux de Bonaparte à M mc Fourès, sa maîtresse, venue vers lui sous le déguisement d'un hussard, et sur l'attitude de Monge et de Berthollet.


59. GODEALT (Antoine) - évêque de Vence, écrivain et poète, un des habitués de l'Hôtel de Rambouillet, n. à Dreux, 1605, m. 1672.

- L. a. s. à M. de Ghauvigny; Grasse, 3 avril 1618, 1 p. in-folio. Rare.

Il l'informe de la sentence qu'il a rendue, afin de tirer la ville de Grasse d'un procès qui lui aurait été fort coûteux. « Ceux qui voulaient vanger leur passion particulière soubs le nom de la communauté en ont fait du bruit, mais tous les gens de condition, et qui sont ceux qui doivent payer, l'approuvent et m'en ont remercié.»


60. GRAMONT (Philibert comte de) - le héros des Mémoires écrits par Hamilton, n. 1621, m. 1707.

- L. a. s. ; Paris, 25 janvier, 1 p. in-4

Lettre de félicitations à propos d'un mariage.


61. HÉBERT (Jacques-René) - dit le Père Duchesne, chef du parti qui porte son nom, n. 1757, décapité en 1794.

- L. a. s. (au maire de Paris); 31 mars, l'an IV de la Liberté, I p. in-4

Il écrit comme président de la Société des amis des droits de l'homme et relativement à la réclamation de Mm<!S Pinondel et Buquet. « Il est vrai que ces citoyennes ont été dénoncées par un membre de la Société, mais il n'est pas dans ses principes d'accuser l'inocent. Les amis des droits de l'homme le sont de la justice.»


62. HENRI II - roi de France (1547), n. 1518, m. 1559.

- L. s. à M. de Noailles, son ambassadeur en Angleterre; Sainl-Germain-en-Laye, 18 novembre 1554, 1 p. in-4

Il lui accuse réception de sa lettre du 5 de ce mois par laquelle il a été bien aise d'apprendre le commencement que son frère a donné à sa négociation et aussi que la reine d'Angleterre (Marie Tudor) a reçu favorablement le langage qu'il a tenu de sa part et lui ait fait une si bonne réponse. Il lui envoie sa réponse par Lamarque qui lui dira l'état des affaires et le résultat des attaques des ennemis contre ses places, qu'ils ont trouvées mieux pourvues qu'ils ne s'étalent promis.


63. HENRI III, - roi de France (1574), n. 1551, assassiné à Blois (1589).

- L. a. s. à Mme de Saunoir; 5 novembre, 1 p. in-folio, doublée

Il croyait pouvoir se rendre en sa maison, mais il n'a pu le faire et dit que ce sera pour quelqu'autre fois.


64. HENRI III

- P. s., sur vélin; Blois, 19 octobre 1571, 1 p. in-folio oblong

Brevet de son chambellan ordinaire pour Louis-Adhémar du Monteil comte de Grignan et sieur d'Entrecasteaux, en récompense des bons services qu'il a rendus au roi.


65. HENRI IV - roi de France (1589), n. 1553, assassiné par Ravaillac, en 1610.

- L. a. s. au marquis de Bellysle, s. d., 1 p. in-4

Il lui envoie le sieur du Plessis, qui lui fera part de son intention et de ses désirs à son égard. « Vous savés corne j'ayme tous les nres. Donnés moy ocasyon de fere le samblable de vous, de quoy vous ne vous repan- ty rés jamés, je m'an asseure, sy ce n'est de ce que vous n'au rés comancé plus tôt a an rechercher le moyen.»


66. HUGO (Victor) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1802, m. 1885.

- L. a. s. à M. Daelli; Hauteville-House, 26 avril 1869, 2 p. gr. in-4

Curieuse lettre en réponse à une demande de quelques lignes pour présenter l'Homme qui rit aux lecteurs anglais. » J'ai peu de chose à ajouter à la préface de l'Homme qui rit. Ce n'est pas un livre anglais, c'est un livre humain. Il est anglais, cependant, en ce sens qu'un certain côté, presque inconnu de l'histoire d'Angleterre y est mis à nu et exposé en pleine lumière, ce qui semblera à l'Angleterre brusque peut- être, mais à coup sûr instructif. Le reste de moeurs espagnoles et papistes, personnifié dans la duchesse Josiane, étonnera certainement la modestie anglaise actuelle, mais c'est au stuartisme et au catholicisme qu'il faut s'en prendre. Je ne suis, moi, qu'historien et philosophe. » Il demande que la traduction anglaise de 1 Homme qui rit ressemble à la traduction de son William Shakespeare et non à la traduction des Misérables, laquelle est détestable. Puis il ajoute : « Ce que l'Angleterre verra dans ce livre, Y Homme qui rit, c'est ma profonde sympathie pour son progrès et pour sa liberté. Les vieilles jalousies de races n'existent pas pour moi; je suis de toutes les races. Étant homme j'ai le monde pour cité, et je suis chez moi en Angleterre, de même qu'un Anglais est chez lui en France. Effaçons le mot Hospitalité, tout charmant qu'il est, et remplaçons-le par ce mot Droit, sévère mais juste.»


67. HUGO (Victor)

- L. a. s.; Hauteville-House, 18 octobre 1862, 2 pl. p. gr. in-4

Il approuve son correspondant quand il dit que ses Misérables sont écrits pour tous les peuples. A l'heure sombre de la civilisation où ils en sont le misérable s'appelle l'Homme ; il agonise sous tous les climats ; il gémit dans toutes les langues. » Votre Italie n'est pas plus exempte du mal que notre France. Votre admirable Italie a sur la face toutes les misères. Est-ce que le banditisme, cette forme furieuse du paupérisme, n'habite pas vos montagnes? Peu de nations sont rongées plus profondément que l'Italie par cet ulcère des couvents que j'ai tâché de sonder. Vous avez beau avoir Rome, Milan, Naples, Païenne, Turin, Florence, Sienne, Pise, Mantoue, Gênes, Venise, une histoire héroïque, des ruines sublimes, des monuments magnifiques, des villes superbes, vous êtes, comme nous, des pauvres. Vous êtes couverts de merveilles et de vermines. Certes le soleil de l'Italie est splendide, mais hélas l'azur sur le ciel n'empêche pas le haillon sur l'homme ». Longs et curieux développements par lesquels Victor Hugo cherche à prouver que les Misérables s'appliquent à toutes les nations. -Hélas ! je le répète, italiens ou français, la misère nous regarde tous. Depuis que l'histoire écrit et que la philosophie médite, la misère est le vêtement du genre humain. Le moment serait enfin venu d'arracher cette guenille, et de remplacer, sur les membres nus de l'Homme-Peuple, la loque sinistre du passé par la grande robe de pourpre de l'aurore !»


68. HUME (David) - illustre philosophe et historien anglais, ami de Jean-Jacques Rousseau, n. 1717, m. 1776.

- L. a. s. à l'imprimeur W. Stralian; Edimbourg, 28 octobre 1757, 1 p. in-4

Belle et intéressante lettre relative à la vente de ses ouvrages: il ne se découragera et continuera à travailler. « The Iïnglish liave more Riches et Industry than ever before; and I believe as mu ch Bravery and a national spirit, were these Qualities properly conducted et directed ».


69. JEAN III SOBIESKI - l'illustre roi de Pologne (1674), défenseur de Vienne contre les Turcs, n. 1624, m. 1696.

- L. s., en italien, au marquis de Santa-Croce; Varsovie, 15 mars 1695, 1/2 p. in-folio, adresse, cachet collé bien conservé. Belle pièce


70. JOURDAN (Jean-Baptiste) - illustre général républicain, maréchal de France, le vainqueur de Fleurus, n. 1762, m. 1833.

- L. s. à Kléber avec deux lignes aut. ; quartier-général de Kirberg, 12 nivôse an IV, 3 p. in-folio. Jolie vignette de Gaulle et Queverdo, représentant la Liberté terrassant l'aigle bicéphale, le léopard, etc…Au fond une bataille, sur laquelle plane le ballon de Fleurus.

Document historique. Il lui envoie copie de l'armistice qu'il vient signer avec le général autrichien. Il l'informe des dispositions qu'il a prises pour faire reposer ses troupes. Après avoir détaillé tous les emplacements de troupe, Jourdan a ajouté de sa main : « J'espère être à Coblenz sous trois ou quatre jours. Je te ferai connaître la loyauté de. Mrs les Autrichiens ».


71. JULES II - pape (1503), qui embellit Rome et commença la construction de Saint-Pierre, n. vers 1441, m. 1513.

- L. a. s. à Laurent de Médicis; Rome, 22 mai 1475, 1 p. in-1°o blong

Superbe et rare pièce écrite comme cardinal. Il lui recommande Messcr Francesco da Fèrmo et le prie d'entendre ce qu'il lui dira de sa part.


72. LA FAYETTE (Gilbert Motier marquis de) - illustre général et patriote, n. 1757, m. 1834.

- L. a. s. à Pougens; La Grange, 16 décembre 1825, 1 p. in-#

Il lui dit la joie qu'il a éprouvée en recevant toutes les marques de bonté qui lui ont été prodiguées pendant son voyage en Amérique; il a été émerveillé par les prodiges, de prospérité et de félicité, qui, à chaque pas, marquait la supériorité des institutions vraiment libres sur toutes celles de l'Europe sans exception. La Fayette promet à Pougens de le renseigner sur la bibliothèque de Washington.


73. LA MOTTE (Jeanne de Valois comtesse de) - fameuse aventurière, qui organisa la retentissante escroquerie connue sous le nom de l'Affaire du collier de la Reine, n. 1756, m. 1791.

- P. s., signée aussi par son mari, par les inspecteurs de police Surbois et Quidor, et par les cavaliers de la maréchaussée de Bar-sur-Aube; Bar-sur-Aube, 18 août 1785, 2 p. in-folio

Curieux document. C'est le procès-verbal de la saisie des papiers existant chez le comte et la comtesse de La Motte, dans leur maison de Bar-sur-Aube.


74. LANNES (Jean) - duc de Montebello, illustre maréchal d'Empire, n. à Lectoure, 1769, tué à Essling, le 22 mai 1809.

- L. s., avec la souscription aut., à Junot; quartier-général aux Ecluses, 12 février 1809, 2 p. 1/2 in-4. Rare

Il lui annonce qu'il partira le lendemain avec le 5me corps, à la rencontre de l'ennemi.


75. LATUDE (Henri-Masers de) - ingénieur, fameux par sa longue détention à la Bastille, n. 1725, m. 1805.

- L. a. s. Danry à…; à la Bastille, 17 décembre 1759, 1 p. in-folio

Il proteste contre sa longue détention et lui demande le sens de la note écrite par le destinataire sur une de ses précédentes lettres : Son sort est entre ses mains. « Je vous ai demandé que faut-il que je fasse. Prier, je prierai; me justifier, je me justifierai; me taire, je me tairai. Je ferai de bon coeur tout ce que vous souhaitez, mais daignez, Monseigneur, me faire voir une fin.»


76. LEIBNIZ (Godefroy-Guillaume) - un des plus grands génies du xvne siècle, n. 1646, m. 1716.

- L. a. s., en français, au Révérend Père…; Hanovre, 9 avril 1708, 3 p. in-8

Superbe lettre relative aux travaux de Newton. Bien que son algèbre soit un livre imparfait, il ne laisse pas de contenir de bonnes choses, dont quelques unes méritent d'être épluchées et employées par le R. P. Reynaud. « J'ay peur que M. de la Hire aura essayé les expériences de M. Newton sur les couleurs avec quelque prévention et n'y aura pas employé tout le soin qu'on y pourra donner, car comme M. Newton y a travaillé avec tant d'années et qu'on ne peut douter de son mérite il n'est point croyable qu'il ait récité des expériences imaginaires.»


77. LÉON XI pape (1605) - n. 1535. m. 1605.

- P. s. Il cardlo di Firenze, avec quelques mots aut., sur une lettre à lui adressée; Florence, 21 mai 1594, 1 p. in-folio. Jolie pièce


78. LE ROY (Jean-Baptiste) - savant chimiste et physicien, qui inventa la première machine électrique positive et négative, membre de l'Académie des Sciences, n. 1724, m. 1800.

- L. a. s.; Paris, 23 janvier (1783), 6 p. in-4

Longue et intéressante lettre dans laquelle il étudie les différentes expériences aérostatiques qui venaient d'être faites par leu frères Montgolfier et se préoccupe de la direction des ballons. Pour les tenter M. de Montgolfier l'aîné devait embarquer six personnes mais Le Roy doute que ces six personnes aient la force nécessaire pour combattre la résistance de l'air. Il préconise le gonflement des ballons par le gaz de houille, qui a été tenté par Guyton de Morveau à Dijon, etc...


79. LIND (Jenny) - célèbre cantatrice, le Rossignol suédois, n. 1820, m. 1887.

- L. a. s., en allemand, à un ami; Hambourg, 4 juin 1856, 3 p' in-8. Rare

Elle parle de sa santé, de sa voix qu'elle ménage en ne chantant que dans sa société habituelle. Puis elle parle du Tannhaüser le plus récent ouvrage de Richard Wagner; elle plaisante le musicien qui prétend écrire de la musique sans mélodie. Il paraît avoir atteint son but, parce qu'elle n'a jamais ent endu quelque chose d'aussi longuement ennuyeux Pourtant ce triste opéra peut avoir des suites qui sont à considérer l Er sich schmeicheln sein Ziel erreicht zu haben, demi nie bat man cin solches langweiliges Stuck gehôrt no ch gesehen. Doch liât diese traurige Opcr einen selir bedeutend Erfolg; uberall wird sic mit dem grossten Beifall gegeben).


80. LINNÉ (Charles) - l'illustre naturaliste suédois, n. 1707, m. 1778.

- L. a. s., en latin, à Duchesne fils, à Paris; Upsal, 15 juillet 1767, 1 p. in-4, adresse, cachet. Jolie et rare pièce


81. LISZT (Franz) - le célèbre compositeur de musique et pianiste hongrois, n. 1809, m. 1886.

- L. a. s., en français; Nantes, 22 décembre 1845, 5 p. in-8

Il demande la croix pour le chanteur et compositeur Tadolini. A ce sujet il parle de Rossini, de Dqnizetti et de Verdi. A propos de Rossini il dit : Chapeau bas, s'il vous plaît.


82. LOUIS XII, - roi de France (1498), n. 1462, m. 1515.

- P. s., sur vélin; Lyon, 14 mai 1494, 1 p. in-4 oblong

Mandement à Denis Le Meraer, gouverneur de ses finances, pour qu'il tienne quitte et paisible Jacques Hurault, son trésorier, de la somme de six vingt quinze livres tournois que par son mandement il a baillé à François de Cinquac, son écuyer d'écurie.


83. LOUIS XIII - roi de France (1610), n. 1601, m. 1643.

- L. a. s. à RICHELIEU; Nemours, 3 novembre 1639, 2 p. 1/2 in-4, adresse, cachets bien conservés, soies. Superbe pièce

Très belle lettre dans laquelle le roi témoigne à son ministre sa sollicitude habituelle. Il lui dit, en outre, que la reine a changé d'avis et qu'elle viendra à Fontainebleau et le remercie du soin qu'il a pris de l'affaire de M. de Cinq-Mars.


84. LOUIS XIV - roi de France (1643), n. 1638, m. 1715.

- L. a. s. à son petit-fils Philippe V; Versailles, 29 décembre 1702, 2 p. in-4

Précieuse pièce. Louis XIV se déclare très satisfait de tout ce que le comte de Marsin lui a dit de lui, « car je say que quelque reconnoissance qu'il ait de la manière dont vous l'avés traitté il ne vous aurait jamais loué aux dépens de la vérité. Il ne pouvoit me rendre de services plus agréables que ceux qu'il m'a rendus auprès de V. M. et la satisfaction qu'Elle en témoigne sera toujours la plus forte recommandation qu'il puisse avoir. » (Marsin était ambassadeur de Louis XIV près de Philippe V; il était à ses côtés à la bataille de Luzzara (15-16 août 1702), gagnée par Vendôme).»


85. MAILLY (Louise-Julie de NESLE comtesse de) - une des maîtresses de Louis XV, n. 1710, m. 1751.

- L. a. s. à M. Dutartre, notaire à Paris; s. d., 1 p. in-4, adresse, cachet à ses armes. Rare.

Elle demande à ce que l'on s'en rapporte à sa parole, sur ce qui est dû à M. Bellangé, orfèvre.


86. MAINTENON (Françoise d'AuBigné marquise de) - l'épouse de Leuis XIV, n. 1635, m. 1719.

- L. a. s. à la marquise de Dangeau; (Saint-Cyr), 2 juin 1716, L. 3 p. in-4. Légère déchirure

Très intéressante lettre. Elle a empêché le duc du Maine de venir à Saint-Cyr, à cause de la petite vérole. « J'eus hier M. le duc de Noailles. Il disna avec moy. Je luy trouvay l'embonpoint d'un financier et encore quelque reste de gayeté.»


87. MAINTENON (Françoise d'Aubigné, marquise de)

- L. a. à une religieuse; 1er mai, 7 p. 1/2 in-4

Très curieuse lettre toute relative à l'organisation de la maison de Saint-Cyr. La Mère continue et va toujours en augmentant, la soeur assistante ne fait pas mal. Mme de Maintenon donne une appréciation sur une vingtaine de dames de Saint-Cyr, la soeur Hallé a bien parlé aux novices; elle n'en est pas satisfaite, car elles manquent de piété, la soeur de Berval veut devenir intérieure, etc, etc... « La Reyne d'Angleterre est venue à la revue. On lui a pris le doigt en fermant la portière de son carosse; elle en a un tout écrasé, mais il n'i a rien de rompu. C'est une grande douleur. Dieu lui en envoye de toutes manières.»


88. MARAT (Jean-Paul) - dit l'Ami du Peuple, le fameux publiciste et conventionnel, n. 1743, assassiné par Charlotte Corday, en 1793.

- L. a. s. à Audouin; Paris, 13 juin 1793, in-8. Rare

Joli billet, écrit un mois avant son assassinat. Il le prie d'activer le départ du citoyen Poincourt, qui est nécessaire à son poste. On a joint un portrait à la plume rehaussé d'aquarelle, de Marat en 1790, d'après Blanchard.


89. MARIE-ANTOINETTE - reine de France, femme de Louis XVI, n. 1755, décapitée le 16 octobre 1793.

- Apostille de 3 petites lignes aut. signées sur un placet adressé à la Reine, par Marie-Marguerite Bibaut, première femme de la feue reine; 1 p. in-folio oblong. Précieuse et très rare pièce

Par son écriture cette pièce, non datée, doit être reportée aux toutes premières années du règne de Marie-Antoinette.


90. MARIE-ANTOINETTE

- L. a., 1 p. in-8

Précieuse pièce, adressée à une comtesse. Elle lui fait part de l'inutilité de sa démarche auprès de M. de la Luzerne en faveur de Mme d'Ossun. J'en suis bien fâchée car, encore une fois, vous ne devez pas douter, Madame, du plaisir que j'aurois eu à vous obliger dans cette circonstance, ainsi que Mme d'Ossun.»


91. MARIE-ANTOINETTE

- P. s., avec le mot payez autogr. ; Versailles, 1er juillet 1784, 1 p. in-folio

Ordonnance de paiement en faveur d'Antoine-Marie Colly, maître à voltiger des pages de la reine.


92. MARIE-LOUISE - impératrice des Français, seconde femme de Napoléon Ier, n. 1791, m. 1847.

- P. s., sur vélin; Saint-Cloud, 19 août 1813, 1 p. in-folio

Belle pièce signée comme régente; elle autorise un officier à rester au service du roi des Deux-Siciles..


93. MASSENA (André) - duc de Rivoli, prince d'Essling, illustre général républicain et maréchal d'Empire, l'Enfant Chéri de la Victoire, n. 1756, m. 1817.

- L. s. ; Torresnovas, 20 janvier 1811, 1 p. in-folio

Il appuie la demande du général de division Lazowski tendant à faire obtenir le grade de chef de bataillon à M. Beaufort d'Hautpoul, capitaine du génie depuis sept ans. Il a reçu deux blessures pendant le siège d'Almeyda et il est un des officiers de son arme qui ont rendu le plus de service.


94. MASSENA (André)

- L. s. ; quartier-général de Lentzbourg, 26 thermidor an VII, 1 p. in-folio

Il demande qu'on laisse en activité le citoyen Moreux, chef d'escadron au 5e hussards..


95. MAZARIN (Jules cardinal) - le célèbre ministre de Louis XIV, n. 1602, m. 1661.

- L. s., en italien, à l'archevêque de Candie ; Paris, 20 avril 1642, 1 p. in-folio. Très belle pièce


96. MONTALEMBERT (Charles-Fortier-René comte de) - historien et homme politique, publiciste catholique, membre de l'Académie française, n. 1810, m. 1870.

- L. a. s. au cardinal Pacca; Madère, 8 octobre 1843, 4 p. in-4

Il le félicite à propos de son discours prononcé à l'Académie catholique de Rome dans lequel il dit la vérité tout entière aux peuples et aux rois. Ces magnifiques paroles ont fait descendre d'inexprimables consolations dans le coeur de tous les catholiques qui aiment encore la Sainte Église d'un amour désintéressé et sincère, et «qui ne cherchent pas à faire de cette mère divine la complice ou la victime de leurs passions et de leurs intérêts temporels. Tous auront béni le ciel d'avoir inspiré à la fois tant de sagesse et tant de générosité, d'avoir ajouté cette couronne de plus à une vie déjà si belle et si pleine, d'avoir donné au chef du Sacré collège, au premier des pontifes après le pontife suprême, la force nécessaire pour mépriser à ce point les conseils pusillanimes de la prudence humaine. » Montalembert s'étend longuement sur les persécutions que subit l'Église en Espagne. « La prétention de tous ces avortons de révolution est de se mettre au niveau de la redoutable république française, et d'avoir aussi bon marché du Saint-Siège, que Napoléon.»


97. MONTES (Lola) - comtesse de Landsfeld, célèbre danseuse, maîtresse du roi Louis Ier de Bavière, n. 1824, m. 1861.

- L. a. s., en anglais; 3 juin 1849, 1 p. 1/2 in-8

Belle et rare lettre; elle parle de la famille royale de Prusse et du grand Frédéric.


98. MORSE (Samuel F.-B) - mécanicien américain, inventeur du télégraphe électrique, n. 1791, m. 1872.

- L. a. s. au Dr von Hamel; New-York, 14 mars 1856, 1 p. in-8

Il le prie de lui télégraphier le jour qu'il arrivera à sa maison de Pokeepsie.


99. MUIRON (Jean-Baptiste) - chef de bataillon d'artillerie, aide de camp de Bonaparte. Son nom fut donné à une des deux frégates qui ramenèrent Napoléon d'Égypte, tué à Arcole, en novembre 1796.

- P. a. s. ; Paris, 12 fructidor an III, 1/2 p. in-folio. Rare

Muiron, venu par ordre du Comité de salut public de l'armée d'Italie à Paris, pour être employé au camp, demande qu'on lui donne deux chevaux, qui lui sont indispensables pour exercer ses fonctions.


100. MURAT (Joachim) - roi de Naples, l'illustre guerrier, beau-frère de Napoléon Ier, n. 1771, fusillé au Pizzo en 1815.

- L. a. s. à Arcambal; Paris, thermidor an X, 1 p. in-4

Il le prie d'obtenir un congé pour le chef de bataillon Raynaud, auquel il s'intéresse particulièrement.


101. MURAT (Joachim).

- L. s.; quartier général à Florence, 25 germinal an IX, 1 p. in-folio. Vignette gravée

Nomination de Ferdinand Crarard à l'emploi de lieutenant au 11e hussards. La pièce est ornée de la très rare vignette gravée par Raphaël Morghen, qui est un chef-d'oeuvre de gravure.


102. MURAT (Joachim).

- L. s. au colonel Boulé, commandant le 81me régiment d'infanterie; Paris, 1er prairial an XII, 1 p. in-folio

Il a mis son adresse sous les yeux de l'Empereur, qui l'a chargé de l'en remercier et de lui exprimer l'estime particulière qu'il lui porte ainsi qu'à son régiment.


103. MUSSET (Alfred de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1810, m. 1857.

- L. a. s. (à Arsène Houssaye), 1 p. in-8

Il lui demande des nouvelles de sa santé. « Quant à ma lecture, elle se fera quand vous voudrez, lorsque vous serez rétabli. » Au verso du premier feuillet se trouve un petit croquis au crayon, qui paraît être le portrait de Rachel. -V. la reproduction.


104. NAPOLÉON Ier - empereur des Français, n. 1769, m. 1821.

- P. s. Buonaparte; Paris, 18 vendémiaire an IV, 1 p. in-4, tête imprimée.

Attestation délivrée à G. Joublot, du bataillon de la section des Quinze-Vingts, pour la conduite patriotique qu'il a tenue pendant les 13, 14, 15 et 16 vendémiaire an IV.


105. NAPOLÉON Ier.

- P. s.; quartier-général de Montebello, 6 messidor an V, 1 p. in-folio, en tête-gravé.

Nomination du citoyen Marchand, comme lieutenant au 25me chasseurs.


106. NAPOLÉON Ier.

- Apostille signée Bonaparte sur une lettre du capitaine Montigny-Pontis; Paris, 12 messidor, 1 p. in-4

Il demande que l'on prenne en considération une demande de cet officier, tendant à faire remonter au 13 frimaire an V, après la bataille de Mondovi, la date de sa nomination au grade de capitaine.


107. NAPOLÉON Ier.

- P. s.; quartier-général de Paris, 14 floréal an VI, 1 p. in-folio.

Il donne l'ordre au général Berthier, chef d'état-major de l'armée d'Angleterre, de se rendre en poste à Toulon. Le lendemain de cette pièce Napoléon quittait Paris pour s'embarquer à Toulon à destination de l'Égypte. Ce curieux document est orné d'une grande vignette d'Appiani, très décorative, représentant la Liberté.


108. NAPOLÉON Ier.

- Apostille signée N., en marge d'une lettre de Clarne, adressée. à l'Empereur; Saint-Cloud, 19 novembre 1813, 2 p. in-folio

Il approuve la grâce qui lui est demandée pour des déserteurs. 16 pourront rentrer sous les drapeaux, deux infirmes pourront rentrer dans leurs foyers. Un mauvais sujet continuera sa peine. ..


109. NAPOLÉON II - le roi de Rome, fils unique de Napoléon Ier, n. 1811, m. 1832.

- Devoir aut., en allemand, 30 p. in-4 oblong.

Intéressant travail d'écolier. En marge le précepteur du malheureux prince a écrit les marques de sa satisfaction : Gut, Noch besser als gestern, ich bin zufrieden, etc... Précieuse pièce.


110. NEY (Michel) - duc d'Elchingen, prince de la Moskowa, le Brave des braves, n. à Sarrelouis, 1769, fusillé en 1815.

- L. a. s. à Lecourbe; quartier-général de Nussloch, 21 brumaire an VIII, 1 p. in-4

Il lui demande de laisser à sa disposition l'adjudant-général Ruffin dont il a besoin à l'état-major général, ainsi que l'adjudant-général Ployer.


111. NEY (Michel).

- L. a. s. à Kléber; Hachenbourg, 23 vendémiaire an IV, 1 p. in-4

Lettre écrite comme adjudant-général. Le 4me régiment de hussards vient d'arriver, très fatigué de son étape de la nuit. Après deux heures de repos il le fera suivre. Ney ne peut avoir de renseignements sur la présence de l'ennemi; il croit qu'il est à huit lieues et qu'on rencontrera des partis dans les environs de Siegen.


112. NEY (Michel).

- L. s., avec quelques mots aut., à Berthier; quartier-général à Châlons-sur-Marne, 22 ventôse an X, 1 p. in-folio

Il lui demande, au cas où le lieutenant Corbineau serait promu major au 5eme chasseurs commandé par son frère, de donner la place de major au 5 me chasseurs au citoyen Nicolle, capitaine retraité.


113. NICOLAS II - l'empereur actuel de Russie.

- L. s. à un souverain; Saint-Pétersbourg, 28 avril 1906, 2 p. 1/2 in-folio


114. NICOT (Jean) - diplomate et érudit du XVIe siècle, introducteur du tabac en France, n. 1530, m. 1600.

- P. s., sur vélin; 3 mai 1560, 1 p. in-4

Il confesse avoir reçu de Raoul Moreau, trésorier de l'épargne du roi la somme de 1.800 livres tournois, pour ses gages et entretenement en sa charge d'ambassadeur durant six mois, finissant au mois de mai 1560.


115. ORLÉANS (Philippe duc d') - régent de France pendant la minorité de Louis XV, n. 1674, m. 1723.

- L. s. au duc de Bavière; (1719), adresse, superbes cachets bien conservés et soies

Belle lettre dans laquelle il lui recommande le comte de La Marck.


116. PARABÈRE (Marie-Madeleine de La VIEUVILLE comtesse de) - la célèbre maîtresse du Régent, n. 1693, m. 1750.

- L. a. s. ; 19 janvier 1724, 2 p. in-4. Très rare

Elle recommande l'objet d'un mémoire et regrette de n'avoir purencontrer son correspondant.


117. PARIS

- P. s. par le maréchal MAC-MAHON avec des corrections aut. ; grand-quartier général de Versailles, 12 mai 1871, 1 p. 1/2 in-folio

Le maréchal de Mac-Mahon, commandant en chef de l'armée de Versailles, donne ses ordres au général Valentin, pour mettre des gardiens de la paix à la disposition des généraux Ladmirault, Douay, Vinoy, à certaines positions dans Boulogne.


118.

- L. s. du général SACKEN, gouverneur de Paris, au baron Pasquier, préfet de police; Paris, 9 mai 1814, 1 p. in-folio

Lettre relative à l'ensevelissement des cadavres, qui sont restés sans sépulture à Montmartre et dont les émanations peuvent être nuisibles pour les communes environnantes.


119. PASTEUR (Louis) - l'illustre savant, membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences, n. 1822, m. 1895.

- L. a. s.; 14 juillet, 1/2 p. in-16

Il prie un collègue de le remplacer pendant quelques jours parce que son père est malade. PASTEUR (Louis).


120.

- L. a. s. à M. de Blowitz; Paris, 21 décembre 1888, 2 p. in-16

Lettre relative à la fondation d'instituts Pasteur en Angleterre; la proximité de Paris pourrait épargner cette dépense au gouvernement anglais.


121. PAUL V (Camille Borghèse) - pape (1605), n. 1552, m. 1621.

- P. s. Paulus ppa V à Mgr Patritio, son trésorier général; 16 janvier 1618, 1/2 p. in-4.


122. PÉTION DE VILLENEUVE (Jérôme) - conventionnel, maire de Paris, proscrit avec les Girondins, n. 1753, m. 1794.

- L. s. à Palloy; Paris, 17 décembre 1791, 3/4 de p. in-folio

Il le remercie des compliments qu'il lui a adressés à l'occasion de son élection à la mairie de Paris. « Il m'est flatteur sans doute de penser que les citoyens de Paris m'ont jugé digne de leur confiance; toute mon ambition sera de la mériter toujours et de travailier sans cesse au bonheur de ma patrie. »


123. PIE IV (Gianangelo de Médicis) - pape (1559), n. 1499, m. 1565

- L. s. et carlo de Medici, au pape; Bologne, 8 juin 1551, 1/2 p. in-4. Très rare

Il lui envoie Pietro Camaiana, qui l'informera de tout ce qui ce passe.


124. PIE VI (Gio-Angelo BRASCHI) - pape (1775), n. 1717, m. 1799 126.

- L. s. Pius P. P. VI au gonfalonier de Cingoli; Rome, 29 mars 1775, 1 p. in-folio, adresse, cachet


125. PIE VII (Grégorio-Barnaba-Luigi CHIARAMONTI) - pape (1800), n. 1742, m. 1823.

- L. a. s. Pius P. P. VII à un sénateur; au Quirinal, 17 janvier 1809, 1 p. in-folio

Très belle lettre où il l'assure de ses bons services..


126. POLIGNAC (Yolande de Polastron duchesse de) - l'amie de Marie-Antoinette, n. 1749, m. 1793.

- L. s. à M. de Villedeuil; Versailles, 10 juillet 1789, 2 p. in-4. Rare.

Elle demande qu'il soit accordé de nouveaux brevets de médecins, du dauphin (Louis XVII) pour MM. Brunier, Loustanneau et Blan quié, les brevets qu'ils avaient reçus antérieurement étant annulés par suite de la mort du premier dauphin (à Meudon, le 4 juin 1789)..


127. POMPADOUR (Jeanne-Antoinette Poisson marquise de) - la célèbre maîtresse de Louis XV, n. 1721, m. 1764.

- L. a. à son intendant; (Versailles, 24 février 1761), 1 p. in-8

Curieuse lettre dans laquelle elle le gourmande d'être sorti un joui où il a pris médecine. Elle lui donne ses avis ou ses remarques sur différentes affaires et ajoute : « Il est bien plaisant que tous les parents de M. L. Jenormantl se croyent en droit de m'excéder. Je n'ai que trop des miens. »


128. POMPADOUR (Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de).

- P. s. J.-A. Poisson, marquise de Pompadour; château de Choisy, 4 août 1747, 3 p. 1/2 in-folio.

Procuration donnée à Jean-Baptiste Nesme, intendant de ses maisons et finances, pour prendre possession et saisine réelle de la terre et seigneurie d'Aulnay-sous-Couvé, des fiefs du Nouvet, bois des Aises et Masserville et autres biens acquis par la marquise de Pompadour de Mre Julien-Philippe Delavergne et de Marie-Anne Houllier son épouse, par contrat passé devant Melin, notaire au Châtelet de Paris.


129. PRUD'HON (Pierre-Paul) - le grand peintre, n. 1763, m. 1823.

- P. a. s. ; Paris, 7 octobre 1793, 1 p. in-4 oblong

Prudhon reconnaît avoir reçu du citoyen Didot l'aîné la somme de 1500 livres à compte de celle de 3000 livres pour le quartier d'octobre 1793.


130. RICHELIEU (Armand du Plessis, cardinal de. - l'illustre ministre de Louis XIII, n. 1585, m. 1642.

- L. s. écrite par Charpentier, au duc de Mayenne; Angers, 5 août 1620, 1 p. in-folio, adresse, traces de cachet

Il reprend la plume pour lui témoigner de nouveau tout le désir que l'on a de le voir en ces quartiers. « On se promet tant néantmoins de vostre affection, que vous donnerez bientost à un chacun de deçà le contentement de vous y voir.


131. ROBESPIERRE jeune (Augustin-Bon) - député de Paris à la Convention, frère puiné de Maximilien, n. 1763, décapité en 1794.

- L. s. à Bouchotte; Nice, 7me jour du 2me mois de l'an II, 1 p. in-4

Lettre relative à une querelle qui s'était élevée au 51 me régiment entre les officiers enfants du corps et les officiers enfants du pouvoir exécutif, appelés ci-devant fils de citoyens actifs.


132. ROUGET DE LISLE (Claude-Joseph) - officier du génie, l'auteur de la Marseillaise, n. 1760, m. 1836.

- L. a. s. à Beuchot; Choisy-le-Roi, 16 janvier 1829, 2 p. in-4

Curieuse lettre relative à l'impression d'un recueil de ses oeuvres. « Je voudrais de l'élégance, mais point de faute; diversité serait ma devise. Ce recueil contiendrait des pièces lyriques (chants nationaux, chansons, romances, hymnes, etc...), des poésies légères (contes, épîtres), quelques autres d'un genre plus sérieux; trois anecdotes, entre autres Quiberon, et quelques pièces relatives au temps et aux hommes que nous avons vus, surtout une longue lettre à Bonaparte, prédiction qui ne fut connue que de lui, et assez pittoresque, si l'on considère l'époque où elle fut faite.»


133. ROUGET DE LISLE (Claude-Joseph)

- L. a. s. à Tastu; Choisy-le-Roi, 16 novembre (1831), 2 p. in-4, adresse

Belle lettre relative à l'impression d'un de ses ouvrages, où il a mis toutes ses bribes.


134. ROUSSEAU (Jean-Jacques) - l'illustre écrivain, n. 1712, m. 1778.

- L. a. s. ; Motiers, 2 février 1764, 1 p. in-4

Il déclare ne se soucier que de l'estime des honnêtes gens; son correspondant est du nombre mais comme, lui aussi, il aime la retraite, il vaut mieux pour l'un et l'autre qu'ils en restent là. « J'y perds plus que vous, peut-être. On dit votre commerce fort agréable, et moi je suis un pauvre malade fort ennuyeux ; ainsi, pour l'amour de vous, demeurons comme nous sommes, et soyez persuadé, je vous supplie, que je n'ai pas le moindre soupçon que vous pensiez du mal de moi, ni, par conséquent, que vous en vouliez dire.»


135. SADE (Donatien marquis de) - le trop fameux écrivain licencieux, n. 1740, m. 1814.

- L. a. s. à Mme de Santeuil, à Charenton; (Charenton), 1 p. in-4. Rare

Il la prie d'empêcher son mari de commettre une mauvaise action à son égard, en ne signalant pas à M. de Coulmiers, le directeur de Charenton, de prétendus signaux qu'il se défend d'avoir fait à une femme.


136. SAINT-PIERRE (Bernardin de) - l'illustre auteur de Paul et Virginie, n. 1737, m. 1814.

- L. a. s. à M. de Bonnerie, à Dantzig; Essonnes, 9 juillet 1797, 1 p. in-8, adresse

Il lui conseille de s'adresser à son libraire, Deterville, qui lui procurera tous les ouvrages dont il aura besoin. Il est si surchargé d'occupa. tions, et surtout de ses travaux à l'occasion des Harmonies de la nature, qu'il désire faire imprimer d'ici à deux ans, qu'il ne peut répondre aux lettres qui lui sont adressées..


137. SALICETI (Christophe) - député de la Corse à la Convention, ministre de Joseph Bonaparte à Naples, n. 1757, m. 1809.

- 25 l. a. s. à Arrighi; Gênes, ans X et XI sauf quelques-unes un peu postérieures, 60 p. env. in-4

Importante correspondance écrite pendant qu'il était ministre de la République française près la République ligurienne. Saliceti parle de sa mission à Lucques, puis à Gênes, ainsi que de ses affaires personnelles pour lesquelles il fait intervenir Madame mère, le cardinal Fesch, Lucien, Sebastiani, et leurs autres amis corses. Il s'applaudit d'apprendre que Masséna est candidat au Corps législatif. « Les services qu'il a rendus à la Patrie doivent le rendre cher à tous les vrais amis de la gloire nationale.» Le 29 ventôse an XI, Saliceti parle de sa prochaine arrivée à Paris; Masséna venant de l'aviser que le premier consul vient de lui accorder un congé. « Il me prévient de même que le sénateur Joseph lui a dit que le premier consul s'était plaint de moi de ce que l'année dernière j'ai eu de la République de Lucques la petite somme de 800.000 livres, mais que cette affaire était arrangée, et que je ne devais en avoir aucune inquiétude. D'après la conduite que j'ai tenue en Italie, d'après la manière dont je me suis prononcé depuis le 18 brumaire on aurait dû être rassuré sur mon prétendu jacobinisme, et sur mon désintéressement, dont je crois avoir donné plus d'une preuve, mais puisque la bonne conduite, ni le travail, ni la modération ne peuvent me mettre à l'abri de la persécution je vais moi-même mettre un terme à ces critiques. Aussitôt que le congé me parviendra, j'en profiterai pour me rendre à Paris. Je rendrai compte au premier consul de ma conduite, je ne chercherai pas à le prévenir en ma faveur. Après je m'en irai en Corse, où je me propose d'enfouir dans la montagne de Rostine les richesses dont on m'a comblé à Lucques et à Gênes. » Les dernières lettres sont relatives à la réunion de la République de Gênes à l'Empire. -Ces lettres pourraient faire l'objet d'un très intéressant travail sur le rôle de Saliceti à Lucques et à Gênes.


138. SAND (George) - la grande romancière, n. 1804, m. 1876.

- La reine Mab, ballade, pièce de vers aut. sig., 1 p. gr. in-folio très étroit


139. SAND (George

- L. a. s. à Mme Tastu; (21 février 1841), 3 p.1/2 in-4

Belle lettre dans laquelle elle parle de Majorque, où M. Tastu venait récemment de faire un voyage; elle prie Mme Tastu de demander à son mari des renseignements sur les souvenirs qu'on peut y avoir sur les autodafé. « Pour le coup, comme je sais qu'il ne veut pas médire des Majorquins, je lui promets de ne pas le citer; mais moi qui, malgré toutes les remontrances et malgré la poésie chrétienne, et malgré le scepticisme que j'augmente peut-être et qui est un mal, mais un mal nécessaire et une crise de transition, moi, dis-je, tête dure qui poursuis toujours un peu l'infame avec nos pères du 18e siècle dont la tâche n'est pas finie, je ne voudrais point laisser passer les faits qui me touchent le plus».


140. SAND (George)

- L. a. s. (à Arsène Houssaye) ; Nohant, 18 janvier 1852, 1 p. 1/2 in-8

Elle se plaint vivement que l'on n'ait pas inséré dans une revue le prologue de Mariette. « Je commence à comprendre les lettres de mes amis qui me demandent tous pourquoi cette pièce ne commence pas, et d'où sortent ces visages?»


141. SIMON (Antoine) - cordonnier et officier municipal, un des gardiens de Louis XVII au Temple, n. à Troyes, 1736, décapité avec Robespierre, le 10 thermidor an II.

- P. s.; Paris, 17 septembre 1792, 1 p. in-4 oblong. Rare

Reçu donné comme officier municipal d'objets de literie destinés aux cavaliers de l'École militaire.


142. TALLIEN (Thérésa Cabarrus) - l'héroïne de la réaction thermidorienne, n. 1773, m. 1835.

- L. a. s. à M. Degotty; 18 janvier 1820, 1 p. in-8

Elle le prie d'intervenir près de M. Séguin pour qu'il tienne ses engagements, « et lui démontrer qu'il ne suffit pas d'être riche, mais qu'il faut encore être honnête homme.»


143. VALMORE (Marceline Desbordes Mme) - célèbre femme poète, n. 1785, m. 1859

- L. a. s. au Dr Vinay; Bordeaux, 29 novembre 1823, 3 p. 1 in-4

Belle lettre relative à son séjour à Bordeaux où son mari donnait des représentations. Mme Valmore parle de plusieurs actrices, de la santé de ses enfants et d'une représentation de gala donnée au duc d'Angouleme.,


144. VIGNY (Alfred de) - le grand poète, membre de l'Académie française, n. 1797, m. 1863.

- L. a. s. à Mme Perrier; s. d., 3 p. in-8

Il la remercie et la félicite de son article sur son ami Girodet, « le grand poète de la peinture ». Il y a retrouvé tout ce qu'il y eut pour lui de doux dans sa vie et de cruel dans sa mort. «Je sens encore en vous relisant toute la tristesse qui me pénétra lorsqu'en revenant des Pyrénées, je vis ouvert au soleil et à la foule ce sanctuaire presque impénétrable où tant de fois j'avais lu avec lui mes vers, déjà oubliés, devant ses tableaux immortels. »


145. VINCENT DE PAUL (Saint) - l'illustre fondateur des prêtres de la Mission, n. 1576, m. 1660.

- L. a. s. à M. Blatyron, prêtre de la mission à Gênes; Paris 2 août 1646, 3 p. in-4

Précieuse lettre dans laquelle saint Vincent-de-Paul l'entretient des affaires de leur compagnie. Il lui signale la retraite d'un de leurs associés, qui travaillait contre l'oeuvre commune, en se promettant de refondre la compagnie sur de nouvelles bases après le départ de son fondateur. Saint-Vincent-de-Paul critique la conduite de deux prêtres (les noms ont été rayés), dit qu'il y a soixante prêtres au séminaire des Bons-Enfants, que le petit séminaire du petit Saint-Lazare en contient environ quarante, que deux prêtres sont partis pour assister les esclaves chrétiens d'Alger, qu'un prêtre et un frère vont partir à Salé, au royaume de Maroc, etc...,


146. VOLTAIRE (François-Marie Arouet de) - l'illustre écrivain, n. 1694, m. 1778.

- L. a. s. à Lambert, 1 p. in-4

Curieuse lettre. Il lui dit qu'on va jouer incessamment Oreste et que, pour ne point faire de fautes contre la géographie des Grecs, il a besoin du Pausanias de l'abbé Gédoyn. Il désire aussi les oeuvres de La Grange afin de ne pas se rencontrer avec lui,


147. WAGNER (Richard) - le célèbre compositeur de musique allemand, n. 1813, m. 1883.

- L. a. s., en français; Paris, 21 mars 1861, 1 p. in-8

Il dit qu'il est trop occupé pour rechercher les partitions qu'on lui demande et conseille de s'adresser à son éditeur.